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dictionnaire raisonné de mobilrier

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DlCTlONiNAlUE IIAISONNÉ
uu
MOBILIER FRANÇAIS
II
DAIt-LE-nUC.
—
IMPRIMKniE COMTE-JACQUET
4.»"*
DICTIONNAIRE RAISONNE
itr
MOBILIER FRANÇAIS
«5
DE LtPOQUE CARLOVINGIESNE A LA RENAISSANCE
M.
VIOLLET-LE-DUC
ARCHITECTE
TOME DEUXIEME
/»
PARIS
Y^"
A.
MOllEI. ET C".
13,
lU E
ÉDITEURS
r.O.NAl'AHTK,
1
S 7
i
Tuiis droits icservi'j
I
.')
^^it
4
Y
'
V-
^
'
'
'
•
DEUXIÈME PARTIE
USTENSILES
II.
-
1
INTRODUCTION
Nous avons publié,
cet ouvrage.
il
y a dix ans,
Notre intention
favorable que
le
;
première partie de
de continuer, sans dé-
était
semparer, l'œuvre commencée
la
mais, à parler vrai, l'accueil
public voulut bien faire à ce premier vo-
lume nous
effraya
sur l'esprit
dun
défiant en
ses propres
un peu. Le succès réagit différemment
auteur
parmi ces derniers
:
:
ou bien
il
l'enhardit, ou
ressources.
il
le
rend
Nous nous rangeons
succès oblige. Avant de
commencer
la
publication de la seconde partie du Dkiioiinairechi mobilier,
qui doit comprendre
:
les ustensiles,
les
vêtements,
les
bijoux, les armes, Torfévrerie, les instruments de musique,
les outils,
nous nous sommes imposé
la
tâche de réunir
le
plus de matériaux possible, et surtout de laisser achever
des publications importantes relatives à ces diverses bran-
ches de lindustriedu
moyen
âge, de compulser les collée-
INTRODUCTION.
IV
tions particulières ou [)uljliques, qui
chaque jour prenneut
plus d'éteudue, dexaiuiuer et daualyser avec scrupule les
monuments. Nous n'avons pas
cette prétention de dire le
dernier mot sur une des parties les plus intéressantes de
civilisation
un scrupule de
de notre vieux sol français;
conscience nous imposait
le
la
devoir de fournir aux
nombreux
lecteurs qui ont bien voulu encourager nos premiers efforts
tout ce (|ue nous pouvions donner au
commande de grouper les matériaux
moment où Tàge
recueillis,
de résumer,
en un mot.
*
Pour connaître une époque, pour prendre
une idée
quelque peu exacte de ses habitudes, de ses mœurs,
suffit
ne
il
point de choisir, parmi les objets qu'elle nous a laissés,
certains
types rares
et
précieux,
nécessaire de grouper les
ordinaires, les
travail
objets
armes communes
;
exceptionnels;
usuels
nous a demandé beaucoup de temps
la
et
est
vêtements
les
partie
cette
car les musées, faits bien plus pour
,
il
de notre
de recherches,
montre que pour
l'étude,
dédaignent ces produits vulgaires, qui sont cepen-
dant
manifestations les plus instructives de
les
civilisation.
Il
nous a
fallu
souvent arracher à
l'état
d'une
la destruction,
ou tout au moins à l'indifférence, beaucoup de ces débris,
d'autant plus intéressants pour nous, qu'ils appartenaient
à
la
fabrication courante.
Nous ne dédaignons
pas, certes,
tant de rares exemples des industries anciennes qui gar-
nissent les vitrines des musées
bien des fois par
et
la
;
mais ces objets, reproduits
gravure, sont connus de tout
le
monde
ne sauraient fournir des renseignements utiles sur
la
INTRODUCTION.
V
manière de vivre de nos aïeux. Or. ce n'est pas par l'examen
des objets de luxe qu'on peut jui^er une épocpie, mais au
contraire par l'étude des produits les plus usuels.
visite le
musée de Naples,
profonde dans
d'art
que
l'esprit, ce
ces- ustensiles
gracieux de forme,
si
montrent comment
l'histoire
ce qui laisse
ne sont pas tant
communs
Quand on
une impression
les
trouvés
chefs-d'œuvre
à
l^ompéi,
si
parfaitement appropriés à l'usage, qui
l'art,
dans cette lumineuse époque de
des civilisations, avait pénétré jusque dans les
couches inférieures de
la société.
atteindre ce degré de perfection
une supériorité marquée,
il
;
Le moyen âge ne saurait
mais
il
a sur notre temps
ne connaît pas
le
faux luxe
chaque objet remplit exactement sa destination
grossière que soit la matière,
on sent que
l'art vrai
si
;
et,
:
si
simple que soit l'exécution,
régnait encore en maître au milieu de
ces populations industrieuses
appris à dédaigner à notre
que
le xvii'^
siècle
nous a
dommage.
Nos lecteurs ne seront donc pas surpris
si,
dans cette
seconde partie de nos recherches, on trouve quantité de ces
objets à l'usage
du vulgaire.
DEUXIÈME PARTIE
USTENSILES
^^
ACÉROFAIRE,
s.
m. [nccrofère). Du Cange
dit
que Xacerra est
vase sacré dans lequel les églises conservent l'encens
le
comme
navette. M. de Laborde, dans son Glossaire
rofaire
comme
l'encensoir ou
le
trépied sur lequel
-,
',
il
l'entend
considère l'acé-
on
le pose. Cette
du mot. En
effet, les encensoirs les plus anciens ne sont pas munis d'un pied,
ce sont des cassolettes sphériques (voyez E>cENsoni). Lorsque ces
dernière
délinilion conviendrait
mieux
à l'étymologie
encensoirs n'étaient pas suspendus au râtelier
que
la liturgie
ou sur
les
dans certains cas,
l'exigeait,
marches de
l'autel,
les
un trépied devait
qu'il fallait,
^
déposer sur
ainsi
l'autel
être prêt aies rece-
Nous pensons donc (pril faut entendre par acérofaires ces petrépieds ou coupelles destinés à porter l'encensoir. Nous n'avons
voir.
tits
pas trouvé d'ailleurs d'exemples existants de ces petits meubles, et
n'en avons point vu de
ligures
dans des peintures ou bas-reliefs
anciens.
'
Du Gange, G/oss., Acehis
-
Gloss. et Répert., notice des
LdV.vre, par M. le coiule de
^
Voyez
à l'arl.
1.
]iro AciciiuA.
émaux, bijoux,
aborde, Paris,
Herse. Meubles,
l""'
1S.";:i.
partie.
etc.,
expos,
dans
ies
ynleries
du
.
[
AIGUIÈRE
—
]
AIGUIÈRE,
s.
f.
iaiguier)
'.
H
—
nom
Vase, ainsi que son
à contenir de icuu, garni d'une anse et d'un pied,
l'indique,
habituellement
reposant sur un plateau ou cuvette destinée à laver. L'aiguière, pen-
dant
le
moyen
âge, est faite de métal ou de matières précieuses gar-
L'argent,
nies de métal.
les
l'or,
émaux, contribuaient à
la
décora-
lion de ces vases destinés à divers usages. L'Eglise se servait et se
sert
encore d'aiguières pendant certaines cérémonies.
J
Dans
la vie
K
E:cuiLLnuMûi^
civile,
c'était
repas.
On
avec l'aiguière qu'on donnait à laver avant et après
le
appelait aussi aiguière un plateau contenant tout ce qui était
nécessaire au
service
d'une collation, flacons, tasses, salières,
donne une gravure de
M. Blavignac
d'émaux cloisonnés, qui fut envoyée, dit
-
Charlemagne,
et qui se trouve
de l'abbaye de Saint-Maurice.
Il
la célèbre
aiguière décorée
la tradition,
par un kalife à
aujourd'hui déposée dans
est certain
etc.
que ce vase
le
trésor
d'or, enrichi
non-seulement d'émaux, mais de saphirs, est de fabrication orientale,
'
2
«
et qu'il
peut remonter au vin" siècle. Sa hauteur est de 30
Pintes, pos, aiguicrs, cliopiucs.
Hist. de rarchit. sacrée
"
(Fusl. Dcscliîiinps. le Miroir de
dans fesanc.
dioc.
ceii-
mariage).
de Genève, Lausanne
et
Sion, 1853
.
9
pause
sa
liiui'lrcs;
esl
en
l'oniio
[
]
goulot
iVuu
siirinonlo
(lis(|iio
dt"
AIGUIÈRE
il est
prismatique à huit pans, terminé par un oritice à trois lobes
muni d'une anse et d'un pied. Nous voyons des aiguières figurées
;
dans des vignettes de manuscrits occidentaux du ix« siècle qui rappellent encore les formes antiques (fig. 1) '. Les aiguières repré-
dans quelques bas-reliefs du commencement du \u« siècle
sont souvent munies de couvercles (fig. 2) -. Parfois, mais rarement.
sentées
aiguières
ces
sont dépourvues
d'anses
3)
(lig.
'.
Les trésors des
princes renfermaient beaucoup de ces vases de luxe, qui décoraient
les dressoirs et buffets
pendant
les
banquets.
fêtes et les
On
leur
donnait les formes les plus variées et les plus propres à exciter Tat-
mo-
L'inventaire de l'argenterie du roi dressé en 4353, au
tention.
ment où Etienne de la Fontaine quitta les fonctions d'argentier *,
relate une assez grande quantité de ces aiguières, curieusement
composées.
Il
va sans dire que tous ces objets étaient de fabrication antérieure
Pour une aiguière
quarrée, assise sur un entablement à 3 lionceaux, pesant 4 mars
« Pour une aiguière d'un homme
»
6 onces 5 esterlins
«
« Pour
assis sur un coq esmaiilée, pesant 6 mars 2 onces
à cette époque. Voici
quelques-uns de ces vases:
«
—
—
bomme
une aiguière d'un
1
riililiolli.
2 IViiii
^
*
t'<"*
iiii[i>''i'.
l'haiiitnau
du
dorée et es-
elles
(1rs Cofisfei/fitioiis
n?f
île
gnrr/e-7neii/j'c
l'cgliso abbiiUale
du Vûzcliiy.
Ddii.-t
d'Arc
de l'nrgciiten'e en
Comptes de l'arr/entene des
17i à 1S2. Voy.
par M.
la
un serpert à
de Uerradu de Landshci'g, biblioUi. de Slrasliourg.
Maniisci-.
hivent.
iiiss.
,
du
assis sur
|,
i:î."i'?,
rois-
Andiivus de renip.
de France
(tu
IS.'il.
II.
—
i'('l;.
,
k S.
xiv'' siècle, |:ubl.
2
[
—
Air.iiKisK
I
mars 5 onces 10
mailliéc, pesant 6
aiguière d'une seraine filant,
6 onces
»
grilTon
»
—
—
—
lu
estcrlins
dorée
»
<-
Pour une aiguière d'un liomme
Pour 2 aiguières, l'une d'un coq,
«
«
assis
l'autre 3
mars 3 onces iO
aiguière nervée et esmailliée
esterlins
—
mnrs
sur un
l'autre d'une
géline, dont le ventre est de coquille de perles, pesant
5 onces,
Pour une
pesant 4
esmailliée,
et
—
»
—
lun 4 mars
« Pour une
Pour une aiguière semée
« Pour une aiguière cisellée
d'esmaux
»
»
« Pour une
aiguière venue du Temple (provenant du trésor du Temple), etc. »
On compte dans cet inventaire seulement quarante-quatre de ces
»
«
—
—
k-
aiguières d'argent,
de vermeil avec pierres ou émaux. Pendant
les
on fabriquait beaucoup de ces vases en façon
d'animaux, de monstres avec figures d'Iiommes. On retrouve ce même
xn' et xni^
siècles,
goût chez tous les peuples à une certaine époque de leurs arts, depuis les Egyptiens jus(iu'au
moyen
âge.
Il
est à croii-e
que
les ai-
guières qui sont mentionnées dans l'inventaire royal de 1353, et qui
alTectent des formes qui semblent se prêter
ces objets sont destinés, étaient d'une
De
ces objets
il
particulières ou
dont
la
si
peu à l'usage auquel
époque relativement ancienne.
ne reste rien ou pres(pie rien dans
publiques.
matière (laiton)
et
Voici
le
les collections
cependant un de ces pots
travail
sont grossiers,
à
eau
quoique d'un
— M —
qui ne pai'aît pas être
assez bon slyle,
1353.
On
cuite,
dans
encore des pots
fabriquait
Flandres
les
main),
de
de l'homme,
la tête
semblait avoir été
pattes
et était
(X aquamanille
(eau à
munis d'un goulot et
remplir. Dans l'exemple donné
fait
versée par
le
dessus
bec du grilïon. Ce vase
le
pour être posé au milieu d'un plateau,
griffon étant fixées sur
du
nom
le
dans l'aiguière en soulevant
l'eau était introduite
4),
y a quelques années.
il
étaient pourvus d'anses,
lorsqu'ils
d'une ouverture supérieure pour les
(fig.
(['\g.
de ce genre, mais en terre
Ces vases étaient aussi désignés sous
la
]
4) \
dans l'inventaire de
cités
Cliampagne,
en
et
AIGLIÈHE
HoO
postérieur à
quelques-uns des vases
qui rappelle
et
[
un disque
circulaire possédant
encoches latérales, réservées probablement pour
les
deux
maintenir. Mais
le
ces vases étaient-ils simplement posés sur leur pied, et, lors-
aussi
qu'on donnait à laver, on prenait un bassin.
Le musée de Cluny possède une belle aiguière de cuivre fondu,
cisé et doré (fig.
Un ornement
et ce
tail
bis),
qui représente
une
placé sur son front, en guise de bijou,
sommet de
sur le
sert de goulot,
en B,
un
et qui figure
Une anse dont nous donnons
la tête.
petit dragon,
permet d'incliner
lorsqu'on veut verser l'eau qu'elle contient.
En C
moitié d'exécution, delà broderie gravée sur
lis,
de jeune garçon.
léte
vase se remplit par un orifice, avec couvercle à charnière placé
A
en
4
le
le
dé-
l'aiguière
est tracé le détail,
collet.
Une
lleur de
en plein, sur un écu, est placée au centre du collet. La fonte de
aiguière est
cette
sans soudures
dragon
leuse.
;
ailé sont
d'une légèreté remarquable et d'une seule pièce
cheveux, les yeux
les broderies, les
détails
et les
du
retouchés au burin avec une sûreté de main merveil-
La hauteur
totale
du vase
de
est
O'"2o.
Il
porte sur trois pieds.
Le musée de Vienne (Autriche) renferme une de ces aiguières en
forme de cheval qui devaient être assez communes pendant les xn°,
xni^et xive siècles, car on en rencontre dans plusieurs collections qui
datent de ces époques, et entre autres dans celle de l'bôtel de Ckiny,
Nous reprodui-
laquelle possède deux de ces vases de cuivre fondu.
sons
4 ter) l'un d'eux, qui ne
(^fig.
posé sur
le
cheval forme l'anse
;
muni d'un couvercle à charnière,
binet,
de
pour laver
il
telle sorte
les
manque
Coll.
et le
de
l'orifice
A
biberon B est garni d'un ro-
que celte aiguière pouvait servir de fontaine
mains avant
des dessins
Bordeaux, 1853.
Un dragon
on introduisait l'eau par
les repas.
Jusqu'à la
y avait à l'entrée de toutes les salles à
'
pas de style.
l'auli'ur
;
copié
sur
fin
du dernier
manger de
l'origiiiul,
de
siècle,
ces fontaines de
cuivre
foudu,
eu veule a
[
AIGUIÈRE
]
—
42
—
cuivre ou de fuïcncc qui étaient la dernière tradition de Taiguière,
On en
rencontre encore dans les campagnes ou les hôtels de petites
1^
G
E^OJILUiUMQL,
villes. Il
laicnt
semblerait, d'après ce qui précède, que les aiguières afïec-
fréquemment des formes empruntées au règne animal, aux bes-
—
—
13
[
AIGUIÈRE
tiaires.Cepeiulaiil.le trésor de réglise abbatiale de Saint-Denis possédait
deux
jolies aiguières
et qui étaient
données par Suger,
A
//
en forme de vases. L'une d'elles est conservée dans
fèvrerie et des bijoux au Louvre.
est
dépourvue d'anse
plutôt
et
Sa panse
est
de
façonnées
Uc
la galerie
cristal
de
l'or-
de roche. Elle
son couvercle est arraché. Mais cet objet est
une burette qu'une aiguière
;
il
est
fort
bien reproduit dans
l'ouvrage de M. Labarte". Lorsque la panse de ces vases était faite
de pierre dure, jaspe,
cristal
de roche, onyx, calcédoine, les
tures hautes et basses, de métal, étaient souvent réunies par des
car
n'était
il
pierres dures
pas toujours possible de
(fig. 5). Il
n'est guère
de vases n'étaient que pour
1
2
la
les attacher
monfilets,
solidement à ces
besoin d'ajouter que ces sortes
montre
-.
Les aiguières dont on se
Hiat. des arts industriels.
u
Le comte Thibaut ordouaa d'apporter, au milieu de ceux qui rentouraient, deux
«
vases
«
incrustées des
d'or
d'un
poids consid.'rahls
et
pierres précieus.'S de la
d'un
admirable travail, sur lesquels ctaieul
[dus grande valeur, que son oncle
H>;uri. roi
AiG(:ii:i'.E
[
—
J
servail à table,
comme nous
—
14
l'avons dit, étaient de cuivre ou d'argent
fondu ou repoussé, avec semis d'émaux, aux armes du seigneur, et
d'une assez grande dimension pour contenir an moins une pinte
J^USOUA/tO
main
d'eau. D'une
l'autre
de
qui donnait à laver tenait le plateau,
celui
versait de l'eau sur les doigts de la personne qui quittait la
il
table.
Ces vases
modes de chaque époque
se conformaient aux
i
commencement du
avec une sorte de fureur,
ils
que
alors
xv^ siècle,
le
luxe
;
et
au
développé
s'était
étaient d'une richesse excessive. «
Une
«
esguière d'or poinçonnée à oizeaulx, à trois biberons (goulots) et
«
le
((
v
pié de dessoubz
onces
ni esterlins'-. »
aiguières que l'on
xvi" siècle, soit
le
à
coulombes
Il
produisit
ici les
belles
pendant
et
musées renferment d'assez beaux exemil
est
de
facile
se procurer
fabriqua aussi beaucoup
époque, on
cuite. Elles ont,
n'est pas besoin de rappeler
en émaux, soit en métaux précieux repoussés
ples de ces objets dont
celte
marcs
fenestres, pesant n
fabriquait pour les riches personnages
ornés de pierreries. Nos
A
et à
des
copies.
d'aiguières de terre
de notre temps, atteint des prix exorbitants. Limoges
une quantité prodigieuse de ces vases émaillés sur métal
(cuivre rouge).
((
des Anglais, avait, lors de
H
lui
nard,
'
-
pour étaler sa gloire
liv.
II,
Coll. des
la solcunitc
do sou courouiieinoiil,
et ses richesses...
mémoires
relat.
à
»
fait j)lacer à
(Arnaud de IJouueval, Vie
l'hist,
table devant
île
saint Ber-
de France.)
Voyez OlIFÉVRERIE.
Comptes de
la
duchesse d'Orléans,Valenline de Milun[\os
léans..., par A. Chanipollion-Figeac,
i'aris,
1844),
.
Louis et Charles d'Or-
—
AÎGUILLIER,
m.
s.
«
—
15
[aijuilk'v). Eliii à iiirllrc
Lors trais nue
aigiiilL'
AIGUlLLlEii
[
]
des aiguilles.
d'argcut
n'uii aguilcr iiiiguot et gciil.
<
Ces
Si
pris l'aguillc à (Mililer
étaieiU d'os,
étuis
d'ivoii'C
'
ou
.
»
de mêlai ciselé ou
éniaillé.
J
\
P^v\\
#
^.;U3?
Voici
(fig.
1)
un de ces objets d'os qui nous paraît
cation française et
'
-
I.e
Roman de
Dessin
lie
li
i-atliélralo d'Arras.
appartenir
la liosc. éilil.
coll.
C.arn:'ray.
Mlmiii,
au
vers
pruveuaui,
être de
commencement du
xiv'
fabri-
siècle
-.
!lll.
ilit
luic
uole,
de
l'aueieu
trésor
de
la
ARROSOIR
\
—
]
Ces aiguilliers étaient
sirs,
dans
—
16
aux dames,
olïei'ts
broder des
les châteaux, à
étolTes. à faire
menus ouvrages de femmes.
et d'autres
occupant leurs
celles-ci
de
loi-
la tapisserie
y avait aussi des aiguilliers
Il
de bois recouverts de cuir gaufré ou d'étoffes précieuses.
AMPOULE,
s.
iampuUe).
f.
burette, petit vase au ventre
Fiole,
large et au goulot long et étroit, ordinairement sans anses, qui était
destiné à conserver l'huile sainte, le saint chrême, le vin destiné à
la célébration
de
On en fabiiquait en verre et en métal.
donne le moyen de faire des ampoules en
messe.
la
Le moine Théophile
2
argent repoussé, de les orner de
de
souder une anse
les ciseler, d'y
existe,
Il
ampoule de
pierres fines
dans
musée des
le
de
reliefs,
nielles, et
un goulot. (Voyez Orfèvrerie.)
et
antiquaires de Caen, une très-jolie
3.
s.
m.
De
[arrousoir].
tout temps,
on a fabriqué des
ustensiles propres à arroser les plantes des jardins.
d'horticulteurs,
il
les dorer,
de roche, avec couvercle en orfèvrerie garni de
cristal
ARROSOIR,
nôtres, et
de
est
pendant
moyen
le
ne
âge,
Les
arrosoirs
différaient guère des
probable que ces objets usuels dataient des Romains,
comme
grands amateurs de jardins,
on
sait.
Mais on se servait aussi
d'arrosoirs (de terre cuite) propres à l'arrosage des pavés dans les
appartements. Les Grecs, dès
la
haute
plus
antiquité, possédaient
des arrosoirs disposés pour cet usage*, exactement façonnés
de poterie du moyen âge.
ceux que nous retrouvons dans
les débris
Ces sortes d'arrosoirs
consistent en
médiocre
capacité
(tig.
(un
1)
litre
environ)
comme
un pot de terre d'une
muni d'une
anse, d'un
petit
trou supérieur et de trous multipliés percés dans le fond. Pour remces arrosoirs, on les plongeait dans l'eau; le liquide, grâce à la
plirs
du vase par les trous
pouce on bouchnil Tori-
prise d'air supérieure A, entrait dans le ventre
capillaires
M.
'
du fond. Le vase plein, avec
Salziiiann a dûcouvcrl à Caniyros
[île
le
de Rliodes) quelques arrosoirs grecs,
blables a ceux dont nous retrouvons des fragnients dans les fouilles des sols du
Mais
est notre insouciance, lorsqu'il s'agit d'objets de cette dernière époque, qui
telle
touche de
si
près, à
moins
les ustensiles vulgaires du
datent de la
p(''riode
qu'ils n'aicat
moyen
sem-
moyen âge.
nous
une valeur intrinsèque, que nous laissons perdre
âge, tandis que nous recueillons avec scru])ulc ceux qui
anté-cbrétienne.
Aussi savons-nous avec
vivaient les contemporains de l'criclès que nous ne savons
jihis
comment
d'exactitude
comment
vivaient nos anc'trcs
sous Philippe-Auguste.
'
t.
Diversanim nriium
Ce
joli
XXil. p.
scheilula, lib.
II.
cap.
i.vii
:
"
De nmpulla
».
vase est parfaitement grave dans les Annules archéologiques de
\V.\.
Didron,
—
A,
lice
A,
tice
le
l'eau s'échappait
pavé,
on
alors
en
fond B. Nous avons maintes
et
nous ne savons
ASSIETTE,
si
s.
fois
Ce
mot
minces
ainsi
plais.
Ce
ou de
quand
l'art
ou
bois,
tin
la
du
dans lesquelles
n'est guère qu'au xn" siècle
des convives
;
encore une
habituellement pour deux personnes. Avant cette
les
mets découpés dans
que cela se pratique encore en Orient
sur la table
du
trous
les
employé qu'à
guère
assiettes posées devant
époque on prenait
par
filets
par cet ori-
l'air
trouvé des débris de ces arrosoirs,
n"esl
on mangeait, étaient appelées:
assiette servait-elle
]
nos musées en possèdent un seul entier.
f.
l'on voit des
entrer
laissait
\v^ siècle. Les assiettes de métal, de terre
que
ASSILTTE
r
toute l'eau qui remplissait le vase. Lors-
el l'on reîenail ainsi
qu'on voulait arroser
-
17
à
jetés
terre.
les
;
plats,
avec la main,
les débris étaient laissés
L'assiette devint d'un usage
culinaire se perfectionna el que
l'on
général
servit des ragoûts,
des crèmes. Les peuples primitifs font, avant tout autre mets, usage
des viandes grillées
'
Voyez
'.
On
les repas des Gioi'S
servait sur la table certains brouets,
daus Yliùide.
ti.
-
:j
mais
]
—
chacun alors avait sa
cuiller et puisait à
[
ASSIETTE
soldais puisent à la gamelle.
les
18
—
Avant de
même
faire
le
comme
vase,
nos
usage des assiettes, chez
personnages où régnait un certain luxe,
les
viandes étaient po-
sées devant chaque convive, par récuyer tranchant, sur
un morceau
Sur cette tranche de pain, chacun coupait sa viande
avec un couteau, ou se servait de ses doigts pour la séparer en bouchées. A chaque viande on changeait l'assiette de pain. L'usage de
de pain
plat.
des tranches de pain est une dernière tradition de celte ancienne coutume qui s'est conservée jusqu'à
placer sous le
menu
gibier rôli
notre temps.
Les assiettes
les plus
anciennes rappellent à très-peu près
forme
la
de nos assiettes modernes. Cependant elles étaient plus petites, trèsplates, si l'on servait des mets secs, très-creuses, au contraire, pour
ii.i:L^'!'"
les
mets
li(iuides.
On
faisait
rarement usage d'assiettes de
terre.
Le
bois chez les pauvres, l'étain chez les personnes aisées et l'argent
chez les grands seigneurs, étaient les matières employées. Le métier
de potier d'étain
avait-il aussi,
pendant
le
moyen
grande importance. Nous avons eu souvent entre
assiettes d'étain dont la fabrication datait
nons
'
(fig.
1)
Du imisic
deux de ces
lies
fouilljs
du
xiv»
assiettes, l'une plate,
du chùlcau du
fabii juc poia(;onu6c sur ces plats.
Pici\'efooils.
Eu A
âge,
les
une
mains de ces
siècle
;
nous don-
l'autre creuse
esl
très-
douaci; lu
*.
Les
imir.iue de
—
de terre cuite ont
petits plats
—
19
la
C
forme d"écuelles
cl
bord horizontal qui distingue particulièrement
pourquoi nous ne les rangeons pas dans cet article.
pas
le
Un ménage
nombre de
bien monté
au
comportait,
ces plats servant d'assiettes
»
Maiut plat d'argent,
Cl
Les
faut-il (le
]
ne possèdent
l'assiette
siècle,
;
c'est
un grand
:
coin je
si
plomb ou
xiv"
ASSIETTE
faiii
trestain
'•
.
>>
Certains mets étaient servis très-chauds dans des assiettes d'argent
ou d'étain
;
pour ne pas brûler
assiettes devant les convives,
les
mains du serviteur qui plaçait ces
on avait des doublui^es de métal à jour,
ayant la forme de cylindres plats.
On
trouve encore des débris de
ces doublures d'assiettes dans quelques collections
-.
L'orbe plat de
l'assiette
débordait quelque peu la galerie ajourée de la doublure,
et celte
galerie
Voici
(fig. 2)
qui date
mobiles,
du
ne reposait que sur
trois petits
un dessin d'une de ces doublures
w"
siècle
•'.
pieds,
sans fond.
d'assiettes de cuivre,
Ces doublures étaient munies de deux anses
de sorte que les mains ne pouvaient toucher l'assiette en
transportant. L'assiette chaude était isolée et ne poi'lait pas sur la
la
nappe. Dans les comptes du château de Gaillon du
du
xvi" siècle,
il
est
encore question de ces plats doubles
la corbeille, les plats
'<
doubles
et gobelletz...
Eust. Desclianips, /e Miroir de mariage.
'
Ces objets sout babitucllcuicnl
-
xiV
tlcsigiiés à lorl
venant de réchauds.
Dessins du cabinet de rauteur.
^
''
commencement
Vépen^es du r/uiicnu de Gaillon.
\i.
34o.
'\
:
«
Pour
»
siècle.
connue des rccbauds ou connue pro-
[
RAIf.NOIRE
—
]
—
20
ITT
BAGHE,
Vieux mot qui exprime tout
{bague).
s. f.
qu'on
l'avoir
peut emporter sur des sommiers, dans des malles, dans une peau de
vache, vaccn;
d'où bacca,
mot conservé de
et le
ôac/^e.
garnison capitulait honorablement, elle pouvait sortir
sauves
c'est-à-dire que chacun pouvait
»,
portable
s.
On
f.
bagues
enlever son avoir trans-
que l'usage des bains
croit assez volontiers
pas habituel pendant
cour de Louis
la
« vies et
i.
BAIGNOIRE,
n't'tait
Quand une
XIV ne
moyen
le
âge,
et,
de ce qu'au xvn^ siècle
se montrait pas difficile en fait de propreté,
on en conclut que deux ou
siècles auparavant, nobles et vilains
trois
prenaient peu de soin de leur corps. Cette appréciation n'est pas
Les guerres de religion de
établie sur les faits.
la fin
du
eurent, à ce point de vue, une influence fâcheuse sur les
de
la
cour
Valois on
et
de
la ville
tomba dans
siècle
habitudes
des raffinements excessifs de la cour des
;
l'excès opposé,
Henri se vantait d'avoir
xvi"^
« le
chacun
et
sait
que
le
gousset fin». Les chansons et
bon roi
romans
des XH^ et xin« siècles mentionnent souvent des scènes de bains,
pour ne
citer
qu'un de ces passages
«
'i
1
Voyez
le
-
:
Mais au luatiu se lievro lenipro,
.1.
baiu fait caiifer, puis
A
"
Taut
H
Qu'en
X
Audiois que passast
I.
r.oiiiperra-elle le baignier
11
Moll
;
priés à sa daiuc esvillie.
s'est la vielle travillie.
Quant
«.
Ne se
«
La
cambre bainguier
la
niaiuuc
la
la sjnv.iiiiu
:
•,
;
(levoil bien resoignier.
le
«
elle
dut
el
baing entrer,
valt pas nue nionstrcr
vielle
;
maintenant comninmle
car ne
'<
Qu'elle issc fors
«
Que nule ame avoec
<i
En dementiers
Glossaire et
teiupre
le
«
;
dans
li
demande
remaigne
qu'elc se baigne -.
Répertoire de
Itijoux et objets divers exposés
l$ijoux, le
et,
les
M.
le
»
romle de Labord.'
galeries
du Louvre.
:
Notice des é/>iaux,
Voyez, dans la partie des
mot Iîague.
Gilbert de Montreuil,
cisriue Michel.
Roman de
la Violette, xiii" siècle, vers
Gl.'i,
publ. par Fran-
—
—
21
Les liommes se baignaient fi-équeminenl en eau courante,
toutes
villes
les
Beaucoup de ces
Etuves.
localités ont
encore conservé
des
le
commencement du wn^
bourgeoisie au
la
Caquets de raccouchée, on
me
Je
«
établis
J
dans
et
bains cbauds.
nom
de rue des
semble que ces liabiludes de propreté n'étaient pas per-
Il
dues dans
les
bourgades étaient
et
lî.UAl
[
ce passage
lit
:
résolus, avec quelques-unes de
me
dans
siècle, car
mes
voisines, d'aller
"
aux étuves pour
"
de ses premiers ressorts qu'il n'est point maintenant permis aux
'<
femmes de
'<
roit à
rafraischir;
car la nature est tellement sortie
se baigner à la rivière, à cause peut-être qu'on les ver-
Comme
découvert
je fus arrivée
aux baings, où d'or-
dinaire nous avons coustume entre nous autres de nous rafraisje
me
trouvay au milieu d'une bonne et agréable compaignie
u
cliir,
"
de bourgeoises
«
lieu
maison,
cbaudière,
«
dames de
pour ce subject
En énumérant
une
et
ce
faut
aux nouveaux mariés pour monter
Eustache Descliamps,
baignoire
et
mesme
»
'
qu'il
qui estoient venues au
Paris,
cuviaux
entre
»,
autres
comme
objets,
essentiels.
cite les
On
avait
donc, au xiv" siècle, des baignoires cbez soi.
Ces
baignoires
d'appartement,
figurées
dans
des
vignettes
de
manuscrits, sont de bois et faites en forme de cuves cylindriques
ou ovales.
Dans
les
châteaux, on établissait souvent la chambre des bains,
contenait une piscine
l'étuve, qui
tiède, et
qu'on remplissait d'eau
dans laquelle plusieurs personnes pouvaient se baigner en
compagnie.
gleterre,
de pierre
Il
existe encore, dans quelques villes
des piscines faites de cette façon.
du nord de l'An-
La scène
extraite
des
Caquets de l'accouchée, citée plus haut, se passa dans une étuve ou
piscine
commune.
BALAI, s. m. La forme de cet ustensile ne ditïère pas, pendant le
moyen âge, de celle actuellement en usage. On avait des balais de
bouleau ou de jonc,
les
balais de crin
balais de four (escovillons, escoi'ettes^
<i
Le dicton
'
Rôtir
le balai,
Piibl. [iDiir lu proiuièrc fois
lS;;.j.
'-
:
Sei' et noir
p.
19.j).
Villon.
pour
les
appartements,
les
:
coniiua cscovilloii -.
»
s'applique à ces balais de four.
ou l(ji2 (voy. l'cdilioa
piihl.
par M. Ed. Founiier, Jaune
I,
[
DALANCES
BALANCES,
siècles
_
]
s.
On
f.
voit des
de notre ère. Les Grecs
ployaient,
^^
pour peser, que
_
balances figurées dès les premiers
Romains de ranliqiiilé n'em(levier) armée d'un plateau à l'une
et les
la tige
de ses extrémités, avec poids mobile à l'autre bout, que Ton appelle
romaine. Mais, parmi
récemment découvertes dans
l'ancienne basilique de Saint-Clément, à Rome, sont figurées des
les
peintures
balances avec leurs deux plateaux.
Des manuscrits du
vignettes, munies,
ix®
comme
à trois rliiiines. d'un
lléau,
montrent des balances dans leurs
nôtres, de deux plateaux suspendus
siècle
les
d'un slyle
el
d'une bielle. Ces représen-
—
bord horizontal
orlés d'un
On
xni«
dater duxivc siècle
-.
contre
le style
(fig.
en B
finement travaillé, d'un
que
villes
femmes mettent dans
les
fléau
leur poche après avoir décroché
Barisiaux de ciprès
«
maient une corporation à Paris,
taines qualités de bois, savoir
et l'érable
On
;
''
»
les repas,
senteur, de la
moutarde
rappareillô et mis
pour
ments
:
et qui
:
«
Deux
à clef, pesant
«
A
à point
Roy, pour ce
le
—
barils
—
et
:
for-
le poirier, l'alisier
«
Quatre barils de ivoir
plaçait sur les buffets et dres-
contenaient des liqueurs, des eaux de
Guillaume Arode, orfèvre, pour avoir
un
xn
baril d'argent à mettre
s.
p.
^
»
moustardc,
des sauces froides, condi-
»;
d'argent blanc,
xvn marcs \
richement ornés
Ton
d'argent, que
;
pendant
soirs
cœur de chêne,
encore des barillets d'ivoire
faisait
Les barilliers
».
ne pouvaient employer que cer-
et
le
:
^
façonnaient aussi les barils en bois de senteur \
ils
garny de laton
«
du Midi des balances à
voit
barisiaux). Petits tonneaux faits habituelle-
:
«
On
deux plateaux,
BARIL, s. m. {barris,
ment de bois précieux
«
Cet objet de bronze
plat.
caractère et bien à la main.
joli
A
dont l'un des bras C est relevé
le fléau,
encore dans les marchés des
pliant,
une de ces balances, qui paraît
2)
en D, un plateau avec bord
;
Ton pouvait
Notre dessin est à moitié de l'exécution. En
est tracée la bielle, et
les
plateaux sont souvent
les
siècle,
]
1) '.
(fig.
poche. Voici
la
liAiiii.
[
fabriquait aussi des balances avec lléau pliant que
mettre dans
est
Au
sont fréijuentcs.
talions
—
23
mettre saulces, fermant
à
Ces barils de bulfets étaient parfois
portés par des
figurines
:
«
Un
œuvre de Damas, ouvré d'argent doré, dont
baril
de bois,
deux fons
«
tout à
«
sont d'yvoire à ymaiges enlevées, séant sur quatre angelz d'yvoire
<<
chacun tenant un doublet,
«
doux de semblable œuvre
et y a
— xxiv
une ceinture azurée clouée de
liv.
t.
**.
»
— Ces sortes de barils
souvraient par l'un des bouts ou étaient munis
y avait aussi des
Il
barils
que
l'on
Mss. Apocalypse,
Bihliotli. iiiipér., n"
2
Fouilles
^
hiveiit. d'Artois, 1313.
'
lUi
"
Invent, de Pierre Gavestou.
û
Comptes royaux.
''
^
Idem.
Invent, du duc de Berry. xu"' siècle.
moyen d'une
religieux
7013, fonds français.
cliàteau inip(5rial do l'iurrcfomis, nuisiic
Livre des mestiers d'Etienuc IJoileau.
d'un petit robinet.
transportait au
courroie, sur les épaules ou sous les bras. Les
'
les
du château
.
quêteurs
^>c
I!\l!ll.
allaienl avec
s'en
riiuile (fig. 1)
Chez
des barils sur l'épaule, demander du vin
grands,
les
la
de Bourgogne (Charles
«
charge de barillier
importante. Le duc
était
Hardi), écrit Olivier de la Marche, « a deux
le
lesquels doivent
harillicrs,
ou de
«.
livrer
l'eaue
au
sommelier
pour
la
J
«
bouche du prince,
«
la
salle
dans
pour
avoir
et
le
soing des barils que l'on porte en
grande despense.
la
» (Il y
avait
beaucoup d'ordre
«
maison des ducs de Bourgogne.) « Et aussi doivent-ils
mettre en escript les quarts de vin (barils) qui se donnent par
«
jour et despensent, noter ceux lesquels sont hors d'ordonnance
"
(qui
la
ne sont pas de mesure),
les crues (fournitures) qui se font,
quoy,
à
qui et comment, et aussi combien, pour les bailler au
«
sommelier, afin d'en rendre compte au bureau, et dessoubs eux
(les deux barilliers) a (il y a) deux porte-barils, qui doivent porter
«
«
du
commun
;>
les barils
"
doit avoir
«
du prince, sans
tiible,
un
de l'eschansonnerie en
portier, afin
que nul
homme
la salle.
n'entre où est
cognu, ou par congé
estre
de bois, posés pendant
les repas,
Et en
'-.
la
cave
le
vin
Les barils de
»
sur les crédences et bulTels,
étaient maintenus par des
supports de cuivre, d'argent ou de ver-
meil, et ceux des pi-inces
étaient
(échanson) chargé de faire
figure
'•'•
l'essai
2 présente un de ces barils
en deux
'
fermés par un cadenas. L'officier
ligui-incs
avait la clef
avec
de ce cadenas. La
son support ^
de hotlcnx portant deux crochets
A
consistant
sur lesquels
Maniiscr. anc. fonds Sîiiul-Germain, n" 37. liibliolh. inipér.
Olivier
(ic
lii
Mîirclie.
Etat de
Invcnt. de Chnn'cs V.
la nin:soii tlu
duc de Buunjoijne [Coll. des mcmoiies).
"lo
lo
sommelier dépose
la
bonde
il
;
a
le
bai'il.
ouvert, et
6té
L
Le morailloii B du cadenas fennail
un robinet a remplacé celte bonde.
Les llgurines sont fixées sur un plateau à rebord, alin que
ne puisse égoulter sur
sous
le
l'on a
la table
de
crédence.
la
Ce
robinet, prêt à être rempli.
commencé
IIAIllI.
Un
n'est qu'au
à placer sur les tables à
le liquide
gobelet est placé
xvi*
manger des
siècle
que
flacons con-
2
tenant les boissons; jusqu'alors, cliez les
personnes riches
et
les
grands, les convives passaient leurs gobelets aux échansons, valets
ou pages, qui étaient chargés de
GoRELRT,
Hanap).
on voit un
A
l'articlc
les.
rapporter pleins (voyez Coupe,
Table du Dictionnaire du
repas pendant lequel
les
convives,
mobilier \
suivant
l'antique
usage des Germains, boivent en dehors delà table. Ce n'étaient donc
pas des bouteilles que l'on apportait pour les repas, mais des ton-
pendant l'époque primitive de
neaux,
Nord,
1
et plus tard,
TdiIU'
quand
les
la
conquête des peuples du
mœui's s'adoucirent, des
barils.
Au
l'-r.
II.
—
i
lieu
[
r.ARlL
]
%—
—
de poser ces barils
pour
des supports,
lerro,
à
on
—
27
crédences,
mit sur des
les
lUSSlIS
[
faciliter le service,
et
puis sur
fabriqua ces
l'on
]
objets
avec des matières plus ou moins précieuses.
On
donnait aussi
avec
cylindriques
boîtes
nom
le
de barisiaux ou barillets à de petites
couvercle
fermant à
,
clef, faites
d'ivoii-c
ou de bois précieux, montées en argent. Ces boîtes servaient à renfermer des parfums, des épices rares.
unes dans nos musées,
paraissent avoir
mer. Le trésor de
xnr
Narbonne possède un de
cathédrale de
la
il
en
une inscription arabe,
qui
paraît
ces
dater du
siècle.
Voici
(fig
du xnp
nés
époque assez ancienne. Ces objets
sont évidemment dus à des artisans d'outre-
(lui
avec
d'ivoire
barillets
en trouve encore quelques-
dans Torigine, fabriqués en Orient, car
été,
existe quelques-uns
d'une
On
siècle
est
détail B).
Les cylindres de
le
la
boîte et
dessus rapportés,
faite
En D
de
est
même
donné
métal
ainsi
du couvercle sont tourque l'indique
le détail
la
de l'attache de
la
de diamètre.
le détail
serrure à
mo-
gravée (voy.
très-finement
et
a 0'",i05 de hauteur sur 0",11
rillet
du commencement
barillet de fabrication française
Les montures sont d'argent. La boîte de
(profil A).
raillon
'.
fond et
le
;
un
3)
le
charnière. Ce baIl
porte sur trois
pieds d'argent maintenus au fond par des rivets.
BASSIN,
s.
m. [hacin,
les bassins à laver
sins
:
lette
;
bassins à barbe
les,
mariage
;
les
bassins
bassins à lampes.
bacliin).
avant
;
et
Il
y avait plusieurs sortes de bas-
après
le
repas
;
les
les bassins des offrandes,
à puiser de l'eau
;
les
bassins de toi-
à l'église,
ou de
bassins magiques et les
La forme de ces diverses sortes de bassins
se rap-
proche toujours de celle d'une large capsule.
Les bassins à laver sont habituellement doubles ou accompagnés
de leur aiguière (voy.
ce mot), et ces ustensiles apparaissent dès la
plus haute antiquité. Les sculptures et peintures de l'Egypte
mon-
trent des bassins à laver avec leur vase propre à contenir de l'eau.
On en
voit figurés sur
les bas-reliefs
de l'antiquité grecque
et
sur
peintures de leurs poteries. Les vignettes des manuscrits grecs
les
du christianisme indiquent la continuité de
l'emploi de cet ustensile. Le beau psautier de la Bibliothèque impériale, qui date de la fin du ix* siècle ^, dans la vignette qui représente
premiers
des
siècles
maladie d'Ezéchias, reproduit un de ces liassins à aiguière d'une
la
Dr
1
-
la
coUectiou de M. Aroudul.
Conniiriit.
lies
Pères de l'Église
f;recqiie
sur les l'saumes, n" 1S9.
j"
HASSIN
-
1
composiiion remarc|uable
(fig. i).
ils
-
Cel
de terre cuite,
ol)jel paraît être
même
bassin à laver est
muni d'un goulot
qui sert en
manche, de manière
à pouvoir vider le
contenu dans un évier, sans
le
temps de
avoir à craindre les êclaboussures. Ces goulots (biberons) se retrou-
vent adaptés à des bassins destinés à cet usage, pendant toute la pé-
du moyen âge. En
riode
eiïet,
on
bassins doubles (gémillons) qui datent des xu^ et xni"
est
muni d'un
'
orifice latéral. Tel est le célèbre bassin trouvé près
Soissons, et qui
riale (lig. 2).
musées des
siècles, dontrun
voit encore dans nos
fait
partie de la collection de la Bibliothèque
Ce bassin
Les fonds sont bleus
impé-
de cuivre rouge avec émaux cbamplevés.
est
et
de
les
figures,
qui
des joueurs
représentent
dinstruments, se détachent en or sur ces fonds. Le goulot de vi-
dange
est
en forme de tête de dragon
-.
Les inventaires des trésors
'
Notainnicnl au luus'e du Louvre, au iiiuséo dcChiny.
2
Notre ligure est au quart de
orifice, ainsi
sous
le
nom
que
la
pluiiart
bassin devait
avoir
la copie
exacte d'un
ces bassins cniaillés, avec
dv"
du xiir siècle, de
Pilat(^ se
la
Ce?
même
article
sou
double,
k l'article
(t.
de M. Dareel,
XXI. p. 190), qui
ccus armoyés, provenant du
reproduit une vignette
d'un
manuscrit
lîibliothèquo impcrialc (fonds Siiint-Cicrnuiiii. lalin, n" 37}, qui
lavant lis mains
plus loin de cet usage.
;
un
sans
désignés souvent, dans les inventaires,
dans les Aniiales archéol. de Didron
insf'ré
trésor de l'abbaye de Conques.
senle
(^e
de gémillons. Nous engageons nos lecteurs à recourir
sur les fjosiùis émnillés,
donne
l'exéeutioa.
des bassins k laver,
si'i'vilcur se sert
i'epr(''-
des deux plais. Nous rendons compte
—
"29
—
[
BASSIN
]
des princes mentionnent un grand nombre de ces bassins d'argent
et
même
d'or.
Dom
Vaissette rapporte
i
que Sisenand,
l'an des prin-
cipaux chefs des Wisigoths, demandant des secours à Dagoberl,
oITrit,
dans
le
au prix de ce service, un
liclic
bassin
dor
lui
qui était conservé
trésor de la couronne. Plus tard les Wisigoths, n'ayant pas
voulu soutTrir que cet objet passât en des mains étrangères,
chetèrent 200,000 sols
bcrt aurait
fait
d'oi", et
ce serait avec cette
le l'a-
somme que Dago-
élever l'église de Saint-Denis. Si l'histoire est vraie,
ce bassin était un cratère de plusieurs mètres de circonférence. Aussi
ne garantissons-nous pas
le fait,
malgré tout ce que
l'on
sait
de
la
richesse du trésor des souverains wisigoths.
Dans
l'inventaire
du duc d'Anjou, dressé vers 136o, on ne compte
pas moins de soixante grands bassins d'argent et de vermeil, parmi
lesquels plusieurs sont émaillés et
munis de biberons, c'est-à-dire
de goulots. Ces bassins sont généralement désignés sous
le
titre
de
Deux bacins d'argent, dorez dedenz et
hors de menuz feuillages, et ou fons de chas-
bassins à laver sur table. «
«
dehors, ensizelez les
«
cun a un esmail ront d'azur sur lequel a
«
vers, qui s'entreregardent, et tient
1
Hisi. rhi
Languedoc,
t.
I,
p.
2."i2.
.n.
papegaux (perroquets)
chascun en son bec une longue
—
[
lîASSIN
«
feuille vert,
«
(l'iceux bacins a
«
M
J
mars
*.
30
—
leur testes a
et dessiirc
un biberon qui
est
un serpent
d'une
teste,
volant. Et en
Tun
en tout
et poisent
»
Nos musées possèdent un grand nombre de bassins de vermeil,
d'argent blanc ou d'étain, qui datent du xvi° siècle. Plusieurs
sont d'un travail excellent et habituellement accompagnés de leur
aiguière.
un de
Voici
ces objets, datant de
la
fin
du
siècle
xv"=
(fig. 3) 2.
3
A
l'occasion de
à table à de
certaines cérémonies,
pour donner à laver
ou
grands personnages, on devait donc se servir de deux
bassins, l'un couvrant l'autre.
Celui de dessous était seul
muni d'un
goulot et contenait l'eau à laver, dans laquelle on jetait des essences,
de l'eau de rose,
etc.
Au moment du lavement
'<
d'hostel appelle l'eschanson et
«
et
treuve
apprestés,
'<
les
il
bacins
les
abandonne
couverts que
prend
le
et baille l'essay
des mains, «lemaistre
la
table et va
au bufïet
sommelier a apportés
de l'eauë au sommelier
et
»
(c'est-à-dire fait reconnaître par le sommelier, dont c'est la charge,
si
l'eau
«
le
'
2
est
préparée
comme
il
prince, et lève le bacin qu'il
Inventaire du duc d'Ajijou.
Tapisserie de Nancy.
convient),
lient
de
«
la
et s'agenouille
main seneslre,
devant
et
verse
m —
de l'eau de l'autre bacin sur
essay,
donne à laver de
le
BASSIN
bord d'iceluy,
et
l'un des bacins et reçoit
en
desci'ijiLioii ex[)li(|ue
fréquemment
si
créance et
Teauë en
bacin, et sans recouvrir les dits bacins, les rend au
Cetle
fait
l'autre
sommelier
'.
»
chiJrcmcnt l'usage de ces bassins doubles
relatés dans' les- inveiiTaires.
Dans ce
cas,
il
n'était
pas besoin d'aiguière. L'eau aromatisée était préparée dans l'un des
'
Olivier de la Mardi;'. Et/itile
Michaihl. !>onj(iulat.
I.
Ili,
p.
l/i
588).
i>iniso/i
de
C/uifle^t le
Unidij [Coll. des inémoires,
[
HASSIN
bassins
;)-2
]
muni d'un
goulol,
l'aulre
bassin
L'écbanson prenait de sa main droite
nant Teau, de
la
gaucbe
il
le
était
placé
sur
celui-ci.
bassin du dessous, conte-
enlevait le bassin du dessus et versait l'eau
du premier bassin dans le second par le goulol, sur les mains du
personnage auquel on donnait à laver l'opération achevée, il pasbassins (lîg. 4) Ainsi peut-on se rendre
s:iil au sommelier les deux
;
un compte exact de l'utilité de ces goulols (biberons) dont
munis certains bassins.
Ce cérémonial
nait à laver
qu'il tenait
dans
le
Dans
fouère
n'était
adopté que pour
étaient
les princes. L'officier
don-
aux autres personnes en versant de l'eau d'une aiguière
de
la
main
droite,
sur leurs doigts; cette eau tombait
bassin qu'il soutenait de la main gauche.
les inventaires,
».
Ils
dautres bassins sont mentionnés
sont plats et servaient de réchauds,
«
pourchau-
au moyen d'un
double fond que l'on remplissait de cendre chaude.
Les bassins de
toilette «
ceux à laver sur table
;
ils
à laver la leste
»
étaient plus creux que
étaient grands, fabriqués en
argent ou en
/". c.'^i.':c.i:JZ.
cuivre, et
munis d'un goulot. Lisses par dedans pour pouvoir
facilement rincés et ne pas retenir
fois
cire
le savon, leur dehors était parorné de gravures; mais leur dimension ne permettait pas de les
BLMTIER
émailler. Ces bassins étaient posés à
lavait à
«
Un
genoux, non-seulement
terre sur des nattes, et l'on se
mais
la tête,
le
haut du corps
bacin crois (creux), d'argent tout blanc (uni)
etpoise ximars vu onces
-.
(llg. 5) '.
laver la teste,
cà
»
Les bassins à puiser étaient quelquefois munis d'anses ou d'oreilles
(voy. ÉcuELLE, Puisette). Quant aux bassins à lampes, ils étaient
placés sous les petites lampes qui garnissaient les lustres, pour que
Thuile ne pût tomber sur le sol en cas de fuite (voy. Lampe).
On en
quelques couronnes de lumières.
voit encore attachés à
Les bassins magitiues servaient aux sorciers à prédire l'avenir,
comme
aujourd'hui encore un vase rempli d'eau sert aux charlatans
qui courent les
BÉNITIER,
campagnes, à
s.
m. {orzuel,
faire retrouver les objets perdus.
benoistier,
oiircel,
embenoisUer). V^ase
habituellement de métal, avec anse, propre à contenir l'eau bénite.
J
^S^
goupillon est toujours joint
L'n
tiers sont
au bénitier. Les plus anciens béni-
façonnés en forme de seau
L" guipellon avaul
Que en
l'oivuel
:
[lorta
primes ninUa
Ourcel avec Tesperget (goupillon)
'<
'.
'.
»
»
»
Pour refaire l'aspergés d'un embenoistier d'argent
La figure 1 montre un de ces bénitiers qui ne sont que des seaux
«
'.
Ménagier de Paris.
'
Invent,
du duc d'Anjou.
^
Bomon du mont
'
hivent. d'Artois, 131.3.
'
Saint-Michel, xiuc siècle.
lurent, de l'argent, des rois de France,
xiv
siècle.
II.
niiMTiKit
[
—
j
34
—
un autre bénitier qui ne pouvait être
posé que sur un trépied lorsqu'on ne le tenait pas à la main -.
en cône tronqué
*
la ligure 2,
;
de bénitiers persista longtemps
Cette forme
même
fabriqués en métaux précieux repoussés, ou
ou dans un tronçon
pierres dures
drale de Milan conserve
creusés dans des
Le trésor de
bénitiers, qui
date
du
Ce seau
d'ivoire porte
O^JO
de
style.
hauteur sur 0™,12 de diamètre au bord supérieur et 0'",09 à
Les figures de
Vierge
la
tour en plat relief
;
cathé-
la
un de ces derniers
beau
siècle et qui est d"un
xi''
d'ivoire.
étaient souvent
ils
;
et
la
base.
des quatre évangélisles décoi'ent son pour-
une anse de métal richement
ciselée et
maintenue
par deux mulles de lion sert à porter ce vase, très-bien reproduit
dans
tomes XVI
les
Le trésor de
d'ivoire
dans
dû à
la
l'art italien.
le trésor
cela est
XVII des Annales archéologiques de Didron.
cathédrale de Lyon possède également un bénitier
et
Mais
plus ancien de ces seaux se trouve
le
d'Aix-la-Chapelle; on croit qu'il date du
même
possible. Taillé de
dans un morceau
siècle,
ix''
d'ivoire,
il
et
est
décoré de cabochons et d'arcatures que remplissent des personnages
'\
armés, des princes et des évêques
Le
trésor
de Saint-Marc de Venise possède encore
d'une époque très-ancienne,
que
tain
premiers
puis le
siècles, et qu'ils
siècle,
cuivre repoussé
'',
comme
de petite dimension. Voici
Il
est
donc cer-
très-précieux dès les
étaient, relativement à
(lig.
ceux en usage de-
un bénitier de
3)
d'un très-beau style, et qui nous paraît dater,
compte des procédés de
'
Mauusfi'. Bibliolii. iiiiprr., uuc.
-
Mauuscr. Biblia sacrn. Bihlioth.
XIII'-
dans un grenat.
l'Eglise considérait ces vases
w"
l'on tient
taillé
un bénitier
I')iiils
fabrication, de la tin
Saiut-Geniuùa,
iiiiiRT.,
u'>
'.il,
du xv"
Voyez, dans les Annales firchéol..
*
F)u
cabinet de rauteur.
I.
XVll,
siècle.
xiir- siècle
auc. fonds Saint-Goriiriiu, laliu, n"
siècle.
•'
ji.
si
139. l'arliele de M- Darci;!.
1191,
3o
—
HKMTIER
Cette forme se retrouve assez fréqii(3mment dans les vignettes,
les-
£.cmL,\c::or.
peintures et les vitraux de cette époque;
au-dessous de
la
le
bague perlée inférieure.
pied est soudé à Tétain
Quant au
collet
d'oves
:U)
HKMTir.lt
supérieur,
est pris sous Torle retourné
il
et battu
de
gorge. Les
la
attaches de l'anse sont rivées et celte anse est fondue. Le goupillon
G
un de ces objets sculpté sur un bas-relif du porlail
nord de la cathédrale de Reims.
Un de ces bas-reliefs, qui représente le baptême de Clovis,
montre un bénitier en forme de seau, mais à galbe courbé avec
est copié sur
ceintures
(fig.
4),
d'un profil
gracieux.
Ce bas-relief date de 1230
environ.
s
e.
Yoici
bronze,
5)
(fig.
et
un
de ces bénitiers en forme de seau, coulé en
qui date du xv" siècle. La ceinture supérieure est décorée
d'une inscription. La hauteur de ce vase est de
Au
xiv' siècle,
et le travail
«
Pour
.i.
on fabriquait des bénitiers
0'",'19.
fort riches par la
matière
:
eaubenoitier avec l'espergès de cristal assiz sur 3 pieds
d'argent dorez, pesant
'
cmuMMor:
omars
5 eslerlins....
Invent, de l'argent, des rois de France dressé en
de France, Doui't d'Areq.
'
»
l'.VSi,
piibl.
par
la
Soc. dcVIIist.
—
BIBERON,
37
m. L'invention du
s.
—
[
destiné
itiberon
à
lillîKRON
I
rallailemenl
n'est pas nouvelle.
Robert
le
Diable enfant
Et quant
:
nialfos alotnil
li
Sa noriclie tous tans niordoit
•
i
Ja n'ert a aissc
i
Les noriclies
i
Redoutent tant a
C'un cornet
s'il
donnait aussi
l'on suspendait
le
que
nom
ne wingo
•
;
cel avcrsior
li
alaitier '
afailièrcnt
Conques puis uc
On
;
Tous tans hulc, tous tans rcsquingc
<
l'alaitièr.'ut
'*.
»
de biberons à certains petits vases de terre
au cou des enfants,
et qui
contenaient du
lait
ou
\ii.
quelque liqueur sucrée. Voici
vases
<
I
^
"
qui datent de la fin
Tant
il
rrie, tant
il
se révolte
Les nourrices craignent
'i
'*
".
xiv"
—
-
2)
des formes variées de ces
siècle.
«
fort d'allaiter ce
Il
n'est
mauvais
L'un
(fig.
la Société
Musée des
mal
en
faire
».
fa-
—
».
des antiquaires de Normandie. 1S36, p.
fouilles
1) est fait
en peine que de
Li liomans de Robert le Diable [xiw^ sièide), publ. d'après
impcr. par
à
si
du
(flg. 1 et
du château impérial de Pierrofoads.
le
l.']0.
mss. de
la
Rildioth.
[
—
;)8
BIIK)?i
barillet à pieds, avec
çon de
cordon
L'aulre
émaillé.
est
il
;
un goulot
(fig,
et
deux anses pour passer un
rappelle la forme de ces
2)
bouleillos de grès que les laboureurs portent en
Les
bandoulière.
-^
de ces vases sont très-étroits
orifices
liqueur qu'ils contenaient. Pleins,
la
si
;
on
il
fallait
ils
nécessairement humer
ne peuvent être vidés que
secoue fortement.
les
Le nom de biberons
était
donné aussi aux goulots dont certains
bassins à laver étaient munis. (Voyez Bassin.)
BIDON,
m.
Grande bouteille en forme de disque, avec
goulot et oreilles pour la porter. Les bidons étaient employés en
campagne et étaient fabriqués' en fer. On les suspendait aux chariots
s.
{canter).
au moyen d'une chaîne, et
ils
cela qu'on les fabriquait en fer.
don du xv"
cation
siècle aussi
(fig. 1).
soudées à
forts B,
contenaient Teau à boire
est
de
pour
c'est
Le musée de Cluny conserve un
remarquable par sa forme que par sa
Ce bidon
fer battu,
bi-
fabri-
façonné en deux coquilles
Deux bandes A, également de
l'étain.
;
enveloppent de chaque côté une partie de
avec ren-
fer battu
la circonférence, et
se terminent par les oreilles C, qui reçoivent la chaîne avec poignée
qui sert à porter le vase. Ces bandes sont rivées et soudées
partissent le tirage sur
goulot
D
est
soudé
cà
une
la
partie notable
du bord de
la
;
panse. Le
panse au moyen d'une plaque carrée de fer
battu. Trois pieds courts permettent de poser ce bidon sur
face plane.
Un
F, on
voi-t
une sur-
écu chargé d'un globe surmonté d'une croix décore
seul ce vase de
En
elles ré-
campagne, qui contient environ
comment
boîtées et soudées.
les
deux coquilles de
fer
vingt-cinq
battu
litres.
sont
em
—
Quand
—
[
homme, on
de l'équipement d'un
ainsi faire partie
ItOUSSOLE
j
étaient de petites dimensions et qu'ils pouvaient
bidons
les
39
les appelait
des
biberons {\o\ez ce mot).
BOITE,
s.
du mobilier,
f.
{boiste,
t.
1°').
liette).
On
Petit
fabriquait
colïret
des
(voyez Coffret,
boites
d'orfèvrerie
Dkt.
(voyez
Orfévheiiie).
Pour
«
«
boiste
1
chanter
'
BOUGETTE,
BOUSSOLE,
de
cristal,
garnie
d'argent,
Inix'Jit.
de
/'
mettre
pain
à
»
s. f.
s. f.
Petite valise.
{marinière, marinette).
aimantée de diriger l'un de ses pôles vers
'
à
argent, des rois de France,
['.i'ïi.
If
La propriété de
nord
était
l'aiguille
connue dés
la
[
DUOCllE
du
lin
—
]
que
ainsi
xii" siècle,
—
40
prouve
le
de Guyot de Provins
le texte
*.
Ces premières boussoles consistaient en une aiguille aimantée cou-
chée en un fétu de paille que
roii
laissait
sur l'eau remplis-
flotter
un bassin.
sant
BOUTEILLE, s. f. On ne se servait
pendant le moyen âge pour conserver
de bouteilles de vcire
point
le vin. Cette
liqueur était en-
fermée dans des fûts ou dans des vases de terre appelés boiitiavx,
bouties.
boutilles,
Les Anglais fabriquaient des bouteilles de cuir qui
étaient fort estimées
«
Pour
de cuir achetées à Londres pour monseigneur
boteilles
12
Philippe, 9
«
:
s.
^
8 d.
».
Les bouteilles de verre étaient plutôt des flacons destinés à contenir des liqueurs précieuses
«
Pour 2
petites boteilles de voirre grinellé garnies d'argent, à tout
les tissus
«
:
de soye senz ferrure
»
^
Cependant des vignettes de manuscrits des i\°et
x" siècles ligurcnt
même
des repas pendant lesquels des convives boivent à
en forme de
teilles
ballons''.
étaient de terre cuite
BROCHE,
s.
f.
dire
si
ces bouteilles
ou de verre.
L'usage des broches pour faire cuire
[hastier).
viandes remonte à
Nous ne saurions
des bou-
haute antiquité. Les héros de Vlliade
plus
la
de bois ou de métal. Los
rôtissaient les viandes à l'aide de broches
peuples venus du nord-est dans les Gaules, au
mangeurs de viandes
comme
rôties,
races aryennes. Eginliard
"
les;
le
grands
sont tous les descendants des
rapporte que
repas de Charlemagne se
le
composait de quatre mets, sans compter
nairement apporté en broche par
v" siècle, étaient
le
rôti,
qui
les chasseurs, et
lui
dont
ordi-
était
il
mangeait
avec plus de plaisir que de toute autre chose.
La
tapisserie
de Bayeux nous montre l'armée de
Bâtard festinant aussitôt qu'elle a mis
le
Guillaume
le
pied sur le sol anglo-saxon.
Des serviteurs apportent quantité de viandes embrochées aux chevaliers, qui
tables.
'
Dans
le
camp,
boucliers
leurs
les chevaliers
Voyez Fabliaux ou contes du
IJible.
17"!9, l.
mangent devant
xir*^
et ilu xiii' sicc'e.
p. 27 (uote).
II,
mi Jean
Journal de dépenses du
^
Invent, de l'argent, des rois de France dressé en
"
Voyez
le
Dict.
du mobilier,
Vita Karo'.iirnperatoris.
l.
XXiV.
en Angleterre.
I't. à l'art.
en guise de
prennent ces viandes à
-
»
disposés
Taum:.
l'J"J3.
même
Lcgraud d'Aussy,
édit.
—
broches.
les
A
lable,
on
—
41
IU50LETTE
les présentait
devant chaque convive
des tranches de pain. Nos aïeux tenaient fort à
pièces rôties étaient désemhrochées juste au
sur table. Les broches
brasier, et
étaient tournées
manger chaud,
moment
]
sui-
et les
d'être portées
par des garçons devant
le
Tusage des tournebroches mécaniques à poids ne remonte
pas au delà de la
fin
du
chets tenant aux landiers
BROUETTE,
s.
f.
Elles étaient posées sur des cro-
xiv^ siècle.
'.
une roue, muni de deux bras qui
Petit véhicule à
servent à maintenir en équilibre et à pousser
le
fardeau placé sur
un plateau garni de rebords. Nous ne savons qui
le
premier a
la
brouette avait été inventée par un sieur Dupin, en 1669
coup de manuscrits des xnl^
dant des brouettes.
On
pourrait croire peut-être que ce
Or
bi'ouette.
du
la fin
voici (fig. 1) la
xiii"
la brouette, ce
2
Voyez
qu'utiles,
le
petit véhicule, est
due au grand
T>ict.
du
mobih'ci
,
t.
I'''.
;ii1.
C-ela
])cut paraître d'autant
jjIus
la
de répéter longtemps encore
une de ces découvertes aussi
siècle.
monde, que
Dans sou excellent Dictionnaire de
erreur
tout,
C'est
une question d'ordre
depuis
l'art
de penser jus-
LA:,"iiiKn.
langue française. M.
étrange, qu'il cite des
Littré reproduit
documents des
xiV" sièck'S, dans lesi[uels la brouette est nieutionnée.
''
Hist.
par une
^ qui donne une brouette absolument semblable
emploie aujourd'hui, et cet exemple n'est pas le seul;
public dans un certain
'
signi-
copie d'une vignette d'un manuscrit de
ce qui n'empêchera certainement pas
simples
Beau-
siècle
à celles que l'on
que
mot ne
pas exactement ce que nous entendons aujourd'hui
fiait
que
mentionnent cepen-
xv° siècles
xiv° et
dit
-.
du saint
(h-nal,
l)i[)liolli.
iMip(''r.,
ic
{Tib'.}.
II.
—
(1
celle
xiii''
et
—
ni:FFET
-
4-2
qu'à ia brouellc inclusivemeiil, date du règue de Louis XIV.
traient peut-être
de
que
pour ne rien exagérer,
cependant,
que
humain,
l'esprit
siècle a été
le xvi«
qu'alors,
et
les
esprits
Avouons
larges admet-
témoin d'un certain
peut-être,
elïort
brouette aurait pu
la
du cerveau d'un des novateurs de cette époque. Mais remonter
au delà, donner à la brouette une origine plus ancienne, est une
de ces témérités qui ne tendent à rien moins qu'à nous faire rétrosortir
grader en pleine féodalité.
BUFFET,
s.
m. Vieux mot qui désignait
pelons aujourd'hui
core buffet ou buffUer pour soufdet,
Le mot
Voici
un jeu de mots qui
<
Se je
buffet s'entendait
di à
un
de moi
«
son d'un borgois
et
Cet ustensile,
dire à quelle
'
vilain
:
'.
Ln note du monde,
aussi
comme
Je te donrai
«
biiff'ès v.
il
soufllet
On
disait en-
y a
cinquante
(sur
la joue).
:
un butïet»,
il
s'ira
sols u. vj. à mettre
en
clamer
la
mai-
»
le soufflet,
est
le
mot«
xiii''
siècle.
époque
en Champagne,
prouve clairement
encore valt mes
«
;
le
que nous ap-
qui sert à activer le feu.
soufflet, et
ans.
l'ustensile
de date ancienne
;
nous ne saurions
soufllet » a été substitué
au mot
«
bullet »,
4)
mais
la
double significalion du mot
stituée à la double signification
Sur
les
cbapiteaux de
«
iu:i'Frr
soufflet » s'est
du mot
évidemment sub-
« buffet ».
nef de l'église abbatiale de Vézelay, qui
la
date des premières années du xu" siècle, nous voyons déjà un buffet
sculpté ayant exactement la forme de nos soufllets
que
personnage représenté
modernes
(llg. i).
un vanneur qui épure
Il
est vrai
le
grain. Cet ustensile n'est pas, dans celte sculpture, destiné
fler le feu, c'est
Au
xin'
ployé
orné
<à
-
;
le
est
ici
à souf-
un instrument d'agriculture.
conserve cette
siècle, le soufllct
activer la
flamme
les tablettes
(llg. 2)
même
Quelquefois
'.
forme
le
et est
porte-vent est
de bois se couvrent de sculptures.
xv" siècle que cet ustensile, introduit dans les
pendu aux montants des cheminées,
garni de clous de cuivre, d'un
est
em-
C'est au
appartements
et ap-
souvent richement décoré,
porte-vent de bronze très-finement
ciselé.
La figure 3 présente un de ces buffets qui date des premières
années du xv^ siècle ^. Les plats sont de bois et le porte-vent de
1
^/)OCfl/(/;we.
l)iljli()tli.
Jni])(''i'.,
t'omis fniiirnis,
du mobilier,
-
Voyoz dans
^
Collcrt. dos dessiiis de l'auteur.
le
Dict.
t.
I''"'.
«""Ol.'!.
le rrstiiiH'
hisloriquL'.
BUIUE
[
cuivre.
44
J
En A
Nous ne connaissons pas de
uni.
est percé
Téveiit, qui
est tracé
dans
soufflets anciens à
le
plat postérieur
deux ventricules.
jvNm
Les musées
beaux
beaucoup de collections particulières possèdent de
des xvi' et xm^ siècles, mais d"une forme beaucoup
et
soufflets
plus lourde que celle de l'objet donné
BUIRE,
s.
f.
(fig. 3).
Vase en manière d'amphore, avec ou
{huye, buie).
sans pied, propre à contenir des liquides et particulièrement du vin.
«
Au
«
Del vin
Il
Avoir
eiiporli' phiiiu! biiire.
vi'ulz le vin
dehors du chastel
et
de
la hiiiro
ii
la ville
«
où, par usage, lous les matins, les
«
buires et autres vaisseaux
1
Poëme nnfjlo-nonnaml.
2
Eust. Dcschaiiips, Poésies,
^
Froissart. xv« siècle.
[.
III,
xiV
'.
p.
IH.
sièt-Iu.
.
.
-.
'
»
»
a une très-belle fontaine,
femmes de
la ville
venoient à tout
»
puhl.
par Fr.uiris pic Micliol.
—
«
Payé pour
les plats
—
HUIRE
doubles, la nef et la buye d'argent
Ces buires étaient souvent,
comme
pied, et enfoncées en terre, ainsi
Il
45
que
les
'.
1
»
amphores romaines, sans
l'indirpie la vignette (fig.
'!)
-.
y avait des buires de toutes grandeurs; toutefois la buire est por-
tative
et elle est
en terre
et aussi
généralement munie d'une anse. On en fabriquait
en métal précieux. Ces dernières étaient de petites
'
Invent, du chàlenu de Gaillon, xvi" siècle.
-
Mamisri'.
Ilihliotli.
iiii'irr.
.
anc. fomls Siiiiit-r.ermaiii,
ii'^
37, xiiio sièrle.
CAl.ICK
—
]
dimensions
46
—
ressemblaient aux vases
el
qu'on
aujourcriiui
appelle
hurelles.
La
du
une buire de terre
figure 2 est
cliâleau de Pierrefonds
cuite trouvée
du
elle date
;
dorée
l'orfèvrerie, blanche,
(le
BURETTE,
s.
f.
Le
xiV" siècle'.
de parler de ces vases dans
l'occasion
les fouilles
émaux d'une grande
fabriqua des buires en faïence el en
Nous avons
dans
le
xvi" siècle
ricbesse.
Dictionnaire
et émaillée.
forme d'aiguière,
Petit vase en
culièrement destiné à contenir
le vin et l'eau
et qui était
pour
le
parti-
sacrifice
de
la
messe. Deux burettes étaient placées sur un plateau oblong pour cet
usage. Elles étaient généralement fabriquées en argent ou en cuivre
doré
'^Voyez le Dict. de l'orfèvrerie.)
et émaillé.
Ç^
CADENAS,
s.
Nom
m.
que
l'on
donnait au coffre fermé d'une
chaîne, avec vertevelle ou petite serrure, et dans lequel on enfer-
mait
du service de table des grands,
les divers objets
les épiées, les
salière,
cuillers, fourchettes, couteaux, etc.
habituellement en forme de
personnage,
le
et
c'est-à-dire la
était
nef, était
ouvert devant
placé
lui
sur
la
Ce
table,
coffre,
devant
au moment du service.
(Voy. Nef.)
CALICE,
s.
de l'Eglise,
m. Coupe dans laquelle, depuis
le prêtre,
les
premiers siècles
à l'autel, verse le vin du sacrifice de la messe,
en commémoration delà cène de Jésus
et
des apôtres.
Suivant l'Evangile apocryphe de Nicodème, Joseph d'Arimalhic,
disciple de
Jésus, ayant conservé la
s'était servi
pendant
coupe dont son divin maître
la cène, aurait recueilli
dans ce vase des gouttes
du sang qui tombait des plaies de Jésus, après que le corps eut
été descendu de la croix, et aur.nit légué ce calice, ou grnni, à son
neveu,
nommé
Alain.
Sur ce thème,
en Occident.
1
Musée
(lu
«
le
Un
moyen âge
fit
une des légendes
les plus
populaires
des premiers missionnaires qui vinrent en Angle-
châlciui iiupéiiiil de Pierrefouds.
.
—
terre prêcher le
d'ignorance et de
foi
crôdule,
beaucoup de peine pour
il
ne
du personnage de l'Evangile
le fils
fallut
siècle,
xn*"
un roman
la
Grande-Bretagne
de ce Joseph, supposé
lit
Joseph d'Arimathie, l'ancêtre d'Arliis
Au
ces épo(|ues
«
i.
Le cycle des épopées bretonnes
ronde.
A
\
pas beaucoup de temps et
de cet apôlre de
faire
CALICE
[
noiiimail Josèphe.
se
clirisliaiiisme
—
-'i7
II,
de
des chevaliers de la Table
et
en
fut écrit
chapelain du roi d'Angleterre Henri
lils
par Gautier Map,
latin
sur le saint Graal, c'est-à-
du
dire sur les aventures des chevaliers en quête
saint Graal. Cet écrit
mis en français par Robert de Borron.
fut
La conquête
moyen âge
le
de ce
le
sujet
Dès
dans
d'après le
roman
de pein-
du saint
français
que s'exprime Jésus lui-même, apparaissant à Joseph d'Ari-
-,
mathie
pendant
fat
de maintes légendes, de romans,
tures et tapisseries. C'est ainsi,
Graal
talisman,
divin
type,
calice
:
les
veissiaiis
où mou sauc
•I
(îisl
"
Quaut de mcu corps
«
Calices apclez sera,
ini''is.
le rcqueillis,
»
La platine
'.
k'rt la pierre senetiée
«
Qui
"
Uuaut ou scpulchre m'eus mis
sus girra
ki
fu deseiir
moi scelée,
'.
-
premiers siècles du christianisme,
la célébration
le
calice
adopté
était
des saints mystères. Le testament de Perpetuus,
évêque de Tours, mort en 474, lègue
son église
à
«
deux calices
d'or».
A
Gourdon, près de Chalon-sur-Saône,
on
1846 un
trouva en
vase d'or qui était certainement un calice de chapelle privée [singuet
luris),
qui
est
muni de deux
orné de turquoises
anses.
Ainsi
est
Telle était probablement la forme
Eglise
(fig. 1),
pied,
et qui
calices
forme à laquelle on substitua
fut
conservée jusqu'au xv"
Voyez
la iVo/ïct'
-
Vovez
^
Vers
la
9i)7
1
publiée par M.
,
de ce i-onuiu
et siiiv
.
\y,w
calices
Fr.
.Mii-liel.
dans
croix.
la primitive
celle d'un cratère avec
siècle.
Fraiiris]ue Mirln'l eu Irle
M.
de
la
Un
des plus beaux
est le célèbre calice
.
pulil.
le calice
sang de Jésus sur
donnée aux
de ce genre, de style français
Bordeaux. 184
de grenats. Ce calice est
souvent représenté
l'Eglise personnifiée recueille le
letjuel
'
et
(lu
I\vinnn
du
dd saint
saint.
Graiil
[
CAMF
Rémi,
—
]
du
tlale
(jui
xiu'"
—
48
coupe
Celte
siècle.
d"or
esl
(fig.
2)
et est
ornée d'émaux et de pierres fines. Faisant autrefois partie du Irésor
de Notre-Dame à Reims, ce calice passa dans celui de Saint-Denis.
1
e.CUILLf)LHtOl
En
1792,
déposé
fut
il
cà
r
' I
la Ribliollièque
,
nationale, où
resta jus-
il
qu'en ces derniers temps. Aujourd'hui., ce précieux objet a été confié
au trésor de
cathédrale de Reims.
la
La forme de cratère fut remplacée, vers la fin du
une coupe en manière de tulipe (voy. TOrfévrerie) \.
On ne
xv"=
siècle,
par
se sert plus aujourd'hui que de calices d'argent ou de ver-
meil; mais, dans les premiers siècles du
moyen
âge,
on en fabri-
En An-
quait de toutes matières, bois, verre, ivoire, cuivre, étain.
payement de
gleterre, après le
rançon du
la
roi
Richard,
le
clergé
ne se servait plus que de calices de bois 2. L'abbé Lebeuf parle, dans
son Histoire du diocèse de Paris ^, d'un calice de cuivre rouge qui
aurait appartenu à saint Crodegand, évèque de Séez, et qui était
déposé dans
Paris.
vm"
Ce
le trésor
La coupe
siècle.
primitifs
calices
été doré, ainsi
avait
calice
;
il
de l'abbaye de Saint-Martin des Champs à
était
étroite
n'était
et
que
la
patène,
profonde,
et
comme
datait
celle
orné que par une inscription
et
du
des
une
colombe gravées sur ses parois.
Nous n'avons pu découvrir exactement à quelle époque la patène
fut jointe au calice. L'usage de la patène dut être admis au moment
où
fut réglé
'
Voyez
tome
manière de communier à
la
l'autel,
par l'Eglise en Occident.
CANIF,
le
en ce qui concerne
le culte,
la
VIII
s.
m.
Nofee
(keniret).
— Voy.
du Bulletin monumental
"
Audré Pottier.
•f
Tome
l'T,
p.
M.
trôs-d6velopp6e de
U.uillainiir
;M0.
\
Couteau.
l'ablu''
ubl.
Durand parle
UariMud. sur les calices, insJréc daus
par M. de Caimioiil. p.
di'
IJS.'J.
calices de huis el de verre.
49
CANTINE,
tude
de
s.
r.
JusqauLi xv«
transporter
selle,
etc.
siècle, les
avec eux,
nécessaires à la vie matérielle
[
:
nobles
en campagne,
civaieiil
tous
CANTINE
pour
les
ainsi,
dans
les
liabi-
ustensiles
batterie de cuisine, meubles,
Les bagages occupaient
j
vais-
armées mobiles.
«'^.
E.Ji:!JlLL&Ut,'J)l.
un nombre considérable de valets, de goujats, de
cliarretiers, qui
devenaient souvent l'occasion d'embarras et même
de désastres.
Après les tristes campagnes du commencement du
xv^ siècle, les
capitaines qui continuèrent la latte contre l'invasion
anglaise prirent
des habitudes militaires plus conformes aux
nécessités du
temps.
Obligés de se multiplier, de tenir les champs,
trouvant partout A^^
vdlages abandonnés, des pai-tis ennemis, des
châteaux fermés, il
II.
—
7
[
CAMlMi
—
]
oO
—
leur fallut faire la guerre de partisans, et ne plus traîner avec eux
ces bagages encombrants qui suivaient les corps d'armée de la noblesse
sous Charles VI. Le temps n'était plus où un
ville,
où
comme
camp ressemblait
à
une
luxe de table pouvait se déployer dans des tentes divisées
le
des habitations permanentes, où chaque baron traînait der-
rière lui des cuisiniers, des pourvoyeurs, des valets et des chariots
munis de tout ce qui peut contribuer au bien-être. Des capitaines
comme les Danois, les la Hire, les Poton de Xaini railles et tant
d'autres, toujours par les chemins, ne pouvaient avoir avec eux
qu'un bagage fort mince.
Il
fallait
vivre cependant, et vivre dans des
guerres. Ce fut alors, et au
provinces dévastées par vingt ans de
moment de
compagnies
l'organisation des
régulières,
qu'on
s'oc-
\
cupa des Jmoyens de pourvoir ces corps de vivres pour quelques
les
jours pendant les expéditions
capitaines eurent alors leur
;
cantine.
Et
habituellement
ces
vivres
et
cantines
étaient
trans-
portés sur les chariots d'artillerie. Les troupes des ducs de Bourgogne
étaient bien pourvues, vers le milieu
de guerre,
qui
pouvaient suivre les
rapides qu'ils fussent. Les
parfois
cantines des capitaines étaient disposées
de manière à transporter
journée. Le
du xv'' siècle, de ces transports
mouvements d'une armée, si
les
repas tout préparés pour une
musée de Cluny possède une de
que d'une fabrication plus récente (xvn=
de celles que
aux chariots
de fer battu
dévisser le
les vignettes
d'artillerie.
et
siècle),
des manuscrits du
Nous donnons
ces cantines, qui, bien
xvi''
conllrme
la
forme
figurent suspendues
cette cantine
(fig.
1); elle est
élamé. L'anse supérieure est de bronze, et permet de
bouchon qui ferme un
de l'eau bouillante dans
la
orifice
A, par lequel on introduisait
moitié de la sphère.
Une
autre anse atta-
»
—
chée à deux chaînettes
—
51
[
passée dans la courroie de suspension
était
B empêchaient
d'autres courroies passées par les oreilles
Un cadenas
de ballotter.
une clavette fermaient
et
en C. La cantine ouverte est représentée
est dévissé.
manchons
On
aperçoit
(sortes de
l'intérieur
ta
posée sur un brasier, ou
même
des légumes, une soupe.
La
qui
moraillons
les
le
contenir
Un
dans
la
viandes
des
manchon
autre
F
abattue, était ainsi une véri-
coquille,
de hauteur. Dans
on logeait facilement un
s'abat,
et
poche G, on pouvait cuire
Cette cantine a 40 centimètres
partie antérieure
;
cantine
sens inverse. Dans la partie abattue
s'ouvre à l'extérieur en
table gamelle.
;
bouillante.
l'eau
la
]
bouchon supérieur
deux disques qui bouchent des
2
fig.
fours) pouvant
petits
tenues chaudes par
cuites,
CIIANDEUEIl
la
une
pain,
serviette, des couteaux, cuillers et fourchettes.
Cet objet est fabriqué avec beaucoup de soin
;
les
coquilles sont
renforcées par des nerfs rivés, elles attaches tiennent à des baiides
de fer battu rivées
soudées. Les charnières sont également rivées
et
Dans une expédition d'une journée, cette cuisine
portative suffisait à deux ou trois personnes et si l'on n'avait pas
le temps d'allumer du feu, l'eau bouillante jetée au départ dans la
demi-sphère close maintenait les viandes chaudes pendant plusieurs
très-solidement.
;
heures.
CHALUMEAU,
vin
le
versé
m.
s.
dans
Fistule
lorsqu'on communiait sous les
calice,
le
ou d'or destinée à boire
d'argent
espèces. Le chalumeau était usité dans la primitive Eglise.
deux
Du temps
de Piganiol, les religieux se servaient encore, dans l'église abbatiale
de Cluny, d'un chalumeau pour communier. Bocquillot
le
chalumeau eucharistique dont on
du vin
les espèces
:
Le bout que
«
«
large et convexe, ou
«
dans
«
petit sac
la
bouche,
de
étoit
ou
toile
L'inventaire du
roseau d'argent
'(
au diarre
le
fait
en bouton,
trésor de
par
la
les
Traité histor. de la lituigie sacrée.
Voyoz
t.
H. p.
M.
:i9i.
dans
(^li
.
le
-....
cathédrale
On
le
s'i
un
»
de Laon mentionne un
bouts et milieu,
HurlliiHcniv diiiis
calice étoit
tenoit dans
les
«
pour administrer
espèces du vin.
trailurlioii
»
comme
ou chandelle de résine ou de
-
ilo
communion sous
la
m. Porte-lumière. S'entendait
s.
décrit ainsi
l'autre bout, qui se mettoit
sang précieux deN. S., sous
'
Diiraml.
et
tout petit et tout uni.
labre, porte-bougie de cire
note
pour
l'on trempoit
d'étoffe fait exprès
doré
CHANDELIER,
la
se servait
i
du Rittional
candé-
suif,
At'
porte-
riiiillamiiu
CIIAMBELIE»
[
—
1
3:2
—
ou mobile. On admet généralcmenl que nos aïeux
s'éclairaient fort mal. Nous ne mettons pas en doute que leurs salles
fussent très-médiocrement éclairées, si Ton prétend comparer ce qui
se pratiquait alors avec ce que nous voyons aujourd'hui dans nos
lampe,
lixe
salons. Mais, entre l'abus des lumières et l'obscurité,
terme.
de nuit, dans
les
considérée
était
pendant
doit admettre que,
On
moyen
le
un moyen
est
il
âge, dans les fêtes
cérémonies religieuses, l'abondance du luminaire
comme un
luxe nécessaire, et ce luminaire consis-
principalement en bougies de cire, cierges et tortis ou torches
tait
à main. Les bougies de cire étaient fichées, soit sur des chandeliers
suspendus
(lustres),
soit
candélabres
sur des
plusieurs
à
fixes,
En outre, pendant
en grand nombre portaient
branches, soit sur des chandeliers mobiles.
des serviteurs
banquets, les bals,
les
des
torches de cire. Nos musées, nos trésors d'églises possèdent encore
des exemples variés de ces chandeliers de toutes formes et dimensions
on en fabriquait en bois, en
;
même
en cuivre,
fer,
en argent
et
des
Des chandeliers d'argent, il en reste très-peu
chandeliers d'or, si tant est que les inventaires soient exacts, pas un
seul. Mais les chandeliers de cuivre abondent, fabriqués ou re-
en
or.
;
poussés, fondus,
ces ustensiles
et
termes qui
émaillés,
affectent
servent à désigner ces
chandélabres,
torches,
ou plusieurs branches
une variété de formes incroyable. Les
niellés,
à une
;
sont
objets
flambicmx, chandeliers,
nombreux
cierges,
:
tortis,
chandeliers
flambiaux de poing, chandeliers à branches. Il est difficile de croire que des gens qui possédaient une si grande variété
de supports de lumières s'éclairassent aussi mal qu'on voudrait le
à
l'huile,
supposer.
Nous avons
parlé, dans le Dictionnaire
du mobilier, des couronnes
de lumières, des lampiers, des grands candélabres fixes, à plusieurs
branches, des pieds de cierge pascal, etc., que l'on plaçait dans
églises et les
les
pas sur ces objets.
grand'salles des
Il
n'est question
châteaux
ici
nous ne reviendrons
;
que des supports de lumières
transporlables, qui rentrent dans la catégorie des ustensiles.
ban?, \cs Mélanges archéologiques des,
sont gravés
xin"
siècles,
RR. PP. Martin
plusieurs chandeliers de cuivre
qui représentent
fondu des
un dragon sur
et
Cahier
xi°,
'.
xn" et
lequel est assis
un
personnage tenant une fleur épanouie qui sert de bobèche à la
bougie. Ces chandeUers, d'une forme singulière, proviennent de
plusieurs collections privées.
»
Tome
I,
p.
01.
j.!.
XIV, \V, XVI
Ils
cl
ne sont pas
XVII.
les seuls.
En Angleterre,
— m
en France, en Bi3lgique, dans
le
CriAM)ELIER
nord de
l'Italie,
on relrouve encore
des exemples assez nombreux: de ces flambeaux aux figures symboliques.
Le R. P.j Cahier admet que ces sujets sont empruntés à
mythologie Scandinave
;
quelques archéologues ont
même
la
prétendu
que ces porte-lumière étaient de fabrication orientale. Celte dernièr.î hypothèse ne nous parait guère admissible, car on retrouve
dans
le
style
de ces bronzes tous
les
romane du commencement du xn'
ce point archéologique, ce n'est pas
éléments de notre sculpture
siècle.
de cela
de présenter l'un de ces exemples [ûg. 1)
'
Ane. collcoliou de M. Diisur.
Nous ne discuterons pas
*.
qu'il s'agit
dont
la
ici
;
il
suffit
fabricaliou paniît
[
(;iiA:>i)Ei,ii:it
—
'
5i
—
appartenir aux (l.M-nièivs années du xi' siècle. L'enroulement qui se
ces
ilélaclie au-dessus de la croupe du monstre servait d'anse, et
llanibeaux auraient eu ainsi à peu près la destination donnée à nos
bougeoirs. Ces objets sont habituellement bien fondus à cire perdue,
retouchés au burin,
et
comme
le
sont les bronzes hindous.
croyons cependant de fabrication occidentale. Mais
oublier qu'à celte époque, l'Occident rapportait
nombre
il
Nous
les
ne faut pas
d'Orient un
grand
d'objets qui eurent sur le style des arts appliqués à l'indus-
une grande inlluence. Nous avons eu l'occasion maintes fois
de constater ce fait ^ Ces formes bizarres données à certains petits
trie
1
Vovpz
riiitiilc ScLi.i'ïi-Rr:
dans
le
Dictionnaire d'architeclure.
'
00
CIlAMiEl.lEIt
On en
(lambeaux de main persistèrent assez tard.
xiv
même
le
dans ces derniers,
siècle; mais,
le
temps, c'est-à-dire du xf au
beaucoup de
petits
flambeaux dont
la
oriental
style
siècle,
xn*"
forme
voit qui datent
se
s'efface.
du
Vers
ou fabriquait aussi
rapproche de ceux en
usage aujourd'hui. Nos musées et collections privées en possèdent
un assez grand nomljre.
sont fondus de
Ils
retouchés au burin. Voici
et
dater des
(lig.
dernières années du
xi^
un
employés
l'ornementation de
L'époque romane nous a
nombre de flambeaux
avec plus ou moins de
soin.
la
un
laissé
et
dont
\h
~.
siècle
conçus d'après ce motif
est
un de ces objets ', qui paraît
siècle. Le dragon est, presque
symboles
des
ces ustensiles jusqu'au xni^
assez grand
sur cire perdue
2)
sans exception,
dans
même
fonte
exécutés
en
Il
retouches
et les
au burin sont tellement grossières,
qu'on en doit conclure que l'usage
en
était
très-répandu. Vers
du
la fin
xn^ siècle apparaissent les flambeaux
de cuivre battu
^
et émaillé (fig. o)
que
les
chandeliers précédents, ceux-ci
pa-
Plus
légers,
plus
élevés
raissent avoir été fort répandus pen-
dant
le
cours du xni« siècle. L'exem-
ple que nous
présentons
se trouve souvent répété
ici,
et qui
quant à
la
forme générale, possède une bobèche, une bague et
un pied émaillés-
champlevés. La tige est simplement
burinée. Le tout était doré,
l'émail
appelant nécessairement la dorure.
A
la
même
vait aussi
C.CULLl.JMOr..
époque, on se ser-
de chandeliers
composés
d'un plateau circulaire ou polygonal, surmonté d'une longue pointe
sur laquelle on fichait le cierge de cire. Ces plateaux, larges, légère-
ment coniques ou en pyramide, sont généralement décorés de
1
2
Collection de l'auteur; aux deux tiers de rexécution.
Voyez, daus les A)uia/es mx-héol.
de Didrou
gravures faites d'a])rès des tlanibeaux analogues.
^
gra-
Du musée de Clunv.
(t.
XVIi
p.
IGl, etl. X. p.
141). des
[
—
CIIA.M)El.lL;it
56
vures et d'émaux. Parmi ces llambeaux, un des plus remarquables
fait
partie de la collection de M. le
comte de NieuAverkerke. Sur
le
plateau sont gravés quatre cavaliers armés et deux sei'vanls d'armes.
Ces ligures se détachent sur un fond émaillé en bleu
or.
et fleurdelisé
Les quatre cavaliers portent des écus armoyés de leurs armes,
et sont
(voyez,
montés sur des chevaux housses de
fig.
3
bis,
même
à
leurs
armes
l'ensemble de ce chandelier). Le premier cavalier
porte de France ancien au lambel de gueules
chargé de tours de
Caslilleou de couronnes. Ce peut être Charles d'Anjou, roi de Sicile
;
car cet objet appartient bien évidemment au milieu du xui" siècle.
Le quatrième
et d'azur
de
est
un duc de Bourgogne,
six pièces, à la
fascé d'argent et d'azur,
écliiqucté
puisqu'il porte
bandé d'or
bordure de gueules. Le deuxième porte
qui est de
Dammarlin. Le troisième porte
d'or et de gueules au franc canton d'hermine, à
dure de gueules,
ijui
est
de
la
bor-
Dreux-Brelagne. Les deux servants
—
57
—
[
CHANDELIER
d'armes sont couverts d'une dalmatique d'argent (émail blanc) à
croix
fleurdelisée
d'exécution,
l'un
de
gueules.
des
cavaliers
La
et
figure
l'un
3
ter
des
]
la
grandeur
donne,
servants d'armes.
Ce
(lambeau a dû être fabriqué à l'occasion d'un tournoi auquel aurait
pris part Charles
On remarquera que
d'Anjou.
les
cavaliers ont tous
[
le
même
le
bras droit étendu, s'apprêtant à prendre les lances avec pennons
geste,
que tendent
en
effet,
ne sont armés ni de lances,
les servants d'armes,
pendant
le
moyen
rains sur les ustensiles et
âge,
pour entrer en
ni
lice. Il était
de reproduire des
meubles vulgaires
;
d'épées.
faits
et c'est
bon d'examiner avec une attention scrupuleuse
ont
Ils
d'usage,
contempo-
pourquoi
il
est
les objets qui n'ont
—
s
ClIAMtKI.IEIt
[
—
]
pas une destination religieuse.
—
08
peuvent,
Ils
comme
les
médailles,
aider à expliquer certains faits historiques. Aussi a-t-on voulu voir,
dans
le
chandelier que nous donnons
défi porté
le
un monument rappelant
ici,
par Charles d'Anjou au roi
d'Aragon, Pierre
III,
et
tournoi projeté à Bordeaux à cette occasion. Mais le cavalier qui
le
JL--ILLhmi3T.
porte fascé d'argent et d'azur ne peut être
que
les
armes
de Bretagne. Quel que
de ce chandelier,
du
il
est-il
soit le fait
que
ne faut pas ometlrt3
Artiiur
II,
auquel se rattache
la
ainsi
que
le
les trois
fait
gueules.
la fabrication
gravure en est d'un très-bon
les
style.
llambeaux à pieds tournants qu'on
objets qui se trouve aujourd'hui dans le
;
de
vicomte de Limoges
pouvait ranger facilement dans les bagages. Voici
est émaillée
d'Aragon, puis-
peut passer pour un des ustensiles les plus curieux
xui° siècle, d'autant
Il
roi
d'Aragon sont d'or aux quatre pals
Peut-être le cavalier (troisième)
et
un
(fig. 4)
un de ces
musée de Nevers. La bague
pieds gravés se replient les uns sous les autres,
voir notre gravure.
Au
xni° siècle encore, les sei-
-
59
CHANDEl-lEIt
gneurs emportaient en voyage tout un mobilier, sièges pliants,
de camp, llambeaux, batterie de cuisine;
or,
il
était facile
de ranger
dans un coffre plusieurs de ces flambeaux à pieds tournants,
tenaient ainsi peu de place.
en B
la
bague,
et
En A
en C Fun des
est figuré le dessous
trois pieds
vu sur son
de
lits
la
et qui
bobècbe,
plat.
.5^-
On observera que les cierges étaient ficbôs sur les bobècbes au
moyen d'une pointe qui entrait dans la partie inférieure du cylindre
de
cire.
Ce
n'est
guère qu'au
par une douille dans laquelle entre
cela
est
que
xiv" siècle
le
encore pratiqué aujourd'hui.
la
pointe est remplacée
pied de la
Alors
(au
fabrique des tlambeaux simplement cylindriques,
lobes,
ou carrés, avec large pied. Voici
(fig. 5)
dont la tige donne, en section horizontale,
la
bougie,
xiv''
comme
siècle)
on
ou à pans, ou en
un de ces flambeaux,
forme tracée en A. Le
cylindre de cire entrait plus aisément dans des tubes prismatiques
ou lobés que dans des tubes cylindriques, car les parois de la cire
ne touchaient ainsi que sur certains points, et comme les cierges
[
ClIANItEI.IER
'^''
]
point encore
réguliers, puisqu'ils n'étaient
„-ctaienl pas parfailement
peu, leur souche
simplement ro«/M, en forçant un
moulés, mais
le c
tandis que lorsq»e ce
douille
pouvait être introduite dans la
P"^
'
ballottait, s',1 ne la
était cylindrique, ou le cierge
-,
«7'^!
très-exactement, ou
il
ne pouvait entrer,
s'.l
ava.t
«n dtamet.eun
—
peu plus
fort
que celui de
que Ton donnait aux
ou à quatre ou
la
douille.
tiges des
six lobes.
01
—
Ce
[
n'était
CHA?<nELlEK
]
donc pas sans motif
flambeaux des formes prismatiques
Les cierges destinés à ces flambeaux étaient
gros et devaient donner beaucoup de lumière.
Ils
étaient
munis
d
un
gEiARU
petit cornet
de parchemin ou de bois léger peint, qui tenait lieu de
nos bobèches de verre. Le pied de ces sortes de flambeaux est trèslarge et souvent plaqué d'un écu
voir la figure 5.
cà
émaillé,
ainsi
que
le
fait
Les liges sont percées de part en part de manière
pouvoir repousser en dehors
jusqu'au ras de
armoyé
la
souche du cierge lorsqu'il a brûlé
la douille.
Nous donnons dans rORFÉvREiuE un très-beau chandelier de
époque, d'argent doré.
cette
CHANDELIER
[
Ce
que vers
n'est
beaux
est
—
]
le
62
—
milieu du \\^ siècle que cette forme de flam-
abandonnée pour une nouvelle,
rapprochant beaucoup
se
plus de celles en usage aujourd'hui.
La
figure 6
'
donne un de ces chandeliers
fréquents à dater du
si
règne de Charles Vil jusqu'au moment de la renaissance. Cette nouvelle forme était une importation vénitienne. Venise fabriquait alors
un très-grand nombre de ces ol)jels imités des formes orientales 2.
La douille pour recevoir la bougie est portée sur une tige et munie
d'ajours, alln de permettre l'extraction de la souche de cire lorsque
bougie est brûlée. Le pied, relevé, possède un rebord qui empêche
la
la cire
de couler en dehors du flambeau
bord de ce pied pour recevoir
le
;
la chaînette
une paire de mouchettes, déposée dans
fabriquait des chandeUcrs à deux douilles
A
un trou
est pratiqué
dans
à laquelle est attachée
le plateau.
(fig.
Alors aussi on
qui pouvaient être
7),
un pied ou sur une potence de fer fixée à la boiserie ou
scellée à la muraille. Notre figure 7 ^ montre un de ces chandeliers.
Le collet A est élégi en B, pour entrer dans la douille du pied C,
et est percé pour pouvoir être fiché, si on le préfère, sur un gouplacés sur
D
jon
d'un
bras fixé au mur.
Ici
les douilles
E
des bougies sont
percées de part en part, afin de permettre l'extraction
de
des bouts
cire.
Nous ne devons pas omettre de mentionner les chandeliers à
deux bougies qu'on pouvait hausser ou baisser à volonté, et qu'on
communément
fabriquait
du xv. Voici
fait
partie
La
tige est
(fig.
7 bis)
à la fin
du
xiv= siècle et
au commencement
un de ces flambeaux, de
laiton
fondu, qui
du musée de Cluny. Sa hauteur est de 25 centimètres.
en forme de vis, et la douille A est taraudée de manière
monter ou descendre le long de cette tige, selon qu'on
tourne les bras dans un sens ou dans l'autre. Mais comme on risquerait de faire tomber de la cire brûlante sur les doigts en tournant
les bras, un animal est embroché k l'extrémité de la lige et pivote
à pouvoir
facilement sans pouvoir s'engager dans la
ou baisser
les bougies,
on prend cet animal par
pivoter à droite ou à gauche;
ou
1
2
même
Musée
11
existe
le
les douilles et les fait
(les fouilles
vis. Si l'on
la
prétend hausser
queue
et
on
le fait
corps de la bête touche les bougies
tourner dans un sens ou dans l'autre,
du ehâteau de Pieri'cfouds.
un grand nombre de ces flambeaux vénitiens qui datent des
xV
et xv!<'siè-
eles et qui sont décorés de gravures imitées des dessins orientaux, ou niellés.
3
Musée des
la section
fouilles
o' est faite
du cliâteau de Picrrcfonds. Le
sur
ali,
ti'acé
est à
moitié
de l'exécutioi}.
-
6S
[
cest-à-dire monter ou descendre,
sans que
couler sur les doio-ts.
Vers
la fin
7
du xv^
siècle
on se
servait,
h
1e
a
cire
CIIANDELIEK
fondue puisse
chez les particuliers
riches.
1^
1
I
tnetlTV, ,'""'
nventa,res.
La
''°"S'^^
colleclion de
P°^*«^
""
]
»"« ^e"l« ligne Ces
M. Arondel possédait un
de ces Ham-
[
CI1A>I)EI.IEU
—
]
beaux datant de la fin du xv^
et de laiton fondu et ciselé.
—
6i
siècle
Tig.
8),
d'une bonne exécution
Les jours de gala, ces candélabres étaient garnis de fleurs ou de
boules de
cristal.
(jne la petite
Dans l'exemple que nous donnons
coupelle réservée en
A
ici, il
est à croire
était destinée à recevoir
une de
ces boules.
On
qui
se servait aussi,
portaient
pour éclairer
les salles,
plusieurs lumières élagées.
de grands candélabres
Le musée de Cluny pos-
sède un de ces candélabres de fer forgé qui appartient à la fabricaiKin de la
lin
du
xiv^
siècle.
verges de fer rondes (voy. en
Sa
A\
tige (fig. 9) se
compose de quatre
réunies de dislance en dislance par
—
6o
—
[
ciiAM)i:i,ii:it
J
des bagues soudées à chaud. Le sommet du candélabre porte un
large plateau avec pointe,
pour recevoir un gros cierge
;
puis,
de
chacune des deux bagues supérieures de la lige sortent deux douilles
carrées, dans lesquelles on lichait des bouts de bras avec bobèches,
comme
on peut
le voir
en G
et
C
.
Ainsi, oblenait-on
un éclairage
II.
—
'j
UIAMIKLIEH
[
—
\
—
66
d'empêcher les bras
étage. Les douilles sonl carrées (voyez en D), afin
de tourner
;
ceux-ci étaient le plus souvent fabriqués en bronze.
trouve assez fréquemment de ces bouts de bras qui, par la
On
facililé
avec laquelle on les posait et on les enlevait, permettaient de trans-
embarras
porter sans
pied de fer d'une salle dans l'autre.
le
bras dans leurs douilles qu'autant qu'on voulait allumer
lichait les
un plus ou moins grand nombre de bougies;
longue
On ne
posés à
tige,
un grand nombre
souvent
portaient
terre,
et ces candélabres à
de ces douilles.
La plupart des ustensiles que nous venons de décrire appartiennent à la fabrication ordinaire
:
en trouvait partout. Nos collections
tent des flambeaux d'un
comme on
ce sont des objets usuels,
beaucoup plus précieux
travail
présen-
et certaines publications
;
mais nous
tenons principalement à faire connaître ces objets vulgaires qui indi-
quent seuls
que,
l'état
d'une civilisation. Or, on voudra bien reconnaître
simples que soient ces ustensiles,
si
heureuse
appropriée à
et parfaitement
leur forme est
la destination.
dans
Si l'on trouve ainsi des traces d'art
objets les plus ordi-
les
naires, à plus forte raison l'art se développe-t-il dans des
comme
ustensiles d'une certaine valeur
toujours
meubles
comme
matière ou
et
travail.
Nous n'avons que des débris des magniliques candélabres à plusieurs branches qui décoraient certaines églises, notamment celle
de l'abbaye de Saint-Remi à Reims S et quelques rares exemples
de chandeliers remarquables par
main-d'œuvre ou
la
la
matière
-.
Le plus beau parmi ces chandeliers d'église faisait, il y a quelques
il avait
années, partie de la collection de M. d'Espaulart, au Mans
;
appartenu à
cathédrale de cette
la
qui l'avait reçu de l'abbaye
cité,
de Saint-Pierre de Glocester, ainsi que
gravées sur ses parois.
En
Lucis
:
o>'LS
PREDICAT
Sur
le
ME
•
Voyc
UT
'.
:
(lîiiH la
:
DEUIT
PETRI
:
GREGIS
:
:
;
refulc.ens
:
TENEBUETLK
:
:
:
HOMO.
:
ET
SCI
le
doctuina
:
MON
:
nius;c de la ville de Rjiius
Voyez IOrfkvrkiue.
cette inscription
colonne
ECCLESIE
brouzc, qui datait du xii" siècle.
-
:
la
lit
opls
:
VICIO
ruban qui entoure
ABBATIS
on
viututis
:
:
constatent les inscriptions
sur les bords de la coupe supérieure
effet,
à trois lobes (voy. pi. XXIX.),
le
:
:
tiers
DEVOTIO
PETIU
:
:
MITIS
:
GLOCESTRE.
du pied de ce bjau caudélaliiv de
DICTIONNAIRE RAISONNE DU MOBILIER
Tom. ._h'1.29.
V/eOel ie
l't,c-
rit/
.
y.
CHANDELIER EN BRONZE DORE
DE LA CATHEDRALE DU MANS
M
Var:/i se-
—
En dedans de
à la fabrication
la
—
OT
coupe, gravée après
du chandelier, on
lit
dorure
la
el
J
poslérieuremeiU
:
HOC CE.NOMAISENSIS RES ECCLESIE POCIENSIS
-;-
CflAUFFEUETTE
[
THOMAS DITAVIT
:
CUM SOLANNUM.
Ce chandelier
avait
donc été donné à
Thomas de Poché (manoir du Maine\
au
ravant
ainsi
que
l'abbaye de
et
appartenu aupa-
avait
dans
notice
la
(voyez Mélanges archéologiques
'),
Or,
Glocester.
à
Saint-Pierre,
R. P. A. Martin
le signale le
monument
ce
de
trésor
du Mans par
la cathédrale
donnée sur
cet abbé,
Pierre,
gouverna l'abbaye de Glocester de 1109 à 1112 au moins,
et
le
du monument concorde parfaitement avec
caractère archéologique
cette date.
On ne
distingue sur ce chandelier, en
explicables,
que
les
fait
de sujets symboliques
signes des quatre évangélisles (sur la bague)
d'hommes
tout le reste de la décoration consiste en des figures
d'animaux fantastiques mêlés à des rinceaux d'un
style
;
et
excellent.
L'objet a été fondu sur cire perdue, tout d'une pièce, retouché au
burin, et
nous devons avouer qu'on aurait grand'peine aujourd'hui
à obtenir un bronze aussi pur,
dans tous ses
détails,
d'une seule
fonte.
Ce chandelier a
terre, à la vente
L'inscription
«
La
dette des
lumineuse
(de
été racheté,
il
y a quelques années, par l'Angle-
de M. d'Espaulart.
du bord de
la
coupe que
R. P. Martin traduit ainsi
lumières est la pratique
l'Ecangile) engage
La
de la vertu.
l'homme à fuir
vice », explique peut-être l'imagerie
effet,
le
les
doctrine
ténèbres du
étrange de ce chandelier.
sur la bague sont représentés les quatre évangélistes
ailleurs
règne une confusion cherchée d'hommes
et
:
;
En
partout
de bêtes qui
semblent se tuer, se dévorer, se poursuivre. Est-ce une image du
mal en opposition avec
CHAUFFERETTE,
s.
la
f.
doctrine évangélique
?....
[chauféie, escaufaile,
escaufaile de mains).
y avait des chautïerettes pour les pieds, des cliaulTerettes pour les
\\
mains.
'
-
Tome
«
Pour enfans,
(1
Noiirricc, cliaufcte e!
IV, p. 219.
Eustache Desrhamps.
faull bers et drapiaux,
liai'in
-.
»
[
CHAUFFERETTE
—
]
6S
—
Les invenUiires des Irésors menlionnenl
Honnecourt
Villard de
la décrit
de
la
la
chaufrercttc à mains
manière suivante
voulez faire une chaufferette à mains, vous ferez
i<
(le
«
de cuivre
"
rillons.
<<
la petite
«
porte les tourillons de l'autre
doit y avoir
il
une
petite poêle
« Si
vous
comme une pomme
Par dedans la pomme
('
cuivre de deux moitiés qui s'emboîtent.
:
'.
suspendue par deux tou-
Les tourillons doivent être contrariés de
telle
façon que
poële à feu reste toujours horizontale, car chaque cercle
-....
»
En
effet,
une sphère creuse
A
i
riés,
de deux cercles à
l'intérieur,
mobiles sur tourillons contra-
permet à un vase de conserver
l'horizontalité. C'est le principe
f^arnie
adopté pour
court,
dans
nombre de
la
suspension des boussoles mai-ines. Villard de Honnecroquis qu'il donne, multiplie les cercles jusqu'au
le
six,
plus
le
noyau,
mettre des charbons allumés
;
la
poële dans laquelle on pouvait
mais deux cercles suffisent.
M. Carrand possède, dans sa précieuse collection, une de ces
chaufferettes à mains, d'un beau travail, et qui date du xni^ siècle.
Bien entendu, cette sphère s'ouvre en deux coquilles, et celles-ci
sont ajourées pour permettre aux charbons de rester allumés. Ces
'
Du
^
Alfjutn
Canf;e, G/055.,,
de
A. Darcel, 1858,
Calefactorium.
Villard de Honnecourt, anli. du
pi
.\VI.
xiii" siècle,
publ.
par
.1.
li.
Lassus
et
—
chaufferettes à
69
—
CHAUFFERETTE
[
]
mains étaient posées sur un trépied, ou suspendues
par une cluiînette. Le prêtre, en hiver, en avait une sur Tautel pour
dégourdir ses doigts. Voici une de ces escaufniles à mains, qui provient du
musée de Cluny
conserve qu'un de
de
la
ses
(fig.
i).
cercles
Elle est de laiton repoussé et ne
intérieurs
;
une chaîne
permettait
suspendre. Cet objet, d'un travail grossier, est d'une fabrica-
tion assez récente
(xvi^
avec les chaufferettes
siècle),
mais
il
comme forme
est identique
fréquemment employées pendant
si
les xni" et
2
xjv«
siècles. Voici
rette à
(fig.
mains du xn^
une coquille appartenant
2)
dont
siècle,
la
à
une chauffe-
convexité est richement décorée
de rinceaux à jour d'un très-beau style
*.
Souvent aussi on se contentait de suspendre dans ces sphères une
boule de fer rougie au feu.
Les
plus anciennes
chaufferettes à pieds
que nous connaissions
sont de date assez récente (xv' siècle); elles sont de terre, de forme
cylindrique,
munies
de
deux boutons avec une anse de
étaient placées dans des placets (tabourets)
aussi de chauffe-pieds de métal,
bouillante, et qui avaient la
entraient dans
'
un
On
et
se servait
dans lesquels on versait de l'eau
forme d'un carreau. Ces chauffe-pieds
sac de fourrure ou d'étoffe.
Collertion (1rs dessins de l'autour.
de bois.
fer,
[
cori'E
—
1
—
70
m. Vase de méUil, or ou argent, destiné à renfermer
hosties consacrées. On fabriquait aussi, pendant le moyen âge,
CIBOIRE,
les
s.
des ciboires de cuivre doré et émaillé,
Dans
colombe.
touchant rOnrÉvREuiE,
la partie
pons de quelques-uns de ces objets
CISEAUX
(Paire
de),
m.
s.
moyen âge Ta de
cet outil, et le
On en
Uns ciseaux
«
nous occu-
Les anciens connaissaient
{cisiax).
tout temps employé.
:
Et uns eisiax et uu baciu -.
fabriquait en
nous
*.
Les ciseaux sont à pivot ou à ressorts
«
plus souvent en forme de
le
»
métaux précieux.
une once
d'or pesans
esterlins.
ix
»
{Invent,
de
Charles V.)
(Voyez
la partie
CLOCHETTE,
dant le moyen
accompagner
des Outils.)
s. f.
Sonnette maniable, en usage, pen-
[cloquette).
âge, pour le service
religieux principalement, pour
Ces
prêtre portant le viatique.
lé
monde
parfois ajourées et d'un joli travail. Tout le
chette du xn®
ajourée, dont on a
siècle,
clochettes
fait
étaient
connaît la clo-
un grand nombre de
surmoulés.
CORNET,
s.
{écritoire)
f.
—
.
Voyez
le
Dictionnaire du mobilier,
à l'article Sciuptionale.
COUPE,
âge,
s.
f.
{cupe).
comme pendant
Vase h boire. On fabriquait pendant
l'antiquité, des
dures, d'étain et de bois
Itant (aussitôt) out
«
D'une cupe diicre d'argent.
'<
Bcrnars regarde
c<
Qui sert
le roi
^
le
de
les
li
'
Li
Ro7)ta7is
Techcner, i83o.
fin
>.
»
banquets étaient de formes diverses.
vers 7567, xii= siècle.
Le
»
coupe d'or
Roman du Renart,
Roman de Rou,
'
Dict.
"
Lohérenc Gariu
la
mobilier, Suspension,
le
de pierres
Quens un présent
«
du
Voyez
d'or, d'argent,
moyen
:
Les vases à boire pendant
'
coupes
le
vers 226'i.
de Gari7i
le
Loherain,
t.
il,
(i.
10,
ôdilion
publ.
par M.
1'.
Paris.
—
Il
distinction, les
«
«
—
Une coupe
coupes étaient couvertes
Dans
se
]
:
couverte, dorée et esmaillée, et ou fonds de ladite
coupe a une ymage de saint Martin
On
cori'E
i
des coupes ou cralères à pied. Pour les personnages de
avait
y
71
servait aussi de
»
coupes sans pied pendant
nous parlons
rOiU'ÉviŒitiE,
*.
des
coupes
xv
le
de
faites
siècle.
matières
précieuses.
Voici
(lig.
'I)
une coupe d'étain datant du
xiv''
siècle
^'.
Villard
Cij/i^LflMraTi
de Honnecourl donne une coupe, un cratère à
qu'il appelle hana]i
henap... » Ce
((
-.
:
nom
«
pied
Vesci une cantepleure con peut faire
de banap ne
fut
en
•',
.1.
donné Ijcaucoup plus lard
qu'aux gobelets allongés, à pied, couverts et fermés, dans lesquels
on présentait à boire aux seigneurs. L'essai se
faisait
dans
la
coupelle
qui formait couvercle.
Habituellement, à table,
on se servait de coupes sans pied,
cralères de métal assez semblables,
comme
forme, à une tasse
de
ti'ès-
hivent. du duc de Normandie, 1333. (Voy. Gloss. et Répert. de la Notice des
émuux, bijoux, etc., du musée du Louore, par M. le comte de Labordc.)
'
1
Musée des
s
AlLum.
fouilles
\:\.
\VI.
du cliàlcau de
]>ierrefouils.
[
cdii'i:
—
J
/2
—
large et basse, sans anse. Souvent la coupe était
gobelet cylindrique
Voici
%
(lig.
;
accompagnée d'un
alors l'essai se faisait dans le gobelet.
une de ces coupes avec son gobelet, qui
fait
partie
%
du musée de Cluny. Ces objets sont de mauvais argent
irès-simple (xv siècle).
une
Voici
autre
coupe,
dorures, appartenant au
du
xv''
siècle (fig. 3).
d'un
même
joli
musée,
travail,
Le gobelet manque,
s'il
d'une forme
avec
de bel argent,
datant
et
et
du commencement
a jamais existé.
•Au fond de la coupe est fixée une plaque d'émail dont le détail
est
présenté en A,
foncé,
est
rouge
clair et
grandeur
d'exécution.
jaune mordoré pour
très-délicatement gravé.
En
moilié d'exécution. Cet objet
Les émaux sont rouge
le
fond de l'oiseau,
qui
B, est tracé le profd de la coupe,
porte
un poinçon de fabrique donné
en P.
Dans
les
célèbres tapisseries de Nancy,
qui datent de la
on voit des personnages à table,
coupes sans pied et fort plates '.
xv""
'
siècle,
fin
du
buvant tous dans ces
Cet usage explique coniincnt. dans les bauqucls, ou semail des feuilles de rosjs sur
le liquide
qui remplissait ces cratères larges et plats.
COUPE
/o
Dans
les
monastères,
les
religieux buvaient dans
bois ressemblant à de petites écuelles.
rence de boire
C'était
des lasses de
une marque de défé-
dans des coupes découvertes en présence d'un per-
\
/•srA"j)
sonnage buvant dans une
coupe couverte, après
qu'on avait
fdit
l'essai.
«
Quand madame
la
Daupbin
Ducbesse (de Bourgogne) mangeoil
«
monsieur
«
ne faisoil-on pas d'essay devant
«
sans couvrir.
le
»
estoit, l'on
ne
la servoit point à
elle,
là
où
couvert, et
mais bevoit en sa couppe
(Aliénor de Poicliers.)
II.
— m
COlTFAr
"l
'
i
COUTEAU,
in. [cntcal,
s.
kenivet,
coutel, cotel, conlteaulx,
ctitel,
kuivet (pcLit couloau)].
Nous ne nous occupons
il
est question
ici
rjuc
des couteaux de table ou de poche
des couteaux de combat ou de chasse dans
;
la partie
des Aiî.MEs.
Il
le
y avait diverses sortes de couteaux destinés à la table, pendant
moyen
âge.
Les couteaux à trancher
viandes
les
;
couteaux
les
parepains, destinés à cliapeler le pain et à couper les tranches de
mie sur lesquelles on
vives.
le
Il
gras
;
aux con-
servait les pièces de viandes rôties
y avait des couteaux pour
des couteaux à
étaient ornés de figures
;
maigre
le
des couteaux pour
et
manches
imagerie, c'est-à-dire dont les
couteaux de queux pour
les
la cuisine
Ton a
kenivets, petits couteaux de poche avec étui, d'où
;
fait le
des
mot
canif; des couteaux pour ouvrir les huîtres.
Savoir dépecer les viandes était un talent qu'un gentilhomme ne
devait pas négliger.
Après
la
consécration de l'église abbatiale de Longpont, en 1227,
Louis IX assista avec sa mère à un banquet somptueux, pen-
le roi
dant lequel Raoul, comte de Soissons,
de grand maître.
Il
découpa
servit le roi, et
au jeune prince avec deux
«
les fonctions
fit
de sénéchal
viandes présentées
les
grands couteaux d'une figure extraor-
manches
«
dinaire et dont les
«
lées,
«
longues de onze pouces et larges de dix-huit lignes, étaient
«
minées en forme de croissant
servés
dans
comment
il
l'abbaye
».
endi'oits.
servait d'écuyer tranchant à la table
le
Ces lames,
ler-
Ces couteaux étaient encore con-
de Longpont en 1774 K
Et à une autre table devant
«
étaient couverts de lames d'or cise-
lames damasquinées en plusieui'S
et les
et
raconte
Joinville
du
roi saint
Louis
:
Roy, à l'endroit du conte de Dreux,
Roy de Navarre, devant lequel je tranchoie
«Et
ailleurs il dit comment le roi servait les pauvres
« En quaresme
« et es auvens croissoit le nombre des poures et pluseurs foiz avint
« que le Roy les servoit et lejir meltoit la viande devant eulz et leur
raangeoit
«
le
:
Iranchoit la viande devant eulz
«
Ces lames de couteaux à dé-
»
couper, terminées en forme de croissant, se retrouvent figurées dans
des vignettes de manuscrits et dans des bas-reliefs. Et, en
elfet, la
pointe extrême du croissant, dont la concavité était tournée du côté du
dos, servait à piquer les
morceaux de viandes dépecées, pour
sur les plats ou les tranchoirs,
comme
il
convenait
teaux sont toujours mentionnés par paires,
'
C
Carlie, Uist.
du duché de
Valois,
l.
U.
i).
ll'J.
et
(lig. 1).
les placer
Ces cou-
une paire de couteaux
J
—
s'entend
comme une
10
trousse de
[
couteaux,
manche de madré
"
paire de couteaux à
'<
d'argent dorez, armoiez et esmaillez au
('
Royne, garnie de
trois
cousteaux
et
à savoir
et
'
à
:
«
COUTEAl"
]
Pour une
grève ^ à viroles
armes du Roy
un parepain.
»
Une
et
de
la
paire de
couteaux à trancher comprenait deux couteaux à dépecer, un couteau
parepain, pour faire les tranchoirs sur lesquels on déposait les mor-
s^
ceaux de viande,
menu
gibier
ou
plusieurs
et
la volaille.
Mais
petits
il
couteaux pour
découper
le
y avait de ces couteaux à tran-
manches d'éhènes, d'autres pour les temps
ordinaires, à manches d'ivoire, et d'autres enfin à manches mi-partie
d'ébène et d'ivoire, pour la fête de la Pentecôte.
Pour une paire, à
« manches d'ybenus, pour la saison du Karesme, et l'autre paire,
«
manches d'yvoire, pour la feste de Pasques... Pour une paire de
cher pour
le
carême,
à
^<
ci
comme
1
Peut-être iiue pierre dure de diverses nuances,
-
Garnilurc longitudinale de métal sur les faces étroites du nianclie.
Tagiite.
[
COLTE.VU
—
]
T(i
a
couteaux à trancher, livrée eu ce
u
le
—
par devers
teriiK;
le
Roy, à tout
parepain. à mauches escartelez d'yvolre et d'ybenus, garniz de
A
i
«
viroles et de
«
armes, pour
2
cinglètes
la feste
de
•
la
(i
d'argent, dorées et esmaillées aux dictes
Penthecouste...
-.
»
ih
=
On
distinguait encore par gros coutcl,
tenant
1
2
/
une gaîne ou trousse con-
un grand couteau, une fourchette, un ou plusieurs
petits
Anneaux.
Comptesde
l'argent, des rots de France d'Etienne de la Fontaine, xivsujrli', puhl.
par M. Dou:-t d'Air 7, ISoI.
i
contfi.iux,
un poinçon, une lime ou
«
Un
"
un poinsson
«
à
COUTEAU
[
i
fusil
propre à aiguiser
les
]
lames.
gros couslel (rAlemaigne, garni de Vï cousleaulx, une lyme et
clous
et
d'une forsetes, pendans à une courroye de
de leton.
»
Ces gaines de
batteries de
fil
blanc,
couteaux étaient
habituellement fabriquées en cuir gaufré.
Nous ne connaissons pas de grands couteaux de
service de table
antérieurs au xiV siècle, rpioirpie ces objets soient représentés sou-
2
^'cr.
A
vent dans des vignettes de manuscrits et dans des bas-reliefs antérieurs à cette
époque
(fig.
sont larges et terminées
2)
*.
de
Les lames de ces couteaux
à
trancher
ou
en forme de lame de cimeterre, ou en pointe, ou carrément. La
forme A est celle qu'on trouve adoptée dans les documents les
plus anciens. M. le comte de Nieuwerkerke possède dans sa collection un beau couteau à trancher du commencement du xive siècle,
'
Jlnmiscr.
diverses
façons, tantôt arrondies,
nncion fonds Saint-ncrniniii. 'M. Riblioth. inip;'r., xiir siècln
[
COUTEAU
dont
le
—
]
manche
(voy.
—
lig.
2
bablement)
était
plus que
A
placée en
les attaches
;
La lame de ce couteau
bis).
Une
Irès-mince et d'excellent acier.
est large,
çoit
est divoire
<8
virole (d'argent pro-
elle a été enlevée,
(voy.
le
et l'on
n'en aper-
du manche en B).
détail
La
lame s'engage à force dans le manche d'ivoire. Celui-ci
est terminé par un lion tenant un petit animal entre ses pattes.
A partir du règne de Charles V, nos collections renferment un
soie de la
assez grand
cation.
Un
ces couteaux à trancher d'une belle fabri-
nombre de
des
plus
remarquables appartient également à M.
comte de Nieuwerkerke. Nous en donnons
La lame est large, mince et d'un beau galbe
3
;
la
copie
le
manche
(fig.
est
2
le
ter).
de bois
A
KU\
1^
(.
i
!
I
a.
dur, garni d'une virole, d'un
doré
et
émaillé.
Sur
les
pommeau
bandes, on
et
lit
la
de deux bandes d'argent
devise
:
«
Autre norni»,
duc de Bourgogne, quand
qui fut adoptée par Philippe le Bon,
il
épousa, en 1429, Isabelle de Portugal. Les armes éraaillées sur les
deux faces du pommeau
En
eiïet,
l'écu
et
est écartelé
de
au
la virole
sont bien celles de ce prince.
premier
et
quatrième de Bourgogne
'[)
COCTEAi;
[
moderne,
au deuxième
el
el
troisième, parti de Bouri^ogiie ancien
de Brabant, de Bourgogne ancien
et
sur
Sous Técu
tout de Flandre.
le
milieu de
]
fleurettes émaillées, le
et
de Limbourg,
et
et
sur
se
les
rives
briquet de Bourgogne.
brocbant
voit,
En A,
au
est
une des faces du pommeau. Cet objet, d'une merveilleuse
conservation, est fabriqué avec un soin extrême. La virole est fixée
ligurée
à la base de
la
lame
et
au manclie par une main habile, car on
n'aperçoit sur ce point délicat aucune trace d'ébranlement. Les
du Mans possèdent des couteaux à trancher qui ont
sées de Dijon et
évidemment appartenu au même,
prince,
et
qui
peut-être faisaient
partie de la vaisselle de Charles le Téméraire, (ietle vaisselle fut,
on
à
à
pillée
sait,
Granson
comme
et
de
couteaux
Les
Morat.
mu-
9 6/3
Dijon
possèdent
gaine
leur
de cuir gaufré avec
bri-
le
quet bourguignon et deux C,
qui
ce
couteaux
épousa,
ces
appartenu
ont
Charles de
de
que
indiquerait
Bourgogne,
étant
à
qui
comte
alors
de
Catherine
Charolais,
France en 1439. Le couteau
du musée du Mans
lement
d'une
fabrication;
son
d'ébène, el sur
merveilleuse
manche
tite
se
les
est
virole
la
voient les deux C
Pour
est éga-
se
'.
couteaux de pe-
dimension,
leur
forme
rapproche sensiblement de
celles
Voici
teaux.
aujourd'hui en usage.
(fig. 3)
L'un,
deux de ces coucelui A,
paraît
son
du xni'^ siècle
manche est d'ivoire et prédater
;
sente la section a
lame
;
il
a 21
est rivée à l'extrémité
cuivre est placée en
b.
centimètres
inférieure
Le couteau B
de longueur
du manche
est
;
;
la soie de la
une virole de
d'une date plus récente,
r
COUTEAU
du
lin
—
]
xiv* siècle;
manche
est
sa longueur n'est que
de cuivre repoussé
Cette forme
—
80
et
soudé
de lo centimètres,
et le
*.
donnée aux couteaux de table remonte à la plus iiaute
antiquité, car on voit dans le musée
égyptien du Louvre un couteau à
h
!
!
I
I
lame de
(fig.
1
3
fer
dont
bis),
manclie
à
et
de bois
forme ne
la
i
diffère
pas de celles encore usitées aujour-
Le manche de bois présente
d'hui.
la -section
A. La
soie
B de
lame,
la
entrée à force dans le manche, est
en outre maintenue serrée par deux
petites cales de
cuivre C,
rem-
qui
placent ainsi la virole.
Pour
de po-
on
ou fermants,
à gaîne
che,
couteaux
petits
les
époque
d'une
datent
retrouve qui
en
Le musée particulier
du château de Compiègne possède
très-reculée.
un couteau fermant, à manche d'os,
qui
est
certainement gaulois.
Voici
un de ces couteaux (non fermants)
dont la lame et le manche sont de
bronze,
et
qui,
par son
tenir au
devait
seule
pièce,
peut
appar-
style,
siècle
xi*"
est reproduit
il
d'une
coulés
(fig.
Cet objet
4).
grandeur d'exécution
être
suspendu à
ture par l'anneau
A
:
la
la
;
cein-
lame, très-
usée par un long service
et
des re-
passages successifs, entrait dans une
gaine
Les couteaux à huîtres sont
i
i
lement une mvention tres-ancienne.
ii
Nos
_^^
aïeux
,
Gaulois
les
,
grands mangeurs d'huîlres,
retrouve des écailles de ce coquillage en grande
'
Musée des
fiMiilli'S
(lu cliàtL'iUi
do Pierr.'rouils. La lame, de
meut rongée.
-
éga-
Musée du château du PiiMTotoncb.
étaient
car on
quantité dans
fer,
les
est pivsiuc culiiTC-
81
tombeaux,
traces
les
et
romaine sur toutes
dliabilations
côtes de la
les
—
CHEMAILLEUE
antérieures
Manche
et
à
la
jusque dans
conquête
le voisi-
nage de Paris.
Pendant
ouvrir
moyen
le
les
âge, on fabriquait des couteaux spéciaux pour
Voici
huîtres.
(fig.
5)
un de ces couteaux dont
la
lame
J'
V''''
ferme dans
se
dos
*.
manche
le
ajouré, en
soulevant
le
Celte lame est de fer avec ornements gravés
ressort posé
au
manche
est
;
le
composé de deux plaques de cuivre jaune ajourées.
Aux gaines des couteaux de chasse ou de guerre, aux gaines des
couteaux de coutilliers (fantassins), étaient joints de petits couteaux.
(Voy. la partie des Armes.)
COUTELET,
s.
m. Désignait un cure-dent. (Voy. ce mot.)
CRÉMAILLÈRE,
s.
f.
Tige de fer avec crochet, pouvant être haussée
ou baissée à volonté au moyen d'un engrenage
à suspendre les marmites au-dessus de l'âlre
pi-inces
1
MiiS(''C
ont
vertical, et servant
des
cheminées. Des
possédé parfois des crémaillères d'argent. L'inventaire
de C.luuv,
xv
sirrlc
II.
—U
[
CKÉMAILLLliE
de Charles V
fail
—
8-2
—
menlion d'une de ces crémaillères du
poids
de
J
—
24 marcs 6 onces avec
—
83
les grils et le trépied.
On
ligurées dans des vignettes de manuscrits du
posent d'une
de
tige
CRÉAfAILLÉRE
[
|
voit des crémaillères
x!ii°
siècle, qui
com-
se
avec un anneau oblong, à travers lequel
fer
passe une lame de fer dentelée se terminant en crochet à son extré-
mité inférieure. Mais nous ne connaissons pas de crémaillères perfectionnées avant le xiv^ siècle. Celle que nous donnons
ici
date de cette époque; elle est de fer forgé et très-complète
compose d'une double
A
tringle de fer
que
A
d'une large rondelle C sur
qui se croise
de
les dents
il
;
le
passe
B),
boulon
libre,
on
et
le
a).
Lorsqu'on veut hausser
fait
lame dentelée,
la
entrer dans
le
le
G
vient toucher la rondelle C, le crochet
I
de
I
profil.
est
au point
Mais
le
F entre dans la dernière
plus élevé. En H, est présentée
ou plusieurs marmites.
L'anneau b entrait dans
par un boulon,
Quand
entaille
que
K,
le
la crémaillère
pouvoir suspendre à cette crémaillère une
fallait
il
1.
est aussi bas
possible; quand le goujon
crochet
goujon F
cran convenable,
suivant le niveau qu'on veut donner au crochet inférieur
guide
DE
prend d'une main l'extrémité E, do
en soulevant
lis,
échappe l'engrenage,
le
muni
un goujon F qu'on engage dans
Un guide G, fixé au sommet de celle-ci,
crémaillère, on
l'autre la fleur de
un
traversé par
est
la crémaillère.
la
cheminée,
la
devant, et d'un morceau de fer plié
coule sur l'une des tiges (voy. la section
ou baisser
un
à
l'extrémité inféi'ieure de ces tringles jumelles
terminées en boucle (voy. en
et
Elle se
l'on suspendait
crochet tenant à une chaîne scellée dans te tuyau do
au-dessus de Fàtre.
'.
i)
(fig.
A
cet elîet, était disposée la suspension L.
le
crochet
était attachée la
I
de
la crémaillère.
tige plate
A
cet anneau,
M, terminée par une
verse N, munie de crochets n (voy. le profil
n').
Deux
tra-
tringles T,
attachées librement à un piton p, étaient terminées par deux boucles
avec crochets
Suivant que les marmites étaient d'un diamètre plus
s.
ou moins grand, on
arrêtait les tringles
deux seconds crochets
on
la
suspendait à
n. Si l'on
T aux deux premiers ou aux
ne mettait qu'une marmite au
feu,
R. Tous ces objets sont tracés
la tringle centrale
au dixième de l'exécution. Le musée de Cluny conserve de belles
crémaillères du
encore dans
les
xv-'
;
de
fer
petites villes et
années, sont devenus
vieille ferraille
siècle,
fort
rares
;
forgé. Ces objets,
dans
la
les
campagnes,
très-communs
il
y a quelques
plupart ont été vendus
comme
plusieurs ont été achetés par les brocanteurs et font
aujourd'hui partie de collections particulières.
'
('iillcct.
(les
dessins de rautrui-, provcnnnl
ilo
l'abliiiyo
do Flavigny (Cùte-d'Or).
crii.i.EK
[
—
]
CROSSE,
s.
—
84
(bâton pastoral). Après les notices étendues et sa-
f.
vantes données sur les crosses épiscopales par M. Tabbé Barraud
Rév. P. Artur Martin
le
',
et
nous ne pourrions fournir sur cet ustensile
symbolique, appartenant aux évèques, de nouveaux renseignements.
Nous renvoyons nos
planches qui les
lecteurs
ces
articles
accompagnent. Nos
musées
à
crosses épiscopales de matières variées
de roche,
fection de ces objets,
d'un beau style
CRUCHE,
s.
CUILLER,
d'os avec
même, ont
cuivre doré et l'or
le
-.
f.
le
:
et
sont
nombreuses
très-riches
en
bois, Tivoire, le cristal
employés dans
été
presque toujours d'un riche
(Voyez
aux
travail
la
con-
et parfois
de TOrfévrerie.)
la partie
— Voy. Buire.
s. f.
manche,
faite
Capsule de bois, de métal ou
cuilliers).
{coilliers,
pour porter
Cil prist
les
mets liquides à
la
bouche
:
coilliers è bailla,
li
En sa manche une en buta.
out
Cil ki
coilliers livrées,
li
Al reeoillir les ad cuutées,
Li coilliers par
Et quant
Asez
E
il
nombre
a une
la quist
coilli,
failli,
(chercha) è demanda,
mot ne suna
cil ki l'oust,
^. »
La cuiller se trouve mentionnée dans les plus anciens manuscrits
du moyen âge on la voit figurée dans les vignettes dès le ix° siècle.
;
Cet ustensile ne changea guère de forme depuis l'antiquité romaine
jusqu'au xvi° siècle.
On
se servait,
destinées à divers usages.
mets liquides,
court
et
à
moyen
'
capsule
circulaire
manger. Sur des
de
la table,
peu profonde. Ces
de cuillers de cuivre ou d'ctain,
Mélanges d'archéologie,
t.
;
le
sont à
manche
objets
étaient
vulgaire se ser-
et
souvent chacun portait sa
et VHist.
des arts industriels Ae M. Labarte.
IV.
*
Voyez aussi
'
Le
*
Chapiteaux de l'église abbatiale de Vézelay.
\c?:
à
''.
les plus anciennes, à l'usage
Roman de
propres à servir les
les cuillers
fabriqués en argent, pour les personnes riches
vait
âge, de cuillers
xn" siècle, sont figurées des cuillers à pot absolu-
ment semblables aux nôtres
Les cuillers
y avait
le
les cuillers-passoires, les cuillers
du
bas-reliefs
Il
pendant
Annales archéologiques
Rou, vers 7036
et siiiv.
cuiller sur lui,
comme on
8o
CUILLER
porte de nos jours un couteau de poche.
Les cuillers de métal précieux sont devenues très-rares, mais
beaucoup de laiton
existe
et d'étain,
«
gueur
'
Li
1835.
et pesantes.
de Garin, Bègues appelle le cuisinier et ses aides,
arment de broches, de crochets, de
mont, Isoré et les comtes de leur parti
cuillers,
cuiller
Tantes cuilliers et tant crochet tenir,
«
Que
vouront desor Froniont
et est d'étiin
Romans de
;
elle
est de
Gariii le Lohevain,
t.
(fig.
ici
II,
Dans
et
le
tous
pour combattre Fro-
(jùloa) siiisir,
«
que nous donnons
en
:
La véissiez tant grant pcstel
il
il
de cuivre doré.
grandes
fer,
s
La
même
ou
Les cuillers de cuisine étaient de
Roman
]
férir
1)
'
.
»
a 18 centimètres de lon-
forme ancienne, c'est-à-dire semp.
19, cdit.
de M. Paulin Paris, Teehener,
[
CIII.I.KU
—
]
—
^^
'.
des cuillers figurées dans les vignettes du xn^ siècle
La capsule est parfailcment circulaire et Ircs-peu concave. Voici
l'exemple
(fig. 2) la forme des cuillers usitées pendant le xni° siècle
lilable à celle
;
que nous présentons
-
ici
est de cuivre fondu et
tracée
section
la
sont garnies
manche
le
de
du manche sur au. Vers
manches
façonné
est
:
plus
courts;
l'exemple
(fig.-
longueur.
de
au burin. Cet objet a 165 millimètres
et
retouché au marteau
b'
,
est
siècle, les cuillers
cuilleron s'allonge, et
lo
3)
xiV
le
En
•''
présente une
de
ces
2
/l
cuillers
dont
la
longueur
jaune fondu, martelé
et
est
ciselé.
la
une de ces
cuillers, qui date
de Cluny
elle a
dans
le
du
xV
siècle, et qui
quand
il
est
provient du
(lig. 4)
musée
manche se replie
développé, l'arrêt a empêche ce
125 millimètres de longueur;
cuilleron, et,
manche de
Ces cuillers étant portées habituelle-
poche, on en fabrirjua à manche pliant. Voici
ment dans
:
de 134 millimètres. Elle est de cuivre
se renverser.
1
Du musée des fouiUes du ehâtcau do Pirrivfnnds.
~
Idem.
•'
Idem.
le
.
87
Chez
les princes,
on avait des
-
cuillers
..Lll.I.Ell
de cuisine d'argent
:
Pour rappareiller et ressouder une cuiller d'argent de cuisine.
Pour faire et forger tout de neuf une cuiller de cuisine, d'un autre
» Il est fait mention
viex, dont le culleron estoit fendu à moitié.
«
«
(c
.
.
'
.
«
dans
aussi,
lot,
pour verser
geoirs
;
de cuillers à biberon, c'est-à-dire à gousauces, de cuillers-passoires, de cuillers de dra-
les inventaires,
les
de cuillers d'argent à trous pour passer
le
vin de la
messe
-,
muni d'un grand anneau on façonnait aussi des
cuillers à ymaiges, c'est-à-dire dont les manches étaient ciselés et
figuraient des animaux ou des personnages. A la lin du xv" siècle,
on fabriquait beaucoup de cuillers à manches d'ivoire ou d'ébène
sculptés, avec viroles et agréments d'argent. Nos musées possèdent
dont
le
manche
est
;
quelques-uns de ces objets.
'
-
Comptes d'ÉUcnne de
la
Tréior de la cathédrale
Fontaine
île
:
Argent, des rois de France au xiv
Lao7i. invent.
siècle.
[
CUSTODl':
—
]
CURE-DENT.
m.
s.
88
kenivet, esguitlette, coutekl). Ces
{fargette,
moniis objets éUiient i-enfermés dans la nef, ou
plaçait sur la table devant le maître
d"or, frarnis
«
de pierres fines
«
Ung curedent ouquel
la
Lozenge
et
;
ils
cadenas, qu'on
étaient parfois très-riches,
:
mis en œuvre ung de dyamant
est
une grosse pointe de dyamant
Les trousses contenant
le
un
et
une grosse perle
couteau, une fourchette, une
un poinçon, portaient aussi un cure-dent d'argent
monté en or ou en argent.
et
CUSTODE,
«
s. f.
S'entendait
comme
étui,
('
deux
«
grosses flûtes est garnye au
«
deux sercles d'or
«
et rubis et n'y fault rien
que grandes que
lluctes d'y voire
semées de
et
L'industrie des étuis
sante en France
h.
-.
l'humidité.
l'étui
1
Invent,
*
llnd.,
*
Vi)V(!/..
Dict.
du
d'ivoire
:
dont l'une des deux
d'or et par en bas garnye de
était
très-floris-
^ On en fabriquait pour rendes armes de main, des bijoux, des
xni'-'
siècle
tenait à garantir contre les effets de
l'on
contient
du duc de Bourgogne, xv"
Ir
cuiller
en chascune custode,
petites,
la
à Provins, conserve
mobilier,
siècle.
l'iirliflu
encore
grande charte en parchemin.
M 07.
(liiiis
»
petites perles, d'émeraudes, grenas
L'église de Sainl-Quiriace,
de cuir gaufré qui
*.
»
fermer des objets de table,
que
a,
ou custodes de cuir gaufré
dater du
épires, des chartes,
sifflet
ou
enveloppe, gaîne
Trois custodes de cuir, paintes d'or, où
nommé
Ecik.meu.
89
CUSTODE
sceau de cire rouge, oclroyée aux chanoines de 8ainl-
scellée d'un
par
Quiriace
-
comte
le
Henri, en 1176.
Cet
a été refait
étui
est parfaitement approprié à sa destination,
xiv° siècle et
le fait voir la figure 1.
La charte
est roulée, et le
ainsi
au
que
sceau trouve sa
ménagée sur la paroi de l'étui «.
Aujourd'hui on ne donne guère le nom de custode (|u'aux
place dans la protubérance
de métal destinées à contenir Teucharistie,
boîtes
ordinairement
Ces custodes,
coniiiue.
siècles,
XIV*
exemple
On
'
^
le
Dictionunire
par
MM.
Les ('eus
(le
ciboire
du,
appendu
la
les
-.
moyen
âge,
le
voile
suspension (voy. ce mot
mobilier).
plus amples
(lrt;iils
sur cet objet, \c^ MuiiUDioits de Seine-':t-M(iine,
C. Fieliot et A. Aufauvre.
éiiiailli's
à
le
affectent
xn% xnr' et
nous en donnons un
musée de Cluny
entendait aussi par custode, pendant
le
;
petites
par un couvercle
très-communes pendant
qui appartient au
(llg. 2)
Voyez, pour
piihl.
terminé
sont de cuivre doré et émaillé
qui enveloppait
dans
forme d'un cylindre
la
et qui
IS.'IS. iii-t'ol.
sur celte cuslodc smil
il'ai'ui'iil
à
deux
l'asees d'azur.
II.
—
12
l
DAMOISELLE
Dans
—
J
les chapitres,
custode L^ardait
le
il
y
9l)
—
avait la charge de custode.
Le trésorier
trésor et les reliques.
tJJ^
DAMOISELLE A ATOURNER,
meuble
et
un
ustensile. C'était
s.
f.
Cet objet était à
un porte-miroir,
L^.
fait
la fois
un
de bois ou de
—
"
Une damoiscllc d'argent en
'<
lins...
(I
façon de
«
bon or bruni, à
«
dict aiour,
—
»
'.
vij
Girart d'Orliens,
DÉviDom
mars x
paintre,
]
cster-
pour
la
danioiselles de fust, nettement ouvrées et paintes, h
iiij
dames,
tenir les miroirs desdictes
écus la pièce
iij
donné à ces meubles de
Un
à
cause de leur
Le nom de damoiselles avait été
parce qu'ils se composaient de deux
»
-.
toilette,
bras, d'un pied avec guéridon,
tait la coiffure.
[
pièces, pesant
iiij
Ledit maistre
a
—
91
d'une tête sur laquelle on apprê-
et
des bras portait le miroir, l'autre des épingles, et
sur le guéridon étaient posés
peignes, cosmétiques et affiquets
les
de coiffure. Les ornements de tête pour
femmes, pendant
les
la
période comprise entre les xn« et xv° siècles, étaient fort compli-
qués ^
depuis
et
milieu du xiV siècle notamment, jusque vers
le
dames nobles exigeaient des
milieu du xv^ les coiffures des
infinis et
un temps très-long pour
soins
convenablement posées
être
le
;
garde-robes, des meubles
il
était naturel d'avoir, à cet effet,
dans
ustensiles spéciaux. La figure 1
présente la disposition de ces objets
et leur
DÉ
les
et
usage.
coudre),
(a
m.
s.
Cet ustensile,
idce.).
nécessaire
à
tout
ouvrier en couture, date d'une liaute antiquité.
On
trouve des dés à
Le dé
est
mentionné dans
coudre,
parmi
d'os,
les fabliaux
du xni«
"
On
donnait
coudre
:
«
le
siècle
Avec raguillc eu
Dont gc
i<
S'ainsi rendre le nie ennvienl
nom
s.
cel surcot
lasse à tel eseot,
'*.
«
Comptes royaux,
^
Voyez
la partie
D'Auherée
".
et à
»
m. {vcrtou, desvidouerc).
Ou envcrtons, ou en
aussi
fiisiaiis '"'...
'
Une desvidouerc
Inrent. de In royne Clémence,
1
.
.
.
»
bien que
les
roturières,
s'occupaient
n2S.
{'.V.Vi.
des Vètp:ments.
la vieille
maq. {Contes,
rerucill. par A. Jubinal, 1S;!9,
''
sui,
de deyciers aux fabricants de dés à jouer
Les femmes nobles,
"
déel
i<
<c
•j
mon
(Vé laissié pendre
H
«
'•
:
Des deyciers fesères de dez à dame pour coudre
DÉVIDOIR,
1
objets gaulois.
les
t.
I.
dicts,
fabliaux des xin", xiV'
et
w^
p. 220.)
Us des rnestiers de Paris.
Ledict de la Maille (voy. Joxglkiths et Tuouvèues).
Invent. de la roync Clémence.
piilil.
par Jubinal,
ISIJ.'j.
siècles.
[
l)UA(^FOIll
—
J
beaucoup, pendant
ries, tapisseries
en
faliiiquait
sait
—
âge, à des ouvrages d'aiguille, brode-
dévidoir était donc un ustensile nécessaire.
le
;
moyen
le
9i2
en bois
On
en os ou en ivoire. Le dévidoir se compo-
et
d'un plateau inférieur à reboi'ds, d'une
tiue
d'un moulinol
cl
•I
C^CfZLWMOL,
borizontal formé de deux palettes divisées avec trous
espacés, afin
de pouvoir maintenir sur ces palettes des écheveaux de
fil,
de laine
ou de soie de dimensions différentes, en avançant ou reculant
dans ces trous. Ces objets ne différaient pas
cbevillettes qui entraient
de ceux encore en usage aujourd'hui. Voici un dévidoir copié
une vignette d'un manuscrit du xv^
DRAGEOIR,
m.
s.
les
sur
(fig. 1).
Dans toutes les maisons, il
crédences, et Ton offrait à chaque arri-
{dragier,
y avait des drageoirs sur les
siècle
'
dragoer).
vant, ainsi
que cela se pratique encore aujourd'hui en Orient, des
sucreries,
des confitures, des épices que contenaient ces drageoirs.
Les drageoirs étaient présentés aux convives après
i<
Bien que
1
Proverbes,
les
Eu
cliiuiibres,
«
Touaillcs blanf'hcs sanz rcprouchc,
A
«
Ouant
:
ou essura sa boiicho,
le
dragoir y est découvort
-.
»
formes données aux drageoirs fussent très-variées,
adages,
allégories,
manuscrits
français,
Bii)liotli. inip(''r.
-
repas
après les graus niangicrs,
«
qiioy
le
Eustachu Deschamps,
le
Miroir de mariage, xiyc
siècle.
fonds
la
Vallin-o,
u"
44,
~
—
93
DUAOEOIU
j
ces objets se composaient habiliiellemenl diuic sorte de coupe couverte,
posée sur un plateau,
prendre
les confitui'es
garni
de cuillers ou pellettes,
ou épices poissantes
:
«
Un
pour
grant drageoir
façon de
«
d'argent doré, dont
«
«
armoyée de France sur les bords, et ou bacin un esmail rond
de France et ou pommel du pied a viij petits esmails de France
« Une peslecte d'argent
ronds, pesant xi marcs iij onces ', »
«
doré,
le
bacin et à patc
pied) sont en
(le
rose,
«
—
ta
prendre espices à un drageoir K
de petits drageoirs
;
ces
»
Il
y avait de grands et
derniers étaient souvent d'or.
Ils
étaient
ornés d'émaux, d'araoiries, de personnages.
1
Le plateau sur lequel reposait le drageoir était généralement
oblong et garni d'anses, de manière à pouvoir être facilement porté
et présenté. Sur l'un des bouts du plateau on posait le couvercle
du drageoir, sur
'
-
l'autre les cuillers
ou
Invent. de Charles V, 1380.
huent, des ducs de Bourgogne,
xV
siècle.
pellettes. Voici (11g. i)
un de
—
94
ECaiTOIRE
ces drageoirs, qui, par sa forme, appartient au xiV siècle
'.
Le cou-
vercle enlevé était posé sur la couronne qui le surmonte, et pouvait
recevoir les petites serviettes ou touailles qui devaient accompagner
ces objets, et qui servaient à essuyer les pellettes ou les doigts des
personnes qui puisaient au drageoir. En A, est tracé le plan du drageoir. C'était, chez les grands, l'épicier auquel incombait la charge
de remplir
les drageoirs
deux espiciers
«
:
Le duc de Bourgogne (Charles
deux aides,
et
le
Hardy)
et sont iceux espiciers si privés
du
«
a
«
prince, qu'ils lui baillent, sans nuls autres appeller, tout ce que le
('
prince
«
du prince, jusques
à sa personne,
«
que ce
premier chamberlan prend
«
l'essay
«
l'hôtel
«
<.'
demande touchant médecine
et le
soit,
l'espicier,
ta
et puis
l'espicier apporte le drageoir
;
à quelque grand feste
baille
le
le
ou
estât
drageoir et baille
drageoir au plus grand de
du duc qui là soit, et sert iceluy du drageoir le prince, et
puis le rend au premier chamberlan, et le premier chamberlan à
l'espicier, ledit épicier délivre toutes drageries et confitures
2.
»
maison des ducs de Bourgogne étaient d'une
extrême richesse, comme tout ce qui dépendait du service de ces
Les drageoirs de
princes
«
:
la
Tantost après fut aporté le vin et les espices, lesquelles
«
espices estoyent en
«
pierreries
^
xvn" siècle.
couchée.
Il
ÉCHIQUIER,
ÉCRIN,
s.
m.
ÉCRITOIRE,
en est encore question
s.
m.
s.
loires fixes (tenant
et d'écriloires
'
2
3
'•
f.
de
la
tome
1,
la
Mémoires,
Scriptionai-e.
conserva
les
jusqu'au
Caquets de
l'ac-
1", I'Écriinieii.
On
se
servait d'écri-
d'écriloires posées sur les tables
ceinture, ces dernières en forme de corne.
siècle, biblioth.
Mardie, Extrit de
Olivier de la Marche,
Voyc7.
xV
la
''),
pluspart estoyent de
les Jeux.
calemart).
[cscriptouère,
pendues à
se
dans
— Voyez
— Voyez tome
au scriptionale
Manuscrils français du
ivicr
{escheqiiier).
[escrin).
la
drageoirs
des
L'usage
»
dont
sept dragoers,
maison
liv.
I.
de Munieli.
do.
Charles
le Ilnrd//.
—
—
9o
ÉCLELLE
[
]
Louis XI, ayant appris, un jour, que plusieurs genlilsiiommes de sa
maison n'avaient pas d'armures, envoya son
trésorier,
Jean
Clerc,
le
acheter des écriloires, pour les attacher à la ceinture de ces barons
négligents
:
A
«
M" Jehan Le
Clerc... 27
((
sieurs escriptoueres pour
«
son hostel, pour
«
de harnois
^
donner
icelles porlei*
6 d. pour avoir achecté plu-
s.
hommes de
aucuns des genlilz
à
en
de ce
lieu
qu'ilz n'avoient point
»
Les écritoires sur table ne se composaient pas seulement d'un
récipient propre à contenir l'encre, mais comprenaient des plumes,
un
des poinçoins, un grattoir,
des ciseaux,
canif,
a façon d'une gayne (trousse) à barbier,
«
toire d'or,
«
par dehors aux armes d'Estampes
«
escripre,
u
unes furgettes, tout d'or
«
d'or, à
un
un
s.
f.
[escuelc).
iiij
onces
mets pour
la
même
ij
une
On mangeait
deux personnes dans
un
cizalles,
esterlins
Il
«
celuy qui n'eust une
«
escuelle
^
coulel,
dame
et
»
2.
ou
oreilles,
deux personnes.
habituellement, pendant
écuelle avant le xv^ siècle.
y eust jusques à huyt cent chevaliers séans à table, et
«
hachiée
et est
avec rebord ou
Plut profond,
L'écuelle a précédé l'assiette.
les repas,
un compas, une
marcs
ij
on servait un
lequel
escri-
pendent, avec un cornet à enque (encre)
et
laz d'or, pesant
ÉCUELLE,
dans
greffe (grattoir),
Une
a dedans, une penne à
et
;
«
etc.
si
n'y eust
une pucelle à son coslé ou à son
»
L'écuelle était faite de bois, de terre cuite vernissée, d'étain, de
cuivre ou d'argent.
On
apportait le repas d'une personne seule, d'un
prisonnier, dans une écuelle
:
te
«
C/imc petite fcncstrclc
«
Où ou
«
Quaul ou
"
Adès quaiul ou uvoit
mcltnit une cseuele
lui
(lounoil
ii
niiiu,L;ief
nieslier
^
»
Voici une écuelle de cuivre (laiton) qui date de la (In
qui ressemble
et
'
Manuscrit
fort à
intei-polé de la
do l'Ecole des chartes,
Invent, de Chartes V.
•^
Pereeforest.
'
Romnn du
Saùit-Graal,
xiv' siècle,
qu'on appelle aujourd'hui um;
ce
(jiuiielk
chron scand. Comptes de Jeun Le C/erc {\o\cz Biùlioth.
.
4» série,
2
du
t.
I,
p.
xiii'' ï^iècle.
231).
[
ÉCUELLE
(lig.
1
'j.
—
]
Elle est
96
—
munie (Vun rebord simplement gravé de deux
1
É^CUii.l,iLmur^
cercles concentriques.
Ce vase
le feu, et paraît avoir été
était
probablement destiné
élamé.
L'écuelle d'étain à oreilles est encore en usage dans les
V
V
2
MiiSf'e
Idi'iii.
dos
fiiuilli'S
du
cIihIciui
campagnes
la
de TEsl. La ligure 2 monlrc une de ces écuclles
1
à aller sur
de Piciivloiids.
-,
qui appartient
~~ 9"
—
[
EKCENSOIR
J
également à la lin du xiv° siècle. Ces oreilles élaient
souvenl délicatement travaillées, ou plutôt fondues en étain sur
de bons modèles.
Il
n'en coûtait pas davantage.
une
oreilles porlant
semble appartenir au
tète
en plat
xive siècle
donnons
INous
relief,
siècles
3)
une de ces
excellent slvie, et qui
'.
C.
ENCENSOIR,
d'un
(lig.
'.U.LLni'.Y.JZ.
m. L'usage de l'encensoir remonte aux
premiers
du christianisme et a été emprunté aux
cultes orientaux Cet
ustensile se
s.
compose d'une capsule
on dépose de
la
inférieure de métal, dans la.iuelle
braise incandescente, d'une
capsule formant couou quatre cliaines fixées aux bords
delà capsule inférieure; de plus, une chaîne
centrale, tenant à la
partie supérieure du couvercle, sert
à enlever celui-ci. Les trois ou
quatre chaînes sont retenues à une platine
que le thuriféraire tient
dans sa main, et la chaîne centrale,
munie d'un anneau, passe à
travers cette platine. Le moyen
âge a fabriqué des encensoirs de
lormes variées les plus anciens figurent,
lorsque les deux capsules
sont jointes, une sphère complète,
presque toujours munie d'un
pied qui permet de poser l'objet à terre
ou sur un meuble.
vercle, ajourée, glissant sur trois
;
Les
représentations
très-grossières des
encensoirs, avant le
xir siècle, ne permettent guère de
se rendre un compte exact de
leur
usage, des moyens employés pour les
ouvrir et jeter l'encens sur la
braise allumée. Les capsules sont
parfois attachées à trois chaînons
qui se reunissent à une seule chaîne
centrale. On ne comprend
pas
alors comment on pouvait soulever
la capsule formant
couvercle
'
C; UllUi
ur
I
autclil'.
11.
-
1,5
ENCIi?<SOIU
[
—
]
—
98
sans se brùlei" les doigls. L'exemple
(fig.
1)
nous donnons
(iiic
'
ici
présenle un de ces encensoirs sphèriques. La capsule inférieure est
pour recevoir
pleine,
Celle capsule
la braise.
munie de
est
Irois
d
A
pieds
;
trois liges
se réunissenlà
ou chaînons parlant des bords de
une chaîne centrale. La capsule-couvercle
de trous pour laisser passer
la
les
collections
xn' siècle,
et,
est percée
fumée de Tencens.
Les plus anciens encensoirs que possèdent
ou
celle capsule,
particulières,
ne
les
trésors d'églises,
remontent pas
au
delà
du
parmi ces objets, un des plus remarquables par son
de Trêves
style et sa composition, est l'encensoir
de bronze coulé,
ciselé et doré, est
(pi.
XXX)
-.
Il
est
muni de quatre chaînes cou-
lantes et d'une chaîne centrale, et paraît dater de la seconde moitié
1
-
Maïuisci'ils (lu x" siùclii [Vrophéties), IJililiolli. iiiipi'r.,
(k'I
euceiisuir csl aujouril'laii conservé
(Voyez, daus les
enecusoir.)
diius
Annales archéologiques tW
lu
(>/:].
niusrc de
Didroii,
t.
I\.
ji.
la
callKHlralc
.'Î'JT.
la
de
Trêves.
desiriiitiou de cel
DICTIONNAIRE RAISONNÉ DU MOBILIER
Tom.
,-j^'-.
/'//ni/iar/ .tSmi'it^fii'/ ji:
ENCENSOIR DE TRÊVES
2 _ PI, 30,
DICTIONNAIRE RAlS,OrîNÈ
DU MOBILIER
Tome
/..('itUi/tiT.-/ ,/ .i'.wi;i,i,iie
..,
ENCENSOIR
.
?
^1
^1
—
—
99
ENCENSOIU
[
]
Le plan de cel encensoir est tracé en A dans la figure 2.
Les coulants des quatre chaînes ont été refaits après coup et masdu. xii« siècle.
l'inscription 'qui remplit Torle de
quent une partie de
Au sommet,
supérieure.
Salomon
est représenté
capsule
la
assis sur
un trône
entouré de quatorze lions. Sur les quatre gables s'élèvent les quatre
emblématiques
patriarches
savoir
du
Nouveau Testament^,
du
sacrifice
Abel, avec l'agneau; Melchisédech, avec
:
Abraham
immoler Isaac
prêt à
inférieure montre,
;
fig. 2)
Une
petite
porte les bustes de quatre apôtres.
surmonte
Christ,
le
*.
auquel on doit
conservation de
la
donné
notice fort détaillée, a
monseigneur MuUer,
«
dans une
ce précieux ustensile,
qui accompa-
On
conviendra, ajoutait
le prélat,
du moyen âge auquel est dû cet encensoir a su résumer
objet les dogmes qui constituent l'essence de la liturgie,
l'artiste
dans cel
à
-.
probable-
cette platine et sert à retenir
les diverses inscriptions
gnent ces figures symboliques
que
qui reçoit les chaînes
figure, qui
Munster,
de
L'évêque
l'anneau terminal
de ces person-
la tète
nages. La plaline de main (voyez en B,
Les
et Jérémie.
Aaron, Isaïe
sommet de
quatre chaînes sont attachées au
ment représente
;
Isaac bénissant Jacob. La capsule
Moïse,
en bustes,
pain et le calice
le
laquelle
juste,
devait être employé.
qu'en
c'est
et
les artistes,
liturgie,
les sujets
si la
il
dans
effet,
au xn*
»
L'observation est parfaitement
les
ustensiles
tiennent
qui
siècle particulièrement, savaient choisir
ou symboles exactement convenables à
D'ailleurs,
l'objet.
composition de l'encensoir de Trêves est remarquable
assez bon, l'exécution en est barbare.
Il
n'en est pas de
l'encensoir également de bronze coulé, ciselé
d'une collection de
à la
qui est,
Lille, et
Angleterre. Cet encensoir date du
et doré,
et le style
même
de
qui provient
pensons-nous, aujourd'hui en
commencement du
xin^ siècle et
XXXI). Il est de fabrication française et d'une exécution excellente \ Sa eomposition est
éminemment symbolique. La partie supérieure de l'encensoir repré-
est
en forme de sphère avec pied (voy.
sente les trois jeunes gens
fournaise
pi.
Ananias, Misaël, Azarias, sauvés de
:
par l'ange envoyé du Seigneur.
jeunes gens entonnent
le
la
Suivant l'Ecriture, ces
cantique dans lequel
invitent la nature
ils
entière à louer Jéhovah. Trois cercles divisent la sphère
,
et
à
leur
rencontre se trouvent les attaches et coulants des trois chaînes. Sur
1
M.
Les
ilossiiis
I!(i>s\vil\valil.
(le
qui
ce
ii
curieux
-
Voyez
"
Vovez, sur cet encensoir,
les
(ibjcl
ont
('té
relevés avec
le
plus
i^riind
siiiii
bien voulu nous les eoninuiniijuer.
A)uia!es archéol..
l.
IX.
la notice
ji.
ii'JS.
de Diilron [Annales nrchéal ..
I.
IV. y.
iO.]).
\r.\r
K.NCKNSOIll
[
—
]
Torle double qui
mètres suivants
.
REINERUS
EXEQUIAS
.
SIMILES
ET
.
.
REOR
.
ESSE
.
deux capsules, on
les
.
1)0
SIG.M
.
DEBETIS
PRECES
.
que Didron a traduits
«
—
les trois vers
lit
hexa-
:
EGO
HOC
-;-
si''parc
100
ainsi
.
.M
.
ULll)
MOIITE
.
VRANS
.
POTITO
.
\ESTr.lS
.
.
.
TIMIAMATA
.
CilUlSTO
.
:
Moi, Reincrus, je donne ce gage.
me
MUU
.
A moi
en possession de
la
devez quelques preuves semblables d'amitié. Les
«
mort, VOUS
«
parfums qu on brûle en l'honneur du Christ sont, à
«
prières.
mon
des
avis,
»
La hauteur
totale
de cet encensoir est de
O"",!?.
main manquent.
Le moine Tliéophile, dans son Essai sur
Les chaînes
et la
platine de
manière de
perdue
-.
divers arts \ indique la
de métal l'epoussé ou fondu à cire
faire les encensoirs
Ses descriptions, très-minutieuses, signalent l'importance
on attachait à ces ustensiles destinés au service
qu'au xn" siècle
que
religieux. Bien
de métal repoussé dus.sent être
les encensoirs
moindre valeur que ceux de métal fondu sur
d'une
cire
perdue,
Tliéophile orne son encensoir battu d'une quantité de détails gravés
très-précieux,
d'ajours délicats.
main, à laquelle
et d'oiseaux.
donne
il
Il
nom
le
pas jusqu'cà
n'est
de
lis,
ne décore de fleurs
qu'il
Cet encensoir battu est muni de
que l'encensoir fondu, qui représente
la cité
de
platine
la
trois
chaînes, tandis
sainte,
possède quatre
chaînes.
Les encensoirs de métal repoussé étaient
affectaient souvent
une grande
simplicité.
nombre de
représentés sur un grand
objets
(fig.
3) qui tient à
deux exemples précédents
était
fixée
à l'intérieur de
;
la
ceux qui sont
ou
([ui
et xiii'
xii"*
accompa-
siècles. Voici
ajourées, ainsi que dans
mais une doublure pleine (voy. en A)
capsule inférieure, pour recevoir
braise et l'encens. Cet encensoir a trois chaînes avec coulants, et
chaîne centrale fixée à l'anneau
se pratique aujourd'hui,
B
qui surmonte le
quand on voulait soulever
pour mettre du charbon ou de l'encens dans
'
-
C:i]t.
la
lis.
le
Comme
Paris, lSi:j, trul,
du
la
la
cela
couvercle C
capsule inférieure, on
i.ix cl i.x.
IHversnnun nrthim Schedula.
et
l'une des statues de la cathé-
drale de Chartres. Les deux capsules sont
les
communs
plus
Tels sont
bas-reliefs,
gnent des statues d'anges thuriféraires des
un de ces
les
coiiiIl'
do l'Escaloiiier
lirait
sur
comme
rannoau
des
B.
les
Ici
101
clmîaes
paraissent
gourmettes à section carrée,
sujettes à s'cmitrouiller
que
les
ENCENSOIR
[
chaînes
plus
fabriquées
être
souples
ordinaires.
J
et
moins
Les encensoirs
C
E.CIUUMIM'JT.
de cuivre repoussé
et émaillé étaient
nos collections publiques
et
de ces objets.
Plus tard
de réunions de tourelles,
en usage pendant
et privées
les
le xni° siècle,
possèdent un certain nombre
encensoirs furent composés
avec
toits,
petites
fenêtres
en façon
découpées,
gables, le tout très-chargé de gravures et de détails. Ces ustensiles
ayant été reproduits bien des
donner
'
ici
fois,
il
ne
pai-aît
pas nécessaire de les
'.
Vovoz Eliuls sur
les
encensoirs,
chéologue. Toulouse, 1766).
\y.iv
M.
l'abbé
Foruaud
l»ottier
[Moniteur de i ar-
[
ESMorciiom
~
]
ESIMOUERE,
s.
ESMOUCHOIR.
f.
s.
^^'-'
Vieux mot employé pour gaufrier.
m. {flahellum, esmouchocr). Cet ustensile
était
(i^ jvmvt
foi
l
usité
dès
la
plus
haute anliquilé. En OiH'Ut, on
le
voit figuré
—
lUo
—
ÉVE.MAll.
[
sur les bas-reliefs assyriens et égyptiens.
en une
consistait alors
Il
]
plumes au bout d'un long manche
au-dessus des personnages auxquels
sorte d'éventail de feuilles ou de
on
serviteurs agitaient
les
(pie
accompagnés
sont
assyriens
Tincommodilé des mouches.
éviter
voulait
formé de palmes au-dessus de
l'autel.
A
sacriticaleurs
tiennent
qui
d'acolytes
Les
flabelluni
le
des divinités égyp-
côté
tiennes ou des princes, on voit souvent des porteurs de grands éven-
de plumes ou de
tails
Dès
feuilles.
lianisme cet ustensile fut considéré
des saints mystères. Dans
X
Flabellum factum de serico
«
munda
Dès
une forme
«
:
il
et
l'autel
;
et im-
alors en
une bande de
Un esmouchouer
rond, qui se ployé, enyvoire, aux armes
et
de Navarre, à un manche d'ybenus \
".
» Il
existe encore
qui
pa-
est d'ivoire
avec viroles de métal- Ces manches étaient par-
argent
:
«
Un esmouchouer
s.
m. [esventour).
premiers siècles du
les
et
tout
à
le
manche
»
ÉVENTAIL,
pendant
munis
autour d'un axe, muni d'un long manche
d'arabesques,
d'argent
"
que
xn^ siècle, on donna en France à Tesmouchoir
le
fabriqués en
fois
dit
auro ad repellendas muscas
un de ces ustensiles provenant de l'abbaye de Tournus
raît dater du commencement du xii^ siècle. Le manche
oi-né
est
d'étoffe pliée
de France
«
',
mouches d'approcher de
les
circulaire. Cet ustensile consistait
parchemin ou
((îg. 1)
chris-
nécessaire a la célébration
Coutumes de Clumj
les
d'esmouchoirs pour empêcher
»
comme
premiers siècles du
toujours se tenir près du célébrant,
deux diacres doivent
'.
les
Il
est à croire
moyen âge
que
adopté
l'éventail
autre chose que
n'était
un esventour de plumes duquel il esvenla le feu''. »
Cependant nous avons trouvé dans les fouilles du château de Pierreflabellum
\g
fonds
'
:
«
des fragments bien caractérisés d'un éventail construit
ceux qu'on
fait
rieurs au siège
de nos jours,
et
ces fragments doivent être
de 1422, puisqu'ils ont été trouvés dans
carbonisés appartenant à celle époque. La figure
'
Udalrir,
-
VovL'z
lili.
II. (•ip.
du Cauge,
comme
i
les
anté-
débris
donne ces frag-
xxix.
(ilo'is..
V
Flabeli.um.
Invent, de lé y lise d'Amiens.
'
Invent, de Charles F.
Invent. de la comtesse
tio7in.
Mahaut
iconogr. de M. GiicuL-hauU.
d'Artois. Voyez
et la
Paiional de Guillaume Durand par M. C.
''
''
Du Cauge,
Gloss., v" Eventari:;.
Musée de ces
fouilles.
l'iirlick'
Flaiii:lu m, dans
uotc sur cet usleusilc daus
liarllirleniy. t.
11,
p.
"iOl.
la
Ir
!){>
tradiicliou du
1"
livEMAlL
—
'
104
ments grandeur d'exéculion ils
sont de mél.l
argenl. Le morceau A
présente
un des
;
I
d-all„agc,
cuivre el
plais, côié cr.érieu,-, o.
le
£..-;:.LL/!Lrjor,
morceau D l'une des branches. La
lige A ilail livée à une
garde de
bo,s ou de n.elal Irès-mince
à la,,u,dle élail collie l,^lolre ou
le vOlin
—
La queue de
cette lige et celle des
une
étant terminées par
—
lOo
croisette,
[
FEH
]
branches n'étant pas percées, mais
il
est à
présumer que
plats et
les
branches étaient réunis à leur extrémité inférieure au moyen d'un
cordonnet de
soie, ainsi
que
le
fait
voir le tracé D. Ce cordonnet
de soie permettait de suspendre cet éventail à
tion
du
fhibelliim
d'admettre que
usage qu'au
remontant
l'éventail,
xvi«
siècle,
à
qui
ainsi
une haute
la ceinture. L'inven-
antiquité,
n'en est qu'un
dérivé,
que certains auteurs
est
il
difficile
n'ait
en
été
prétendu
l'ont
(voy. EsMOLCHom).
FER
(A
repasser),
s.
repasser les étolTes et
le
m.
L'usage
des fers
linge particulièrement,
chauds,
propres
à
remonte à une assez
haute antiquité. Dès l'époque des Sassanides, on portait en
Âsi(^
des
i
C
vêtements
.:;;-,
d'étotîes
légères,
très-petits plis, et qui
ce qu'on ne
de mousseline,
qui
étaient
plissés
à
conservaient cependant une certaine roideui-,
pouvait obtenir qu'au
moyen du
repassage. Cette couli
i-i.A(:o>
[
—
]
—
106
tume de porter des vêtemenls de dessous
était fort répandue en France dès la lin du
suite des
à la
repasser
croisades,
de corps
le linge
Nous ne possédons
et
même
et
xi" siècle,
le linge
probablement
toilette.
ustensiles
déposés
les
dans nos' musées, des fers à repasser antérieurs au xv°
peu de valeur de ces objets
le
et la
nous
connaissions
tablette
sont
ouvrante, qui permet
d'introduire à
une
avec
l'intérieur
se
ils
que
les plus anciens
Les fers
habituellement,
creux,
Mais
siècle.
laquelle
avec
facilité
détruisent, expliquent leur disparition.
de
de table ou de
cependant, parmi
pas,
fer,
cessa jamais
on ne
depuis lors
au
plissés, gaufrés
petite
un saumon
de fer rouge.
M,
le
comte de Nieuwerkerke possède, dans sa belle
un de ces
vanne
A
date du xvi° siècle, et qui est une œuvre d'art.
fers qui
Nous en donnons
collection,
(fig.
le
1)
dessin.
au moyen du bouton C
:
On
comment on soulève
voit
vanne
cette
glisse
la
dans une rainure
pratiquée à la partie postérieure du dessus du fer et dans une virole
D
Â
tenant à l'une des brandies de la poignée.
contourné qui empêche
fer
le
morceau de
fond. La poignée est de bois et fixée
dique
ment,
le profil
FLACON,
m. Bouteille à panse
Les flacons sont fermés à
flacons avis
aux branches, ainsi que
^
», et
aplatie.
On en
faisait
«
vis,
ou ferme bouteilles à bouchons
des bouteilles.
«
Deux
flacons d'or à
esmaux, chacun des armes de Monseigneur
«
de soye, ferrés d'or, poisant tout ensemble xxvij marcs
étaient
de verre,
Biuoix).
«
flacons
l'in-
et
peuvent être attachés au moyen de courroies
c'est ce qui les distingue
Ces
le
style.
de cuir, d'argent, de fer (voyez
«
rouge de toucher
fer
bien entendu, de damasquinures saillantes
charmant
s.
un
B. Cet ustensile est entièrement recouvert extérieure-
sauf au-dessous,
d'argent, d'un
l'intérieur est fixé
souvent
deux
Duc, àij. courroyes
le
vj
onces-
».
non-seulement d'armoiries
enrichis,
émaillées, mais défigures, de supports.
;
Ondonnait
aussi,
au xvi'' siècle,
le
nom
«
blanc que la ducesse de Bavière a donné à l'empereur (Charles-
«
Quint),
«
l'aulre costé
«
et chairs
«
de fer qui y sont,
'
de flacon à des cantines (voyez ce mot)
:
«
Ung
flacon d'argent
de l'un des costez armoyé aux armes de Bavières,
qm
il
ouvre par
se
le
milieu, où
veult, et à l'autre le vin,
xj
marcs
xij
onces ^
Tabourot.
du duc de Normundie, 1363.
*
hivent.
'
lnietit.de Chavies-Quint.
I."i36.
»
il
se peult mettre
et
à
pain
pesant, avec deux serrures
—
FONTAINE,
s.
f.
Il
y
avait
107
—
presque toujours,
[
dans
KOMAINE
les
]
vesli-
[
KOntCIIETTE
dans
108
servant
—
d'entrée
aux
manger,
à
salles
des fontaines contenant une provision d'eau suf-
pour laver
ces
;
les pièces
offices,
les
fisante
vice
dans
ou
billes
—
]
tasses, les
les
fontaines
étaient
lianaps,
posées
ou pour
sur une
gens de ser-
les
table,
sur le bufiet
ou accrochées au mur. Les inventaires en signalent de
« Pour une grant fontaine en guise d'un chastel, à
fort riches
« itillicrs de maçonnerie, à hommes à armes en tour, avec le hanap
même,
:
«
'<
tout pesant 60 mars une once
une quarte semée d'esmaux
« Pour une fontaine à trois caritalles portans
10 eslerlins. »
et
;
—
«
penlhes esmaillées
«
Une
et
dorées, et 1 gobelet à couvercle de
cristal...
fontaine de cristal à 3 brides avec le gobellet de cristal dessus
—
Pour une fontaine de maçonnerie en guise
« d'un chastel, à 3 sergens d'armes, seur le hanap, assis sur un
« entablement... » '. On en faisait d'argent. Il ne reste que de trèsnous en
rares exemples de ces objets antérieurs au xvi' siècle
avons parfois rencontré des débris dans des maisons des villes de
province. Celle que nous donnons ici (fig. 4) a été dessinée par nous
«
à couvercle...
»
«
;
dans une maison
repoussé
lève.
et
à
en 1849. Elle
Cahors,
est
de
gravé avec assez de soin. Pour la remplir,
Accrochée au mur,
taines à laver les mains.
elle possédait
La corniche
est
son bassin
cuivre jaune
le
s'en-
toit
comme nos
formée d'une
lige
fon-
de
fer
rond recouvert d'une moulure de cuivre, et vient s'adapter aux deux
montants de suspension également de fer, revêtu dans la hauteur du
réservoir.
Cette
barre
traverse latéralement les
tourelles,
est
et
garnie de rouleaux de bois pour suspendre des serviettes sans
fin.
Le robinet, de cuivre jaune fondu, traverse la plaque du fond, rencette rondelle
forcée, sur ce point, par une rondelle intérieure
et les tourelles ne sont là qu'un ornement soudé qui renforce ces
;
angles.
FOURCHETTE,
s.
f.
Les Orientaux, les Grecs et les Romains de
ne se servaient pas de fourchettes pour manger. La cuiller
les
seule, pour les mets li{piides. était admise pendant les repas
l'antiipiité
;
viandes rôties, les gâteaux, les fruits servis sur des tranches de pain,
sur des plats ou sur la table, devant chaque convive, étaient séparés
en morceaux avec
le
couteau
et portés à la
bouche avec
les doigts.
Nous avons quelque peine à nous figurer des personnages aux habiil
faut cependant nous
tudes élégantes mangeant avec les doigts
;
rendre à l'évidence. D'ailleurs,
'
Invent, de
l'
il
y avait manière de s'y prendre, et
m-genterie des rois de France, dressû en 1353.
saint
les
du temps
reconnaissait,
l'on
—
—
109
tle
Périclès, sous Auguste,
FOlJltCIlKTTE
[
comme
]
sous
Louis, une personne bien élevée à la façon dont elle portait
mets à sa bouche.
Roman de la Rose ', le
contenance d'une femme bien élevée
Dans
le
poëte décrit avec délicatesse
la
à table.
Elle doit s'asseoir la dernière,
El se face
H
afin
de s'assurer de
la
iiii,î
petit
atendre
»,
place occupée
par chacun des convives
tous elle doit se rendre utile, découpant les viandes et distribuant
pain autour d'elle
en son plat (on avait alors une assiette pour deux personnes)
es hroez jnsqu'as jointes,
«
Ses
>
Ne
u
De sopcs, d'aulx, ne de
"
Ne que
«
Ne trop gros nés
»
Du bout des
"
Qu'el devra nioiller en
»
Soit vert, ou canieline, oujauee,
ilois
pas ses lèvres ointes
(^u'el n'ait
eliar grasse,
trop de niorsiaiis n'entasse,
dois
iiiete
en sa honelie,
niorsel touch(!
le
la
sauee,
X
Et sagement port sa bouchéi;,
u
Que sus son
«
De sope, de savor, de poivre.
piz (sa poitrine) goûte n'en cliée
»
Aujourd'hui on peut, dans tout l'Orient, voir avec
et quelle
même
élégance
:
bien se gart (lu'ele m- ineille
Kl
"
le
avec grâce, servir celui qui doit manger
elle doit,
;
à
;
(luelle
adresse
gens de distinction savent se servir de
les
leurs doigts en guise de fourchette.
On ne voit apparaître les fourchettes, pour
dant le moyen âge, que dans les inventaires
du xin«
siècle
inventaires
en
-,
la
encore sont-elles rares. Pendant
mentionnent
quelques-unes
;
ment parce que ce
enlever
:
«
Une bien
mangier meures
'<
'
fruit
Partie de Jehan de
'.
xiv"
siècle, les
mais
ces
ustensiles
^.
petite
:
»
manger mures
laisse sur les doigts des
fourchette d'or, à
Meung.
tin
du xni"
sièele, vers
Invent. d'Edouard
^
Invent, de P. Gaveston, 1313.
'*
bivent. des ducs de Bourgogne, 1420.
(i Angleterre,
1297.
13596
»,
probable-
taches difficiles à
manche
»
^
/'''
«
pen-
le
fruits
Trois furchestes d'argent pur mangier poires
Ces foui^chettes sont souvent pour
fois,
des dernières années
semblent destinés seulement à manger certains
'(
première
et suiv.
tortillé,
pour
[
FOLRCIIETrii
\
MO
—
Ces fourchettes, grandes ou petites, n'ont que
deux fourcherons.
Elles sont habituellement emmanchées
de cristal, de pierre dure ou
d'ivoire,
ce qui indique un ustensile de luxe.
Si Ion trouve une
grande quantité de cuillers de l'époque
du moven âge, les collections
ne conservent qu'un très-petit
nombre de fourchettes. Nous en don-
—
lions
ici
deux exemples
:
1
—
1
I
une grande
[
(lig.
1),
KOLIICHETTE
emmanchée
]
d'ivoire,
avec virole et clous d'argent. Quant à la fourchette, elle est de métal
d'alliage (argent et cuivre)
xiv« siècle.
Le manche
est
'.
Celte fourchette
fendu à
la
paraît
scie (voyez
appartenir au
le profil A),
pour
loger la soie de métal, qui pr-end ainsi toute la largeur de ce manche.
o
\^nU
./
^i
V.
La
figure 2
d'exécution,
donne une
«
petite fourchette de cuivre doré,
à mangei- meures
»
ment d'une autre fourchette dont
ment reliés à la tige ^
'
probahlement
les
-.
En A,
Idem.
•'
Idem.
est
un frag-
fourcherons sont très-délicate-
Colleclioii (les dessins de raiiteur, i)roveu;iut de la coUeet. C.arueniv.
-
grandeur
CA1>E
[
-
]
-
-112
Les fourchettes deviennent assez communes à dater du xvi* siècle.
Cependant il faut croire qu'alors il n'était d'usage encore de se
que chez
servir de fourchettes
les
grands, car l'auteur de Vlsle des
Ilermaphrodites \
en décrivant un repas à
s'exprime ainsi
Les viandes de ce premier service estoient
«
:
desguisées,
cour de Henri
la
III,
si fort
en estoient inco-
«
hachées,
descoupées,
('
gniies
aussi apportoienl-ils hien autant de façon pour manger,
«
comme en
tout le reste
«
la
«
jusques dans leur houche en allongeant
viande avec
Et plus loin: «...
car
«
quelque
«
petit
«
On
il
Ils la
ils
ne touchoient jamais
mais avec des fourchettes
on leur changeoit
est deffendu
«
;
foi-t
prenoient
souvent, leur pain
le
peine de
en ce pays-là de toucher
la
à prendre
qu'elle
soit,
un
de
plaisir
les
voir
manger cecy avec
car ceux qui n'estoient pas du tout
«
assiettes, et
GAINE,
:
s.
par
f.
le
chemin
{estuy).
pour enfermer de
On
Hue
Jehan
le
adroits que les
plat,
leurs
»
fabriquait des gaines de cuir, de métal,
tels
que
cuillers,
couteaux,
:
le
Braisser pour le Roy, 20
s.
p. »
s.
la
cuiller d'or diulit
p. »
Ledit Hue, pour une gainne à uns petis couteaux
«
Hue Pourcel, pour un estuy
«
seingneur...
Descript.
Henri
sur
en mettoient en leurs bouches.
Ledit Hue, pour un estuy à meclre et garder
seingneur, 10
-
si
leurs four-
Pourcel, gainnier, pour une gainne entaillée à ymages d'or,
livrée à
'
qu'ils
petits ustensiles
ciseaux, objets de toilette
«
mains,
apporta quelques artichaux, asperges, poix et febves escossées,
autres en laissoient bien autant tomber dans
«
les
et
«
«
»
le couper...
viande avec
chettes
«
mesme
salade) avec des fourchettes,
(la
«
«
portoient
ayment mieux que ce
instrument fourchu touche à leur bouche que leurs doigts...
difficile
« et lors ce fut
d'os,
ils la
col et le corps sur leur
le
destranché sans qu'ils eussent
esloit tout
«
qu'elles
car premièrement
:
mains
les
laquelle
« assiette,
et
III, p.
-.
à mectre garder le gobelet d'or dudit
»
l'isle
fie
dea Ilrniin/i/inxliles.
]\()uv
servir de
10t.
Comptes de
l'ai
dui... Ledit
ye>ilen'e d'Etienne de
Iti
Funtuine, 1352.
siiiiiiléiiu'
il
;ui
Jnurnnl de
—
113
—
r
[
-•••
«
soi
les
P^^f «ne
gayne
darge.it
ustensiles de table et de
GOBELET,
s.
m. Vase
"
"
"
'
"
"
à boire
esmaillée
à
LZ
GltlJ.
vmanes
nesant
'™''P'"'^''
™ec
:
As-tu (largeiit poiul de
Nulle aulre part ?
viussollL'.
Xauic, Sire,
.se Dieu „„. o^rl.
S6 ne sont ces sis
gobeletz,
Qui ue sout pas nioull
uettelez.
<'0
véez bien
-'.
.,
GRAFIÉRE
co.».ne
'
p.uve r„„ des
.-ils
'nvent. de Vargent.
dressé en
de
L-
ro^ ^ ^ir con^e^r Z:Ï:
V.V.V]
If.
—
i.i
[
GIllL
—
]
musée de Cluny,
et qui date
lit
duxve
_
siècle.
Ce
gril (fig. 1) se
compose
d'un disque de fonte de fer très -délicatement ajouré, tournant sur
un axe emmanché dans un trépied
plat,
muni d'un long
pivot
;
il
ne
i
18
Tî
Z
liiiliimi
\^jjj2UUi/^
3
llliiinii
lO
touche point les charbons. Ainsi pouvait-on imprimer un mouvement de rotation au gril, ce qui empêchait les viandes de charbonner. En A, le gril est présenté en coupe, et en B est figuré le trépied,
—
le
—
115
HANAP
[
disque élant supposé enlevé. Ce trépied est de fer forgé.
]
y avait
Il
des ustensiles de ce genre d'une grande dimension. Si la chaleur de
sur un point que sur un autre,
la braise était plus intense
ment
du
rotatoire
que
gril faisait
moins également,
saient pas
condition importante dans
HANAP,
les
le
mouve-
morceaux de viande n'en
et bien pénétrés d'air, ce qui
est
m. {henap). Vase à boire d'une capacité assez vasie
s.
Dans H Romans de Brut
est indiquée clairement la
'
hanap. Le premier qui buvait, disait
gobelet pour
En
elïet,
]iiir
-
u
Wace,
M.
"
le
XII''
heil,
rcspondet aller
Drinkel
Costume
Quant
M
Que
M
Et
•>
Dont boit
•<
Et por joie et por amistié,
M
Au hanap
M
Est costume d'cntrehaisier.
cil
cil
wes hel qui
dist
doit boire
dvinkel qui doit rcooivre
recoivrc et baillicr
Li rois, si coin
"
Provent but
«
Et en baillant le roi baisa.
li
il
si
aprist,
sosrist;
cl puis
li
haillu.
coutune saxonne
Dans
le
Roman
Treper c
>
Bublie crient e Weissel,
"
E laUcome
Diimk
t.
e
conservée encore chez
Rou on
de
lit
ces quatre vers
les
:
démener.
Jlult les véissiez
'.
saillir et
»
s'était
.<
este.
;
tote la moitié,
cil
Dist triukel et
Lincy, 1S;J6,
et celui qui recevait
-.
amis,
..
siècle.
hel,
même
eu son pais (des Saxons)
est, sire,
auii Itoivcut entre
"
.salvus
:
:
M
siècle (voyez l'cdit.
Roux de
Wes
vider répondait
"
cette
Anglais au xn"
1
le
Wes
:
même
formule
de politesse saxonne, qui consistait à boire deux personnes au
le
une
l'art culinaire.
souvent, pour permettre à plusieurs personnes de boire à la
rasade.
cui-
chanter
Drinche
;
heil. »
d'après les manuscrits de
la Hibliidli.
impér., donnée
l,p. 330).
Formula vcterum,
heil, bibe
lani
salutcm tuam.
»
salulaudi
(^Du
quain
jn'opinandi,
Cangc, Gloss., Vesseil.)
cui
IIANAI'
[
De
—
]
11()
ce vieux cri saxon nous avons
--
verbe trinquer.
fait le
Ces hanaps, ou coupes d'honneur, étaient
A
l'occasion
dide qui fut
Et dans
du couronnement d'Arlur, Wacc
donné on lit ce passage
décrit le repas splen-
'
:
;
le
'<
Mil damisiax (damoiseaux) avoil a soi
"
Qui estoient vestu d'ermine,
scrvoient de la quisine
"
Oil
'.
Soveut aloicut
«
Escueles portent et mes.
H
Beducr, de
"
Sprvoit de la hôtellerie (rérliansonnerie)
«
Ensemble
(c
Vestus d'ermines gens et
«
As ués
<(
A
»
Li rois
«
Quant
'<
A
A
la
;
et esp(''S
,
l'altre partie,
lui
liiax
.
(nefs) d'or portoient le vin
fin
.
»
de Parise la duchesse
demande
il
orent
l'aive
lav(^,
:
ou palais principcr.
s'asistrent au dîner.
plus maître table sert
Hugues de vin
clere,
l'énap qui fu d'or, c'onques ne fu blâmez
n'est point dit
que
:
mil damisiax
eopes, k hanas d'or
Roman
<i
Il
de métal précieux.
faits
les
-
.
»
hanaps, à cette époque, fussent couverts.
C'étaient de grandes coupes en forme de cratères,
aux vignettes des manuscrits antérieurs au xni'
si
l'on s'en rapporte
siècle.
La
figure 1
présente un de ces hanaps que nous croyons d'origine oiientale.
est
de cuivre battu
plan, le cratère
huit lobes
panse est
et
donne
doré, et peut contenir
la figure 2.
Le bord de
la
Il
un demi-litre ^ En
coupe est divisé en
peu prononcés, qui formaient autant de goulots, et sa
circulaire. Le pied est à quatre lobes. La décoration ne
consiste qu'en des gravures très-délicates.
C'est à dater
du
xiv= siècle
que
les
hanaps paraissent plus spécia-
lement avoir été couverts. Le hanap dont se servait saint Louis
était
en forme de coupe ou de petit bacin
cou-
vert.
Les hanaps couverts furent
fermés à
clef.
dater du xiv^
'
2
môme
il
n'est pas dit qu'il fût
chez les grands personnages
La forme des hanaps était très-arbitraire, surtout à
siècle, et les maisons bien montées en possédaient un
Romans de Brut, vers 10744 et suiv., ('AW. (l(''jà
Li Romans de Parise la Duchesse, lommem'. du
Li
nuscrit unique de la Biblioth. impér., par
'
;
Collection des dessins
ginal en vente a Lyon.
de l'autcnr,
ciléc.
xiiif sif-ele,
M. de Martonne, 183G,
pnhl.
p.
il'a|irès le
ma-
100.
provenance inconnue, copiée en 1843
sur
l'ori-
,
—
grand nombre.
la description
«
117
—
IIANAP
[
L'invenlaiie dô Cliaiies V, dressé en 1380,
]
donne
de quatorze hanaps et autant d'aiguières, pesant près
E.
de 96 marcs d"or,
et,
eu/un u',:d T
en outre, de cent soixante-dix-sept lianaps d'ar-
gent doré et presque tous émaillés, formant une masse de 503 marcs
d'argent^
'
Voyoz
le
exposés dans
».
Le hanap
G/ossm're et
les (jaleries
n'était
donc pas seulement,
à cette
Répertoire dniis Notice des émaux, bijoux
du musée du Louvre,
piir
M.
le coiiite
époque.
et objets
divers
do Labordc, 185.3.
[
IIANAP
—
]
—
118
une coupe réservée au principal personnage, mais un vase à boire
pour chacun des convives. Dans les conseils que le poëte donne sur
dont
la façon
les
femmes devaient
(i
Et gart que jà henap ne louche
«
Tant eum ele
((
Si doit si bien la
.<
convive,
il
n'i
lai)le,
il
:
;
l'est (laisse)
nulc gresso acrdre (s'attacher)
"
Car quant gresso en ccle demeure,
«
Où
:
via en pereul les maillettes,
((
Qui ne sunt ne bêles ne netcs
H
Et boive polit k petit,
Il
Combien
;
qu'ele ait grant apctil
i<
Ne boive pas à une alainc
«
Ne henap
jjlein,
;
ne cope plaine,
Ains boive petit et souvent.
Il
»
»
Le bort du henap trop n'engoule,
«
Si
»
Qui sont
'<
Qu'el versent vin en gorge creuse,
»
Tout aiusinc cum eu uno hucse [en une
'<
Et tant à grans gars en entonnent,
comme
font maintes norrices,
gloutcs et
si
si
uices
liotte),
Qu'el s'en confundcnt et estonncnl (s'étranglent)
comme coupe
conservait pas
moins, à l'occasion,
du Renard, Renart engage Primant,
'
.
»
de table affectée à chaque
son caractère
de vase honorable, propre à plusieurs personnes. Dans
le délie
dit
bouche terdre (essuyer),
uioius en la lèvre desscure
était alors pris
n'en
morcel en bouche
Au
"
hanap
Qu'el
ait
(<
<c
Si le
comporter à
se
qu'il
le
Roman
veut enivrer, à boire, et
:
"
Mes
..
Conijiaiuguon, je
•<
Par
ticu
foi, dist
si di,
te di
Rcnart, je
hâve,
guersai.
l'otrai,
"
Or verrou qui
M
Et par qui est plustost b6uz
•i
Le vin
Ainsi nous trouvons
et le
ici le
1
Le Romrin de In Rose, part, de
«
Le
Roman du
lien.-ip,
11',
Re7i(ird,
t.
1,
est recrécuz,
henap
même
.Ichaii
vers
vuidic/. -.
"
usage que chez
de Meun,u, vers 31640
.'JlGS,
et
les
Saxons
suiv.
:
« Si
.
—
hâve
tu dis
«
en répondant ^î<ersaj
(je
et
'
Renart remplit donc
de nouveau
buvant après
]
»
toi.
lianap, fait semblant de le vider, le remplit
le
passe à Primaut.
et le
gobelets pour boire en
y avait aussi des Iianaps
Il
IIANAP
[
salue) en buvant le premier, je te rendrai raison
«
:
—
119
debors des
une boisson toute préparée et
longtemps de ces banaps de bois d'érable, ce
repas, et dans lesquels on apportait
couverte.
On
se servit
du Nord, comme particulière-
bois étant considéré, cbez les peuples
ment propre à
faire des
El
«
Voici
(fig.
xv^ siècle
;
il
mou
coupes à boire
couli'l,
un de
3)
mon
iKMiap
:
ces banaps qui
commencement du
date du
dans un bloc de racine d'érable
est tourné
de vermeil permet de
»
-'.
iiiasci'iii
le
sans écbautïer
tenir
la
;
une anse
liqueur avec les
Le dessus, formant couvercle, se retourne et présente alors
un gobelet reposant sur la couronne qui lui sert de pied. En predoigts.
nant
la
son anse, on verse
inférieure par
partie
gobelet la quantité de liqueur qu'on
comme
nons
le
couvercle recouvre
veut
le récipient
grandeur d'exécution, de
le détail,
boire.
inférieur;
alors dans
ce
En A, on voit
enB, nous don-
couronne de vermeil,
la
en C l'écu armoyé qui est placé au fond de cette couronne.
accompagnait certainement ce banap de cbambre
Un
et
plateau
''.
Les banaps se donnaient fréquemment en présents. Quand on voureconnaître un service d'un cbevalier, d'une personne noble, on
lait
offrait
un banap.
«
Pour
1
banap
à couvercle ciselé, délivré
jour de décembre, pour donner à
«
Jeban d'Argillières,
«
cbevaillier qui vint avec le petit Daupliin
le xv^
Guersai.
gi/ersoi. vieux
mol
''
donnés comme
Les banaps étaient aussi
1
àmessire
sVntrinl
qui
coiiimc
:
».
prix,
de
à l'occasion
à planté,
à
cœur
joie,
avec
excès
1'
Aaglois qui du boire à gucrsoi,
'
A grauz lieuaz
K
Seveut
la
pltiius
de godale (bonue ab-)
guise boune et
iiiale.
((diill.
Ou
disait gueissei/h'er
»
(luiarl. vers (JlKJo et siiiv.).
pour ivrogne r.
Eugleis suul lion vautur, uc savent ostecr
"
Li
"
Mielz seveut as gros hauaps heivrc c gucisscillicr.
(.Jor(biu
-
Hau;ip nuizcriu
;
moezer, éraide. eu
l>elge.
[Li
»
Fautosme, vers 919).
romans de Garin
le
Loherain.
p. 79.)
^
Ce charnuuit objet
fait
partie de la e )llei-tiou
Comptes de Geoffroi de
F/etiii,
1316.
île
M.
le
eomte de Xieuwei'kcrke.
I.
Il,
[
IIANAI'
certains
lianaps
-
]
concours
solennels
120
entre
—
archers
d'honneur étaient richement ornés,
ou
et
arbalétriers.
consistaient en
Ces
des
3
a ...w
pièces d'orfèvrerie d'une grande valeur, soi! par le
la
Iravail,
soit p;ir
matière.
Ces hanaps, à cause de leur capacité, étaient parfois Toccasion de
—
paris.
n'était pas
Il
donné à tous
—
121
les
[
buveurs de
d'un
les vider
((
trait.
y avoit plusieurs folz à qui on avoit donné douze pièclies
il
ensemble que on meist en ung grant lianap
et dirent
«
d'or,
«
gent, en quoy
«
vin, et
«
les
buvoient, une pièche d'or,
ilz
que celluy qui buveroit
le
après l'autre,
airoit, l'une
ungnonnné
Là, y avoit
de Saint-Pol, qui dist
»
l'une après l'autre
«
virent qu'ils avoient
^>
bâtirent tant Doullet qu'il en
s.
jattes étaient
povoit
les
boire toutes douze.
beveroit bien, et toutes
les
qu'il
les
bout
par convoitise d'avoir l'or; mais quand les folz
perdu
l'or,
se courroucèrent
ilz
mourut assez
'.
Ecuelle de
{juste).
f.
on l'emplit de
et puis
vin airoit la pièce d'or, et toutes
s'il
mainte risée pour cette besoigne
JATTE,
d'ar-
Doullet, qui avoit été folz au comte Vallcran
«
"
]
Amiens en
Pierre de Fenin rapporte qu'à l'assemblée qui eut lieu à
1423,
LAMPE
tost après
:
ensemble,
et
donc, on
lit
»
bois liabituellcment.
Certaines
munies d'anses. Elles constituaient une mesure,
comme
les quartes, les hydres, les cliopines.
LAMPE,
les
s.
Grecs et
f.
On
les
sait quelle était la
Romains de
forme donnée aux lampes
l'antiquité.
cliez
Cette forme persista long-
temps, car on trouve des lampes de terre cuite des derniers temps
de l'empire,
celles qu'on
lanum.
Dans
qui,
sauf
le
rencontre en
les
style,
si
sont exactement fabriquées
grand nombi-e à Pompéi
manuscrits des
ix°
et x"
siècles
on
et à
comme
Hercu-
voit apparaître
déjà des lampes en forme de godets, suspendues par des cbaînes.
Celait une importation orientale. Ces sortes de lampes ressemblaient
fort à
nos veilleuses. Les godets étaient de terre cuite ou de verre,
et
reposaient sur un cercle de métal suspendu par trois cbaînes, ou bien
'
Mém.
lie
Pierre de Fenni [Coll. des métii.. Miihauil,
iNiiijoulai.
II.
—
(.
IG
Il,
]i.
Gl'j).
[
LAMPE
—
1
entraient
1:22
—
dans une sorte de trépied qu'on posait sur un meuble
1
^
ou sur unn
saillie.
Telle est la
lampe que nous donnons
liçure
1,
et
U
1
J^
qui est copiée sur un
e. CS/LLBUMOI.
des bas-reliefs
de
la
porte Sainte-Anne de
—
Notre-Dame de Paris
—
128
(xiic siècle).
I.AMl'E
[
Comme
on
le
fait
]
encore aujour-
du godet avec de l'eau, puis
on versait de l'iiuile sur cette eau. Une mèche flollanle consommait
cette huile. Cet éclairage ne pouvait donner qu'une faible lumière,
puisque la mèche était toujours au-dessous du niveau des bords du
vase, et que ces bords projetaient une ombre. On tit donc des lampes
d'hui,
on remplissait
la
partie étroite
de métal suspendues, dont
les
mèches
lampes antiques. Le musée de Bourges possède une
quée suivant ce système
elle consiste
jolie
dans
lampe
les
fabri-
Cette lampe est de bronze coulé
(fig. 2).
:
en un godet suspendu à quatre tiges plates terminées
chacune par une sorte de
tient
comme
étaient libres,
feuille
au godet pour recevoir
dans rimiie que contient
du bec, devait
la
la
mèche
qui_,
l'huile
;
par un
capsule. Cette mèche,
égoulter
laisser
en fer de lance
un bec
saillant
orifice,
baigne
dépassant
qui était conduite
le
bout
dans un
godet de trop-plein A, pouvant être décroché et vidé facilement. La
lampe
suspendue
était
du chapeau. En B,
sile paraît
On
dater du
cendre dans
une chaîne
est tracé le
C, passant à travers la rondelle
géométral de cette lampe. Cet usten-
xni'= siècle.
aussi de
avait
à
petites
les caves,
lampes de cuivre, avec bec, pour des-
lampes qui rappellent
les ustensiles
servent encore les terrassiers mineurs. Ces lampes consistent
D
dont se
(fig. 3)
^
J
en un simple réservoir muni au centre d'une tige avec goupille, afin
de conserver à la capsule son horizontalité. La mèche s'appuyait
dans l'angle saillant A,
'
Musée dos
foiiilli'S
du cliàloau de Picrrefonds. xiv" sièrlu.
[
LAMPE
1-24
]
on fabriquait beaucoup de lampes de fer
ballu, qui ne se composaient que d'une coupelle suspendue à une
PencKint le xv° siècle,
longue
1
Do
lige
munie d'un
la collection
de M.
le
crocbet. Voici
viconilc d'Aniiulli.
(fig.
4)
un de ces
objets
i.
—
En A, nous avons
Iracé,
lïîo
—
[
grandeur (rexéculion,
la (leur
de
lis
LAMPE
]
ajourée
qui termine le support de la coupelle.
La
ligure 5
donne également une lampe de
et qui fait
Le système de suspension adopté
est le
appartenant à
la
l
^..cuiu.noMOT,
seconde moitié du xV' siècle
fer
du musée de Cluny.
que celui de l'exemple
partie
même
précédent, mais la coupelle est munie de trois canaux pour recevoir
I.AMEUNE
[
trois
—
]
mèches,
—
lîîG
bords de celte coupelle carrée sont décorés de
l.es
gravures représentant des mains enlacées, un cœur
emblèmes
entre ces
lit
V suMO. ALTRi.
l'inscription suivante
gravure entourant
Vers
la fin
de verre
Le musée
XVI* siècle.
celui
du xv^
était
«
Ser-vo. e me. co-
L'idée est assez jolie. C'est bien, en
»
En A
tout désintéressé de la lampe.
la
:
un chien. On
et
bords de
les
siècle,
et
B
eft'et,
le rôle
sont tracés des fragments de
grandeur d'exécution.
la coupelle,
on se servait de lampes dont
le récipient
gradué, et qui donnaient ainsi la mesure du temps.
Quny
de
possède une
de
lampes,
ces
Le mécanisme de ces lampes
riches brûlaient dans ces lampes
date
du
beaucoup de
se rapproche
commencement du
des quinquets adoptés au
qui
siècle.
Les gens
des huiles odoriférantes, ou tout
au moins de l'huile d'olive, ainsi que cela se pratique encore de nos
jours en Orient, en Italie et en Espagne.
Et la cambre où nous
«
une lampe
«
gisons est aournée
«
cambre de nuit plainne de bausme. Et en .L autre
palais où nos tenons nostre court as fiestes anueus (pour les fêtes
de nuit), en art une autre ki reat moult boine oudour '....»
de pierres précieuses,
d'or et
et
art en nostre
«
«
LANTERNE,
«
(jiii
rendit lunicrie plus clère
»
Que
sel fust
de basiiie fctiec
^.
"
t{carbuncle, esconce, escouse).
s.
(c
En sum ces
«
Asez
»
La sus annmt pargctcnt (projettent)
«.
Par
«
E cum
i
niaz c en ces allés vernes (vergues)
ad carbunrles
;
eu est plus bêle
la noit la nier
il
e lanternes
tel
luiscrnc (clarté),
;
vienent en Espaigne la terre,
<<
Tut
«
Jesqu'à Marsiiie eu parvunt les noveles. Aoi
L'escarboucle,
li
païs en rcluist et esclairet
pierre
précieuse
*,
moyen âge comme possédant un
pre; de là le
nom
:
»
considérée
était
éclat
'^.
lumineux qui
de carbuncle donné à certains
pendant
lui
falots.
était
le
pro-
Quant
à
Vesconce ou escouse, c'était la lanterne sourde.
Pour une esconce de laton pour
«
1
Addit. aux Poésies de Rutebeuf
{Œuvr. compl.
rie
:
le
Roy, 2
xiii''
siècle,
p. 4GG, édit. Paris, 1839.)
Rovman du mont
Le
•»
La Chanson de Roland, ci.xxxvi.
''
-
Snint-Michel.
[i.
2S.
Aujourd'hui grenat rouge.
Journal de
In
5 d.
Lettre de Prêtre-Jehans à
Ruteheiif, trouvère du
2
s.
dépense du roy Jean
m
Anglete)re,
'.
»
l'empereur de Rome.
recueillies par
A. Jubinal.
t.
II.
H7
lainteune
/
C^
A
h
J
[
MIROIH
—
]
latcrne
Très
«
On
vocaïUur
lingua
Es-
»
*
couses
vernacula
que
argenlee
—
128
des lanternes à anses pour se guider dans les ténèbres,
avait
ou pour porter de la lumière d'un lieu à un autre à l'abri du vent
des lanternes suspendues et des lanternes emmancbées au bout d'un
;
bâlon pour accompagner les processions.
Voici
une de ces lanternes de cuivre battu, qui date du
(fig.
i)
-
elle
xv° siècle
;
de corne, avec petites
est à six ouvertures garnies
tourelles entre cliacune d'elles.
Une des plaques de corne
glisse
dans
une rainure pour pouvoir allumer la bougie placée sur un plateau
avec bobèclie au centre. Le toit conique, percé de trous, qui surmonte le cylindre, est couronné par un lanternon avec quatre ouvertures également garnies de lames de corne. En A, est tracé le plan
de cette lanterne; en B,
le détail
d'un des pinacles, et en C, le profil.
fabriquait des lanternes en argent, en cuivre émaillé et en fer.
On
<-
Une
«
Madame
esmaulx des armes de
petite lanterne d'argent blanc, à trois
la
douagière d'Haynnau
^*
On en
»
faisait
même
de bois
avec garniture de métal, en façon de tabernacles, pour placer dans
les
cbambres
de
et avoir
la
lumière pendant la nuit.
«
A. Jehan
«
Richebourt, cliauderonnicr, pour un long coffre de boys, ferré par
«
dedans tout au long
«
petits
«
Madame Jebanne de
Iroux,
et
par dehors à un large buisset de laiton, à
pour un cierge ardent de
de lanternes étaient aussi posées dans
dant
la nuit,
attachées au
On donnait encore
le
«
Une
Ixiiij s.
nom
en
p.
la
\
chambre de
»
Ces sortes
les escaliers et galeries
mur ou suspendues au
à mettre des parfums, et que
ture. «
—
France, pour ce
nuit
pen-
plafond.
de lanternes à des joyaux qui servaient
les
femmes suspendaient
très-petite lanterne d'argent
d'orée, à
mettre oiselles de Cypre, pesant une once
et
à leur cein-
une chaisne, pour
demie
•'.
»
^ÎXÎ
MIROIR,
servi,
'
s.
pendant
m. {mirouer, mirour).
l'antiquité,
Invent^du trésor de
la cathé'Ir.
de Lnon.
De Tabbaye do Vczolay.
3
Invent, des ducs de Buur(jogne, llGT.
«
Comptes roi/aux, 13S8.
InvcJit.
de Char/es V.
l:iSO.
ne paraît pas qu'on se
soit
de miroirs autres que ceux fabriqués en
-
*
11
—
129
MIKdll
mêlai poli. L'élamage des glaces est une invejilion qui ne
du
xvie
siècle.
Cependant, au xnr
siècle,
on eut
plaques de verre,
feuilles d'étain derrière des
l'idée
et l'on
claie
que
de fixer des
oblint ainsi
une
donnée parle mêlai poli;
mais on ne se servait pas encore de l'amalgame du mercure et de
l'élain. La feuille d'élain élail collée sui- la surface du verre au moyen
rèllexion des objels plus claire que celle
transparente. Vin-
d'une colle
.
cent de Beauvais parle de mi-
étamés
roirs
et
considère
les
comme préférables aux autres
On persista néanmoins à fabri'.
quer des miroirs de métal jusxvi°
(lu'au
siècle
préféré était
et
;
Ces objets
l'acier.
étaient généralement
dimension
de petite
qu'on
ce
et
,
métal
le
ap-
un grand miroir ne dé-
pelait
passait pas
le
diamètre d'une
Garnis
assiette.
d'émaux
d'orfèvrerie
même
parfois
,
,
de
pierres précieuses et de perles,
miroirs
les
pouvaient se tenir
main, ou être
la
à
un meuble
miroirs
(fig.
1)
pocbe
de
posés sur
Quant aux
-.
ou
,
(lu'on
portait avec soi,
nous
geons parmi
objets de toi-
les
les ran-
^ Ceux-ci sont de beau-
lette
coup
plus
les
matière
et
le
riches
par
la
Cepen-
travail.
dant, des inventaires des xiv' et
w"
siècles
roirs
leur
de
portatifs,
composition
et
qui,
le
nji-
par
st.
^f. c:.
travail
main-d'œuvi-e, devaient être des objets de
'
te
non
selle,
>'
mentionnent des
u
en
façon
d'une
lulcr tinmia (spoculu)
iiit'liiis
serainne,
ust spcciihnii ex
transparoutiam melius recepit radios.
-
Proverbes
'
Voyez
la
et
d'argent
adages, niauiiscr. de
«
[)ri\.
doré,
vili'o cl [iliiinho,
Une damoi-
qui
quia
tient
viti'iiiii
» (12.'J0.)
la BiblioUi.
impur.,
xv
siècle.
partie des Vétk.mknts.
II.
n
j
un
roiitcr
MUKTILII
^
«
mirouor
«
xiij
((
de
francs
Ung
'.
crislail
en
sa
iiinin.
pesant mure cl demye, prise
»
garny d'ai-genl doré
miroir
de
«
Noslre-Dame
«
de Taulre coslé a
«
et
«
du myroir, pesant
la
—
130
]
el
le
son
assis
lils,
el y a
devant ung esmail de
dedans une raye de
couronnement Noslre-Dame
soleil
et
un pié
assis sur
puignie (poignée) de cristal el y a de petites perles autour
MORTIER,
s.
iij
marcs
-.
»
Vase de pierre dure, de marbre, de fonte de
111.
fer
ou
ou
à la
pharmacie. L'usage du mortier remonte à l'antiquité. Beaucoup
de
de cuivre, destiné à piler des ingrédients propi-es à
la cuisine
1
/; .
CU/LLnVM3T
substances nutritives pilées avec des épices, cbez les anciens, trouvaient place sur les tables. Des herbes, notamment, subissaient cette
pré|i;irnlinn.
'
-
Comptes
(la
On trouve des
moiliei's
parmi
teslnm. de Jeanne d'Évreux (1372).
Invent, des ducs de Bourgogne (1467).
les
antiquités gauloi.scs
—
—
131
MOUTIEIÏ
]
en existe un grand nombre parmi les fragments
recueillis dans des fouilles d'édifices du moyen âge. Les mortiers les
et gallo-romaines.
Il
plus anciens sont creusés dans des pierres dures ou dans du marbre.
Toutefois,
il
en existe de fonte de
un de ces mortiers
(fig.
longtemps de bénitiers
1)
Deux de
'.
dans
peut-être y sont-ils encore.
fer,
l'église
qui datent du xni« siècle. Voici
ces mortiers de fer ont servi
de
Saint-Père-sous-Vézeiay
étaient d'une grande capacité [0°',SÙ
Ils
de diamètre environ), bien fondus, avec quelques ornements
anneaux pour
les
porter.
Ces
de l'abbaye de Vézelay. On
;
mortiers
provenaient
en fabriquait en
et
deux
probablement
bronze, mais
ceux-ci
7
S^
E.OJïLAiJMQT^
étaient de petites dimensions
;
on ne
les
employait guère que pour
la
préparation de médicaments. La ligure 2 donne un de ces mortiers,
Quant aux mortiers de pierre,
forme bémisphérique et sont munis de poignées
qui date également du
ils
affectent la
xv' siècle
•
Proverbes, adages, portraits, m^.
-
Du
cabinet do rautt'ur.
-.
lîililiolh.
iiiipi'r., f.
lu VallièrL', u" ii,
xv^' siècle.
''
MOrCIIKTrF.S
—
]
132
—
réservées dans la masse. Dans les fouilles du château de Pierrefonds,
lilusieurs
de ces mortiers de pierre ont été trouvés
;
ils
proviennent
des cuisines.
MOUCHETTES,
mouiller
les
s.
f.
chandelles
iSous
ne
connaissons
pas de mouchettes à
soient antérieures au
(|ui
commencement du
mouchettes
sont
«ous la dénomination de sisiaux. Mais, à dater de
la fin
wi"
on
siècle.
fit
Avant cette époque,
les
mentionnées
du
xvi° siècle,
des mouchettes très-hahilement combinées pour moucher les
moyen de détentes, et ces ustensiles sont souvent d'un
précieux. Le musée de Cluny possède plusieurs de ces mou-
chandelles au
travail
chettes qui,
comme
carbonisée de la
enferment
les nôtres,
mèche dans un
instantanément la partie
récipient.
Les mouchettes-ciseuux se composent de deux branches terminées
par deux lames tranchantes et réunies par un axe.
lumignon fumant, qui tombait dans
le
teau (voyez Chancelier), et
petites pinces
pour
il
le jeter
fallait
la
On
coupait ainsi
bobèche ou dans
saisir
ce
fumeron
le
pla-
avec de
à terre, où on l'éteignait avec le pied.
Cela était compliqué. Ces sortes de mouchettes afïectent souvent la
forme d'un oiseau
On
voit en
A
branches élastiques de la
pince qui figurent les pattes de Toiseau, et qui permettaient de saisir
lumignon
(fig. 1).
les
tombé dans le plateau. On comprend que
mouchettes à récipient durent être regardées comme un perfectionnement trè.s-notable sur ces ciseaux à pinces.
le
les
lorsqu'il était
MQUSTARDIER,
le xiii" siècle, et
ne savons
s'ils
ils
s.
433
-
m. Los pois à moulai-Lle
[
soiiL
figureiU dans les inventaires
affectaient
une forme
du
NAVETTE
]
iiienlionnés dès
xiv° siècle.
Nous
particulière.
^^^
NAVETTE,
s.
f.
Petit récipient
en forme de nef, dans lequel on
enfermait les grains d'encens.
Les encensoirs possédaient leur navette appareillée,
et
beaucoup
a
3Î
v<?l
de représentations peintes ou sculptées de thuriféraires les figurent
tenant de la main droite l'encensoir, de la gauche la
navette.
Les
[
.NEF
-
]
-
13i
navcKcs à encens élaicnl do mêlai, cuivre ou
argent,
souvent
et
émaillées.
un de ces
1 présente
La ligure
de
oi)jets faisant partie
la collection
du musée de Cluny. La charnière A, disposée au milieu du dessus,
permet d'ouvrir les deux valves du couvercle, qui sont émaillées,
ainsi
que
Un
le récipient.
pied permettait de poser cette navette sur
B
crédence. Les deux anses
la
servaient à soulever les valves.
toujours jointe à
petite cuiller était
pour
navette
la
Une
prendre
les
grains d'encens et les jeter sur la braise incandescente, que contenait la capsule de l'encensoir.
On
donnait aussi
nom
le
de navettes aux cadenas ou
7iefs
placées
sur la table, devant les personnages de distinction, et renfermant les
Une
objets nécessaires à table. «
Roy
«
on dedans, quand
«
coutelet et sa fourchette,
((
v onces et demie
NEF,
s.
f.
le
La nef
met
son essay, sa
son
est à table,
et
tout
à
poise,
cuiller,
couvescle,
marcs
iij
(Voyez Nef.)
»
*.
navette d'or goderonnée et y
était
un
vaisseau
qu'on
d'orfèvrerie
plaçait
à table, devant un personnage, le seigneur, et qui renfermait sous
clef tous les objets
dont ce personnage devait se servir pendant
repas, c'est-à-dire les cuillers, fourchettes, touailles (serviettes),
coupes, la salière, les épices,
rillets
également fermés à
etc.
Le vin
clef (voyez
récipient des objets de table, le
nom
les
contenu dans des ba-
était
Baril\
le
On donnait
de cadenas,
et l'usage
aussi, à ce
des cade-
nas se conserva jusqu'au xvni" siècle dans les cours souveraines.
La
et,
crainte des poisons était fort répandue pendant le
âge.
bien entendu, plus on supposait qu'il y eût un intérêt à recourir
l'empoisonnement, plus
<à
moyen
des grands.
morts dont
on
accumulait
On ne manquait jamais
la science médicale,
cause. Sous Louis
XIV
les
autour
peu avancée, ne pouvait découvrir
la
encore, les mémoires du temps admettent un
personnages
hauts
précautions
alors d'attribuer au poison les
nombre prodigieux d'empoisonnements
nant que
les
-.
Il
fissent
n'était
donc pas surpre-
prendre autour d'eux des
précautions qui aujourd'hui paraîtraient ridicules. D'ailleurs, c'était
un usage, une sorte de marque honorifique, car
là
chez
lui,
avait sa nef.
V
mangeait chez son
•
Invent, de Charles
-
Voyez, à ce propos, les itfe'mozre^ et
princesse Palaliuc.
A
en
suzei'ain
tel
ou
seigneur qui,
même
ses pairs,
(13S0).
croire
la
Curre.spondnnce de W^'^
ceUo princesse,
morts de son temps auraient été empoisonnés.
la
moitié
des
la
(hichcssc d'Orléans,
personnages" de
la
couv
l:io
—
o
yEv
]
[
yEV
—
]
lo6
—
sans recourir à ces précautions. Ces
forme d'un navire, et reproduisaient
nefs
en
affectaient,
même
la
effet,
une exac-
parfois, avec
muni de ses agrès et de
son équipage. Les inventaires mentionnent une quantité prodigieuse
de ces nefs de table, d'argent, d'or même, décorées démaux, de
titude minutieuse, les détails d'un vaisseau
avec agrès et voilure de soie. L'Inventaire
pierres,
uicntionnc cinq nefs d'or émaillées, du poids total de
d'or, et vingt et
On
V
Charles
de
258
marcs
une nefs d'argent du poids de 648 marcs d>rgcnt.
plaçait aussi dans ces nefs des flacons de vin.
«
Pour une nef dorée, semée d'esmaux aux armes de Valoys,
à 2 lyons aux 2 bous enmantellez des dites armes, assise sur un
trouvée pesant 3o mars 3 onces
entablement de maçonnerie
u
\o esterlins "...
<(
<(
,
La
figure 1
»
donne
l'aspect d'une de ces nefs d'argent avec
Elle peut avoir appartenu h
un duc d'Orléans,
si
émaux
-.
l'on s'en rapporte
aux armoiries émaillées des bannières et pennons. Suivant l'usage
admis dès le xni^ siècle, dans la marine, les bordages du navire et
l'arrière sont pavoises
de bannières arrondies au sommet. Ces ban-
nières fermaient les ouvertures de la nef en se rabattant ensemble
au moyen des charnières qui sont attachées
rieure.
à leur extrémité infé-
pouvait ainsi ouvrir cette nef par les deux flancs et par
On
son arrière. Six lions la soutiennent sur un de ces plateaux dits
entablements de maronnerie. Elle est remplie d'hommes d'armes
les écus sont
dont
appendus extérieurement aux parapets des châ-
teaux, d'où est venue la dénomination
navires qui,
de
notre
temps
de
paroisée
encore, mettent
aux
attribuée
tous
les
pavillons
dehors.
On
(]iii
donnait aussi
le
nom
)/i^/s
étaient consacrés au service
lEglise
:
«
Un
à des vases en forme de barque,
du
I
le
dès les premiers temps de
;ï
'\
»
ij
angelos soustiennent
Le musée de Cluny possède une
brillant équipage, au milieu du(iuel
garnit tout
culte,
reliquaire d'or, en façon d'une nrf
de Noire-Seigneur que
«
de
fort belle
sied
Glossaire et Hépertoire de M.
corps,
nef du xvr' siècle.
Un
l'empereui- Charles-Quinl,
le
lùnme, dressé en
Viguclle du xv« siècle, détachée, copiée [ar railleur.
de Charles V
(l.'JSO).
ï:ï.'}'>.
comte de Laborde rarliclc Nef,
Donibrc d'exemples de ces vaisseaux de table.
-
le
pont.
Incent. de l'urgenieiir ces rois de
3 Invetit.
porter
Voyez
(lui
;iiissi
ihiiis \j
douue un yraiid
—
137
ORINAL,
m. {pot de
s.
La forme de ces vases ne
unit).
pas de celle qui leur est donnée encore aujourd'hui
connue. Les vigncltes des manuscrits des
montrent sous
nôtres
dit
les
ou à côté des
lils,
xiv'
cl
(jui
Renart, qui
"
Ajiortez
t.
Et
esl bien
xv" siècles nous
et
des orinals pareils aux
lils,
verrai dedeu/.
si
fabriquait en
verre, car
le
mal
.
docteur ^
fait le
dont
Celui
parle
verre
«
:
Un
Roman
le
-.
petit orinal
de voirre garni
et
»
dn
Renart
évidemment
élait
de
:
OSTENSOIR,
s.
"
Lors
"
L'oriiial
sus eu haut leva;
"
Moult
regarde apertemeut,
"
Torne
le
le
au suK'il va.
pi'eut el
et retornc
,
moult siuveut.
m. [nionstrancc, renionslrance). Pièce d'orfévi'e-
au milieu de laquelle on place une hostie consacrée,
du saint-sacrement,
l'adoration
L'usage de l'ostensoir,
n'est pas très-ancien et
cette
dilîère
moi un oriual
pendant à quatre chaienncs d'or
rie
]
:
On en
«
OSTE.NSOIl',
[
époque,
le
tel
afin
de
la laisser voir
que nous
le
aux
pendant
fidèles.
connaissons aujourd'hui,
ne remonte pas au-delà du
xv'' siècle.
Jusqu'à
saint-sacrement élait déposé dans une tour ou taber-
nacle placé près de l'autel... ^ L'hostie consacrée n'était point apparente.
en
Nous ne saurions
France, à exposer
réchauffer la
Jamais
foi
dire les motifs qui déterminèrent le clergé,
le
saint-sacrement;
peut-être était-ce
pour
chancelante des fidèles.
l'Église
gardienne des tradilions,
grecque,
n'ndopta cet
usage.
Il
de l'exposition du saint-sacrement dans des mons-
Romnn du
Henart, vers IQ.jOO
-
Inoe7it.dll
duc de lierry ;1UG).
•5
Voyez
'
et
est question
l'ai-licle
et suiv.,
Autiol, Dictivnnaire
Suspension, Did. du muhdiei\
1.
i
xtii''
sièelc.
aisunné de l'uichitcclure
;
voyez Taueu.nacle
1.
II.
—
IS
OVIEH
[
—
]
-
I'>B
du concile provin-
îrances, pour la première fois, dans les décisions
cial
de Cologne, tenu en 1452. Mais
point décrite, et
même
le texte
forme de ces ostensoirs n'est
la
'.
indiquerait qu'elle était arbitraire
Cependant l'inventaire du trésor de Notre-Dame de Paris, fait en
1438, signale un véritable ostensoir en forme de croix d'argent doré,
soutenue par deux anges. Tliiers - rapporte qu'il en existait un en
1494 dans
de Sainle-Menehould en Champagne
l'église paroissiale
:
une image de saint Jean-Baptiste, d'un pied et demi
un peu plus de hauteur, y compris le pied d'estal. Il a le bras gauche
un peu étendu et la main ouverte, sur laquelle il y a un livre, et sur
ce livre un petit agneau de la tête duquel sort un soleil où l'on met
«
C'est, dit-il,
la sainte Hostie,
et
comme
sa gauche,
de
s'il
main
la
disait
:
droite
il
montre ce
Ecce Agmis Dei,
etc.
qu'il tient
dans
Au bas du
pied
Ton y voit ces mots Sébille la Moque a donné ce présent
D'un côté,
vaissel lan MCCCCLXXXXIV. Priez Dieu pour elle.
de l'autre, les mêmes armes de France
il y a les armes de France
d'estal
:
>
;
parties de Bretagne. »
Le
même
auteur rapporte avoir vu
la
repré-
sentation d'un ostensoir dans une vignette d'un manuscrit de 1374,
de Marcoussis.
faisant partie de la bibliothèque des Céleslins
représentait un évêque
ostensoir
accompagné de deux
Cet
«.
acolytes,
et
portant le saint-sacrement dans une tourelle d'or percée en quatre
endroits
^
Quant aux
»
boîte centrale
au
xvi^ siècle.
OULE,
OVIER,
ou lunelle de
s.
cristal,
à nous en occuper
avoir été destinés à cet usage. Ces
à
deux
petits vases qui
vaisselets étaient
c'est-à-dire
fins,
cônes réunis à leurs sommets tronqués
(lig.
1)
un
désignent-ils pas habituellement par
'
-
'
nom
en forme de
composés de deux
et
encore ne
particulier.
«
Un
les
vais-
mangier œufs que donna, à monseigneur, monsei-
lu (luil)iis(uiiiuiue lUDiislraiiliis. "
De f exposition du snint-sacrement,
' Pigauii)! (le
la
Force parle de
I.
I,
cet osteusuir
\\.
2li(l.
daus sa Description de la Fiance,
p. 171.
*
semblent
\ Les inventaires ne
mentionnent qu'assez tard des oviers de métal,
selet d'argent à
ici.
de très-anciens oviers ou
ou du moins de
co(juetiers de terre cuite,
«
avec une
— Voyez Poterie.
m. [coquetier). On trouve
cône avec pied, ou bien
soleils,
sont d'une date postérieure
ils
Nous n'avons donc pas
m. [cruche).
s.
en forme de
ostensoirs
Fouilles
(le la
l'i)rêl
do Cuinpiègue, i)arlies lucroviugieiuH'S.
t.
I,
-
gneur d'Eslampes
"
'.
»
—
tenir les
œufs pour
[
Un engin
«
Encore ce dernier ustensile
i;^9
PAIX
à mellre et asseoir œufs
»
un récipient propre à con-
peut-il être
les présenter à table
-.
]
«
:
Un
ovier d'or, aux armes
1
^
delà Royne,
«
et
ou couvesclc une langue blanche de serpent \
Ces
devoir indiquer la présence
serpent étaient supposées
langues de
»
du poison. (Voyez Salière.)
PAIX,
s.
f.
Tablette
de bois, de métal ou d'ivoire,
munie d'une
anse ou d'un manche sur sa face postérieure, destinée à recevoir
baiser de paix que les fidèles,
Eglise,
messe.
faire
serait difficile de dire
baiser
messe. Dès
la
suivant les ti'aditions de la primitive
devaient se donner entre
11
aux
fidèles
le xni"
une
siècle,
pendant
eux
à quelle
tablette
cette
le
déposée sur
Le
de Joinville, en fournit la preuve
sacrifice
de
la
époque remonte l'usage de
habitude
églises de l'Occident et de la Palestine.
le sire
le
*:
était
fait
«
l'autel
acceptée
suivant,
pendant
dans
les
rapporté par
Tandis que
le
roy fer-
à la messe au point du jour, et
'<
moit
<'
me
"
Quand nous fumes aux chans. nous venimes pardevant un
«
mouslier, et veismes tout à ciieval un prestre qui cbantoil la messe.
'
-
(fortifiait)
dit
Inccnt.
que
Sayete,
alai
je
je l'attendisse,
du duc de Sormundie
que
il
vouloit chevaucher; et je
(13G3).
Invent, des ducs de Bourgofjne {13'^9).
3
Ibid. (1403).
*
Histoire desaint Louii, {'dû. juiM. par M. F.
Mii'licl,
p. 1S4.
si
il
fis.
petit
f
PAI.I'TrE
—
)
me
.
Le roy
«
que Dieu
«
veuve femme;
«
(la
en l'onncur du miracle
que ce moustier
esloit fait
du dyablc que
geta hors du cors de
dit
fist
—
lîU
et
il
me
il
que se
dit
vouloie, que
je
la fille à la
orroit léans
il
«
messe que le prestre avoit commcnciée et je li dis
que il me sembloit bon à fère. Quant ce vint à la pez (paix) donner, je vi que le clerc qui aidoit la messe à chanter, estoit grant,
noir, megre et hericiés, et doutai que se il portoit au roy la pez,
que espoir (peut être) c'estoit un Assacis, un mauvez homme, et
«
pourroit occirre le roy. Je alai prendre la pez au clerc et la portoi
«
au roy. Quant
«
chevaus, nous trouvâmes
(<
li
«
f|ui
«
Et je diz au légat la reson pour quoyje l'avoie
«
que javoie moult bien
«
'<
(«
dedans)
la
m'appela
et
m'apporta
;
messe
la
et dit
la
chantée et nous fumes montez sus nos
fu
le légal
au légat
pez
«
:
aus chans;
Je
me
ne voult que
et
Et
fet.
le
roy s'approcha de
et le
pleing à vous dou séneschal
povre clerc
le
fait
roy respondi
:
m'aporte.
la
;
«
»
et le légat dit
Vraiment non
Grant descort y oit d'eulz deuz et je ne demourai en pez »
(vraiment non, car pendant le débat entre eux deux, je n'étais pas
«
fist.
en paix).
Ces objets du culte étaient
étaient richement travaillés
faits
«
:
souvent de matières précieuses et
Un porte-paix
où
d'or,
il
a un angle
«
tenant un crucefix, couvert par dessus d'un cristal et garny enlour
«
de sept balaisseaux (rubis balais)
La patène recouvrant
le
vaient quelquefois de paix.
calice
On
et seze perles, iiijxx liv.
ou
à chanter dont
du ciboire
»
ser-
Une boete
«
:
couvercle sert de paix
-.
à mettre pain
»
composée d'un manche et d'un plateau
destinée à recevoir une bougie comme nos bougeoirs, ou
PALETTE,
circulaire
le
*.
trouve encore la trace de cet usage
dans l'inventaire de Gabrielle d'Estrôes
«
couvercle
le
t.
s.
f.
Spatule
d'un cuillcron propre à brûler des parfums, à faire des fumigations
ou à
offrir
des confitures aromatisées
(cotignac),
«
—
«
Une
armoyée de France
ses heures
Invent,
:
«
A
fumée
\.. ».
Perrier Bernart,
du duc de fleny
2 Aiijoiinriiui
on
patène lient lieu de
fait
la
I/j)d.
F
condognac
Dans
les
«
Une
petite
un
servi-
chapelles,
du seigneur,
gainier,
—
afin
»
qu'il
pût
lire
pour un estuy de cuir
[141G).
baiser la
pat^m aux
paix ou porte-paix.
''Invent, de Chnrtns
•
palette à
de laroyne Jeanne de Bourbon-'.
teur tenait une de ces palettes près
'
Une
«
petite palette d'ivoire à tenir chandelle... »
palette d'argent à faire
«
et
:
(l;jS9}.
tidôl.-s
au
nioinont
<le
rnlt'iMiiiii!
;
cciic
.
—
poinçonnez
('
boiilly,
«
et porter
((
délie
l'on
J
pour mettre une chan-
palette d'ivoire, garnie d'or,
tient
PELLE
[
armoiez nux armes de France, pour mettre
et
pour tenir devant
que
geoir
une
IVl
le
Roy
ses iieures
à dire
*...
Le bou-
».
devant l'évèque aujourd'hui est une dernière
tradition de ces palettes.
PATÈNE,,
s.
f.
Plateau destiné à recevoir
consacrée pendant
le
sacrifice
les
messe
de
la
de
fer,
morceaux de
et à
couvrir
le
l'hostie
calice.
(Voyez Calice, Paix.)
PELLE,
siles qui
s.
f.
{pincette, pelle
faisaient partie
cheminée. Les àtres de cheminées, pendant
fJes
Comptes ro)/nux
émaux
et
Usten-
cr r/is
étaient vastes, et les plus petits foyers de cette
'
tirtifeux).
de ce que nous appelons aujourd'hui garni-
fLi::,in
ture de
tenailles,
(voy. le Gloss. et Répert. de
bijoux du musée du Louvre)
M.
le
le
moyen
âge,
époque ne pourraient
comte do Laborde, dans Notice
\^^2
l'I.AT
des bûches longues
jclail
et
lourdes.
CCS masses de bois, des instruments
grandes tenailles de fer
Pour une
«
La figure
1
:
présente en
A une
et
la
;
nom.
deux pelles de
fer, xvi
s.
i.
»
de ces tenailles de fer forgé % dont
longueur est de 1"\10. Les deux
la
bien à
robustes,
remuer
main de
pour
fallait,
Il
aussi leur donnail-on ce
une pincette
tenaille,
sur lesquels
sohdes,
garnies de landiers (chenets) hauls,
(''laicnt
on
grandes pièces de nos habilalions. Ces cheminées
aii\ plus
fonvenir
manches
étaient garnis
d'un
cordonnet de grosse laine sur une peau, afin de donner une bonne
prise aux mains, et de ne pas
a son
manche
communiquer
rivé sur le sabot inférieur
la
chaleur.
elle porte
;
La
pelle
^
1"\25 de lon-
gueur. Quant à la pincette B, faite pour ramasser la braise ou les
menus
que 80 centimètres de longueur
tisons, elle n'a
d'un anneau pour la suspendre
'.
Elle
et est
munie
finement forgée et très-
est
souple.
dater du xiv^ siècle, et
paraissent
Ces trois objets
de cheminées de cette époque. Dans
d'ailleurs
ces ustensiles devaient être plus ouvragés
les palais
dépendaient
et châteaux,
mais nous n'en connais-
;
sons pas qui soient antérieurs au xvi° siècle. Les inventaires royaux
mentionnent des pincettes d'argent. Etait-ce des pincettes h feu
C'est ce
que nous ne pourrions affirmer.
Bien que l'ustensile de cuisine qu'on
une
lèchefrite fût
en usage,
"
Aljr souvent qucrir au four
Longue
<>
(jui (lessoubz le rost
l'cllc fault à
PLAT.
s.
m.
s.
—
f.
Estamiue.
[tirtifeux.
iiaelle
Irouuée
'>.
Vovez Assiette, Bassin.
Comptes des Instimens royaux (1365).
D'une maison à Cordes (Tarn-ct-Oaronne).
^
Même
^
Dessinée k Châtel-Censoir (Yonne).
'•
sera mise
provenance.
Kustac'lie
Ihid.
Deschamps,
le
:
<>
— Voyez Pellk.
-
•''
retour,
y avait aussi des pelles trouées (passoires)
PINCETTES,
encore aujourd'hui
:
•
«
'
nomme
y avait des pelles longues, faites
il
enlever les viandes cuites au four
Il
?
Miroir de mariage, p. 211,
•'.
»
pour
—
POÊLE
(à frire),
s.
143
—
[
l'OT
]
Cet ustensile de cuisine est de date très-an-
f.
cienne, el sa forme n'a point changé.
POMME,
pour
les
s.
f.
De
ou
cuivre
mains (voyez Chaufferette).
à refroidir, faites de
les rafraîchir.
Des pommes de
cristal
pommes
des
mains pour
les
étaient souvent placées sur la
du bras des chaires
partie antérieure
chaulïerette
y avait aussi
Il
qu'on tenait dans
et
cristal,
de
servant
d'argent,
pour que
et trônes
les
per-
sonnes assises pussent au besoin tenir leurs mains fraîches. Le musée de Cluny possède une
pomme
est d'une date très-ancienne,
de ce genre, de
de roche, qui
cristal
mérovingienne.
peut-être de l'époque
Cet usage existait dans l'antiquité.
POT,
s.
m.
Les poteries dont se servaient
{poteries).
avant la domination romaine étaient grossières par
la
les
Gaulois
matière, mais
assez bien galbées et tournées sur le tour à potier. Ces poteries se
distinguent de celles qui furent en usage après la conquête par leur
couleur noire et
de
la porosité
mal corroyée
la terre
qui datent de
connaît les belles poteries rouges, fines et luisantes,
l'époque romaine. Lorsqu'au sein d'une
On
fragile.
et
prospère sur-
civilisation
un de ces cataclysmes qui bouleversent la société, les industries
qui dégénèrent le plus complètement sont les industries communes;
vient
celles qui
perdent
le
moins leurs traditions sont
Les conséquences d'un bouleversement
furent le théâtre pendant les v" et
très-marquée dans
les classes
mains de quelques-uns,
Les
les
par
villes
et
bourgades,
derniers temps de
les
et,
si
que
siècles
vi"
les
amènent une
inégalité
enli'e les
masses, une misère profonde.
prospères et
si
industrieuses encore vers"
l'empire, se virent
la
de luxe.
celui dont les Gaules
des richesses accumulées
pour
peuplades sorties de
parmi eux, ceux
:
tel
les industries
dépouillées et saccagées
Germanie. Mais
qui surent maintenir
leur
les
conquérants,
et,
pouvoir, prétendirent
imiter le luxe de la haute société romaine. Si ces barbares n'avaient
aucune idée du bien-être dont s'entoure une
civilisation avancée, et
mangeaient dans des plats de bois, ils couvraient
leurs habits de liijoux précieux, avaient des armes garnies d'or, certains meubles d'apparat d'une grande richesse. Les industi'ies de l'orsi,
par exemple,
ils
fèvrerie, de la bijouterie,
fut
pas de
même
conservèrent donc un certain
pour ces industries, dont
nés h satisfaire aux besoins vulgaires
lluence de la misère
commune. Parmi
semble avoir perdu
les
belles
;
les
éclat. Il
n'en
produits sont desti-
elles s'effacèrent
sous
l'in-
ces industries, celle des poliei's
traditions léguées
par
l'antiiiuilé, et
.
—
[pot
14i
—
rclombe au-dessous du niveau qu'elle avait alleinl avanlla dominalion romaine. Les poteries de l'époque mérovingienne sont, comme
d'une grossièreté qui rappelle les premiers essais
et travail,
matière
des peuples les plus barbares. Les terres inégales et poreuses repa-
^
V
raisseni
;
£. iiOiU!:jMar
formes perdent toute élégance; plus de ces galbes purs,
les
plus de pâtes serrées et fines, plus de ces ornements délicatement
estampés sur
panses des vases. Le pot est lourd, gaucbe, suflisant
les
à peine aux besoins les plus grossiers.
par un peuple,
il
De
tous les ustensiles adoptés
n'en est pas qui indiquent plus clairement l'état
de la civilisation que les poteries, parce
qu'il
n'en est pas qui soient
d'un usage plus répandu, qui puissent être fabriqués à moins de
Mais
il
faut distinguer
qualité de
la
dans
les poteries la
forme
et la matière.
matière ou sa richesse n'indiquent point autant
de civilisation que
la foi-me.
Quand une
comme
pauvre comme
frais.
le
La
degré
société tout entière se con-
tente de poteries dont la valeur
matière est insignifiante, qui
trouvent place chez
cliez le
formes sont belles
le
et
riche,
mais dont
les
parfaitement appropriées au besoin, et belles
précisément parce que ces formes possèdent cet avantage, on peut
comme
considérer cette société
de
la
civilisation. L'art
cratique, et
laisse sortir
il
le
du potier
est
de tous
de ces ateliers que des objets dont
que
soit, d'ailleurs,
moindre cratère
le
plus élevé
les arls le plus rfewo-
n'atteint réellement la qualité d'art
cellentes, quelle
dans
ayant atteint l'échelon
que quand
les
il
ne
formes sont ex-
leur importance.il y a autant d'art
atliénien de terre cuite
que dans
le
vase
destiné au vainqueur des jeux Olympiques.
Dans
les sociétés
barbares ou
toiiiljécs
dans
la
hailiario par suite
de longs malheui's,
—
14o
[
POT
J
ne s'attachent plus qu'à quelques objets
les arls
exceptionnels, ou qu'à des objets dont la matière a une valeur inà la fabrication des objets vulgaires, elle est aban-
trinsèque. Quant
donnée aux mains
nom que
les plus grossièi-es, et
gniliantes.
On
même
ne saurait
la postérité
produit de ces œuvres sans
classer, tant elles
sont insi-
du potier se développer au sein des
voit l'industrie
républiques italiennes à dater du xive siècle, au sein des villes franches des Flandres, au
leurs droits municipaux, datant de
avaient conservé la plupart de
l'empire romain
dans
;
méridionales françaises qui
sein des villes
comme
provinces riches,
les
Normandie,
la
Picardie, l'Auvergne, la Bourgogne, la Guienne, qui, relativement,
la
maintenaient certaines franchises en face de
vivaient sous
peuple des
villes était plus
rité lui était
pagnes
que
de
donnée
de
Dans
oppressif.
riche,
ces
provinces, le
parce qu'une plus grande sécu-
possédait des droits
et qu'il
était, vis-à-vis
n'était,
la
un régime moins
puissance féodale et
la
;
le
peuple des cam-
dans des conditions moins dures
la féodalité,
par exemple, celui de l'Ile-de-France, de
la
Champagne,
Bretagne, du Poitou. C'est aussi dans ces provinces, jouissant
d'une
liberté
relative,
potier, s'est maintenu,
que
l'art,
essentiellement démocratique du
pendant toute
durée du moyen âge
la
qu'à nos jours, à un degré élevé, quant à
fabrication. Qui n'a vu dans certaines
forme
la
cités
et
du Midi,
et jus-
au mode de
que Nar-
telles
bonne, Carcassonne, Toulouse, Bordeaux, dans quelques
de
villes
l'Auvergne, de la Bourgogne et de la Normandie, ces jolies poteries
communes
aujourd'hui les
depuis
marchés? Ces poteries sont encore
qui abondent sur les
mêmes que
le xn'^ siècle,
celles
dont se servaient
les
populations
car aucun ustensile ne perpétue les formes avec
plus d'uniformité que les poteries, par cette raison qu'on s'en sert
chaque jour,
d'autres
ment
et
qu'on veut
remplacer
exactement semblables.
d'une armée de
Il
est facile
cent mille
six
celles
hommes;
manquent par
qui
de changer l'habilleil
est impossible
de
modifier la forme des assiettes qui chaque jour couvrent les tables
d'une
population, et les
lois,
décrets
ou
règlements qui ont, en
France surtout, porté sur tant d'objets divers, dès
de
la
monarchie, depuis
la
les
premiers temps
forme à donner aux maisons jusqu'à
celle
des vêtements ou bijoux, ne se sont jamais occupés des pots autre-
ment que pour constater leur
Après
les jolies
les sépultures
capacité.
poteries gallo-romaines, on voit apparaître, dans
du temps
terre qui semblent, par
de
l'invasion
germanique,
leur fabrication,
des vases
de
remonter au temps anté-
lieur à la conquête romaine. C'est surtout dans les provinces de l'Est
II.
—
19
—
l'oi
[
—
i'i6
peut conslaler celte décadence,
(jii'on
ou plulùL ce
retour
une
à
fabrication barbare. M. le colonel de Morlet a recueilli plusieurs de
ces poteries dans des cimetières de l'époque mérovingienne aux en-
Nous en avons trouvé de semblables jusque
dans le Soissonnais. Ces poteries sont assez mal cuites, composées
d"une terre noirâtre mal corroyée, couvertes d'ornements faits avec
virons de Strasbourg
le
'.
doigt ou un style sur la pâle encore molle
très-grossières, postérieures
la
haute Normandie, dans
au
v^
Ces poteries
1).
siècle, n'apparaissent
jamais dans
Guienne, FÂuvérgne,
Poitou, la
le
(fig.
les
provinces méridionales, ce qui ferait supposer qu'elles étaient dues
aux confédérés germains. Dans ces dernières provinces, bien que
complètement au
poterie gallo-romaine disparaisse
la
cepen-
v* siècle,
dant on reconnaît toujours, dans la pâte et dans les formes, la trace
ses produits. Mais,
d'une fabrication qui soutient
extérieures de ces vases, on
saillante, faite à la
ne
plus
voit
main ou moulée
;
sur les surfaces
trace
parfois
d'ornementation
seulement, quelques
festonnages sur les bords, obtenus sur la pâte molle par une légère
pression du doigt, des tracés en losange ou pointillés au
style,
moyen du
des lignes horizontales, des imbrications indiquées avant la cuis-
son. Sur toute l'étendue des anciennes Gaules, pendant le
poterie ornée de reliefs
moyen
âge, la
moulés ou modelés à l'ébauchoir n'apparaît
qu'au XV' siècle. Le potier n'emploie que
le
tour, parfois avec beau-
un galbe
assez beau, sous l'influence des poteries rapportées d'Orient. Quant
à remaillage de ces poteries, il est fort ancien. Nous avons des fragcoup
de délicatesse. Les formes reprennent au
ments de poteries vulgaires émaillées dès
est d'une
grande
finesse.
Nous
le xn''
xn"^ siècle
siècle, et cet
émail
citerons, entre autres exemples, des
plats qui autrefois étaient incrustés
dans
la
façade de l'hôtel de ville
de Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne), façade qui date du milieu
du
xn" siècle. Ces plats formaient des points colorés décoratifs sur les
parements
plats.
La
très- fin
-.
La planche
donne
le
Avec un
tout, et sur cet
style,
reproduction d'un de ces
la
un émail blanc jaunâtre
émail est apposée une coloration
terre est d'un jaune rougeâtre
recouvre
vert doux.
XXXH
;
avant que cette application colorée
ait été
passée au four, on a enlevé des ornements très-déliés qui laissent voir
l'engobe sous-jacent. Cette poterie est d'une grande finesse, l'émail
'
Voyez Notice sur
les cimetières
rons de Strasbourg, par M.
2
Voyez
VILLE.
le
gnulois et ffennroiiques découverts dans
le coIoiil'I
les envi-
de Morlet, ISGi.
Dictionnaire raisonné de l'architecture française, k
l'article
Hôtel de
DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS
Ustensiles. PI.
XXXI 1.
VioIIet-le-Duc, del
PLAT
M
TERRE CllTE ÉMAILLÉ
A SAINT-ANTONIN
XII' siècle
Ch. Eggimann, Éditeur.
Imp. Delattre
et C'*, Paris.
DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS
Ustensiles. PI. XXXIII.
Moitié dexecution
Viollet-le-Duc, del
ÉCHELLE
m
TERRE CUITE VERNISSÉE
A PIERREFONDS
XIV«, XV« siècles.
Cb. Eggimann, Éditeur.
Imp. Delatfre
et
C", Paris.
.
—
-
147
A
n'a qu'une épaisseur inappréciable.
cette
époque (au wi"
les relations avec l'Orienl étaient Irès-actives, et
une
supposer que ces poteries étaient
POT
[
il
imitation
]
siècle),
y a tout lieu de
de
celles
qu'on
rapportait d'outre-mer; d'autant que le caractère de l'ornementation
rappelle beaucoup les faïences anciennes de la Pei'se et de la Syrie.
n'est pas jusqu'à ces cartouches avec des linéaments
Il
qui
ressem-
blent à des lettres arabes. Cependant, la forme du vase est bien occi-
Le potier avait des exemples rapportés d'Orient,
dentale.
et
il
consi-
dérait (ainsi que cela se rencontre souvent à cette époque) les lettres
arabes
comme
ments enlevés au
carreaux pendant
le
xn" siècle. Mais
xv
lées de cette époque, et jusqu'au
tère.
il
légers et ces orne-
on décorait des vases
style sur la coloration,
abandonné en France à dater du
fût
émaux
des ornements. Avec ces
semblerait
et
des
que ce procédé
xni" siècle, car les terres émail-
ont un tout autre carac-
siècle,
Ce sont des poteries habituellement rouges ou jaunes, émaillées
au moyen d'un émail transparent, ou rouge, ou vert, ou noir verdâtre, souvent décorées de gravures qui ne sont pas recouvertes par
XXXIII, un de ces
l'émail colorant. (Voyez planche
XIV''
La pâte
'.)
est
jaune
;
un émail
du
épais, rouge, la recouvre
;
avant la cuisson cet émail a été enlevé à la pointe, de manière
et
il
siècle
plats, qui date
former des linéaments qui laissent voir
ton de la pâte.
le
rémail rouge est devenu brillant et a laissé
ment opaques. Ces poteries
les
rappellent les poteries
On
sont, d'ailleurs, très-dures et bien fabri-
modernes connues sous
le
nom
rencontre de ces terres émaillées en vert jaspé dès
xn" siècle. Le
moine Théophile
-
et,
en
effet,
comme
les inventaires
Damas
ces objets dits de
:
«
communes,
de terrines.
le
milieu du
parle des poteries émaillées d'ou-
tre-mer, fabriquées par les Grecs,
cieuses;
four,
linéaments relative-
quées. Les poteries émailllées en vert jaspé sont les plus
et
Au
très-estimées et très-pré-
mentionnent quelques-uns de
A Regnaud
Morel, pour
un
pot
de
Damas, plein de gingembre vert ^ » Valence et Avignon fabriquaient des poteries estimées pendant le moyen âge, ainsi que
Beauvais, Pontaillé \ Rouen, Scbelestadt. Beauvais fournissait prin«
cipalement des verres à boire, des godets
Beauvais
'
'-'
''
''
J
'.
Musée des
»
—
fouilles
«
Un
:
«
On
fait
des godes à
godet de terre, de Beauvais, garny d'ar-
du rlmteau de Pierrcfonds
IHversnrum nrtiuni Scheduhi
Comptes royaux, 1U6.
Près de Dijon.
Le Pioux de Liuey, Proverbes fram-ms.
RÉFRKnnER
[
—
]
148
—
Ces poteries étaicnl ômaillécs. Il est question des poteries de Beauvais dès le xii^* siècle de celles de Ponlaillé et de celles
de Schelesladt, dès le xm".
«
geiil
'.
»
;
PUISETTE, s.
muni dune anse
f.
et
Vase de bronze ou de bois, de petite dimension,
d'un ou deux goulots, servant à puiser de l'eau
:
Pour une puisette d'airain à puiser eaue, xvi s. p -. » Nous donnons
Tig. 1) une de ces puiscltes, dont la fabrication date du xv" siècle ^
.<
1
%'
/-eAfc
c T
j-aS
L'anse est munie d'un anneau pour pouvoir suspendre le vase à une
crémadlère. Celte puisette possède deux goulots ou biberons qui per-
mettent de verser
le liquide
de chaque bord;
elle est
de laiton fondu.
Les femmes portaient ces vases sur leur tête, et c'est pourquoi on
leur donnait cette forme large de la panse. Autrefois, on les plaçait
sur
le feu, et ils
servaient de cbaudrons.
i:a
m. Vase à rafraîchir. Les inventaires des xiv" et
en monlionnent quelques-uns. Ces vases sont de cuivre,
RÉFRÉDOER.
xv^ siècles
'
s.
Invent, de Charles F/ (1399).
2
Comp/es royaux (1400).
5
Musi^e
(le
Cliinv.
.
—
Cl.
pouvaient parfois contenir
principalement à Venise, et
149
—
[
On
llacons.
plusi(Mir>;
SALIÈRE
]
les fabriquait
passaient, en Occident, pour des ou-
ils
vrages de Damas, c'est-à-dire d'Orient. Les vignettes des manuscrits
montrent parfois de ces vases larges,
ou triangulaire, dans
flacons.
Une
de forme cylindrique,
plats,
lesquels sont places plusieurs
serviette recouvre le tout,
ou
bouteilles
de mieux maintenir la
alin
fraîcheur de l'eau.
ROTISSOIR,
m. Sorte de
s.
de pain qu'on mangeait avec
«
d'argent
«
Monseigneur,
et
«
deux ce.
»
blanc, à
'
.
.
ROULEAU,
gril
propre à faire rôtir
les
tranches
des épices
Ung
rotissoir
îe vin et
:
«
armoié au milieu des armes de
rostir rôties,
de l'autre costé un
(briquet), et de l'autre,
fusil
m. Chaufferette à mains (voyez cet
quait des chaufferettes à main en forme de boule,
s.
article).
On
et aussi
en façon
fabri-
de cylindre.
S^
SALIÈRE,
s.
f.
Récipient du sel de cuisine ou du sel dont on se
servait à table.
Il
y avait donc les salières «
«
née
«
vettes », petits
»,
qni étaient celles de cuisine, et
vaisseaux
que
salières «
les 7icfs, cadenas,
à pendre
»
siècle, et
faites
de lui-même. Toutes
la
table.
même
nefs,
na-
Les salières
fermées à
clef,
étaient habituellement de bois sculpté. M.
le
très-belle de ce genre, qui date
représente une tête
Ces salières sont
et
salières «
dont souvent elles faisaient partie. Les
comte de Laborde en possédait une
du xv^
les
qu'on posait sur
de table étaient habituellement couvertes
ainsi
h pendre à la chemi-
d'homme
coiffée
d'un bonnet
-.
en forme de hotte, avec couvercle s'abattant
les cuisines
de campagne en possèdent encore
qui rappellent, par leur forme très-simple, ces ustensiles primitifs.
Quant
aux
salières
xvi" siècle, elles
de
étaient
table
,
couvertes
généi-alement
jusqu'au
un des ornements du couvert; assez gran-
des et posées devant les maîtres de
la
maison, elles étaient parfois sur
roues pour pouvoir être envoyées aux divers convives. Si ces con-
'
-
Invent de Charles
le
Témérfiirc
Cette salière fait aujourd'hui partie de la CDllecliiiii du inusre de Cliinv.
[
SALIÈRE
—
]
vivos étaient
de
la
nombreux, on
mie de pains
loO
faisait
—
de petites salières découpées dans
cuits à cet effet, et
pour poser
les
tranches de
'J
A
fe
£'.c;.;'i^/:c/<f{:r.
viandes
;
on en plaçait de distance en distance sur
invonlairt'.s
monlionnent
un nombre prodigieux de
les
nappes. Les
salières
d'une
loi
grande richesse
-
!"
SALIÈKE
et qui élaient d'une importance égale à ce que nous
appelons aujourd'hui des pièces de surtout. Il ne reste guère, dans
les collections,
•
Voyez
le
'
que des salières de l'èpoijue de
Gloss. et Réperioù-e
émaux, bijoux,
etc.,
domm
par M.
du musée du Louvre.
le
com'.e
ile
hi
renaissance, qui
Laborde, (iaus
la
Notice
ile^^
[
SLAU
-
]
-
iS2
conservent encore l'apparence de pièces de table très-importantes.
Les musées et collections privées possèdent des salières antérieures
époque
à cette
On en
d'une fabrication moins ricbe.
et
une,
voit
musée de Cluny, qui date du \m° siècle et qui
La ligure 1 donne, en A, le dessus du couvercle de la
entre autres, au
est
d'étain.
sa-
grandeur d'exécution, et en R, la salière ouverte. Cet objet,
simple et fait au moyen de creux dans lesquels les plaques d'é-
lière,
fort
Sur
lit
le
:
u
cependant d'une assez
est
tain ont été coulées,
composition.
jolie
couvercle, autour du sujet qui représente l'Annonciation, on
UOSETLS ME FECH'
AVE
-\-
CHATIA
DOMIMJS TECLM.
PI.ENA,
»
Eu
dedans du couvercle, autour du Crucilix assisté du saint Jean et de la
« cum sis i> pejnsa primo de paupere pe>sa
cum
Vierge, on lit
:
:
PASCIS EUM PASCIS AMICE DELM. »
une
Ainsi, cet objet était bien
ornements
range parmi
et ligures le
de
salière
table,
du
ustensiles
les
des
et le style
du
milieu
xni^ siècle.
La
présente une des salières de table
ligure 2
parlent les inventaires
d'or, assise sur
«
:
Une
«
sallière d'agathe
du
que nous donnons
salière
dont
couvercle est
le
'.
»
et qui est
ici -,
du commencement
Le couvercle
est d'argent doré, le vaisseau d'agate.
xiv° siècle,
dont
quatre roes d'or, en manière d'un cliariol, et au
bout du moyeu de chacune roe a une perle
La
roues
sur
relevé s'appuie sur le petit chàtelet
;
une
bouton pour soulever ce couvercle. En A,
tête
de serpent
est le détail
sert
de
de l'un des
supports, grandeur d'exécution.
SEAU.
de
cles
s.
fer
m.
{seille).
Vase,
le
plus souvent de bois, garni de cer-
ou de bronze avec anse. Cet ustensile,
Un
du Rhin
et
certain
dans
le
nombre de tombes mérovingiennes
nord de
la
ces vases, que M. l'abbé Cochet
la boisson
pour
les
repas.
^
Nous n'avons aucune raison à opposer à
d'autant plus admissible, que l'usage des
Germains
de déposer des boissous
de leurs guerriers. Partout
ui'i
on
et
les
aliments dans les cercueils
a trouvés,
en Angleterre, en
Allemagne, en France, ces seaux étaient placés près de
'
-
des bords
suppose avoir été destinés à porter
qui parait
-
chez nos
France contenaient des fragments de
cette opinion,
était
en usage
fort
même très-commun
encore aujourd'hui, paraît avoir été de
ancêtres.
si
la
Invent, du duc de Bevry (1416).
A
fait partie
de
La Nonnandic
la collection
suuterrnijic,
de M. Louis Fould
\i.
:)!)!
et suiv.
;
était
en très-mauvais état.
tête
du
153
mort,
el
affectent la
forme que présente
même un
cercle supérieur de
de scie
de gravures, enveloppe
el
ŒRINGL'E
composé de douves minces de
la
])ots
la
partie supérieure
laient
la
durée du moyen âge
des mets qu'on donnait aux pauvres, n'é-
les restes
en avons vu encore qui dataient du
ornements en
més à rintéi'ieur. Quelques
à aumône d'argent.
SERINGUE,
s.
du cylindre,
£.CÛ/LUimOT^
que des seaux de bois ou de cuivre plus ou moins
l'cpoussé avec
Quelquefois
bois.
à aumône adoptés pendant toute
pour déposer
*.
bronze doré, large, décoré de dents
L
Les
figure 1
]
f.
saillie.
xiv*^
riches.
siècle, fabriqués
Nous
en laiton
Ces seaux de cuivre étaient éta-
inventaires signalent des pots ou seaux
Cet ustensile fut employé dès
engin propre à éteindre les incendies.
En
le xv' siècle,
1618, un
comme
commencement
d'incendie causé par la foudi'e fut éteint par le grand chantre de la
cathédrale
de Troyes, Pierre Dadier, qui alla quérir une seringue
de maréchal.
En
1700,
la
seringues disposées à cet
cathédrale de Troyes possédait plusieurs
effet, et
leur emploi ne put arrêter les pro-
grès du feu qui prit, pendant la nuit du 7 au 8 octobre de cette année,
à la (lèche de charpente de l'église.
'
Du
On
pratiquait de petits réservoirs
L'iuicliôro irEiivcniicu.
II.
[
SElU.NGLIi:
—
]
lo'l
—
SOUS les combles des graads monuments,
destinés
à recueillir les
m
t'Cù'AHJ
A
er
r/LS
—
spi^ingne.
Il suffit,
en
effet,
—
loo
TAr.l.KTTES
[
]
au premier moment, d'une petite quantité
d'eau pour prévenir un sinistre, et la seringue permettait d'envoyer
cette
eau sur
même
point attarpié. Cette
le
cathédrale de Troyes pos-
sède encore un de ces engins, qui date du \\f siècle
bronze
(fig.
avec manche de bois de noyer. Sur
1),
SANCTUS PETRUS,
P.,
S.
donnons en B
faite et
de
le détail
piston, garni de cuir,
est fait
la
patron de
fermeture de
la
la partie
base du cyles
Nous
postérieure, et du
cathédrale.
s.
f.
Réunion de plusieurs
Grecs
et
les
Romains
moyen d'un stylel.
sur eux des
portaient
lettrés
ou d'ar-
feuilles d'ivoire
tablettes.
Charlemagne, à ce que rapporte Eginhard, avait toujours
chevet de son
des feuilles et des
lit
main à tracer des caractères,
ajoute son historien,
de son âge et
1
lorsqu'il
commencé
en avait
le
travail,
trop tard
-.
Cet objet a clr
«
Moult se {xHirpensf" en quelle guise
"
Au
sous
«
le
pour accoutumer sa
»
temps.
Mais,
qui n'était plus
Les dames elles-
portaient avec elles des tablettes dès les xn" et
xuT
siècles.
cliaslelaiu pai-ler jiourra,
»
Kt laul que de cliu s'avisa
»
(ju'cu CCS tables elle eseriroit
»
Ce que au ehaslelaiu
'
Car
'<
Sii'e,
H
Ces tablettes-ci
»
Aueuue chose
mes ue vous
iliroit,
du dire
loisir n'averoil
^
auuil uiic
releiiés,
v trouvères.
découvert dans les coudiles.
nous eu fournir un
»
]iar
M.
Millet,
andiitecte
dioccsaiu de
di'ssiu très-exact.
Vita Karoli impo'aloris, § xxv. Grégoire de Tours parle aussi de tablettes enduites
de cire, employées par les
3
tablettes
peu dans ce
réussit
il
qu'il avait
Trij\cs. qui a l)ieu voulu
-
deux
en C. Cet ustensile est d'une conservation par-
gent enduites de cire et sur lesquelles on écrivait au
mêmes
de
fabriqué avec un soin extrême.
TABLETTES,
Les
la
Il
armes du chapitre (voy, en A) avec
lindre sont gravées les
initiales
'.
Li
ronmrms
clou
letti-és
de son temps et les personnes nobles.
Chasielmn de Coud, vers
2S:{t» et
suiv.
TABLETTES
[
—
]
lob
—
du trésor de Charles VI menlinnne
enduites de cire, renfermées dans un étui
i;inYcnlairc
d'ariïenl
,
dos lab'ellPS
et
suspendues
à la ceinture.
Le musée de
la Société
étuis avec tablettes,
archéologique de
Namur possède un de
d'une parfaite conservation.
« Cette
pièce
ce-,
pré-
c.
M. E. delMarmol \ conservée autrefois dans le trésor du
compose de
chapitre de la cathédrale de Saint-Aubain. à Namur, se
«
elles sont coutablettes d'ivoire contenant huit feuilles. Six d'entre
«
recevoir des
vertes d'une mince couche de cire rouge, destinée à
«
clause, dit
Toutes les feuilles
caractères tracés à l'aide d'une pointe ou style.
or collée au dos
sont réunies par une bande de parchemin bleu et
de
celles-ci, et qui leur sert
en quelque sorte de reliure.
cuir est destiné à les renfermer.
La première
et la
Un
étui
de
dernière feuille,
enduites de cire, mais
plus épaisses que les autres, ne sont point
'
2
Fol. 00.
Notice sur
les tnblettes d'ivoire
du musée de Nnmur, avec
planche!.
—
grand inlérèt par
«
offrent le plus
((
ornées à l'intérieur.
un jeune
homme
son cœur, que
lo7
»
les
—
deux bas-reliefs donl
L'un de ces bas-reliefs
agenouillé devant une
celle-ci,
dame
(fig.
i)
h laquelle
naturellement, s'empresse
dard. L'autre bas-relief nous montre
TABLETTE
[
un cavalier
]
elles sont
représente
il
présente
de percer d'un
et
une dame qui
WMâ
paraissent
être
dans une parfaite intimité,
puisque
jouvencel
le
menton de sa maîtresse. Celle-ci tient un petit
jeune homme un faucon. L'étui de cuir bouilli et gaufré,
caresse le
doré en partie, présente
L'un des plais de
vons
peinte et
cet
décrite
la
moralité de ces passe-temps
étui (fig. 2) trace
dans un
la
chien, le
autrefois
mondains.
scène que nous Irou-
manuscrit appartenant
autrefois
TASSF.
[
—
]
—
1^8
Monmcrqué S scène que reproduil
à M. de
à peu près, mais avec un
tour beaucoup moins moral, le cul-de-lampe de la salle du trésor de
riiùtel de Jacques Cœur à Bourges, et le roman de Tristan. Voici le
texte
accompagne
qui
« dit cornent une
la vignette
roync
et
du manuscrit
précité
de bien
«
Ci
nous
uns chevaliers s'estoient assiz souz un
arbre seur une fontaine pour parler de folles amours
<<
:
de courtoisie, parce
et se
;
prins-
virent en la
qu'ils
«
trent à parler
«
fontaine l'ombre dou rois qui les guaitoil desseur l'arbre. Se nous
et
«
ne nous gardons de penser mal et dou faire, pour l'amour de notre
Segneur qui voit toutes nos pensées, nous guarderions en nous sa
«
paiz,
«
quar pluseurs sont qui de leurs segneurs temporels guardent miex
«
la paix, qui
('
con
si
royne
la
ne
et
les voit
li
chevaliers guardèrent la paix dou rois
que par dehors, qui ne font
la paix
:
de notre
Segneur qui toutes leurs pensées voit de dens et dehors.... » L'autre côté de l'étui montre sur le plat supérieur deux chevaliers et
«
deux dames qui semblent converser, et au-dessous un saint religieux
régulier qui semble donner l'absolution à une femme agenouillée et
vêtue de l'habit monacal. Les côtés de
vus de coulants pris dans
le cuir,
l'étui (voy.
en A) sont pour-
qui représentent des têtes gri-
et
maçantes. Une ganse de soie passait par ces coulants
et
faisait
couvercle ne pouvait s'égarer en prenant les tablettes.
le
d'argent
Ces
dant
B
-
complète ce curieux ustensile, qui date du
tablettes
le
style
xiv^ siècle.
très-commun en France pen-
d'un usage
étaient
Un
que
mo3'en âge, puisqu'elles étaient
l'objet
d'une
fabrication
assez importante, et que « cens qui font tables à escrire à Paris
formaient une corporation.
La
collection
»
Sauvageot du musée du
Louvre en conserve plusieurs.
On
faisait
de ces tablettes en bois aussi bien qu'en argent, en ivoire
ou en cyprès,
et leurs
étuis étaient
richement décorés d'émaux
de ganses de soie avec pendants de perles
à escripre, en cire, esmailliées par dehors
«
TASSE,
1
s.
f.
La
tasse
riale
M.
communiquer.
trésor de V hôtel de Jacques
tables d'argent
»
I*aiil
Diii'and.
— Voyez aussi
(le
Dict de la maille).
Invent, de Charles VI (1399).
est ordinaire-
xiv si^clo).— La
(]iii.
la
Notice sur
Cœur, par M. Hiver,
vigueltc et lo
avec son obligeance ordile
bas-relief de ta
pr,'.-;iiicnt
k la cour impé-
de Bourges 'voy. dins ccUe notice Tint 'rpr.Hatiim fournie par M.
~2 Empreintoir
•i
3....
Histoires, morniifés, fables, clc (iMiimntMiccineul du
chambre du
Unes
du moyen âge, vase à boire,
texte de ce mauuscrit ont été copiés par
naire, a bien voulu nous les
«
:
et
I'.
Paris).
—
lo9
—
TliÉl-lL:!)
[
ment munie d'un couvercle, quelquefois d'une ou
deux anses,
]
et
aussi d'un biberon (goulot).
TRANCHOIRE,
de
cristal,
s.
{.[tranchouere). Ce
argent, vermeil,
coupait les viandes,
mot
s'appliquait aux plateaux,
sur lesquels l'écuyer tranchant dé-
or,
ceux aussi sur lesquels
et h
il
rangeait les tran-
ches de pain bis fabriqué exprès, destinées k recevoir
les
morceaux
de viandes bouillies ou rôties qu'on présentait aux convives. Les
tranchoires plateaux étaient souvent richement décorées de ciselures
et d'armoiries; parfois elles étaient sur
plain et doré
«
'.
>»
—
Un
«
pieds
aucun de ces objets existant dans
Cependant
sait
au
ils
étaient fort
combien sont rares
xvi" siècle.
Une tranchoire
tranchouere àpié dorez
étaient ronds, carrés ou ovales, avec rebords
vées.
«
:
'.
-.
»
à pied
Ces plateaux
Nous ne connaissons
collections publiques ou pri-
les
communs chez
les pièces d'argenterie
les
grands. Mais on
de table antérieures
Les vignettes des manuscrits représentent parfois des
écuyers tranchants se servant de tranchoires. Ce sont des plateaux,
assez semblables à nos plats, mais posés sur un pied large ou sur
Les tranchoires furent remplacées, au
trois griffes.
plats auxquels
TRÉPIED,
Tous
les
on conservait encore
le
nom
de
par des
xvi° siècle,
iilats
trancheurs.
m. Cet ustensile de cuisine n'a pas changé de forme.
inventaires de vaisselles du moven âge mentionnent des trcs.
pieds de fer composés d'un cercle ou d'un triangle posé
.sur trois
pieds
une marmite. Mais on se servait de trépieds plus
pour poser des vases chauds ou des brûle-parfums. Ces tré-
et destiné à porter
délicats
pieds étaient de petite dimension et
alin
pouvaient souvent être plies,
détenir moins de place dans les bagages. Voici
trépieds de bronze fondu
fondue avec
la
*
;
branche B. Un
chaque pied
rivet
est
C réunit
permettant de pivoter de manière que ces
chent
pied,
les
unes sur
on ouvrait
les
les autres.
trois
Quand on
branches
d'une pièce D, arrêtée par les repos
dans l'encoche G. Ainsi
'
Invent, des ducs de
'^
Comptes royaux.
^
Voyez
le
'•
R.
les trois pieds
Normandie
on
et
Musée des
les
un de ces
palette A,
les trois palettes
trois
en leur
branches se couse
servir
du
rendait fixes au
tré-
moyen
boutons P, qui entraient
ne pouvaient pivoter,
et leurs
[\'-\?>'\\
musée du Louvre, pur M.
fouilles
muni d'une
voulait
les
Glossaire et Répertoire dans Notice des
galeries du
les
et
(lig. 4)
lo (;onitc
du château de Pierrefouds.
émaux, bijoux,
etc.,
exposés dans
de Lahordc, au mot Tranchoiu.
[
TKKIMED
lôlcs
160
]
L rcccvaiciU
le
invenlaii-e
vase qu'on voulait isoler. Quelques
jiw/at
menlioniienl des
trépieds
d'argent,
destinés
prubal^lemenl à être
—
posés sur les tables dans
On
cieux.
les
les mettait parfois
—
161
VAISSELLE
[
appartements,
et à porter
]
des vases pré-
sur les autels pour recevoir les chauffe-
rettes à mains.
^^J^
VAISSELLE,
de
tous
comme
(vessilemente). Doit s'entendre
f.
de métal employés pour
les ustensiles
même
temps,
s.
pendant
la
période gallo-romaine,
France a été
gulièrement riche en vaisselle d'argent. Non-seulement
aimaient à s'entourer de ce luxe de
même
chez les simples particuliers
;
table
,
malgré
et
mais
les
De
table.
la
la
collection
il
les
tout
sin-
princes
s'introduisait
invasions des bar-
Normands, qui rançonnèrent le pays pendant
malgré les dépenses qu'occasionnèrent les croi-
bares, les incursions des
d'un siècle,
pins
sades, la France, au
selle d'argent.
xui*^
siècle, était
prodigieusement riche en vais-
Les rois publièrent à plusieurs reprises des ordon-
nances pour mettre des bornes à ce luxe,
d'immobiliser les métaux
servant
à
qui avait l'inconvénient
fabrication
la
des monnaies.
Philippe le Bel, en 129i, défend à tous ses sujets qui ne possèdent
pas six mille livres de rente tournois
«
«
d'avoir vesselemente d'or ne
d'argent pour boire ne pour mangier
ne jouit pas de ce revenu de porter
après,
la
et
»,
enjoint à quiconque
il
sienne à la Monnaie. Huit ans
une seconde ordonnance prescrit
fonte de la moitié de la
la
exemptés par la preaux orfèvres de fabri-
vaisselle de tous les particuliers qui avaient été
mière ordonnance. En 1310, défense est
faite
quer aucune pièce de vaisselle d'or ou d'argent,
et
en 1313
le
même
prince ordonne de faire porter à la Monnaie la dixième partie des
vaisselles. Charles
Bel et Philippe de
le
Valois
renouvelèrent ces
ordonnances sous diverses formes. Les mœurs étaient plus fortes que
les décrets, et
pendant
les xiv" et xv" siècles,
c'était à qui
posséderait
nombreuse vaisselle d'argent et de vermeil.
Eustache Deschamps, Jehan de Meung, tous les poètes satiriques et
la plus riche et
les
la plus
chroniqueurs des
ce luxe
xiv'=
et xv*"
siècles,
s'élèvent sans trêve contre
qui ruinait les finances puliliques. Les inventaires qui nous
restent en
si
grand nombre datant de ces temps, regorgent d'objets
d'or et d'argent destinés au service de la table. Cela ne peut surprendre,
si
l'on
suppose
meil ou d'or, qu'on
les
nombreux dons de
faisait
aux princes
vaisselle d'argent, de ver-
et
aux grands personnages
II.
—
21
VAISSELLE
[
—
]
Un
en toute occasion.
municipal
enfants,
—
seigneur entrait-il dans sa
faisait
un présent de
vassaux
donnaient de
lui
les
162
vaisselle
que
le
corps
un de ses
aux époux.
la vaisselle
chargé d'une ambassade par son suzerain,
ville,
Mariait-il
'.
Etait-il
en parlant,
qu'il recevait,
des pièces d'argenterie, quelquefois d'une valeur considérable. x\ussi,
dans
grandes maisons,
les
conservée précieusement
et était-elle
en cas d'événement grave. Chez
;
comme un
les bourgeois,
il
disponible
trésor
en
de même.
était
Il
pas une fête de famille qui ne fût l'occasion d'un don de vais-
n'était
selle
en âge,
la vaisselle s'accumulait-elle d'âge
et, les
jours de cérémonie, les plus belles pièces d'orfèvrerie
étaient exposées sur le dressoir.
V, pour ce qui regarde la vaisselle, est
de Charles
L'inventaire
d'une richesse merveilleuse.
La
comprend, parmi une
vaisselle d'argent blanc
hanaps,
bassins,
drageoirs,
quatre douzaines
coquemars,
aiguières,
de grands
cuillers,
douze douzaines de
plats,
nefs, vingt-sept llacons, cinquante et
de grands
plats,
douzaines de
six
tité
-,
vingt et
:
un bassins; quatre douzaines
petits,
quatre grands plats go-
dronnés et émaillés, dix-neuf douzaines d'écuelles
de chandeliers
etc.,
petits, vingt
douzaines d'écuelles. La vaisselle d'argent doré comprend
une
de pots,
infinité
six
;
douzaines
vingt et une salières, dix-huit cuillers, et une quan-
considérable de pots, aiguières, tasses, gobelets, coupes, etc. La
vaisselle d'or
comprend
:
trois
ensemble 238 marcs 5 onces
;
grandes nefs
une
et
un baquet porté par des
cinq bassins, deux bassins à laver
;
pesant
petite,
sirènes, vingt-
quarlorze chandeliers, deux
çons, six eslamoies émaillées, six vases, douze autres ronds
;
(la-
deux
hydres (sortes de pots), une quarte, un pot carré, un grand pot à
aumône
;
la
Dagobert,
coupe de saint Louis avec son aiguière,
deux hanaps, quarante
coupe du
la
dix-neuf gobelets,
tasses,
l'oi
douze
aiguières; huit drageoirs, trente-six grands plats pareils, douze autres
grands
une grande
plats, trente-six plats à fruit
forme de
salière en
lers. Enlin, la vaisselle d'or
;
six
douzaines d'écuelles,
nef, dix autres salières, trente cuil-
ornée de pierreries
coupe de Charlemagne ornée de saphirs, un
la
comprend
hanap sur pied,
et perles
:
trente-sept gobelets, quarante aiguières, quarante (laçons, quarante-
'
Quand
corps de
le
roi
Jean
lit
Paris une
k
ville lui offrit 1(100
donnés par Lcgraud d'Aussy
apparitioa
momentanée pendant
marcs de vaisselle d'argent.
:
— Voyez,
Histoire de fa vie privée des Français,
suivantes.
-
On
voit ]mr cela
'
.
qu'on éclairait passablement les tahL-s.
sa caplivitc,
le
à ce sujet, les détails
t.
"
III,
."'
.
p.
237 et
—
deux pois; quarante-cinq
—
163
[
]
de drageoirs, quarante-
aiilanl
salières,
VALISE
Le poids de la vaisselle d'or seule s'élevait, d'après cet inventaire, à plus de 2000 marcs. Ce trésor fut en
grande partie dilapidé pendant les malheureuses années de la détrois cuilliers et fourchettes.
mence de Charles
au
VI,
des princes, et plus particulièrement
profit
de Louis d'Orléans, assassiné rue Barbette. La vaisselle de ce frère
du
dont nous venons de donner
roi surpassa bientôt en richesse celle
un
aperçu
très-sommaire.
Mais
vaisselle
la
merveilleuse
entre
Bourgogne elle répondait à un état
de maison tel qu'il n'en existait dans aucune cour de l'Europe à cette
époque. Pendant un siècle, ces princes avaient amassé un trésor
toutes appartenait aux ducs de
;
d'une valeur énorme comm.e matière d'or et d'argent, sans qu'aucun
événement politique
les obligeât
cà
engager quelques portions de ces
richesses.
Les bourgeois, dans certaines occasions solennelles,
comme
des
noces, par exemple, louaient de la vaisselle d'argent et d'élain, ainsi
que
les tables et les
gens pour servir
Au
'.
xvi^ siècle, la
faïences italiennes et des verreries de Venise
fit
délaisser
mode
un peu
sinon pour manger, au moins
vaisselle plate chez les grands,
des
la
comme
pièces de parement montées au milieu de la table ou sur les butïets
et crédences.
Il
prix très-levé.
et verreries
que ces faïences
faut dire
Ce goût pour
les terres émaillées
étaient d'un
d'outre-monts con-
tribua beaucoup à donner aux émailleurs de Limoges et aux potiers
français l'envie d'atteindre et de dépasser
liennes, ce à quoi
VALISE,
«
«
s.
f.
ils
même
les fabrications ita-
arrivèrent.
bouge).
{varise,
«
Après
les
dits
lanciei's
mar-
choyent deux serviteurs du Thresorier, portant chascun d'eux une
» La valise était à peu près
varise derrière eux sur leur cheval
'-.
ce que nous appelons porte-manteau, et se bouclait derrière la selle
ne
y plaçait les objets précieux dont on
voulait pas se séparer. Les valises étaient de cuir et souvent recoulorsqu'on chevauchait.
On
vertes de riches étoffes.
Dans le conte du Court mantel, un jeune
cour du roi Ai'tus, monté sur un cheval qui
« de fin velours cramoisi toute à bandes ».
gentilhomme arrive à la
portait une grosse valise
Le cavalier prend sa valise sous
la salle, et se présente
fée.... le
1
''
Voyez
devant
le
gentilhomme délace sa
le
Ménagier dr Paris,
C/ieirnichce de l'asne.
ch:\]].
le bras,
roi.
Il
le
s'agit
du don d'un manteau
valise....
des noces.
perron, entre dans
monte
Il
y avait aussi des valises
[
VERFŒRIE
en forme de
nom de
—
]
coffrets recouverts
—
de peau, auxquelles on
donnait
le
bouges.
VERRERIE,
s.
entreprises sous
Roucy,
164
il
f.
la
Vases de verre. Dans
surveillance de M. Tabbé Cochet
de l'époque mérovingienne,
*
et
fouilles
de M. de
nombre de vases de verre
trouvé un assez grand
a été
nombreuses
les
parmi ceux-ci des gobelets ou vases
et
à boire, sans pied, qui obligeaient dès lors le buveur à vider
diatement son verre lorsqu'on
le remplissait.
boire, de verre, se retrouvent d'ailleurs dans
de localités, en France, sur les bords de
la
immé-
Ces sortes de vases à
un assez grand nombre
Meuse, en Angleterre
et
1
"Ty
'-^
jusqu'en Danemark, ce qui indique leur origine franque. La figure
présente deux de ces vases ornés de stries en
spirales
et parfois
d'orbes en émail blanc. Si donc les Gallo-Romains fabriquaient
v
vases de verre, leurs conquérants du
et s'en servaient
Il
est évident
des
en possédaient aussi
depuis longtemps.
que
les
Gaulois
comme
nation romaine, fabriquaient des
beaucoup de
siècle
1
colliers,
les
Germains, avant
la
domi-
objets de verre, puisqu'on trouve
de bracelets,
et
de menus débris en pâte de
verre colorées dans les sépultures antérieures à la conquête romaine.
Les
verreries
byzantines
considérées
étaient
comme
très-pré-
du moyen âge, en Occident 2, et le
moine Théophile connaissait dès le xn" siècle les procédés employés
cieuses dès les premiers siècles
'
Entre autres localités, à Eavermeu (voy.
la
Normandie souterraine,
p. 327)
cl à
Cijiiipicgnc.
-Voyez, h ce
t.
IV, p.
u38.
su'^Gi,
l'Histoire des arts
industr. au
moyen
âge, par M. J.
Labartc,
—
par
les verriers grecs
que
les
'.
Il
tlil -,
16o
—
[
VEHREItlE
]
à propos des pâles de verre colorées,
Français sont très-habiles à fabriquer des vases avec ces verres
;
%
et,
en
eîTel,
parmi
les
débris recueillis dans les fouilles, on trouve
souvent des fragments de ces vases de verre de couleur. Le moine
1
Diversarum artium Schedu'a,
•2
Cap.
XII.
lib.
II,
cap. x cl suiv.
[
\i:i!iti;iiiK
—
1
TlK'opliile s'élend
pour
encore sur
lixer l'or sur le verre
166
—
procédés employés par les Grecs
les
au moyen d'un fondant, ou entre deux
verres, et ces procédés étaient pratiqués en Occident de
Nous avons vu dans quelques
M.
des plaques de verre bleu ou pourpre, ornées
verrier,
ColTetier,
entre les mains de
et
collections,
son temps.
de figures d'or retouchées au style avant
la
pose de l'émail
fixant,
d'un charmant travail, du xn" siècle; et bien que ces ouvrages fussent
souvent de fabrication occidentale, on les mentionnait dans les inventaires sous
tapis
le
nom
de verres de Damas,
sarrasinois des
dans quelques
villes
tissus
de
même
qu'on appelait
de laine fabriqués à Arras, à Paris
du Nord.
11
ne faut donc pas prendre à
et
la lettre
ces qualifications, et croire que ces verres venaient tous d'Orient ou
même
les
de Venise. Les artistes des
xn'' et xin' siècles,
qui surent faire
beaux vitraux que nous connaissons, pouvaient exceller dans
fabrication
des verreries, et
si
ne
l'on
trouve
aujourd'hui
la
qu'un
nombre de ces verreries du moyen âge antérieures au
xvi^ siècle, tandis que nos musées en possèdent un si grand nombre
qui datent de l'antiquité, c'est que les Grecs et les Romains plaçaient
très-petit
ces vases dans les tombeaux, et que cet usage n'existait plus chez nos
a'ieux à dater
des premiers siècles de l'ère chrétienne. Venise établit
des fabriques de verreries à l'instar des Orientaux dès
et
celte industrie,
jusqu'à
la fin
du
qui jouissait
xvi'=
siècle
;
de
mais
privilèges
elle
le xi^
étendus,
avait pris en
siècle,
prospéra
France,
ainsi
qu'en témoigne Théophile, une importance assez considérable,
pour l'usage ordinaire, on se servait de verres à boire, de
de fiacons, de hanaps habilement soufflés
figure 2 présente
les verres
trois
formes assez
de table pendant
les xiv" et
et travaillés
fréquemment
xv
siècles.
et,
fioles,
au four. La
adoptées pour
TIIOISIÈME PARTIE
ORFÈVRERIE
TROISIÈME PARTIE
OIIFÉVUERIE
TRAVAIL DES MÉTAUX PRÉCIEUX.
Les Gaulois, au
César conquit leurs provinces, travaillaient les métaux
l'aigent et le cuivre, avec assez d'adresse,
l'on
si
:
moment où
fer, l'or,
le
examine
les objets
procédé, en ce qui concerne les
qui datent de cette époijue. Leur
métaux précieux, le cuivre, l'argent et l'or, consistait à couler
des lingots dans des moules de terre cuite et à les battre de manière
à leur donner la forme convenable. Nous avons eu entre les mains
une assez grande quantité de ces objets non achevés, qui montrent
trois
du temps
comment, avec
métal,
à
et
chauffages successifs, lorsque le
des
force d'être battu, était écroui, l'ouvrier arrivait à
donner
à un lingot brut la forme d'une épingle, d'une libule, d'une agrafe,
d'une plaque. La
industrie
;
or,
domination
quand
les
tour le territoire gaulois,
romaine ne
que développer
germaniques
ti'ibus
elles
fit
trouvèrent
une
envahirent
cette
leur
à
fabrication métal-
lurgique très-perfectionnée. Est-ce à dire que ces nouveaux venus
n'apportèrent avec
nouvelle ? Nous ne
qu'on ne
fait
eux
le
aucun élément de fabrication, nulle
pensons pas,
comme
forme, soit
gallo-romains de
tère
qu'il
Un
fait certain,
c'est
que
les bijoux
mérovingiens, trouvés dans les tombeaux des chefs francs
s'établirent les premiers
soit
nous sommes disposé à croire
pas généralement une part assez large à l'inlluence de
ces invasions indo-européennes.
dits
et
forme"
la fin
sur le
comme
sol
gaulois, n'ont
travail,
de l'empire.
On
(pii
aucun rapport,
avec les bijoux romains ou
a voulu trouver dans le carac-
que possèdent ces objets une influence byzantine mais, outre
est difticile d'expliquer comment les arts de Byzance auraient
;
II.
—
-i-i
(lIlIKVUKItlE
—
1
—
no
pu exercer une iullucnce sur des peuplades venues des bords de la
Baltique, il est quanlilé de ces objets usuels portés par les cbefs de
ces tribus des
Bnrgondes
des Franks, qui
et
même comme
n'ont,
fabrication, aucune relation avec les analogues façonnés à Byzance.
Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, les grandes agrafes de fer da-
niasquiné d'argent qu'on trouve
des cbefs des conquérants de
comme
matière, ni
la
fi-équemment
si
Gaule ne sont,
comme procédé
dans
forme, ni
de fabrication, des copies ou des
réminiscences lointaines de ce qu'on fabriquait
Si,
comme
ni
lombes
les
alors
Byzance.
à
entre ces objets de provenances différentes, on trouve
rapports dans les compositions
des
certains
exemple, nous
entrelacs, par
commune émanée
croyons que ces rapports sont dus à une origine
de l'extrême Orient. Mais nous sortirions de notre cadre,
entamions sur ce
sujet,
Nous
nous ouvrons notre
livre,
prendrons l'orfèvrerie
à
c'est-à-dire
byzantine
elle-même
a
des
fait
moment où
au
l'époque
Alors, évidemment, l'inlluence byzantine se
induence dite
carlovingienne.
sentir
sources
;
compte des
cette
une
troi-
conséquence des rapports de l'Occident septen-
la
avec les Maures d'Espagne
trional
mais
très-diverses.
L'une est gréco-romaine, l'autre est orientale syriaque;
sième peut être
nous
très-grand intérêt, une dis-
d'ailleurs d'un
cussion approfondie.
si
;
puis
il
est nécessaire
de tenir
traditions gallo-romaines et des importations indo-ger-
maniques.
Il
en
sortis
est
de cela
comme
des couleurs
de sources diverses, se réunissent,
lange sans caractère bien tranché, un
:
quand
le résultat
tant d'éléments,
produit un mé-
ton gris, qu'on veuille bien
nous passer l'expression. L'orfèvrerie carlovingienne lient de tous ces
indécise par sa forme, par ses procédés de fabrication,
éléments
:
chacun y trouve ce qu'il y veut voir, suivant la thèse qu'il prétend
soutenir. Métal étampé, conformément aux prati(|ues des orfèvres
byzantins
péennes
;
;
verres cloisonnés, conformément aux méthodes indo-europierreries embâtées, suivant les procédés
parties fondues et
ciselées, filigranes
gallo-romains;
soudés, damasquinures, rap-
pelant la fabrication orientale, etc. Dans l'orfèvrerie d'or carlovin-
gienne, on trouve l'application de tous ces éléments, mais rarement
la précision,
la
pureté de l'exécution.
pratiques, matériels, faisaient défaut.
style,
semblent inhérents
qu'ils s'elTacent si les
Il
est évident
Pourquoi
que
faut-il
les
moyens
l'art,
le
à celte imperfection dans l'exécution,
et
moyens
(luc
piati(iues de la fabrication
un degré très-élevé de perfection ?
Il semble que le sentiment de
l'art
s'aiguise en
alleignenl
raison de
la
pé-
—
des ressources demandées
niirie
—
171
()l!l-l';VlîF.I!IE
[
aux connaissances
pratiqnes qui
dérivent de la mécanique, de la chimie, des sciences, en un
mol.
Nous ne prétendons pas dire que ce soit là une loi immuable et qu'il
n'arrivera pas un temps où, à des connaissances très-avancées dans
les sciences physiques, on ne puisse réunir un sentiment très-juste
de Fart; mais ce temps est encore à venir. Et, pour ne
que de Torfévrerie, il est une loi dictée par la raison, de
et trôs-élevé
parler
ici
laquelle
il
paraîtrait qu'on ne doit jamais s'écarter, et qui était obser-
vée, en elïet, dans l'antiquité aussi bien que pendant le
qui
loi
commande de ne donner aux
de
manière
la
la
métaux employés
mence
à la
plus naturelle de les mettre en œuvre. L'orfè-
soumet exactement à cette loi, et ne commettre en oubli que du jour où les perfectionnements
du moyen âge
vrerie
âge,
objets fabriqués par cette in-
dustrie que des formes dérivées des propi'iétés des
et
moyen
se
matériels de la fabrication se développent
plus étendues en physique, en chimie
ou
des connaissances
avec
en mécanique. Déjà, au
xv" siècle, on voit poindre le désir d'employer
principalement
ces
ressources nouvelles fournies par la science issue d'une longue expérience, à fausser les principes qui doivent être observés dans l'or
On prétend reproduire
févrerie.
appartiennent à l'architecture
or,
des formes qui
du métal
orfèvres s'ingénient à simuler en
les
argent ou cuivre, des édifices avec leurs contre-forts, leurs arcs,
leurs fenêtres,
les
;
à l'aide
clochetons, corniches, etc.
moyens perfectionnés dont
pai" la
nature de
en plus;
et,
faire
tient
de
lieu
disposent déjà dans
matière mise en œuvre,
ils
le
tendre
faire
sens indiqué
s'en écartent de plus
depuis lors, on n'est pas reniré dans
la
vraie
voie.
une matière impérieuse, ce sont les métaux. Il
que deux manières de les employer. La première consiste à les
on obentrer en fusion et à les couler dans un moule creux
ainsi un objet concret, résistant, auquel on peut donner des
Cependant,
n'est
la
ils
Au
est
s'il
;
formes très-variées, en évitant, autant que
trop vives, les angles et les
membres
faire se peut, les arêtes
rectilignes, qui ne viennent pas
bien à la fonte. Mais ce procédé donne des objets d'un poids relati-
vement considérable, et ne peut guère convenir qu'exceptionnellement, si Ton met en œuvre des métaux d"un piix très-élevè.Le second
procédé consiste à laminer les métaux par le martelage, et à les
repousser, en raison de leur propriété malléable, jusqu'à
leur ait donné le
parfois
objet
il
;
employés
mais
le
ce qu'on
modelé convenable. Les deux procédés peuvent
simultanément
dans
la
fabrication
d'un
être
même
métal repoussé n'ayant jamais l'aspect du métal fondu,
est diflicile d'obtenir
un
résultat
complètement
satisfaisant par ce
f
OMKÉVREIUK
—
1
—
17fî
mélange des deux modes. Les parlies fondues peuvent
être réunies
moyen de la soudure, par des rivets, des assemblages. Les
orfèvres du moyen âge ont été très-discrels dans l'emploi de ces
par
le
expédients,
jet.
Mais
objets
la
autant
et,
que
d'un
possible, leurs fontes sont faites
soudure est particulièrement propre à
composés de pièces martelées,
la confection
des
étirées, repoussées, et ont-ils
porté très-loin cette industrie, qui exige une grande habileté et une
expérience consommée.
minces
et délicates
même
En
effet, lorsqu'il s'agit
de métal,
la
de souder des pièces
chaleur moditie la forme de ces pièces
du moyen âge
ne possédaient pas les moyens qui nous sont connus aujourd'hui.
Pour fondre, ils n'avaient que le charbon et des soufllets qui remplaçaient nos chalumeaux perfectionnés. Celle pauvreté de moyens
peut
et
n'était
orfèvres
fondre. D'ailleurs, ces
les
pas un obstacle pour eux, puisque nous voyons une grande
quantité de pièces d'orfèvrerie des xn° et
rieures à cette époque, très-adroitement
xnf
siècles, et
réunies par
même
le
anté-
moyen de
soudure. Le métal fondu pouvait être retouché par la ciselure ou
la
au burin
aussi ces artisans employaient-ils ces procédés qui, entre
:
des mains habiles, enlèvent à la fonte l'aspect mort et froid qu'elle
conserve habituellement. Quant aux pièces martelées, elles étaient
également retouchées au burin, gravées,
de
la vivacité et
procédés
si
repoussé acquérait ainsi
et le
quelque chose de précieux.
Il
que ces
est évident
simples et qui demandent un outillage
si
peu imporlanl,
prenaient leur valeur de l'adresse et du talent de l'ouvrier qui les
Thomme, qu'aucun moyen mécanique ne
employait. La main de
surpasse, se sentait partout sur ces pièces d'orfèvrerie
les
;
mais, quand
procédés matériels ont élè très-développés, leur exactitude, leur
précision
même,
inintelligence, ont
leur
attrait qui s'attache à tout ce
ne doit pas être surpris
fèvrerie
comme dans
si
que
la
l'on a tant
remplacé peu à peu
cet
main humaine façonne. Aussi on
de peine aujourd'hui, dans
l'or-
d'autres branches de l'industrie, à obtenir des
charme des choses anciennes. Le voisinage du
moyen mécanique a déshabitué la main de l'ouvrier de ce travail
objets qui aient le
intelligent et personnel, et ses
sèche et froide de
Il
la
elïorts
tendent à imiter
la
régiilarilé
machine.
ne faut donc pas, dans l'orfèvrerie du moyen âge, non plus que
dans celle de l'antiquité, chercher
matique de notre fabrication moderne, on ne
en revanche, on
y
mathé-
la rectitude et l'uniformité
l'y
trouverait pas
trouve l'emploi judicieux et vrai de
parce qu'on ne possédait que des moyens bornés qui
taient pas de s'affranchir des conditions
;
mais,
la
matière,
ne
permet-
imposées par celte matière
:
—
comme
173
—
ORFEVRERIE
conséquence, des formes en rapport avec
style et le sentiment
d'art
le
métal; puis
1
le
que ces artisans du moyen âge mettaient
dans tout ce
qu'ils produisaient,
ustensile de
ménage.
Les Gaulois savaient fondre
depuis
l'or
le
monument jus(iu'à l'humble
sans
l'interposition
apparente
d'un autre métal. Ces procédés étaient, d'ailleurs, connus de toute an-
—
nill'LVREUIE
ainsi qiio
li(|iii[é.
174
prouvent, cL les beaux bijoux liiodiens trouvés
le
par M. Salzmann dans les fouilles de Camiros
jets égyptiens
-.
*,
et
bon nombre d'ob-
Les couronnes du trésor de Guarrazar (vn"
siècle)
*
présentent un travail composé de plaques d'or battu, avec bâtes et
filets
granulés soudés, de cliaînes également
soudés à
l'or.
formées
de
fils
d'or
Sous Cbarlemagne, ces procédés n'étaient pas encore
de ce temps sont soudés
altérés, et les objets d'or
à for. Il existait,
avant '1792, dans l'abbaye de Saint-Denis, un retable d'or donné à
l'église
par l'empereur Cliarles
Chauve
le
lemagne. Ce retable, connu sous
le
appartenu à Cbar-
et ayant
nom
d'écran (écrin) de Cliarle-
inagne, se composait d'une suite d'arcatures superposées, à jour, en
or.
avec pierreries embàtées sur
le dessin d'après la
Nous en donnons
face.
la
1)
'\
gravure de Félibien
Cette pièce d'oifévrerie reposait sur un
coffret allongé, garni
(fig.
reliquaire
forme de
en
glaces, qui laissaient voir des ossements
de
de saints. Elle passait pour avoir orné l'oratoire de Cbarlemagne
l
".
X.
A
.^^-
C
De
ce magnifique écrin, qui ne pesait pas moins de dix-neuf marcs
d'or,
che
il
ne nous reste que
XXXIV
pièce
la
A du sommet
•"',
dont notre plan-
reproduit l'aspect, grandeur d'exécution. Cet échantillon
donne cependant une idée de la fabrication de Tensemble. Au rentre
est une aigue-marine
intaillée, rei)résenlant Julia. fille
de Titus;
1
Musée
^
Mus6e du Caire,
"
Musie de Cluny (voy.
(lu
l.ouvrc.
foniu'
iiiir
la
M.
Marii'ltc.
Notice de M.
F.
(K^
Lasteyric sur les eouronnes de Guar-
razar, 18G0}.
'*
»
i"'
Hïst
(le
l'o/j/j.
fie
Saint-Denis.
\oyc7.Vnisi. des arts industriels au
Cabinet des anIiiiMcs.
lîililiolh.
imiii'r.
moyen
rfj'e,
par M.
.1.
I.abarlo,
t.
II.
ji.
165.
DICTIONNAIRE RAISONNE DU MOBILIER.
Orfèvrerie.
Viollfl-le-l)uc,
1>]
(iel.
A(l.
\xxiv
l.l'TIl',
lilh.
DE L'ÉCRIX DE CII\I{LEMAG.\E
Ve A. MOREL &
C'e, éditeurs.
i;hroniu-T;p
(i.
Fischliacli
,
a Slraslmiirg.
—
car
u'élait
il
pas
—
ITo
oufévheiul:
[
ou des ca-
alors de voir des pieires gravées
rare,
]
mées antiques enchâssés dans les joyaux les plus précieux, et bon
nombre de ces piei'res qui font partie de la collection du cabinet des
antiques proviennent de châsses et bijoux du moyen âge. Autour
de cette aigue-marine, neuf beaux saphirs sont
dont
d'or,
sertis
donne en A, au double,
la ligure ^
dans des bâtes
moyen de
sont soudées au cercle qui entoure la tête au
Ces
le prolll.
bâtes
petites boules
d'or; les sept saphirs supérieurs sont terminés par de grosses perles
d'un bel orient, enfilées dans des broches
culots,
dont nous donnons en B
broches de ces perles est
le
détail
reposant sur des
et
d'of-
au double. La rivure des
deux bâtes des saphirs inférieurs sont soudées deux
deux douilles. Cette
traient dans
même, ne manque pas de
les bâtes
'.
Aux
tiges (jui
en-
Taide d'une petite rosace C
faite à
ornementation, par sa simplicité
exécutée avec soin
style, elle est, d'ailleurs,
sont bien faites, sertissent les pierres et sont
de Técrin
soudées. Les parties inférieures
composées comme
Mais,
supposer que
les
si
délicatement
l'on se
grand nombre, accompagnaient
reporte à d'autres monuments, on peut
chatons principaux étaient montés d'après une mé-
thode fréquemment employée dans
les pièces d'orfèvrerie
mérovingienne
méthode
à
et carlovingienne,
qui
les bûtes,
couverture de l'évangéliaire
M. Labarte considère
tine
-,
de
comme
appartenant à
à
du fond, mais
la
byzan-
fabrication
nous voyons que certaines pierres sont montées
chatons avait déjà été employée, avec
Irès-grossiers,
il
est vrai,
par
les
la
Saint-Emmeran, que
que
ainsi
l'indique la figure 3. Mais on observera que cette façon de
les
l'ivcr
nous examinons
si
de
l'abbaye
de l'époque
consistait
même
non point à la plaque
des supports plus ou moins l'iches. En effet,
ou à souder
ou
étaient,
fig. 1)
ou formées de chatons embàlés sur des
celle-ci,
plaques d'or battu. Des perles, en
les pierres.
(voy.
;
monter
moyens d'exécution
des
conquérants barbares
'
;
or,
en ce
qui concerne la couverture de l'évangéliaire de Saint-Emmeran, en
admettant que
les ivoires soient
un
voir dans la partie d'orfèvrerie, et
pierres,
travail byzantin,
notamment dans
nous ne pouvons
la
un ouvrage gréco-romain. Ces montures sont chargées
nements qui appartiennent, suivant notre sentiment, au
tal
'
2
rhénan du
x" siècle.
Ce dessin
est,
Bililiolli.
royale
avoir
éli'^
(toiniiic
donnée par
Les bâtes qui maintiennent
lous reu\ de
de Miiuieh.
l'ahiié
('.idte
Piamnold,
<'eUi' ligure, ;ui
couverture
(jui
alors
doiil)!,'
chile
de
Vovez, dans
la
les
style
d'or-
occiden-
pierres dans
de l'exécuUou.
'.)7")
euvirou, et passe
pour
gouvernail l'ahliaye de Sainl-I^linmerau
de Ralisbonue.
•'
monture des
partie (L'S vrU^iuen's. l'ai'lich' Ahuafio (lig.
1].
OUFÉVRERIE
176
]
l'orfèvrerie byzantine sont
zonèes de
liabiluellement unies, parfois seulement
granulés, mais ne présentent point d'ajours
filets
'.
Pendant Tépoque carlovingienne, on rapportait de Byzance beaucoup de ces plaques d'ivoire, Tart de la sculpture sur cette matière
étant fort répandu dans la capitale de l'empire d'Orient; ces
soit
en cof-
en couvertures d'évangéliaires. Ainsi, par exemple,
la cou-
plaques étaient montées en Occident,
frets, soit
soit
en diptyques,
verture du livre de prières de Charles le Chauve (842 à 869)
possède une
tirés
si
qui
belle plaque d'ivoire au centre, représentant des sujets
du psaume LVI de David,
tlorô
-,
est
entourée d'une bordure d'argent
d'un travail grossier, qui certainement
appartient à la fabri-
cation occidentale. Faisant écrire ces livres en latin par des copistes
occidentaux,
'
Voyez
iioiiiciil
M.
la
de
F-abi'.rlo,
-
il
était naturel
qu'on
les
fît
relier
par des artisans occi-
couverture de l'iîvangéliaire de la cathédrale de Monza, qui est bien certai-
fabrication
byzantine.
Hist, de^ arts industr.
liibliolh. inipiT.
Celte
couverture est reproduite
au moyen ûge
(pi.
XXXIili.
dins l'ouvrage
de
—
177
—
[
OHFÉVUEKIE
I
dentaux. Les montures des pierres qui décorent les plats de Tévengéliaire de
Saint-Emmeran
3
(fig.
')
sont relevées sur des cloisons
d'or très-délicatement travaillées (voy. en A), ou sur des supports
isolés (voy. en B).
Les pierres sont maintenues par de nombreuses
en forme de
griffes
feuilles
aiguës,
et
non par des bâtes
unies.
Seules, les perles sont serties par les extrémités rabattues de petits
Ce procédé de monture des pierres nous paraît être occidental et rhénan
on ne le voit guère employé dans l'orfèvrerie
française, plus sobre dans ses moyens d'exécution. M. Labarte a
cylindres.
;
donné l'ensemble de
Histoiri'
des
arts
la
composition de cette couverture dans son
industriels. L'industrie
de l'orfèvrerie,
pratiquée
avec une supériorité incontestable à Constantinople, reçut en 1204
ne se releva jamais. Les croisés, comme
on sait, s'emparèrent, cette année 1204, de la capitale de l'empire
d'Orient et la mirent à sac. Mais, bien avant cette époque, en Occident, la fabrication de l'orfèvrerie avait atteint un degré de perfection
un coup funeste dont
elle
Dans l'ouvrage que nous
qui ne le cédait pas à l'industrie orientale.
venons de
citer,
M. Labarte prétend que
«
le
pillage de
répandu en Europe un assez grand nombre de châsses
1204 avait
et
de
reli-
quaires byzantins d'une admirable exécution, qui fournirent d'utiles
leçons aux artistes d'Occident
d'accord avec cette opinion
;
ne sont pas entièrement
fabrication byzantine fournit évidem-
».
la
Les
faits
ment des modèles à nos artisans occidentaux pendant tout le cours
du xn' siècle, c'est-à-dire depuis l'époque des premières croisades
jusqu'à la
fin
du xn"
siècle.
Non-seulement on exporta d'Orient, pen-
dant cette période, un grand nombre d'objets façonnés à Conslantinople et dans la Syrie septentrionale, fort industrieuse alors
aussi
beaucoup d'artisans occidentaux
nouvellement conquises
lorsqu'ils
et
;
mais
s'établirent dans les contrées
rapportèrent des méthodes de fabrication
rentrèrent chez eux.
Mais
c'est
précisément à dater des
premières années du xni" siècle que l'industrie de l'orfèvrerie aban-
pour adopter des formes et des procédés qui appartiennent en propiv, à l'Occident. Le pillage de Constantinople eut donc le résultat de tout pillage, il ne produisit que
donne
des
les traditions byzantines
ruines
et
ne profita pas aux coniiuérants.
d'ailleurs plus guère besoin de leçons en ce qui
cation de l'orfèvrerie; car alors, en Occident,
atteint
'
une rare perfection. Les
Notre gravure domie eelte mouture
villes
Ceux-ci n'avaient
concerne
la fabri-
cette fabrication
avait
rhénanes, Metz, Arras, Rouen,
graudie de moitié
eu sus,
allu
de rendre
ligencc du travail iilus facile.
II.
—
2:i
l'iulcl-
OHFÉVKEltŒ
[
—
)
Bourges, Amiens, Troyes,
daient dès la
lin
du \n°
Puy en
le
Ve'ay, Paris, Limoges, possé-
d'excellents ateliers d'orfèvrerie. Les
siècle
de Reims, de Saint-Denis
d'Aix-la-CIiapellc,
trésors
—
178
i,
possédaient
possèdent encore en partie des objets de fajjrication occidentale
et
(|ui
de cette époque
datent
Rémi,
sont d'une grande beauté.
qui
et
de
calice d'or de
saint
dans
de l'abbaye de Saint-Denis,
le trésor
qui,
remis au cabinet des médailles de
déposé dans
est aujourd'liui
les plus
complets
vrerie du milieu
du \n°
siècle.
suivant notre opinion, car
de Byzance,
cation
émaux,
de 143 millimètres et
figure 4 en
donne
passé
était
puis qui, en 1796,
Bibliolbèque nationale,
et les
il
est
une œuvre
occiden-
n'a pas de rapports avec la fabristyle
d'ornements,
comme
soit
de procédés matériels. Sa hauteur est
compose de
cratère, qui se
lobes unis, entourés de bordures et d'une zone de filigranes,
En
triangles.
fond.
En
embàtées, plaques d'émaux
les
en
d.
ornements de
les
E,
a.
En
b sont
La section de
filigranes, les pierres et perles
la
les
et
filets
filets
;
enc, le
tracées,
champ
au double,
bague, sous la coupe, est donnée en VCR,
un
détail
un morceau du pied dont
granes, les
dans
soudés des champs qui enfer-
émaux. Les bàles des pierres sont
grandeur d'exécution,
En
translucides
six
avec
au double, de l'ornementation A. Les
C, est la section,
qui sertit
La
B, est un détail, au double, du filigrane soudé sur le
granulés sont figurés en
ment
-.
les détails principaux.
En A, Tornementation externe du
pierres et perles
qui
l'orfè-
largeur du cratère de 13 centimètres
la
fut
et
mieux fabriqués de
Ce calice
comme
soit
comme emploi
soit
la
do Reims,
trésor de la cathédrale de Reims, est
le
un des exemples
tale,
l'église
Le
granulés, les
de cette bague est reproduit en D.
la pince est profilée
folioles et
oreilles,
en G. Les
les
fili-
champs, sont
solidement soudés au fond du vase, lequel est d'or battu. Le cratère
est vissé
dans
bague
la
(voy. en V), et cette
bague
est rivée sur le
pied (voy. en R).
B explique comment sont faits les ornements de
comment chaque tigelle se termine par une boule qui,
Notre figure en
filigranes, et
par son épaisseur, a
rabattues sur les
facilité
le
pierres avec
travail
de soudure. Les bâtes sont
beaucoup de soin
;
les
émaux
cloi-
sonnés, translucides, verts, rouges, bleu foncé et blancs, sont d'une
1
Quelques pièces du trésor de Saint-Denis, qui
d'ortV'vrerie d"or
auliiines
2
île
la
du
xii''
siècle,
se
était particulièrement riche
voient encore an
Louvr.;
cl
dans
le
eu objets
cabinet des
Bibliothèque impériale.
Voyez, dans
la partie
des Ustensiles, l'casemble de ce calice a
l'article
Calice.
ORFEVRERIE
179
Cï"
exécution parfaite
1
Voyi'z plauclie
\L.
i.
</i^i<'{^
Le irocédé de fabrication de ces pièces consiste
[
ORFEVRERIE
donc en un
—
]
travail
180
—
de chaudronnerie d'or
le
:
pied étant façonnés au repoussé séparément.
de vis fondu, a été soudée à
la
i)ag'ue,
pièces ont été polies au tour. Alors
cratère, la
Une
bague
et le
douille, avec pas
puis une vis au cratère. Ces
ont été soudés les champs qui
entourent les liligranes, les émaux et les bâtes des pierres et perles,
puis les
lilets
granulés, puis enfin les filigranes granulés.
Ce mode de fabrication, avec quelques dilTérences dans l'exécution,
est appliqué, pendant le xn« siècle et le commencement du xnr, à
£:caiLLnu.MOT.
Torfévrerie
châsse
de cuivre,
d'Aix-la-Chapelle,
cette industrie.
ployés.
et
Le fond
plusieurs châsses,
fournissent
Le fragment,
figure 5
notamment
de très-beaux
',
la
grande
exemples
indique les procédés
est hachié, c'est-à-dire gravé
de
em-
de lignes fines se coupant
à angle droit. Sur ce fond ont été rapportés les filigranes, non point
soudés, mais rivés sur ce fond.
On
remarrpiera que ces enroulements
sont assez forts pour avoir pu être entièrement soudés entre eux.
Les
1
tigelles
des folioles sont également soudées dans les jonctions
("iraiidour (roxôculion.
—
—
181
ORFÈVRERIE
r
]
enroulements. Tonle celte partie de fornemenl se tenait donc
(les
(relle-inême, avant son application sur le fond ani|uel de petits rivets
l'attachent
;
de
sorte
telle
qu'elle
forme un
s'approcliant plus ou moins
du fond
et
d'ombres
l'etTet
plus piquant.
de lumière de
et
le
produisant ainsi des jeux
pierres sont également l'ivées sur ce fond, de
L'artisan pouvait ainsi
granulés.
indépendant,
treillis
Les bâtes des
même
que
les
filets
composer des bouquets, des [en-
roulements plus ou moins riches, plus ou moins chargés de feuillages
de lleurettes
et
puis
;
il
maintenait cette ornementation à l'aide d'un
grand nombre de rivets qui faisaient partie de
la
décoration. Dans
notre figure, les boutons milieux des lleurettes sont autant de rivets.
Les
ou godronnés sont,
granulés
filets
moyen de
plaques de fond au
à l'aide de matrices. Les
ou appliqués
ou tenant au fond
rivets,
ornements,
tels
autour des
et
repoussés
que ceux indiqués en A,
sont également obtenus par l'étampage et n'ont qu'une faible
même
Les folioles du filigrane sont de
saillie.
étampées avec des matrices,
puis découpées proprement sur les bords et soudées à la tige.
reviendrons sur ce
fut si fort
en vogue
mode de
fabrication d'ornements rapportés, qui
du
à la fin
Mais, avant de passer outre,
laquelle les
xn** siècle.
il
nous faut insister sur l'adresse avec
savaient souder
orfèvres
Nous
l'or
sans
apparence d'autre
métal.
Il
existe dans le cabinet des antiques de la Bibliothèque impériale
trois objets
d'or
'
dont
est
il
difficile
de connaître
destination,
la
mais qui nous semblent être des fragments de parure. Ces objets de
fabrication carlovingienne
et
-,
que nous donnons grandeur d'exécu-
composent d'un fond
tion (fig. 6), se
plat et d'un
ornement singulier
rapporté et soudé sur ce fond. Le plus grand, A, est présenté en a
du côté
plat,
en
b
de profil
et
en
c
en perspective. Le tout
au moyen de lames d'or assez minces, soudées sur
filets
granulés également soudés.
Un
est
façonné
les rives,
avec
trou garni d'une matière dure,
comme pour
épaisse et d'apparence vitrifiée, le traverse latéralement,
empêcher le cordon qui enfilait ce bijou d'user les parois d'or mince.
Le second objet, B, est présenté en (/ du côté plat et en
en perspective. Le
troisième, C, est assez semblable au second, mais plus
.:>
étroit.
Leur fabrication
est
semblable à
celle
du premier;
deux sont également percés de trous latéraux garnis de
matière dure.
On ne
'
Catalogués sous
s
is"
ou
X''
siècle.
le
saurait
et tous les
la
même
trouver une exécution plus précise et
n" 2114 du Catalogue de
M.
C.lialjouilh't,
conservateur,
[
ORI-KVKEIUE
—
]
plus délicate, et
temps n'a point
le
—
182
autre que l'or dans les soudures.
fait
Il
apparaître un métal fondant
est
donc incontestable que
orfèvres étaient arrivés, dès cette époque, à
rare dans
l'art
de souder
l'or,
les
un degré de perfection
non-seulement en Orient, mais dans
l'Occident».
G
A.
O'
T\
Il
serait diflicile aujourd'hui d'inditpier la
provenance exacte do
la
plupart de ces objets d'art. Quelques arcliéologues ont voulu voir dans
les
couronnes de Guarrazar un
d"ailicurs cette opinion
pandu
nous pensons que
l'art
Rien ne confirme
de souder
l'or fut ré-
aussi bien en Orient qu'en Occident depuis l'antiquité jusqu'au
xni" siècle.
de Clunv,
1
;
travail oriental.
Vovoz
Dans
et
le
dont
Tli('(i|,liik'.
retable de B;ile déposé aujourd'hui au
la
fabrication est occidentale
Divosn;
îit/i
(ntiinii Scitcdula.
et
musée
appartient
au
—
commencement du \r
vons
des
objels
appartenir,
6"
siècle,
d'or
comme
ceux
il
JHH
—
ORFÉvnEHlE
[
y a des parties soudées.
soudé avant celte époque,
que donne
la
figure 6,
Nous
trou-
qui
pourraient
à la
fabrication
Ois
A
-B
D
PRUmiFE iO
occidentale.
On ne
saurait douter que,
Occidentaux possédaient un grand
dépendamment des
les
dès avant
nombre
]
('liarlemagne, les
d'objets d'or soudé. In-
bijoux wisigoliis qui devaient être connus
Gaules, les incursions des Arabes en avaient laissé sur
dans
le sol.
On
ourLvitLitiE
[
a
—
]
liS4
—
de Poiliers, dans un champ, un bout de ceinture
trouvé près
d"or qui parait avoir appartenu à
quelques-uns des chefs battus par
Charles Martel. Ce bijou, dont
figure 6 bis
deur d'exécution en
A
la
et le revers
donne
gran-
la face,
en B, se compose de deux plaques
d'or. Celle de la face est repoussée et figure quatre éléphants bizar-
i-ement contournés, avec
granulés soudés et lamelles formant
également soudées de champ sur
enroulements,
C au double)
détail
filets
et frettées par des
le
fond
embrasses. Le dessous
(ju'une plaque d"or unie, sur la(juelle sont soudés en
de
d'oi-
la
bordure, sur la face, avec
soudées en plein sur
bijou
le
fond.
En
que cet
seuls 'supposer
le
n'est
fils
Les perles
granulés, sont de
même
D, est tracée la coupe de ce curieux
Les éléphants repoussés sur
'.
filets
B
des
plein
formant une sorte d'arabesque.
avec embrasses,
d'or
(voy.
plaque de devant nous font
la
objet appartenait à quelque chef
car, d'ailleurs, sa fabrication se rapporte à celle
maure
;
des bijoux de cette
époque, dont l'origine occidentale ne saurait être douteuse.
Les objets dont nous venons de parler, exécutés en or ou en cuivre,
appartiennent à une fabrication exceptionnelle, de choix. Cependant
les orfèvres livraient à
prix
c'est
leurs clients des pièces très-ordinaires, d'un
peu élevé, obtenues par des moyens beaucoup plus simples; et
cette fabrication vulgaire qui donne partout et toujours la vaAujourd'hui, avec quelques soins et beaucoup
leur relative d'un art.
d'argent, on arrive à produire en orfèvrerie des objets d'une gi-ande
valeur
comme
travail
rité la fabrication à
;
mais à quel degré d'abaissement
bon marché
se convainci'e de cette triste vérité,
d'orfèvrerie
d'objets
tombée?
n'est-elle pas
et
de vulga-
Il suffit,
pour
de visiter nos églises, remplies
du plus pauvre goût
d'une exécution
et
bar-
bare autant que prétentieuse.
De même que beaucoup de
communes prétendent
petites
faire
une cathédrale avec une somme de 100,000 francs, et possèdent ainsi des édifices de carton, d'une apparence misérable sous
bâtir
leurs formes
même
prétentieuses; de
garnit les autels
est-il
indigne de
le
l'objet,
mobilier d'orfèvrerie
non par
au contraire par une atToclalion de richesse
moyens de
fabrication les plus
(pii
économiques
sa simplicilé,
piéli'nd
et les
qui
mais
cacher les
plus opposés à
apparence même. Ces temps barbares du moyen âge ne procédaient pas ainsi, et chaque mode de fabrication était en rapport
cette
avec la
1
somme affectée
Ce bout
loKué sous
le
(le
à l'acquisition
ccinliire fait iiarlic de
u" 3410.
la
de
l'objet.
coUccliou des bijoux du iiiusjc de Cluny, cala-
—
Prenons
un
exemple
:
IHu
—
[
OHFÉVREItlE
]
un fragment d'une croix
La décoration d'orfèvrerie
Voici, ligure 7,
qui appartenail à l'abbaye de Jouarre K
compose de lames minces de cuivre gravées, clouées sur une âme
se
de bois. Des médaillons cloués, à fond d'émail, avec figurines rapportées en cuivre fondu, représentent, au centre, le Christ assis,
avec les symboles des quatre évangélistes.
Il
'
s'agissait
('l'Ile
seconde
évidemment
d'oblenir une fabricalion économique.
croix est aujourd'hui eu lu iiosscssioii de
luoilié
du xi^'sièclo. La partie
rieur. (Voyez, pour rensenilile, les
l'iehot.)
ici
iiue
'SX.
de
nous donnons esl
('.lianiacé
le
;
elle
dalc
di'
la
revers du croisillon suiié-
Munutncnls de Seine-et-Munn;
.
]!ar
MM. Aulauve
et
ORKKviu:itii:
[
—
]
[sa
—
Ur, les clialons de verres colorés qui décorent celle croix ne sont
maintenus que par des trous
dont
les
faits
dans
plaques de cuivre
les
bords sont légèrement relevés en façon de bâtes,
et
;
trous
forment
une sertissure très-économique (voy. la section A)
les plaques
dorées sont simplement gravées au burin et les clous restent appa-
ainsi
;
rents.
On
beaucoup de ces objets en
fabriquait
de cuivre
feuilles
gravées ou étampées et clouées sur du bois, et ce procédé fut employé jusqu'au
xvi^
siècle.
L'étampage se
faisait
dans des matrices
cuivre fondu et trempé ou de fer gravé, ou embouti, à la manière
(le
des coins, sur
un
un modèle
travail plus délicat,
émoussé, ou
existe,
était
employé dans
dans
le trésor
un reliquaire en forme de monstrance,
et saint Sinice, qui
tion
adoptés au
commencement du
de
la
la fabrication d"objels
cathédrale de Reims^,
dit reliquaire
de saint Sixte
xiii'
siècle.
La planche
XXXV
reliquaire. Les pattes sont fondues; le pied.
avec sa bague, sont
faits
au repoussé
et à
l'étampe
;
la partie
presque entièrement ciselée au burin
supérieui'e, inclinée, est
née de pierres embâtées. Autour du pied,
horizontal, sont rapportés
dées sur
oblenir
présente h peu près tous les procédés de fabrica-
donne l'ensemble de ce
la tige
l'artiste voulait
à l'échoppe sur quelques parties.
Le procédé de l'étampage
Il
Quand
retouchait les feuilles étampées au burin
il
les gravait
moins ordinaires.
d'acier.
fait
au repoussé, sur
et orl'orle
des ornements étampés par pièces sou-
La figure 8 donne, grandeur d'exécution, un de ces
ornements juxtaposés. C'était, comme nous l'avons dit, au moyen
d'une malrice que cet ornement était obtenu. L'ornement de la tige
i|iii
(pii
est
le
fond.
au-dessous de
la
se recourbent sur cette
à la bague
(fig. 9), elle
se
bague
est
fait
au repoussé,
et les feuilles
embase sont rapportées et soudées. Quant
compose d'un fond uni repoussé, sur le-
quel ont è!é soudés six médaillons saillants obtenus par une matrice
;
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DU MOBILIER,
cm!
li,.llrl
/.,
/*-
/„.//
,///'
MONSTRANCE.
Z_Pl 35
i:,i,„/i,,r/
.,.
—
puis les feuillPs
Autour de
la
A
et B,
187
—
[
nRFÉVREIilE
]
lepoussées, ont été soudées à leur base ^
seconde bague C lepoussée, ont été de
même
soudés
/f,
des rangs de feuilles. La lige droite
D
est gravée; le plateau supé-
10
rieur,
qui renferme les
cuivre, gravées,
'
reliques, est fait
ciselées et dorées.
de
feuilles
La figure 10 donne
Celle ligure 9 est aux deux liers de l'exéruliou.
épaisses
de
la ciselure,
[
ORFÉVREHIE
—
]
grandeur d'exécution, de l'un des
pas qu'en un
Irait
d'un excellent
etîet.
—
188
La
ne consiste
buiiné; elle présente un certain modelé vif, nd,
Celte monslrance, remarquable par le style et la
composition, est obtenue, au
très-simples.
Grande
appropriés à
la place.
liberté
six lobes.
ciselure
par des procédés
total,
de fabrication
dans l'emploi des moyens parfaitement
Les pattes, qui doivent
de
otfrir
la résistance,
sont les seules pièces fondues; le repoussé et l'étampé sont réservés
pour
piédouche
le
et la tige, puis la ciselure
précieuse. Et, en
que ne peut
le
effet,
faire
au repoussé, toujours un peu
travail
d'un ou deux coups de mouton,
suffisait
étampages sont toujours
petits
les pierres
d'étamper de petites pièces d'un faible
était très-aisé
et ces
accompagne mieux
la ciselure
On
le
si
faits
métal
était
dans des
—
pour
les
objets ordinaires,
corées de statuettes obtenues par ce
quelques burinages
faits
sur
les
des figurines à l'aide de
procédé simple
même
Parfois aussi les orfèvres des xn^ et
xni'
de métal mince à coups de marteau
ou de
fer
émoussé, jusqu'à ce que celte
creux de ce modèle. Pour ce
que ne devait
du
f/ras
de
la
la
donner de
précaution de
l'ornement ou
l'être
la dureté, et
le
la
l'on
gravure
elle-même
la
cette feuille
un modèle d'une
de poinçon de bois
et
adhère à
feuille
les
tenir
plus maigre et plus sec
On trempait ce modèle
procédait comme il vient d'êlre
si
mince
:
ainsi, cette
aurait
qu'elle fût, ajoutait
pendant qu'elle
percé
le
ofi"rant
le
métal, mais
gravure n'intaille pas, mais repousse
feuille métallique. Elle n'était
pas
faite, d'ailleurs,
sur
superposée au modèle, mais sur
était
ainsi le
mo-
plus de souplesse. C'est ainsi qu'ont été fabriquées
belles figurines
Voyez
les
on fondait en cuivre un
non à l'échoppe, qui
faite,
du retable de Coblenlz, que possède
périale de Saint-Denis
'
tous
faire,
un remplissage de résine ou de plomb qui remplaçait
en
va-
au modèle. Ces emboutissages sont toujours retouchés par
au burin émoussé
dèle,
la
figure.
de métal surappliquée,
feuille
expéditif;
fabriquaient des
siècles
feuille
modèle, en ayant
et
matrice à l'aide du mouton.
pièces embouties. L'emboutissage consiste à revêtir
La
la dépouille,
vêtements donnaient seuls de
frappées dans la
riété à ces figures
dit.
Mais
pouvant sortir du creux. Beaucoup de châsses sont dé-
c'est-à-dire
lui
d'or,
feuilles
matrices d'un relief considérable, mais ayant toujours de
pour
il
mince, —
ne se bornaient pas à étamper des ornements très-plats.
fabriquait,
reliefs et
flou,
relief;
d'argent ou de cuivre de l'épaisseur d'une coquille d'oeuf.
les orfèvres
plus
la partie la
relouché au burin.
lorsqu'il n'est pas
Il
le
pour
'.
L'ouvrage
Dictionnaire du mobilier,
t.
[.
achevé, on
Iîi;TAni,K.
l'église im-
enlevait
le
plomb
—
(ce
qui était aisé,
dépouille, et
ou
l'on
en
ces
que, (railleurs, la
faisait
térieur pour
puisque
foudre
donner de
189
—
objets
[
sont
feuille
presque
métallique
la résine. Parfois
celle-ci
la résistance à l'objet
ORFÉVUERIE
toujours
était
J
de
flexible),
est laissée à l'in-
embouli.
//
A
t~^
¥^^m
^^
•^
^p'-^
Ivl
I
t.cn/LLHmar.
Les orfèvres du xni" siècle étaient
fort
habiles lorsqu'il s'agissait
de souder des pièces étampécs sur un fond, de
telle
façon que ces
.
[
ORFKVIŒIllE
—
]
—
190
même. Le
pièces semblent appartenir à ce fond
trésor de la callié-
de Sens possède un lieau ciboire de vermeil fabriqué par ce
jirocédé. La planche XXXVI donne l'ensemble de ce ciboire, moitié
(Irale
(le
deux valves,
l'exécution. Les
forme
celle qui sert
de coupe
et celle qui
couvercle, sont battues chacune au marteau, et présentent
le
identiquement
même
le
galbe. Le bouton avec son col, et le pied
avec sa tige, sont rapportés
soudés
et
ornements qui décorent la panse de la valve et du couvercle, du pied et de la boule
supérieure, sont étampés et soudés sur le vase. Nous donnons en A,
;
les jolis
du boulon supérieur; en B, ceux de la partie
du couvercle et de la panse en C, ceux du bord du cou-
ligure 11, l'ornement
saillante
;
vercle; en D, de la partie supérieure du couvercle; et en E, ceux du
])ied. Ce ciboire était destiné à être suspendu au-dessus de l'autel,
suivant l'usage admis dans beaucoup d'églises cathédrales et abbatiales, jusqu'au xvi^ siècle ^ Ce genre de fabrication paraît
appartenir spécialement
mencement du
aux orfèvres de
Plus
xni°.
la fin
du xn^
siècle et
du com-
n'est guère employé. Les ornements étampés ne sont plus soudés en plein sur les fonds, mais
seulement sur quelques points; ils s'en détachent sur beaucoup
tard,
d'autres, ou bien c'est le fond
forme
stant
les
ornements
en
lui-même
qui,
repoussé au marteau,
Aussi, nous allons laisser
relief.
un
in-
ce qui concerne Torfévrerie repoussée et étampée, pour nous
occuper de
la fonte.
L'habileté des fondeurs
fait
il
dans l'antiquité
du xn'
siècle surpassait tout ce qui a été
depuis lors. Le beau fragment du grand candélabre de Saint-Remi de Reims ^ le chandelier du Mans
^ quelet
ques encensoirs et candélabres de cette même époque, témoignent
de l'adresse avec laquelle ces artisans du xn" siècle savaient fondre à
cire perdue. Le moine Théophile, dans son Essai sur divers arts
'*,
s'étend longuement sur la manière de fondre l'encensoir qu'il présente comme un modèle. Les procédés qu'il indique sont ceux em-
ployés lorsqu'on
veut fondre à cire perdue, mais
avec
un
détail
de précautions qui montre assez combien celte industrie était poussée
loin. Le fuit est que les objets de bronze coulé de cette
époque sont
lemarquablemenl légers
souillures, et
il
purs. Le
et
est difficile
métal
est
beau, plein, sans
de comprendre comment certaines pièces
ont pu être obtenues d'un seul jet sans brisures, puisque de parties
1
Ce ciboire appartient k
-
D(''pos6
au musée
(le
la fabricilioû
la ville
»
Voyez, dans
*
Diverxai-utn nrtium Sc/tei/u'n,
la parlie
de
ht ]ii-cinirrc
iiioilii'
de Reims.
des Ustensiles,
lib.
lil,
la
planihc XXIX.
cap. lx (xuc siècle]
«In
xiir siècle.
DICTIONNAIRE RAISONNE DU MOBILIER
Tome 2_P1.36
l/io/i-Zlt-Ditc-
M
/' yid
CIBOIRE DE LA CATHEDRALE DE SENS
A MOREL_édileur
.
Uizrùi j-c
.
—
—
191
[
Oni'ÉVIŒRIE
pleines et épaisses se délaclieiit des ligelles, des ornemeiils
extrême ténuité. En pareil
beaucoup plus
refi'oidissant
inégaux,
retraits
cas,
par
et,
arrive que les
il
vite
que
parties
les
suite, des solutions
]
d'une
délicates
parties
épaisses,
il
y a des
de continuité dans
la
Le chandelier du Mans, que notre insouciance pour les objets
qui ont une importance sérieuse et pratique a laissé passer en Anfonte.
du prince
gleterre, lors de la vente
Soltykotï, est, sous
des procédés matériels, indépendamment
de sa valeur
une œuvre prodigieuse. La ciselure ajoute,
à la fonte
mais
;
celle-ci, visible
rapport
comme
art,
est vrai, de la finesse
cependant partout, est d'une déli-
catesse dont rien ne peut donner l'idée
:
et cette pièce n'est
pas
la
Nous avons vu des fragments de chandeliers, des bagues de
seule.
crosse, des chautïerettes à mains,
comme
sont,
il
le
des
fonte, supérieurs à ce
débris de Unes clôtures, qui
que l'Occident a pu produire de-
puis lors, malgré les ressources apportées par les perfectionnements
modernes.
est évident
Il
temps nécessaire,
et
que
les artistes mettaient à ces
qu'aujourd'hui c'est sur
le
ouvrages
le
temps qu'on cherche
à économiser.
Nos musées,
dues à
nier,
à défaut de
du
la fin
siècle der-
même
et
grandes pièces qui, toutes, ont été fon-
avant cette
/
époque
'>,
(car les chapitres et
abbayes ont détruit bon
les
nombre de
ces objets pour
nouveaux
possèdent une
'),
grande
assez
ornements
des
faire
faire
de
quantité
pièces de fonte arrachées à
des cbâsses ou des meubles.
Ces
fragments
donner
l'idée
suffisent
de
l'art
fondeur appliqué
vrerie
âge.
à
pendant
Nous
du
l'orfè-
moyen
le
allons
à
en
pré-
senter quelques-unes.
La
figure 12 est
couverture de
la
1
On
iiicl
la
une des pièces de fonte qui décorent les coins de
Bible de Souvigny -. La ciselure est venue ajouter
sur le coinj)te de la révoliitioa t.jules les destructions. Certes, ou détruisit, a
cette époque,
bon
nonilire
d'objets
commença l'œuvre du vamlalismc,
^
Jlusée de la
vill;' d,'
Moulins.
inestimables
elle était fort
;
mais ce n'est pas
avancée à
la lin
la révolution
du dernier
siècle.
qui
OIlFliVllEIllE
f
—
]
—
19^
quelques linesscs à celle pièce délicale, nolammcnl pour figurer les
poils cl la ceinlure de la chimère. Les ècoinçons sont gra\és avec
une rare précision. Notre dessin
dont
le profil esl tracé
une des
est
de
est
la
grandeur de
en A. Cet objet date du xn'
trois parties
du pied de
siècle.
plaque,
la
La
la croix orientale qui
figur.'
43
appartient
n
£.Ci'ilL/iL',WT.
;ni\ religieuses
de Noire-Dame, à Namur,
abbaye d'Ognies, située près de cette
et qui provient
ville.
La
de Tancienne
croix de vermeil est
évidemment de fabrication orientale; elle fut montée à la fin du
xn^ siècle, ou au commencement du xni« siècle, sur un pied fondu
d'un beau travail, dont notre gravure donne un fragment'. La ciselure ne fait ici que raviver les détails elle est plutôt un burinage
qu'une retouche de la fonte. Or, il faut une main sûre et du goût
;
pour pouvoir ainsi reloucber de
(pie les
morceaux
(fig.
14)
^
de
et
de fonle peu
*
Voyez,
:
c'est là
un
travail d'artiste
ouvriers de celle époque exécutaient avec autant d'adresse
Le musée de Cluny conserve quelques beaux
Celui que nous donnons ici
fonle d'orfèvrerie.
de sentiment
(lue
la fonte
-.
qui représente la création d'Adam, est d'une légèreté
commune
i>oiir rciisciiiblc
d'un assez beau style. Le burin est inler-
et
de cet
otijel, les
-
La gravure est aux deux
^
Orauilcur d'exécution, u» 977 du
licrs
Annales (vrkéuhifjiques,
t.
V, p.
31 S.
do l'cxécutiou.
('.nl,tilo£;ue
(((iiimicuccnicMl du
.\:ii''
siècle).
—
venu sur quelques
poinls,
arbres et rinscription
:
193
—
[
notamment pour
tracer
po^tea factus ho.mo qli
ORFÈVRERIE
les
des
détails
Ces
eis.
i)Omi>'etl;r
]
Le premier et le dernier seulement appartiennent à la fabrication de Limoges
quant à celui provenant de l'abbaye d'Ognies, il appartient évidemment à la fabricatrois derniers
objets
étaient dorés.
'
;
;.Y.v/.",'<.ï'y.
tion rhénane.
Ces
trois pièces sont d'ailleurs
fondues sur cire perdue,
ne présentent, bien entendu, aucune trace de soudure. Mais
et
les
orfèvres ne se boriuiient pus à la fabrication de ces objets plats, ne
présentant qu'une face vue. Sur cire perdue,
ronde bosse
qui,
comme œuvre
de fonte, est une merveille,
de cuivre fabriqués à Dinant, étaient
comme
fontes.
le
à l'église
de Poslel et qui date de la
'
même
lorsqu'il
pied
d'un
chandelier
remarquablement pure
Les yeux dos
rleiix
et n'est
iici'soauagcs de
la
pascal
lin
(lig.
45)
du xn"
ne
s'agis-
c'est-à-dire les
fort estimées,
Nous donnons comme exemple de
du Nord
Limoges,
y avait à
il
pas de pièces exceptionnelles. Les dinanderics,
ol)jets
est
obtenaient des fontes
très-ouvragées. Sans parler du cbandelier du Mans,
et
à Arras, à Dinant, des fondeurs très-bal)iles,
sait
ils
notamment
cette fabrication
qui
appartient
siècle. Cette fonte
que très-peu burinée. Ce pied
ligure
li
sout
iucnislés. Ce
boules de verre uoir.
II.
soûl de
—
2:i
est
iieliles
[
_
(mKKVIlKItlK
194
—
sonl ajoures el cl «n
la l.ague A. Les rinceaux
jusqu'à
Pièce
d'une
sur les dos des dragons.
fin. Les ornemenls,
ique
qu
-rat
fr^l
a ces
Inentot les orrévres renoncèrent
.M,™ à la onte. Mais
;„,
pièces coulées,
qui.
pour venir d'un
jel,
demanda.en
"eau
u
de
d niles soudures avec l-eaucoup
"oins el de lemps, et employèrent
dans la
man.ère à masquer la soudure
telligence et d'adresse, de
—
composition.
cuivre
doré,
li>0
—
[
OFîFKVREniE
]
on voit au musée de Cluny une colonnelte de
provenant d'une châsse probablement, (jui, sous le
Ainsi
1S
\
D
E.CmLHOMOr.
rapport de
la
fabrication,
est
un des objets
les
plus
qu'on puisse étudier. Le chapiteau de cette colonnette
'
La gravure csl de
la
grandeur de rmi.uiual.
intéressants
(tig.
16)
'
se
0RFi':vnERiE
[
—
]
—
196
corbeille fondue, dont le galbe est
compose d'une
cette corbeille sont
donné en A. Sur
soudés des crochets fondus séparément. Les cro-
chets du rang inférieur cachent l'extrémité soudée de ceux
supérieur,
des
et
folioles,
sur
l'astragale,
soudées par
du rang
derrière,
cachent l'exlrémilé soudée de ces crochets inférieurs. Quant au fût
de la colonne,
obtenu au moyen d'une
est
il
âme
cuivre étampée, appliquée sur une
feuille
très-mince de
tubulaire de cuivre et soudée
par derrière (voy. en B), là où celte colonnette s'appliquait au fond
de
Ainsi la soudure n'apparaissait-elle sur aucun point,
châsse.
la
dorure pouvait être franche et égale. Chaque crochet feuillu
et la
de ce chapiteau
fondu à part, sans retouches
est
pouille
On ne comprend guère
— comment on aurait pu
sur un
modèle
pureté.
En
sur cire perdue.
C,
battre des pièces pour les obtenir
qu'ils
ont, chacun, été fondus
un des crochets supérieurs déta-
est figuré
ché; en D, l'ornement étampé du
d'une extrême
ces crochets n'étant pas de dé-
pensons-nous
aussi
:
—
et
au double de l'exécution. Cette
fût,
colonnette date du milieu du xni* siècle.
On
se tromperait
perfectionné ses
ait
se
qui
traire
que
est
moins
stitue
au
belle,
travail
époque
de l'orfèvrerie
c'est le
con-
pièces d'orfèvrerie
des
cette
Certes, on trouve des
:
qui présentent plus de régularité dans l'exécution
d'une époque antérieure
celles
la fabrication
moyens à dater de
voit.
xiv^ et XV' siècles
que
l'on pensait
si
moins empreinte
de
l'artiste, la
mais, de
;
fait,
d'originalité.
cette
Le métier
exécution
se
sub-
richesse au goût.
Revenons aux pièces d'orfèvrerie composées de pièces rappoi'tées.
Nous avons vu comment on décorait, au xu^ siècle, des parties
unies de métal, or ou cuivre, au
Ce
granulés.
du xm"
siècle.
plat des
moyen de
filigranes soudés, de filets
procédé fut perfectionné encore
Au
lieu
de souder en plein, ou de poser sur un fond
enroulements composés de
de ces dessous unis,
au commencement
les orfèvres
d'ornementation plus de vie
enroulements très-modelés
fils
de métal, se détachant à peine
cherchaient à donner à ce genre
et d'éclat,
en posant sur des fonds des
composés de plusieurs fils
croix du musée de Cluny ', à
et saillants,
granulés soudés ensemble. La belle
double branche, est un des plus précieux spécimens de ce genre
de fabrication usité au commencement du xni"
donne
le
siècle.
milieu de cette croix qui sert de reliquaire
-.
La
figure 17
Les enroule-
ments ne sont soudés au fond qu'à leur souche, s'en détachent en
1
N" 3120
2
Grandi'ur
(lu
Catalogue,
(rcxi''i'ulioM.
pro\'f'u:inl
ilc
la
coUcclioii Sollykiill'.
197
-
OIlFKVIiKIllE
[
manière de spirales pour s'élever jusqu'à 7 ou 8 millinièlies audessus de ce fond.
Des pierres embâtées sont semées au milieu
de ces légers ornements formés
de deux ou
granulés, avec gouttelettes aux extrémités.
décoration plus riche et do meilleur goùl.
cet
de ceinture
les
On
ornement.
reflets
et
de
faisait ainsi
de baudrier,
la
soie,
trois
On ne
En A,
fils
métalliques
une
saurait trouver
est tracé le prolil
de
des bijoux, des agi-afes, des plaques
qui s'alliaient merveilleusement
du velours
et
des
étoffes
brochées.
avec
On ne
croyait pas, en effet, que tous les bijoux pussent être portés indiffé-
remment avec
tel
ou
tel
habit. Les bijoux
émaillés étaient plus spé-
cialement destinés aux vêtements sacerdotaux ou aux grands habits
de cérémonie
:
manteaux
et
chapes. Ces bijoux émaillés cloisonnés
étaient nécessairement d'une assez grande dimension, étaient plais,
prenaient par conséquent de larges reflets qui eussent produit
mauvais
effet
avec des habits de soie ou d'étoffes lines.
Il
fallait
un
sur
ces vêtements des bijoux d'un travail délicat, multipliant les surfaces
brillantes, rappelant les broderies. Malheureusement il ne nous reste
qu'un très-pelit nombre de ces charmants bijoux de
toilette.
Il
en
Musée Britanniciue et dans quelques collections
particulières de l'Angleterre. Le musée de Cluny n'en possède pas
qui soient anléiieurs à la fin du xv^ siècle. Nous en avons eu quelexiste plusieurs au
[
OUFI'VnEKIE
]
—
.
—
198
ques-uns entre les mains dans des ventes, ;ï une époque où ces bijoux n'avaient pas acquis la valeur qu'on leur accorde aujourd'hui
ainsi nous avons pu en conserver des dessins trop rares, mais qui
'
;
donnent des spécimens de celte fabrication de la Une orfèvrerie
du xni' siècle. Parmi ces bijoux, nous citerons une agrafe ou atiche
musée de Cluny,
circulaire, se compose
d'un travail analogue à celui de la croix
d'or,
mais beaucoup plus
d'un
orle,
lin.
Celle
agrafe est
ilu
avec enroulements granulés, dans lesquels passent des
ligures représentant
une chasse. Au centre
de spirales terminées par une
La figure
Le Musée Britannique possède
fleurette.
de ce bijou, grandeur d'exécution
une agrafe analogue à
un saphir entouré
18 donne la copie
est
-.
celle-ci, et qui
date également de la première
moitié du xui« siècle.
Vers
châsses,
Il
milieu de ce siècle,
de coffrets
d'argent
il'or,
'
le
L'sl
connus
cl
peu
assez
(lu
il'obJL'ls
Ou
y
il
nomluTUX pour
beaucouj) passèrent
menus meubles par
et
ou de cuivre, élampécs
(•alalogu('^s.
sont placés. Mais,
on fabriqua un grand nombre de
âge;
oii il
qui
Ce procédé
était
aujourd'hui
soieiil
dans dos ventes célèbres,
li-eute
l'attenlion suivît
Hussie,
et gravées.
ayaul ciuflque vak'iir
voit paraître
a vingt-ciui| a
(]ue
eu
moyeu
les
procédé dos lames
le
ans,
ainsi
le
ces
existe quelques
uonibre
olijels
et l'on
ui-
sail
où
ils
des amateurs u'élait pas
jjrécieux.
A
celte
époque,
collectious remarquables, connues
seulement de quelques voyageurs occidenlaux.
2
Dessin
faisuiil
partie du
provenant du cabiuel de
l;i
cnbiiu't
duchesse de
lic
l'aiitcui-.
Ucri'y.
Ce
bijmi
fut
vciniu
eu
IS.'j'J
comme
d'obtenir une
l'apide et permettait
peu de
Alors
frais.
le
apparente de travail à
i-iciiesse
goût nouveau exigeait
des objets
la réfection
servant au culte, et plus encore de ceux destinés aux usages
civils.
Beaucoup de ces lourdes châsses romanes des premiers siècles furent
refaites, et l'on ne conserva guère dans les trésors des églises (|ue
celles dont le travail était hors ligne ou qui étaient en trop grande
En
vénération pour qu'on osât y toucher.
chitecture,
formes. Toutefois
rapide, parmi ces
tion plus
procédés, on
L'étampage au moyen de matrices,
en
taient
(lire
effet
brication, jamais elle
où on
la vit
des maîtrises ne
il
fallait
que
et
;
si
économique que
hâtive ou
ne s'abaissa au degré de banalité
descendre à dater du
fût la fa-
xvi° siècle. L'organisation
des ateliers des maîtres remplissent
excellent, gravées avec le plus grand
permis de
n'était pas
il
s'af-
des matrices d'un style
franchir. Ces ateliers possédaient d'ailleurs
soin,
et
davantage de frapper des feuilles de métal à
n'en coûtait pas
il
de ces matrices.
l'aide
bien que les objets les plus ordinaires reproduisaient des types
charmants, qui, loin de fausser
goût du public, ne
le
au contraire que des formes d'art parfaites. Depuis
lui
montraient
xvn" siècle
le
puis que, par suite du plus funeste de tous les systèmes en
on a inauguré en France
à côté
de
moyen
la fabi'ication
l'art
de luxe
âge, c'est qu'ils sont
non pour une
si,
n'y a plus eu
il
faits,
les objets
comme
classe privilégiée,
élèvent l'esprit du pauvre
de-
fait d'art,
comme
que barbarie
meubles
mais pour tout
charment
ils
et gros-
laissés
par
le
ceux de l'antiquité grecipie,
aujourd'hui, on veut sérieusement
rieures,
;
des classes élevées, de l'aristocratie,
Ce qui nous charme dans
sièreté.
El
de gros-
et
l'avilissement de la main-d'œuvre,
permettait pas
les objets sortis
faut
Il
gravures sont d'une admi-
et
certaines conditions d'exécution dont
Si
gravure, permet-
fonte et la
la
que ces fontes, ces étampages
sièreté
choisit les plus simples.
de façonner rapidement de grandes pièces.
rable pureté d'exécution
et
procédés de fabrication usités
les
ne changèrent pas; mais, voulant obtenir une exécu-
siècle
xii''
ar-
y eut, entre les années 1210 et 1240, une rénovation
il
des anciennes
au
comme en
orfèvrerie,
le
les
monde,
yeux du
instruire les
qu'ils
riche.
classes infé-
trop oubliées pendant les trois derniers siècles,
il
faudrait
commencer par ne leur montrer que des objets bien conçus et d'une
forme belle. Nos démocrates aujourd'hui songent, il est vrai, à bien
autre chose
;
ils
dédaignent habituellement
pensent pas qu'elles soient
faites
pour eux des objets de luxe, car
se loger ailleurs
que dans
pour
ils
les palais.
le
les
choses d'art, ou ne
peuple
;
ce sont toujours
ne croient pas que
L'art,
au contraire,
l'art
est
puisse
une des
OKFÉVIŒlllE
[
—
]
200
—
consolations du pauvre, c"esl pour cela qu^il csl lion de lui en donner
le
goût.
Dans
les
journées de nos révolutions populaires, nous avons
celle triste observation,
fait
que
multitude n'avait qu'un
la
moyen de
jouir des choses d'art, c'est de les détruire. N'étant pas faites pour
elle,
un secret
instinct d'envie la
pousse à
les briser. C'est
encore
là
une des conséquences de l'héritage laissé à la France par le grand
or, le peuple
siècle. Le grand siècle a fait de l'art un aristocrate
voit en lui un ennemi. Ce n'était pas ainsi que le moyen âge, ce
moyen âge barbare et oppi-esscur, considérait l'art. Il ne l'avait pas
:
relégué dans des Académies
les ateliers
il
;
vivait
dans
la cité,
circulait
il
dans
des corporations, appartenait à tous, et pouvait à tous
procurer des satisfactions élevées. Les cathédi'ales n'élaient-elles pas
une page
d'art
de toutes
les
pour
la
multitude? n'étaient-elles pas
la
glorilication
branches de l'art?
Tous ne peuvent posséder de la vaisselle plate, des bijoux d'or
ornés de pierreries, des meubles de bois précieux et des vêtements
de velours, mais tous peuvent avoir, si modeste que soit la fortune,
des objets revêtus d'une forme distinguée, dans
quels
l'art
a pris une place.
Il
la
fabrication des-
n'en coûte pas plus de donner au vase
de terre une belle forme, au meuble de bois commun, une structuie
convenable en raison de son usage, au pot d'étain ou de cuivre, des
ornements d'un goût aussi pur qu'au pot d'argent ou de vermeil.
il
n'en est pas l'esclave, mais plutôt
L'art est indépendant du luxe
;
le
maître. Si de nos jours les classes qui ne peuvent se donner les
jouissances
loppée de
que procure
la
le
luxe,
valeur réelle de
n'ont qu'une
l'art, les
idée très-peu déve-
personnes riches ont
si
bien
du luxe une seule et même chose, elles ont si bien
confondu dans leur esprit ces deux jouissances, qu'elles demeurent
insensibles aux expressions de l'art en dehoi-s du luxe. ISous disions
que nous avions vu détruire des objets d'ait par des malheureux qui
fait
de
l'art et
ne voyaient dans ces objets (ju'une manifestation de
aussi
la
richesse
;
avons-nous vu plus souNent encore des personnes du monde
entièrement insensibles à des formes d'art recouvrant des matières
communes. Tel amateur (lui
cristal de roche monté t!n
devaîit un vase alhénien de
moins
toutefois qu'on
Nos orfèvres du
ne
xiu"
se i)àmera d'aise en face d'un vase de
or,
d'une forme disgracieuse,
passera
terre cuite, sans y prêter atlenlion,
lui dise
que ce vase a été payé 20,000
siècle tenaient donc,
même
à
fr.
loisqu'ils fabri-
quaient des objets ordinaires par des moyens économiiiues, à déco-
qu'on y trouvât autant darl (lue dans le
plus riche joyau. Les moules, les matrices (ju'iis possédaient dans
ler ces objets de telle façon
—
leui's ateliers
:201
—
[
OHFÉVHErUE
]
comme
l'argent. On
servaient à fabriquer les ustensiles du pauvre
ceux du riche, à façonner
le
cuivre aussi Itien que For et
CSGeC©S©03QQCCQGXQ!^£g«;GQSaCOaX3ÛQajeOSOC^QQeOQ
'3
m9::::^^c<^^-
pourrait présenter une intéressante collection de ces plaques étam-
pées à Taide de matrices gravées avec un goût parfait.
bornons à en donner (luelques exemples, ligure 19
'
L'oviR'iiieul
A provient de
Iti
eliàsse de saiul
Nous nous
'.
Tuuria d'Evieiix (milieu du
11.
ww siècle)
— 2G
;
OMKKVItEItlE
[
—
1
courantes. Avec ces
pla(|ues
menus ornements, des
poinçons,
des
feuilles,
élamper
des
frappaient
de
seulement à
servaient pas
ne
matrices
Mais les
—
20:2
les
oi-févres
puis
(leurs;
compositeur dis-
le
séparées pour en former des rinceaux, des bou-
pièces
posait
ces
quets,
des crêtes, des tympans, au
moyen de
mode de
soudure. C'est à
la
un grand
développement jusqu'alors les poinçoins ne frappaient guère que
des objets très-délicats et petits, employés dans la bijouterie ou
dater de 1230 environ, que ce
fabrication prend
;
dans l'orfèvrerie
plus fine
la
Au
de longueur.
millimètres
des fleurettes, des folioles de quebjues
;
milieu
du
xni"
appliquent ce procédé à la grande orfèvrerie.
ment quelle
variété d'ornements permettait ce
Avec une demi-douzaine de
poser un nombre
crêtes.
La
figure
inlini
feuilles
de
et
artisans
On comprendra aisémode de fabrication.
de fleurs on pouvait com-
de chapiteaux, de rinceaux, de
frises,
20 donne un certain nombre de ces ornements
obtenus par l'arrangement de
séparément
et
les
siècle,
feuilles,
soudées'. Encore
de
fallait-il
de fieurs frappées
tigelles,
que
ouvriers orfèvres
les
au moins interpréter un dessin d'en-
sussent composer, ou
tout
semble
eux-mêmes dessinateurs assez exercés pour
qu'ils fussent
;
donner
le
tour convenable à ces réunions de pièces frappées sépa-
évidemment du leur, car on ne leur donnait
pas le dessin de toute une frise, les tracés de toutes les parties d'une
châsse, d'un meuble
or, jamais l'ornementation ne se répète exactement. S'il y a dix tympans, dix chapiteaux dans une châsse, chacun
de ces. ornements donne un dessin qui difTère par les détails. Un
thème donné, l'ouvrier le variait suivant son goût, et ce goût est
délicat. Nous avons la preuve du mérite individuel de ces artisans
dans les nombreuses gravures sur métal que nous montre l'ancienne
rément.
Ils
y mettaient
;
orfèvrerie.
La gravure
moyens économiques
un des
était
feuilles
de mêlai entrant dans
Mais
gravure n'est pas,
la
l'oriM'iiiriil
rurueiiieiil
{xw^
li,
('-,
(le
do
hi cliàt^sc!
milieu du
f(>uillcs
L'ornement A provient de
châsse de saint
l'étampage, un procédé mécanique.
de
Joii.-irrc (iirciiiirrc
xiii'"
;
la
trois détails datent du milieu
iiiiiili(''
siècle; l'onicnieut
siècle (cabinet
I),
de
châsse de saint Taurin d'Évreux
:
du
xiip' sircdc)
;
du musée de i'Anny
l';iuleur).
Tous ces
;
l'oi
ueiunil
i;,
de
lu
ces deux ornemeuls sont gravés grandeur de l'exé-
d'un fragment servant
dépendant d'un crucifix
les
de cuivre Irès-minccs.
au Coudray
IJalioleiu,
cution. L'ornement C,
la
décorer
composition des pièces d'orfèvrerie.
ronicmcul E, d'une croix du xx"
ornements sont frappés sur
'
comme
Siiinl .lulicii
d'un reliqu.iiic du
siècle);
la
de
de
support à une
statuette
de saint Jean,
gravure est augmentée d'un tiers (cabinet de l'auteur). Ces
du xiu' siècle.
203
—
O' JlW'-û/f
Pour
qu'elle soit passable, elle exige
une main
i]i'\jà
exercée
;
pour
[
OUI'KVUERII'
—
]
cl franche,
qu'elle soit belle
le
sentiment vrai
avec riiabileté de
la
main,
le
talent et
dessinateur. Or, dans les objets les plus ordi-
thi
gravure,
la
naires,
I*
-0^
d'un
est l'expression
rude qu'elle paraisse,
si
dessin vif et vrai. Énergique et souple, elle montre la puissance de
du moyen âge qui, même dans leurs œuvres les plus vulgaires, ne tombent jamais dans la mollesse et la platitude. Avonsnous fait, depuis le xvi^ siècle, des progrès en ce sens? Ce n'est pas
ces écoles
noire avis
quée à
la
sauf de rares exceptions,
et,
;
l'orfèvrerie,
gravure a-t-elle
meté de burin qui
xvic
le
Pour compenser la pauvreté de style,
du moins acquis une sûreté de main, une fersuppléent à la beauté du dessin? Non. Depuis
a décliné.
l'exécution
siècle,
gravure sur métal, appli-
la
devenue
est
indécise
et
Qu'on
froide.
exemples que nous possédons, sans
veuille
examiner
et l'on
reconnaîtra bientôt que nos meilleures productions manquent
de
qualité
la
les
essentielle qui distingue
plus ordinaires du
moyen
gravures
les
sur métal les
âge. C'est qu'en effet nous n'avons plus
de dessin applicable aux objets industriels.
d'école
parti pris,
On
qu'on
croit
beaucoup pour l'industrie en enseignant le dessin à l'aide de
modèles plus ou moins parfaits, modèles donnés sans méthode et sans
un principe vivifiant. Les résultats démontrent malheureusement
qu'on fait fausse route. C'est la nature qu'il faudrait apprendre à
fait
gens qui se destinent aux branches de l'industrie
voir aux jeunes
côtoyant
l'art
;
c'est
la
grâce,
de
toujours logique
la structure
la
faune et de la flore qu'il serait, avant tout, nécessaire de leur incul-
quer
c'est le
;
sentiment individuel
faudrait développer
qu'il
chez
eux, et c'est ce qu'on se garde bien de faire.
Le dessin n'est pas seulement le résultat d'une aptitude ou d'une
c'est encore une afl'aire
habileté particulière de la main et de l'œil
de l'intelligence. Les objets extérieurs se peignent dans les yeux de
;
tous de la
même
mais combien y a-t-il de personnes qui
qui sachent déduire de l'image (|ui se produit sur la
sachent voir,
manière
;
une conséquence, une
rétine
suite
d'idées? Rien peu assurément.
Des milliers de gens passent, pendant des
siècles,
mène
un
naturel, en apprécient l'apparence
yeux
certes n'a pas des
voit le
et
faits
la loi
jour,
un homme, qui
autrement que ceux de ses prédécesseurs,
même phénomène, en analyse
découvre
;
devant un phéno-
générale qui
le
les causes,
produit.
Il
en déduit
les résultats,
y a, ou plutôt
il
doit y
ne pas sortir de notre
avoir de cela dans le dessinateur. Et pour
une plante pour en
des
sujet, l'artiste
ou
compositions
d'ornements n'a pas seulement à copier matérielle-
l'artisan qui copie
ment l'apparence que présente
cette plante
;
s'il
est bien
{lèiluire
doué, ou
si
m]
[
OUFÉVREllIE
il
examinera,
'Zi
E
son esprit n'est
pris
iléloiirné par
un cnseignemenl
plal,
]
OUFÉVREP.IE
[
—
]
comment
tout en faisant son dessin,
comment
ou
façon
telle
comment
;
aux liges
les feuilles s'attachent
du bourgeon, pourquoi
elles sont sorties
tent de telle
—
200
est la puissance qui les maintient.
les tiges
se ramifient,
quelle
en un mot, pendant que
fera,
Il
;
présen-
elles se
main reproduit machinalement une apparence sur le papier, un
travail intellectuel d'analyse. Alors, le jour où il composera un ornement avec une plante, il ne la reproduira pas matériellement dans la
sa
rinceau ou
le
frise,
chapiteau qu'il veut créer
le
;
mais en
la
sou-
mettajit aux formes qui conviennent à sa composition,
il
laliurc
son caractère
particulière qui
la distingue,
laissera
lui
il
lui
donnera
individuel, vivant, original, et laissera de côté les poncifs de l'école.
En jetant les yeux sur ces nombreux objets d'orfèvrerie que
moyen âge nous a laissés, on acquiert la certitude que les artistes
artisans de cette
époque avaient, pour étudier
éléments de leurs compositions,
les
celles adoptées aujourd'hui
la
nature
méthodes
des
et
en
le
et
tirer
supérieures
à
dans nos écoles. Voici
(fig. 21) quehiues
exemples de gravures sur métal, qui montrent combien ces artisans
étaient non-seulement habiles, mais encore intelligents dessinateurs.
n'allaient
Ils
certes pas
chercher ces modèles
i
parmi des copies
cent fois reproduites de quelques fragments antiques, ou des couvres
de- leurs devanciers, mais dans la flore et la faune des
modèles toujours neufs, vivants
condition
même
expresse (ju'on
temps que
aussi le trait tremblé
fait
enseignement inépuisable, avec
;
et
main. Les graveurs employaient
la
avec l'échoppe poussée sur
donnant un mouvement rapide
Ce
d'oscillation.
trait
la ligne
particulier,
de matrices
;
étaient rivés
«
uniques
les
pi'étendait
repoussaient à
Le détail
très-fine,
15
cercles très-menus romposant
;
les
i,'iavuie,
trait
fonds sont obtenus au
que
fin
du
gravures, c'est la netteté et la hardiesse
xii»
une plume exercée sur uue
les
fonds sont faits au
sainte Chandelle d'Arras.
Le
détail
C provient d'un
le
frag-
imiyen d'un poinçonnage de
graveurs appellent frisé. Les deux pre-
les
du
la
autour de l'ornement pour arrêter
sniillé fait à l'éfhoppe.
le travail
est réduit d'un quart, et date de la
le fait
celle
apparfienl au reliquaire de
présente un douille
collection Soltjkoff
comme
un
avec
fal)riquer
la
miers exemples sont donnés grandeur d'exécution,
métal
certain
ne se servaient pas habituellement
orfèvres
du fond, qui se composo d'un
la
un
main de petits ornements qui
ou soudés sur des fonds. La collection précieuse de
ils
treillis.
CcUe gravure,
ment de
qu'on
A provient d'uno monstriincc. Dans
Le d6hn\
moyeu d'nn
travail
lui
convenait à la grande orfèvrerie.
Pour des pièces
soin
en
tremblé pre-
nait des points brillants très-rapprocliés, et à distance,
flou qui
la
que l'intelligence travaille en
sait voir,
yeux
les
champs;
datent du xiii" siècle
et
siècle.
c()U|)
le
troisième
Ce qui est k remarquer dans ces
de burin,
fcuillt^
;
fpii
de papier,
semble courir sur le
DICTIONNAIRE RAISONNE
1
l'/oZ/e^/e.
<:
r:i
/Juc
/'
-
CHANDELIER EN ARGENT ET VERMEIL
e
i
_ r
M l'krÙL
1
û
.(<>.
;
—
;ii07
fabri(|ué d'après ce procédé,
il'argent
qui est d'un
et
OHFÉVHERIE
[
llambeau
possédait un
M. Louis Fould
—
do
et
excellent
]
vermeil
La
travail.
XXX VII
donne ce flambeau moitié d'exécution. Le corps
du chandelier est d'argent les bagues, l'orle du pied, l'embase, le
chapiteau et la bobèche sont dorés. En B, sont tracés les détails du
planche
;
chapiteau
en C,
;
un des
lions
ments,
faits
les détails
du plateau
de
la
inférieur,
du
xiv^ siècle.
que l'orfèvrerie française
avec raison
toute l'Europe dès le
Dans
corps du
rivés sur le
pied est un écusson fascé d'or et de sinople. Cet
le
objet date de la seconde moitié
C'était
l'embase; en E,
grandeur d'exécution. Ces orne-
au repoussé, sont simplement
(lambeau. Sur
D de
bague, et en
commencement du xm«
les inventaires
était
estimée dans
siècle.
des trésors étrangers, dressés à
de ce
lin
la
des pièces d'orfèvrerie française sont souvent mentionnées
siècle,
Les centres principaux de fabrication étaient
Lyon, Avignon, Auxerre, Montpellier. Dans
:
'.
Limoges, Paris, Arras,
Flandres, les villes de
les
Gand, de Bruges, de Dinant, de Tournai, de Liège, étaient également
renommées pour
la fabrication
des objets d'orfèvrerie
ÉMAILLERIE SUR MÉTAUX.
Les émaux
translucides, ou opaijues, et sont posés
y a
:
Les émaux cloisonnés ou de
1''
d'épargne
;
du métal
reliefs
émaux
3° les
4°
;
-.
sur métaux
ou
sont,
de différentes manières.
plite
les
!2''
;
émaux en
Il
taille
translucides recouvrant très-légèrement les
émaux
les
peints.
Pendant
le
moyen
âge, jus-
qu'au xv« siècle, on n'a guère employé que les deux premiers procédés
cependant,
;
sur
émaillés
dès
relief,
le
soit
siècle, apparaissent
xn"'
moyen d'émaux
au
quelques
translucides,
moyen d'émaux opaques. Quant au quatrième procédé,
montra en France qu'à
du xv^
la tin
Les émaux cloisonnés sont
guer.
y a deux manières d'obtenir les
Il
mière consiste h
sertir
soit
au
ne
se
il
siècle.
plus anciens, mais
les
objets
émaux
il
faut
cloisonnés
distinla
:
pre-
de petites tables de pâtes de verre coloré
au moyen d'oxydes métalli(iues entre des lames minces de métal
soudées de champ sur un fond
:
c'est
une mosaïque dont
les frag-
à l'aide de cloisons de métal
ments vitreux sont maintenus
;
la
se-
conde, à remplir chaque compartiment d'un émail fondant en poudre,
à mettre ces
et
'
Notaniinont
ordres de
-
\'oy(iz
daus
lÎDiiir.u'c
VHist.
teur. 1864.
pUKjues ainsi
l'invfutaii'o
du
préparées
trrsor
du
au four. La chaleur
saiat-sirgn,
drcss:;
en
Laliarl,',
I.
129j
par
fait
les
VllI.
(les
mis mdustriels
(lu moijeii àfje,
par
.1.
II.
Morel, édi-
OIIFÉVREIUE
[
—
]
—
qui rcmplil exactement les
fondre rômail,
polit le tout,
208
et
Ton obtient
posée de couleurs
Les émaux en
dernier procédé.
lisse,
On
com-
bi'illanlc,
métalliques.
filets
ou cliamplevés, tiennent de ce
d'épargne,
taille
On
une surface
ainsi
séparées par des
vitrifiées
cavités et y adhère.
enlève sur une plaque de cuivre rosette, ou d'or
ou d'argent, d'une épaisseur de 0",002 ou 0'",003, toutes les paron les creuse à une profondeur
ties (|u'on veut rempli)" d'émail
;
de 0"',001 environ
met au
tous
au
;
on
Connne précédemment,
four.
bon semble,
si
l'émail,
au métal. On
les vides et s'attache
feu,
creux de poudre d'émail, et l'on
i-emplit ces
les
polit
surfaces restées
en fondant, remplit
et l'on
tout,
le
du
visibles
dore
cuivre
ou
de l'argent.
Il
est évident qu'on
comme
ne peut considérer
émail sur métal
le
premier de ces procédés. Sertir des morceaux de pâtes de verre,
comme des gemmes, entre des cloisons de métal, ce n'est pas
émailler le métal, bien que le résultat apparent,
faite, soit celui
de l'émaillage. Or, ce premier procédé a été employé
par
les Égyptiens,
dans l'antiquité par
d'Orient
l'exécution est par-
si
Grecs, par
les
peuples
les
par les Gaulois dès avant l'invasion romaine. Les Egyp-
et
connu
tiens ont-ils
émail cloisonné
véritable
le
?
M.
comte de
le
Laborde, dans une excellente notice imprimée en tête du Glossaire
et
négative
la
émaux
Répertoire des
:
le
et
bijoux exposés au Louvre, est pour
savant archéologue n'admet pas
haute antique aient connu
depuis l'impression de
et
pratiqué
même
l'émail
que
les
la
Grecs de
cloisonné.
Mais
notice en question, des découvertes sont
la
venues confirmer l'opinion de ceux qui prétendaient que
émaux
les
cloisonnés étaient connus des Égyptiens et des Grecs. Des bracelets
égyptiens', des bijoux grecs
question est donc vidée
;
-,
présentent des émaux cloisonnés. La
toutefois
il
est à i)résumer
que
procédés
les
de fixation de l'émail entre des cloisons d'or, d'argent ou de cuivre
n'étaient pas très-répandus,
puisque ces objets sont rares
n'atteignent que de Irès-petites dimensions. Quant aux
dant
et
après
fondre des
rions dire
les
Ou
l'omaine,
ils
(^ollorliou
qu'ils
Gaulois pen-
pi'ati(juaient
l'art
de
émaux colorés dans des cases métalli(jues. Nous ne sausi les Romains avaient déjà trouvé cet art, pratiqué dans
trouve bien des
EuU'c autres, celui qui
Summlungen
-
domination
Gaules lorsqu'ils envahirent ces contrées,
tèrent.
'
la
et
fiiit
de Munich.
C.iiiniiiiUii,
au Louviv'.
dn
s'ils
de vcrie coloré dont
pâtes
imrlio
ou
la
collection
('îgyplicnnc
des
l'y
la
appordalc est
Vereiniglsn
DICTIONNAIRE RAISONNE DU MOBILIER.
Orfèvrerie.
PI.
XXXVIII
3D
:C-É^C
ïiollet-le-llur.
ilcl.
A(i.
Li'Vié.
lilh
BOLCLE MERflVI.\GIEM.
Ve A. MOREL &
Cie, éditeurs.
Cliromo-Ttp.
fi.
Fischbach.
i SlrasbourR.
—
à
anléi'ieure
lu
iloiniiialioii
mais jusqu'à ce jour
il
pâtes de
verre aient
avant
conquête.
la
ne
Î10{)
—
[
dans des tombes gauloises,
serait pas
possible d'afllrmer
émaux
Les
J
rumaiue,
fondues dans
été
Oltl'liviiElilE
que ces
cloisons métalliques,
des
cloisonnés
trouve encore
iiu'on
fréquemment dans les sépultures gauloises sont-ils gaulois ou
gallo-romains ? Nous n'oserions décider la question, (jui d'ailleurs
n'entre pas dans le cadre de notre sujet '. Parmi les objets de menue
assez
répo(iue mérovingienne, ce
datent de
qui
oi'févrerie
plus fréquemment, ce sont des lamelles de pâtes de verre coloré
le
serties par des cloisons métalliques à
froid. Tels
fragments des armes de
vase
enlin certaines
et
qu'on trouve
Cliildéric, le
de saint Martin,
couronnes wisigotbes
des
parties
dit
sont fabriqués les
et
de Reces^vinlll
de Suintila, déposées au musée de Ciuny, ainsi qu'un assez grand
nombre
V
datent des
d'objets qui
au vni^ siècles-. L'art d'incruster
de petites plaques de verre ou de grenat dans des alvéoles de métal
poussé assez loin par ces barbares qui envahirent les Gaules,
était
l'on
dans
ne saurait voir,
gallo-romaine, car
la
plupart de ces objets, une fabrication
alTeclent
ils
et
des
formes qui appartiennent bien
évidemment à la race conquérante. Comme spécimen de cette fabrication, nous donnons (planche XXXVIII) une des boucles mérovingiennes déposées au musée de Cluny '\ Ce bijou est de cuivre plaijué
d'or plutôt que doré
antérieur. Le
des perles d'argent sont soudées sur son orle
;
corps de l'attache est incrusté de plaques de grenat
clair afileurant la surface et
posées sur paillon. Une feuille
demi-cylindres d'hyacinthe
(améthyste
sertis
dans
le
métal
sont solidement
purpurine)
sont taillés à la molette. La feuille palmettée
et
ou boudins cannelés en travers, sont
et les demi-cylindres,
(pialre
et
saillants
sur le nu de la plaque d'attache et sur la souche de l'ardillon. Ce
bijou
pas
indique une fabrication passablement avancée,
ici
question
qu'il est dit,
d'émail.
mais
il
n'est
Les remplissages des alvéoles sont, ainsi
des tables de grenat posées à froid et retenues par un
rabattement des bords du métal réservés. Ces bords ne sont point
des cloisons
giens, mais
Voyez,
'
rt
!•(!
rapportées,
un
lilet
comme
dans beaucoup de bijoux méi'ovin-
laissé ondr, le
iiolirc di'
jH'DiKis, hi
M.
C.li.
champlevage des fonds. Quelques
de
Liiiiis
:
/t.v
()Iùii:n:s
de saint Liai,
l'iiriri,
Didroii, '186'i.
-
Parfois cos pâtes de vori'e sont reiiiplacéi s
de ces ohjets sont
d(''pos;'s
eahiuet des médailles de
('.oui|iièi,'iH'.
'
de
la
Saiid-('iei-iiiaiu
(irandi'ur d'exé'ciiiio;!
jiar
dos grciials
au musée des souverains
lîibliollièfjue
ini]iériali',
au
t;nlli''S
Louvre, au
eu lable.
iiiiiséc
aux musées d'Arras, du
eliàl.'au
.
.
11.
IMusieiii-s
de C.luny, au
—
27
do
oni'KVitEiUE
j"
—
]
objets (bijoux) gallo-i'oinains
—
:iîlO
monlreiU
de Icmail posé à
ccpciidaiil
chaud, soil dans les inlenalles laissés entre des cloisons, soit dans
les alvéoles cliamplevés. Le cabinet des médailles de la Bibliothèque
bronze coulé, champlevée, qui
impériale conserve une plaque de
provient d'une agrafe de manteau. Cette plaque
XXXIX)
(pi.
paraît
'
appartenir à l'époque gallo-romaine et est une œuvre d'émaillerie
des plus curieuses.
compose de
L'orle,
cloisonnages
de
intercalés
l'émail,
montre notre planche,
le
se
vingt-six lobes alternativement remplis d'émail rouge et
une zone dans laquelle sont juxtaposés, sans
bleu. Puis est creusée
carrés
que
ainsi
métal,
entre
le
que
ne pourrait, sans se mélanger jusqu'à un
feu,
certain point, être posé ainsi
tendu qu'un émail,
d'autres
Observons
d'émail échiquelé bleu et blanc.
au
fondant
rouge
d'émail
des carrés
que
montre
le
On
cette zone.
a pré-
rouge par exemple, aurait été d'abord posé
fondu, puis qu'à la meule on aurait enlevé les carrés intercalés,
et
qui auraient été remplis
d'émail blanc, lequel
été fondu
aurait
four; puis, enfin, que cet émail blanc aurait à son tour été
au
taillé
à
meule de manière à pouvoir y loger l'émail bleu, de même fondu
au four. Mais la chaleur nécessaire pour fondre l'émail blanc aurait
la
remis en fusion l'émail rouge, et aurait, au point de rencontre des
A
deux émaux, produit des mélanges.
été ainsi
pour
les petits
carrés bleus de l'échiqueté. Le
posé ne nous parait pas praticable
partiments ont été disposés à froid,
de
moi'ceaux de
plus forte raison,
pâtes
il
;
en eùt-il
moyen
sup-
semble plutôt que ces com-
comme une mosaïque, au moyen
de verre coloré, puis que
la
plaque a été
soumise à une température assez élevée pour souder entre eux ces
morceaux juxtaposés, sans
les
mélanger.
fouilles
Même
les
amener à une fusion complète qui pût
observation pour
la
bulle
trouvée
de Siberlswold-Down (Angleterre). Cette bulle
laire
un peu ovale, a 0"\029 sur
tient
vingt et
et
émaux sans
petits
s'y
circu-
con-
pourpres,
moins d'un millimètre de
Peut-on admettre que ces infiniment
être fondus dans d'autres
elle
les
échiquetés de
rouges et bleus, bleus
carrés ont chacun
d'or,
de diamètre. Or,
un carrés d'émaux, qui chacun sont
seize petits carrés blancs et verts,
lesquels petits
0'",03
dans
côté.
carrés d'émail aient pu
mélanger?
Il
est vrai
qu'on
un ouvrape de mosaïque.
mais soudé à chaud et non maintenu par
avait cru voir dans la bulle de Sibertswold
Ouvrage de mosaïque,
un mastic à froid.
soit,
Ces exemples suffisent pour démontrer que
'
riruiKlciiv d'cx(''f.iitioii.
l'art
de l'émaillerie
DICTIONNAIRE RAISONNÉ DU MOBILIER.
XXXIX.
PI.
Orfèvrerie.
ïiollel-le-Duc.
Uïié, mil.
Ad.
ilel.
AGRAFE MÉROVINGIENNE
ÉMAILLÉE.
Vc A. MOREL &
Cie, éditeurs.
i',liromo-Tï|i.
G.
Fischbach
,
à
Stnsbonrg.
—
—
211
ORFÈVRERIE
[
]
commencement de l'invasion des
pratiqué avec une certaine perfection. Nous ne possé-
pratiqué dans les Gaules au
était
barbares, et
dons toutefois que de petites pièces de cette émaillerie primitive,
et
ne semble pas qu'on fabriquât, à Taide de ces procédés, autre
il
chose que
des bijoux
très-menus, tandis que
gemmes en
plaques de verre ou des
de métal
petites tables entre des cloisons
usuellement pratiqué sous
était
de sertir des
l'art
premiers Mérovingiens.
les
mode de fabrication abondent '. Ils ont été soumentionnés comme des ouvrages d'émaillerie dans les inven-
Les exemples de ce
vent
taires
même
et
habitude de
par des archéologues, mais
sonnées de l'émail ou
On
silicate alcalin
barbares qui occupaient les
avec eux
;
les
de verre ou des
en portaient
ou
célèbres joyaux
les
simplement
fussent
des pâles
gemmes encloisonnées et serties dans de l'or,
du cuivre. Ce mode de fabrication, dont notre
métal pour poser
champlevage du
échantillon, mais avec
les tables
plus habituellement
champ,
v* siècle,
le
Les
mentionnés parfois dans des inventaires
XXXVIII donne un
planche
sistait
et
ouvrages émaillés, ne
l'argent
dès
Gaules,
ne peut mettre en doute que
façonnés par saint Eloi,
de
des lamelles métalliques.
depuis l'excellente dissertation de M. de Linas
et,
sur ce sujet, on
des
verre
Wisigoths ont laissé un assez grand nombi'e de bijoux
ainsi fabriqués,
comme
une grande
gemmes ou de plaques de
serties par
transparent,
et
fondu à chaud dans des alvéoles
fabriquait à Byzance et dans tout TOrient
quantité de ces objets composés de
coloré
ne faut pas une grande
de Témailleur pour distinguer ces matières cloi-
l'art
métalliques.
il
de
gemmes ou de
coloré, con-
verre
en un réseau de lames métalliques de
posé sur un fond, qui maintenait
soit laissé à jour, soit
lames translucides. C'est ainsi
qu'est
ornée
plaque
la
mérovingienne du cabinet des médailles de
la
les
pectorale
Bibliothèque impé-
temps d'arriver aux émaux du moyen âge qui font
l'objet de notre sujet. Si les gallo-romains émaillaient les métaux,
il semblerait que cet art fût perdu après les invasions germaniques,
riale
-.
Mais
est
ne voit plus apparaître
et l'on
dans
les
1
est
11
il
les
émaux cloisonnés
Gaules que beaucoup plus tard.
utilL> (le
coi.sultor,
vrerie méiovingienni;. les
a
ce .siiJeL
Œuvres de
A
rexccUeule
et
Byzance, dès
iKtlice
saint É(oi. et
lu
de M.
Cli.
champlevés
le x^
île
siècle
Lioas
Verroterie clvisvnnée
:
^
Orfè-
[\V\i\vtn\.
1S64).
*
Voyez les exeiuplet; donués par M.
^
Voyez
Gorgier,
la
di'
plaque d'émail cloisonné de
reproduite
7noijen âge{\o\.
la
jiar
M.
J.
Linas dans l'ouvrage déjà
la
coUeelion
de
Labarte dans sou ouvrage
Pala d'oro de
l'église
:
feu
Hist.
eilé.
M.
le
fies
de Saiut-Mavc de Venise,
conile l'imilalès-
arts uiduslrie/s
au
oitrKvr.EuiE
[
—
j
émaux
fabriquait des
on
aucune
de
pièce
mais
cloisonnés;
époque
celte
—
212
qu'on
ne
connaissons
admettre
puisse
Toutefois les
appartenant à rémaillerie occidentale.
comme
orfèvres
occi-
souvent des plaques d'émaux cloisonnés
enchâssaient
dentaux
nous
et
cliamplevès byzantins dans les objets qu'ils livraient à leurs clients,
et
nos collections possèdent des exemples très-curieux de l'emploi
de ces émaux orientaux'. C'est au
émaux cloisonnés de
(|uelques rares
qu'on voit apparaître
siècle
xi"
fabrication occidentale, et ces
émaux
sont, relativement à ceux de Byzance, assez grossiers.
blerait
que
de l'émaillerie en Occident
l'art
qui s'était
Verdun
parmi
était
les
décorent
sem-
d'abord été pratiqué
au commencement du xu^ siècle,
évidemment instruite auprès d'artistes byzantins.
par l'école rhénane,
école
ait
Il
si
brillante déjà
un des centres de
l'orfèvrerie
émaux occidentaux cloisonnés
de saint Rémi,
le calice d'or
les
émaillée.
On
peut
citer,
plus anciens, ceux qui
déposé aujourd'hui dans
le
Notre-Dame de Reiras. M. Labarte incline à croire que ces
émaux, qui datent du milieu du xii° siècle, sont fabriqués par des
trésor de
artistes grecs
mais
;
de rornementation est occidental, aussi
le style
bien pour l'ornementation d'or du vase que pour les filigranes
pour
les
émaux
byzantins cloisonnés dont
des
de cette époque.
émaux
avec raison, que les
taine liberté et
ne connaissons pas d'émaux
vitraux et de celle des manuscrits
M. Labarte
observer d'ailleurs,
fait
cloisonnés byzantins
une irrégularité dans
émaux
et
dessin et la coloration se rapprochent
le
autant de l'ornementation
occidentaux
Nous
translucides.
-
le
affectent
une cer-
dessin des cloisons, qui n'exis-
du calice de Reims
le dessin est ici très-régulier. La planche XL donne en A trois des
compartiments émaillés du calice de Reims, et en B deux des compartiments byzantins de la boîte évangéliaire du Musée du Louvre,
au double de l'exécution, afin de mieux indiquer le travail. Le caracdans
tent pas
les
translucides cloisonnés
tère de la coloration et de la
tiellement. Les
;
composition de ces émaux did'ère essen-
émaux cloisonnés byzantins ont une
coloration claire
lumineuse qui ne se retrouve pas dans ceux du calice de Reims,
et
vigoureux de ton
et
d'un dessin tout occidental.
Le procédé de fabrication de ces émaux enfermés dans des cases
d'or serties est exactement celui indiqué par le moine Théophile.
Ainsi,
'
du
Voyez, cnlrc autres objets,
xi"^
au
siècle, et sur la([ue'.le
XIII''
-
on observera que
sièele. (M.
Voyez
.1.
les détails de
la
boîte
(':vang(''liairo
plaques
d'or
d'émaux
cloisonnés
du Musée du Louvre, qui date
des énuuix by/.aulins oui été fixés. Cette boîte a été réparée
I.aliarlr. ///.s7.
cv.
petites
les
rfe aiis indu'.triels .)
calicM ligure
'i.
DICTIONNAIRE RAISONNE DU MOBILIER.
PI.
Orfèvrerie.
Tiollet-lf-nuc,
del.
AJ.
EMAUX DU CALICE DE
I.i'in',
XL.
lilli.
REIiMS
AU DOUBLE DE L'EXÉCUTION.
\e
A.
MOUEL &
Cie, éditeurs.
i;tiroiiiu-T(p.
C. fistliliacb.
a
Strastiourï.
—
qui
décoreiil
coupe, de
bague
la
de saint Rémi
calice
le
du pied
et
—
!2i;-5
;
ORFÈVRERIE
[
épousent
foimes de
les
]
la
ces petites plaques ont donc dû être
disposées sur le vase avant d'y mettre l'émail, puisque cet émail ne
pouvait entrer en fusion qu'au four. Voici ce que dit Théophile à ce
sujet
*
Ensuite, dans l'intérieur de chacun
:
«
[domuiiculis,
"
ira
«
ajustées, vous
petites cases) qui
les
sur
vase,
le
En
retirerez avec soin. »
comme
reçoivent les émaux,
ajustés
devront contenir des émaux {elec-
vous appliquerez des feuilles d'or mince,
-),
puis,
ceux
les
«
de
«
((|ue celle
"
du bord de chacune des pièces, de manière
«
fois le
«
intervalle qu'on
(I
nant
i'
la règle,
«
celle
«
et,
i<
votre goût, de manière
vous couperez dans une
la case)
tour, et
de
vous
la
en pre-
vous servant
case) et
la
un peu plus épaisse
une bandelette que vous ferez courir
nomme
les
de
bordure) dans une
feuille
petit
en pre-
cloisons), et à l'aide
la
d'or aussi
même
de
hauteur (que
mince que possible,
vous contournerez ces
avec de petites pinces,
long
en fasse deux
([u'elle
bordure de l'émail ^ De même,
taillerez des bandelettes
le
deux bandelettes un
mesures (du développement des
les
exactement une case
feuille d'or
en ménageant entre
qui
cliatons
cloisons d'or. « Ensuite,
nant les mesures (des développements de
de
après les avoir
reçoivent les pierres, sont
qui
«
la règle,
et
effet, les
à l'intérieur, entre
dans laquelle sont disposées
des chatons
bandelettes à
à produire les dessins que vous voudrez
«
obtenir dans les émaux, soit des cercles, soit des nœuds, de petites
<(
fleurs,
<'
délicatement et avec grand soin chacun de ces
«
les
"
charbons. Lorsqu'un compartiment aura ainsi été rempli (de son
«
cloisonnage), vous en
'<
de précaution, de telle sorte que
«
puisse se déranger et que les cloisons d'or mince n'entrent pas en
«
fusion...
des oiseaux, des animaux, soit des figures
lixant avec
»
Cela
de
filets
souderez toutes
le
les parties
travail
Théophile explique comment
d'émaux sont également
sortes
émaux
à sa place, en
fusibles
;
sur des
avec beaucoup
délicat (du dessin) ne
substance vitritiable (l'émail), afin de s'assurer
la
vous disposerez
délayée et en les cbaulTant
la farine
fait,
;
il
si
faut
les
comment on
éprouver
ditïérentes
pulvérise ces
comment, à l'aide d'un tuyau de plume taillé en cuiller,
on remplit chaque intervalle de cloison de la poudre d'émail convenable puis, enfin, comment on met au four les cases ainsi remplies; comment on renouvelle l'opération, si fémail, en fondant, se
;
puis
;
'
Diveis, nvtiuin Scliedula,
lih.
111.
cap. lu.
2
Voyez
3
Cotte Ijorilure u'existe pas autour des (Muaux du ralii-e de saiid
la
judicieuse dissertation de
M. Laliulc
sui-
Vclcetruni.
l'.ciui.
[
OIUKVHF.HIE
—
]
réduit trop d'épaisseur
—
214
comment on
;
Le texte de Théopiiile
polit les pièces.
comment on
laisse refroidir el
est trop clair,
entre dans
il
des détails trop pratiques, pour laisser supposer qu'il ne connaissait
émaux
pas parfaitement la fabrication des
pendant
écrivait
seconde
la
cloisonnés
moitié du \if
or Théophile
:
Les émaux du
siècle.
de saint Rémi peuvent donc avoir été fabriqués en Occident
calice
par des artistes occidentaux.
Il
serait difficile,
lerie fabriqués
pensons-nous, d'établir, entre les objets d'émail-
en Occident de la
fin
du
distinctions d'écoles Irès-tranchées.
\i° siècle
à la
est certain
Il
du
fin
xn^, des
existait sur
qu'il
bords du Rhin une école (quelques archéologues disent deux)
les
d'émaillcurs qui avaient reçu d'Orient leurs procédés
même
époque,
Verdun
il
de Cologne
et
;
Limoges une école
à
existait
que vers
;
distincte de celle de
mais on ne fabriquait pas des émaux dans
ces localités seulement. Les Flandres, Paris, quelques villes
France, possédaient des ateliers d'émailleric
central
de
serait,
pensons-nous,
la
ateliers
il
de
s'avancer trop
l'émailleur était enfermé
Partout où
dans deux ou
prétendre
trois
deux industries
Ces
que
du midi
et
ce
l'art
de
;
centres en Occident.
y eut des écoles de peintres verriers,
d'émailleurs.
la
ont
il
des
dut exister des
rapports trop
intimes pour que l'une se soit développée sans l'autre, et des déli-
mitations absolues ne
pas pouvoir être tracées.
paraissent
l'industrie des vitraux,
celle
Comme
de l'émaillerie dut se développer très-
rapidement au xn^ siècle; car, en dépit des causes de destruction de
ces objets,
en reste encore une
il
si
grande quantité,
bien
qu'il faut
admettre une fabrication vulgaire dans un certain nombre de centres.
Dès
les
ils
l'instant
que
l'on connaît les
procédés de remaillage des métaux,
procédés sont tellement simples et faciles à mettre en prati(iue,
exigent des ressources
si
minimes,
qu'il serait
étrange de ne trou-
ver ces procédés adoptés que dans une ou deux villes de la France,
tandis qu'on fabriquait, dès le milieu du xu* siècle, des vitraux sur
une grande
partie
du
territoire
des anciennes Gaules, et particu-
lièrement dans les abbayes bénédictines.
Qu'on
jusqu'au
ait
fabriqué
xvi«,
ville,
trop s'avancer,
émaux
tous les
nous
qu'on
à Chartres, à Troyes,
le
ouvrages
Limoges,
faisait
à
des
depuis
qu'on donne
qui
voulons bien
:
émaux
le
rappellent
le
xii"
siècle
nom d'émaux
ceux
exécutés
mais on peut croire, sans
dits
limousins,
à Rourges,
Toulouse, à Clcrmont, à Paris, au Mans,
à Angers, dans les villes enfin où
veloppé. Si
à
ce n'est pas douteux;
de Limoges à
dans cette
des
l'art
du peintre verrier
grande qu'on veuille supposer
l'activité
s'était
dé-
des fabriques
—
de Limoges,
2lo
n'auraient pu
elles
—
[
à l'énorme
suflire
OUFÉVREKIE
J
des
quantité
produits que les xn« et xni' siècles exigeaient pour l'ornement des
aiguières,
châsses,
bijoux de
corps,
les pièces
comme
que vases, bassins,
des tombeaux, des objets usuels, tels
églises,
meubles; sans compter
tableaux, drageoirs,
boucles,
de harnais,
couronnes, fermoirs,
ceintures, agrafes,
Nous sommes
etc.
loin
de vouloir considérer
oiseuses les recherches des savants archéologues qui ont déjà
jeté sur l'art de l'émailleur en Occident de vives lumières,
croyons
qu'il
mais nous
ne faut pas trop limiter cette fabrication, évidemment
très-répandue en France dès
le
milieu du
xii"
siècle^,
émaux dits rhénans et ceux dits de Limoges, il y
nombre considérable d'ateliers dont les procédés
plus ou moins de l'un de ces
qu'entre les
et
a place pour
un
se rapprochaient
deux centres principaux. Ne pei'dons
pas de vue. d'ailleurs, que pour obtenir des
suffit
les
émaux
sur métaux,
il
d'une table et d'un fourneau, et qu'aucune industrie ne de-
mande moins de
place et moins de frais d'installation. Les vitraux
en exigeaient bien davantage,
nous connaissons en France une
et
sans compter les fabri-
demi-douzaine d'écoles mères de verriers,
cations secondaires.
Lorsqu'on apporte dans l'examen des
de
la
critique,
il
est naturel
faits
du passé
de chercher tout d'abord les
un moyen de poser des
cations tranchées; c'est
méthodes
les
classifi-
jalons, d'établir des
points de repère, de ne point s'égarer. Mais lorsque les exemplesabondent, lorsqu'une connaissance plus étendue de la nature de ces faits
pénètre l'esprit de ceux qui les recueillent, on reconnaît bientôt des
écarts, des déviations,
classifications,
des exceptions
admettre des
il
;
transitions,
détruit pas les appréciations premières,
ce qu'elles ont d'absolu.
homme doué
des
mais
les
Remarquons que dans
tique des arts (et surtout des
d'un
faut diviser les premières
arts
rameaux.
Cela
étend et leur enlève
l'histoire
de
appliquée à l'industrie),
d'un esprit chercheur pour produire un
veau. Or, nous le disons
encore,
s'il
s'agit
de
ne
l'art
la
il
fait
prasuffit
nou-
de l'émailleur,
d'une industrie qui peut être exercée dans une chambre de 2 mètres
en carré, par un
n'ont pas
homme
dû manquer
à
seul,
il
est
évident
les
nombreuses pièces
publiques et privées, que ces
en
effet
les
chercheurs
une époque où Ton cherchait beaucoup;
donc des résultats spéciaux ont pu se produire,
en examinant
que
faits
et
nous voyons bien,
d'émaillerie des
collections
spéciaux ou exceptionnels se sont
produits quelquefois.
Nous venons de décrire les procédés employés pour la façon des
émaux cloisonnés d'or. On fabriquait aussi des émaux cloisonnés
OKIKVItKItlL:
[
de cuivre,
—
]
moyen de
ce
et
—
216
cloisonnage, ou de lamelles
de cuivre
disposées de champ, n'était pas adopté seulement pour les émaux.
tombe
I.a
de Fi'édégonde, autrefois
placée dans
Saint-Germain des Prés,
abbatiale de
l'église
l'église
dite
le
chd'ur de
et aujourd'lmi
dans
de Saint-Denis, se compose d'un ouvrage de pâtes de verre
de pierres de couleur noyées dans un mastic brun, remplissant
et
les
creux laissés entre des cloisons réservées dans une plaque
marbre
jaune, lesquels
dans
le
du vêtement. Au milieu de ce mélange
et figurant les plis
coloré apparaissent
des cercles, des
mastic.
faire
tombe,
Cette
comment
connaître
ployaient des procédés variés,
elîel,
français.
A
cette
le
et
nous ne
du
les artisans
exceptionnels.
du dessin
style
époque,
émailleurs rhénans,
la citons ici
xn''
em-
siècle
en
pas,
n'existe
Il
Icvaienl le métal, et
ils
l'habillement,
et
c'est-à-dire vers
que
aussi bien
moyen mixte
adoptaient souvent un
donc fondu entre
le
les
milieu du
émailleurs
obtenaient des finesses sur
les
tailles
la
cependant
est
siècle,
xn''
limousins,
d'émaillage du métal.
soudant, dans les parties inlaillées, des
était
champ
en France, un autre exemple d'un ouvrage de ce genre, qui,
en considérant
les
de cuivre
filets
s'en rapporte au vêtement, ne
l'on
si
au règne de Louis VII,
serait pas antérieure
que pour
des
spirales,
sont les rives de lamelles incrustées de
filets
de
champ-
Ils
même
pièce en
cloisons de cuivre. L'émail
d'épargne
entre
et
cloison-
ces
nages. C'est ainsi que sont émaillées les ailes d'un ange du xn^ siècle,
supportant
le
reliquaire qui contient
qui est conservé dans l'église de
un doigt de
Léonard,
saint
et
Saint-Sulpice-les-Feuilles (Haute-
Vienne)'. Ce cui'ieux objet est de cuivre coulé massif, et
de l'orfèvre a consisté surtout en une ciselure profonde
;
le travail
les
plumes
des ailes sont champlevées et remplies d'émaux rouge sombre, rouge
clair,
bleu foncé, bleu
clair, vert
et blanc.
Les petits cercles de métal
plumes sont cloisonnés, c'est-à-dire rapportés et non épargnés. Ce reliquaire paraît, d'après le style de la
ligure, appartenir au milieu du \u° siècle. Il y avait donc en Occident, dès celle époque, du Rhin aux côtes de l'Océan, des artistes
qui sont répandus sur ces
orfèvres émailleurs
habiles,
expérimentés déjà,
et
nous pensons
qu'après avoir donné à ces objets des dates souvent trop éloignées,
Nous trouvons une
preuve de ce fait dans la célèbre plaque du musée du Mans. Il existe,
en elTet, dans ce musée, un émail qui passe pour avoii' appartenu
on a pu depuis tomber dans un excès
'
p.
Du
Irôsor de
28.;).
('.iMiidiiioiil
(vny.
la
gravure
contraii-e.
du M.
("lauclieri'l.
Annales tnchco!
,
t.
W.
.
—
—
:217
OUFÉVIŒIUE
[
]
au tombeau de Geoffroy Plantagenet. Trouillard, dans son Histoire
son
« Geoffroy mourut en Tan 1151
des comtes du Maine ', dit
:
;
<<
corps fut inhumé en l'église cathédrale du Mans,
«
dit
«
son portrait est gravé dans une table de cuivre émaillé et aftiché à
«
une des colonnes de
«
ces deux vers
de
même
et fut le pi-emicr,
Ordericus, qui aye esté enterré au dedans de
la
la ville
;
nef de l'église dans laquelle sont inscrits
:
Euse tuo, priuceps, prœdouuni turba fugatur,
Ecclesiisquc quies pacc vigcnti' datiir
«
M. Hucher
observer que Trouillard, qui vivait à une époque
fuit
i-approcliée de
l'année 1552,
pendant laquelle
par les huguenots, ne pouvait ignorer que
que
avait été détruit, et qu'il n'en restait
voyait de
son temps,
sans doute,
Julien
du Mans,
l'énonce
pliique,
chanoine
le
historique,
etc.,
perpétuer
le
;
et
clair,
le style et le
Becket.
D'après
la critique
trop
cathédrale de Saint-
Mans
et
la
soit
chœur
du
du Maine.
diocèse
présence du tombeau de
mentionnée dans
tôt
le
milieu du xn* siècle, on a
appréciation,
l'émail
en
-
question
des dernières années du xn' siècle \ C'est ainsi
archéologique, dans
la
la crainte
de répéter des eireurs
date des monuments, prétend reclilier
qui sont
évidemment exactes de
Mémoires des comtes du Maine. Lu Maus,
Geoffroy Plautagcnct,
M. de
Chro-
précieux, une plaque votive destinée
cette nouvelle
appréciations, celles
(le
la
non de Geolfroy Plantagenet, mais de son
Léonore d'Aquitaine et meurtrier de Thomas
souvent commises sur
Tcoiiill.ird.
topogra-
Dictionnaire
toutes les appréciations antérieures, et ne distingue plus,
'
comme
»,
souvenir,
daterait au plus
que
que
vêtement,
monument
Henri, mari de
Mis
la
bien que l'émail que nous possédons ra[)pelle
-^
voulu voir, dans ce
à
de
son
de la province
Geolïroy dans la cathédrale du
exactement, par
»
dans
Paige,
le
Bien que ce passage soit
nique de Geoffroy
plaque émaillée qui se
à main gauche en montant au
<*
fut dévasté
tombeau de Geoffroy
le
la
Maine
le
mais Irès-certainement en 1777,
attachée au pénultième pilier de la nef
«
»
'-.
la
nalicc de
IG'k}.
—
parmi ces
celles établies
Voyez, ^ur
M. E. Hucher [Bul/etm monumentni.
réiiiail
\\\\h\.
luu"
Caiiniont).
L'iusciiption
donne
2jredo?m)n,
an
lieu
d;;
pvœdonuin,
el
au
eccleiis,
lieu
de
ecclesiis
^
Chron. du morne Jean, éditée une première
suite de Grégoire
du Hecueil des
*
Henri
il
de Tours, et reproduite
liist.
fois
plus tard
par Laurent Boeliel, en 1610, à la
]!ar 1).
rxmquet,
dans
le
des Gaules et de la France.
IMantagcuel mourut eu 11S9.
II.
—
2S
tome XII
OItFLVflEItlE
[
—
)
—
iîI8
grands que Ton
sur de fausses ti'adilions. Cet émail est un des plus
il
porte 62
représente
GeolTroy
connaisse,
il
centimètres de hauteur sur 33 de largeur
debout,
tenant
une
dans
haute
épée
;
la
main droite et un grand écu d azur à quatre léopards lionnes ou
lampants d'or, posés 2, 1, i, à son bras gauche; au centre de cet
écu est un îimbo. Il est coiffé d'un bonnet pointu émaillé d'azur au
lion passant d'or,
avec un cercle émaillé de vert sur
comme
velu d'une robe longue
milieu du xn' siècle, avec un
de bleu, doublé de
gris chiné
tombe jusqu'aux
et
d'or
est
squame de
entouré d'une
émaillées.
plaque. Tout
le travail
sans cloisonnages,
Comme
dans
fleurettes bleues
est
et
taille
la
d'épargne sur cuivre rouge,
émaux opaques sont d'un
les peintures et vitraux
de bordures
et
au sommet de
gravée et émaillée
en
or, et
ton splendide.
de cette époque,
le vert, le
bleu
blanc gris, dominent et composent une très-belle harmonie
lapis, le
colorante qui ne rappelle en rien les
émaux
byzantins.
d'admettre qu'une industrie, qui pouvait produii-e
celte
Un manteau
blanches sur
surmontée d'édicules
est fait
et les
nobles portaient au
les
par-dessus.
vert
est
est attaché sur son épaule droite
vair,
arcature
L'inscription
bliaiit
Il
Le personnage se détache sur un fond
talons.
vert avec
que
celles
front.
le
dimension
et
est difficile
Il
des œuvres de
exécutées avec autant de perfection, en fût h ses
débuts. Notre planche
XLI donne
la tête et
une portion de
cet émail
grandeur d'exécution. Toutes les parties de l'épargne sont très-délicatement gravées, conformément à la méthode admise dans la fabi'ication des beaux
émaux du xn^
La gravure pratiquée sur
siècle.
les parties
épargnées du métal mérite une
attention particulière, lorsqu'il s'agit de donner une date à des émaux.
S'il est
difficile
de reconnaître à quelle époque appartient exacte-
ment une pâte vitrifiée colorée, il l'est beaucoup moins d'assigner
à un dessin une date précise, lorsqu'on possède des vignettes de
manuscrits et des vitraux.
On voudra
bien observer que les vitraux du
siècle
xii"
*
ont un
caractère particulier en ce qui regarde la composition et l'exécution
du dessin. Dans ces ouvrages,
le
moyen
dessin obtenu au
d'un
trait
noir posé sur le verre est d'une extrême finesse. Les formes" sont
indiquées par une multiplicité de traits ou de hachures,
parfaitement posés suivant
la
forme
qu'il s'agit
'
Noyr/,,
la
(la
le
gravure des cuivres d'épargne des émaux,
us
le
Dictionnaire rais, de farcfiilect. f'ronç..
l'on
veut,
de modeler, mais
jamais par des touches épaisses qui eussent supprimé
Dans
si
l'arlick'
ton local.
le
même
Vint ail
.
sys-
DICTIONNAIRE DU MOBILIFR FRANÇAIS
Tome
2
Carreise
Orfevrcrif PLXLl
del
Ricard
GEOFFROY- LE -BEL
V^A.MÛRELetC'EdUeur:
M.
.
Imp.R Enqetlmarm Faris
\
V
DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS.
PI.
Orfèvrerie.
.'"^/\
/\
-A.
A 7k y%
XLlf.
.<^•S^^
B
VioUrt-le-lliic
,
\d.
Jel.
I.éiié,
lith.
ÉMAl]X DU XII1« SIECLE
GUAKDEUK D'EXÉCUTION.
Ve A. MOKEL &
Cie, éditeurs.
CbrooKh-î.'p.
Cl.
Fischbacb
.
Strasbourt'
.
—
—
519
OUFÉVHEniE
[
]
tème de modelé se retrouve. Ces parties réservées du métal devant
être dorées, il fallait leur laisser leur éclat, et n'obtenir une sorte
de modelé que par une succession
voir
laissaient
ne
il
grande
une
fabriqua
d'énormes surfaces,
ment accusés. De même, dans
le
ditif,
et l'effet
dans
les
mode
le
qui
obtenait ainsi
Quand, au
quantité de vitraux couvrant
demandant des soins minutieux
;
des hachures par de larges traits forte-
la multiplicité
sèrent d'employer
fins,
possible d'exécuter les verrières
fut plus
à l'aide de procédés aussi longs et
déliées, et
On
détruisait pas la qualité brillante de For.
on
on remplaça
rapprochés,
traits
eux des surfaces brillantes.
enti'e
un ton qui ne
xni° siècle,
de
de l'émaillerie, les artistes ces-
l'art
ou
hachures
des
système des larges
rapprochées,
tailles
C'était plus expé-
traits prévalut.
décoratif était peut-être plus saisissant. Bien mieux,
œuvres
de
champlevée du xn°
l'émaillerie
donner
arrive jusqu'au bord de la forme que doit
l'émail
siècle,
dessin; l'émail
le
dessine exactement cette forme, et la giavure, faite à l'intérieur, lui
donne une sorte de modelé. Ainsi, pour
Geoffroy
(fig.
de l'animal,
on voit que l'émail
22),
et
que
le
ainsi.
geait
siècle,
xni''
un soin extrême, quand
le
trait
il
s'agissait
complètement
du contour,
et
le
de poser
sertir le
de
et
les
n'en est plus
il
Ce procédé demandait trop de temps au champleveur
l'émail, afin qu'il pût
grave
contour
le
que pour accuser
plus
Au
formes comprises entre ce contour.
de l'écu de
léopards
exactement
sertit
n'apparaît
trait
les
et exi-
fondie
faire
contour. Alors, l'artiste
champleveur
inlaille le
métal à une
certaine distance de ce trait, en évitant les o.iguïtés, les remplissages
moyen de
trop délicats. Ces divers procédés donnent donc le
les
émaux. Tant que l'émail vient border exactement
épargnes du métal, on peut ranger
du
xn''
siècle; mais,
considérer
la pièce
lorsque
d'émail
émaux dans
les
du
cet émail s'éloigne
comme
le
appartenant à
classer
contour des
la fabrication
trait,
on peut
fabrication
la
xm° siècle.
La planche XLII explique ce (|ue nous disons.
Voici en A un émail qui date des dernières années du xn°
ou des premières du
xni''
'
:
on
voit qu'ici
un
Tintérieur des tigelles. Cet émail est, d'ailleurs, très-fin.
déjà à une certaine distance du fond émaijlé
a respecté ce trait
'
2
:
c'est
un ouvrier, ce
n'est plus
-.
un
trait
En
léger
la
à
B, le trait
Le champleveur
artiste, et
Du musée do Cluny (grandeur d'cxôcuUou)
Do
siècle
l'émail cerne le dessin de
l'arabesque, et que celle-ci n'est dessinée que par
est
du
châsse de saiut Taurin d'Evreux, 12iO euvirnn (f?randeur d'exécutiou).
il
se
^^0
[
OUFKVRERIE
—
]
de façon à ne pas laisser des angles trop
contente de faire rintaiUc
déliées, qui présenteraient des dinicullés a
ai'^us, des parties trop
rémaillenr.
En
métal loin
C, le cliamplevciir a évidé le
supprimant toutes
les
intailles
qui
auraient
du
trait,
en
demandé des soms a
DICTIONNAIRE DU MOBILIER ERANÇAIS
Tome
OrfdVTerif
2.
Carresse
del
DU TOMBEAU DU
V^.^AMURELelC.^Edileurs
VioIietuVucdir'
P^.^
JEAW, FILS DE
PLXUn
Levie
S"
hth.
LOUIS
Imp-RHngeilnîann P«iris
DICTIONNAIRE DU MOBILIER ERAMÇAIS
Tome
Ê
Orfèvrerie
PL.XLIV
*-
.--.
v^'
^*^\
im
om
m
'Yj
XI
•vfv-^
IJ
Carresse de]
DU TOMBEAU DU
V^^A.MÛRELetC'E-diteurs
WofH Je Dur Dit'
P^.^
JEAN, FILS DE
J
S^
levié
M?
LOUIS
Împ-R Fng*JmanTi Paris
—
—
2ÎÎ1
Au
rémailleiir pour les bien remplir'.
de
;
là
beaucoup plus
leveur,
un
l'émail aurait
lis, et
beaucoup plus long pour
travail
]
aurait
xu" siècle, l'arlisan
évidé tout l'espace compris entre les Heurs de
dessiné celles-ci
ORFÈVRERIE
[
cbamp-
le
pour l'émailleur.
délicat
Dans l'exemple A, on aperçoit certaines
dont
fleurs
émaux
les
rouge, vert et jaune, rouge bleu et blanc, ne sont pas séparés par
Ces émaux,
des réserves métalliques.
même
juxtaposés dans une
inlaille
de couleurs diverses,
fondus
et
près l'un
sont
de l'autre
sans se mélanger autrement que par une sorte de pénétration de l'un
dans
Ce procédé
l'autre.
dentaux pendant
pendant
fut
fort
durée du xui°
la
employé par
occi-
mais plus particulièrement
siècle,
première moitié de ce
la
émailleurs
les
siècle.
Un
des beaux exemples de
tombeaux
chœur de
cette fabrication est fourni par les plaques émaillées des
des enfants de saint Louis, déposées autrefois dans
le
l'abbaye de Royaumont, aujourd'hui dans l'église abbatiale de SaintDenis. L'un de ces enfants
mourut en 1247; nous donnons en
simle un morceau de l'émail sur lequel est attachée
hronze doré du jeune prince
morceaux
dure émaillée dont
De
France
et
XLIII). Ce fond est
fait
de plusieurs
XLIV donne une
partie, moitié d'exé-
en distance, des écus armoyés aux armes de
distance
de
planche
la
Castille, soit
écartelés,
en plein, alternent avec
soit
des cercles sur lesquels étaient gravés des anges à mi-corps.
bande gravée sur cuivre doré garnissait
le
devant de
la
la
plaque principale, outre
la
du jeune prince,
ligure
Une
plaque.
Cette bande est figurée moitié d'exécution en A, sur la planche
Sur
de
entouré d'une inscription en émail rouge et d'une bor-
-,
cution.
(pi.
fac-
la statuette
XLIV.
l'artiste
d'anges thuriféraires à mi-corps, sortant d'un
avait fixé des figures
nuage, et des religieux récitant des prières. Ces figures étaient demi
ronde bosse.
examine ces émaux, on observera que
Si l'on
cerné
ici
par
la finesse
coulant un
la
pâte fusible, et que la gravure ne
le
dessin est encore
que donner de
fait
à l'ornementation, soit en redessinant des feuilles, soit en
régulier au milieu des tigelles. Les fieurs sont riche-
trait
ment émaillées do pâtes blanches, bleues,
vertes, jaunes et rouges,
sont fondues juxtaposées, sans cloisons de métal et sans se mêler
(pii
autrement que par une teinte de transition obtenue par
la
d'une couleur dans l'autre. Ces sortes d'émaux présentent des
^
D'im
\HQ
-
rhaiuliilirr
environ (voy.
Voyez
l'article
l'euscnilile
Denis, de M.
le
taisant
de
partie
do
la
colloctidii
de M.
le
comte
fusion
diffi-
de Niouwcrkorke,
Chandelier, partie des Ustensiles).
ee
monument dans
baron de Guilhermv.
Wiltemiii.
et
dans
la
Monogr. de Saint-
om-Kviu:niE
[
cuUés, car
—
1
il
faut
que
252
—
pose ses pâtes ou ses poudres colorées
l'arliste
avec beaucoup de précautions dans les intailles,
mêlent point avant ou pendant
se
pour qu
ne
elles
cuisson. Mais les émailleurs
la
des xn" et xni" siècles, en Occident, avaient surmonté des diflicultés
bien autrement sérieuses.
Nous avons
comment on pose Témail en poudre ou en
dit
pâte
entre les cloisons ou dans les intailles, avant de mettre au four la
pièce à émailler. Si la plaque à émailler est plate, ce travail prépa-
ne demande que du soin
ratoire
un objet ronde bosse,
de
il
est
mais
;
évident
s'il
s'agit
d'émailler un vase,
qu on doit remplir
cases
les
substance fusible non en poudre, mais en pâte qui puisse être
la
maintenue à froid dans ces cases
et qui
ne coule pas en dehors de
leurs séparations, lorsque la pièce est soumise au feu. Or, les émail-
leurs des
ont émaillé un grand
xn° et xni^ siècles
nombre de
ces
pièces ronde bosse, vases, statuettes, crosses, tubes, boules, etc.
Nous ne savons pas exactement
japonais
et
;
la date des
nous savons cependant que
la
émaux
chinois, hindous
plupart des belles pièces
de ces fabriques orientales sont d'une époque déjà ancienne,
sorties
des xni" et xiv° siècles de notre ère.
en juge par
Cette industrie devait
l'on
(si
que nous connaissons) être arrivée à une
les prodaits
grande perfection bien avant ces époques, car on n'atteint des résultats aussi
beaux qu'à
là suite
fabriquaient des vases d'une
dé longs tâtonnements. Les Orientaux
dimension, couverts d'émaux
grande
cloisonnés, alors qu'en Occident on se bornait à émailler des pièces
d'un
médiocre volume. Encore
nements donnés par
leurs
pourraient
la
aujourd'imi, malgré les perfection-
science, nous ne croyons pas que nos émail-
couvrir
d'émaux des vases d'un mètre de hau-
teur; or, ces pièces ne sont pas rares en Chine et au Japon.
dire
Il
faut
—
que ces émaux de l'extrême Orient ne sont pas très-durs
bien qu'ils ne se rayent pas sous la pointe d'un canif
—
et qu'ils
entrent en fusion à une température relativement peu élevée
;
aussi
Nos émaux rhénans, aussi bien que ceux
dits de Limoges, sont moins fusibles, ainsi que nous en avons fait
l'épreuve au chalumeau, surtout s'ils sont opaques, et avec ces
émaux opaques occidentaux il n'aurait pas été possible d'émailler
sont-ils souvent craquelés.
des pièces cloisonnées soudées au laiton
tifpié
par les artistes chinois, dont
;
les
ce qui a été souvent pra-
émaux
n'ont
jamais
une
opacité absolue.
Parmi
nent à
1
Musée
les vases émaillés
la fabrication
(lu Loiivii'.
i,;i
iiui
nous sont restés
de Limoges,
il
el
qui
appartien-
faut citer le ciboire d'Alpais
coupe alj ceuliiiièlfcs de
(liauii"'lrc.
\
DICTIONNAIRE RAISONNE
DU MOBILIER
lom Z_P1.
,Kv*'C /,
llilr
/.„« i:,„u.',m/
,//,:'
SAINT
CIBOIRE
..
—
dont
la
planche
XLV
—
±ïd
donne l'ensemble,
Cet objet, de cuivre doré, se compose
ajouré
;
un
par
Dans
filets.
bandes apparaissent des touches rectangulaires
émeraudes
et
riche
bouton.
de seize bandes légèrement
frottée
est
concaves regravées longitudinalement de
A
xn*" siècle.
de deux valves à peu près
supérieure, terminée
Chacune des deux valves
bel émail rouge.
du
fin
Tune, celle inférieure, reposant sur un pied
:
l'autre, celle
]
présente tous les pro-
et qui
cédés de la fabrication d'orfèvrerie employés à la
identiques de forme
OHFÉVHEUIE
[
des
canal
le
linéaments d'un
et
leur intersection sont sertis des turquoises, des
des
Entre
grenats.
détachent
se
frettes
les
losanges, huit grands et huit petits, et seize triangles
;
seize
ces losanges
et
triangles sont émaillés de bleu avec épargnes figurant des anges
et
des personnages drapés à mi-corps
:
de ces personnages
tètes
les
sont ronde bosse, tandis que les corps et les ailes sont simplement
gravés
;
procédé souvent employé à
mencement du xnr. Même
les
fonds
réservés
des rinceaux
siècle et
au com-
disposition pour la valve inférieure, dont
sont d'un
d'émail
du xn^
la fin
bleu plus
s'èpanouissant
Sur ces fonds sont
clair.
en
avec
lleurettes
touches
d'émail rouge. Les nuages d'où sortent les personnages sont émaillés
de rouge, de bleu foncé, de bleu
de
bleu foncé, de vert et
métalliques
;
clair,
de blanc ou de rouge, de
jaune alternativement, sans séparations
seuls les triangles supérieurs et inférieurs
un rinceau d'épargne. La déco-
remplis par des figures, mais par
du bouton consiste en quatre
ration principale
ne sont pas
anges ronde bosse,
à mi-corps, issant de quatre arcades plein cintre. Le rinceau ajouré
du pied représente
trois
hommes
vêtus de tuniques courtes, pour-
suivant des dragons dont les yeux sont émaillés de noir.
Au
fond de la coupe, dans un cercle qui inscrit un ange tenant un
livre et bénissant,
—
Ici,
tôt
:
MAGITER
on
:
pas de doute,
des premières
lit
G.
cette inscription gravée
:
ALPAIS
l'artiste est
:
ME FEGIT LEMOVICARVM
:
:
Limousin
années du xni°
:
;
l'œuvre date au plus
et elle
siècle,
toutes ses parties avec une perfection
'
rare
;
est exécutée
l'émail
est
dans
posé, non
sur des parties planes ou sur des pièces rapportées, mais sur un
vase.
La plupart des procédés d'ornementation
trouvent réunis sur ce précieux
ciboire
sertissage de pierres fines, dorure,
'
M.
V()y<!/.,
dans
les
Annales
A. Dari-cl de ec eiboire
(t.
émaux,
ai'chéu/ogt</nes.
\1V, p,
.'ij.
:
la
fonte,
et
de
gravure,
l'clfet
descripliou
l'orfèvrerie
t'ui't
obtenu
délailli'c
se
ciselure,
est
i[m.'
mcrduiiuo
[
OltFKVKIIlîlI-:
—
!
*
qui produisaicnl des
peut en conclure que les arlisles
élaient pas à leur coup d'essai, et qu'une
.ouvres de celle valeur n'en
avant d'en arriver là, exister
fabrication aussi parfaite avait dû,
ces artistes ne se contentaient pas
depuis un temps assez long. Mais
statuettes. Il existait dans
des vases, ils émaillaient aussi des
vcilleux.
On
démailler
rê"lise de Saint-Maurice d'Angers
un tombeau sur lequel
était appli-
de haut sur 30 de large. Ce
quée une table d'émail de 48 centimètres
mort en 1149. Recoutombeau était celui de l'évêque Ulger ou Eulger,
monument mesurait environ l'",80
vert entièrement d'orfèvrerie, ce
hauteur et autant de profondeur. La
de long sur 64 centimètres de
Des pierres décoraient les bandes
Ijo-ure %^ en donne Tensemble.
23
imuti^E,
étaient remplies
séparant les arcatures du dessus, et ces arcatures
représentanl l'évêque
par des plaques d'émaux. Le tableau émaillé
noire planche XLVI en donne
était placé au milieu du parement;
leprésentalion
la
Gaignères. Le personnage demi-relief
d'après
',
d'habileté des artisans
émaillé sur toute sa surface, indique le degré
d'épargnes pour maintenir
de cette époque. Ici, plus de cloisons ou
que d'une pellicule
substance fusible, qui ne recouvrait le mêlai
émail, posé à froid, au pintrès-mince cl opaque. Il fallait que cet
procédé, souvent employé
ceau, pût entrer en fusion sans couler. Ce
la
1
r,.ii''nitM-es.
riui
minutieux, met en
.,
.-
a
copiô le lonihcau
note au-dessous de
d'Angers, qui mourut en
éuiaiUé, mais
il
-
A Saint-Maurice
..
la
1149.
U
et la
plaque représenta»! révèque,
son dessin
:
était autrefois
«
C-c
tombeau
est
couvert d'ouvrages
avec un soiu
d'Ulgcr, évoque
de
cuivre doré
-
(celle que donne la planche XLM).
n'en rcsle que la figure suivante
la nuiraillc, à droite, auprès de
d'Angers, tombeau dans la nef. coiihr
de
porle du cloistre. » (Gaignères. r.olled.
la
hildi-dl,. llodlèicnnc
dOxInrd.)
DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS
Toms
Orfèvrerie
2
PL XLVI
ig^^î^ïlplftÇÊ-t-E^I
^
j-fa-ipaifaisci
Carressp
Ricard liLk
VloUeti^ePuc direx
del.
TOMBEAU DE
V'.'AMOUELeta^Editeurs
L'EVEQUE EULGER
Imp.
R Engaljn ann Pan s
DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS
Tome
2
^^''^vrerip
PL 47
VioIletLeVuc direx
TlJMBEDE L'EVEQUE PHILIPPE DE DREUX
V^'^AMOREL&.C^^ediLeiirs
împ
î^
FngelmanTi
Paris-
—
du
à dater de la lin
xiV' siècle,
^1%
—
pour de
petits objets,
en usage avant cette époque que pour
été
siècle, à
Il
ne paraît avoir
avant
existait,
gauche du maître-autel de
la
la (in
ia cathédrale
Beauvais,une tombe de cuivre émaillé d'un merveilleux
monument, élevé sur
]
monuments excep-
des
tionnels et d'une grande dimension relative.
du dernier
ORFÈVRERIE
[
travail.
de
Ce
sépulture de Philippe de Dreux, évêque de
la
Beauvais, se composait d'une grande plaque en
avec figures d'anges gravées sur épargnes
émaux champlevés
l'ensemble était entouré
;
d'une bordure d'émaux alternés avec des gravures et des pierreries K
Sur
la
relle,
plaque
couchée
était
demi ronde bosse. La
(pi.
de grandeur natu-
prélat,
tète était colorée
des vêlements. Nous donnons
dont
du
la figure
d'émaux, ainsi que partie
XLVII) un fragment de
dessin nous a été conservé par Gaignères-.
le
Il
cette
tombe,
est certain
que
pu émailler une statue de grandeur naturelle d'une
l'artiste n'avait
seule pièce, et que le personnage se composait de parties assemblées;
mais, quand on sait combien
est
il
difficile
métal d'une dimension médiocre, sans
d'émailler des pièces de
les faire
gauchir au feu, on
ne comprend pas comment une œuvre pareille a pu être menée à
bonne
fin,
comment
et
pu
différentes ont
Nos
tant de pièces de formes et de dimensions
être assemblées.
collections ne possèdent plus
La plupart étaient déjà détruites, avant
fèvrerie.
les chapitres
de
ciables
une seule de ces tombes d'or-
et les
par
abbés, qui préféraient, à ces spécimens inappré-
la vieille
industrie française, des anges bouffis en plâtre
de bois doré
et des gloires
la révolution,
;
et,
de ce que tant d'œuvres splendides
ont été détruites, de ce qu'il ne nous reste guère que de médiocres
débris oubliés, on en conclut que nos orfèvres, avant l'époque de la
renaissance, étaient moins avancés que ceux de l'Allemagne et de
l'Italie
dans
Dreux
n'était
la
pratique
de
leur
art.
Celle statue de Philippe de
pas la seule ainsi fabriquée en cuivre émaillé, doré et
Des parties d'émail considérables recouvraient les statues,
grandeur naturelle, de la comtesse Alix de Bretagne, morte en I2!21,
et de sa fille Yolande de Bi-etagne, morte en 1272, toutes deux
argenté.
enterrées dans l'église de Villeneuve près Nantes ^ Et plus tard la
statue de bronze de Charles VIII, à Saint-Denis, était revêtue d'un
manteau émaillé de bleu avec
tombe
^
Celle
-
CoUect. de
3
Voyez
*
On
datait de la première moitié
Tomdeac
encore daus
du
de
xiii''
lis
d'or
^ Dans
les
monu-
siècle (1217).
Rodléicnne d'Oxford.
la liiblioth.
l'article
voit
fleurs
(tig.
la
29). IHctionn. rais,
chapelle, de
de
Saint-Kdoiiard
l'arcliilect.
franc.
de l'église abbatiale
de West-
minster, a Londres, la statue de riuillaumc de Valence, mort eu 129G, qui était, bien que
II.
—
29
OKFLVIŒlilli
[
—
]
—
226
mcnls du xiii" siècle, la gravure qui accompagne toujours les éoiaux,
et qui donne au métal doré, voisin de ceux-ci, du précieux, de la
linesse,
'
de
remplie par aucune
la chaleur, n'est
Mais, à dater de la
(in
de ce
matière colorante.
gravé est souvent rempli
siècle, le trait
d'un émail rouge, brun ou noir. Alors, les fonds sont émaillés
ligures se détachent en or sur
fonds;
ces
remplil,
d'accent au dessin qui les
le
pour
et,
trait,
;
les
donner plus
fortement creusé, est
émaillé.
Le musée de Cluny possède une fort belle plaque-agrafe ainsi
fabriquée (pi. XLVIIIj^ Elle se compose de deux parties BB possédant des boucles qui viennent se joindre au-dessus et
d'une autre boucle
soudée
au-dessous
une pièce centrale A. Une
sous
fiche
réunit ainsi les trois parties. Ce bijou était certainement une agrafe
de chape épiscopale. Faite de plaques de cuivre battu, épaisses
très-bien dorées, les
émaux cliamplevés
de deux tons, bleu lapis tacheté de gris
qui la décorent ne sont que
et
rouge chaud, opaque. Les
de l'Annonciation qui se détachent sur
ligures
bien que les Chimères qui se détachent
fortement gravées, et
la
gravure
est
et
sur
fond bleu, aussi
le
le
fond rouge, sont
d'émail rouge, du
remplie
du fond. Cette agrafe est cataloguée comme
étant une œuvre italienne -, ce que le style du dessin ne permet
guère de supposer. Ce style est français, et ne rappelle en rien le
faire des artistes italiens de la fin du xni« siècle ou du commence-
même
ton que celui
ment du xw". La présence de
gravé ne
suffit
époque
cette
l'émail rouge remplissant
pas pour attribuer cet objet
(fin
du
xni" siècle et
à
italien,
l'art
commencement du
le
xiv"),
trait
car,
à
on trouve
assez fréquemment l'emploi de ce procédé dans des pièces émaillées,
dites
de Limoges.
Ainsi que nous l'avons dit plus haut, l'émail posé sur des objets
de métal ronde bosse,
avant
le
magne
xiv'=
siècle,
ou du moins
et d'Angleterre
que leur
objets
comme une
coloration peinte, est fort rare
les
collections de France, d'Alle-
ne possèdent qu'un très-petit nombre de ces
fragilité n'a
pu préserver de
la destruction.
ce genre d'émaillage ne peut avoir la solidité des
faite (le pierre,
et
un semis d'écussou sur
émaillcs et attachés sur la pierre. (Voy. St()ïiiaiu>, (he
effet,
émaux cloisonnés
recouverte de nombreuses plaques d'émaux cliamplevés. L'écu.
le baudrier, le fond entre les jambes,
En
la
cotte
Monumental
le
coussin,
d'armes, sont
Effigies of Great
Britnin. pi. 44 et 4o.)
I
-
Aux
En
Irois quarts
effet,
ilalicnue
du
les
de l'exécution
(liu
du
xiii<'
siècle).
gravures remplies d'émail rouge se voient sur Iss pièces d'orfèvrerie
xiv<^ siècle.
DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS.
Okféveerie.
Tome
s
9
II.
^
Viollel-lc-Due, del.
Ail.
AGRAFE
M
XL VIII.
PI.
LéTié, lith.
CUIVRE
DOEÉE, ÉMAILLÉE.
Paris,
Ve A. MOREI, &
Cie, c'ditairs.
Chromn-Tip
fi.
Fischbacti
,
à Slraslioiirc.
—
OU champlevéSc Pour
était guilloché
mais ce
;
adhérer
faire
—
'îiil
ORFIÎVRERIE
[
la pâte
fusible
au métal,
pas
guillochage ne maintenait
]
celui-ci
tellement
couche très-légère d'émail, que celle-ci ne se détachât sous un
choc ou une pression violente. Vers le milieu du mv" siècle, on
la
employa souvent ce qu'on appelait Yémail en blanc, c'est-à dire une
couverte blanche ou légèrement colorée sur des figures ou des
ornements ronde bosse. « Un image d'or de Nostrc-Dame, esmaillé
«
de blanc, assis en une chayère d'or, laquelle
«
son giron vestu d'une cotte csmaillée de rouge clerc,
«
choses dessus dictes toutes d'or
«
gent doré, garny de fleurs de lys
'<
façon de Dieu
»
».
de
sont les
et
sur un entablement d'ar-
et sient
père, esmaillez
le
son enfant en
tient
—
«
Deux ymages, en
plusieurs
couleurs, et
viij
ymages de Adam et Eve esmaillez de blanc comme nuz^. » La
plupart de ces menus objets relatés dans les inventaires des xiv* et
«
sur or, cependant
xv" siècles sont émaillés
grande
pièces qui étaient d'une assez
même
de cuivre
devaient être faites
nous
dimension,
«
:
trouvons
y
des
et
qui par cela
Une dame,
esmaillée de
«
blanc, qui sert en manière d'aiguière, tenant une petite bouteille
«
esmaillée d'azur ^
»
Les émaux ronde bosse sont
taires
du
xiv"
siècle
«
rondes de coste
et à
«
soubz
du
«
plains et au milieu
«
les pieds
Une grand
«
:
mentionnés
iiij
aussi dans les inven-
croix d'argent,
sur
le
crucifix
\
—
»
Deux
«
pendant
le
moyen
seconde moitié du xu" siècle
dorure est
faite
indiqués par
que
le
les artisans
ymages
un des-
flacons d'argent doré,
dedans
est
une
»
saurait trop vanter la dorure appliquée par
cuivre,
six
évangilistes sur esmail et en fault
un grant esmail eslevé ou
déesse d'amour d'or, eslevée, pesant xxxi marcs ^.
On ne
à
les
orfèvres
âge, et particulièrement pendant la
et la
première moitié du
au mercure; mais, en se reportant
moine Théophile
dans son
aux
livre III,
xni".
Cette
procédés
on reconnaît
prenaient des soins minutieux pour que cette dorure
couvrît parfaitement le métal, qu'elle fût également épaisse et d'un
éclat uniforme. L'or n'étant pas épargné,
ment, ce qui contribuait
'
Invejitaire de Charles VI
à
lui
donner de
Inventnire des dues de Bretagne îl'iH)
*
Invent, des ducs de
'*
la solidité
le
brunir forte-
en serrant ses
,i:i'.)9).
-
^
on pouvait
Bourgogne
.
(l'i67).
huent, du duc de Normandie (1363).
Invent, des ducs de
Bourgogne
{['iijl).
bijoux, etc., exposés dans les ga'eries
1833.)
(Voy.
le
Glossaire
et
Hcpertoire des
du musée du Louvre, du
c-oiule
émaux,
de Laborde,
ORFÈVRERIE
[
—
]
—
peut voir, dans les collections, des dorures qui ont
On
molécules.
228
conservé un éclat merveilleux
qui ont
taches d'oxjdes
cl
une adhérence
parfois
transpercé
parfaite,
leur
malgré des
épaisseur.
Nous
avons entre les mains des pièces d'orfèvrerie de cuivre qui, par suite
d'un long séjour dans la terre, étaient devenues complètement vertes.
Trempées dans de
la
et
acétique mitigé, cette oxydation tombait,
l'acide
dorure apparaissait avec tout son
éclat.
C'est principalement
sur les pièces émaillées que les orfèvres tenaient à faire de bonne
qu'en
dorure, parce
l'émail,
Théophile;
saire
que
et,
pour que
couche d'or
la
fasse
l'or
qu'il soit très-fortement
faut
il
pour que
effet,
vivement ressortir
que l'indique
bruni, ainsi
brunissage de l'or soit beau,
le
un exemple de
soit épaisse. Voici
lage avec belle dorure brunie
(pi.
il
est
néces-
cet èmail-
C'est la volute d'une crosse
XLIX).
du commencement du xni^ siècle, trouvée tout récemment dans
Sens. Malgré quelques taches
la petite église Sainte-Colombe de
d'oxydation, la dorure épaisse, brunie, a conservé un éclat merveilleux. On voit comment le lis central de la volute est émaillé d'émaux
nuancés, sans cloisonnements ou
d'épargnes entre les nuances.
filets
Les gravures sont très-délicatement traitées
mais
pu atteindre
le brunissoir n'ayant
et faites
avant la dorure
fond des
le
;
tailles, celles-ci
ont été remplies en partie d'une substance brune qui a terni l'éclat
de
l'or,
de
sorte
telle
que ces
détachent en vigueur sur les
tailles se
surfaces brillantes et polies des épargnes.
nous reste à parler des émaux à jour, si tant est qu'il en ait
existé, et qu'on n'ait pas pris pour des émaux à jour des verres
sertis entre des réseaux d'or ou de cuivre, suivant le procédé si
Il
fréquemment adopté par
'<
grande cope
«
poise XV marcs
«
«.
couvescle
sans
d'or
—
orfèvres sous les Mérovingiens. «
les
est
et
Une
esmaillèe à jour, qui
couppe d'or et très bien
ouvrée à esmaulx de plite (cloisonnés) à jour, et le hanap d'icelle
à esmaulx à jour et le pommeau ouvré à maçonnière-. » M. La'.
»
Une
«
barte, dans l'excellent article
très belle
consacre à Ihistoire de l'émail-
qu'il
lerie^ dit n'avoir jamais vu d'émaux de ce genre, mais il ajoute
« Nous aurions donc été disposé à croire que les prétendus émaux
:
«
ainsi
dénommés
« et translucide,
métallique,
"
si
n'étaient autre chose
à froid et serties dans un cloisonnage
Benvenuto
Cellini,
du duc de Normandie
'
Invent,
Invent, de Charles F/ (1399).
desarts industr. au
dans rantiquitc
et
teint
découpées
»
3 Hist.
que des pièces de verre
la
compétence en pareille
{['Mo).
moyen
au moyen âge.
dont
âge.
I.
III. y.
MO
cl siiiv.
Voyez aussi I'Émaillerie
DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS
Tome
2
Orfèvrerie PL
Violkt-leduc clirex
Ad
^ev.'c.
ÇROSSE^ CUIVRE DORE, EMAILLE
Sens
V^'^A'MOREL&.C! éditeurs
Imp.
4.
R Bngelm
—
—
5^29
venu nous apprendre
«
matière ne peut être récusée, n'était
«
avait
vu à Paris une coupe appartenant à François
«
était
composée
«
d'un réseau d'or.
vu cette coupe, mais
il
en
Cellini
efîct,
ajoute
même
qu'il
qu'il
lacpielle
le"",
les
]
interstices
non-seulement avoir
dit
en pourrait fabriquer une
indique les moyens qu'il emploierait pour obtenir ce
pareille,
et
résultat.
Sans récuser
il
fondus dans
d'émaux translucides
» Et,
ORFEVRERIE
!
compétence du célèbre orfèvre
la
italien,
nous
n'avons pas une confiance absolue en sa véracité. Cellini nous
bien avoir vu une salamandre se promener
dit
des cbarbons ar-
sur
Nous ne prenons donc pas son témoignage comme la preuve
de l'existence de ces émaux translucides fondus entre un réseau d'or,
une coupe pareille
et, d'ailleurs, le moyen qu'il donne pour faire
à celle que lui montre le roi ne nous semble pas praticable. Ce
dents
!
moyen
en
ne
il
procédé employé pour fondre des émaux
avec
d'or',
cette
pas adhérer les cloisons au fond, et que
différence
disposé
celui-ci,
provisoirement, ne sert que de moule à l'ouvrage. Mais, au
fer,
feu,
fait
le
un cloisonnement
entre
translucides
qu'il
que
n'est autre
entre les cloisons non adhé-
y aurait alors fuite de l'émail
rentes au fond, car la dilatation de ces cloisons les séparerait certaiprovisoire, et laisserait entre elles et ce fond un
nement de ce fond
espace suffisant pour que l'émail s'échappât en fondant. Quoi qu'il
en
soit,
il
deux
existe
translucides à jour
l'un
:
échantillons d'émaux cloisonnés
très-petits
se
dans
voit
le
Muséum Kensington,
à
Londres, l'autre dans la chapelle de l'hôpital de Santa-Maria délia
Scala, à Sienne. Mais ces objets, qui ne consistent, le premier qu'en
un
petit gobelet conique,
une
qu'en
l'autre
losangée
plaque
de
quelques centimètres de longueur, ne peuvent, par leur peu d'imconsidérer
portance, faire
Ces émaux
sait
cette fabrication
comme
étant
à jour n'étaient-ils que de petites pièces qu'on sertis-
dans des plaques d'orfèvrerie, sur des vases,
probable, car
est question
il
de
émaux de
ces
etc.?
plite
Cela
pas
constituaient
comme émaux
de
des
plite
pièces
à
jour
entières.
émaux
des
n'oserions rien affirmer à ce sujet. Cet
Charles
V
(1380)
:
à ymagettes, et
ec
genl doré, et a en l'allemelle
«
roye
1
à
esmaux de
Yovez Thkophii.e.
article
Un couteau à manche
est ledit manche couvert
«
«
plite à
(la
jour
Ou
parait
dans
A jour
quelques inventaires, ainsi que nous l'avons vu plus haut
ne
usuelle.
;
mais
ils
bien entendait-on
translucides ?
Nous
de l'inventaire de
d'ivyre
(ivoire),
ouvré
d'un estuy cloant d'ar-
lame) dudlt coutel, une longue
»,
ne
peut
faire
supposer
un
.
[
ORFtVRElUE
—
]
—
!2;]0
émail a jour, mais bien un émail li-anslucitJe posé dans un cloison
noment ou cliamplevage d"or fait aux dépens de Tépaisseur de la
lame, sorte de damasquinage émaillé, comme on en voit sur les
manrhes des couteaux provenant de la vaisselle de Charles le Téméraire 1, Il est donc possible d'admettre que, pendant le moyen âge,
on donnait le nom d'émaux à jour à des émaux translucides posés
en taille d'épargne, ou entre cloisons, ou sur ciselure. C'est vers le
commencement du
xv" siècle
pour des objets de
itijoux,
que
adoptèrent, pour les
les émailleurs
dimension
petite
et précieux, l'émail trans-
lucide sur ciselure, simultanément avec l'émail blanc opaque. Alors,
un émail très-mince étaient frisées ou
rendues rugueuses par un travail régulier du
les parties destinées à recevoir
guillochées, c'est-à-dire
burin; travail qui apparaît à travers la couverte translucide colorée
et contribue à lui
donner un
éclat
chaud d'un aspect très-piquant.
existe dans le trésor de la sainte Chapelle d'Altœlting (Bavière)
Il
un très-remarquable objet d'orfèvrerie d'or
représente
le roi
et d'argent émaillé, qui
Charles VI agenouillé devant la Vierge tenant l'en-
fant et entourée d'un berceau de fleurs et de pierreries.
Ce joyau,
fabriqué en France, en est sorti probablement à l'époque du mariage
de ce prince avec Isabeau de Bavière. Cette pièce d'orfèvrerie,
bien décrite et gravée dans
XXVI
tome
le
des Annales archéolo-
nom du
giques (page 119), est connue en Bavière sous le
d'or », parce qu'au-dessous de
roi est, en
effet,
un écuyer émaillé mi-
par
tenu
cheval
«
servant d'agenouilloir au
l'estrade
un cheval d'or
fort
personnages, des
partie.
Rien n'égale
fleurs,
des feuillages émaillés qui composent ce bijou de 60 centi-
la
des
d'exécution
finesse
mètres de hauteur environ.
Ce
n'est qu'à la fin
du xv"
siècle
que
artistes limousins se
les
mirent à émailler en plein des plaques de métal mince, des vases de
cuivre repoussé, et à peindre sur ces couvertes des sujets, des orne-
ments, à entremêler ces couvertes opaques d'émaux transparents sur
paillon.
Cet art se développe au
moment
nous
produit de merveilleux résultats dont
occuper
art
ici,
d'autant que
de
nombre d'auteurs
la
renaissance, et
n'aurons pas
à
a
nous
se sont étendus sur cet
de l'émaillerie peinte-.
de Dijon, du Mans (colloft. de M.
comte de Nieuwcrkerkc)
1
Miis;;es
-
Voyez, entre antres ouvrages sur cette matière
Popelin (184G).
— Praticien
M. Claudius Popclin nous
le
:
l'Émail
consomm(''. artiste aussi liahile qu'instruit, écrivain ingcuieux.
paraît
avoii-,
dans ce
voliinic. rcsunié
procédés employés par les artistes émailleurs du xvi' siècle.
arts industriels de
peintres, par Clamlius
îles
M. Labarte.
—
clairement les divers
Voyez aussi VHist. des
—
NIELLES. Le
faite
nielle
—
'H'ol
ORFÉVUEUIE
\
J
rornemciUalioii obtenue par une gravure
est
sur Tor ou l'argent, et remplie d'une substance noire ou brune
comme
s'entend
fusible. Niellure
art
de nieller. La nielle est
sub-
la
stance fusible incrustée dans la gravure métalli(jue, l'estampage ou
l'empreinte
de
ou du bassin noir
gravure
cette
la
remplit
soit
sur de
ijui
exactement.
Les Byzantins pratiquaient
en grand,
la niellure soit
décoration du métal était fort prisée sous les
petits objets, et celte
premiers empereui's d'Orient. Le moine Tbéopbile donne
de préparer
ployer et
argent
la
matière nuire propre à nieller, les moyens de l'em-
dans
de l'appliquer
gravures
les
époque remonte
de nieller
l'or
pas ce qui nous touche en ce moment.
On
saurait dire à quelle
et l'argent, et ce n'est
l'art
trouve des bijoux niellés dans les tombes gauloises
de croire que
les
et
;
de l'émail champlevé,
le
et qui
même
;
remplir
la
ces procédés
si
les
avec
le
sol
enx, en
les
des Gaules, au
Europe, nous
feu.
paraître, est
posée à
soit
Sans nous occu-
et
stances colorées. Le spécimen
damasquinaient
For
de
le fer
et
d'argent,
du
cuivre,
remplissaient ces gravures de suble
plus intéressant que nous possé-
dions, touchant ces divers procédés, se voit au
musée de Cluny.
supérieur d'un fourreau d'épée franke
faces et porte 5 centimètres
quelques
germaniques qui se répandirent
tribus
v" siècle,
gravaient l'or et le cuivre,
partie d'or, partie
fait
pouvons, par
encloisonnaient des lamelles de verre dans
le collet
la
peuples sortis de l'extrême Orient ont apporté
exemples, constater que
sur
du
Gra-
l'emploi de cette
substance
cette
qu'elle soit fixée par la chaleur
per de savoir
de
gravure d'une substance qui
très-naturel et très-simple, soit que
froid, soit
un corollaire
est plus facile à pratiquer.
métal est une conséquence immédiate
matière
y a tout
il
dans l'antiquité, pour
Celtes, qui passaient,
savoir émailler les métaux, employaient le nielle, qui est
ver
ou sur
faites sur or
'.
On ne
lieu
manière
la
de largeur
sur
3
:
C'est
ce collet est à deux
de hauteur
;
il
est
de cuivre rouge. La face postérieure est entière-
ment de cuivre rouge damasquiné de dessins très-simples, d'or; la
face antérieure est composée d'une plaque d'or assez épaisse, au
milieu de laquelle percent deux carrés de cuivre rouge au même nu.
Ces deux carrés de cuivre sont damasquinés d'or la partie d'or est
;
inlaillée, les intailles sont
*
Diuersarum artium Sched.,
composée de
cîiivre, d'argcut,
remplies d'une substance rouge très-altérée
lih.
III,
de plomb
cap. xx\i, xxvii. xxviii. Cutlc iiialièro uoire est
cfde
soufre.
ORFÉVREHIE
[
par
le
—
]
—
28!2
temps, et les épargnes visibles, formant des méandres, sont
damasquinées de
cette face
le travail
de points d'argent. La planclie
et
filets
au double de Texécution,
le
damasquinure
d'ai-gent sur
temps a
fait
au moins une tradition
à
l'aide
matière rouge semble être
tomber en grande
partie.
or, elle est délicate et s'est
Quant à
la
parfaitement
métaux indique une origine, ou
orientale dont on ne voit plus trace plus
maintenue. Cette alliance de
tout
la
présente
intelligible
évidemment
faite
ici
d'une température peu élevée, puisque
une résine que
de rendre plus
afin
de l'ouvrier. La niellure est
li
trois
La garde de la poignée de cette même
par sa forme, permet de supposer qu'elle
tard sur le sol des Gaules.
épée est d'or battu,
et,
appartenait à une arme d'une assez grande dimension.
damasquinage sont deux procédés
de décoration de métaux ayant des rapports intimes. Pour damasquiner un objet de métal, on commence par intailler le dessin qu'on
de même pour nieller. Mais,
liiétend remplir d'un autre métal
que
est certain
11
le nielle et le
;
dans ce dernier
peu élevées qu'on
fait
qu'elle est refroidie
;
à froid dans
ment
A
à
une température
la
gravure
et
qu'on polit après
damasquinure se bat
la véritable
de manière qu'elle
la
remplisse très-exacte-
y adhère par le refoulement.
l'imitation des Byzantins, les orfèvres rhénans ont fréquemment
et
employé
est
fondre dans
tandis que
l'intaille,
fusible
une substance
cas, c'est
pour décorer l'argent
la niellure
même
et
parfois l'or.
Il
question d'ouvrages niellés dès l'époque de Charlemagne. Théo-
dulphe, évêque d'Orléans, un des
«
missi
des tentatives
se plaint, dans ses vers,
domimci
de
»
de l'empereur,
corruption
doivent résister les magistrats chargés de rendre la justice.
me promet
de mon devoir
de belles coupes
«
dit-il,
((
est
«
sont décorées de noir
veux
lui
refuser. Brillantes d'or
la
« Celui-ci,
accorJer ce
qu'il
au dedans,
elles
couleur de l'argent
Pociila iironiiUil quiilaiii se pulclira daUiruiii,
«
«
lui
je
au dehors, parce que
au contact du soufre. »
« s'est altérée
«
de
si
auxquelles
Si
hoiuo
qiise
poscit non sihi
danda dai'em.
Interiusquc aurinii, cxtcrius nigredo décorât,
«
Cum
color argeuli sulpliure tactus abit^.
»
Nous possédons des ouvrages niellés qui datent du xu" siècle, et,
parmi ces objets, un des plus remarquables est l'autel portatif dont
'
Sulfure d'argent.
2
Theodulphi Ccn-}nina.— \ o\cz
archéoL,
t.
XV, p.
5).
l'article
de l'abbé 'texicr, Nielles et gravures [Annales
eu
UsJ
3
td
fùâ
5
o
—
233
nous avons donné l'ensemble dans
—
f
l'article
Autel.
OltFÉVREIÎIE
]
Les nielles qui
<
54
Ô^DGLBeilTî)
ES
m
m
ES
Eàja
a2
g
forment
1
Voyez
la
le
bordure de cet autel sont de
Diclmvinire du mobilier,
]
arlic
la
plus grande beauté
des Meibles,
à l'article
Autel
II.
—
30
comme
{\s\.
H).
—
"•
[
((itrKVfiF.iiii;
nombre
rhénane
L'école
composition.
23 i
—
semble
d'objets d'orfèvrerie niellée.
avoir
Nous
un
fabriiiué
grand
citerons, entre autres, le
du chef de Saint-Oswald faisant partie du trésor de la cathédrale de Hildcsheim (Hanovre) '. Ce socle contient huit plaques
socle
d'argent niellé
les
champs ou
représentant huit images de rois
dorés, une bordure et des accessoires
les ligures sont
sont également
La
niellés.
donne un de ces rois
Le champ du roi est doré la
figure 24
partie de la bordure inférieure.
trône, son marchepied, les
le
Cette
œuvre date du
niellée
xn' siècle,
il
;
deux bordures
xni" siècle.
peuvent passer
qui
alternativement,
;
et
une
figure,
latérales, sont niellés.
Mais, parmi les pièces d'orfèvrerie
pour appartenir à
faut citer la croix de Clairmarais,
l'école
française
du
aujourd'hui déposée
9-7
\
\
£. LviiLPMMar.
Notre-Dame de Sainl-Omer, et dont la partie postérieure est ornée d'intailles niellées. Une description très-fidèle de
cette croix est donnée par M. Deschamps de Pas, dans le tome XIV
elle est accompagnée d'une bonne
des Annales archéologiques dans
l'église
;
gravure (grandeur
de
l'original).
Les ornements,
les
personnages,
sont d'un excellent style appartenant à la moitié du xni" siècle. Notre
figure 23
'
(pi.
2
Voyez
donne un fragment de
le
Dictionnaire du mobilier,
celte
partie
ornementation. Le nielle n'est
des Meubles,
VU), dessins dus à l'obligeaaee de M. King, de Bruges.
Page 283.
k
l'article
RELiQUAinE
—
23y
—
plus guère employé dans rorfévrcrie, à dater
moment de
lement en
renaissance, où Ton en
la
Italie.
Renvenuto
ORFÈVRERIE
[
du
xiv" siècle,
1
jusqu'au
un grand usage, principa-
lit
prétend avoir retrouvé ce genre
Cellini
d'ornementation, et les procédés qu'il indique sont conformes à ceux
donnés par
moine Théophile.
le
Les orfèvres rhénans des wif
et
xiv^ siècles
avaient
adopté un
genre de décoration qui semble leur appartenir presque exclusive-
ment,
comment on procédait
décorer d'un
voulait
un dessin brun sur
qui consiste à obtenir
et
détrempée dans de
au cuivre que
là
couvrait la
dessin,
l'eau,
encre et un pinceau
On
:
à
comme on
de cuivre
partie
d'une
l'aide
dorure. Voici
la
substance réfractaire
sur du papier avec une
le ferait
puis on dorait au mercure. L'or ne s'attachait
;
où
substance réfractaire n'avait pas été posée.
la
Alors on enlevait celle-ci par un lavage, et l'on oxydait
brun au moyen de
fumée de corne ou d'un acide tempéré. Cette oxyintact; on nettoyait cet or
l'aide d'un alcool, et
cà
moyen ou
brunissait au besoin. C'est par ce
le
analogue qu'ont été dessinés
les
ornements
couronne de lumières d'Aix-la-Cliapelle
la
ce
épaisse,
cuivre en
le
la
dation laissait l'or
on
qu'on
genre
par un procédé
et figures
*.
Lorsque
d'ornementation est très-durable
facilement ravivé par un lavage
à
l'esprit-de-vin
;
il
(jui
la
décorent
dorure est
peut
et
être
d'ailleurs
est
très-économique et excellent pour décorer des fonds, pour faire des
bordures, pour tracer des inscriptions.
On ne
saurait méconnaître l'importance de la fabrication d'orfè-
pendant
vrerie
le
moyen
les églises,
pour
crédences,
tabernacles
calices,
sièges,
les
dais
et
l'orfèvrerie plus délicate
de reliquaires,
goût
le
les châsses, les autels,
couronnes de lumières,
et
et
général
des
diverses
pour ce genre de luxe. Appliquée en grand
classes des populations
dans
âge,
trouvait
de monstrances,
portatifs,
pupitres,
les
flambeaux
et
les
lampes
fonts,
lanternes,
de
de
paix,
et
fioles,
navettes,
de vases,
custodes,
crosses,
etc.
de
béni-
Dans les châteaux, les seigneurs aimaient
amasser une vaisselle nombreuse, et les jours de gala les bulïets
tiers,
les
place dans les trésors sous forme
encensoirs
ciboires, burettes,
les
les retables,
à
se
couvraient de plats, d'aiguières, de nefs et hanaps, de gobelets, de
colïrels,
part dans Ihabillement civil
des colliers, des patenôtres,
chapelets,
1
Voyez
L'orfèvrerie prenait encore
barillets, drageoirs.
le
couronnes
tome
III îles
et
:
c'étaient des ceintures,
une large
des fermaux,
des bulles, des chaînes et colliers, des
garnitures de coiffures;
Mé'iuvjes arc/téo/. des
lîlt.
l'I*.
des
bagues, des
iM;nliu et Cahier.
[
ORFÉvnEUIE
—
]
des reliquaires. Mais les orfèvres avaient plus à faire
aumônières
et
encore
s'agissait des
s'il
—
236
armes, de Yatournement. Les heaumes se
couvraient de pierreries, ainsi que les ceintures et baudriers. Les
harnais des chevaux étaient garnis de plaques émaillées, de gemmes,
de bosselles finement travaillées. Les selles montées en argent ciselé
et doré om en cuivre émaillé, les mors, les chanfreins richement
ciselés
et garnis
de pierres précieuses, appartenaient à l'industrie
de Torfévre plus encore qu'à celles de l'armurier
A
Paris, au
xni'
du bourrelier.
et
d'après les Règlements d'Etienne Boileau,
siècle,
les orfèvres devaient travailler l'or
au
titi-e
des estelins ^ Quant au
mélaux pouvaient être travaillés par
rapprochant plus ou moins de l'orfèvrerie,
cuivre, au laiton, à l'élain, ces
tous les corps d'états se
tels
les
que
couteliers,
patenôtriers,
boucliers, les fermailleurs, les bourreliers,
les
boîtiers,
les
brodeurs et feseresses de chapiaux (forfrois, les
les
Aucun document n'indique
etc.
d'ailleurs
qu'il
fût
interdit à ces corps de métiers de travailler l'or et l'argent.
Il
n'est point question,
dans
Règlements d'Etienne Boileau, qui
les
datent de 1258, 1269, des émailleurs
moment où
ce qui ferait supposer qu'au
;
ces règlements furent rédigés, celte industrie ne s'était
pas encore établie à Paris, ou qu'elle se confondait avec l'orfèvrerie
et ses diverses
branches;
et
en
quand on songea
effet,
de pièces émaillées qui appartiennent à cette époque,
de croire
toutes
aient
qu'elles
commandées
été
Règlements ne mentionnent pas non plus
cependant on ne peut mettre en doute
peintres sur verre à Paris.
rédigé
orfèvres est ainsi
«
faire le set,
'<
lex sunl. »
de l'orfèvre;
:
Le
faiseurs de vitraux, et
article
des ateliers de
du règlement des
à Paris orfèvres qui veut,
et qui
qu'il
y avait cependant
Il
cristalliers n'étaient autre
fines. Il leur était
défendu de
«
un règlement
spécial
pour
les
natureus, c'est à-dire de pierres
cristalliers et pierriers de pierres
Ces
Les
œvre ad us et as couslumes du mestier. qui
L'émaillage du métal pouvait être compris dans l'œuvre
pas nécessaire que le règlement en fît une
il n'était
pour
mention spéciale.
fines.
est difficile
à Limoges.
qu'il n'existât
premier
« Il est
les
il
la quantité
que des monteurs en pierres
joindre des pierres fausses (verres
colorés) aux cristaux naturels », sous peine de voir dépecer et briser
leur travail. Mais
'
il
ne semble pas
La mounaie anglaiso d'argent
pour étalon. Relativement k
l'or,
('lait
vnici
considrivc
l'article
« ouvrer d'or k Paris qu'il ne soit a la touche
<(
été interdit
qu'il leur ait
alors roninic
des Règlements
:
la
«
plus
d'em-
pure et
prise
Nus orfèvre ne peut
de Paris ou mieudrcs (meilleure), laquelle
touche passe tous les ors de quoi on œvre en nule terre.
»
—
—
237
ORFÈVRERIE
r
]
ployer des verres colorés seuls, car beaucoup de pièces d'orfèvrerie
de bijouterie du moyen âge en sont garnies.
et
que, bien rarement, les verres colorés
toutefois
sur un objet à
telles
que
le
des
gi-enat,
pierres naturelles,
même
à observer
est
Il
se trouvent mêlés
communes,
plus
les
l'amèlhyste, la turquoise, la topaze, les quartz
blancs transparents ou colorés.
Si la bijouterie
éclat,
rable
et
il
reprend, au
n'en est pas de
comme
moment de
même
de
la
la
renaissance, un nouvel
grande orfèvrerie,
exécution cependant, perd une grande partie du style
de l'aspect décoratif qu'elle avait pendant
Les objets d'or,
argent ou cuivre
atteignirent, à cette époque,
une
les xni'' et xiv"
repoussés du
souvent des œuvres d'une liante valeur
comme
art,
ne
liabileté qui
\\f
et
d'abandonner trop fréquemment
œuvres du moyen âge, qui voulait que
son
mode de composition
la
l'objet
siècles.
siècle
sont
nos orfèvres
cède pas à celle
le
des artisans italiens; mais ce qu'on peut reprocher à
sitions, c'est
admi-
qui,
bonne
ces
compo-
tradition des
d'orfèvrerie possédât
etd'exècution spécial, en raison de la nature
de la matière et de la manière de l'employer. La renaissance laisse
tomber en oubli remaillage opaque en
tailles
d'épargne, qui cepen-
dant fournissait tant de ressources dans la décoration des meubles ou
grands objets d'orfèvrerie d'église, de vaisselle, de harnais
de
toilette.
A
même
Limoges, on ne fabrique plus alors que les émaux en
plein sur mêlai,
peints,
précieux que
soient ces
grande valeur,
si
délicats
opaques, ou translucides avec paillon. Si
objets,
qui
que soient
anjourd'liui
émaux champlevés.
ont acipiis
les sujets qui les
aspect est généralement froid et est bien éloigné de
des beaux
et
une
couvrent, leur
l'etïet
décoratif
.
ORFEVRERIE
GLOSSAIRE ET TABLE
BATE.
Alvéole sertissant des iiierres, des
I)l:i(iues
114,
p.
d'cmaux
Ho,
des
,
verroteries
178,
177,
181,
EMAIL
186,
'
iiK-rovingiens. p. 169, 209, 210.
BIJOUX
—
émaillés, p. 197, 226.
orientaux, p. 184, 211.
;visisollis, p. 182, 211.
BRUNISSAGE de
BURIN (Travail au),
l'or, p.
228.
p. 186, 188.
Pierre taillée en goutte de suif,
saus facettes, maintenue par une hâte
ou des gritl'es, p. 173, 186.
CHATON.
CISELURE. Ketouche du métal
fondu,
k
laide du burin, de l'échopiie, du poinçon, du ciseau, p. 191,
Itessiu lutaillé
métal dur et rempli, à froiil,
iMri;il |dus doux, p. 232.
DEPOUILLE. <Mas ou
dans ua
par un
biseau laissé dans
le
creux d'un modèle, d'un moule ou
d'une matrice, afin que l'objet coulé.
embouti ou étampé, puisse en sortir
DESSIN.
('iOMi|iosition
des ornements,
p.
202,
DORURE
Fabrication de Dinant,
sur argent, sur cuivre,
p. 19:5.
p.
227,
2'J3.
—
—
opaque,
en blanc,
p.
(Métal), c'est-à-dire réfractaire au
marteau, à force d'avoir été battu,
p.
109.
p.
207,
222, 225,
211,
212,
213,
207.
plite, p.
227.
p. 207.
peint, p. 207, 225, 2;]0.
translucide, p. 207, 212, 227, 230.
EMBOUTISSAGE.
Opération qui consiste k
battre une feuille très-mince de métal
sur un modèle
tante,
fait
de matière résisexactement le
afin d'en revêtir
p.
188.
;Métal), repoussé à l'aide de
trices,
p.
170,
186,
188,
190,
ma196,
198, 199.
FILET.
métal entourant des serlisdes nus, des bâtes, p. 178.
FILIGRANE. Fils de métal soudés de manière k former des dessins, des comFil
(h;
siir.s.
besques
a jour, p. 178, 196.
(Objets de), p. 185, 186, 190, 192,
l'.t:i,
FRISE
199. 22:{.
(Travail).
Menu poinçonnage sur des
fonds, donnant de petits cercles très-
rapprochés.
ECROUI
208,
207,
de plique ou de
FONTE
-Oi.
DINANDERIE.
221,'
liartiments, des euroulenu'ids et ara-
ilemenl, p. 188.
fa(
d'épargne,
219,
216.
—
—
—
taille
228.
cloisonné,
ETAMPE
DAIVIASQUINAGE.
ou en
210, 216,
208,
modelé,
22:{.
228.
2H.
p.
197.
—
—
—
à jour, p.
— byzantin,
— çliamplevé
brilhiut et
de manière k laisser le
aux ornenienis ou
l'éclat
figures qui se détachent sur ces fonds,
p.
206.
.
230
GLOSSAIRE ET TABLE.
GRANULÉ
(Filet).
Fil
d'uuc sucressiou
p.
ns.
GRAVURE
19S,
njuipos,'-
iiirlal
(ic
ilc
graius
ii(lli(''ic'iit.s.
181. 1S4, 198.
sur
métal,
199,
202,
p.
ISo,
1S7,
192.
partie d'uuc bâte,
courbant
,
k
servent, en
maintenir
les
s" re-
gravure faite sur or ou argent, et
remplie d'une substance noire-brune
(sulfure d'argent), p. 231 et suiv.
REPOUSSÉ
au
Travail
jvoiir faire
burin
sur
l'or,
lis
(Métal).
p. 171, 1.80,
Modelé
au
marteau,
184, 186, 190, 207.
adhérer l'émail translucide,
SERTISSAGE. Opération
227.
tenir
HACHIE
200, 202.
pierres,
m.
GUILLOCHE.
p.
p. 199,
NIELLE. Ornementation obtenue par une
Pclitps pièces de métal qui. sou-
dées ou rivées sur un fond, ou faisant
p.
mince,
204, 206, 218, 221,
223.
GRIFFE.
de faire ressortir, à l'aide d'un
ou phisieurs coups de mouton, un relief sur une feuille de métal trèstant
(Fond), c'cst-a-dire gravé en
treil-
serré, p. 180.
une
{)ierre,
qui consiste a mainune plaque d'email,
des morceaux de verre a l'aide d'une
lamelle de métal soudée ou rivée sur
un fond,
MATRICE. Modèle en
creux ob.
tenu dans un mêlai trempé, et permetrelief et en
BAn-LE-DUC.
p. 208, 209, 212, 223.
des métaux entre eux, p. 172,
178, ISO, 181, 180, 190, 19J, 202.
SOUDURE
IMPRIMERIE ET LITHOCiPAPHIE COMTE-J ACiJLET
QUATRIÈME PARTIE
INSTRUMENTS DE MUSIQUE
II.
-
;ii
QUATRIÈME PARTIE
INSTRUMENTS DE MUSIQUE
ANACAIRE,
auteurs; de
s.
f.
tiiaiigie
[nacaire). Sorte de
lympanon. d'après certains
sonore, suivant d'autres. C'était à coup sûr un
instrument bruyant usité dans les armées
el qui
pouvait être joué à
cheval. C'est aussi l'opinion de l'Académie délia Crusca. Les troupes
d'Orient, d'après les chroniqueurs et les trouvères, usaient fort des
nacaires ou
anacaires,
qui semblent
être
des
sortes de timbales
qu'on frappait avec des baguettes. (Voy. du Cange, Gloss., Nacara).
ARAINE,
s. f.
Trompette de guerre.
u
Les araines
fit
haut sonner
'. »
(Voy. Blsime, ïhompe.)
BUSINE,
longueur,
jQUt.Ul,
'
s.
f.
{huisine).
Grande trompe d"un mètre
légèrement
iv-jjv
courbée, étroite à l'embouchure
Vie de Philippe- Auguste
et
et
plus
de
s'élargis-
[
niîsiîSE
244
]
sanl à son
extrémité
quelquefois percée d'un trou vers son milieu.
;
Les busines étaient fabriquées en bois, en cuir
bouilli,
mais
le
plus
souvent en laiton.
1
B
e. CU/LLAUMOr.
La
figure 1
au repoussé,
La busine
montre en
et
A
des ouvriers qui façonnent des busines
'
en B un jeune
homme
qui sonne de cet instrument
-.
un son éclatant qui s'entendait de loin
aussi les
sculpteurs mellent-ils des busines aux mains des anges qui annoncent le jugement dernier. On l'employait, dans les camps, pour
donner des signaux et pour réveiller les troupes
avait
;
:
jors au matin parut cler
'
Si coni
«
Oint de l'ost les busines soner.
"
Charles Martiaiis a
'<
Et ses batailles renger et deviser
«
Li Sarrasin firent lor gent armer,
'<
<<
li
"
Lk vcissiez
<<
Sommier
Ribliotli.
du Corps
lîibliolh.
impér. (xiir siècle).
•*
Li
''
»
te
législatif (1294).
Lohe^'nin.
xii.
Ihid., chant. 2, ciiap. viii.
volent grever
il
•.
»
les buisines teutir.
Manuser.
Ibid., chap.
-i.
trosser et le charroi garnir
Manuser.
Homnns de Gnrin
gent armer
Cor et busine hastivement sonner
Contre nos gens que
^
'
fait sa
\'"'
clianl.
<
h. iv.
•''
.
»
Alors
son des busines annonçait
le
du départ.
C'était
«
se
Faites soimcr vos cors, ccle tor assaloiiz
N'i duci'onl François,
'c
Et respont l'amirans
'<
Lors oïssiés buisines et ces cors de laiton,
H
Et Sarrazius venir k
"
Couvert eu sont
Il
Lors oïssies buisines
'I
Et Turs et Sarrazins et glatir et nier
li
:
si
;
eucrieiné fcloii. »
li
«
Je l'otroi, par Maliom.
et cors d'arain
'
souucr,
2.
1,
en partant, en
:
«
Entrent en
«
Lors oisiez tant cor, lante huisine
nier, s'ont lor voie accueillie.
'*.
Charles VI rentra à Paris
busine.
«
Soudainement,
i<
bonnes gens de Paris,
«
baciner
le roi
»
.
des busines sur les navires
la
»
très graut t'uison,
pré une liue environ
»
businer, hacciner, et plus tard bncine?\
Quand
moment
:
<<
la
le
levée du camp, le
1
Sire, disl Sorlinbrans, laissii'svoslri' tonclion,
servait aussi
disait
la
«
arrivant et pendant les combats
On
BLSINE
encore au son des busines que l'on conduisait les
troupes à la charge ou à l'assaut
On
—
2'fo
environ huit
sans
le
pour sonner de
13 octobre 1414
:
heures de nuyt, commencèrent les
commandement,
à
faire
feus
et
à
plus grandement que on eust veu passé cent ans devant,
1
Fïrrmbrns, vers .3728
2
Ibid., vers .3'796 et suiv.
^
Ln Prise dOrenge. chanson de
cl
suiv.
(xni'' siècle).
s,(i%h\
vers 1312 (xiii" siècle).
I"
aiAi.LMEAi:
—
j
«
et les tables
«
rues
my
en
—
246
venans par toutes
rues drecées à tous
les
de Paris qui point ayent de renom
de se réjouir nous sont restés
les cornets à
De
»
'.
bouquin
manière
cette
-
les
du carnaval,
lesquels cornets ne sont que des busines de petite dimension.
y
Il
dans
avait
hommes
rallier les
armées des busineors à
les
cbargés
cbeval,
d'armes, de sonner certaines fanfares
de l'ouverture
nois.
et
de
fermeture de la
la
lice
dans
2
(lig.
d'annoncer Taltaque, de précéder les cortèges, de donner
de
'),
signal
le
les joules et
tour-
Ces busines droites sont plutôt de grandes trompettes.
^S
CEMBEL,
s.
m. -- Voy. Tymbiœ.
CHALUMEAU,
m.
s.
une haute antiquité
à
{chalemiaii).
Instrument à vent
primitivement
;
composé
d'une ècorce de branche d'arbre fraîche dont
garni d'une anche
tenir plusieurs
clarinette
très-simple et percé
n'était pas
marches
Journal
sons
les
ot chaleiniiiiix cl csli'umcns
seulement pendant
militaii-es
'<
'
Tabars
du chalumeau
se servait
les
bois a été extrait,
le
graves de
la
:
«
Ce
ou
roseau
de trous permettant d'ob-
Le chalumeau donne
notes.
d'un
remontant
;
les
sonuer
'.
fêtes et réjouissances qu'on
on jouait encore de cet instrument dans
:
Et
(mise en route)
l'ost s'esl arotée
cl
dorierc ot (levant,
«
Là oïsiés soner plus de .M.
•1
r.relles et clialemiaus et buisiues bruiaus,
'
l'iorer cl lormoier
'.
Mais n'dscnt à Guiou dcsdirc son coiuinanl
>
C-ors cl buisincs et clialcnicans soiicr
li'tm hourfjeois
»
olifaus,
maiut danioisel vaillaul
de Paris, sous
le règu,'
''.
;
•'.
"
»
de C.harl's Vi. coll. Michnud.
t.
II.
p. 643.
-
Ou
3
Des vignettes d'entourage
j)lutôt
« bouquetiyi, cVst-à-dire
A\i
faits
avec des cditics de cet animal.
Roman de
Tristan,
liibliolh.
imper.,
fonds
li'aurais
(1260 environ).
'•
''
Aye d'Avignon,
vers 4137 (xiiif siècle).
"Refuser d'obéir aux ordres de (aiion.
(xiii" siècle).
Guillaume d'Orange
(.\in" siècle).
»
[Gui de Bourgogne, vers 1374
et
suiv.
—
était
Il
plusieurs
de
sortes
—
i>47
[
chalumeaux,
ainsi
ClllFO.MK
que
]
l'indique
ce vers
Puis chalnmiinis
'1
CHEVRETTE,
s.
et clink'iiu'lp
h vent
Instrument
chaplecho).
{chieuvrete,
f.
composé d'une peau de chevreau et d'un chalumeau. Guillaume de
Machaut, trouvère du xiv^' siècle, distingue cependant la chevrette
de la cornemuse
:
(^orui'imisL'S, tliijos cl clu'vrcUc'S.
Cl
Peut-être la chevrette était-elle d'un
cornemuse. Quelques
vignettes
"
plus
petit
manuscrits
de
de petites cornemuses garnies seulement d'une
et
donnent,
en
de trous
y a
(lig.
que
noms debedon
CHIFONIE.
elïet,
nombre
CUlUMunT.
La musette dont on se .servait,
Bourgogne et le Limousin, pourrait bien
i)- (voy. Cornemuse).
peu d'années, dans
n'être autre
£.
la
pipe pour souffler,
d'un seul chalumeau très-long, percé d'un assez grand
\
il
volume que
la
la
chevrette du
et
de
s.
f.
moyen
On
âge.
lui
donnait ainsi les
lotire.
[syphonie).
Quelques
chifonie n'est autre chose que le
auteurs pensent
que
la
tympanon, c'est-à-dire un instru-
ment composé d'un morceau de bois
étroit
et
long, creusé,
garni
d'une peau, ou d'une tablette de bois sec très-mince, devant laciuelle
sont
'
^
tendues une ou plusieurs cordes qu'on racle avec une petite
Roman
lUst.
de
la rose, parlic de J. de Mciiug.
du saint Graal.
Ilibliolli.
iin;H'T.
(tiii
vers :il:299.
du
xiii''
sièclo).
.
[
CIUl'OMK
verge de
—
]
bois
nommons
analogue à celui que nous
que
possible, en elTet,
la
d'une
substitution
appuyant sur
la
chifonie
'
un instrument
vielle aujourd'hui.
est
Il
bien
la
vergette
de bois
et
de
touches
à
cordes
au doigté.
chifonie
datant du
comme
garni de
par une roue et
reproduction,
la
deux instruments n'en fassent qu'un, par
roue à
les cordes,
En considérant
frottées
les
—
voient dans
d'autres
;
^248
\n"
un
touches,
siècle,
sur le
instrument
nous en trouvons
célèbre
la
chapiteau de
Boscherville. Celte chifonie (hg. i) est jouée par deux personnages
:
lun tourne la manivelle et l'autre a les mains posées sur un petit
clavier composé de sept touches, placé à l'extrémité de l'instrument.
La roue frotte trois cordes qui semblent entrer dans la cavité munie
de touches. Nous n'essayerons pas, d'ailleurs, d'expliquer comment
ces touches, placées sur l'extrémité du cofïre, pouvaient agir sur les
cordes de manière à produire un certain nombre de notes. La chifonie, pendant les xn" et xni* siècles, passait pour un instrument
très doux et liarmonieux; mais an xiv siècle elle était complètement
tombée en
discrédit.
Lorsque Mathieu de Gournai
et
du Guesclinà
de ce prince
Sijinphonia
si
la
est
envoyé par Henri de Transtamare
cour du roi de Portugal, pour s'informer auprès
don Pedro
est réfugié
dans ses domaines, lambas-
sadeur trouve auprès du
ciiifonie
pendue au cou
sei'vileurs
se voiil iiiipurfilliuif
ini'urslri'z
El
"
Dcvaut
"
(jiiaud Miiliiuu
.11.
doux
l'oi
roy s'ouvout aiiibdui
le
(le
(îoiiruiiy 1rs vm
Et les cliiiifonieiirs a oy iirisier tant,
A son
Et
li
—
;
apercevant
«
'
portant chacun une
cliiiit'ouiiiut.
(I
.
ciier s'en aluil niniill ilnrenicnt i;ahai'.l.
rois
après
a dil
li
le i^ien laissant
Qi"' vons senilile ? dit-il
<
Dit Mallien de ('.(Uirnay
I
Eus on
i
]Nc
"
Aiusi fonl
"
Et quaul
-
Il
"
Qui ne
;
Ne vons
i<
:
pais de Frauee et on
voul
telz
li
:
bien sonllisaut
irai celant
"
[lais iioi'uninl
avnglc et
ponrc tnianl.
li
»
rois Toy, s'en ot le cuer dolaut
li
?
:
iustrunicus tors qu'avngles portant.
jura Jhésii-Crist.
le
soul-il
le
:
père tout poissant,
serviront janmis en lor vivant
'
.
»
bien que les deux pauvres cinfonieurs sont l'envovès par
Si
durement courrouce d'avoir à sa
joueurs
d'instruments
cependant
jourd'hui,
il
ffit
'
-
Lti
.
el
France
en
la
et
Girart
impi'i-.
de
la
comme
cliifonic,
déguisé
du Guesclin.
,
I
1
11)
belle Euriant-
par
en
le
le roi,
pour raccompagner, des
truands. El
appelée vielle au-
tellement déprisée en France, puistiue dans
vaillant
Vil'
llililiiitli
considérés
coui',
ne semblerait pas que
de Girart de Nevers
représentant
1
:
..
li
ciiiroML;
-Jii)
on
voit
le
roman
une des vignettes
ménestrel et ayant une
trouvère Cuvelier, vers lUO.iU
ei
sniv
11.
—
chif'onie
envii'on.
:Ji
[
ciioito
—
1
pendue à son
côté.
celte légende
:
«
il
Il
chanta devant
—
Lisiart.
>»
la viole
ou
cordes,
et
ou
muni d'une manivelle,
par
et
quatre cordes tendues
les
harmonique. Cet exemple pourrait
faire
que
croire
un instrument monté de quatre
qu'on pouvait jouer, soit avec un archet, soit à l'aide
vièle,
au xv"
siècle, était
roue à frottement.
il'une
CHORO,
Biaise (IX"
((
miniature est écrile
L'instrument représenté figure 2 n'en est
conséquent d'une roue à frottement sur
table
la
Girart vinst à Nevers la viole au col,
pas moins une cliifonie, puisqu'il est
sur la
do
est vrai qu'au-dessous
Comment
«
-'>0
m. [chorum). Instrument que
s.
décrit ainsi
siècle)
tubes d'airain
;
l'un des
deux
:
le
manuscrit de Saint-
Composé d'une peau avec deux
«
sert à souffler, l'autre envoie le son. »
1
.^n
fN^
B
Cette description est
accompagnée d'une
vignette, reproduite
fig.
1
,
A.
un instrument à vent assez semblable à la chevrette, c'està-dire composé d'une pipe avec réservoir d'air, et d'un chalumeau
à anche percé de trous. Cependant la partie formée d'une peau
C'est
d'animal est relativement petite et parfaitement sphérique
il
paraîtrait,
par
le
même
d'airain avec
que
la
si
l'on
s'en rapporte
à un détail
fort
;
de plus,
grossier foui'ni
manuscrit, que la peau était entoui'ée d'une enveloppe
petit
peau pût
intervalle entre ses
vibrer et
reproduire
deux tubulures, de manière
une
sonorité
particulière,
lorsqu'on soufllait avec force dans la pipe. Voici, d'après
mentionné ci-dessus, quelle aurait
élé
la
le
détail
section longitudinale
de
—
—
i1d[
[
cmiAitL:
]
Nous ne donnons, bien entendu, cette
interprétation qu'avec réserve, n'ayant pu trouver une description
détaillée de celte sorte de trompe. Le clioro, ou cliorum, était en
insti'ument
cet
usage dans
(lig.
morceaux d'ensemble
les
Du
<•
De
..
s.
virlc's sot cl
De harpe
"
CITHARE,
B).
1,
de rôle.
de
soi, et
clioriiin
de psalteriuiii
lire et
La
r.
:
'
.
antique
cilliare
;
>
un instrument
était
Au commencement du moyen
cordes métalliques pincées.
si\
à
âge,
la
cithare semble se confondre avec la rote ou la rothe, instrument à
cordes frappées ou pincées ayant primitivement la forme du A grec.
M. Fétis a parfaitement
la rote, et
comment
établi
ne saurait être confondue avec
ment à archet, ni avec
ment à frottement -. Au
fait
qu'un avec
un instru-
le cronth, qui est
ou syphonie. qui
chifonie
la
ne
la cithare
est
un instru-
nom
avait déjà pris le
vni* siècle, la cithare
de rote, ainsi que l'indique ce passage de saint Boniface, évêque de
Mayence, mort en 7oo
:
Je
«
me
;*
qui puisse jouer de la cithare que nous
«
possède cet instrument \
»
Du Gange
dans lequel
et
psalteriitm, lequel avait la
cordes, mais que
est
il
dit
de dix
et était garni
augmenté
été
nom
et la
forme
barbare de rotta.
pourrait donc conclure de ces passages que la cithare ne faisant
tique psaltérion, la rote et
saurait
même
les trois
donné, encore au
xiv"^
connu sous
le
nom
du manuscrit de
1
Du
2
\riyo7.\H
(I
nos
psaltérion ont la
le
siècle,
de
la
instruments, et que
vièle.
même
la rote
même
Caiige. ("iioRts.
Ce
fait est
forme. Cela ne
—
Pocmc du
le
nom
et
roi de Navarre,
t.
(latin),
n'^
dédié à
me
ii]ipelhiiiius
qiioque
eytliiirislam
hahere,
Rotlœ. quia eyUianuu liabet.
de cithare soit
.1.
(jui
»
qui est
1.
p.
Fi'ti.s, [lulil.
8o04, écrit en
Philippe
])ar
liist.
M.
Bel.
Du Cange,
sur
l'o^iijine
\'inllai.iiie. l'iii'is,
possit eyUiarizaro in
[Kpist. 89.
le
2U.
Notice sur Ant. Stradivarius, précédée de Hec/terches
]iar V.
ait
constaté par une miniature
Bibhothèque impériale
trunsform. des instruin. à archets.
Deleetat
étant l'an-
à l'instrument à archet,
sur les travaux de l'Université,
1343,
et les
instrument, et
cependant admis absolument, bien que M. Fétis
être
semblé confondre
^
qu'il
rotta est l'antique
la
forme du delta grec
avec la rote qu'un seul et
«
et
un passage du comsiècle, sur le Symbole
que
«
moditiée, cet antique instrument a reçu le
On
cithariste
l'apporte
nombre des cordes ayant
le
un
appelons rotta,
mentaire de Notker. moine de Saint-Gall au x*
d'Athanase,
d'avoir
réjouis, dit-il,
cylliaïa. (]iiani
G/oss., ItoTTA.;
CITIlAlil!:
[
A
dater du
seul et
50-2
]
xii°
même
siècle,
cependant,
instrument,
//
il II il
Jérôme de Moravie
//
./ ./
nuscritdc Saint-Biaise
//
I
./
'/
(i\*^
elle est triangulaire (tîg.
Il
I
II
II
II
II
11
II
placé à sa partie supérieure
et
'.
dix cordes.
La
(lue
partie
nous
'
que
11
.1
11
1
i|
» « k
tt
M
>>
* »
i
^-
et,
la cithare a la
le
ma-
* * « * » **
cithare n'a que douze cordes;
la
semble qu'un corps sonore
soit
Le manuscrit de Saint-Emeran nous
û
û
(>
j
f
reproduisons
(lig.
ici
:2),
garnie
de
supérieure de la cithare, munie d'un manche,
paraît être faite de métal, tandis
bois.
11
il
a
montre une cithare
II
siècle),
1),
dit
de vingt-quatre cordes. Dans
et est garnie
II
sont un
rote
la
psaltérion se distingue de la cithare,
le
à plus forte raison, la vielle.
forme du A grec
citliare et
la
si
que
la
partie
inférieure
serait
de
Les dix cordes sont enroulées autour de dix chevillettes posées
Voy. Mnrlin
C.'ili'rl,
De cnntu
rf
mu^icn.
lili.
III.
r,i;i.
m.
—
On
sur la partie métallique.
que
et
la
ce dont
que
forme de
—
^ri;)
que tout
voit
reste
nombre de
diverses ligures et n'avait pas un
la cithare alVectait
du
c'est
;
Martin Gerbert reconnaît
auteurs anciens conviennent.
les
]
ceci n'est pas très-clair,
passablement variée
la cithare est
CLOCIIETTI-:
[
cordes bien déterminé.
Toutefois
térion.
il
une dilTérence notable entre
est
La cithare
la
cithare et le psal-
de cordes montées sur un châssis
n'est qu'un jeu
avec ou sans corps sonore sur l'une des faces de ce châssis,
ou à son extrémité supérieure,
carré,
dans
la
partie
figure 2
la
inférieure,
;
le
montre
sur une table creuse, avec ouïes généralement
métalliques tendues
La cithare
(voy. PsAiJÉRioiN).
que
ainsi
présente un jeu de cordes
psaltérion
le
est
triangulaire, peut-être
est
est circulaire,
s'il
tandis que
'
s'il
s'il
était
pincée ou touchée à l'aide d'un
plpctnwt.
CITOLE,
très-
s.
f.
Instrument
douce. Après
la
cordes dont
la
sonorité était
bataille de Bouvines, le roi Jean
demande une
{citote).
un légat
trêve et envoie à Philippe
à
:
«
(lis
Icgaz iert
»
Qui
le roi
<'
Euvelopiia
Il
Plus douces que sons de cildlcs,
u
Qu'à cinq ans
«
VA vers Paris se ivivoia -. »
d'Eugloterre,
n:_!z
de France, k cMi'. criT,
si
(ic
iiaroles.
les
li
ntroi.i
(I
Harpes
u
Qui fout
«
Les estives
«
Les dauioiseles font cai-oles
'<
Et tresclieul ciivoisiinciit
i
soneiit el vicies
mélodies belcs,
les
'
el les citoles,
Nous n'avons pu réunir sur
la
'.
»
fonuo de
In
ciiole
des documents
précis.
CLOCHETTE,
des clochettes;
s.
valu
(Vcst
le
cetl(^
nom
[cloketL\
forme circulaire
donnr^(; k la
l'iliiai'i',
de rotta.
Branche des royaux
•'
Estivr, sorte de corneniuse.
liiir/i'in
f/i/
Le
moyen âge
ligiiafjea,
vers 7I2;{ ci suiv.
rptian/. vers ^KH.'! et suiv.
il
daler
du
viii''
usait
les
on en suspendait aux habits, aux
2
''
clocètc).
non-seulement on s'en servait dans
d'instruments, mais
1
f.
fort
concerts
harnais, et
siècle. i[ui
lui
a
ci.ociiiiïTt:
[
m»*'mc aux
-
]
toilures
T6'i
au son des clochettes,
cela dès
et
danses étaient exécutées
Certaines
des palais.
une époque reculée, puisque nous
en voyons figurées sur des vignettes du x°
ou
danseur
danseuse qui s'accompagnait
la
Un
clochettes.
(tig.
ou frappent sur
1).
les bras
le
ou plusieurs
passés autour d'un bâton garni
Deux autres personnages
celles
que porte
sentant les Arts libéraux sur les
montrent
d'une
souvent
chapiteau de la nef de la cathédrale d'Autun nous
montre un danseur ayant
de clochettes
siècle. C'était
le
agitent des sonnettes
danseur. Les bas-reliefs reprécathédrales nous
portails de nos
Musique sous la forme d'une femme
frappant sur des timbres suspendus '. Le loi David est parfois aussi
représenté frappant du marteau un jeu de clochettes suspendues à
une sorte de potence (fig. 2) -. Dans cet. exemple, le personnage tient
habituellement la
un marteau dans chaque main,
afin d'obtenir
compose de cinq timbres. On
a fabriqué
âge, un
agitait
pour appuyer
pas
nois,
dans
dans
A
pendant
le
moyen
mesure, ainsi que nous l'avons vu
la
faire,
il
encore longtemps, avec riiislrumcnt appelé pavillon chiles
musiques de
la
troupe. Cet instrument, appelé en latin
monuments antérieurs au xn*^ siècle, homhuhim, reçut
les noms de tymbre, cenibcl (voy. Ty.miîijk). A dater du
les
plus tard
^
aussi,
instrument garni d'un grand nombre de clochettes qu'on
n'est
et
des accords. Le jeu se
(^hartics, k Paris, k Sens.
-Bible
lons, an
/"rftWfr/îw, liihlioUi.
XIII'-
du (lorps
siècle, le uoin {Vorloge.
législatif (xiii<=
siècle), (hi
donnait k
ces caril-
»"
J\ ^'
[
xii^ siècle, la
mode de coudre des
de cérémonie
était fort prisée.
aux habits
cloclieltos
CLOCHETTE
cl
J
harnais
£. CCLl/ùilJT.
Quand
le sire
aux joutes
de Coucy invite les dames
compte ouvrir entre
qu'il
arrivent bientôt
Et soûl,
si ((MIIIIK.'
«
De
"
Eltes et tout
pour
'
•'
'*
les
du
Samhue, char ou
Li
«
«
''
1
moult sont
ii
C'a sa sielc! et à ses Inrains
u
()t
«
Ki dcmcnoicnt teltinlin
<i
Con
la
ehevfiii(;ait
ciue
li
cointenienl.
eeiit, (l()I<(!les
maisnic
siècle et
mode
'.
prisier -. »
Orgius
''•
an moins
liieili'kin
•"'.
'•
'
au commencement du
était
xv», alors
ipie,
de porter au cou de grosses chaînes
litière.
Ciini eeuts cloriieUcs })(>ur
la
Vendeuil, celles-ci
clievalicr
li
K
Roumons dou chastelain de
A sa selle et à ses rèues. »
r.ommc
et
vcslui'.s
i
xiv"
hommes,
(lit,
rliiccllcs cl s'ai'oiiL Siiiiiliurs
« D'aiMiies qui
la tin
Fère
la
:
'1
Vers
son voisinage à assister
île
moins.
II'
famille il'Arlciinia
Coiici, vers GSO et suiv. (lin
.
d
dn
xii"
sièele).
»
l\''nnrf. le
nouvel, vers
.'i.'jO
ri
sniv. (xiii" siècle).
COR
[
—
]
celles-ci
d'or,
garnies de
parfois
t'UiieiU
—
^nl)
ou de grelots
cloclietles
personnages de marque gui pouvaient se permettre ce luxe, et cela n'eût pas été admis chez les
l)Clils gentilshommes et chez les hourge )is.
(lig.
A
3)
Mais
•.
du
la lin
n"y avait (]ue
il
w^
les
personnages qui, chez
siècle, les
les grands,
rem-
plissaient la charge de fous, étaient les seuls qui portassent des clo-
chettes ou grelots attachés à leurs hahits.
COR.
m. lustrument
s.
grand que
poètes
les
d'ivoire
Le cor
l'olifant.
du cornet, de
à vent
de
l'olifant,
plus petit que la busine
distingue de la busine, de la corne,
se
trompe
la
confondent parfois avec
le
de
et
l'olifant, (]u'iis
Dosons
lo lit
.j.
cor d'ivoire
rois, ce coule restoirc.
«
futile
'<
Soloil tos jors en bos porlcr
li
-'.
Mais ce qui distinguait particulièrement
>-
le
cor de
prcmiei' était très-recourbé, de faron à
Avec
le
le
le
pavillon
prouve
:
prince (d'Antioche) viendrent quatre menestriers de la
«
grande Hyerménie,
"
en pèlerinage,
»
des corz leur venoient parmi
'
l'olifant, c'est
ramener
par-dessus l'épaule. Voici un passage de Joinville qui
'<
appellent un cor
l'us pelis cnlès espia
«
le
trompette. Cependant
la
:
(I
que
et plus
et estoient fi'eres
et avoient
Mannscr. de Tristan
et
trois
le
YseuUAWhVuAh.
corz
;
et
dont
en aloient en Jérusalem
les voiz
visage.
Quand
iiii]iér.
Voyez anssi
il
(les pavillons)
encommençoient
le nolilc
veneur,
lig.
2,
k l'article C-onxE.
l.
Ihi roi GuillftHnic
III.
p.
.M.
il'
Anyletcrre,
diron. anglo-norniaude.
]uilil.
par M.
I'.
Michel,
—
—
2u7
vous deissiez que ce sont
«
à corner,
i<
(ent de Teslanc;
"
gracieuses, que c'estoit merveilles de l'oyr
On
'1
Ly couucslahh^
]U'ist
ung cor k
<i
Oui
«
Trompes sonner,
l()i's
((
coiv.
Dans
les châteaux,
quon
ce
Li (lus n'i fis! plus
.1.
appelait
cor
»
*.
:
i^rolloiiei'
t'ait
.
grelloier
faits
-
>'
"
de laiton
:
atcndue,
sonner de laiton
on annonçait
corner Veau,
les
repas au son du cor
c'est-à-dire
eussent à se laver avant de
qu'ils
et les plus
oist Loulir huisiiies
Ces cors, très-recourbés, étaient
•
douces mélodies
ponrrors sonner
J
des cynes qui se par-
les voiz
et fesoient les plus
disait co7\^ grelloiier
a)ll^E
1
prévenir les
;
c'est
convives
Les guetteurs
se mettre à table.
n'avaient pas de cors, mais des cornes ou des olifants.
CORNE,
s.
f.
[cor d'ivoire,
olifant,
trompe de chasse). Ces instru-
ments sont à peu près identiques par
portait
bouilli,
en bandoulière, et
en
ivoire,
forme
en métal.
et
La
à la corne de bœuf, à la dent d'éléphant, avait
connue
bien
de
cet
et
instrument
à
vent,
qui
On
l'usage.
étaient fabriqués en
ils
corne
en
la
bois,
en
les
cuir
structure naturelle
commandé
la
forme
ne pouvait donner
qu'un nombre de notes très-limité, obtenues par un mouvement des
lèvres dans l'embouchure. Les
XIV*
siècle,
cette
un certain
chasseurs cependant avaient, dès
nombre
trompe primitive. La corne
d'airs
noies
variait de
qu'on
le
sonnait dans
longueur entre 0"\50
et
munie d'une embouchure hémisphérique de métal. Ce qui distingue la corne du ménestrel de la corne
de chasse et de l'olifant, c'est que la première est percée de trous
non-seulement le long de son tube, mais autour du pavillon. Cette
corne permettait de moduler des airs avec plus ou moins de force,
tandis qu'avec l'olifant et la corne de chasse on ne pouvait que
donner un petit nombre de notes à plein souflle.
O'",3o
'
-
^
'"
;
Hitf.
recourbée, elle
était
de saint Louis,
(h;
('(lit.
M. F. Michel
Hugues Copet, vers 1636.
Branche des royaux lignages, vers
Roman
de la violette, vers
et Didot, p.
IGO.
UliiK).
2.J61.
II.
-
;{;{
COIINE
\
Voici
—
]
(fig.
—
2o8
un exemple très-inléressant de ce genre de corne
1)
spécialement jouée parles ménestrels.
delà nef de
faits
l'église
Il
provient d'un des chapiteaux
abbatiale de Vézelay
de bois ou de cuir
comme
bouilli,
'.
les
Ces instruments étaient
douçaines et les secondes
flûtes.
Le ménestrel que représente notre ligure, et qui
mer un monstre, a pendue à son côté une gigue à
s'efforce
trois
de char-
cordes avec
son archet (voy. Gigue).
Les cors ou cornes de chasse étaient souvent de métal précieux
ou garnis richement d'or
lungen, porte à la chasse
Le duc Bègues
sanglier qu'il tue.
est
Un
un cor
'
2
l'roiiiières ann,'^cs
Do bel
du
Seizième aventure.
d'or
en chasse,
voleur
le
« Qiiiuil fil le vil si
«
d'argent,
et
il
Siegfried,
;
les
Nicbe-
-.
s'est
guette
perdu à
:
hiou apiiriilic
aroi et de courant dcstrior,
xii" sir;clo
dans
bis côt; m'i'idioual.
la
poursuite d'un
.
—
2o9
—
CORME
I
Hucses
cliiuicirs cl
Et a son col
A neuf
espérons d'ov
un cors trivoire
viroles do
La guiclic en
t'u
llu
inici'
;
d'nn vcrl paile prisiés
les
'
cliier
or loiés
Beaucoup plus tard nous voyons
-.
chasseurs porter
chasse en bandoulière, et cet usage se conserva jusqu'au
Dans
le
beau manuscrit,
]
la
corne de
xvi'^
siècle.
Livre de la chasse de Gaston Phébus,
le
de la Bibliothèque impériale
',
les
nobles chasseurs et les veneurs
h cheval et à pied ont une corne pendue sur la cuisse droite
(fig. 2).
2
La guiche, pour
les
net, par-dessus
pour
veneurs à pied, est croisée par-dessous
chasseurs à cheval. Ainsi,
les
le
le cor-
poids de la
guiche, qui était de cuir revêtu de velours, avec clous dorés ou d'ar-
gent pour les nobles et de
empêchait
'
-
D'ur
le
laiton
cornet de sauter à chaque
le
commun
des
mouvement de
la
veneurs,
monture.
lin.
Guiche ou guige, bande de
cuir ou d'étoffe à laquelle le
aussi la guiche de l'écn, pour designer
la
pendu au cou (voy.
l'art.
3'"
pour
la partie
chanson, cliap. v
(xii''
Deruicres années du
des Armes, a
siècle).
xiv^' siècle.
courroie au
Écu).
cor est
moyen de
— Lt
lîo)/ia}is
suspendu. On
dit
laquelle Técu est sus-
de Gurin
le
Loheiain,
[
CORNEMUSE
—
]
L'inslriiment était suspendu à
renibouclier facilement.
260
un
—
lacet croisé, ce qui permettait de
Dans ces peintures,
les
cornes sont
indi-
ton gris très foncé, sans agréments, ce qui ferait sup-
(]uées d'un
poser qu'elles étaient faites de corne ou de cuir bouilli, les
objets
de métal étant toujours, dans les vignettes de cette époque, colorés en
or,
en
en gris
ai-gent,
ou d'argent,
les
très-clair
ou en jaune. Outre
les clous d'or
guiches de chasse sont piquées sur les bords de
fil
blanc. (Voyez, pour les cors d'ivoire, l'article Olifakt).
CORNEMUSE,
cornemuse
avant
le
n'est
s.
f.
pas
xiv* siècle.
{muse, musette,
très-ancien,
Le mot
on
chevrette, turluele).
ne
le
trouve pas
cornemusa se
lalin
lit
Le mot
employé
dans une pièce
de 1357'.
Dans
l'article
Cuevrette, un vers cité de
Guillaume de Mâchant
distingue la cornemuse de la chevrette. Les cornemuses figurées dans
les
manucrits et
sont que de
les
sculptures
antérieurement
grosses chevrettes,
d'une pipe et d'une grande
lirilc
au
xiv«
siècle
ne
composées d'une peau de bouc,
avec
anche.
La
jolie statue
du
cornemuseur qui décore la façade de la maison des Musiciens à
Reims nous montre un de ces instruments tels qu'ils étaient usités
'
Voyez du Cangc, Gtoss., Cornemusa.
au
xiii"
et
d'une
siècle
flûte
*.
Ce
—
^261
plate percée de trous
tête
de bêle attachée au col de
possède un renfort du côté de
main
la
est percée
flûte
La
llûle,
terminée par
droite,
le
la flûte
dont nous ne compre-
bourdon n'existe pas encore,
bourdon. Dans un manuscrit du xiV siècle
le petit
nous voyons déjà cependant une
sa
(fig. 1).
peau de bouc. Le corps de
la
nons pas l'usage. Dans cette chevrette,
'i\:
]
en guise de pavillon, s'emmanche dans une autre
tête d'animal
(ti<j.
CORNEMUSE
n'est qu'une grosse chevretle, garnie d'une pipe
une
non plus que
[
-,
cornemuse garnie du bourdon
de sept trous.
l]n
autre manuscrit
du
3
commencement du
avec son
joueur
xv" siècle
^
reproduit également une cornemuse
bourdon parfaitement
(llg. 3).
Mais
la
flûte
est
uni(pie et la
sur l'épaule
La construction de
la
De 1320 environ
Lancelot du Lac,
^
De 1430 environ,
Ribliolli.
impér.,
S""
vol., Riblioth.
laliu,
n" 813.
du
cornemuse ne possède
maison des Musiciens de Reims date du milieu du
'
-
:
caractérisé, posé
imper.
xin'" siècle.
—
citoiTii
[
pas
bourdon qui
le petit
fait
262
—
entendre
dominante dans
la
les corne-
muses modernes. Toutefois cette flûte est beaucoup plus longue que
ne Test le chalumeau actuel, lequel est petit est n'est percé que de
trois trous
'.
que
est possible
Il
ou muse
musette
lit
ces vers
de cornemuse
été
n'ait
du
l'adjonction
qu'après
qu'un cornet. Dans
on
nom
le
donné à
qui
bourdon,
la
n'est
Dict des rues de Paris, qui date du xiV siècle,
le
:
<i
En
la
rue du Maniiousct
mu
(i
Trouvai un honuiio qui
u
Une musc corne bellourde
tct
-.
Ce passage concordant, comme date, avec
de supposer qu'on donna, au xiv'' siècle,
»
la figure 2, permettrait
nom
le
de
muse-corne
aux musettes garnies du bourdon.
CROUTH,
s.
m. Instrumenta cordes
appartiennent à des époques
lesquelles
de croutli,
à archet. «Ily a,ditM.Fétis',
et
«
deux sortes
«
différentes.
«
c'est-à-dire le crouth à trois cordes
«
celui-là dont parle
Le plus ancien de ces instruments
:
il
est le
crouth trithant,
est vraisemblable
que
c'est
«
VenanceFortunat\ Peut-être même ce crouth primitif n'avait-il que deux cordes, comme en eurent encore longtemps
après d'autres instruments. Un manuscrit du xi' siècle, et qui provient de l'abbaye de Saint-Martial de Limoges \ contient quelques
«
figures d'instruments grossièrement dessinées,
«
s'en
trouve une qui représente un personnage couronné, lequel
«
tient
de
«
chetde
«
crure par où passe la main pour poser les doigts sur les cordes.
«
«
la
la
main gauche un crouth à
main droite
Nous voyons encore
le
(flg. 1).
Dans
donne
2
et
«
la
la
dominante, et
Contes,
3
Ant.
M. F.
\tu\)\.
le
homme
chalumeau
qui m'a
bourdon
le
scrl k
fait
M. Vuillaume
1
Evoque de
'•^
Antiphonairc de
(fig.
la
fait
moduler
»
2
'').
Toutefois cet instru-
basse
continue,
le
petit
bourdon
les airs.
une cornemuse balourde, grossière.» Voy. Fahl.
par Barbazan. Crapelet, 180S,
Stradivarius, origine et
J. Félis.
l'ar-
crouth figuré dans les voussures du portail
cornemuse moderne,
Trouvai un
cordes qu'il joue avec
il
L'instrument se reconnaît à l'échan-
de l'éghse impériale de Saint-Denis
1
trois
parmi lesquelles
t.
il,
p.
251.
transformations des instruments à archets, par
édit., Paris, 18;3().
Poitiers, ;J65.
l'abbaye Saint-Martial
de Limoges. Hibliuth.
imp..
latin,
n" 1118
(xi" siècle).
fi
D'après un dessin
fait
eu
aujourd'hui on ne saurait se
18;i;j,
fier.
avant
la
mutilation de
ces
sculptures, auxquelles
- 468
-
CnOUTH
incnl semble appartenir plus parliciilièrement à rAiiglelerre gaéluiue
et
saxonne qu'à
à trois cordes.
la
France. Le croutli à six cordes succéda au croulli
M.
cette modilîcalion se
Fétis ne saurait déterminer l'épociue précise
lit.
où
Mais, en 1770, Daines Barriugton avait en-
1
fOOO
OOn
OD
OQO
7,
\
tendu jouer encore du crouth à sixcordes par John Morgan, né eu 1711
dans File d'Anglesey,
M. Fétis donne
la
et
il
fournit le dessin de cet instrument
description suivante
:
«
Cet instrument
.<
a la forme d'un trapézoïdc allongé, dont la longueur, du
«
à la base, est de 0",67;
1
Reproduit daas
la notice précitée
la
plus
de M.
grande largeur, près
Fétis.
',
dont
(lig.
3)
sommet
du cor-
[
mniTii
(lier,
.<
de O^jSS.
((
labiés de
de
la
264
et la plus
est de O^^.S?,
«
<(
—
]
L'épaisseur de
sycomore
la
—
petite,
sonore,
caisse
d'éclisses,
et
au sommet du trapèze, est
de O'^,0o, et
est
la
longueur
touche est de 0",28. Des six cordes dont l'instrument est
e.cj/LLAi/Mor:
>^,
«
monté, deux sont en deliors de
«
par
<<
touche, se jouaient avec l'archet. Ces
le
composée de deux
pouce de
la
main gauche
la louclie
;
les
inférieure au cordier,
:
elles sont pincées à vide
quatre autres, placées sur la
cordes sont attachées par
lequel
est fixé de la
même
«
leur extrémité
«
manière que dans
«
instruments
«
donné
«
ligne droite et parallèle à la base
«
mais, dans d'autres, ce cordier a la direction oblique qu'on re-
«
marque dans
«
supérieure des cordes passe par des trous percés dans
«
du haut de l'instrument, s'appuyant sur des
,
les
anciennes violes ou quintons. Dans cei'lains
par exemple dans celui dont Daines Barrington
la figure,
ce cordier ofTre, au point d'attache des cordes,
celui
de
la viole
du croulh (voyez
la figure
a
une
3)
;
bâtarde à six cordes. L'extrémité
sillets, et
le
massif
est attachée
-
A
\
1
26^
-
CIIOUTII
B
3
—
'
[
dolcaim:
«
au revers de
«
une
clef
ou
La table
«
—
266
par des chevilles, lesquelles se tourneul avec
la lête
levier, à la
manière de
'.
la guitare
percée de deux ouïes rondes, dont
est
diamètre est
le
«
de 0°,03. Le chevalet est
«
ment
<(
de cette circonstance, et de ce que
«
pas d'échancrures pour le passage de l'archet, que celui-ci devait
«
toucher plusieurs cordes à
«
harmonie quelconque en raison du
«
cularité
«
un observateur
«
de ses pieds
«
vers la droite,
«
dans l'intérieur de l'instrument par l'ouïe
«
le
«
appuyé sur
«
disposition que le pied gauche remplit les fondions de l'âme dans
«
le
«
contenue dans l'instrument.
haut du chevalet présente une ligne droite.
le
;
partie la plus singulière de Tinstru-
la
du chevalet du crouth
instruit
:
corps de l'instrument n'avait
le
la fois,
et
par conséquent produire une
Une
doigté
donne beaucoup
lui
résulte
Il
dans
elle consiste
autre
parli-
d'intérêt
pour
l'inégalité
de hauteur
et
dans sa position. Placé obliquement, en inclinant
il
a le pied gauche long d'environ O^.OT. Ce pied entre
gauche, s'appuie
sur
fond, et le pied droit, dont la hauteur est d'environ 0'",02, est
la table, près
de l'ouïe de droite.
résulte de cette
Il
violon, et qu'il ébranle à la fois la table, le fond et la
»
—
masse
d'air
du savant proassez voir combien l'art du
Cette description
fesseur est des plus curieuses, et elle
fait
luthier était perfectionné au xv^ siècle, car les crouth à six cordes
sont mentionnés dès cette époque. Le
était voûté, c'est-cà-dire
que
la
dos du crouth à
cordes
six
table de dessous était convexe, ce qui
donnait plus de sonorité à l'instrument. M. Fétis considère le crouth
comme
en Occident, des instruments à archet
;
il
est à croire
a raison. Mais cet instrument, peu usité en France à
qu'il
du
le père,
xi*"
siècle,
à archet
était
monté
à quatre et
remplacé par
la
rubèbe ou
la gigue,
ou
à trois cordes, puis par la viole
même
la fin
instrument
vièle,
montée
cinq cordes. (Voy. Gigue, Vièle.)
ii
DOUÇAINE,
s.
f.
cet instrument des
'
Noire figure
CDupc
tuile
la table
.3
sur a/j.
{doaœine).
nous
serait difficile
de donner sur
renseignements quelque peu précis. Des auteurs
donne en A
(^cttc
Il
coupe
la
fait
face autériciuv-
lUi
croulli.
en
I!
voir comnii'ul le elievalel pose
sdu
prolil. el
en
(1
la
un de ses jneds sur
de fond. En D, est figuré un archet copié sur une peinture du xv" siècle.
—
267
prétendenL que
flûle
*
;
la
d'autres
la
doucaine à une vielle ou viole, se
la
forme du corps sonore, de l'instrument à cordes
qu'on appelait mandore au xvi^
pincée.
Nous sommes porté
une seconde
]
douraine est un instrument à vent, une sorte de
assimilent
rapprochant, par
l'I.UTE
[
flûte; car,
dans
siècle.
La doaçaine
alors aurait été
à croire cependant que la douraine était
les textes, cet
instrument est
cité
parmi
des instruments à vent. (Voy. Flûte.)
IIP*
FLUTE,
s.
{/histp,
f.
fiente, flahuticle, flajos, flajole).
manuscrits qui datent du x°
siècle,
on
Dans des
voit souvent la llùte
figurée, et cet instrument se retrouve jusque vers la tin
du
double
xhi° siècle.
J
un joueur de
Voici, figure 1,
flûte
double
à
représenté sur une vignette du x" siècle %
double dont
un
les
seul pavillon
Hist. (le
1(1
'\
L'un des tubes de
Rihip. fonds
'
Anli|ihon;tire
liriinr inipi'i'.
(1(^
une
flûte
six,
mais
le
Saiiit-Cicriiinin. latin,
]irovcnanl
de
l'aliliayt;
liibliotli.
dessinateur
ini]iér.
Sainl-Mai'tial
instrument
dernier
ce
vie privée des François, par Lcgraad il'Aiissy,
-
figure 2,
corps sont unis par une frette et qui se termine par
percé de cinq trous, l'autre de
'
et,
embouchures,
deux
de
t.
a-t-il
III. ]>.
est
supposé
382.
(x" siècle).
Limoges
(xi''
sirfdo),
lîililio-
FLUTE
[
—
]
l'un des trous
si
bouché par
—
^268
le petit
doigt de la main droite
grossières que soient les vignettes qui ornent cet
l'arliste
semble, dans toutes, avoir eu
tement, au moins,
les divers
La
Dans
nombre des cordes
le
instruments
flûte
simple et
anlipiionaire,
prétention d'indiipier exacet le
flûte
la
nombre des
double datent d'une
de l'époque gauloise et
les débris
Cependant,
trous sur
qu'il reproduit.
que nos aïeux prisaient
haute
antiquité.
gallo-romaine, on
trouve
d'os, ce
qui permet de supposer
fort cet instrument.
Les jongleurs, les ménes-
souvent des fragments de
trels,
la
?
flûtes
jouaient de la flûte pour accompagner les danses, les tours de
leurs confrères, et aussi lorsqu'il s'agissait de précéder certains per-
sonnages ou des gens qui allaient se réjouir quelque part.
Il
d'un jeune chevalier, modèle de prouesses et de belles manières
Si Los
'<
A
«
.V. jonglcres od lui iiienoit,
<<
Flahuticles et caliiuiaus,
rajornée se Icvoit,
•
«
Au bos
"
Le mai aportoit à grant
«
Molt par cstoit de granl déduit
s'ea aloit
livre à toutes sortes
li
dansiaus
'
;
biiiil,
-.
»
'
«
Le damoisel
de réjouissances
"
("ors c boisines c frcsteals '
u
E
«
Sonnoent
..
:
En
tlcutos e chalcnuils
si
que
les
montaigncs
rcliutoeut et les pleignes
».
»
».
-
Lai d'Ignaurès, vers 27 et suiv.
«
Fresteal, frestel, ou sistre. C'est la flûte de Pan.
'»
Roman du mont
:
cou entrés cstoit mais,
»
Lors de la dédicace du monastère du Mont-Saint-Michel,
du bourg se
s'agit
(xiii" siècle).
Saint-Miche/, vers 7S1 et suiv. (xiiic siècle).
le
peuple
—
Les ménestrels, en jouant de
d'un
tambourin
maintenu
-269
—
rLUTE
[
la ilûte,
sur l'épaule
s'accompagnaient
gauche
;iu
]
souvent
moyen
d'une
o
courroie,
Une des
et
la flûte
qu'au
'
faisaient
un de ces
sourdement avec la tête.
maison des Musiciens, à Reims,
résonner
statues de la façade de la
reproduit
de
qu'ils
jongleurs
(fig.
3
').
Cette
manière
de jouer
avec accompagnement de tambourin s'est perpétuée jus-
commencement du
Milieu du xin^ siècle.
siècle
dans
les
campagnes. La
(lûte
que
[
FLLTE
270
1
—
h
I)
^
(<
\ï
W
r.
LCû/UAcwr.
donne
la
la
figure 3 esl percée de quatre
main droite paraissant bouclier
le
trous,
(lualiième,
irès-probablemciil
—
paraîtrait qu'au xin"
Il
double dont
flûte
moins ce
que
manuscrit de
montre
ture
les
lon
comme
carré, qui
ménestrels
vignette
impériale
la Bibliotlièque
]
(lig.
'
4).
Cette petite pein-
ou de
la viole
sur un tambourin
troisième frappe
autre chose qu'une peau tendue sur un
pendant qu'un quatrième personnage
châssis,
du vin pour rafraîchir
tire
;
longueurs, à large pavil-
llùtes d'inégales
le
d'un
très-intéressante
l'un joue de la vielle
:
nos clarinettes;
n'est
FLUTE
tubes étaient de longueurs inégales. C'est du
second embouche deux
le
[
méaesli'els jouaient aussi de la
siècle, les
supposer une
ferait
trois
—
Tii
les
musiciens.
Au
xv^ siècle, on se servait de llùtes de cuir bouilli
serpent en ces derniers temps, et
dessus de l'instrument appelé
le
qui faisaient
dont on usait non-seulement dans
les
églises,
mais aussi dans
les
concerts profanes (voy. Serpent), M. Fau, qui possède une collection
d'instruments de musique anciens, recueillis avec un goût parfait et
une connfrissance rare de ces
parmi lesquels se trouve une
d'en dessiner quelques-uns,
Le
llùtes (fig. 5).
bien voulu nous permettre
objets, a
façonné en cuir bouîUi d'un beau noir. La tête
de 0"\035 de
tète (voy.
La section du tube
diamètre au point
est
plus
le
en R) est percé d'un trou. Six
un
dessus du tube, et
ces
de l'instrument, ondulé, est complètement
corps
pavillon, est peinte.
de
en C
seul
qui
seule,
forme
nn octogone (voy. en A)
fort.
Le dessous de la
trous
sont
percés
sur
le
au-dessous. L'embouchure, qui
hémisphérique (voy. en D). L'instru-
n'existe plus, était d'ivoire et
ment porte 0^,60 de longueur.
La
llùte Iraversière paraît avoir
musicien,
a laissé
est
puisqu'il a
une
composé une
jolie ballade intitulée
que deux,
dit-il,
i>
celui
(À'S
]i;u-tiMil
Un
du jongleur
l'iivaulaigo.
i<
Des instrumcns
"
Conipains, apran a tlajolcr.
«
Les
«
La harpe tout bassemeut va
"
Vielle est jeux
«
Aveugles ehifouic aura,
(.'11
mentionne
jangliiul, l'aulre k l'oriior
bauk
;
lequel prendray-je ?
iuslruineus sitnl trop cliers,
Ancien fonds Saiut-Gerniain, u" 37
Sous
;
pour les niousliers.
(.xiii''
de fleiithe trriversai?ie.
du
Ce poëte
-.
métier profitable.
et celui
L'un
'
nom
<>
"
-
le
:
la
milieu
le
sorte de traité sur la musique,
du ménestrel
deux ont
en usage dès
Deschamps
puisque Eustache
xiv^ siècle,
été
siècle).
:
»
Il
n'en
r
l-HLTEL
—
]
-
uc plaira,
..
C.lioro biuil, rollie
u
Et la trompe est trop en usaigc
Aussis est du
A
^27-2
l'oiil
langaigc
le
;
'
K
N6antnioins pour plus proufitcr.
"
Avoir argent, robe,
«
Compains, apran à
1.
Car princes oycnt volunlicrs
<i
Le
h(^'ritaigc.
flajoler.
-.
flajol
en croire Euslache Deschamps,
en honneur de son temps, et
la
;
'
la flûle, le flageolet, êlaient fort
plupart des instruments joués par les
ménétriers étaient alors relativement peu prisés,
A
flûte
la
du xv^
fin
siècle,
dans
les concerts,
on jouait d'une grande
quelques rapports
qu'on appelait flûte bruyante, et qui avait
avec notre grande clarinette, sauf les
clefs.
m. {frestel, fresteal, sistre). Flûte de Pan. Cet instrument, bien connu de l'antiquité, se compose, comme on sait, d'un
certain nombre de tuyaux (roseaux) de difl^érentes longueurs, assemblés les uns à côté des autres, et donnant plusieurs notes lorsque
l'exécutant souffle obliquement dans chacun d'eux.
FRÉTEL,
s.
Cet instrument
faisait sa partie
senté dans
Limoges
=>
fut
dans
également usité
les concerts.
pendant
Au xr
le
siècle,
moyen
on
le voit
âge, et
repré-
l'antiphonaire provenant de l'abbaye de Saint-Martial de
sont enve(fig. i). Les sept tuyaux qui forment l'octave
loppés dans une chape; l'auteur du dessin a indiqué les sept trous
des tuyaux, seuls ouverts pour recevoir le souffle de l'exécutant.
I
Nous n'avons pu trouver
la siguilicalion
-
Eustaclic Dosdiauips, Ballndes.
•
iJibliolli.
iuipér., latin, n" lllS.
du mol uussis.
—
273
—
[
GIGUE
Cet instrument est souvent mentionné dans les romans des
comme
xni" siècles,
employé simultanément avec d'autres
«
On
représenté sur
le voit
ville (xn'
Sonnent fléustes
siècle) (lig.
le
2). Ici
et frotcl
'
.
xn*"
]
et
:
»
chapiteau de Saint-Georges deBoscherle
parfaitement indi(iué, est de
frétel,
2.
forme triangulaire,
chalumeaux sont enveloppés d'un
et les
décoré. Mais, à dater du
champs d'où
était
il
xiv'=
frétel
siècle, le
semhle relégué aux
ne
et les miniaturistes
sorti,
treillis
le
meltent plus
qu'aux mains des pasteurs, des paysans.
^^M^
GIGUE,
s.
Instrument à cordes
igigle).
f.
les
Allemands, qui paraissent en avoir été
le
nom
éclisses
et
à archel,
les inventeurs, ont
auquel
donné
de Geige oline Bimde {viole sans ceinture, c'est-à-dire sans
-).
En
effet,
la
gigue se compose d'une table d'harmonie
appliquée sur un corps concave, courbe ou pentagonal, allongé en
façon de demi-courge. La gigue n'était qu'un des instruments joués
de préférence par
les
ménestrels. Avec la gigue, la rubèbe et
nocorde, on jouait le dessus,
La gigue
était
mo-
l'alto et la basse,
habituellement munie de trois cordes attachées au
'
I\omnn de
2
Ou suit que les éclissei de
]iarois latérales
le
la violette, vers 20''i9 (xiii^ siècle).
de
rinstniiuent
la
vièle ou de
qui
rriiiiissenl
la viole, et
la
table
du violon moderne, sont
et
la
voûte en suivant
coutuurs.
II.
—
3o
les
leurs
[
f.llAISI.E
—
j
comme
corps de rinslrumenl,
hitli,
de
la
mandore,
celui
de
non à un cordier, comme
cl
mais bien
la vièle,
percée de deux ouïes, de
maker
'
— que
qu'une seule
même
et
prolongement de
le
et le
chose.
ou guiternes, du
de
celles
la vièle,
comme
gigue n'est point détaché
la
telle sorte
manche
le
celles des giiilares
manche de
sans chevalet. Le
el
--
-"^*
— comme
la
d'harmonie
table
le dit
M. de Cousse-
corps sonore ne semblaient former
Un
des personnages du chapiteau de
Saint-Georges de Boscherville (xn° siècle) joue de la gigue appuyée
ainsi
sur l'épaule,
qu'on joue du violon aujourd'hui. Celte
a ses trois cordes attachées
La gigue donnée dans
à
un cordier, ce qui
la figure 1
cordier, et elle est d'une date
fait
gigue
exception,
de notre article Cor>e n'a pas de
antérieure à celle de Saint-Georges
de Boscherville.
Voici (hg. 1) la copie d'une vignette d'un manuscrit de la Biblio-
Ihèque impériale
datant de
2,
1410 environ, représentant
table gigue sans cordier el sans chevalet.
comme
du
celui
La gigue
;
véri-
est renversé
luth.
un instrument moins perfectionné que n'était la
pour être joué passablement, demandait moins d'habi-
était
vielle, et qui.
leté
Le cheviller
la
aussi
était-il
entre les mains des ménestrels et jongleurs les
plus ordinaires.
GRAISLE.
Essai sur
'
l
Ml.
2
•'
s.
les
Dïr
"
T07. los
i(
l'ar foni ]iu('t lioine resjoir
"
Gigues et harpes et vicies
m.
ilciliii/.
{graille,
inslrumenls
fie
li
t'oiil
grelle),
:
'^.
"
espèce de cornel employé dans
musiijue au
moyen âge [Annales
p. vrt).
Le Livre des merveilles du monde. 1404 k 1417.
Extraits de Dolopatlios.
archéo'og''qu''s,
—
un son éclatant,
et
(pii
i\u\,
GRAISLE
J
par conséquent, avait
ne donnait peut-être qu'une note
comme
cornet à bouquetin.
Vos ctcs
«
tiiil
prodoMie vos qui
sommer
liers
Don
«
Et je vos pri, par
<i
Se vos oiez
"
A donc sachez do voir
le graille
Claramltaux aux barons,
dit
la
[
combals ou pour donner des signaux,
les
le
—
:27o
'
;
qui maint aiitoruiU'',
au cel
juilais souci',
je nu; sei'ai nicsle/,
-.
.
Et C-larcuihauz
Dans
li
vieuza
d'Aleschans
la Bataille
^
Taut
"
Cors et boisines incincnt
sonereut grelles k
La noise ot
i<
l'eu
le graille
est toujours question
tel
"
taborie,
d'une liue et demie
''.
>>
graisle était
la
de graisles lorsqu'il
s'agit
au combat. Le graisle devait donner un
Du Gange
pette qui rend
le
que
dit
un son aigu
Roman
Il
Et dans le
le graisle
une sorte de
est
puisqu'il
d'appeler des troupes
son aigu
et retentissant.
une sorte de corne ou de trom-
et grêle.
de Gariu
le
Lolierain,
on
lit
ce vers
:
Ciharlcs Martiaus fait ses grcsles souer ». »
Roman
(c
elïet,
:
Les textes ne permettent pas cette hypothèse,
hautbois.
en
la bonilie,
Quelques auteurs ont prétendu que
Dans
sonr.
rixe
et,
;
:
H
i
quatorze cheva-
rendre raison
lui
démarche n'ayant eu aucun succès, dégénérant en
»
»
.
s'en va avec
lorsi|u'il
duc de Saint-Gilles de
le
reiiKinez
ci
de Raoul de Cambrai
a soné
11
.1.
gi'aile luenuiei' '.
:
>i
Le graille meunier était un cornet (lue les chevaliers portaient
suspendu à l'arçon pour appeler leurs écuyers et varlets. G'était un
'
•!
c(
Restez
«
Je serai dans
Techcuer,
'
'>
]).
».
WW.
Guillaume
Vers 402
nuMre.
la
(l'Oi-n)ifje.
et suiv.
•'
eiiap. XIV.
•'
Edit.
Techeuer,
\)
.
2(1(1.
.1
IJ
Homnns de
l'ar/se la Dachi/^se
[\uv
siècle),
rililidn
.
f.riTERNE
[
—
]
(limimilif de
276
—
une trompe dont
Volifant,
le
son
était
moins grave.
(Voy. CoR>'E.)
GUITERNE,
s.
{quisterne, qaiterne).
f.
Cet instrument ù cordes
pincées est un dérivé de la cithare et de la rote. Le
ne paraît pas d'ailleurs avoir été employé avant
Cet instrument
voix, ainsi
les
chapitre
(c
Si r'a guitprncs cl léus
n
Par
était
que
le
De musique
«
tarions,
«
touchement des
par
La guiterne
comme
hommes
vièle,
aux
'
-
"
p.
Et ainsi puet estre entendu des autres
«
comme
doiz...
Deschamps dans son
rehebes, guiternes,
\
la
vielles
et psal-
nature des cordes et
le
»
pincée volontiers par les femmes, tandis que la
était
aujourd'hui
le violon, était
plus spécialement réservée
:
nie Gervesc Lorous
«
L:i
«
Où maintes dames ygnorcns
«
Y niaingucnt
«
Kujuv'S rue de la Lanterne
'*
qui de leur quiterue
°.
»
T.éux, luths.
Roman de
3 Eiist.
'»
:
'
connaître Eustache
diversité des tailles,
la
siècle
particulièrement employé pour accompagner
:
instrumens des voix
xiV
soi de porter es léus -, »
fait
«
le
mot guiterne
«
la rose, partie de J. de
Deschamps,
Demeurent
édit. de Crapclct, p.
26o.
»
Le Vict des rues de
251).
Meuug, vers 212S6.
Pan's.
xiv"
siècle
(yov.
Fa/d. cl dmies.
r>;Mli:i/:iii,
t.
II,
_
iii
Les vignettes des manuscrils,
donnent, en
dont
effet,
[
i
sur
sculptures
les
ivoire,
nous
de nombreux exemples de ces rotes ou guitares
forme se rapproche habituellement de celle de
la
GUITERNE
Les unes sont jouées à Taide d'un plecti-am,
Le manuscrit de Tristan
et
Yseult
'
la
mandoline.
les autres sont
pincées.
nous montre, figuré sur
l'un
de
un ménestrel jouant de la guiterne, debout, avec un
plectrum, pendant qu'un jongleur exécute un pas (fig. 1). Cette
guiterne est montée de trois cordes sans cordier, mais avec cheses entourages,
valet.
La
table
d'harmonie est percée d'une ouïe
et
échancrée, ce qui
est rare.
Dans
Roman
composé par Benoist de Saint-More,
et qui date du xni^ siècle -, on voit un autre ménestrel jouant de la
guiterne, debout. Cet instrument se rapproche de la forme du luth
le
de
Troie,
;
son cheviller est renversé,
et les six
cordes pincées paraissent mon-
une sorte de cordier relevé en façon de hausse. La table
d'harmonie est percée d'une ouïe circulaire très-large (fig. 2).
tées sur
Un charmant
'
-
ivoire faisant partie d'un colTre
du musée de Cluny ^
lîibliothôqiio iiiipér. (environ 1200).
Manuscr. de
la Biblioth.
inipcnale. Les miulatiires de ce
lourdement, paraissent être d'une main italienne.
•iNo 10
;;i
du Cninl'Xîue.
iiianiisc'i'it,
exécutées assez
CinKR>E
[
et
~
]
qui thitc du
-
i278
commencement du
xiv"
jeunes gens assis pinçant de la guiterne ou du
ces instruments, en forme de mandoline
a son cheviller renversé
;
nous montre
siècle,
lutli
(lig. 3).
L'un de
montée de quatre cordes,
l'autre a le corps plus allongé, et
un cheviller très-singulièrement détourné
deux
et qui
possède
paraît porter sept
chevilles.
y\!c^'
ïïf
,}gi/lOijAfiO
Nous avons trouvé, dans les fragments des sculptures qui autrefois
décoraient les tombeaux du cIkimu- de l'église abbatiale d'Eu ', une
guiterne
touchée avec un plectrum,
cheviller renversé et creux (fig. 4),
Le nom de rote
et la rote
était
CiniAiîi:).
'
Magasins
donné à
n'était originairement
<lii
cliiiiitiL'i-.
cet
montée de sept cordes, avec
instrument jusqu'au xnr
qu'une variété de
la cithare
siècle,
(voyez
—
Les cordes de
[
qui alleigiieiit parfois le
ou touchées à
ôlaient pincées
la guiterne,
rôle,
la
—
"279
l'aide
accompagnait souvent
du plectrum,
r.urrEn>'E
nombre
et
dix-sept,
rote,
la
]
comme
les voix.
F.cL/LuwAfar.
Quand
le
Richard Cœur-de-Lion
roi
est prisonnier,
Mult aveit par
Il
ment de
N'a vicies ue rotes, roliiengcs no sous
«
Méis
'
li
entez, jilorent
La
les
par
])liisiirs
des niesons
chansons
comment
la
et
son
"
Le lais escoulent d'Aielis
'.
Que uus Yrois
"
Moût
«
A
"
Nus
^
devant
lils
le
dais, sur
un
tapis,
:
douccnieut uote
sonne eus sa rote,
le
pries celi d'autre eoninienciie,
d'iaiis ni
noise ne ni ti'uclie
;
'
Il
.
"
"
Le
vers 3093 el siiv.
vers
«
«
(Un du
xii'"
siècle).
—
On
lit
aussi, dans
:
iMult poiisiés oïr chançons,
Rotruanges
et
noviax sons.
»
(Vers 10S2."..)
'
rote
et lais,
pour se divertir avec ses barons
li
»
une sorte de clianson avec accompagne-
nuit, après souper, le roi s'assit
Même u.
Roman de Rou,
Romans de Brut, ces
-.
encore un texte qui prouve
rote. Voici
accompagnait
«
plors è ilcmeiitoisnus.
la terre
!
h%\ViQ\.rotucn(jes signilie
I
désolation
grande en Normandie.
est
-
hi
•<
Irlandais.
Lai de
»
l'Es-pin/;,
vers 2SU et suiv., Poésies de Mario de Franco (xiu" siècle).
criTEK.Mi
[
—
]
280
—
L'un des personnages des chapiteaux de Saint-Georges de Boscherlient une rote sur son giron, el cet instrument n'est qu'une
ville
1
dont
citliare
la partie
s'attachent à la partie inférieure, sur
une boîte sonore
du personnage, un autre musicien
droite
dont les cordes
supérieure est arrondie, et
(fig. 5).
A
la
genoux un
tient sur ses
5
\
£. CWl'.f.L'VOr ..
qui semble
autre instrument
rote et
guiterne
la
(fig.
6).
être
déjà un intermédiaire entre
Cet instrument, composé d'une table
comme
d'harmonie percée d'ouïes, posée sur un fond bombé
delamandore,
la
dos
le
dépourvu de manche.
est
les
cordes sont éloignées de la table par un che-
valet placé plus près
du cheviller que du cordier. M. Fétis considère
semble que
Il
rote
la
comme une
cithare-, et
été jouée avec Tarchet.
il
n'admet pas que
est certain
Il
que tous
la rote ait
les
jamais
monuments
ligu-
indiquent des instruments assez semblables à la cithare primi-
res
du moyen âge, mais ayant une partie circulaire, el dont les
cordes, tendues sur un corps sonore, sont pincées ou touchées par
tive
les
exécutants; que ces instruments, d'abord posés sur les genoux, et
(lonl les
cordes prennent
la
position verticale, s'allongent peu à
par être garnis d'un manche
et hnissenl
la position
les
cordes ayant
les
figures précédentes,
il
horizontale.
semble que
la
;
qu'alors
Ainsi
ils
que
peu
sont joués,
le
montrent
rote est appelée guiterne
à dater de cette modification importante.
Le
xiv^ siècle.
et
il
ou
luth,
Ic'û,
Le luth
lou,
n'était
luz,
est
signalé
déjà par
les
qu'une des formes des rotes
se confond souvent avec ces derniers instruments.
auteurs
du
et guilernes,
A
la
lin
du
XV» siècle, les luths semblent être définitivement fabriqués sur un
type admis.
'
*
Il
y avait alors
deux sortes de luths de dimensions
.MI" siècle.
Oii'rjinc et
Iransfurvmtions des instruments à archet.
dillé-
DICTIONNAIRE RAISONNÉ DU MOBILIER
Tome 2__PI.5]
£ t-W/f/^-le-£luc
,f^/.
--^.
)TRUM£NT DE MUSIQUE A CORDES
PINCEES
/àrm
se.
—
cordes. Le luth
(fig.
et
]
nombre de
au
compose d'un corps sonore volumineux,
se
7)
GUITERNE
[
proporlions
aux
mais semblables quaiil
renies,
-
^281
très-bombé, recouvert d une table d'harmonie percée d'une ouïe.
Son manche est assez court, et le cheviller est renversé en potence,
f.Li/^^/:.
à angle droit
;
manche
ce
n'est
que
la
monie. Les cordes sont attachées, à
tons avec
de
lets
La
sillet.
bois
partie courbe
collés,
demi-polygone
et
forme
prolongation de la table d'harla
base de
du corps sonore
en
ainsi,
;
de
feuil-
transversale,
un
'.
leurs
à la
formes sont très-variées dès
Nous donnons, planche
LI, le dessin de l'un
faisant partie de la collection
line
à des bou-
est faite
section
Les mandores, mandolines, appartiennent
struments
la table,
de tracé appartienne à
la
la
même
fin
de ces
du xv"
jolis
d'in-
série
siècle.
instruments
de M. Fau. Bien que celle guiterne
lin
du
xvi^
siècle, elle présente,
si
avec
quelques-unes de celles représentées sur des vignettes du xv' siècle,
une si parfaite analogie, que nous croyons utile de la reproduire ici.
Les touches sont d'argent, ainsi que
de
la
base du corps sonore. Le manche
baguette servant à conduire
de ce manche
fait
renversé, porte
chevalet
en
et
D
B peu
le
pouce de
1
Voyez
est,
la
au revers, garni d'une
main gauche. La
section
A
voir ce renfort directeur. Le cheviller, légèrement
neuf
chevilles,
élevé et droit.
En
et
les
neuf cordes passent sur un
C, est tracé le revers
du
cheviller,
l'instrument vu géométralement de côté. Le corps sonore,
inégal en épaisseur, a 0",045 près
de
cordier, fixé sur l'épaisseur
le
la
du manche
et 0'",024
coUeciiou du Consenatuirc de nuisique de Paris
l'c'i/ipereu)'
;
au cordier.
voyez aussi
le
Maximilien.
II.
—
:î(;
Triomphe
—
"*
[
iiAiiiM-:
—
-^-
L'ouïe est garnie d'une jolie découpure, et la table d'iiarmonie est,
sur les bords, incrustée de
On observera que
le
un boulon pour attacher
les
clTet.
HARPE,
s.
f.
avec alternances
filets
cordier ne porte que quatre crochets et
neuf cordes (voy. en
Les anciens connaissaient
la
Les
La harpe, chez
Romains
rappelaient
les
un angle plus ou moins ouvert.
harpe
d'une grande dimension, dans les
'.
E).
Instrument à cordes, inégales de longueur, tendues
entre deux pièces de bois formant
tiennes
charmant
d'un
on en voit de
:
peintures
Grecs, n'est
cinnra, et
les
fort belles, et
sculptures
et
que
autre
Celtes
la
égypcithare.
sambuque, harp.
harpa.
1
Les harpes
antiques
montées
n'étaient
accordées selon l'ordre de la
gamme
que
de
treize
cordes,
diatonique.
La harpe égyptienne se compose seulement du bras supérieur (la
console) et du corps sonore (table d'harmonie); elle ne possède pas
de colonne de telle sorte que la tension des cordes pouvait avoir
:
'
Vovcz
les
deux joueurs de harpe de Hams^'S HI
[W
dyiiaslie).
daus VHist. de
l'art
égyptien, par M. Prisse d'Avenues (peintures). L'une de ces harpes a près de 2 mètres
de
liauleur
cordes.
et
est
niout(''e
de onze cordes
;
l'autr,'.
moins hante,
est
montée de
treize
ils:]
inlliicnce sur l'ouverture de l'angle
une
et la
table d'harmonie.
On
voit
figurée dans
petite dimension,
formé par ce bras supérieur
une harpe
ainsi
une Bible du
disposée, mais de
x" siècle (fig. 4)
harpe est garnie de quinze cordes, en admettant que
se soit piqué d'exactitude.
et le
'.
Cette
dessinateur
le
Le bras supérieur horizontal
est
puissant
corps sonore d'une grande capacité.
L'abbé Gerbert donne, d'après
même
date de la
-.
La colonne
l'extrémité de la console à la base
les cordes,
manuscrit de Saint-Biaise, qui
le
époque, une harpe montée de douze cordes
possède une colonne
pièce de bois
est la
du corps sonore,
la
qui
qui réunit
et qui
harpe sont pincées des deux mains,
supérieure du corps sonore étant appuyée sur
A
et
empêche
par leur tirage, d'influer sur l'ouverture de l'angle.
Les cordes de
tant.
llAlll'E
[
la poitrine
partie
la
de l'exécu-
dater du xn" siècle, les harpes sont souvent de petites dimen-
sions, et peuvent être jouées la base
du corps sonore posée sur
les
musée de Toulouse, sur un bas-relief du
une cithare sans coxn"" siècle, une très-petite harpe, ou plutôt
lonne, et dont le bras supérieur horizontal paraît être muni de huit
touches (fig. 2). Cette harpe est montée d'un grand nombre de cordes
genoux. On voit dans
(vingt-quatre
de
'
trois
MuiiiisiT.
au
le
moins),
qui
paraissent
répondre
par
groupes
chacune des touches, lesquelles, peut-être par un ren-
à
(le
la
Ilililiolli.
iiiipri ial
. fomls
Saiiil-C.eriiiaii.
laliii
:
niiisici.'iis
j
iiiaat
(levaut la statue de Nabuetiodouosor.
-
De cnntu et musica. lih.
gravure dans les Annnics arcliéolog..
Voyez Martin
l'e] l'ddiiit
celle
Oertiert,
Hl, cap.
t. III.
p.
m. M.
14-i.
de
(',
mss
Miiaker a
IIARPF.
[
-
1
^8i
comme
voi à bascule, appuyaient sur les cordes
le font
les pédales.
Mais celte sculpture n'est point détaillée d'une manière assez pré-
pour qu
cise
canisme
et
un compte exact de ce méNous laissons aux personnes plus compé-
soit possible
il
de son
utilité.
de
se rendre
tentes que nous en ces matières à discuter cette question.
3
Au
et
harpe est habituellement de petite dimension,
.siècle, la
xiii°
jouée souvent debout. Elle
Ces
harpes
celle-ci est
et à
sont dès
lors
était alors
suspendue au cou
toujours munies
de
la
(fig. 3)
colonne
;
'.
mais
courbée de manière à donner aux mains plus d'aisance
s'assembler plus solidement à la base du corps sonore. La table
d'harmonie est percée d'ouïes
donnons
latéralement.
L'exemple
que nous
monté que de neuf cordes.
Les sculptures du portail occidental de la cathédrale de Chartres
(milieu du xn" siècle) nous montrent de très-belles harpes de dimenici
n'est
sion médiocre, et dont les cordes sont disposées avec adresse pour
On
une de ces sortes de harpes, jouée par un
ménestrel, sur la façade de la maison des Musiciens à Reims -. Les
harpes des sculptures du portail de Notre-Dame de Ciiartres, bien
que de petite dimension,
puisque la console, étant à la hauteur de
faciliter le jeu.
voit
—
l'épaule, le pied
montées de dix
neux,
et,
du corps sonore descend à peine aux genoux,
et
comme
nante pour
de quinze cordes
;
— sont
leur corps sonore est volumi-
son épaisseur près du bras supérieur serait gê-
main gauche qui pince les cordes les plus hautes, ce
bras supérieur ou console n'est pas dans le plan de la table d'har'
2
Manusrrit de
Voyez
la
la BiblioUi.
la copie
ScLLPTunE,
fi".
impériale.
de celle statue dans
22 (xiir siôcle).
le
tome
VIII
du Didionn
d'archid., à rarlicle
—
monie
(fig.
4).
Cette
"2So
disposition
—
est
[
expliquée par
la
HARPE
]
projeclion
main gauche lourapprochant du sommet de
horizontale de l'inslrument, tracé en A. Ainsi la
chait avec facilité les cordes courtes se
4/
%
l'angle, ce
qu
S-
elle n'aurait
pu
faire
si
':uLLf,iMur
ces cordes eussent été tendues
dans l'axe de la table d'harmonie. On voit parfaitement, sur l'instrument de la maison des Musiciens de Reims, que les cordes étaient
.
[
lîAI'.PF.
28n
"'
—
londues à l'aide de clefs ou de leviers qui agissaient sur des carrés
lixés
à la console.
que ceux donnés
ici
Ce dernier instrument
:
le
est d'ailleurs plus
grand
pied du corps sonore touche à terre, l'exé-
cutant est assis la harpe entre ses jamhes, et
bras supérieur est
le
à la hauteur de la tête.
Nous n'avons pas de représentation de la saqiiehute, qui élail,
disent quelques auteurs, une sorte de harpe de très-grande dimenà moins d'admettre que
sion, puisqu'elle atteignait quatorze pieds
cet instrument n'était autre que le monocorde, dans le corps sonore
'
;
duquel étaient tendues des cordes métalliques dont la vibration produisait
un accord lorsqu'on pinçait l'unique corde tendue devant
la
table d'harmonie. (Voy. Mcnocohke.)
Les jongleurs ne se servaient guère que de petites harpes, et les
suspendaient au cou. A l'aide de cet instrument, ils exécutaient des
morceaux d'ensemble
(fig.
S)
2.
On observera que
les
les
partie supé-
munie d'une poignée
rieure des tables d'barmonie de ces harpes est
ou anse, qui permettait de
la
suspendre au cou
si
l'on voulait pincer
cordes des deux mains. Dans cet exemple, les exécutants parais-
sent ne toucher les cordes que d'une seule main.
1
^
1))<:tionnfiire du Fiirclicro
Miiniisrr. de la fin
dii
xm''
sii-flo,
Ajiocnlypxe, cnll. do
.AI.
li.
Dclcsscrl.
—
Les
Dans
voyons
<i
Al
<.
Si faiiisl
"
Il
«
Et lais et noies a harper.
"
Por aler parler à son
'1
Se
avi)il
que
cstoil liarpei'c
il
fisl ])ar nii
;
la
frère.
barhe rere,
M
VA
grcaous seule
(les
'<
Bien sanibla léeéor et
"
Une harpe
ai
]
apris k chaiik'r,
Kl le rief par nii eiiseaienl
un
LLTll
[
ala coniiiK; JDUglero
si(;.[;o
'
Irlamlais
harpeurs
—
-287
prist a
sou col
Bretons
les
neiit
;
fol,
i.
<•
pour
passaient
meilleurs
les
:
le
Il
Crans
«
Harjieut liretous et vieUcnt jongler ^.
fu la joie, se saichiés
journal de
qu'il
2 nobles, valant 13
s.
dépense du
la
pavé
est
de verte,
poiii-
4 d.
^
»
en Angleterre, nous
roi Jean,
roy des rnénestereulx,
le
une harpe,
«
».
La forme des harpes ne subit pas de graves modifications pendant
le
w"
cours des xiv° et
siècles.
presque abandonné en France
est
beaucoup plus
LUTH,
s.
tard,
m.
;
Au
on
xvi''
ne
siècle, cet
instrument
voit reparaître
le
que
mais avec d'importants perfectionnements.
{lou,
Instrument à cordes pincées, garni
luz).
leii,
d'un manche, avec cheviller renversé, sans cordier et sans chevalet.
Les cordes du luth étaient habituellement de métal, de cuivre, d'argent. Ces cordes étaient
xv
siècle (voyez
au nombre de
Gliteune). Le
d'accompagnement à
luth
la voix, et était
huit, et
servait,
'
notamment dans
U l\omnn^
la belle
de Brut, vers 93
collection
'
iournnt de
''e
'rance,
puhli:'
\,;vv
manière.
Il
datent du xvi"
36 et suiv.
Li lioiiians de Raoul de Cambrai, édit. Tochener, p.
dépeme du
qui
du
guiterne,
la
même
la fin
du Conservatoire de mu-
-
la
comme
pincé de la
existe encore quelques-uns de ces instruments
siècle,
de neuf k
roi
:]20 (xiii'' siècle;.
Jean en Anylelerre [Comptes de
M. Douct-d'Arcq,
p.
:2i'}j.
l'arfjenterie des rois
LYRE
[
—
]
sique. Parfois
pour conduire
LYRE,
s.
f.
-
deux cordes du lulh sonnaient à vide en dehors du
qui, par derrière,
manche,
288
le
élait
renforcé d'une baguelle puissante
pouce.
Instrument à cordes qu'on peut confondre, dans les
premiers siècles du
moyen
âge, avec la cithare. L'antiquité grecque
eut d'abord la lyre à trois cordes,
puis
à
quatre,
à cinq et sept
cordes. La lyre antique des derniers temps se composait de
montants
fixés sur
une
d'harmonie
table
et d'une traverse
deux
supé-
rieure hoi-izontale. Les cordes
étaient tendues verticalement de la
table
montants. Les
à
la
traverse
entre
les
étaient pincées ou touchées avec
de
la
Bibliothèque impériale
',
cordes
un plectrnm. Un
du commencement du
de
la
manuscrit
x^ siècle,
Ivre
grec
nous
nombreuses miniatures d'une grande dimend'un caractère antique, un joueur de lyre. Cet instrument
une forme particulière. Il se compose (fig. 1) d'une table
montre, parmi ses
sion et
affecte
d'harmonie avec deux montants verticaux
une traverse oblique.
A la table d'harmonie est adaptée en équerre une pièce de bois réunie
à l'un des montants par un lien qui permet de tenir la lyre de la main
gauche. L'exécutant touciie les cordes, au nombre de dix, avec la
main droite. Cette sorte de lyre peut être considérée comme une
1
l'saulicr.
et
—
cithare.
X' siècle
fois,
A
Il
en esl de
de
la
même
289 -
[
d'une Ivre représenlée dans
Bibliothèque impériale
'.
j
Bible da
Ce dernier instrument, toute-
présente une disposition remarquable.
la
tincts,
table d'harmonie inférieure sont
posés à des hauteurs ditïérenles
Joueurs
il'iuslniiiiL'uls dcvaiil la
fixés
(fig. 2).
nier cordier sont attachées trois cordes;
1
la
LYIIE
quatre cordiers dis-
Au premier
et
aux cordiers deux
slalur de Nabucluxldiiosor.
11.
—
:n
au der-
et trois
LYRE
[
-
1
-290
—
sont attachées quatre cordes. Ces cordes passent par des
li'ous
dans
un large cheviller qui remplace la simple traverse des anciennes
lyres. Deux potences qui font suite au cheviller permettent de porter
l'épaule
sur
la lyre
droite,
soit
d"un
côté,
soit
de
l'autre.
Une
courroie attachée derrière la table d'harmonie devait, en outre, per-
mettre de fixer solidement l'instrument
le
long du corps; à moins
d'admettre qu'on louchait les cordes de la main gauche, et que la
main droite maintenait
bable
:
table d'harmonie, ce qui n'est guère pro-
la
cet instrument devait être touché
harpe. La ligure 3 fera mieux
lyre
*,
que
les
traité
De
la
de
montées
de
la
comme
la
composition de cette
hauteur.
Il
manière
à
exemple. L'abbé
accord, dessus et alto, par
son
comprendre
qui devait avoir environ O'",6o
deux octaves étaient
des deux mains,
est à croire
un
former
Gerbert donne, dans
musique-, une lyra montée de cinq cordes et copiée
sur le manuscrit
de Saint-Biaise
(dg.
4).
Les
cinq
cordes
sont
relevées par un chevalet et étaient touchées avec un plectrum sus-
pendu en A. On observera que
les cinq
cordes ne
sont
dues dans l'axe de l'instrument, mais un peu de côté,
blement, de donner plus de
montant B.
soit
par
\m°
siècle, et ce
le
facilité
pour tenir
la
pas
alin,
lyre, soit
ten-
proba-
du pied,
n'est pas question de la lyre à dater
Il
mot nest employé qu'avant
Et iiiuU sol
'<
De
viele sot et de rote,
"
De
lire et
'•
Miilt ol à la corl jiigk'ors.
«
Chantcors, estrumanleors
lais et
époque
:
de note,
«
(le
cette
du
de saltérion^.
>•
Et ailleurs
'
Restituée a l'aide des vignettes de
iiiiuju<.(nt:i
;
des
x"^
ivoires).
2
3
De cantu et musicn lih.
Li Romnns dp Rrut {xw
,
III,
lai».
m.
siècle), vers 376."i et siiiv.
et xi' siècles [Vézelay,
Moiss:ic,
-
i>91
Le
MONOCORDE
«.
Mull poissiûs oir chaurous,
«
Rotruanges
(c
Viclciii'i's, lais et
»
Lais de vieles, lais de notes
'i
Lais de liarpe et de IVeliax
»
Lyre, tymprcs et elialcniiax,
noviax sons.
et
notes.
;
;
"
Symphonies, psaltérions.
«
Monacorilcs, cyinlircs. chorons
1
»
.
dater du
psallérion semble avoir remplacé, à
instruments à cordes, qui tenaient plus encore de
la lyre
antique
xiii« siècle,
la cithare
ces
que de
"-.
^LXÎ
MOINEL,
s.
M
Sonnent timbre, sonnent labor;
"
Muses, saltères et
»
Et buissiucs et nioïncl,
(i
Caseuns ovre de son mestiers.
MONOCORDE,
moven de donner
le
l'un
:
ton
;
On
fretel,
désignait
-
qui semble n'avoir été qu'un diapason, un
l'autre fort grand,
d'un archet. Alors,
monté d'une seule corde,
il
cette
unique corde ou
tenait lieu de l'instrument
derniers
que nous
monocordes, ceux
Vers 10823 et suiv.
Voyez
la
miniaUirc
eopie d'une
dans les Arts somphtaires
''
au moyen âge, deux
ainsi,
appelons aujourd'hui contre-basse. Les
'
..
tympanon qu'on jouait en pinçant
sorte de
l'aide
m.
s.
sortes d'instruments
à
flûte simple, pipeau.
m. Petite
ii
ftirnis (iesco7mcits.
(Cli.
d'un
mauusirii
Louandre. Paris,
vers 28*;}
et
suiv.
(xiii''
di;
la
i.S.'iS).
sièele).
IJibliolh.
impér.
(x''
siècle),
[
MONOCorinE
—
]
du \vr
qui datent
siècle, sont
-9"^
—
parfois montés, en
dedans du corps
sonore, de plusieurs cordes métalliques donnant un accord par leur
vibration
corde
'.
(fig.
donne un petit monoLe manuscrit de Saint-Biaise
une femme assise. Cet instrument se
i), louché par
compose d'une boîte sonore oblongue, aux extrémités de laquelle
sont posés deux petits arcs métalliques formant chevalets. Une corde
est tendue d'un arc à l'autre et arrêtée sur un petit cordier latéral A.
pouvait donner qu'une seule
Il est évident que cet instrument ne
note, et remplacer ainsi le diapason métallique actuel.
La vignette au
Irait qui est
bibliothèque de Reims intitulé
Muses, Orphée, Arion
diapason.
On
'
dans
voit
Il
se
(fig.
compose d'une
un de ces grands
la collection
Ubcr
:
pontificalis
manuscrit
^
montre
de
les
la
neuf
Pythagore. Ce dernier personnage tient sur
et
genoux un monocorde
ses
placée en tcte du
2),
qui semble
table d'barmonie
iiistrmiioiits.
qui
n'a
aussi
percée de
pas moins do 2 mètres
de M. Fau.
*
Voyez l'abba Martin Gerbcr,
3
xiiic siècle.
L>e
cnntu
et
musk/i,
n'être
lih.
III,
rap.
m.
ilc
qu'un
quatre
liauleiir,
203
[
F.
cL'/umMûrL
MONOCORDE
j
—
'
y\r.\u\v
f
-
294
ouïes et d'une seule corde tendue dans
ment. Mais voici
(fig.
do
l'instru-
monocorde pincé par un personnage
un
3),
longueur
la
Tun des corbeaux des portes de la façade de l'église
abbatiale de Vézelay (premières années du xn« siècle), qui n'est autre
chose qu'un simple diapason, puisque, de la main gauche, l'exécutant
appuie sur la corde près du cheviller. Il fallait nécessairement, pour
que ce genre d'instrument pût produire im certain nombre de notes
sculpté sur
très-long
graves, qu'il fût
:
homme. Le beau manuscrit de
riale
',
a
celui-ci
presque
hauteur
la
Froissart, de la Bibliothèque impé-
montre un musicien jouant du monocorde avec un archet;
l'instrument paraît avoir au moins 2 mètres de hauteur.
du
d'un
de
xiv" siècle,
Bibliothèque royale de Bruxelles
la
vignette représentant
mais plus petit
un
roi jouant
et
qu'on
possède une
-,
un instrument du
monté de deux cordes,
et
Un manuscrit
même
genre,
appelait
alors
Dans ces deux exemples, les exécutants appuient sur les
cordes vers le bas et font marcher l'archet vers la partie supérieure ^
diacorde.
est vrai qu'il n'y a
Il
monie. Plus tard,
tionne.
Le manche
le
point de chevalet indiqué sur la table d'har-
monocorde, ou plutôt
est garni d'un doigté
est
muni de roues à
une
clef; les
XV'"
bas,
4)
ne remonte guère au-delà
siècle.
Il
était
moderne. En A,
joué
est
les pieds sont
triangulaire,
composé
d'harmonie est percée d'une ouïe. Cet instru-
(fig.
et la
cheviller est renversé et
deux cordes passent sur un chevalet, dont
trois ais, et la table
ment
le
dents, avec pivots triangulaires pour recevoir
inégaux. Le corps sonore, vide au
de
;
diacorde, se perfec-
le
un
avec
est tracée la
années
des dernières
archet,
comme
la
contre-basse
base de l'instrument avec
forme du chevalet; en B,
la
coupe du corps
du
la position
sonore
sur
la
ligne ab''.
Kï
NACAIRE,
s.
{anacaire, naquairc).
f.
Sorte
de
tambour
(voy.
Tambouh).
'
Tome
I*"""
2
No 9002.
'
Ces doux
nvdiéoL,
'*
weiii
l.
(xv
siècle;.
vignettes
VIII, p. 2
Voyez un de ces
:
sont n'iirodiiilcs
M. de CousscniakiT, dans
\\:\v
les
Atuiales
'.6,
iiislruiiienls figurô
diuis
\c
Dnr Weias Kunif/.
Hécit des actions de l'emperetir Maximilieii, \A. 2S,
\y.\Y
Marc
TrciLzaiir-
—
±%
[
OLll'A.NT
]
CjLi
OLIFANT,
m. Corne d'une
s.
lement d'une dent
de chasse
à
;
faile
liabiluel-
métal
de
viroles
pour
une corne de guerre
I/olifant était
droit.
à donner
servait
il
de
d'éléphant, garnie
suspendre au côté
la
dimension,
gi-ande
et
des signaux, à rallier les troupes,
annoncer l'approche d'un ennemi.
olifaut soua, ses gL'us vers
ralic
<
l'iig
•
El leur
'
Les graus eompaignes lors veissiez veuir,
1.
liriiir
(lit
:
li
Segiiés moi, je vous ferai aïe
u
bauières,
iloiil
il
Là Dissiez ces olifaus
Il
Ces cors sonner.
«
Guenes, ce dist
"
Faites sonner nos cors, l'olifant soit bondis.
teiilir.
'^.
.
.
»
rois, preiis estes et gcntis
li
bouce
"
Richars priusl
«
Rollans en a les vois entendus et
(I
l'olifant, a la
Ses compaiguous
L'olifant était
disl.
le
.
eut sis mil.
i
<<
.
l'a
mis
:
»
;
ois,
numlt en est esjoïs
'.
donc un instrument que portaient
embouchaient, à
»
'
"
chefs et qu'ils
les
pour réunir leur monde ou pour pré-
la guerre,
qu'une
venir de leur approche. Le guetteur du château n'a
ou un
cor,
pour donner
des
signaux; l'olifant
était
la
corne
trompe du
noble, du seigneur ayant des barons sous ses ordres. Tout
monde
le
connaît la légende de Roland. Lorsqu'il combat dans les délilés de
Roncevaux
et qu'il voit ses
liollans ad
mis
"
Em|ieiut
ben, par grant vertut
"
Hait sunt
"
(Iran/,
.xxx. liwes loïreutil rcspundre.
"
Karles
l'oïst e
i>
C.o
u
'
compagnons morts pour
dit
le
li
li
reis
<c
*
Chanson
Loherain
liolnnd, cxxxi.
;
''.
»
(xiiif siècle).
Fierabrus, vers iJoGl et suiv. (xiii" siècle).
île
sunet.
Bataille funt iioslre luime
•
le
le
ses cumpaigues tûtes
:
U
Gaini
;
pui e la voiz est mult luugi'.
Gérnrt de Roussi/lo7i, vers 4613
(le
plupart
l'ulifau a Sa biielie.
-
Boiu'tns
la
(xiii<= siècle',
1.
Il,
p
IS'J, édil.
Techenor.
[
OLIFAM
-
]
Le héros
lient
296
-
à son olifant autant qu'à son épéc
;
lorsqu'il
sent
f
mui'L
la
pièces
•
venir, ne
pouvant
briser
Diirandal,
:
hume ne
Il
Ne
<
Fcnduz en
i<
Ça juz en est
l'orrai
mis
est
li
Ch'inson de Halaîid. clxvii.
l'on linuget \n.ï lui.
olit'aus el gros,
crislals el
li
ors
'
.
"
il
met
son cor
en
—
—
:297
1
oiiGLE
]
Puis se couche sous un pin pour monrii-, et
<'
Desuz
'<
Turnat
la teste vers la paiene gent,
"
Pur
fat
"
Que Caries
i>
Li gcutilz
(;o
que
fait
il
uu
suiui'l.
voelt V(!ircnieut
dict e treslule sa gent
queus
qu'il
fut
mort eunqueraul
une marque
L'olifant était alors
de dignité, que
s'c'Sin'e c l'olifau
lui iiicl
»
'.
de
distinctive
commandement,
grands, seuls, portaient à la guerre, et
les
déshonorant de laisser
prendre
instrument
cet
était
il
comme
considéré
noble. Sur l'un des corbeaux d'une des portes de la façade de l'église
un ange qui annonce
abbatiale de Vézelay,
veur, porte
un
en bandoulière
olifant
1
(fig.
du
naissance
la
Ce cor
"-).
est
Sau-
façonné
à pans.
Les
olifants
étaient
d'ivoire
souvent
richement
collections publiques et privées en conservent
d'une époque très-ancienne (x* au
ligures en bas-reliefs,
tiques.
La plupart de
aiïectent tous la
de
la
xn®
un
siècle),
animaux
des chasses, des
nombre
certain
sont
sur lesquels
réels
ou fantas-
ces objets ont été plusieurs fois gravés
même
nos
sculptés;
^;
ils
forme, imposée, d'ailleurs, par la courbure
dent d'éléphant.
ORGUE
m. Instrument composé d'un jeu de tuyaux
avec petite soufflerie. Nous ne nous occupons ici que des orgues
de main. L'orgue primitif n'est autre chose que le sistre ou llûte de
Pan, avec petit réservoir d'air comprimé et soupapes mues par des
touches.
(de main),
11
s.
que
est à croire
tuyaux de roseau. Mais
les
premières orgues n'avaient que des
anciens, Asiatiques, Grecs et Romains,
les
connaissaient déjà les grandes orgues à tuyaux de métal, dont
par des pompes hydrauliques. Toutefois,
soufllerie était aliiuentée
ces instruments restèrent ignorés en Occident après
barbares, jusqu'au
la
siècle,
viii°
l'invasion des
époque où l'empereur Constantin
Pépin le Bref. Cet orgue, ainsi que
Copronyme envoya un orgue à
celui envoyé à Charlemagne par l'empereur Constantin CiUropalatc,
celui de l'église de Vérone (vni'' siècle), et celui que l'empereur Louis
'
Chanson de Roland, clxxi.
-
Premières aun^'es du
''
Album
xii' siècle.
de du Sommerard.
de Clunv. Voyez
dailles, liihliijth.
le
bel
olifant
— Alex.Leuoir,
de
la eolleet.
impér.; celui du musi'e de
Monuments
de M.
la ville
le
français.
—
Voyez
le
musée
due de Luynes, eabinct des mé-
de Puy en Velay.
II.
—
.'IS
[
oRf.Li'
—
I
Dùbuiiiiairc
1(3
lit
"298
—
placer dans Icgliso d'Aix-la-Chapelle, étaieiiL des
inslrunieiils stables el à soiifllels
^ Nous ne voyons apparaître, en
1
main que sur les monuments ligures du
Ces instruments se composent d'un cofîre sur lequel sont
France, les
X" siècle.
orgues à
plantés les tuyaux, d'un petit clavier et d'un soufllet
clavier
le
•
de
Voyez, daus
la
main
la trad.
boune Notice hislor. sur
droile, et de
la
gauche on
;
faisait
du Rationale de Guillauiiu; Durand, par M. C.
les
grandes orgues
(t.
II,
p. -589).
on jouait sur
mouvoir
r>;irtlirli'iiiy,
le
uul-
.
^209
soufllel
Voici
en tenant
(fig.
i)
le 'zoiïrc
un de ces
—
appuyé sur
petits
[
Ol'.ClK
]
bras cl contre la poitrine.
le
orgues portatifs possédant deux rangs
de huit tuyaux chacun, avec quatre tuyaux plus
foi'ts
aux deux extré-
compose que de huit touches.
Ces touches auraient donc fait parler deux tuyaux à la fois, tandis que
les quatre gros tuyaux auraient composé un bourdon continu '. Tout
cela est fort hypothétique. Une autre miniature d'une époque plus
récente (lig. 2 -) nous montre un joueur d'orgue à main composé
mités du sommier. Le clavier ne se
seulement de
tuvaux avec clavier. L'instrument est monté sur
six
5
E.aLL.'ica
unccjiisse plate, avec deux montants, dont l'un, très-ôlcvé, est appuyé
sur l'épaule gauche de l'exécutant. Pendant les xui" et xiv^ siècles,
ces
petits
nombre des tuyaux
ces
'
-
instruments
(lu
Ce
est variable.
paraissent être
Ancien fonds Saint-Germain,
fiist.
assez peu dans
jeux d'orgues diffèrent
ilililiolli
saint Gi-nal. ninnusrr.
.
n'est
iniiiér.
(xiii''
iinprr.
forme, et
le
guère (ju'au xv" siècle que
Un
perfectionnés.
r)ilili()||i.
la
joli
siècle].
(lin
du
xiii''
sièidc]
tableau de
ORGUE
[
—
]
Tccole allemande, déposé à
à
Wohlgemulh
la
-
300
Pinacothèque de Munich
el altribué
représente une sainte Cécile jouant d'un orgue à
*,
main composé de deux rangs de douze tuyaux chacun, avec clavier
de douze touches, quatre registres et un soufflet (lîg. 3). L'instru-
ment pouvait
aux montants par deux petites poignées de métal. Le
roie retenue
soufflet
suspendu en bandoulière au moyen d'une cour-
être
deux potences également de métal fixées au
instruments devaient avoir à peu près la sono-
est posé sur
sommier. Ces
petits
des orgues dites de Barbarie. Leurs tuyaux sont toujours indi-
rité
comme
qués
étant fabriqués de métal.
Ces orgues de main étaient fort prisées dans
il
ne paraît guère qu'on
les ait
admises dans
servait de grandes orgues pneumati({ues
Orgues
(<
r'a
i
où
les églises,
l'on se
:
bicu inaniablus,
«
A une sole main portaMes,
Où il mcismes souflc et touche,
«
Et chauto avec à plaiue bouche
«
Motés, ou treble ou tcneure
«
civiles, car
les fêtes
-.
»
Les orgues de main accompagnaient donc au besoin
de
la voix
la
personne qui touchait de l'instrument.
Dans
stables,
les chapelles
de châteaux, on avait au
pour
lit
clerc de
«
à Londres ;)ar 2 valez, et pour cordes à les
cet article
faire
lier,
Pour que deux hommes pussent transporter
ne
fallait qu'il
pendant
([ue
l'orgue.
«
:
7 d. 3 d.
^.
du
repas, à la cour
roi
Charles V,
montées de
petites orgues qui
»
il
apprend
on jouait de
Sur des estrades, aux entrées des souverains, dans
refours, étaient
Clément,
instrument,
cet
guère pesant. Christine de Pisan nous
fût
les
Journal do
le
porter les orgues de Herlhford
«
la chapelle,
orgues
siècle des
mais de très-petite dimension, puisque dans
dépense du roi Jean en Angleterre on
la
xiv®
les car-
accompagnaient
les
voix des chanteurs. Cet usage se perpétua jusqu'au xvi^ siècle.
A
l'entrée de la reine Isabeau de Bavière
pelle
Saint-Jacques, était dressé
un
«
cà
Paris, devant la cha-
escharfaut faict
comme
et
ordonné
y alloient et
estoient, ledit escharfaut couvert de drap de haute lice et encourtrès richement,
«
«
séant au dextre,
manière d'une chambre
ainsy
dedans cette chambre avoient
'<
tiné à la
«
liommes qui sonnoient une orgue moult doucement
;
et
ils
\.. »
No 39 du Catalogue.
1
Roman
de la rose, partie de J. de Mcung, vers 21202
-
Le
^
Comptes de l'argenterie des
»
Froissart.
C lironiqiies
,
liv.
rois
IV.
et suiv.
de France ,\m\)\ parL. Douct-d'Arcq, p. 211 (1349).
.
—
aoi
—
[
PSALTÉIIION
]
Q^
PSALTÉRION,
s.
m. (mltchon).
Le psallérion antique
est roin-
1
.^.
ce//u/ia»or.
posé d'un châssis triangulaire avec une table d'harmonie, les cordes
i>sAi.Ti:iiioN
[
—
]
30;2
—
percée d'ouïes. La forme triangulaire
paraît avoir été adoptée pendant les premiers temps du moyen âge
pour le psaltérion, concurremment avec la forme carrée.
sur celle
otant tendues
l!il)le
un de ces instruments, parfaitement reproduit sur
une vignette du manuscrit de Herrade de Landsberg^ Il se compose d'un châssis triangulaire monté sur une table et garni de vingt
Voici
(fig.
])
une cordes
et
Le personnage qui représente le roi
au moyen âge, pour être l'inventeur du psaltéoctaves)
(trois
David, et qui passait,
2.
rinstrumcnt verticalement sur ses genoux, au moyen
rion, maintient
d'une petite poignée fixée à l'angle supérieur,
semble n'être autre chose qu'un bec de
h l'aide d'un plectrum, qui
plume. Souvent
l'unisson.
y a aussi le nable {iiafmlnm), qui
Il
doubles, montées à
cordes du psaltérion sont
les
vibrer les cordes
et fait
peut passer pour une
%
sorte de psaltérion
;
mais dans ce dernier instrument,
posées perpendiculairement à la base du triangle
les
«
:
cordes sont
Nabulum
est
quod grece dicit psallerium quod a psalendo dicitur ad similitudinem del A id est modum del A littere ad similitudinem cythare ^ »
«
«
Le manuscrit de Saint-Biaise
rion carré
(fig.
documents
recueillis
pées pendant
2) garni
le
(ix^ siècle)
Bihliotli. (le
-
Engelbcrt
Il
d'un psaltéressort
des
sur les instruments à cordes pincées ou frap-
moyen
âge, que ces instruments étaient très-nom-
de nos instruments de
'
la figure
de dix cordes seulement \
breux, et que leur forme n'était pas
celle
donne
même
comme
fixe
l'est
aujourd'hui
nature.
Strasbourg.
(viii"
siècle}
dit,
eu
effet, ([uo
la
ciiliare
on
h- psiilt'Tioii
iloivont
êliv
garnis de vingt et unft cordes très-fines et bien tendues.
''
•
Muséum, Tibemis, c. vi.
De cantu et miisica, lib.
Maniiscr. du ISritish
Martin
nistrwn.,
fierlicrl,
otc,
IH,
cap.
m
;
De
org'inis
nlmque
—
On
voit,
dans
les
oOo
—
voussures du portail occidental de
[
la
l'SALÏKRION
1
cathédrale
de Cliarltes, des personnages qui touchent du psaltérion. Ces instru-
4
ments sont garnis de douhles cordes, sur des tables creuses percées
PSALTÉaiOM
[
—
]
(rouies avec cl)cvalcl continu
liiiucs,
sité
montées
au son,
donner plus d'intenencore ce qui se pratique dans la construction
et c'est
le psallérion
siècle,
3i). Ces doubles cordes mélal-
(iig.
à l'unisson, étaient destinées à
des psaltérions dont on se
xin"
—
304
sert
Vienne
à
dans
et
Tyrol.
le
Au
se développe en surface, et on le touche
iiabituellemcnt posé à plat sur les genoux
(tlg.
42).
L'un de ces psal-
lérions est garni de iiuil cordes, l'autre de douze.
Au
portail occidental
de
la cathédrale
d'un instrument
sculpté qui touche
personnage
de Reims, on voit un petit
blable à ceux-ci, mais posé verticalement sur
à peu près
genoux
les
semgarni
et
S
lï
V.
de dix-neuf cordes. L'une des mains de l'exécutant appuie sur
cordes, l'autre les touche avec un ploclrum. Cet exemple
commencement de
cordes
la
seconde moitié du xm' siècle
(tig.
5).
les
date du
Ici
les
sont simples. Sur un des corbeaux de la grand'salle basse
du château de Pierrefonds, on
une femme
voit
assise touchant
du
psallérion. L'instrument est d'une grande dimension et n'est garni
que de huit cordes doubles
;
est
il
posé verticalement,
bas, et la table d'harmonie est percée de trois ouïes
A
peu près oublié pendant
le
xvi^ siècle,
le
(fig.
la pointe
6
en
^).
psallérion fut
rem-
placé par le clavecin. Ainsi que nous le disions tout à l'heure, cet
instrument, encore usité en Allemagne et perfectionné, produil entre
les
mains d'un exécutant habile des
Vue
'
xii" si6rlc.
*
L'exemple A est
niain.
•^
L'cxeiiiplc
1400 environ.
1!,
pai'lic île
tin'
de
sonores
riiislnmicnl csl (mcIk'p sous
du iiumiiscr. de
la
effets
llihle
française
lu
liiididlii.
île la
iiiic
et
harmoniques
(lr;iperie.
inipér., l'saliii.,au('. fonds Saiiil-Cicr-
liihliolli.
du Corps
l-izislatif (xiii« siècle).
—
extraordinaires, à la
sur les
.fois
doux
—
;5U5
[
pleins.
et
En
]
faisant glisser les doigts
sons cbromaliques, par
doubles cordes, on obtient des
réduction des vibrations. (|no
l'SALTI'lild.N
la
clavecin ne peut doiiiior.
le
£.c:.yLL/^y r
Tous
citent
était
les
auteurs de chansons de
souvent
le
à dater du xn^ siècle.
psallérion
évidemment très-commun,
qui en jouaient. Les
lérion
geste, les conteurs, les poêles,
et
n'y avait pas que les ménestrels
il
femmes, dans
Cet instrument
les
châteaux, touchaient du psal-
:
II
Et luull
ilr
siot
l;tis
'c
De
viele sot et de
«
De
lire et
«
l'saUerioa pri'ul
et
i-iite.
de salleriou
id
de mile,
'
.
>
viide -.
"
Romance de la bataille de lioncevaiix \ les cent dames
qui accompagnent la belle Aida jouent des instruments, et c'est au
son de ces instruments que s'endort la jeune femme
Dans
la
:
« Al
"
sou de los iiisli'uiueutos
Doua Aida adonuido
se
lia
»
'.
'
Li Roiufiiis de Brut, vers 37Gj et suiv. (xii" siècle)
-
Roman
'
'*
de
la fiose, partie de J.
de Miuiu'^
(xiv
.
siècle).
Texte cspaguol (auouyuie).
Appendices à
la
Chanson de Roland,
piild.
p:ir
Fr. Mieiiel, p.
2.')2.
11.
— 39
RUBÈBE
[
—
]
306
—
^.a.
ROTE.
s.
— Voy.
f.
RUBÈBE,
s.
avec manche.
«
comme
le
f.
Cithahe.
{rebèbe, d'où rebec)- Inslrument à cordes et à archet
La rubèbe
primitive n'eut qu'une seule corde ou deux,
rcbab populaire des Arabes
'
».
L'abbé Gerbert
repro-
£.CC£L/\L'Mûr.
un de ces instruments monté d'une seule corde, ayant à peu près la forme du
luth, avec cordicr allongé. Aux xiT et \m° siècles, la rubèbe était
duit,
daprcs
le
manuscrit de Saint-Biaise
montée de deux cordes,
'
Vnycï FiHis, Orifjinc
cl
et
(ix''
siècle),
Jérôme de Moravie
innisf. a'ea tnstrum. à archet.
la
donne comme un
Viiilhniiiu', (''(Ht..
I806.
—
instrument grave dont
donne
(»n
le
nom
lUI'.KItE
A
dessus.
le
ou de rebec basse. Le
xvi" siècle, à
:
dalei-
du
et à
de rebec est encore donné, au commen-
des
de gambe, qui étaient des instru-
l'ioles
ments analogues aux violoncelles.
endn du genre rebec,
La rubèbe,
«
M. Félis
qu'on trouve
classes
"
établies dès le xv^ siècle, à savoir
«
sont des instruments populaires placés entre les mains des
'<
triers, et qui
«
des rues. Leur forme était invariablement celle-ci {H^.
«
vent la basse de ce genre d'instrument était jouée par
'<
corde ou par
«
pentagone très-allongée, sur laquelle
«
d'harmonie de sapin
dit
quatre
la gigue, les
«
La rubèbe
ments
siècle.
xiv"^
une sorte de rubèbe
ainsi le diacorde est
nom
]
I
de rubèbe à divers instruments à deux cordes
archet, qui sont graves
cement du
gigue était
la
—
.')07
'
,
déjà
dessus, alto, ténor et basse,
:
méné-
servent en général pour la danse et pour les chanteurs
la
trompette marine, dont
le
- ).
le
Sou-
mono-
corps était une pyramide
une
appliquée
était
(Voyez Mo^'ocoRl)E.)
table
»
évidemment employée dans
était
1
les
concerts d'instru-
:
Car je vis
((
"
L'enmoraehc,
'(
H
Cependant
n'était
cet
là tout
on un ccrno (cerch!),
Viole, nibehe, guitcnio,
le mioaiiion.
f'itolo et le psaltéi'ion '.
—
insti'umiMil,
pas estimé à l'égal de
artistes les plus vulgaires.
Il
"
au moins jus(ju'au
et paraît avoir
la vièle,
siècle,
xv^'
été laissé
—
aux
de bien préciser d'ailleurs
est difficile
Jérôme de Moravie prétend que cet instrument i-endait des sons graves, Gerson dit que la rubèbe était d'une
dimension inférieure à celle de la vièle, et Aymeric de Peyrac, (pie
l'emploi de la rubèbe. Si
le
rebec rendait des sons aigus imitant
dictions ne
la
voix de
peuvent s'expliquer que par
cet instrument
du
xiv"
au
xvi"
femme
''.
Ces contra-
les modifications
que subit
Toutefois nous pensons qu'il
siècle.
que
noms de
rubèbe, de
faut s'en tenir à la
forme primitive,
rcbèbe et de rebec
furent donnés successivement à des instruments
qui se rapprochaient plus ou
'
Origine
-
lUi
lili.
II.
IH,
et tra/if^f.
inainiscrit de
i"i|).
moins de
des inslnun. à nrc/iet,
Saiiil-lUais,' (ix''
sirclc).
les
la vièle
(voyez ce mot).
IS.'Ki.
MaViiii
di'iliert.
De cnntu
et
iinincfi,
III.
*
Guillaïuue de Mâchant (xiv" sièele).
*
Voyez, à
242.
et
ee propos,
l'arliele
de
M.
A,'
Coiisseiuaker.
Annales
nrc/téol.,
t.
VIII,
[
SKIU'KM'
—
1508
]
^
SAQUEBUTE,
s.
f.
Sorle de (rompctle dont Femboucliure et
le
même
du
villon élaienl tournés
pa-
côté, et dont les tubes recour-
comme
bés pouvaient s'allonger
dans nos trombones. Le manu-
en
Boulogne représente
une sambuca qui in-
de
scrit
effet
dique ce mécanisme. Le trombone, ou trombon, est déjà représenté dans des peintures et
sculptures de la fin du xv^ siècle
du commencement du
et
SERPENT,
çonnée
m. Trompe
s.
en cuir
emboucbure
d'ivoire
de diverses
tamment des
'.
fa-
avec
bouilli,
de métal, donnant
flûtes
\vi«
et
pi{)e
basse des
la
tailles, et
no-
flûtes bruyantes,
qui tenaient lieu de nos grandes
clarinettes.
On
voit
serpent
le
figuré sur des vignettes de
du
nuscrits
XV' siècle. M.
possède dans sa
tion
collec-
un serpent d'une conser-
vation
parfaite,
et
qui
appar-
aux dernières années du
tient
xv"
belle
maFau
siècle
(fig.
1).
gauche de l'exécutant
La main
tenait l'in-
strument à sa première révolution, en
A
la droite agissait
;
sur les trois trous percés en B.
La
longueur
développée
du
tube, y compris la pipe, est de
Les sons obtenus par cet instrument sont pleins
2", 50.
'
Voyez
auteurs,
le
le
TnomiJie de l'empereur Mnxiinilien. Ou
num
do snifuelmte ou iijinpnnon
.
(Voy.
n
UArii'n,
iIihhk'
aussi,
et
siiiviiii!
MoMiconnE).
d'une
i|ih'1i|iics
—
:^0!)
puissance.
îii'ande
La
On employait encore
accompagner
môme
serpent,
le
il
en
y
Nous
encore vu
]
l)elle.
a une trentaine d'années, pour
;
tard, cet instrument
l'avons
TAMI'.ori!
remarquablement
esl
plain-chant dans les églises
le
beaucoup plus
concerts.
fal)rication
[
adopté
mais au xv"
avait sa place
dans
les
siècle, et
dans
les
musiques des
régiments.
^ç::^
TAMBOUR,
Il
n'est pas
qui n'ait
m. [tabor, tabour, labours sarrasinois;, tabourins).
s.
de
civilisation,
si
peu développée qu'on
trouvé l'instrument à percussion qu'on
Une peau tendue
sur un vase de terre, à
la
nomme
suppose,
tambour.
l'extrémité d'un tronçon de
bambou,
compose un tambour. Cependant, et bien que les Égyi»tiens, les Asiatiques, les Grecs et les Romains aient connu le tambour, il ne paraît pas qu'on se soit beaucoup servi de cet instrument pendant les premiers siècles du moyen âge. C'est à dater des
croisades qu'on voit les tambours prendre une grande place dans
la
musique instrumentale. Tambours allongés,
comme
tambours
doubles
nos timbales, tambourins, tambours de basque, se trouvent
représentés
sur nos
monuments
et
dans
les
miniatures de nos nia-
muscrits, à dater du xn^ siècle.
Instrument de guerre
et
de
plaisir,
le
tambour
le
bras gauche, le musicien
était
en
grand
honneur
à la lin
du xn"
frappait
sui-
peau sonore qui recouvrait l'extrémité du cylindre
avec
hi
siècle.
Posé sous
un bâton garni d'une boule. Attaché sur l'épaule gauche,
le
[
TA M non».
joueur
—
]
ou bien, tenant
instrument d'une main,
cet
entrant l'un dans l'autre
en
voit
tambours composé
un de ces
1)
On
tendu sur un cercle.
l'autre le vélin
(llg.
une sorte de tambour
frappait
fliile
(le
—
'MO
le vélin est
Toulouse
de deux cercles
fixé
',
jongleur frappait de
au musée de
celui sur lequel la
:
a-), et
le
plat avec sa tête
de bois
peau est tendue
est
au moyen de petits clous.
itiseaulé
(voy.
On
des tambours doubles ou timbales dans des peintures ou
voit
\uv
sculptures du
est
chœur de
Au
d'Eu
siècle,
du grand
se
art,
nous donnons
(fig. 2),
ici
tour
du
^
qui prétendaient conserver les tra-
trouvères,
les
(pie
décoraient autrefois le
sculptures qui
l'église abbatiale
xni'
ditions
des
d'une
tiré
L'exemple
siècle.
plaignaient du goût exagéré que le public
manifestait pour les jongleurs,
abandonnaient des instruments
qui
plus nobles, le psaltérion, la rubèbe, la rote, la vièle, et remplaçaient
leurs chansons par
taboureurs, et l'on
sur CCS laboureurs
un tambourinage. On appelait ces jongleurs des
possède une satire de cette époque, écrite en vers,
:
"
Malemont
Il
El bon mcuesterel sont
<<
Ce fout aucunes gcnz
«
Que
il
soiil
labour par pais
]Kir
([ui
ne voient goutc
cl
assanilili',
ans
sont
ri't'uso.
si
avuglé
plus bian jor d'esté
'».
Le poète se plaint de ce que des vachers peuvent ainsi
pour des jongleurs
il voit la foule entourer les taboureurs
;
'
Voy. Flûte,
-
Seeoude moitié du
•'
Commencement du xv"
•
fig.
3
(xiii<^
lS:i:i.
1
et leur
sièelc).
xir" siècle.
siècle.
Des taboureurs (voy. Jongleurs
A. Jubinal,
passer
vol).
et Trouvères,
choix de pièces des
kiw
et xiv'' siècles,
—
311
donner son argent. Le succès
les
jeunes
cercle
gens
reviennent des
d'un boisseau,
ils
pour
est
font
TAMltOLK
plus gros tambour.
le
Quand
peuvent trouver le
s'ils
champs
un tambour et se donnent comme
,
i^.cwiinuwr.
ménestrels.
bonoi'ée,
«
Jamais, ajoute
n'aima
les
poëlc,
le
tambours
mariage, mais bien des vièles
et
!.
.
il
.
la
mère de Dieu,
n'y avait
Tout
nul
homme
la
Vierge
tamliour à son
bien
né doit
fuir
[
TUO.Ml'li
—
]
tambours
les
Tiiierry l'Ardenois.
chansons de Girarl de Viane, de
faire dire les
et se
.
»
1
.
—
•*'-
Les femmes jouaient du tambour circulaire ou carré pour accompagner la danse, el en signe de réjouissance. Ces tambours étaient
comme on
lenus d'une main,
lient le
tambour de basque,
et frappés
ou bien suspendus au cou devant la poitrine, et frappés
avec une sorte de plectrum et la main.
On voit, dans le manuscrit de Herrado de Landsberg ', les Hébreux
de
l'autre,
se réjouissant
après avoir heureusement traversé
Derrière Moïse, des
harpe
;
femmes jouent du tambour
hommes armés
les
Les jongleurs, au
cou.
Il
s'agit
mer Rouge.
la
(lig.
'àj
et
de
la
les suivent.
du jongleur d'Ely
:
de sa Loudrcs, eu un
"
Li vint
<>
Eucoutra
«
Eatour sou col porta souu taliour
«
Depeyat de or
lo roi ot
Le tambour sarrasinois
tambour pendu au
portaient leur
siècle,
xni''
pri'O.
sa iiieisuéc
atour
e ridic
-
:
.
»
tambour double
était le
(timbales), qu'on
pouvait poser des deux côtés de l'arçon de la selle en guerre, et qui
était fort prisé
chez les Orientaux. Pendant
on fabriqua en France de
petits
tambours de
naient place dans les concerts (voy.
TROMPE,
s.
f.
«
«
<i
xiv^
les
ce
et
xv
genre,
siècles,
qui
pre-
tig. 2).
{trompette, uraine).
labours, trompes et aaacaircs,
iiu taut
Que
de licus rà et
là
souuent
toute la contrée estounent
»
•^.
La trompe, Taraine, sont des instruments de musique guerrière
par excellence. A l'article Busi>'e, on a présenté quelques-unes
de ces longues trompes
(fui
servaient à rallier les troupes, à exciter
les milices
au combat. La trompe ou trompette
dimension
que
la
miné en
que vers
pavillon.
malin,
Gérart,
«
la tin
busine,
On
n'emploie guère
du xv"
qui
de Strasbourg
ïaraine,
c'est
siècle
avoit
:
«
ses
les
Quand
tube
'
Hibliotli.
Lu Flnhel flu jorif/^eur d'É/ij e de mons.
'
Urrntche de- ruijnux Uyanges, vers 6740
de plus petite
de
métal
vint le
lendemain au plus
fist
sonner ses
siècle).
le roij
et
suiv.
d
ter-
mots trompette, clairon
gens tous prestz,
^
(xii''
le
est
Eiigl. terre,
vers o et suir.
.
—
"
Irompcllcs et clerons
«
terre tremblast
Dès
par
oly
—
[
telle force
qu'il seniblail
ilUOIl'E
que toute
]
la
»
'
la Ironipctle droite à large i>avilloii est
le xui" siècle,
en usage
i
/
U-
'>ffnr
dans
les
militaire,
(lig.
'
•*
â
'j.
Cti'nord
armées
au
lieu
Le tube
Vers
1"-).
(fig.
dï-tre
droite,
est décoré d'un
de Roussi/ion. vn
iii'osc,
r'dil.
Maiiuscr. de VApor^iff/pse, xiir siècU-,
MaiiiisiT. de
1,1
liildi(dli.
la lin
est
=*!!!lJ'
du
ilr
;uir
Lvoii.
.
xiV' siècle,
parfois
morceau
<
cDll'ct.
I
trompette
doublement
d'élolfe
iiiicicciikmiI
W.
la
coudée
armoyé. On voit
du xvi" sirclc.
I)fl("ss;'i1
de Trovcs.
II.
—
10
THOMPE
[
—
]
Vers
3').
siècle (lig.
époque,
vers
le
la
milieu
du
le
cours du
seconde moitié de ce siècle apparais-
clairons de
les véritables
sent
pendant
de guerre droites
cepciulant des Irompcttes
XV'
—
314
guerre
xiv° siècle,
(lig.
la
4
Bien
-).
avant cette
trompette sert à donner
des ordres aux gens de guerre à cheval. Quelques heures avant
bataille de Cassel, c'est ainsi
sont réglées
:
«
que
les dispositions
de
la
gendarmerie
la
Enssi fut oi'dineit et cascon alleis à son logiche pour
«
soppeir tempre, et desist cascon à ses compagnons que ausitoist
«
que ons oroit
la
;<
ons
seconde
«
que cascon montast
'<
endroit
«
magnier, car ons se combaleroit
«
chu fust^
l'oroit la
fois,
et s'en
que cascon s'armast,
allast vers sa banire
le
accompagnaient
les
«
et laiasscnt
la
lendemain a quel meschief que
Sur
la
des joutes et tournois et qui
parlementaires, ou qui, dans certaines occasions,
eux-mêmes chargés de
ennemies.
;
tierclie fois
Des trompettes étaient données aux ménétriers de
trompes, qui annonçaient l'ouverture
étaient
et la
harnois et charois, et prist ung pain sens plus por
tous
»
trompette, que cascon metist ses selles, et quant
faire
journée vinrent
des ouvertures
trois
aux
troupes
ménestrels de trompes
(|ui
«
dessent as Engles que les Escots en astoient alleis des à meenuit,
«
et
'
•'
astoient ja bien dix liews loing. Si furent pris les dits
Manuscr. des Passages
Voyez
le iiiiuiuseï-.
rV outre-mer. lîibliotli.
du Truite sur
Chroniques de Jehan
le Bel,
iinpir. (xiv" siècle).
les tuiumois, par le roi lîeiié.
liibliolh.
roy. de Belgique.
menes-
O O
1
«
(reis et les
«
faison
donnait
mist-ons en prison
por veoir
nom
le
les
TUOMl'E
]
puis passent gens d'armes à grant
che astoit voirs'.
si
»
Déjà, au xiv^ siècle, on
de trompet à ces ménétriers de trompes
:
Bruges quidi(M'onl ahaulicr
«
Pendant
;
[
"
Qui tautost
"
Par
(ircul
boiii avis leur
Ij'
De Bruges elles innul
t'rireiil
trompol.
dcsour
"
I'
Iroiiipi'l
sonner
rlicval
galj^'rc'ul -.
»
guerres du xv» siècle, les corps d'armée avaient leur
.^
S.COILL!^
musique.
'
-
«
El se loga
Cliron.de Jehan
le liel.
le
dit
liihiiolli.
conte d'Arondcl et son ost sur icelle
nty. de Belgi([uc.
Cliron. rimée des troubles de Flandres,
cii.
xxi
cî
xxn.
.
lYMIII'.E
[
«
—
J
liviiM-e
qiit',
loulo niiyt, les dils Fraiirois
oiiyoienl parler l'un l'autre et les meneslrez les
Anfïloiz
..
cl
«
des autres'.
TYMBRE,
vilhipe
[tiTS dicellui
«i
—
-jIC
»
s.
{cembel, cembre).
in.
d'un tournoi
s'agit
11
:
Là ouisàiés souvent labours,
.
M
Tyiiihres et cors et troinpeours
.<
Hiraiis gairnns crient cl ))raiciit -.
;
>.
Plus loin l'auteur décrit une fête; on danse, on banqueté
Maiut jougleuui'
'.
ixiiir
:
leur iiicsli.T
Faire y vindreut de toutes pars,
.
<
Et ou ne lor fu uiie escliars
<
De donner robes
<
Si ot
H
De
'<
De divers gieus
et garueinens.
de divers iustrunieus,
cors, de tymbres. de labours.
(]e
singes, d'ours
',
<>
twubres, ou cemhels, qui faisaient partie des instruments de
Ces
guerre et de
fête,
et
que nos cymbales, mais d'une
autres
n'étaient
dimension plus petite
avec des bords moins larges. Des danseuses
s'accompagnent souvent de cet instrument dans
peintes ou sculptées
de
ungz
des
xn' siècles
xi« et
une paire de cymbales enchaînées
:
(fig,
1).
Un manuscrit
une de ces femmes tenant
Bibliothèque impériale^ montre
la
les repré.senlations
ce sont deux capsules assez pro-
fondes,
sans rebords, ressemblant assez aux campanelles des trou-
peaux.
Plus
tard
munies d'un
petit
ainsi
que
le
ces capsules
de métal sont moins profondes
et
rebord qui permet de frapper deux surfaces planes,
montre notre figure
'".
Deux manches
sont altacliés à
la
sommité convexe de chaque demi-sphère.
Au
xv"
siècle,
on
voit
des cembels presque plans,
munis de manches assez longs,
qu'à appuyer la mesure
'
»
*
r''
''
qui ne pouvaient guère servir
et
(fig. S*^).
Jean Cliarlier, Chro7i. de Charles VII, 14:J2. cdil. de .lannct.
h
Riiumans
lljtd..
très-petits,
doit chastelain
de
Coitci, vers
HM
(xiii''
t.
I.
\<.
1G7.
siècle).
vers 3896 et suiv.
Aniipliouaire provenant
Vctcincul inpic
sui'
de Sainl-Mai
Fraginenl des sculptures du
abbatiale d'Kii
liai
de
Liniojjes (xi"* siècle),
Hihliidli.
l'Hcrudiade d'un clia|iilcau du musée de Toulouse
xV
siècle,
pi'ovcnanl
du
tour
du
(xii''
ilhcur
inip(''r.
siècle).
de
l'église
Il
faut aussi raiiirer
:il7
—
[
TYMBIïE
]
parmi ces instruments de métal à poirussion
s#^
V
le h II
mb
'Voyez
le
II l
tim
l'al)l)('
lUiiinisi-r.
(]e?<
--^-^
y
^remxevs siècles du moyen âge
CcrUiTl,
De cnntu
di' S;iinl-lilaisi'.
et
mmiai.
\\\*.
III.
i-qi
',
\i\.
n'était
(in'iiu
f>u»,/jitlum
d'n\m'i
t|ui
l'
f
TYMIIHK
rlifissis
—
]
composé de
liibes
ol8
—
de bronze garnis de clochelles,
duisait des sons réanissanl l'etTel
du tam-tam
Le manuscrit de Saint-Biaise donne le
instrument que reproduit notre figure
du pavillon
et
nom
3.
et qui pro-
Il
ciiinois.
de cymbalum
se
composait
un
à
d'un
anneau auquel neuf verges de métal Hexibles étaient soudées ou
3
rivées.
Ces tigcUes enfilaient, cbacune, deux petits timbres
de sorte qu'en agitant Tanneau, on
faisait
libres,
résonner ce carillon, pro-
duisant un son mat, puisque les tymbres n'étaient point suspendus.
On
se servait d'instruments
églises,
pour annoncer
analogues en forme de roue, dans
les offices.
les
319
VIÈLE,
à
el
s.
f.
{mêle,
archet du
[
De
vielle, viole).
moyen
âge, la vièle
exigeait la plus grande habileté de
]
tous les insiriinients à cordes
cHait
le
plus noble, celui qui
part de l'exécutant.
la
viÈLi:
Jérôme de
Moravie, dominicain vivant au xni* siècle, a donné une description
i
montée de cinq cordes.
Mais, avant cette époque, on trouve des représentations de cet inc'est aussi ce que
strument qui ne lui donnent que (juatre cordes
rcmar(iue M. Fétis % Gerbert prétend que le nombre des cordes de
la vièle était facultatif de trois à cÀm\, du \i" au xni" siècle, épo(iue où
le nombre de cinq cordes fut lixé. Nous verrons tout à l'heure que
détaillée de la vièle de
son temps
',
qui était
;
'
Miiniisci'.
-
Oriijme
(ic
et
hi
lilliliiilli.
iiiiiKM'.. fiiiids
trausf. des inxlnnncnts à
(Ir
l;i
SmiioiiiK'.
(iic/icl,
IS.ili.
V.K1.E
[
-
]
l'obscrvalion
tic
-
o:>0
cet auteur n'est pas rigoureuse.
teaux de la tribune du
Sur
des chapi-
l'uu
porche de Téglise abbatiale de Vézelay
on
',
un ménétrier portant à son côté une vièle à quatre cordes disposées deux par deux (fig. 1). En A, nous présentons un détail de cet
instrument. Les quatre cordes sont fixées à un cordier qui semble
voit
accompagné d'un chevalet
auquel est attachée
et
courroie qui sert à suspendre la vièle.
la
B, est Tarchet, en partie
masqué par
table d'harmonie est percée de
de Chartres (1140 environ),
drale
la vièle à cinq cordes, lesquelles
joue de
un chevalet
et
de deux autres
le portail occidental
de
sa table d'harmonie est percée de
deux ouïes. Enhn
et long, et
voici (lig. 3) le
maison des
viéleur sculpté de grandeur naturelle sur la façade de la
Musiciens à Reims
-.
Cet instrument est monté de trois cordes seu-
lement, reposant sur un chevalet peu saillant
n'étant pas échancré,
ment
il
était
sans toucher les deux autres
ménestrel
le
à dégager.
c'est
;
difficile
La forme de
un progrès sur
l'archet, qui
les
corps de l'instru-
le
de frotter une des cordes
du manche, de manière
la
est intéressante
est ancien,
formes adoptées au
trompe donc en prétendant que
;
mais cependant on observera que
courir l'archet très-près
fait
cathé-
ne paraissent pas porter sur
Ce dernier instrument est très-étroit
(11g. 2).
la
un personnage qui
sculpté
est
En
corps de l'instrument. La
le
deux grandes ouïes
du cordier. Sur
très-petites au droit
dans un cheviller recouvert
elles entrent
;
vièle,
;
Gerbert se
siècle.
xii'
'
à dater du xui'
siècle,
est
montée de cinq cordes. Voici ce que dit Jérôme de Moravie
« La vièle, quoiqu'elle monte plus haut que la
sur cet instrument
« l'ubèbe, ne monte plus ou moins que selon les différentes matoujours
:
car la vièle peut
«
nières dont elle est accordée par les ménétriers
«
être accordée de trois manières. Elle a et doit avoir cinq cordes.»
Mais, de la description de
qu'il
;
Jérôme de Moravie, on pourrait conclure
entend parler du crouth
^
plutôt que de la vièle, puisqu'il
men-
tionne deux cordes à l'unisson pouvant être touchées à vide avec le
Cependant
pouce.
der
la vièle,
les
il
admet que dans
la
deuxième manière d'accor-
cinq cordes sont attachées au corps solide, et qu'il
n'en est aucune lixée sur le côté. L'instrument qu'il eutend décrire
pouvait donc être tantôt crouth,
de
fixer
les
cordes.
'
l'ii'iiiiri'cs anii(''t'S ilii
-
Milii'ii
•'
'
CiCt
ilii
archet csl de fer.
Vdvcz
l'article
C.nuiTii.
suivant
lu
manière
Les représentations de vièle à ijuatre cordes
xu*^ siècle.
xiir siècle.
tantôt riêle,
—
'^-l
—
[
VIÈLE
]
sans chcvalel sont assez frùqueiUes pendant les xnr et xiv^ siècles.
%
e. cV/UHL'mr.
Ces vièlcs, ainsi (juc celle que donne
la
li.mire
o,
sont munies
11.
-
'il
de
[
MLLE
•-»—
J
forme du corps sonore esl ovale. Souvent le
très-long, de telle sorte (in'il ne restait pour la vibration
manrlics roiirls et
coitlier est
des cordes, entre
que
'
le
la louclic et le cordicr,
montre l'exemple
Mmiiiisit.
li'Ssci'l
la
(xiir'
lie
lîgurc 4
r.l/^oca.'y/jse. vigucttu
sii'-rli-,
S'c
)!iilr
moilii';.
des
'.
qu'un espace assez court, ainsi
Ces
instruments ne pouvaient
viii,'l- [iiali/
vi.'illiirds.
.iiu'.
roUrct.
IS.
Do-
,
_
—
3-23
avoir beaucoup de sonorité. Vers le milieu du xiv« siècle,
sonore dcsvièles se rapproche, par
moderne,
VlÈLE
[
J
corps
le
forme, de celui de la guitare
la
c'est-à-dire qu'il se rétrécit quelque
peu vers
le
milieu,
If
probablement pour dégager
l'arcliel
(fig.
de cordier, mais possède un chevalet
comme
;
5
').
Cette
pas
son cheviller est renversé
est
montée
grandes
violes.
rubèbe, et les trois cordes dont
celui de la
vièle n'a
elle
paraissent être doubles.
^
ïî^
C'est
au
de
bfiftses
plaçant
le
xv"
siècle
ou
viole
qu'on
violes
voit
apparaître
de gambe, qu'on
les
ne pouvait jouer qu'en
corps sonore entre les jambes. Le manuscrit de
la
Biblio-
Echecs amoureux-, nous montre une
thèque impériale,
intitulé les
femme jouant de
basse de viole à quatre cordes; mais, vers
de ce
siècle,
'
Mauiiscr. de
-
xv" siècle.
la
cet instrument prit sept cordes.
la
liililiolh.
innirr..
m'j
1378 A (xiv^
sièflc)
Il
a
été
la lin
remplacé par
vifti.E
I
le
—
]
—
3-24
violoncelle, qui en possède quatre, don!
soie recouvertes d'un
M.
fil
et
deux de
de métal.
docteur Fau possède, dans
le
deux de boyau
curieuse collection souvent citée
la
par nous, une très-belle basse de viole de la
fin
du
xv° siècle
ou des
premières années du xvi^ (planche LU), montée de sept cordes, avec
cheviller de bois dur,
boulon
sillet
et chevalet très-élevé.
d'ivoire,
cordier libre attaché par
La forme de ce bel instrument
un
est des
\
plus
élégantes.
Les louches sont mobiles, c'est-cVdire qu'elles
ne
consistent qu'en des frettes de corde à boyau qui peuvent être dépla-
cées sur le manche.
villes.
En
A, est tracé
en B une des che-
Les éclisses sont sculptées délicatement d'enroulements plats
dans
le
style
(fig.
6)
est
du
xv
siècle,
avec
également sculpté
filets
ment attaché au corps sonore,
sement recourbé
Voyez aussi, dans
incrustés de bois noir. Le dos
On
et incrusté.
face latérale (voy. la planche LU),
'
le chevalet, et
et
comme
comme
le
le
observera, dans
manche
est
la
heureuse-
cheviller est gracieu-
'.
la collection
ilu
Conservatoire de
logues, mais d'une époque un peu plus récente.
niusii|iic,
des instriimenls ana-
iCTlONMAlRE RAISONNE DU MOBILIER
lïCi
,<;-
lii/Z/a
-/^-^/^
lïi;/
BASSE DE VIOLE
fin
du XV? Siècle.
.
L
Y ..liiL
.-jIj'.
/'à^/,7-
—
Bien que
—
32o
]
bord courbé pour asseoir les
chevalet présente un
le
VIKI.E
[
cordes, et que la table d'Iiarmonie soit échancrée,
était
il
h
difficile
l'exécutant de ne frotter à la fois qu'une seule des cordes interméaussi l'archet en faisait-il vibrer plusieurs à la fois.
<liaires;
M.
une grande variété dans
« Il
y
construc-
«
eut évidemment, dit
"
tion
des violes au
"
h se
former et lorsque l'harmonie s'épura. Celte transformation
<«
s'opéra, vers la fin
«
musiciens supérieurs à leur temps, qui furent Dufay, Binchois et
<
Dunstable.
«
que formaient
Alors
Fétis',
moment où
du
considéré dans l'harmonie
différentes par leur réunion.
d'espèces
les voix
comme
par les efforts heureux de trois
tout entier fut
on voulut
qui avait lieu pour les voix,
•"
musique véritable commença
la
xiv^ siècle,
l'art
la
pour
faire
le
instru-
les
y a des voix aiguës appelées soprano
Ce
moins
"
ments,
«
élevées, qu'on désigne sous le
«
sont les ténors
«
dans chaque genre d'instruments des familles complètes qui repré-
'<
sentaient ces quatre espèces de voix. Les violes, les hautbois, les
«
flûtes, les cornets, etc.,
«
et leur basse,
«
qui s'établit au
«
plutôt n'a
«
ments à archet.
et,
il
de contralto
moyennes, qui
;
graves, appelées basses, on imagina de faire
et
;
nom
;
eurent leur soprano, leur
même
quelquefois
xV
siècle, se
leur ténor
alto,
leur contre-basse. Cette division,
maintint pendant les xvr et xvn% ou
au moins pour
pas cessé jusqu'à ce jour,
les instru-
Pour nos instruments de musique comme pour
»
bien d'autres choses,
donc signaler
faut
il
les
premières tentatives
moyen
de perfectionnements auxquels nous avons atteint, dans ce
âge chercheur, industrieux
que noire temps
d'efforts
barbarie
la
Origine et trnnsf. des instrum. à arc/iet,
A
propos,
un ouvrage r.M'eniin^ul
lians
instruments de musique, à
(^omettant, on
chnnt
et In
ce passage
lit
la suite
inspir,''
musique religieuse nu moyen âge
des oubliettes,
•i
du
"
des privilèges immoraux, du
'i
ractérisent à
"
âge.
<(
d'ailleurs, le
«
attirail
<i
le
Il
a^oix,
»
de
croix.
la
un
Parbleu
si
il
et
il
sik
On ne
les
Musique,
enlèvements k main
Félix C.I'mu Mit sur
s
refait pas, et
3
du
et
cette
phiode
un peu
àn^ oubliettes,
suis né avec
armée, de
l'inégalité
la
devant
avec
l'horreur
I^a
loi,
la
malpropreté, qui cn-
nssez longue qu'on nppelle
défraîciii,
di;
je
plain-
le
duel, de l'eau bouillaite.
brigandage, des momeries et de
attirail
Mu'iiciens
k'x
M.
épreuves
seul ne s'est pas donn:''S ?
(;ôté
s;n' la
despotisme, de l'ignorance, du fanât ism'^.
qui de nous n'est point né
!
moyen âge
y a ou
(l(>s
hnut degré
de mélodrame,
moyoïùge,
rendue par
justice
h
:
>i
la
luihli A
par les travaux de
l'horreur des massacres, de l'intolérance, du
de
1S.")6.
do l'Exposiliou universelle de 1S(J7, par M. Oscar
'
fer et
dégager de
sut se
-.
1
/es
peu, par une suite
à
sagement d'imiter,
ferait
-
cfi
peu
et actif, qui
le
moyen
de ces passe-temps que,
question est do savoir
si
toul cet
cnractérise la période qu'on nppelle
Vépreuvede l'enu bouilinnte, du fer
n'y a pas un arl qui suit sa voie et
nous pave
i):''uiiil
et
'UiMit celle
de
la
que
.
YJÈI.E
[
—
]
—
-J-^
Les bons viéleurs élaienl fort estimés pendant le moyen âge les
seigneurs en tenaient toujours auprès d'eux pour faire danser, pour
:
les
accompagner pendant
les
promenades
..
A une
M
La gcutis dame
teste
et fêles.
baioii Saiiil-niqiiior.
tlei
eu son vergier
cstoil
mainte dame por son eors déporter
..
;
devant soi vieler,
"
Si se fesoit
"
l'ne ehaniMin et dire et iduinler
M
La roiue
,»
'
Et plus loin
"
Si se fesoit <l(!vant soi vieler
"
Kl se fesoit tialer et earoler *.
vielcurs
'1
Et s'ol
"
I
son d'amors cautcut entre'eurs,
Il
I
diemence
lui 11
matin,
jiai'
lot lor cennif
Ccvaneoieut
nous parcourons aujourd'hui dans de bous véhicules.
marehent de pair avec
tain qu<! les arts
était artiste et
monastères, on
amateur éclairé des beaux-arts.
sous
sachons
;
où
les voir
ils
Ne mêlons donc pas
serait
cer-
voit tous
la
qu'ils ne
aux seigneurs féodaux, d'autant
l'aversion
renseignements précieux
eussions désiré ti'onver,
gncmcnts plus
iirécis
les
sur
la
musique,
dans
la
partie
les
préjugés, les
Comettant publiait
M. Oscar
banalités. Puisque
pour
livre,
propos de
a
qui
un
traite
faire
ce
l'abri
qu'il
notre cour aux
y a
des
de
inqui-
])our
nous prendre au
wr^sc/ow
et les oubliettes.
sont plus
abus des temps passés, itour
les
bon d'ajouter
les arts k la
se développent, fût-ce à
protecliou d'un tyran. Nous iiouvons apprécier
A l'horicur pour
nn)t.
malheureusement pas
peuvent passer pour des barbares. Ce])endaul
de beau dans les arts du moyen âge, sans pour cela
siteurs et
il
n'est
bonnes institutions politiques. On
les
étroites, et qui
que des idées
politique, a l'esprit de parti
et
Il
des gens se prétendant très-attacliés aux principes libéraux, qui n'ont sur les
clioses d'art
bon
un
:
«
Néron
Malfilastre se rend à
le
tournoi
les jours
"
poëme de Gilles de Chin, Gérard
avec six compagnons
Dans
-
dames por sou cors déporter,
d'autres
M
desor un sueu solier
erl
là
jiarlis
jiris,
l'injustice
plein
d'ailleurs
et
les
d'intérêt et de
l'Exposition universelle, nous
des anciens instruments, des
et jdus étendus, renseignements dont nous aurions été
rens.'i-
tivs-heu-
reux de profiter.
L'occasion était bonne pour se
spective, où
l'on
n'avait
ments à main armée,
que nous sachions,
'
ci
à
où
craindre
les
Aa privilèges
Mncoire, chanson de geste du
publ.
iiar iM.
(luessard).
^
Chambi'c, appartement.
3
Vers
1
II et suiv.
livrer k
une pareille élude, pendant l'exposition rétro-
d'ailleurs
ni
massacres,
ni
oubliettes, ni enlève-
commissaires eux-mêmes ne (licrchaicnl
]ias
k exercer,
immoraux
xiii" siècle,
vers
.'i"
et suiv, (voy.
Ane. poètes franc.,
.
—
"
Tout droit
lo
«
Qu'licrlift est
u
Que
'.
Li
<•
•<
A
Et
;-)27
I
]
eu verdour,
sou d"ainour
liautc vois, nioull elere cautoieul.
lez vielez s'acordoieul '. »
les
seigneurs devisent en se
:
Il
Cil vieleur vieleut lais.
Il
Caueouuctcz et estampiez
-.
>•
Dans quelques canqiagnes est encore conservé
précéder les noces par un ménétrier.
'
Vers ii9 et suiv.
2
Vers
1
VIÉLE
vers cl tlonsscat glay,
Dans un autre passage, pendant que
reposant
[
iMcinicr jor de iiiay,
tolo ricus trait
videur
—
1
n
l'usage de faire
CINIUIÈME PARTIE
JEUX, PASSE -TEMPS
II.
—
i:
CINQUIÈME PARTIE
JEUX, PASSE-TEMPS
Toutes
naient des
n'avait
pour distraction que
Bien
heures restaient
des
chemins, forçaient trop souvent
les
les
sans
emploi.
mauvaise saison
la
et
Les longues
mauvais
les
gentilshommes à demeurer dans
leurs châteaux et manoirs, au milieu de
dehors
âge, se don-
chasse, les fêtes, joutes, tournois,
la
distances,
d'hiver,
moyen
La noblesse féodale, lorsqu'elle no guerroyait pas,
loisirs.
assemblées.
soirées
classes de la société, pendant le
les
leur famille, ne recevant
que des nouvelles rares. Alors,
l'ari'ivée
du
trouvère,
d'un
un événement; aussi traitait-on
arrivants du mieux qu'on pouvait, et, s'ils amusaient ou inté-
d'un pèlerin, d'un messager, était
ces
ressaient
pour
tant soit
vie
cations
la
entrevoit
on
comme
le
pâle
du
malgré
dehors,
raffinée,
les
visites
on peut
les
et
l'organisation
des
la
journaux,
toutes
les
comblait de présents
facilité
les
des
communi-
nouvelles qu'apporte
distractions
d'une
supposer ce qu'était pour un
moyen âge, souvent ignorant, l'existence
condamné la moitié de l'année au moins.
Les bourgeois des
les
ennui s'inslalle souvent dans
de château, de nos jours, malgré
poste, malgré
salion
les châtelains,
engager à revenir bientôt.
les retenir et les
Quand on
la
peu
villes,
isolée
baron du
à laquelle
commerçants, artisans, par
corporations
dont
ils
le
faisaient partie,
vaient développer leur activité que dans une certaine
civili-
il
était
fait
de
ne pou-
mesure. Les
heures de travail leur étaient comptées, aussi bien que
le
nombre
de leurs commis ou apprentis. N'ayant pas à redouter
la
concur-
[
TOIHNOI
ronce,
—
1
ils
—
382
n'avaienl nul besoin de dépasser la liniile fixée
à
leurs
moyens de production, et disposaient ainsi de loisirs assurés.
Les paysans eux-mêmes, attachés à la terre qu'ils ne possédaient
un intérêt direct à l'amélioration de
pas
pas, n'ayant
culture,
la
écrasés sous les redevances et corvées, voyaient dans le travail, non
un moyen d'adoucir leur
Toutes
heures qu'ils pouvaient dérober à ce labeur devaient leur
les
sembler
mais une fatigue sans compensation.
sort,
bien auquel
le seul
pas être surpris
somme de
pussent prétendre.
ils
au milieu d'une société
si,
doit donc
donnant une
ainsi faite,
relativement à celle que fournit
très-faible
travail
On ne
la
moderne, chacun dépensait une valeur de temps considé-
société
rable à des passe-temps de toutes sortes.
Celte
du
partie
du
Dictionnaire
mobilier
pas dans
n'entre
la
description des jeux et passe-temps auxquels se livraient les quatre
de
classes
bourgeoisie
et
vilains,
mentionne
les
objets
le
du cadre de cet ouvrage mais
ustensiles, armes et habillements em-
trop étendu et sortirait
sujet serait
elle
noblesse,
clergé,
société,
la
:
;
ployés dans ces dillérents jeux et passe-temps, ainsi que les usages
qui en découlaient.
de
s'agit
S'il
treprendrons pas de faire un
la chasse,
traité
réservé à la noblesse, mais nous
tudes,
armes,
les
les
ustensiles,
par exemple, nous n'en-
historique
sur
exercice
cet
indiquerons seulement les habiles
vêtements propres aux chas-
La forme du
Dictionnaire ne pouvant convenir à ces descriptions, nous traiterons
seurs
ainsi des tournois et joutes,
;
ainsi des jeux, etc.
d'abord des exercices dans lesquels on déployait l'adresse et
corporelle, tels que les tournois et joutes, les combats à
toises
la
;
quintaine, la voltige, la
d'adresse, de combinaison
danse, la chasse
de hasard
et
;
des jeux
mascarades, momeries, entremets, spectacles,
un
partie,
rir
glossaire permettra,
aux divers
articles
,
pour
comme pour
les lecteurs
;
etc.
A
armes cour-
puis des jeux
de société, des
la fin
l'orfèvrerie,
qui
la force
de cette
de recou-
voudraient avoir
la
définition d'un mot.
TOURNOI
trespiynt'es,
{
tonmoyement
belliourdis,
tupineis).
chapitre xxiv de Germania
<«
jours
le
même
1
2
nicitc.
Des
(icriiiaiiis.
;
«
C'est
ainsi
que
à
:
la
foule,
commence
Leur genre de spectacle
dans toutes leurs assemblées
se jettent en sautant
«
'
combat
tournoiement,
,
-
le
est tou-
des jeunes gens nus
au milieu des épées et des framées mena-
,
—
'
('
rantes, et pour eux c'est
«
l'art
a donné de
"
bué
:
«
plaisir
—
un jeu dont
l'Iiabilude
a
fait
si
prisés
fort
pendant
le
son
Charles
art, et
est
le
',
âge.
raconte
nobles attachés à Louis de Germanie et à
séparaient en deux
se
frère
rétri-
moyen
Nithard, neveu de Cliarlemagne et qui écrivait en l'an 844
hommes
]
Ces jeux sont certainement l'origine des
»
combats à armes courtoises
les
un
que réclame leur adresse audacieuse
des spectateurs.
comment
TOURNOI
[
rélégance à ce spectacle, qui jamais n'est
seul prix
le
383
vraient des combats simulés
comment
;
troupes égales et
deux princes
aussi les
se
li-
inter-
venaient, avec une troupe de jeunes gens, au milieu des combattants,
chargeant tantôt
les
uns. tantôt les autres, sans que ces jeux dégé-
nérassent en rixes sanglantes.
—
combats en avaient tout
et ces
moyen
gines du
joute
nombre
le
doit pas confondre le
combat singulier à
tournoi
troupes
la
mort en 4066, paraît être le premier qui
règles de ces tournois ou combats à la foule -.
ferait
appelle les tournois
•'
les tournois
comme une
furent
perfectionna jusqu'à
et
invention française.
d'après des
établis
la
fin
du
d'où elles
;
Allemagne
en
ait
établi
les
A
était
considéré
dater du xn^ siècle,
xv^ siècle, et
il
paraît certain
que
du temps de GeofTroy de
passèrent et furent adoptées en Angleterre, en
jusque dans l'empire grec.
et
n'est pas
Il
égales
règlements qu'on amplifia
ces règles furent d'abord fixées en France
Preuilly
avec la
conflictus gallici », ce qui
«
supposer que de son temps l'usage de ces jeux
-en Angleterre
ori-
lance. GeofTroy de
Preuilly,
Mathieu Paris
les tournois
— remontent aux
caractère
combat entre deux
joute est un
la
;
On ne
tournoi est un
le
:
âge.
donc certain que
est
Il
douteux que
les
tournois furent institués pour exercer
jeune noblesse au métier des armes, au maniement du cheval, de
la
la lance,
de l'épée
exercices
fussent
toises, c'est-à-dire
et
de
la
masse dans une mêlée. Pour
moins dangereux, on
n'usait
que ces
que d'armes cour-
de lances à fers carrés obtus, d'épées sans pointe
et rabattues,
c'est-à-dire dont le tranchant était
peu pesantes
et
émoussé, de masses
sans aspérités. Encore avec ces armes ne devait-on
combattre que d'une certaine manière. Ainsi
les chevaliers
devaient
du haut en bas « sans le bouter d'estocq ou hachier».
à ce sujet que des règles sévères furent établies dès le xi" siècle.
frapper
C'est
t.
'
Lih.
*
Voyez,
I,
^
p.
ill.
i:].3
à
cAi
Anuo 1194.
toire
sujet, la Ciuiiu
de
Saiiiti'-I'iilayr,
Mémoires sur l'ancienne chevn/crie
(notes).
— Voy.
ilu
Gange, GAws.. TonxKAMrNTrvi.
de saint Lovîs, p. 167.
et la
Dissertation \I sur l'his-
[
TOIRNOI
—
]
Ceux qui, dans
la
—
334
du combat,
clialeur
en
laissaient entraîner h
so
user autrement, ou ceux qui se servaient d'armes non courtoises,
étaient
même
au moins sévèrement blâmés par
notés
autres armes.
De
el
examiner
des combattants et toutes
les lances
que ces exercices ne pussent servir de
plus, afin
prétexte à des vengeances,
clievaliers
et
Aussi les juges du tournoi devaient, avant
d'infamie.
combat, mesurer
le
du tournoi
les juges
les
bommes d'armes
qui étaient reçus
serment, déclarer qu'ils ne fréquenteraient
devaient, par
que pour y apprendre le métier des armes et non pour
autre cbose. Comme on le supposera sans peine, malgré ces lois,
les tournois
ces précautions, les tournois dégénéraient souvent en combats san-
Dans un tournoi qui se fit à Cbùlon, en 1274, et auquel prit
part le roi Edouard avec des cbevaliers anglais, le comte de Cliâlon et des Bourguignons, les deux partis s'animèrent si fort, que
glants.
plusieurs combattants restèrent sur
rent
si
fréquents pendant ces combats, que les papes excommunièrent
ceux qui
s'y
trouveraient,
ceux qui y laisseraient
1240,
carreau. Les accidents devin-
le
un
grand
défendirent de porter en terre sainte
et
la vie
'.
se
Il
à Nuys,
fit
où plus de
tournoi
près de Cologne, en
soixante cbevaliers périrent
suffoqués par la poussière, écrasés sous les clievaux.
Les
excommunications
décrets des conciles et
le
lancées
même
les
par
Les motifs qu'alléguaient
les
tournois
l'esprit
i24o, interdit
il
la
fêtes militaires, qui devinrent
guerre de cent ans.
papes
et les
conciles pour probiber
uniquement puisés dans
n'étaient pas
d'humanité, qui alors,
ment
les
les
défenses des rois, ne purent arrêter
développement de ce goût pour ces
de plus en plus fréquentes jusqu'à
romains,
pontifes
les
faut le dire,
sentiments
les
ne toucbaient que médiocre-
du clergé. Innocent IV, au concile de Lyon tenu en
l'usage des tournois pour trois ans, sous prétexte que
ces fêtes empêchaient la
noblesse de se croiser, et qu'elles provo-
quaient des dépenses excessives, mieux employées à entreprendre
guerre contre les infidèles. Et en
la
occasion de
efTet
ces tournois étaient
chevaux
déployer un luxe prodigieux en
une
et harnais,
en armures et habits. Des gentilshommes, pour y assister, venaient
souvent de très-loin, et ces voyages coûtaient fort cher, car on tenait
à se présenter suivi d'un brillant équipage.
Les femmes contribuèrent pour beaucoup
caractère de luxe,
'
C.oncilo
Etigî'ii;'
m.
(le
Liilriin.
AlcNaiidri'
III.
éloigné certainement de
117SI.
(À's
Iiiiiucciit
(l(''t'oiiS('s
tiiii'iil
IV. Nicnlas IV
cl
donner à ces
à
leur
failcs
('.Iriiiiiil
par
V.
fêtes
institution
les
]iap('s
un
primi-
Iniinreiil
II,
Sur un des côtés des enclos consacrés aux tournois on érigeait
des tribunes dans lesquelles les dames nobles étaient en majorité.
C'était à qui paraîtrait devant celle assemblée en plus brillant é([uitive.
page, à qui montrerait le plus de force et d'adresse. Après le combat,
dames
les
ordinairement chargées de distribuer
étaient
aux vainqueurs.
penses
Ainsi
ces
de haines profondes,
souvent
devenaient
exercices
récom-
les
et l'on conçoit q\iG les
l'origine
de
rois, qui
avaient bien assez d'embarras lorsqu'il s'agissait de mettre
l'accord
entre leurs
rivalités
et
vassaux sur des
sérieux, dussent s'opposer à ces
Du Gange
de vengeances.
de Philippe
le
Bel
-
d'un
questions
intérêt
nouveaux prétextes de rancunes
dehors
rendre avec
quand
ils
la liberté
auront juré
tournois jusqu'à
de prison, de
la
«
la
sus sains
n'assisteront plus à ces
qu'ils
)>
La récidive
Saint-Remi.
doit être punie d'un
an
retenue d'une année des produits de la terre, et de
la
contiscation des
la
royaume,
le
main sur leurs biens et de ne les leur
que quand ils auront fait amende honorable et
de mettre
;
L^ prince
prison tous ceux qui, malgré ses défenses,
ont assisté à des tournoiemens ou Uipincis, soit dans
soit
et
rapporte tout au long une ordonnance
i
à ce sujet, qui est d'un grand intérêt.
commande de mettre en
plus
harnais et chevaux au protit du seigneur sous la
juridiction duquel le délinquant aura été pris. Toutefois ces défenses
toujours
sont
temporaires
croyaient donc pas qu'il fût
bien que
comme
souverains ne
les
possible d'interdire ces
fêtes
ordonnances ayant un caractère perpétuel,
ou
bulles
papes
les
:
c'était déjà
et
par des
savaient
beaucoup d'obtenir une sorte de (rêve à ces
combats courtois.
Les rois s'élèvent également contre l'usage d'armer chevaliers des
pendant
nobles
les tournois,
nance que nous venons de
c'est
citer.
raison, que ces simulacres de
même
Ils
là
le
prétexte de l'ordon-
n'admettaient pas, et
avoir
fait
considéraient
de
d'autres preuves et
que
c'était abaisser
faire des chevaliers « es dits
En
liJOO,
avaient
combats fussent de nature à permettre
de conférer l'ordre de chevalerie aux vainqueurs.
fallait
ils
A
leurs yeux,
dans des occasions
de
l'institution
tournoiemens
utiles.
il
Ils
chevalerie que
la
».
Philippe-Auguste avait déjà contraint ses enfants de jurer
entre ses mains qu'ils ne prendraient pas part aux tournois et qu'ils
se contenteraient d'y assister, le cas échéant,
tateurs,
comme
non point armés comme chevaliers, mais
'
Dissert. VI sur l'hisl.
2
De
l;]l:i.
ilr s'ii/it.
Lotn's.
\\,
\'i'.\.
la
simples speccervelièrc do
TOI itxu
[
fer
en
—
j
lêle el velus
comballanls,
de
dans
—
<y^^
de mailles
la pelilc coltc
époque
tournois, jusqu'à cette
les
C'esl qu'eu effet les
'.
et plus
tard,
étaient couverts d'armes défensives semblables à celles qui servaient
pour
liàtèrent
pour
ce fut
et
militaire,
sa ruine.
caractère
leur
perdirent
tournois
les
que
xiv^ siècle
lournoyeurs
les
pièces d'armures de formes particulières
adoptèrent des
date,
du
guerre. C'est vers la fin
la
d'exercice
noblesse féodale une
la
prétendit se conduire à
Elle
-.
A
cette
purement
des causes qui
guerre
la
comme
dans un grand tournoi, y paraître revêtue d'armes luxueuses, avec
bousses, longues cottes et lambrequins el de simples archets, des
;
coutilliers
à pied, eurent aisément raison
de
cavalerie tout
cette
embarrassée dans ses harnais. La chevalerie alors, sentant son infériorité, se décidait, dans les occasions périlleuses, à combattre à
pour ce genre de combat,
pied. Mais elle n'était pas équipée
que de
tentatives n'eurent d'autre résultat
de
la lance, qui seul lui
Il
déshabituer de l'exercice
donnait, à cheval, une véritable supériorité.
(ju'aux
s'en falhiit
la
et ces
xn" et xnp siècles, malgré
les règles
déjcà
établies louchant l'ordre des tournois, ces fêtes fussent l'objet d'un
cérémonial compliqué, ainsi que cela eut lieu plus tard. Dans
Roman
de Brut,
on
qu'après
voit
couronnement du
le
lorsque le repas est terminé, les chevaliers, pour
passer
le
roi
Artus,
le
temps,
vont, les uns 6o/?orrf^r, c'est-à-dire jouter à la lance; d'autres orga-
nisent des courses de chevaux, quelques-uns combattent à pied ou
jouent au palet, sautent des fossés ou lancent des dards
«
Los dainos sur
.
Qui les jus agarder voloicut,
«
Qui ami avnit eu
«
Tost
11
Aussi lit-onces vers dans
Ensi aviut qu'a
En
Sauvai, Antiquités de Paris^
Cependant
la court
t.
Damicttc
II,
:
-<
a
«
un haubert à lournoier, pour que
«
g.asscnt. »
.loinvillc était
pable de vêtir
le
alors
malade
gambisou
et
el si
le
li
Li
Romans de
le
.1. liaut
pylel
faible,
et
et
Ydoine
:
jour,
désastre de l'armée, ses
qui osloicnt
ne voulions aler à
qui
([u'il
haubert de
Brut, vers 10801
»
•*.
p. 684.
plus léger que n'était le vêtement de guerre.
^
Tceil et la t'aee
Li Sarrazin
nous de pylcs, pour ce que nous
n
la place,
du duc son signour,
qu'après
Joinville rappportc
imir inontuiciit.
roman d'Amadas
'I
'
"a
le
«
-
l'clournant on bateau
iiiiintri'
h;
:
suiv.
cliéoient
ni^
se
mailles. Ce
'a
et lui
cheval sus la rive traoient
aus.
en
compagnons
Ma geut m'oreut vestu
me ble*
nostre vcssel ne
pouvait soutenir.
lianherl
à
11
eût été inea-
tnurmiyer était donc
—
837
Doi
>
De
fil
a bni'ons
paraso
liant
.1.
iKUirliounlcïs
.11.
Maudés,
i
[ilcnier.
iiiiill
mix de sa
le
Après niangicr
jM-is.
ol coinpaiiîiions
et lone et près
De tout
]
gravier
le
Oc
pars
de liaul
cl,
t()l:ii>oi
pais,
ilii
Avoiçiil pris sur
[
semons,
eoiilréc.
la relevée.
Pour houhourder suut
Et isseut hors de
aiiresli'
la cité.
sunt veuu dehors au jdaiu
Si
.C;
Plus sunt de
a vilain,
u'i
Aius sunt tuit gentil danioiscl.
Bien bouhourdanl et prcu
De
la vile isseut niult
Pour vooir
le
et
bel.
graut geut
tournoiement
;
Et chevalier et damoiseles,
SIMI'S
Esquiier, hourjois et dansid
elle-même
C'est la jeune noblesse
bouliourdeis
en
lerie
les
un combat
bataille,
masse
à la
ces tournois t-taient
car
;
organise ce tournoi ou
iri,
comme
les
à la lance suivi d'un
charges de cava-
combat à l'épée
;
épées étaient rabattues, c'esl-à-dire sans pointe ni
tcuil,
qui prouve
bois.
de
la
un passage du roman de Gui dr Nmimanière la plus claire qu'au commencement
arme de tournoi
commeni'ha devant
lornoi
:
lez paveillons.
..
Li
"
Les inieelez s'en issent pour véir
(.
Plus eu
«
Li
.
Atant es
"
Moult
"
El ot en sa
"
Armez daubers
"
Destriers ont de Chastele, auferrans et gascons,
"
Couvers de riches pailes
<i
Et portent en or lances ensengnez el penons.
i
ot de
.XXX.
iert
les
barons
;
as harniins peliclions.
rcns fu assés larges, poi
.1.
vassal qui ot
bon chevalier
i
at do garchons,
nom Salemons
;
sire lu des liretous.
compengne .XXX"". compengnons
et
d'elmcs et d'cscus a lions.
et
de vers siglatous.
'.
Manches pour tournoier
M
Aval ])armi les prés brochent k espérons,
"
Moiill firent de !or lances aslele/, et tnimlions,
M
El d"une part et d'autre
"
As brans
^
et riches
i
d"acier foui'bis
ot vnil
gonfanons.
maint archous
commencha
la
-.
tendions
'
IJ Rotnmis d'Aniados et Ydoine, vers So8 et suiv., pnld. par
-
H
lieancoup tirent de leurs lances des
d'autri' vidèri'ul les
Epées
K
*
Gui
arçons.
éclats
et
*.
»
JI.
Hippeaii.
tronçons, el beaucoup de
[larl
i^t
»
".
lie Naiitetii/,
direction de
taillant, et les
Voici
\u\" siècle, la lance était
*
et
seulement les lances étaient dépourvues de fers acérés,
masses étaient de
du
qui,
I
vers 2.VM et suiv. Les riHrirnis pucles de la Fronce, juibl. sous la
M. Guessard.
II.
-
S,^
loriiNoi
[
—
J
Alors CCS tournois
beltiourdis
,
occasion et sans être annoncés.
rassemblés
Quand
exercices guerriers.
pouvaient
,
à
toute
que des chevaliers fussent
pour organiser un de ces
loisirs,
réunis
Français sont
les
tenus
être
sufllsail
Il
quelques
eussent
et
—
«J^8
Charlemagne à Lyon, pour délivrer
d'après le roman dr Grifiii
roi
le
d.^
par ordre de
Maurienne. Thierry,
:
..
yuaut
>(
Chevaus
«
Les cscus
on lar
fieinainliMit.
un
femmes
les voir qui voulait, et les
combats
ces
à
d'avance,
ils
tenaient en
champ
a aiiiciK''.
sur une
as près »
«
tournois
les
si
annoncés
étaient
comme nous
Ils
se
l'avons dit,
clôture pour recevoir les
la
:
toi'uoiz devoit esiri'
••
La où
"
Ot nues grauz loges
lii'
l'iisl
li
l'ust
"
Parce que
'<
Et les dames cl les iiuceles
"
Eiuz nus ne vit loges
'.
Né
si
la yvinc
longues né
si
i
si
bien
:
bêles
"
t'ailcs -.
roman de Mcraugis de Portiesguez
le
»
'
étaient les premières à se rendre
des tribunes,
clos, et
jum's
sans clôtures ni tribunes. Allait
un des longs côtés de
juges et les dames
vont as
de dispositions particulières.
étaient l'occasion
s'élevaient sur
Dans
Mais
courtois.
iiassis,
campagne
la
plan et non boisé,
lieu
tu
prciiufiit. bi'iianiiT
Ces tournois se tenaient dans
grève,
midis
iiiangK' or/iit cl
3
,
les
dames
se font
des politesses en prenant leurs places dans les tribunes. Les che-
une vignette du
valiers joutent « par batailles et par bannières », et
manuscrit de Vienne nous montre
les
tournoyeurs se chargeant à
grands coups d'épée. Leur harnais ne dilïère en rien du harnais de
guerre
;
ils
sont vêtus de
la
colle ai-moyée à leurs
armes
et
accom-
pagnés de leur porte-bannière.
roman de la Charetlc, au moment où les lournoyeurs
vont charger, les dames se font nommer tous les chevaliers les plus
renommés
Dans
le
:
'
-
1.7
Homn?i de Gnrin
Li Uom'tns de
«
Autr'ax dicnl
<>
Celui k celé
le
:
i<
Vécz-vos or
bande d'or
Luhernin. cliap. xxvi
la charelLe. jiar
(xiii' siècle).
Chrjstieus de Troyes
et f.odefroi
de Liguy, vers loSO
et suiv.
•^
du
Publié
jiar
M.
xiii" 8ièi;le, cl le
Michclant, d'après le manuscrit de Vienne (page
manuscril date de
la
s 'conde moitié de
('c
siècle.
1.'}).
Ce
roiiiaii
dalc
—
o39
(•
«
Cependant
Pai'iui
ci'l
(le
(_'Scii
hci'iii.'
]
?
C'est Govcriuuiz de lÎDlii'idic-.
'i
Et vées-vos celui après,
(i
Qui an son escu près après
«
A mise une
u
(i"est
«
Qui vouuz est an ceste
«
l*(ir
aij;le ol
un dragon
?
(Hz le roi tl'Arragon,
11
terre,
enor eoniiiierre
]iris et ]Mn'
prenaient
toiifnoyeurs
les
TOUIINOI
[
pour n'être point connus. Mais
il
parfois
armes
des
ne semble pas que cela
feintes
filt
admis
d'après les règles du tournoi, puisque les juges devaient connaître
par
avance tous
combattants, ainsi que
les
nous
le
veiTons
tout
à l'heure.
Le prix du tournoi
baiser
et
quelquefois un
:
<i
n
'i
1.
Mais
un joyau, un oiseau
était
était
il
C.ui
Tounars parra avenir
De vainsere
Si
le
tornuienient.
emportera quilement
Un
ciguë qui
vouz
el
pré sera
:
qu'il baisera
«
Et
H
La puecle de Landcniorc
»
Qui n'est mie l'aide ne more
si
d'usage,
si
(ii
un tournoi
-.
"
était
annoncé par un grand
seigneur, de donner des présents à tous les chevaliers qui y avaient
pris part
:
a
As uns
lieriiiiues engol!''S,
"
As autres deniers
H
Et maulials vairs et sigialous.
luoiiri's,
i>
Et cotes et vairs p(dieous,
"
lions palefrois, reuhes de soie
'.
>i
Ces fêtes guerrières étaient donc une occasion de dépenses considérables pour ceux qui les organisaient comme pour ceux qui y
participaient. Ces dépenses, faites plutôt
ment de
suzerains
vanité
;
pour
que pour lemplir un objet
elles ruinaient
la
un
satisfaire à
utile,
déplaisaient aux
nolilesse sans résultats pour
le
pays
pour elle-même.
'
-
3
Li Remuais de la rharelle. vers olL'i
Mértiïujis
de Poii/esrjuez.
et suiv.
roui, du mii^' siècle, pi.id. par
Li Liauf; descoJi?iCiis. vers j'J^'J el suiv.
senti-
M. Miclielaut,
]>.
8.
ni
[
TOI KNOI
Dès
—
j
adopté pour
ciales,
des tournoyenrs ditïérail de celui
xive siècle, riiabillcment
le
au
Plus léger, adoptant des dispositions spé-
la .çuerre.
lieu
pour
d'être
—
3iO
un exercice
chevaliers
les
habituant à combattre couverts du harnais de guerre,
mal au rude métier des combats, alors
les
les préparait
il
obligés de
étaient
qu'ils
en
utile
de se tenir des journées entières en présence de Tennemi.
On peut ainsi dater les désastres de la gendarmerie à cheval, en
France, de l'époque où les gentilshommes prirent l'habilude des
charger
el
propres à
Les
la
le
harnais
cavalerie
la
combien
savent
militaires
de
armes
d'auti'es
que
défensives
celles
guerre.
troupes sous
s'agit
sous
militaires
exercices
important
est
il
les
de guerre au grand complet, surtout
combien un cavalier
;
d'exercer
est
emprunté
s'il
s'il
ne
contracte pas l'habitude de vivre sous son fourniment. Les tournois
jusqu'à l'époque dont nous parlons, étaient donc pour la
et joules,
noblesse un exercice utile
à cet exercice
même,
nécessaire
,
armée comme pour
puisquelle se livrait
guerre.
la
Ces combats courtois eurent depuis lors, au contraire, l'inconvénient de déshabituer la gendarmerie du véritable service militaire.
On ne possède pas de
quehpie peu détaillées avant
habillement tout spécial
d'habillements
descriptions
milieu du xv" siècle, mais alors cet
le
résumé
qu'un
n'était
aj^portées successivement à Vadoubenient de
sur la
combat,
ils
manière d'habiller
les
modifications
Un
*,
«
où sera grant
car les behours requièrent
«
le
grant
«
la
chemise) despoillez tous nudz
»
sans varletz leur mectront
«
(c'esl-à-dire fait
«
corps (du col) en bas qui sera par devant laschié
<i
(pourpoint) leurs chausses atacheronl
«
espérons, et puis le bel harnoys de jambes luy armeront
«
les
«
et
li-avail
de
;
toiles
là sont
des braz armés,
Voyez
ilz
;
et
lors
le
maistre et ses plus suffi-
arment
;
et
(lacé), et à
après chausseront leurs
le corps, et
après
le chief.
»
complet en ce genre est celui de René d'Anjou
Du costume
militaite des
celuy
après
;
avant-braz, et quant est des jambes
Franrnis
186C, p. 77.
*
jusques aux petiz draps (jusqu'à
ung demy pourpoint de deux toilles
en double), sans plus, et du faulx du
armeront de gardc-braz
traité le plus
<
qui y est
froit
feu,
que plus chaut pour
«
le
des
traité
donne des détails
lournoyeurs. Avant le
s'enfermaient, dit-il, dans une salle
tems plus
des
guerre.
tournois, écrit par Antoine de la Sale en 1458
intéressants
tournois
de
Roi de Naples et de Sicile, mort en 1480.
cii
lllii,
pai-
M.
Ul'ik'
iIl'
Mais
-,
le
en ce
lijlk'val.
—
résume, ainsi que l'auteur
qu'il
dents.
—
341
Laquelle forme j'ay prins,
«
lui-même,
dit
le
T()uu>oi
[
usages précé-
les
au plus prez
dit-il,
et
jouxte
Rin quant on
fait les
«
de celle qu'on garde es Almaignes
«
tournoiz. Et aussi selon la manière
«
en Brabant
<«
souloient aussi faire
«
Dequelles troys façons en ay prins ce qui m'a semblé bon
«
fait
«
veoir
et
mesmement
et
vous
s'il
comment
Qui veult
faire
u
ou du moins
liault
«
cj'
Il
comme
ung Tournoy,
que ce
faut
et
les
par esci'iptures.
j'ay trouvé
ainsi
faire
qu'ilz
et
en ay
que pourrez
»
'.
notre auteur établit les règles du tournoi
:
quelque prince,
soit
baron, ou banneret, lequel doit faire
après sera devisé.
que
ainsy
»
enverra secrètement devers
lui
à
lui
s'il
qui
veut faire pré-
il
convient d'accepter
le
on procédera aux cérémonies publiques.
courtois, après quoi
Le seigneur envoyant
pi'ince
le
senter l'épée, atin de savoir de
combat
anciennes façons
par ce que cy après s'ensuit
plaist
en Flandres
qu'ilz tiennent
sur les
en France
le
compilé une quatrième façon de
Voici donc
«
sur
et
]
Vappiiant
est
déll
le
en
auquel
celui
.
l'adresse et qui Tacceple, le défendant.
convoque
L'appelant
pourra,
venir
fait
le
le
il
;
cbevaliers
d'armes de
roi
quelque héraut notable
de
plus
d'écuyers
et
baille l'épée rabattue
lui
son défaut,
contrée, ou, à
la
qu'il
employée dans
«
Roy d'armes, tenez ceste espée et alez
lui dire de par moy, que
devers mon cousin le duc de Bourbon
pour sa vaillance, prudommie et grant cbevallerie qui est eu sa
«
personne, je
«
de frapper un
«
présence de dames et de damoiselles, et de tous autres, au jour
le tournoi,
«
<(
en
disant
lui
:
«
-
nommé
et
lui
tournoy
lems deu,
('
Duquel Tournoy
«
escuiers
<(
et tels et tels
«
tems
C'est
envoyé ceste espée en signitlance que
les
et
en lieu ad ce faire ydoine
lui offre
quatre
:
Bouhordis d'armes contre
et
et
je querelle
lui,
en
convenable.
pour juges diseurs, de huit chevaliers
assavoir tels et
c'est
pour escuiers
ordonner
un genou en terre que
roi
le
et
pour chevaliers,
les(|uels juges diseurs assigneront
;
et le lieu et feront faire
tels
la
le
la place. »
d'armes reçoit l'épée par
la
pointe.
L'appelant doit élire des juges
la
moitié, dont
seigneur défendant et deux pris où bon
parmi
lui
deux du pays du
semblera, mais choisis
les plus anciens et notables barons, chevaliers et écuyers.
de tournoy,
i
Jluiniscr. le Licre
-
René d'Anjou suppose que
de Bourbon.
l>ililii»Ui.
rainiebiil
iiiiin'T., tViiiiruis,
esl
le
u" 2692.
duc de P>retagne
et le
défendant
le
due
[
TOI
I!>(II
Lo
roi
vers
d'armes s'en va accompagné de la façon la plus honorable
seigneur défendant, se présente devant lui hors du lieu saint;
le
mais
entouré de sa noblesse,
est
lorsqu'il
présentant l'épée par la poignée,
lui
Très
a
—
oiJ,
1
1res hault et très puissant prince et
«
mon
terre,
:
prince et très redoublé
puissant
très
et
liaull
lui dit
il
un genou en
et,
seigneur,
redoublé seigneur
très
le
duc de Bretaigne, vostre cousin, m'envoye par devers vous pour
la très granl chevallerie et les de prouesse qu'il scet estre en
<<
('
amour
bénévolence,
«
vostre très noble personne, lequel en toute
«
non par nul mal talent, vous requiert et querelle de fi-apper
ung Tournoy et Bouhort d'armes devant dames et damoiselles,
((
et
«
pour laquelle chose
«
espée propre à ce
Je ne
«
mon
de
en signifiance
et
vous envoyé cesle
ce,
faii'e. »
défendant accepte,
Si le
«
et
prend l'épée
il
répond au
et
pas pour nul mal talent
l'accepte
»
un parchemin
Alors, le roi d'armes présente au seigneur défendant
sur lequel sont peints les blasons des huit juges, afin que
dant en choisisse quatre à son plaisir
Le choix
deux
pour
lettres
ou de velours ou de
d'or,
au
seigneur
appelant
les
du tournoi.
seigneur défendant
fait, le
diseurs.
juges diseurs les invitant à se réunir et à régler
les
les conditions et le lieu
Cela
demander
d'armes
poursuirants
comme juges
défen-
le
d'armes enverra en toute diligence un des
roi
le
fait,
:
mais pour cuider à
.
cousin faire plaisir, et aux dames esbatement.
dit
d'armes
roi
donner deux aunes de drap
fait
au
satin,
d'armes, afin
roi
porte
qu'il
en guise de manteau cette pièce d'étoile attachée sur l'épaule droite.
Sur ce manlel doit être
fixée
une
de parchemin sur laquelle
feuille
sont représentés à cheval, en habit de lournoyeurs, l'appelant et
défendant. Ainsi vêtu,
et,
le
d'armes va trouver
roi
présentant ses lettres de créance, leur
ont
élé
refus
renommée
accepter la mission qui
il
pourrait
acceptent
bien
loir
juges diseurs,
en substance
dit
la
le
leur
résulter grand
est
les
jour du tournoi,
le
le
roi
parce que de leur
confiée,
dommage.
d'armes
mission,
fixer
lieu, et le roi
2" à celle
se
d'armes se rend
:
i"
du seigneur défendant;
indi(|ués par les juges
faire
« qu'ils
pi'udence; qu'ils veuillent
leur
et
»
Si
les
remercie et
lieu,
afin
juges diseurs
les prie
n'in[ilai'er
[lar
les
de vou-
qu'il puisse
ledit tournoi. Ayant délibéré entre eux, les juges fixent
lieux
:
désignés par les deux seigneurs appelant et défendant, à
cause de leur bonne
bien
les
le
le
jour
crier
et le
à la cour iJu seigneur appelant
3°
à la cour
diseurs pour crier
poursuivants
du
le
d'armes
roi,
;
ou en autres
tournoi.
Il
peut
dans l'exercice
—
de ses fondions, excepté
du
—
843
des deux soigneurs
niiprès
muR>oi
[
et
]
la
rour
(jui
leur
;i
l'oi.
Dès que
conliée,
est
mantel
quatre jugos diseui's ont accepté
les
d'armes
roi
le
hérauts et poursuivants,
Or ouez
<i
coudre aux quatre coins de son
l'ait
quatre écus de ces juges.
les
I
or ouez
il
Accompagné de
trois
ou
s'en va crier le tournoi en ces termes
or ouez
!
mission
la
On
!
(luati'e
:
assavoir à tous princes.
fait
"
marche de Tlsle
de France, de la marche de Champaigne, de la marche de
Flandres, etc., et à tous autres de quelsconques marches qui
soient de ce royaume et de tous autres royaumes chrestiens, s'ils
ne sont banniz ou ennemys du roi noslre sire, à qui Dieu donne
bonne vie, (]ue tel jour de tels moys, en tel lieu de telle place,
sera ung grantdesime pardon d'armes et très noble tournoy
frappé de masses de mesure, et espées rabatues, en harnoys
«
propres pour ce
«
chevaulx armoyées des
«
de toute ancienneté
"
liaulx
"
le
«
delTendant. Et pour ce l'ait-on derechief assavoir à tous princes,
«
seigneurs,
«
dites, et autres
f<
ou ennemys du
'<
désir de tournoyer pour acquérir honneur,
'
escussons que cy présentement donneray, ad ce qu'on cognoisse
«
qu'ils sont
"
dra
'<
«
«
«
«
«
"
1'
seigneurs, barons, clievaliei's
I
et
escuiers de
princes
mes
et
chevalici's
et
très
le
escuiers
et
de quelsconques nations
cliiefes très
duc de Bourbon pour
dessus-
mai'ches
des
soient,
non banniz
qui auront
des tournoyeurs. Et poui- ce en
qua
redoublez seigneurs
qu'ils
noslre dit seigneur,
ainsi
vouloir
et
poitent de petits
iiu'ils
demande
(pii
en voul-
avoir; lesquels escussons sont escartelez des armes des dits
lualre chevaliers et escuiers juges diseurs dudit tournoy.
Et audit tournoy y aui'a de nobles et riches
i<
et
damoiselles donnez.
"
Oultre
plus, je
escuiers
((ui
sur
Il
le
jour dudit tournoy,
peines de non estre
était de règle,
en
effet,
que
i)0ui' faire
i-eceus
qu(^e ]!our la i"l(!.
qualili's
des
CYdait une nuinière
linirmiyi'iu's.
audit
li)i,'i'iiieuts
di'
quatrième jour
le
de vos blasons feneslres
tournoy
les touriioyeiirs ilevaienl,
exposer leurs bannières aux feuHres des
tournoyer,
avez entencion de
que vous estes tenus vous rendre es haberges
davant
par les dames
i)ri\
anonce à entre vous tous princes, seigneurs,
barons, chevaliers et
'
housscures de
coustume. Du(iuel tournoy sont
et
roi,
et
armes des nobles tournoyeurs,
duc de Brelaigne pour appelant
barons,
la
en timbres, cotes d'armes
faire,
puissans
très
et
(ju'ils
;
cecy
et
quatre jours aviuil
avaient pris dans
pubUcation qui
pernietluil
de
le
',
fais-je
iniiriioi.
la ville
iiidi-
s'en(iuérir des
[
ToinNOi
—
]
—
3i4
«
assavoir de par messeigneurs les juges diseurs, et
«
s'il
vous
se
lices
pardonnez
proportions et dispo-
les
composent d'une enceinte ayant en longueur, un
deux barrières séparées
de plus qu'en largeur, entourée de
quart
le
plaisl. »
Lauleur, après ce préuinbiile, indi(iue
sitions qu'on doit adopter pour les lices.
Ces
me
par un intervalle de (]ua(re pas
:
barrière intérieure de la hauteur
la
i
A
B
,
Y
î
(le
i"',oO
Y
T
'
"^
T
T
T
I
<'ii\ii()ii,
.
avec épaisse main-courante unie;
la
un peu plus haute, avec poteaux pointus entre
doubles (voy. lig. 1). C'est entre ces barrières que se
rieure
gens de pied qui doivent au besoin secourir
çonnés
et les
hommes d'aimcs
les
pour
les
:
celle
du milieu pour
dames nobles
.
barrière extéles
traverses
l'éfugicnt
les
tournoyeurs désar-
qui empêchent la foule de pénétrer
dans l'enceinte. Sur un des grands côtés des
tribunes
1^
T
T
I
les
juges
lices
sont élevées trois
diseurs, les
assistant au lounioi.
deux de côté
Deux entrées en A
et
B
<>
I
V-
TOI l!>01
f^
sont réservées pour
leurs tournoyeurs.
le
seigneur appelant et
Deux cordes
C,
C,
le
seigneur défendant, et
attachées aux traverses de la
barrière intérieure, sont tendues à une distance lixée par les juges.
La surface des
lices est
en raison de
Les choses ainsi préparées,
doivent entrer dans la
avant
la fêle
et
ville,
où
la quantité
les
seigneurs appelant et défendant
ils
prennent leurs logis quatre jours
en grande pompe, c'est-à-dire accompagnés du plus
grand nombre possible de tournoyeurs
tête, le
destrier
et
dans Tordre suivant
du seigneur revêtu d'une housse ayant
cousues au-dessus des (juatre membi'es,
pi'ince
[dûmes, des grelots au cou, et monté par un
sur
des tournoyeurs.
housse ou sur une petite
la
selle
(lig.
la
les
tête
ti'és-pctit
:
armes du
ornée
de
page, à cru
Après viennent
"2).
En
les
chevaux des tournoyeurs de sa compagnie, deux à deux, housses
avec les ai-mes de chacun d'eux, de
hérauts
enlin
les
(fig.
3)
et
même. Puis
poursuivants, vêtus
tournoyeurs
à
de
la
les trompettes, les
coite
d'armes;
ciieval avec leur suite. Enli'é
dans
II.
—
puis
la ville,
i't
[
TOIRNOI
—
1
346
—
cliacim des sciyiiciirs prend logis avec ciiKi de ses tournoyears
au
moins. Les chefs du tournoi font déployer à la fenêtre sur la rue
leur bannière et leur pennon, et peindre au-dessous, sur un panneau, leurs armes
liannières
leurs
de même, mais sans
armes sous leur
blason fenêtre (dg.
Il
ville
fenêtre.
;
les
le
barons déploient leurs
autres
pennon,
et
font également placer
C'est ce qu'on appelait
les
En
tête,
bannières
vants, deux
pai'
de son
juges diseurs entrent dnns
avant les chefs du tournoi. Cette entrée se
:
faii'c
4).
est à désirer, dit Tauteur, (|ue
suivant
les
avec timbre
des
à
cheval,
juges
quatre
diseurs
deux, portant
la
;
Irompelles
après
cotte
eux
,
fait
lu
dans Tordre
sonnanl,
quatre
partant
poursui-
armoyée aux armes desdits
-
juges,
l'uis
le
roi
ilaniies
347
seul,
vèlii
(.oiiiuk;
il
esl
dil
ci-dessus,
[
TOLR.NOl
—
J
—
348
longues
des juges diseurs par couples, à clieval, couverts de
?iiivi
robes et tenant à
main une verge blanclie de cimi pieds
la
demi
et
;
des valets à pied se tiennent à la tôte de leurs chevaux. Les gens de
suite, à cheval,
ferment
la
marche. Les seigneurs appelant
et défen-
dant sont chargés de toute la dépense des quatre juges diseurs pendant leur séjour, et envoient vers eux un de leurs maîtres d'hôtel.
Autant que
dans lequel,
d'un cloître,
noyeurs sont tenus de
de
la
juges diseurs
lendemain de leur arrivée,
le
les
près
tour-
bannières.
et
environ le portrait du roi
hauteur de neuf pieds
tenant les quatre bannières desdits juges.
peints les
timbres
disposer leurs
faire
logeront
se
juges diseurs doivent faire peindre sur une
logis, ces
Devant leur
peut, les
se
faire
noms des seigneurs appelant
de l'image du héraut,
les
Au
chef de la
toile
d'armes
sont
toile
défendant, et au-dessous
et
noms, seigneuries,
et offices
titres
desdits
juges.
Au
dames
ces seigneurs, leurs compagnies, les
per,
dans une grande
se réunissent
pettes
le cri
danses commencent
Les juges sont montés avec
le roi
Arrivent, précédés des trom-
salle.
bientôt elles sont interrompues par
;
de celui des poursuivants qui possède
Quand
invitées à la fête,
poursuivants, les quatre juges diseurs et le roi d'armes.
et
Alors les
«
des tournoyeurs, après sou-
soir de l'arrivée des seigneurs et
le roi
voix la plus claire.
la
d'armes sur un échafaud.
poursuivant a répété à trois reprises
le
d'armes
dit
Très haulx
»
1
:
et
puissans princes, ducs, comtes, barons, seigneurs,
M
chevaliers et escuiers aux armes appartenans
«
par messeigneurs les juges
<«
tlemain.
«
ouquel
«
messeigneurs
«
à
diseurs,
de medy,
à heure
il
Or ouez
cri «
le
doibt tournoyer,
les juges,
faire
et
ses
:
je
vous
nottifie
de
que chacun de vous doive
son
aporter
lieaulme
bannières aussi, en
ad ce que mes
dits
timbré.
l'ostel
de
seigneurs les juges,
«
une heure après midy, puissent commencer à en faire le desparlement; et après ce qu'ils seront déparliz, les dames les viendront veoir et visiter pour en dire puis leurs bons plaisirs aux
«
juges. Et pour le jour de demain, autre chose
«
« les
dances après
le
souper ainsi
comme
aujourd'hui.
Les danses recommencent, puis on apporte
En
effet,
apportés
le
dans
lendemain,
le
cloître
les
par
bannières
les
ne se
fera, se
non
»
le vin et les épices.
heaumes timbrés sont
et
chambellans
,
gentilshommes
,
écuyers d'écurie, ou varlels honnêtes, à cheval.
Les juges font ranger ces heaumes sur
belle
ordonnance,
les
le
bahut du cloître en
bannières au-dessus de chacun
d'eux.
Puis
oW^
—
damoiselles,
el
—
arrivent
dames
les
el
TOURNOI
[
réunie
l'assemltlée
toute
]
à
l'occasion tlu tournoi.
Les juges font
faii'e
aux dames
un héraut leur
appartiennent ces heaumes.
galeries, et
chevalier auquel
(|uatre
fois
tour des
le
noms des tournoyeurs auxquels
une dame louche un des timbres, le
dit les
Si
appartient
il
ou
trois
peut estre batu impunément
recommandé,
est
surlendemain.
le
c'est-à-dire
qu'il
Touttefoiz nul ne
«
non par ladvis
ordonnance
«
doibt estre batu oudit tournoy,
«
des juges, et le cas bien desbatu et attaint au vray, estre trouvé
«
tel
i<
batu
<*
manière que une autreffois ne parle ou
K
lement des dames,
mérite pugnicion
(|u"il
comme
parole faussée,
cette
on peut
comme
ait
il
une bonne renommée,
pour
même
le
tel,
molif,
:
la
tournoyeur persiste à entrer en
si le
battre jusqu'à ce que son
honneur
sont
qui
et
est
il
mésalliance. Les deux premiers de ces
l'usure, la
heaume tombe
pourra
qu'il
mais que
ne peut être battu que par
il
que dorénavant
à terre. Si
lignes,
qui en usera courtoisement
des chefs du tournoi,
sera d'un
il
;
et cela lui
ne sera plus recommandé
nouveau
un
prendre
timbre
ajouter un pièce honorable à ses armes.
Pour
deux cas
les
les plus
sur le
recommandé quand
jusqu'à
se
ils
savoir,
gi'aves,
l'usure, tous les chevaliers et écuyers
la
parole
du tournoi doivent s'acharner
trouvent en face de
lui, et le
qu'il
rend. Alors
se
les
toui-noyeui's
font
sangles de la selle par les gens de pied et font placer le
à cheval sur la barre des lices
pour
faussée et
battre
contraindre à dire qu'il dotme son cheval, ce qui équivaut
le
déclarer
à
plus graves
tournoyeur n'est pas gentilhomme de toutes ses
d'ailleurs
et
le
»
fâcheuse recommandation des dames,
cas ne sont pas rémissibles, et
l'un
bien
si
deshonnes-
ainsi
jiiesdie
a acoustumé.
il
cerlains autres cas considérés
le
en ce cas doibt estre
et lors
;
et
mesdisant, que ses espaules s'en sentent très bien, et par
le
En dehors de
Hce,
se
qu'il
ne descende jusqu'à
aux trompettes et ménestrels
:
les
recommandé
doit être gardé dans cette position
il
du
la tin
((îg.
couper
t'y)
tournoi. Le cheval est
donné
'.
La puni lion des nobles qui se sont mésalliés est moins dure. Ils
doivent être battus jusqu'à ce qu'ils donnent leur cheval
mais on
;
les laisse
sur leurs destriers en les faisant passer entre les
privés de l'épée et de la masse,
'
Cl'Uc (igurij ost copicft sui' la
hort.
c"ost-y-(lii'0
toucliaut
(Ir
li'ur
le
('(iiiibat.
baguette
le
iiiiiii;i(iii-i'
Uui'
linihrc
ils
du
iiiiuialui'i'
lices,
où
sont gardés par un héraut. S'ils
Lii're t/e tournoi,
ri'iirrsiMitant
du ilievalier ainsi puni.
lu
rppn'-senlant
cloîti'i;
iiioulre
le
lus
houjuges
Tot r.MH
[
Iciilriit
—
]
lie
—
'joO
sï'cliappcr. on les pliice dans la position
(iiic
donne
la
liginr 5.
Pour
les
chevaliers
riionneur des dames,
-.
Mercy
»
!
rjiii,
paroles,
auraient tenté
de ternir
doivent être battus jusqu'à ce qu'ils crient
ils
aux dames
par
à
:
haute voix, en promettant que jamais plus
ne médiront des dames.
ils
Après
la
cérémonie du
cloître,
leporlés aux logis des tournoyeurs
danses. Cependant,
le roi
«
d'armes
Haulz
et
comme
fait le cri
les
;
la veille,
suivant
heaumes
et la
bannières sont
et
soirée est
employée aux
au milieu de ces ébatemenls,
:
puissans princes, contes, barons, chevaliers et escuiers,
aujourd'hui avez envoyé présenter à messeigneurs les juges
«
(pii
«
aux dames aussi vos timbres
('
tant d'ung cousié
«
niei'es
«
redoublé seigneur
et
et bannières, lesquelz ont été partis,
que d'autre par esgale porcion, soubz
pannons de
le
et
très haull et très puissant iirincc et
duc de Hrclaigne appelant,
cl
iiioii
les
ban-
mon
très
1res
re-
—
seigneur
le
duc de
—
l]ol
[
(IcnVndaiil
T()[n>()i
]
incsscigiieui's les
"
(loiiblé
«
juges (liseurs font assavoir (jue demain, à une iieure
«
le
<'
sa monstre sur les ranges,
«
liers
«
encouvcrtez
«
armeures habillez
«
ad ce
«
desditz lournoyeurs. Et après ca que ledit seigneur appelant aura
«
ainsi fait sa
<<
les rengs,
«
sienne pour pareillement prandre sa foy, et
Coiii'Iioii
mieuk
le
et
le
lendemain,
deux
les
escuiers
Aux honneurs
I
pourront,
(iu"ils
prennent
foy
la
n'y ait faulte.
qu'il
faire la monti-e
successi-
hérauts et poursuivants
les
I
piigné de son porte-bannière, la bannière roulée. SeulS;, les chefs
toin'noi ont leurs
main
pennons au
ipi'un bâton.
Quand
ils
Haultz
puissans
et
ont voltigé quelque peu,
pi-inces,
du
tournoyeurs ne portent à
vent. Les
du milieu, dira
juges, placé dans la tribune
-<
»
tournoyeurs viennent
partis des
les lices,
la
Aux honneurs, seigneurs, chevaliers et
» Chaque tournoyeur doit être accom-
a
:
sans
seigneur deffendant faire
le
vement, après avoir été convoqués par
criant devant les logis
corps
leui-s
foy prise, et qu'il sera retourné de dessus
la
mnis non armés, dans
à cheval,
et
,
plus joliement
viengne à deux: heures
le
faii-e
autres elieva-
les
mesditz seigneurs les juges diseurs
monstre,
viengnc
ont esté partis, sur leurs destriers
lui
armovez de leurs armes
et
ipic
elTet,
soubz
qui
escuiers
et
accompaigné de tous
niedy,
ai)rès
seigneur appelant, avec son pannon seulement,
En
«
:
le
haute voix
à
seigneurs, barons,
la
des
héi-aut
:
chevaliers
et
«
escuiers, se vous
«
main dextrc en hault vers
«
plus
«
audit tournoy à son escient, d'estoc, ne aussi depuis la sainture en
«
aval,
«
nul
<'
le
«
ques à tant
"
se
"
destriers, et
«
de tenir aussi
avant aler
,
en quel(|ue
s'il
recommandé
n'est
heaulme cheoit de
qu'il luy
autrement
le
pugniz sans conti'edit
et d'auti'e part se
aucun, autre ne luy touchera jus-
de perdi-e armeures
escient,
;
et ainsi
Oy
oy
!
milieu des danses
nent ces montres,
nestrels, dit
:
et
bannis du tournoy pour une autre fois;
comme
et partout, tels
vous jurez
et sur vostre
1
»
Après
la
et
le
roi
(jui,
comme
d'armes, du
promettez par
honneur.
montre
des appelants, celui des défendants procède de
Au
par cas d'adventure
juges diseurs ordonneront les délinquans estre
de vos corps
«
ne aussi ne boutera, ne tirera
ordonnance en tout
le dit et
:
(pic.
nul d'enti-e vous no frappera
soit,
faisles à voslre
'<
vent répondre
ensemble, aincois
la
aura été remis et lacé, en vous soubmellant.
raesseigneurs
et serinent
;
teste à
la
estre criez
les
(pie
que ce
fa(}on
chacun de vous lèverez
et
les Saints, et tous
promettcrez
'<
«
vous tous
plaist
les
»
A
(pioi
et le sei'inciil
la
ils
foy
doi-
du parti
même.
jours précédents,
termi-
haut de l'échafaud des mé-
,"
TOI r.Noi
—
I
—
?Jo:2
qui estes au tournoy partis, je
Hiiulx et puissans princes, etc.,
«
assavoir de par messeigneurs
juges
les
que
diseurs,
(.
vous
«
cliascune partie de vous soit demain dedans les rangs à l'heure de
«
nicdy, en
<c
medy
((
tournoy, ouquel
«
donnez.
fais
armes
et prests
pour tournoyer, car à une lieure après
encommencer le
nobles dons par les dames
feront les juges coupper les cordes pour
aura de riches
et
Outre plus, je vous advise que nul d'entre vous ne doye amener
dedans les rengs variez à cheval pour vous servir, outr^ la quan((
«
..
tilé
quatre variez pour princes, troys pour conte,
c'est assavoir,
:
«
deux pour chevalier,
((
chascun à son
Après
;
et
dames, en
les
«
tenant des torches,
poursuivants
brodé,
plaisance,
»
plus nobles, et accompagnés des hérauts et
garni
lient
papilloté
et
un
font
ils
de
les tenant sous le bras, le tour
l'un des
juges,
les
variez de pied
car ainsi l'ont ordonné les juges.
poursuivants, et de varlets
ditcs
escuier, et de
juges choisissent dans l'assemblée les deux, dames
ceci, les
plus belles
les
plaisir
ung pour
et
aux-
faire
Derrière
la salle.
long couvre-chief de
«
d'or bien joiiement
».
Ce
couvre-chef est un long voile blanc pailleté d'or. Les deux dames
ou écuyers parmi
font choix d'un des chevaliers
institué
est
chevalier
pendant
consister,
lournoyeurs, qui
ou écuyer d'honneur. Ses fonctions doivent
combat, à tenir ce couvre-chef au bout d'une
le
lance, lui étant à cheval,
et,
à la requête des dames, de l'abaisser
recommandé
sur le timbre d'un tournoyeur
de
les
;
dès
loi-s
doit-on cesser
le battre.
Le chevalier d'honneur donne
remercie, et passe
le reste
la soirée près
de
attaché à une lance tenue derrière
Il
(pii,
que nous l'avons
ainsi
l'adoubemenl
de
l'homme
aux deux dames,
d'elles,
les
couvre-chef
le
lui.
nécessaire maintenant de décrire
est
noyeurs,
de
baiser
le
l'adoubement des lour-
dit déjà, diffère
de guerre,
sensiblement
dater de la
à
lin
du
xivc siècle.
L'iiabillcment de tête consiste
de
fer
composée de
La vue de
linibi'C
la cervelière
(fig.
6)
en un bacinet ou capeline
A, de la bavière
la visière est treillissôc
de cuir bouilli D, lequel
de
fer.
Sur
lo
B
et
de
sommet
est allaclié par
(juatrc
la visière G.
est
posé un
aiguillettes
passant par des trous percés dans la cervelière. Sur ce timbi o est fixée
une broche de
trou
a.
fer
avec quatre gritïes et un arrêt entrant dans un
heaume, avec son
ne peut se mouvoir sur ses
est posé sur la cervelière. Des
C'est sur cet appendice iju'est attaché le
lambrequin
et
son
torlil.
La
visière
pivots lorsque le timbre de cuir bouilli
")0
oo<:
coulants
6,
rivés à rexlrémilé
sont destinés à passer
dossière
de
—
la
des courroies
[
bavière
(|ui
et
TOI-
UN 01
]
du couvre-nuque,
s'attachent au corselet et
au moyen de boucles. Des irous sont ménagés sous
a
la
la
bavière poui- M'iililer
le
Le harnais de corps
(lig. 7)
allégé par des trous
brigandinc. Sous
le
cou.
est
lait
en façon de
tonnelet,
mais
nombreux. On peut aussi tournoyer vêtu de
tonnelet
d(>-
fer,
muni de
la
ses tassettes et tcrniiné
II.
—
^•)
[
Tnip.Noi
par une
loi le
—
]
—
3o4
tournoycur endosse un pourpoint ou corset de
maille, le
rembourrée ou feutrée de l'épaisseur de
épaules et
le
long des bras jusqu'au
d'épée tombant sur ces
Les
bras
sont
cou,
garantis
par
Ces pièces peuvent être
elles sont faites d'acier, elles
Si
de cuir
bouilli, elles
bouilli réunies fortement
garanti par
garde-bras,
les
sur les
coups de masse
et
faites
de
ejui
fer
ou de cuir
bouilli.
Si
ne diffèrent pas des armures de guerre.
consistent
(fig.
8)
en des lanières de cuir
par des cordelles decbanvre;
ment. Les gantelets sont
d'acier, D,
nais de
mêmes que pour
grandes gardes, qui accrochent
les
ou de cuir
la
coude
le
d'aiguillettes.
l'armure de bras est présentée extérieurement, et en
les
couvrent ces
avant-bras et des gan-
les
une rondelle attachée au moyen
jambes sont
doigts
pai-ties.
membres des épaules aux coudes, par
telets.
les
trois
B
est
En A,
intérieure-
bouilli, E.
Les har-
guerre, en évitant les
housses, et les longs éperons,
qui se tordent dans la presse.
La colle d'armes
est
faite
blasons; les manches, larges,
sans
plis,
afin
qu'on voie mieux
évasées, ne doivent pas dépasser
les
le
Dictionnaire du /v^oh-iicR fkami^a
Tomt: 2'
A
VioUeiI.e'uuc
ae-i
TOURNOYEUR
Milieu du
1. Hîorel
^CFrltirr:
XV'^
Siècle
Lt'vin
lj!ti
O V \?
TOIRNOl
coude, pour ne point gêner les mouvements,
être
pincée
devant,
elle
sous
la
bavière et
le
couvre-nuciue.
couvre les reins et passe sur
La planche LUI monire un
son encolure doit
et
la
Échancrée par
de
cuiller
tournnyeur armé, à
le
bacinet,
sous
le
heaume,
est attaché
On
cheval.
i
comme
la
'-/i
A
selle.
voit
'"
au corselet
;
com-
ment la masse de bois est suspendue à un crochet à la hauteur
du sein droit; comment le cavalier passe le pouce de la main gauche
dans uue anse de
alîn
fer attachée
fortement à la hausse de Tarcon,
de trouver un point d'appui lorsqu'il frappe de
la
main droite
;
—
lOIRNOI
rommenl
lc>
jambes
356
-
sont complélement couvertes
par
le
lioiird,
Mais nous aurons à revenir sur ces détails.
?
Les armes défensives
du tournoyeur sont répée
et
la
L'épée est rabattue, c'est-à-dire sans pointe et sans tranchant
une véritable barre de
fer plate,
masse.
;
c'est
avec rainure ôvidée au miliei de
la
<» V*
—
TOIlîNOl
i
lame jiisqirau
à re\lrémil(''.
tiers
de sa longueur
et
]
nerf saillant de cette rainnre
Les qnillons sont recourbés en dehors et accompagnés
10
d'une forte gai-de de ter demi-cylindri(|ue. An pommeau
est atlacliée
une tresse de cuir qui est fixée sous le gantelet
au poignet. La
figure 9 donne le détail de cette arme. La
longueur de la lame avec
-
TOLRNOI
la
808
-
poignée doit être égale à celle du bras étendu,
la main comprise
lame doit avoir quatre doigts de largeur, alln
qu'elle
ne puisse passer par la vue du heaume, et un
doigt d'épaisseur au
(0",70). Cette
Iranchanl, évidée au milieu pour être moins
pesante.
Il
La masse,
faite
de bois dur, à pans
(lig. 10), est garnie dune
petite
rondelle de fer en guise de garde, et
de cuir à la poignée et au pommeau, pour mieux tenir à la main. Les
épées ^t les masses doivent
être visées et poinçonnées
par les juges
diseurs,
alin
qu'elles
ne
—
«
poinl
soient
d'oultrageiise
planche LUI montre comment
comment
il
couvre
3o9
—
pesanteur ne longueur aussi
le liourd est fixé à l'arçon
».
de
]
Notre
la selle
;
ventre du cavalier, donne un point d'appui à
le
sa rafiin gauche, garantit ses cuisses et genoux, ainsi
du cheval. Ce hourd
ToriîNoi
[
est
que
le
poitrail
une des pièces principales de rhabillement
du cheval. Il est garni intérieurement de paille longue piquée entre
deux toiles, et renforcé de fortes baguettes d'osier qui le maintiennent roide et l'empêchent de gauchir.
un sac de
est fixé
toile
lequel est destiné à
Au
poitrail,
sous
le
collier,
en forme de croissant, fortement rembourré,
préserver
destrier des
le
chocs.
La
figure 11
n
En A, il est figuré en dehors sous la housse, et
en B intérieurement. On voit en C le sac de toile fixé sous le collier
avec des aiguillettes, et en C ce sac séparé du hourd. En haut du
expUque
ce harnais.
hourd sont attachées
fer
de cordelettes
ou,
noyeur. La housse
les
anses de
le
de croupe
est
garantir des coups perdus.
chanfrein de fer couvrant
avec
le
bouilli
portant
qui sert à appuyer la
La
le frontal et
faite
la selle
tète
traverse
d'étofi'e
de
tour-
avec un
àla(|ueueduclieval,
du cheval
est
armée d'un
descendant jusiju'aux naseaux,
cimier semblable à celui qui couronne
de même, placé entre
la
main gauche du
simplement
matelas peu épais posé du troussequin de
pour
D
fer
les oreilles.
Sur
la
le
heaume, de
cuir
crinière est attachée
[
—
i()ii;>oi
une crèle de fer articulée, mince
la liaulcur du liourd (lig. 12j.
En Flandres, dans le Hainaut,
Rhin,
Ils
les
—
o60
el
descendant seulement jusqu'à
Brabant,
le
et
sur les
bords du
tournoyeurs s'armaient d'une façon beaucoup plus lourde.
vêlaient d'abord un pourpoint de toile en double, divisé en deux
paris, l'une couvrant
poitrine el le ventre.
dos du
le
cou
au
Sur ce pourpoint
ils
bas des reins,
l'autre
la
endossaient une bracière.
1
c'est-à-dire
une sorte de
ijuatre doigts d'épaisseur;
bouilli,
dune
les
manches rembourré de coton, de
garde-bras et
avanl-l)ras faits de cuir
avec baguettes de bois collées pai-dessus
dessous, des
l)ouilli,
à
gilet
si)allières
et
garantissaient les
cubilières très-lourdes, de
membres
brigandine pertuisée sous
français. L'habillement
de
de peau avec bavière,
mais
télé
antéi-ieurs.
la cotte
comme
feutrées
et
même
Le torse
était
celle des
visière,
attaché à
par ce camail, tout autour, avec force aiguillettes
la
(lig.
de cuir
couverl
tournoyeurs
se composait d'un baciurt à
sans
en
caniail
brigandine
VA).
Sur ce
.
—
bacinet on posait
le
ventilé
heaume
par
bouilli
et
doigts.
Ce heaume
boucle au corselet, afin de
vue barrée de
avec
seulement
était
Toni>(ii
[
en
trois
trois
par devant avec une
attaché
pouvoir jeter sur l'arçon de
le
]
d'une pièce, ordinairement de cuir
fait
haut,
le
—
3(VI
la
selle
quand le tournoyeur voulait se rafraîchir et reprendre haleine.
Pendant ce temps on devait cesser de l'attaquer. Sur la brigandine
on posait
tout cela est sur l'orne,
('
aux
elles étaient
selles,
en France pour jouter;
L'auteur
fait
équipés,
ils
vaux,
«
comme
d'armes
la cotte
sur l'armure française,
semble estre plus gros que long.
il
de
que
lorsque
ils
étaient goins
'
étaient
ainsi
tourner leurs
che-
cavaliers
ni faire
»
Le jour du tournoi, une demi-heure avant le moment
l'ouverture des lices, les dames se rendront aux tribunes,
vaher d'honneur portant
accompagnera
les
le
Quant
chanfrein étaient de cuir.
ces
ne pouvaient se mouvoir
tellement
»
hauteur de celles qu'on portait jadis
la
les pissières et le
remarquer
Et quant
a
pour
et le
che-
des dames
couvre-chef, « la mercy
juges diseurs et
fixé
»,
d'armes à cheval, précédés
le roi
des trompettes. Après qu'ils auront, toujours étant à cheval, exa-
miné
si
à leur
les
cordes sont bien placées,
poste,
et
si
si
coupeurs des cordes sont
les
tout est convenablement
disposé, le
chevalier
d'honneur, monté sur son destrier, se tiendra entre les cordes. Là
les
heaume de dessus
juges diseurs enlèveront son
sa tête, le remet-
tront au roi d"armes, qui le portera à la tribune des dames, en leur
adressant ces paroles
<«
Mes
:
redoubtées et honorées dames et damoiselles, véez
très
humble
chevalier (ou escuier) d'honneur qui
serviteur et
«
vostre
«
s'est
«
mandé, duquel véez cy le tymbre que vous
vostre chaffault, s'il vous plaist. »
i<
rendu sur
rangs prest pour faire ce que
les
Ce heaume sera en
gentilhomme ou
«
lui
avez com-
ferez garder
dedans
tenu sur un tronçon de lance par un
honneste varlet
temps que durera
le
efiet
là
»,
dans
la
tribune des dames, tout
le tournoi.
Les juges diseurs, avec
le
roi d'armes,
montent alors dans leur
tribune.
Cependant, dès
leur repas et
la
s'être
dixième heure,
préparés.
les
tournoyeurs ont dû prendre
Deux heures
sont nécessaires
pour
disposer les harnais et habillements de tournoi. Dès onze heures,
les
'
hérauts
Coin,
et
poursuivants vont devant les hôtelleries
cncoiiihr.', l'iiiiinmlr, Idiu'iI.
l.c liiiifiiiiviMii'
;i
l'cjcl;''
sou
hi'Miiiiii'
NoIih; tiijure
ili'vaiil
l.'î
l'cml
coiniit;'
de
cet
dos tour-
l'qiiipi'iin'iil
lui ]Hiiir rcsiùi'cr.
II.
—
u;
,
(
TOLHNOI
noyeiirs,
-
]
criant
:
«
-
Lassez lieaulmes,
heaulmes, seigneurs
lassez
Lassez heaulmes et yssiez hors bannières
bannière du chief. » Lors chacun des tour-
u
clievaliers et escuyers
.(
pour convoyer
la
3()i
!
noyeurs se rend au petit pas,
ses gens
accompagné de
et
avec sa
H
s^
banuièi-e portée par
logis
de
son
chef.
n0^'
un héraut ou poursuivant à cheval, devant
Ces
hérauts
le
ou poursuivants porte-bannière
doivent être habillés d'un haubergcon,
de garde-bras, avant-bras,
gantelets et harnais de jambes, avec cotte aux
armes de leur maître.
—
salade ou
la
bons
jours à
de fer en têle
le cjiapel
et forts
—
363
ToniNoi
[
et doivent-ils ôlre
;
chevaux gentement empararonnés,
montés
]
sur-
de se tenir tou-
afin
queue de leur maître, et de ne laisser point choir sa
bannière. La figure 14 montre un tournoyeur sur son cheval, prêt
la
à combattre.
Quand
les
tournoyeurs sont réunis autour de leurs deux chefs,
s'en vont en belle
ordonnance aux
ménestrels. Le pennon
son
porte-bannière
;
lices,
précédés des trompettes et
du seigneur en premier, puis
puis
les
seigneur,
le
deux par deux,
tournoyeurs,
chacun de leur porte-bannière. Ainsi s'arrêtent-ils devant
rières des lices de part et d'autre.
d'armes répond en fixant au parti
Cela
le
dit,
porte-pennon
porte-bannière,
gens de pied
ordonnance
Le
des lices.
roi
puis le seigneur appe-
enti'e le pi'emier,
tournoyeurs,
les
leurs porte-bannière
long
le
l)at-
place qu'il doit occuper.
toujours à
de leurs chevaux. Quant aux écuyers à cheval,
et les
les
avec
plaçant devant la corde sur un ou deux
se
suivant l'espace,
fronts,
l'ouverture
son porte-bannière, et ainsi tous
lant, puis
leurs
la
suivis
Le héraut du seigneur appelant,
demande
s'adressant aux juges,
en
ils
est observée
des lices
l'égard
à
ou
la
queue
se placent de côté,
ils
entre
elles.
du seigneur défendant
La
même
et
de ses
tournoyeurs.
Les deux partis sont en présence, séparés par l'intervalle laissé
cordes, vers
entre les
l'extrémité duquel,
avoisinant les
tribunes,
se lient le chevalier d'honneur.
alors que le
C'est
cordes
!
Quatre
»
roi
d'armes crie
hommes
:
«
:
Or ouezl or ouez
«
barres des lices tiennent
à cheval sur les
chacun une hache levée prête à tomber sur
njoute
Soyez prêts pour couper
!
or ouez
!
.
.
.
les attaches des cordes.
Messeigneurs
juges piient
entre vous messeigneurs les tournoyeurs, que nul
requièrent
«
et
«
ne frappe autre d'estoc ne de revers, ne depuis
"
comme promis
<<
et aussi
«
qu'on ne
l'avez,
ne ne boute ne
que se d'aventure
lui
les
le
tire, s'il
la
sainture en bas,
n'est
recommandé
heaulme cheoit à aucun de
touche jusques ad ce qu'on
le
lui
ait
remis, et que
par attaine
nul d'entre vous aussi ne veuille frapper
«
pins que sur l'autre, se ce n'estoit sur aucun qui, pour ses
«
rites, fust
'
((
'
sui-
l'un
démé-
recommandé.
Outre plus, je vous advise que depuis que
sonné
«
;
la teste,
('
«
Il
retraite,
et
Fâcherie, querelle.
que
les
barrières
seront
les
trompettes auront
ouvertes,
ja
pour
,
[
TOL'RNOI
—
]
plus
«
l'emprise. »
A
moment sonnent
ce
deux partis
fronts des
liurtcz
'>
cri, les
demourer sur
longuement
«
batailles
les
pendant que
gnent, en
garant entre
se
de
les
»
!
pied
trois fois.
!
troisième
combat.
de
leurs
de la mêlée
s'éloi-
les
:
Au
cris
trompettes, les
les
lices,
le
crient
chargent
cavaliers
les
nul
Coupez cordes
«
:
commence
le sable, et
gens
et
guingaera
trompettes, les juges font reculer les
quand vous voudrez
Los porte-bannière
ne
rengz,
les
puis le roi d'armes crie
;
cordes tombent sur
maîtres,
—
364
hérauts
poursuivants. Les deux porte-pennon des chefs vont se placer près
des deux entrées. Les varlets à cheval, armés de tronçons de lances,
couverts de jaserans
ou
de
de
brigand ines,
salades,
harnais de jambes, se tiennent prêts à tirer leurs
presse,
s'ils
en criant leurs
les requièrent,
cris.
office consiste
autour d'eux,
à relever les
;
la salade
en
tête
ne peuvent être remontés, une garde avec leurs
s'ils
du champ.
semble au juge que
donner une sonnerie, puis le héraut
tournoi
le
crie
doit
Et
vous,
seigneurs,
finir,
font
ils
:
Chevauchez, bannières, départez vous des rengs,
liaberges.
la
un bâton de la droite, leur
cavaliers tombés de cheval, et à faire
Lorsqu'il
«
de
aux mains. Tenant
bâtons, en les entraînant ainsi hors
«
maîtres
Les varlets de pied
sont vêtus du pourpoint et de la jaquette courte
et les gantelets
gantelets et
barons,
princes,
et
tournez aux
chevaliers
et
<<
escuiers qui cy en droit estes tournoyans devant les dames, avez
'<
tellement
«
bonne heure aler
«
assigné,
«
desservy. »
fait
vos devoirs, que
lequel
desparlir des rengs
et
sera ce
Les trompettes sonnent
les
porte-pennon
désormais vous en pouez en
seoir
par
et porte-bannière
sortent les premiers au petit pas.
,
dames
les
la retraite, les
car
;
desia
baillé
venus
nerie tant qu'il reste
;
les
sans
Il
de
le
tête
les
tournoyeurs
en 1474,
les
les
re-
bon ordre,
les lices.
de Tune des troupes, sera précédé
heaume dans
la tribune
des dames,
porter sur un tronçon de lance.
n'était pas toujours facile,
de séparer
l'a
trompettes ne doivent cesser leur son-
à cheval par celui qui a tenu son
et continuera-t-il
qui
prix
attendre leurs maîtres
Peu à peu
un tournoyeur dans
Le chevalier d'honneur, en
à
le
barrières sont ouvertes, et
joignent, tant d'une part que de l'autre, et s'en vont en
ainsi qu'ils sont
est
la
malgré
les
ordres des juges diseurs,
combattants. Ainsi, au tournoi qui fut donné à Bruges
du mariage du duc Charles de Bourgogne avec
Marguerite d'York, sreur du roi d'Angleterre, Olivier de la Marche
à l'occasion
—
dans ses Mémoires
raconte
duc de Bourgogne, qui
le
désheaumer pour se
dans
mêlée
la
TOIRNOI
[
pour séparer
que,
'
]
tournoyeurs,
les
d'une des troupes,
faisait partie
dut se
l'épée au poing,
faire reconnaître et se jeter,
qui recommençoit puis de l'un des bouts, puis de
«
à les départir
et
—
ofîo
séparer) n'épargna ne cousin, ne
'<
l'autre
«
Anglois, ne Bourgongnon,
«
Et ledict tournoy l'ompu, se mirent en bataille les uns devant les
;
deux à deux
Le
soir,
ne
les
fist
par maistrise déparlir.
dans
grande
la
prenant,
le
donnant l'accolade.
confié en leur
lui le
couvre-chef au bout
remettra aux deux dames qui
le
il
l'assemblée
et toute
Le chevalier d'honneur, accom-
salle.
pagné des quatre juges, fera porter devant
de la lance;
à un,
»
après souper, les dames, damoiselles
se réuniront
un
fois
Mais toutesfois mondit seigneur tous-
et trois à trois.
jours les departoit.
«
qu'il
par requestes combatirent par plusieurs
« autres, et
'<
(les
Puis
le lui
ont
s'en retournera avec les
il
juges, ayant les chevaliers à sa droite, les écuyers à sa gauche.
Lorsque sera venue l'heure de donner
accompagnés du
valier d'honneur,
poursuivants,
prendre une
iront
juges et
le prix, les
roi
des
d'armes,
che-
le
hérauts et
des dames et deux damoiselles,
conduiront, accompagnées de force (lambeaux, dans une salle
et les
séparée. Tous reviendront quelques
en l'ordre suivant
salle
poursuivants
placés
moments après dans
Les trompettes sonnant
:
en coin
roi
le
;
d'armes
hérauts et
chevalier d'hon-
le
;
les
;
grande
la
neur tenant un tronçon de lance en sa main, long de cinq pieds.
La dame qui portera
à sa droite et h sa
recouvert du couvre-chef,
prix
le
gauche par deux juges diseurs
;
les
soutenue
deux damoi-
également soutenues chacune par un des juges diseurs
selles
:
ces
damoiselles tiendront les bouts du couvre-chef. Ce cortège s'arrêtera
devant celui qui doit recevoir
le
prix. Alors le roi
d'armes
lui
dira
:
«
accompagnée du chevaVéez cy ceste noble dame, madame
lier d'honneur et de messeigneurs les juges, qui vous vient bailler
«
le
«
mieulx
((
aujourd'hui esté
«
que
«
,
pris
du tournoy. lequel vous
frappant d'espée
le vueillez
Alors
la
en
la
et
dame découvre
le
'
-
Livre
u
II,
chap. iv.
Parcourant ».
serchant
-
les
chevalier
rengz, qui
ait
ma dame
»
prix, qui est habituellement
Les hérauts qui accompagnent
fait
plus
comme au
adjugé
meslée du tournoy, vous priant
prendre en gré.
terre; le chevalier
est
le
chevalier mettent
un joyau.
un genou en
de même, se relève aussitôt, reçoit
le prix,
jnrTE
[
—
]
—
366
s'approche et prend un baiser sur les joues de la dame, puis des
damoisclles. Le roi d'armes, pendant ce temps, et les hérauts crient
du chevalier.
le cri
LIV.)
(PI.
Les juges diseurs sont vêtus de robes longues comme pendant le
tournoi; le chevalier d'honneur ne porte aucun vêlement particulier
;
le clievalier
auquel est adjugé
le prix,
ainsi
que ses bérauts,
ont endossé la cape armoyée aux armes du vainqueur par-dessus le
corset ou la cotte hardie. La cape des hérauts est ronde devant et
derrière avec longs pans sur les bras. Celle
terminée carrément devant et derrière,
est
aux coudes,
ainsi
du chevalier vainqueur
et tombant seulement
que l'indique notre planche. Les danses terminent
la fête.
le plus
Ces tournois étaient
souvent précédés ou suivis de joutes.
commencement du
cessèrent d'être en usage vers le
Ils
L'un des derniers fut tenu à Ardres par François
Les
d'Angleterre.
militaire
exercice
wnc
abandonné
fut
Henri VIII
plus
tard.
commencement
qu'au
{jouste, jouxte).
Combat
Cet
du
singulier à la lance et à cheval.
croyons-nous, de préciser l'époque où le combat
serait difficile,
singulier à la lance fut introduit en France, et
qui et
comment
cavalerie.
La
cette
tapisserie
même
de savoir par
arme fut primitivement employée dans la
de Bayeux nous montre des cavaliers armés
de lances longues, mais rarement ces
le
et
siècle.
siècle.
JOUTE
Il
ne
beaucoup
persistèrent
joutes
1«''
xvie
bommes d'armes
chargent-ils,
bois couché horizontalement sous l'aisselle. Presque tous se ser-
vent de cette arme
s'il
s'agissait
Ce
le
bras droit levé à la hauteur de la tête,
de lancer
pilum.
le
que l'usage de charger
n'est qu'au xn' siècle
paraît avoir été adopté à la guerre.
à familiariser les
joutes
milieu
longue
lice
planches et couverte de
teur
:
c'était
la
La joule
était
la
lance en arrêt
un exercice
propi-e
liommes d'armes avec ce genre d'attaque. Les
habituellement précédaient
d'une
camme
ou
s'élevait
toiles,
suivaient
une
les
palissade
tournois.
unie,
faite
Au
de
ayant environ quatre pieds de hau-
joute à la barrière.
Les cavaliers se tenaient
de
chaque côté de celte barrière, chargeant l'un contre l'autre, la lance
couchée horizontalement à la hauteur de la tête du cheval lancé à
fond de train. L'adresse des combattants consistait à toucher l'adver-
aux parties supérieures du corps, à le renverser sous le choc
linis ou à briser la lance. La vitesse combinée des deux coursiers
saire
(In
DICTIONNAIRE RAISONNÉ DU MOBILIER
Tonip Z_Pl,5!l,
'-^
m^jYS^i^ï
/
^iOl
.\'.7J.,;,,
,/
—
367
donnait à ce choc une puissance
du
point sur l'armure
que
cavalier,
combat, on adopta vers
que
fallait,
ou
lance ne
si la
glissait
rompît, ou
se
qu'elle
]
Pour parer au danger de ce genre de
commencement du xivc siècle certaines
cavalier fût renversé.
le
telle,
il
JOUTE
[
le
parties d'armures spéciales.
Chaque jouteur courait sur son adversaire, ayant
gauche
et
un peu
le
bras gauche
le
bien couvert de
que
Le
obliquait ainsi
du cheval,
adversaire en plein écu, normalement,
de l'arme ne déviât pas de sa direction.
le fer
fer
Il
à sa
bois de la lance vers sa gauche, à côté de la tête
de manière à frapper son
alin
Técu.
la barrière
de
la
lance de joute était émoussé, afin de ne point pénétrer
,1
hauberts
les écus et
;
on
lui
donnait alors
Sa forme, jus(iu'au milieu du xiV
ligure
en
1.
Depuis
trois
ou
lors,
quatre
jouteurs aient été
xm'' siècle
1
XIII''
MilUllSlT
siècle).
:
liililiulli.
im\Mh-.
.
le
de roc ou rocket.
était celle
que présente
fin
du w*^
(fig.
"2).
H ne semble
revêtus d'armes
on joutait avec
nom
la
jusque vers
mamelons
siècle,
le
défensives
harnais de guerre
Goilcfioi
de
liuuilluii
siècle,
il
la
fut divisé
-pas
que
les
spéciales pendant le
(fig.
(tViiurais.
3)
'
;
seulement
dcruièros
iuiiircs
du
jorŒ
f
—
]
le cavalier
ramenait
les
ailelles
^iOH
des épaules en avant
Cliaslclain de Coucy, qui date des
iio;is
—
*.
Le roman du
premières années du xm''
siècle,
donne une dcscriplion curieuse d'une joute.
3
Le
sire
de Coucy, épris,
rinvite à paraître à
'
Voyez,
(liuis
l;i
inirlic
comme on
une joute qui se
des Aumks,
le
mol
le sait,
doit
Aii.i'ttk
de
la
donner
dame de
enti-e la
Fayel,
Fère
et
—
Vandeuil
une manche
JOUTE
]
oclrover
:
l{i(l(''('
(i
Qu'i-ii
ic
as las. large' (lésions.
mon
« Espoii'
en
C'était
[
supplie, pour paraître à celte fête, de lui
la
il
:
—
36!)
(loslre
que plus
bras portoroi
;
en siToic
pi'i'us
I.
»
un honneur de se présenter aux joutes avec un
etïet
de ces larges morceaux d'étolTes brodées attaché au bras droit. Nous
verrons tout à Theure deux jouteurs ainsi affublés de manches.
La dame de Fayel accorde au sii-e de Coucy la faveur qu'il l'éclame.
La joule est fixée à un lundi. Un grand nombre de seigneurs et
de dames
s'y
rendent
:
liius 1rs vi'iiiiil
1)(;
»
De Poitoviiis et de Fraurois.
«
De Noriiians
"
De Lolieraius
CI
Et
((
Aveiiqilcs
nombre
Namur, avec
arrivés
li
et de Buiirgninguons,
vei!nj(':it
Et le comte de Soissons,
de
lianiois.
<i
et
de Hreloiis.
Corhiais
li
cil/,
de Vi'iiiaiidais
le
duc de Limbourg,
de
.;.
du
chevaliers
Le lundi de grand matin,
écuyers
valets,
les
il
comte Philippe
Hainaut,
etc.
mouvement, au
;
les
chevaux
Tous,
et
sont
invile tous les gentils-
de tous côtés, sortent
couverts de leurs
Au
harnais.
bruit de la foule se mêle le son des trompettes. Les
dames s'empressent de
jouteurs vont entendre la messe, puis les
rendre aux tribunes préparées pour
les
composé postérieurement
à 1230,
semble pas qu'une barrière
fût
disposée suivant
grand ave
pour séparer
les jouteurs,
de ces combats singuliers à
froissent
^
;
la
se
recevoir. D'après le l'oman.
qui ne parait pas avoir été
la lice,
le
hérauts vont criant devant les hôtels
jouteurs aient à s'apprêter. Alors,
les
le
dimanche, prennent leurs logements à Vandeuil,
le
comte de Namur donne un banquet auquel
hommes et les dames venus pour la joute.
que
•
le
il
ne
de
puisque dans deux des épisodes
lance,
il
est dit
que
chevaux se
les
ce qui n'était pas possible lorsqu'une barrière de plan-
ches joinlives séparait les
rudement de leurs
Roumons
lances,
destriers.
Les
jouteurs se
que leurs écus sont
frappent
brisés, leurs
heaumes
rfou chuslelnin de Coucjj, vers 704.
1
Li
2
Vers SSi
3
Vers i6S8 et 1143.
et suiv.
n.
si
-4-
—
.imii:
enlevés, ri
Lorsque
rens
«
(jiie
tous dmix souvenl
renversés avec leurs chevaux.
soiii
combatlanls ne sont point blessés,
les
»,
—
'il
retournent à leurs
ils
c'est-à-dire aux deux extrémités de
la lice.
Là
ils
remon-
tent d'autres chevaux, remplacent les pièces d'armures brisées et
reprennent d'autres lances, pour fournil- une nouvelle course
cela
;
jusqu'à trois reprises,
possible est.
si
Les plus beaux coups consistaient
quitter les arçons
rompre
à
deux lances sans
les
:
"
Les chcvaus riKlcinoul hrovicrcul
..
Qu'il oui
•I
Kl
u
Li ehcvalier,
"
Ksciis
Kl
*
si roidcniciit s";i'iii()iuliiMV'uL
l'ail
lances
-s
1
-
l'rocr
eseus osiuarteler.
loi"
bras cslcndiis,
estrici's ]ienlus,
li'0(''s,
'
Passeront oultrc sans atcudrc
•
Quaiique
M
(k-slc joustc
"
De
ceiil/,
(^licvaiis lor peveiit
fil
qui
eut
'.
loée
iiioiill
l'u
rendre
cs:;arrit'T *.
Le texte donne (pielques renseignements précieux sur rhahille-
ment des
de
à-dire
lumière
«
bavières,
Les
pièces
bourel
étoile
ici
«
barbières
La vue
s.
»,
est
»,
c'est-
appelée
c'est-à-dire sous
rembourrée.
Il
la
est question
à expliquer; glio
diflicile
question de parties de l'armure ou du
?
hommes d'armes
maille;
la
«
deslachiés ». Ceci est plus
veut dire llexible. Est-ii
harnais
du
est vêtu
gambeson de grosse
glioires
«
ou plutôt de ventailles
Le corps
».
maille, d'un
de
heaumes sont garnis de
jouteurs. Les
mot de
le
«
n'avaient point encore de plates posées sur
glioires »
ne peut donc s'entendre
d'acier appartenant à l'armure
raissent, d'après le texte,
quera sur
les ligures
5
du cavalier. Les
dépendre plulùl de
et 7
(pii
glioires pa-
la selle. Or,
l'cprésentent
époque plus récente, que, pour plus de sûreté,
comme
on remar-
des jouteurs d'une
la sous-ventrière est
attachée derrière les mollets du cavalier, par-dessus les quartiers de
la selle, et est
(|u'il
était,
par conséquent, impossible de couper pour faire tourner
la selle et jeter
I
-
'
"
maintenue par des lames d'acier jumelles dentelées,
bas
le cavalier.
Les glioires pourraient bien être ces
Kpcronnôreiil ».
IJriscr
<>.
Jus'iira ce
•'
"
*
Vers llS;j cl
»
l'ici-c
lie
f •!
que leurs chevaux aient fourni l"ur course
>i.
siiiv.
qui ijai'au'issait
le
cnu
cl
!•
lias
du
\is;i,i;i'
jus]u';i
i;i
haulciir des yeux.
—
iames flexibles retenant
la soiis-venlrière. Toulcfois.
nous ne donnons
auli-e
.lOlTF.
1
passage parle du
:
au
fautre élail,
le
mis
r.liMciiiis a
Il
Or,
[
que sous toute réserve. Un
celle explication
faulre
—
.'JTl
laini' s
iiir
t'aiilr,'
|.
et plus
xiv^ siècle
»
un suppoi't de
lard,
fer
attaché au corselet, qui servait à maintenir la lance en arrêt. Mais
hommes d'armes
les
n'avaient
gambeson
étaient vêtus du
et
de
point
alors
de corselet d'acier;
ils
cotte de mailles, quelquefois avec
la
Le fautre ne pouvait être fixé à la cotte de
fût maintenu autour de l'épaule droite. Nous
cotte d'armes par-dessus.
mailles,
fallait
il
qu'il
avons l'occasion de discuter ce point dans
la partie
des Armes
-.
L'auteur du roman parle de ia contenance du sire de Coucy.
tenait,
un jeune
clieval pie.
et déliée,
A
se
monté sur
manche plissée
flèche sur ses étriers longs,
son bras droit
richement brodée d'orfrois
Les joules à
était
attachée la
^.
plus dangereuses encore que les tournois,
la lance,
adopter de benne heure un genre d'équipement particulier.
firent
On
comme
droit
dit-il,
Il
renforça les
heaumes, que
les
jouteurs frappaient lorsque
lu
lance glissait de bas en haut sur l'écu, et qui devaient résister à un
choc terrible
devant
;
on
attacha
les
par derrière.
et
On donna aux
diviser les chocs à droite et à
pièces d'armures solides.
l'accompagna
on
solidement
On
écus une forme spéciale pour
gauche
;
on renforça
bras droit de
le
éleva beaucoup l'arçon de la selle, et
hourd
d'un
au corselet d'acier par
comme pour
tournois
les
atin
,
de
garantir les cuisses et les genoux. La figure 3, qui montre un jouteur de 1300 environ,
ne présente point encore ces surcroîts de
défenses. Ce cavalier est
armé
qu'on
ainsi
l'élait
pour
la bataille.
Mais dans une charge bien des coups de lance étaient perdus, tandis
que dans une joule tous portaient;
et
quoiqu'il fût
teurs de viser ailleurs que sur l'écu ou la bavière,
à
glisser,
tuer son
du
pouvait,
il
homme. On
cavalier.
point saillant,
mure des
mais
1
Vers 1242.
2
II
3
coup venait
s'occupa donc de garantir entièrement le torse
surtout que
le
rochet ne trouvât queUpie
quelque défaut qui pût l'empêcher de
incliné vers le bas
est qiieslion
Vers
le
glisser.
cavaliers de la fin du xni° siècle couvrait bien
l'écu,
Coucy. Ou a
si
dit,
lil.'j
du faulre dans dos
depuis, pnicre.
et suiv.
aux jou-
en rencontrant quelque défaut de l'armure,
fallait éviter
Il
interdit
du heaume,
c'ci'ils
aulrrietirs
faisait glisser
au
roiuau
le
le
L'ar-
corps,
rochet
du ('hùiclain
de
[
joiTL
(II'
—
]
lanco de bus en haut, et
l;i
souvent
l(j\ail
—
:-57-2
le
rencontrant
fer,
le
heaume, Ten-
:
chaslclaiiis \^ tVri
(.
El
li
grant cop que loul rcvorser
'i
Si
«
Le
<i
Hors
et
fisl,
son cime vnlcr
sa teste
fie
roiileiiieiil
»
1.
examine avec attention Thabillement de guerre du chevalier
fin du xni' siècle 2, on voit qu'on avait cherché à garantir
Si l'on
vers la
l'homme d'armes principalement contre
les
coups de
taille
de
et
masse d'armes. L'ensemble de l'armure présente un cône, de telle
sorte que les coups portés de haut en bas glissaient du heaume sur
des ailettes sur les garde-bras, et se perdaient.
les ailettes et sur l'écu,
de préserver
seulement
s'agissait
Alors,
conique n'avait plus de raison d'être
forme
Mais cette
coups de lance.
cavalier des
le
lorsqu'il
y avait avantage à faire glisser le fer latéralement. Cepen-
il
dant, les jouteurs paraissent, avant tout, s'être préoccupés des dis-
positions particulières à donner à la selle de joute.
opposer aux coups de lance déviés des garde-corps
Ils
prétendirent
et garde-cuisses,
puis donner à la selle une forme telle que le cavalier ne pût être
désarçonné. Sur les lièges de l'arçon de devant on éleva des bâtes
masquaient complètement
qui
un
s'attachait
toile
collier
le
hourdé, c'est-à-dire
fait
cette
bâte
recouvert de
d'osier,
rembourrée, puis d'une peau peinte. C'était un hourd dans
genre de ceux adoptés plus tard dans
montre ce genre de
xiv»
A
du jouteur.
ventre
siècle
fermées
,
(fig.
même
on inventa
4
Avant
selle.
bis) *, et
cette
des
les tournois.
époque,
selles
dans lesquelles
le
La figure 4
vers
de joule
le
^
milieu du
complètement
cavalier était pris
dans une boîte. Les deux bandes qui réunissaient
le
la bâte
comme
de devant
à la bâte de derrière étaient à charnières et bouclées en avant
du
La bâte de devant formait hourd avec garde-cuisses
verticaux. Dans cet exemple, le hourd et les quartiers de la selle
troussequin.
sont couverts de cuir peint en bleu. Le jouteur est vêtu sur l'armure
d'une cotte d'armes juste,
couvre
le
(fig.
l\oinnnx
t
/./
2
Voyez, dans
3
Manuser.
^
d'une
étofi'e
rouge.
timbre est bleu. C'est un heaume qui protège
l'exemple
xiV
faite
4),
dou
un peu postérieur
clinatelain de
la partie
Rildioth.
.
la tête.
à celui-ci, le jouteur a le
qui
Dans
chef
Coucy, vers iTii.
des Armes,
impér.
Le voile
te
le
mot AnMinE.
Mirofr
historial
,
frnneais
(
seconde
moitié
du
siècle).
Manuser.
(milieu du
i'.ililinth.
xiv'' siècle).
impér., le Livre
du roy Modus
et
de
la
royne Racw, français
-
y-a
[
JOLIE
J
couvert du bacinet avec vue très-saillanlc et pouvant se relever de
quelques doigts.
Un
camail de mailles est attaché à ce bacinet et
couvi'e entièrement les épaules. Les bras
la cotte
ne sont garantis que par
de mailles, qui couvre également tout
le
corps jusqu'au haut
4
des cuisses. Par-dessus est posée une cotte d'armes de peau, rem-
bourrée fortement sur
la poitrine.
revêtu de bosses de métal.
la lance
Il
L'écu est très-large, Irès-recourbé,
couvre tout
le torse
depuis
le bois
de
jusqu'au delà de Tépaulc gauche. Les jambes sont armées
comme pour
le
combat. Le troussequin de
la selle est
haut, enveloppe les reins, et permet au cavalier,
quand
de
il
fer, très-
couche
le
[
joltl:
bois,
lioiinl
est
o (4
]
(le
s'arc-bonler forlement en se dressant
de cuir rembourré couvre
boiissé d'élolTe, avec frontal
un habilleincnt qui
là
n'était pas
Le mézail du hacinet donnait
sur ses étriers.
ventre et les cuisses. Le cheval
le
(eillères
et
d'acier.
C'était
franchement disposé pour
pi'ise
Le
au rochet
et
encore
la joute.
pouvait être enlevé.
jm
était inutile
Il
Le bras droit
l'épaule
de (hjnner au timbre de ce liacinet une forme pointue.
n'était
restait
garanti que par la
découverte.
Cependant
rondelle de la
nous
voyons
lance,
qu'à
et
cette
époque, des jouteurs étaient habillés d'une façon beaucoup mieux
entendue.
Il
existe au
musée
peinte d'un très-grand intérêt
d'artillerie
'.
Sur
de Paris une large de cuir
la face
externe est représentée
une joute, sans barrière, suivant l'usage français.
*
Ocltc large date de
la
secomle
inoilir
du
.xiv<"
sit-cle.
Deux
cavaliers
87o
sont lancés à fond de Irain
(fig. 5).
L'Iiabilleuienl de
liiii
—
coiilre
lèlc consiste
JOUTE
TaiUre,
la
lance
]
en arrêt
en une salade plate à section
horizontale circulaire, d'un seul morceau, avec vue. L'écu, concave,
très-recourbé, est écliancrê par
le
haut pour laisser passer
le
bois
.1(11
(le
TE
la
—
]
lance.
L'écliancrure
est
376
—
masquée par
la
L'un des
rondelle.
cavaliers est vêtu d'une cotte d'armes rembourrée, l'autre d'une cotte
de mailles avec braconnière d'acier. Les jambes ne sont préservées
que par des genouillères
et
des grèves simples. Des manches,
aux épaules des jouteurs
plutôt de larges lés d'éloiïe sont attachés
A
ou
de renseignements pris sur des vignettes
de manuscrits de cette époque et sur des pièces d'armures, nous
et llottenl
au vent.
l'aide
allons essayer d e compléter et d'expliquer celle curieuse peinture.
Le musée
de Paris possède une salade de joute qui se
d'artillerie
rapporte exactement à l'exemple précédent
(tig.
forgée d'un seul morceau. La vue est percée
visière
;
fenle.
la
Un
,
pour empêcher
la
le
rochcl
bombe. Cette salade s'attachait, par une
menton, et l'on peut reconnaître facilement
prise au fer de la lance
partie formant
'.
Celte iiirrc iiitrrcssiiiite était [leintu.
relief
au-
de s'arrêter dans
nerf saillant renforce longitudinalement
la
*
sui'
en deux ouvertures longues avec
elle est divisée
dessus et au-dessous
Celte salade est
6).
le
sommet de
forte courroie,
<|u'elle
n'otfrait
sous
le
aucune
Oi
La
7
ligiirc
La
et
1
va nous pcrmeltfc de rendre un comple délaillé de
suspendu autour du cou par
cet lialnlleinent. L'êcu est
guiche
.lOLTE
i
maintenu dans
la
guige
*
position voulue par le bras gauche.
la
partie supérieure de cet ôcu, qui est droite, atteint le niveau
bord antérieur de
aucune prise au
du
de manière à ne laisser sur ce point
la salade,
rocliet.
ou
L'échancrure du haut obligeait
jouteur
le
à tenir la lance au niveau de laisselle droite, et derrière la
main
le
7
fautre
ou fancre devait soutenir
le
bois.
Le torse
est
couvert d'un
haubergeon ou d'une coite de peau ou d'étolTe juste à la taille et fortement rembourrée. Mais, si la lance de l'adversaire touchait l'écu
à son Itoi'd inférieui', le bi'as gau(;lie ne [louvait avoir assez de puissance pour renipèclier de s'inllécliir
alors le rochet frappait le
;
cavalier à la hauteur du ventre
défendue par une braconnière
articulées. Si le
coup de lance
Voyez, (laus
des Ait.MKs,
'
lu
iiarlic
\r
aussi cette partie
:
composée
était
iiml
de
du corps
trois
lames
est-elle
d'acier
bien donné en plein écu, nor-
Eou.
4S
—
""
[
joiTK
—
378
miilomont, force était au cavalier de se renverser en an-ière
4,
li.ir.
I>le
arc-bouté au trousseipiin de
élait
(|u"il
choc pouvait
le
éviter ces accidents,
où son
elîet se faisait
la
(lécliir
et
la
particulièrement sentir, c'est-à-dire à
la
Irousscipiin de la selle
ramenant
les
verticalement,
étriers
sans risquer de se briser les
corps du jouteur est très-cluu-gé
se
trouvait assis sur
que besoin
qui vont
la salade,
;
lance, les gai-de-bras,
la
Notre ligure 7 explique
suivre,
l'écu,
corselet
le
haut du troussequin de
le
ou
donnaient un poids considé-
La position tlu jouteur, lorsqu'il abaissait le bois,
porter le haut du corps en avant, tout d'une pièce, en
de s'arc-bouter sur
la
haut du
le
était
rable.
la tète,
le
observera que dans ces deux
comme dans ceux
derniers exemples
haubergeon,
rein.^.
On
de cette gymnastique.
possibilité
et
renversé à sa partie supérieure. Alors,
fut
cette partie renversée et pouvait incliner le corps autant
était,
chute
choc, ce bourrelet amortissait partie du coup, et le
moment du
cavalier,
là
bracon-
la
une ceinture rembourrée, en manière de bourrelet,
nière,
le
bête.
puissance du coup
Les jouteurs placèrent donc, au-dessous de
des reins.
au
amortir
fallait
il
faire
lors-
Texem-
d;ins
liiômme
cheval sur son train de tierrirre et l'enverser
Pour
ou
reins
brisiM' les
lui
conime
la selle
;
de
inclinant
la selle et
de
se dresser sur ses étriers.
Le poids de
coup à
du choc
celle
et
puissance du choc
la
nous
du cavalier ajoutait
partie supérieure
la
allons
C'est
recevait.
(ju'il
voir
donnait, et amortissait
(ju'il
comme
là
La
selle
d'autant
une question de mécanique,
l'expérience ne
résultat de cette observation.
beau-
ainsi
que développer
lit
le
de notre jouteur est munie
à l'arçon d'une garde avec bourrelets devant les cuisses.
A
la
du
lin
habillement de joute subit encore des
xiv* siècle, cet
La salade ne présentait pas une
modifications assez importantes.
sul'lisanle,
fixité
frapper
lier.
le
et
ôtait
et
faite
dans
le
la partie
forçait le jouteur à lever
vue,
la
venir
nez et la mâchoire du cavasupérieure de l'écu
beaucoup
était trop
coude, ce
le
(jui
de sa force. Les coups de lance étant toujours adressés à
hauteur de
la salade,
partie
la
s'ils
supérieure de l'écu,
rieures
;
xui"
augmenter encore
siècle,
(lu \iv« siècle,
lui
la
moins
hommes
perfectionnement des défenses supé-
le
on pensa à mettre absolument
atteinte et à
au
dérangeaient
ne l'atteignaient pas. Toute l'attention des
d'armes se porta donc vers
Au
rochct rencontrait
le
si
bas du visage en hinsaiit
L'échaucrure
haute
pouvait,
le
tète
de toute
à l'abri
poids du haut du corps.
on joiUait avec
on mil en usage
la
le
le
heaume en
tète.
Vers
bacinet, puis la salade
;
le
vrv:^
nrlieu
11^90.
379
on
revint
(fig.
8).
mettre
rière
au
heaume, mais en
Ce jouteur
la
lance
au plastron
est présenté
sur fautre. Son
et
colle
'
de
la
lui
[
heaume
est
La targe
le
moment où
]
et
il
va
bouclé devant et der-
est
cchancrée sur
lance maintenue par
d'armes sont attachées de larges
Faiicre aiijmird'luii.
JOUTE
donnant une forme spéciale
au repos, avant
à la dossière.
droit pour passer le bois
—
le fautre
le côté
*.
A
la
longues manches bar-
[
JOITE
l)f'Ic''es.
—
J
Lo
trous.se{|iiiii
Je
•>H0
est
la selle
—
rélabli vertical.
delle destinée à cacher l'échancrure de la large, la
main
la
prise de la
du
l\iuli'e,
la
grappe, c'est-à-dire
de
fer
arrêt
de
moment du
porte sur l'arrêt
de plusieurs rangs de
en pointe de diamant qui empêchent
au
lance est garnie
et à la partie qui
en arrière de
Outre sa ron-
le
billeltes
bois de glisser sur cet
choc. Le cheval est lioussé avec écussons aux
armes du chevalier.
AL
^
La
figui'e
de
et
9 montre le jouteur chargeant.
tête lui
la
cummoT
L'inclinaison
permet de voir son adversaire jusqu'à
du corps
la selle
la
;
position de la large force les coups de lance à glisser latéralement.
Le cavalier, bien arc-bouté sur
le
troussequin de
la selle,
porte tout
poids du corps en avant, les étrivières étant presque verticales.
le
Ces sortes de
heaumes
étaient
d'un poids considérable, très-épais
à la ventaille et au timbre, et plus minces à la partie postérieure.
donne
figure 10
le
lorgé de trois pièces, le
Le timbre
'
Miisî-e
On
couvrait
tlil
le
(Je
timbre,
est fortement rivé
côtelé. Trois rivets,
*
de ces heaumes
détail
le
In
couvre-nuque
au couvre-nuque, qui
de chaque côté, attachent de
PipiTcfonds (deruiôres anniîcs du
aiijourd'lini
de joute*. Celui-ci
veninil
;
xiV
wm-t' \\\f^\\\^\\
bas du visage était appelée la ventaille.
siècle).
xiV
et
la
est
ventaille
-.
est
légèrement
même
la ventaille
Ce hcaïuiH' pèse 9
siècle
La
celte partie
kil.,
800.
du casque
([iii
-
:m
[
JOl'TE
]
10
«tw"*'!)
e
fut
au couvre-nuque.
Au
devant de
la veiilaille,
très-épaisse,
esl rivée
JOI
,
TE
—
1
une pallc tenant à pivot un
sur
clioc.
le
moraillon percé
fort
d'empêclier
plastron, afin
Par derrière,
—
couvre-nuque
le
une courroie bouclée. En A,
le
;
en D,
heaume
le
chaque
percés latéralement de
suffit
Il
côté,
car pour incliner le
manière invariable,
permettaient
faire
fixé
au corselet dune
le torse.
10 pour reconnaître
et
de cet habillement de joute étaient disposées
les pièces
de façon à
Le
d'entendre.
condition dincliner
la
heaume
deux figures 9
d'examiner les
que toutes
garnis de cuivre,
nécessairement pencher tout
fallait
il
B
du moraillon. Les
même
ne pouvait voir son adversaire qu'à
;
dossière par
latéralement, en
détail
de cuivre, donnaient de Tair; trois trous, de
corps en avant
le
au haut du couvre-nuque, garnis dœillets
quatre trous pratiqués
le
trous
devers du heaume sous
était attaché à la
est figuré le
par derrière, et en C par-dessus
cavalier
de trois
entraient dans trois cramponnels à tourniquet
carrés. Ces trois trous
fixés
38^2
glisser
rochet latéralement, suivant des plans
le
horizontaux, et à éviter les ricochets de bas en haut ou de haut en
bas.
Le jouteur
visait
Tarêle de la ventaille en
il
y
avait
targe (voyez
pouvait désarçonner
il
que
10)
(fig.-
la
gauche
et
davantage à frapper
le
le
au point a; aussi
mousse
;
rochet glissât à
passât par-dessus les épaules.
la targe
Mais
cavalier.
cette arête est très-obtuse et
donc beaucoup de chances pour que
droite ou à
ou
figure 9),
Si le rochet prenait bien exactement cette
b.
mamelons,
arête entre ses
on remarquera
point a de
le
les
Il
y avait plus
jouteurs cher-
chèrent-ils à faire fabriquer ces targes de manière qu'elles ne pus-
sent offrir au rochet
aucune
prise.
trop fiexibles, ou trop lourds,
si
seur égale à celle de la ventaille
ou
(lilleul
revêtus
([uier.
de
fer
ou
l'acier
eussent été ou
donné à Técu une épaisdonc des targes de bois légers
l'on eût
on
fit
intérieurement
et
extérieurement,
et
d'une marquctei'ie de couronne de cerf en manière d'échi-
extrêmement dure,
Cette surface polie,
la lance.
comme nous
Cet écu était attaché au cou au
aux coups
résistait
moyen de
la
guige,
l'avons dit, et maintenu dans le plan convenable avec
bras gauche qui
le
nervés
poirier),
;
Le
tenait les rênes. Plus tard l'écu fut
attaché par
des tresses de chanvre qui passaient à travers son milieu.
Un manuscrit
lîiljliollièque
daté
de
impériale*,
li-iG,
décrit
1448,
dont
une copie
existe
du jouteur à
riiabillement
à
la
celte
époque. M. R. de Belleval- a reproduit ce curieux document tout
au long. Il résulte de ce texte, écrit par un homme de. guerre, que
'
Fran«;ais.
secoïKio
'
ii"
fopii'' (le
Du costume
l!)!»7.
atli'ilmr
k Aiiloiiic de
la
Sal/.
.M.
I!.
i\v
IJcIli'val
iiossùdc
ce niriiir inaïuiscril.
niilitaive
fia Français en 1446. par Hiné de Hollcval, Aiibrv, i8C6.
une
—
de
harnais
le
heaume
joule
alors
avait
—
38 o
[
peu près celui que donne noire hgure iO. Cependant
est à
vue du côté gauche est un peu plus ouverte que du côté
la
de
afin
du jouteur. Par contre,
faciliter la visée
arme
venlaille, « pièce qui
« afin
que
le visaige »
dedens
l'en nait schaull
Kécu, ajoute
heaulme
le
échancré latéralement à
la
».
rhomme
à
a
qu'il
O'^jGO
,
à partir de
de
O'^joO
deux
hauteur,
moitié de sa hauteur, rond par
«
donne façon d'une
«
duire de la main le cheval ».
petite vesture qui
être percés à
et
partie supérieure,
droit à sa
concave au milieu de trois à quatre doigts,
Deux trous peuvent
de
la face droite
du côté gauche, jusqu'à un demi-pied
du coude, c'est-à-dire
de largeur environ 0°',^0
di'oil,
percée de quelques trous
est
,
manuscrit, doit couvrir
le
doigts au-dessous de la vue
au-dessous
]
Le
changements.
({uchiues
siii)i
.101 TE
le
bas et
laquelle enfonceure luy
«
plus aisé à con-
sert à estre
un demi-pied (0",iG) du sommet
vers le milieu, pour passer les tresses qui fixent l'écu.
Quant à l'habillement du corps, il peut être fait de deux façons.
La première consiste en une cuirasse d'acier, mais qui ne permet
comme
pas,
le
harnais de combat, de baisser ou retourner la tête
sans remuer tout
le torse,
«
saulve, dit le texte, que le voulant est
«
clox et arresté à la pièce,
par façon que
«
ne jouer hault ne bas
Le mot voulant
gerin,
hausse-col
devant
et derrière,
Des reins à
*
;
en
et,
fait
».
effet,
le
voulant ne peut aller
s'entend
comme
heaume bouclé à
le
la
gor-
cuirasse
de plaques rivées, était solidaire du corselet.
la tête le cavalier
ne pouvait se mouvoir que d'une pièce.
La seconde consiste en une brigandine avec cuirassine - c'est-à-dire
eu un corselet de fer épais couvrant la poitrine jusqu'aux basses
,
côtes, lacé
du côté
droit
ou dans
dine ordinaire et permettant de fixer
à cette « cuirassine
limé
;
»
renforçant ainsi la brigan-
le dos,
le
heaume
et l'écu.
En
effet,
sont fixés deux boucles doubles et un anneau
l'une de ces attaches
est
placée au milieu du corselet, à
la
hauteur du creux de l'estomac, l'autre du côté gauche, un peu plus
haute. Ces attaches servent à boucler
est
le
heaume
;
l'attache
de gauche
principalement destinée à empêcher la ventaille de frapper
joue du jouteur sous
l'effort
du choc.
A
près du haut du bras gauche, à trois
du côté gauche,
doigts au-dessous dé la cour-
la cuirassine,
roie qui attache le corselet sur l'épaule,
gros
comme
'
Dans l'usage
-
Vovez, (laus
le doigt,
lialiiliu'l,
la
formant anneau
est rivé
[i\e,
l'artii le
un crampon de
fer
dans lequel on passe en
voulant veut dire une serpe.
parlie des AitMics.
la
I'.iucantine.
JOUTE
I
—
1
une grosse
iriplc
crampon
laquelle mas(|ue le
tresses
A
la
brigandine ou cuirasse est fixée, entre les deux épaules,
comme
dans
sert,
et à l'empêclier
de tomber en avant.
petit
à
corselet,
tresse qui sert à soulager la
du coude aux doigts main qui tient
d'appui au bas de fécu. Le bras gauche est en outre
rênes et sert
les
des fausses côtes, à gauche, est rivé un
la liauteur
tout d'une pièce
fer,
;
défendu par un garde-bras qui prend toute l'épaule
coude. La main
qu'au-dessous du
gaigne-pain
et
de ce gantelet jusqu'au dessus du coude,
«
au
de l'avant-bras, est une pièce de fer appelée
mouton
»
laquelle
,
arrière et épouse la
couche
l'on
est
«
et
très-large
de
du
droit
»
;
le tout
«
espaulle de
coude,
s'ouvre en
pour servir lorsque
L'épaule droite est garantie par des plates arti-
le bois.
le bois
au
ploieure du braz
avec rondelle échancrée
culées,
passer
»,
descend jusd'un gantelet
est garnie
droite
appelé
lieu
lieaume
la figure 10, à attaclier le
anneau dans lequel on passe une
main de
»,
Técu maintenu par ces
et sert d'appui à
une boucle qui
Au
qui traverse la « poire
et forte,
passant outre par les deux œillets, sont nouées extérieu-
(|ui,
rement.
bonne
tresse,
—
•>^i
au droit de
l'aisselle
pour
laisser
la lance.
Les harnais de jambes ne diffèrent pas
de ceux
adoptés
pour
guerre.
la
La lance doit
13 pieds
l/:2
de long
L'écartement
doigts et demi
avoir, entre
entre
ou
la
grappe
et
rochet, 13 pieds à
le
'.
les
trois
mamelons du rochet
de deux
est
trois doigts.
L'arrêt doit être garni de bois ou de plomb, afin que les pointes
de
la
grappe y puissent mordre
et
n'échappent point.
Les rondelles des lances ont un demi-pied de diamètre environ
(0'",16 à O",!?),
sont lembourrées
et
intérieurement
d'un
feutre
épais de trois doigts.
Ce texte
Ecrit
précis, complet,
mérite une attention toute particulière.
évidemment par un homme du métier,
il
expli(|ue des pièces
d'armures de joute isolées qu'on rencontre encore dans des collections, et éclaircit les figures
que nous donnent
les
manuscrits.
Notre figure 11 donne ce hai-nais de tête et de corps au complet
On
voit
comme
le
2.
lieaume est attaché au bas du corselet par une
courroie passant en triple par des anneaux limés, c'est-à-dire à rou-
'
«
xv'^^
Ces lancés avaicut donc eu tout
Daiirès des
jiièrcs
ifaruiurcs
l'j
cl
luciis
au uiuins
viguettcs
de
(."i
m?tres).
iiiauusirits
du
couiiiieuiouieut
sièfic (voyez, cuire autres mauuscrils. le Frui^.'^ait de la lîildidli. Iiiiikt..
t,
IV).
du
OOii
[
.lOLTE
]
comme clans tics moiilles, pour venir se boucler à la bouche
inférieure; comme laléralemenl, tlii côlé gauche, ce heaume est, en
leaux,
oiilre,
frapper
fixé
la
par une
seconde courroie qui empêche
joue du cavalier sous
à côlé de celle allache, le gros
le
la
venlaille de
coup du rochet. On aperroit,
crampon
rivé
dans lequel passe
la
JOUTE
[
—
j
tresse en
lri[ilc
A
voit
comme
qui soutient la
la tresse
puis
;
main de
garde-bras est d"une seule pièce avec
le
on voit
droite,
—
traverse la poire el mainlieul lécu
tiui
anneau infcrieur avec
On
'^^^
masquant
la rondelle
le
fer
le pciil
gauche.
la spalUère.
défaut de l'aisselle, avec
au-dessous, l'arrêt fortement
son écliancrure pour passer le bois
rivé au corselet, avec son support inférieur qui le consolide. Les
;
hanches sont armées d'une brigandine. Il y a dans la fabrication du
heaume un perfectionnement. Ce n'est plus le timbre qui, comme
dans
boutit le
couvre-nuque, mais celui-ci qui em-
au
rivé
la figure 10, est
timbre et est rivé
par-dessus.
l'exemple ligure 10, pouvait accrocher
le
En
effet,
le
rochel, dans
bord du timbre
et fausser
heaume, tandis que dans la dernière figure le rochet ne peut sur
aucun point trouver un arrêt. Les rivets, très-bien faits, serrés, en
d'ailleurs, l'auteur que nous
(joulte de suif, ne font pas obstacle
le
;
venons de
soin de dire que ces rivets doivent au besoin
citer a le
pour ne présenter aucun arrêt au rochet.
être affleurés
autre remarque importante
:
le corselet
calement pour recevoir l'attache de
lement
et
de
l'arrêt et
droit descend verti-
du
et latéra-
fautre,
d'équerre, afin de présenter une surface unie
est forgé
bois de la lance. Cette disposition
coup
du côté
une
est
Il
la fixité à la
au
donne une grande puissance au
lance en arrière de la main, en l'empêchant
de dévier à droite ou à gauche. C'est ainsi que, par une suite d'observations, l'armure
du jouteur
point de vue défensif
;
un poids considérable,
des jouteurs
fixité
:
il
atteignait
une perfection absolue au
mais cette perfection
et ce
obtenue qu'avec
n'était
poids devenait un des éléments de succès
donnait plus de puissance au coup de lance el de la
au cavalier sur ses arçons.
L"écu, attaché à la tresse et maintenu au-dessus de l'épaule gauche
uu autour du cou par
cement du
(le
la
xV
la
siècle, la
guige, affectait, pour la joute, au
forme donnée figure
1:2
'.
3Iais
il
commenconvient
parler de l'ordonnance des joutes telles qu'on les faisait pendant
seconde moitié du
xiv" siècle, à
Froissart nous a laissé
l'époque où ce jeu
était fort prisé.
une ample description des joutes qui
se tin-
rent en 1390 dans une plaine entre Calais et l'abbaye de Saint-In-
ghelberth. Pendant les trêves, trois jeunes chevaliers français,
comme
tenants, firent publier la joute pour les derniers jours de mai, dans
toute l'Angleterre
et le
sire
Calais,
'
le
:
c'étaient Boucicaul le jeune,
de Saint-Py. Se
rendirent
Regnault de Roye
pour jouter, d'Angleterre à
comte de Huntingdon, Jean de Courtenay,
M;iuus(r. BihlioUi.
iiiiit.'r.,
Froissarl,
l.
IV.
les
sires
Jean
-
:-)87
—
[
jon-E
]
Jean Walwrolli, Jean Riissel, Thomas Sliei-buni, Guillaume
Di'aytoii,
Cliflon, Guillaumt3
Taillebourg, Godefroy de Selon, Guillaume Has-
quenay. Jean d'Arundel,
Suivant l'usage,
un des côtés de
la
les
et plusieurs autres encore.
tenants tirent élever trois pavillons sur
trois
lice.
A
l'entrée de
chacun de ces
trois pavillons
étaient
et
«
appendues une large de guerre
cstoit ordonné que cil qui courir et
faire
"
d'eux, devoit toucher ou envoyer faire toucher l'une des targes, ou
«
toutes
«'
selon que
Les
si
lui plaisoil;
il
il
et
demanderoit
seroit
il
'.
tenants, c'est-à dire les
une large de paix.
armes voudroit à
Au
Et
l'un
recueilli et délivré de joute
»
ti'ois
chevaliers français qui avaient
exposé leurs targes à toucher, se tenaient armés
pavillons.
«
côté opposé de la
lice,
les
à l'entrée
chevaliers anglais
de
leui's
«
tous
Chaque chevalier angkais pouvait courir six lances de
suite, soit avec le même adversaire, soit avec un second, si le premier, par une raison ou une autre, se refusait à poursuivre la joule
contre le même jouteur. Si un chevalier anglais faisait toucher les
d'un lez
trois
».
écus des trois chevaliers français, cela voulait dire qu'il enten-
dait courir
deux lances avec chacun d'eux. Le comte de Huntingdon
envoie d'abord toucher l'écu de messire Boucicaut et ne court que
trois lances
saire.
'
A
la
;
à la première course,
il
traverse la large de son adver-
quatrième, Boucicaut se refuse, et
Clironiqv.cs de Froissiii.
liv.
IV. i-luip. xii.
le
comte envoie toucher
[
JOUTE
—
]
':>88
—
«
Et
du seigneur de Saint-Py
la tnrge
:
qui jamais n'enst refusé,
cil
monta
lantosl hors de son pavillon el
à cheval, et prit sa targe
('
issit
«
el sa lance
('
demandoit que
«
Saint-Py autant bien
«
serent l'un sur l'autre. Mais, à l'entrer ens, les chevaux croisèrent,
"
et toutes fois ils
«
prise à meschef, le
«
gens et moult lost
«
de Saint-Py
«
trerent de pleines lances, et se férirent es larges dur et roide
«
furent sur le
«
glerent les chevaux de leurs jambes et bien tinrent
et
retour-
('
nerenl chacun à son lez, et se resfrechirent un petit et
prirent
«
vent
"
grand'affection avoit de faire
«
lance et se joignit en sa targe, et éperonna son cheval;
('
le
«
rencontre de
«
les
«
d'acier,
«
volèrent.
"
passèrent les deux chevaliers moult frichement outre, et retourna
"
chacun sur son
la joute,
éperonna
il
comte
se
il
et
le
mais, par la croisure qui fut
*
;
renheauraer
de Saint-Py
C'est là
éperonnerent
lui
Jean
chevaux
les
Hollande
de
dur
De
s'encon-
et
et
le vil venir,
il
il
san-
(Huntingdon), qui
reprit sa
et,
quand
put. Si se atteignirent
sur
les
heaumes
de Saint-Py desheaumé. Et
»
une joute de gens de guerre à glaives
la lance brisant la targe.
et
quehpiefois, dans ce cas, le chevalier
le
nez.
On comprend dès
heaume
roidement
que
bras traversé par le fer
desheaumé rend
les
»
le
sang par
on chercha, pour
lors avec quel soin
joutes courtoises, à attacher le
si «
le
(lances) affilés, car
Les heaumes sont très-souvent enlevés,
de
s'arrêtent à cul et
et
roide que les étincelles toutes vermeilles en
si
celle atteinte fut le sire
lances portent
ils
;
ne refusa pas, mais s'envint à
au plus droit que onques
lez.
;
honorablement ses armes,
dans une des passes un des chevaliers a
les
et prit sa lance, et le sire
deux chevaliers de leurs lances de guerre
si
retourna vers ses
Si
-.
point que de porter l'un l'autre à terre, mais
Messire
ne
qu'il
cheval de grand'volonté, et
desheaumé
fut
fit
;
qu'il estoit prest et
avalèrent leurs lances et s'adres-
le sien. Si
sienne
la
comte sut
le
se consuivirent
haleine.
et
sire
quant
et,
;
les
à la cuirasse. Quelquefois,
sur les larges, que les chevaux
cavaliers se renversent
sur
la
croupe,
sans cependant vider les arçons.
Au miUeu du
xv" siècle,
ments introduits dans
le
harnais, n'est
le
posée pour produire un choc.
'
da
Les
«
chevaux croisèrent
la droite k la
triers; c'était
que
'
le-s
»
jouteur,
veut dire
gauche. H u"y avait
une vraie joute avec
le
n'a
Il
[loiut
fut enlevé de
plus qu'une machine
d'autres fonctions que d'épe-
hai-rièi-cs à (;ette
harnais de guerre.
dessus sa
dis-
que les elievuux passèrent Tun devaul l'autre
de
lances des chevaliers portèrent toutefois.
Son heaume
par suite des perfectionne-
tète.
»
//*•
joule qui s.'paràt les des-
se consuivirent » veut dire
_
ronner son cheval
et
389
-
[
JOUTE
]
de diriger la lance dans un plan horizontal.
73
Ce n'est
même
plus lui qui la
porte, mais
le
fautro,
disposé
de
JOLŒ
[
—
]
manière à
la lenir
lemcnt couvert,
à la liaiiteur convenable. Le cavalier esl
époque. Le heaume
celle
parFai-
si
ne peut être blessé que par une chute de cheval.
qu'il
LV montre un
Notre planche
—
o90
mode
jouteur armé' à la
énorme, pesant, repose
française de
directement sur
un gorgerin attaché au corselet; est maintenu, par devant, à Taide
d'une courroie, et derrière par deux autres courroies.
Les garde-bras sont articulés,
et
la
main gauche
d'une seule
est
pièce avec la cubitière.
La
figure 13 permettra d'analyser ce harnais.
En
A, est figuré le
plastron avec son gorgerin B, dont la fraise a passe sous le heaume.
Ce plastron présente du côté droit une
de
la
pour recevoir
saillie
lance, et latéralement est forgé d'équerre pour pouvoir visser
A
le fautre F.
la
doublure
rivée la boucle qui
du plastron,
esl
du heaume. En D,
est
C, qui renforce le milieu
sert à attacher le devant
l'anneau fixe dans lequel passent les tresses qui
qu'il a été dit
ainsi
l'arrêt
précédemment
dossière de
deux
pièces, l'une,
L'arrêt est
(fig. 11).
tige oblique inférieure, qui lui sert
traversent
de support. En E,
supérieure, qui
;
l'autre,
inférieure,
terminée
muni d'une
est figurée la
s'attache sur
épaules au plastron et reçoit la partie postérieure du
recouvrement
l'écu,
les
heaume
par une gorge
en
dans
laquelle passent et s'attachent les courroies de ceinture G, et possé-
dant latéralement deux boucles qui servent à serrer
courroies
les
du plastron. Ces deux pièces sont rivées ensemble et trèsallégées pour laisser le jeu libre aux omoplates. Cette partie du
latérales
corps n'est armée que
pour
aucun choc à^redouter. En
maintenir
effet,
on
le
heaume, puisqu'elle
voit qu'au bas
sont rivés deux goujons saillants avec boutons.
au milieu de
rivé
ture, puis
la dossière, à
deux boucles de
même
Un
n'a
du couvre-nutiue
autre goujon est
0",15 environ au-dessus de
la cein-
sont rivées latéralement au-dessus
de
la
gorge recevant cette ceinture. Une courroie prenait
de
la
dossière, passait
le
goujon
sur les deux goujons du couvre-nuque, et
venait se prendre, en serrant à volonté, dans les deux boucles inférieures. Ainsi
pouvait-on
parfaitement
brider ce
heaume
sur
la
dossière et faire que son poids fût reporté sur la ceinture. Le géo-
métral latéral de cet habillement de joute
(\m viennent d'être fournis,
fait
(fig.
14),, api'ès les détails
comprendre comment
étrange de cette armure n'est que
la
conséquence
la
d'une
expérience. Le heaume, qui n'a pas moins de 0°',38 à
la
forme
si
longue
base, de
l'anneau du devant aux goujons du couvre-nuque, laissait par con-
1
A
IVrlicllo
(io
On'JO pour
iiuMro,
DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS
Di
Tome
!y
2,
A.LCVJCihth.
ViolIet-leBucdwex
JOUEEUR
XV^ Siècle
ImD.REngeJmann Paris
WKMOKEl gcC'^ediLeurs
—
séquenl, entre
le
point
A
et
301
le
-
[
.lOLTE
]
nez de Fliomme d'armes, 0'°,08 de
vide au moins. La lête, entourée d'une coilTe épaisse qui laissait les
pouvait se mouvoir
oreilles découvertes et s'attachait par derrière,
dans ce cylindre de fer en tous sens. Le jouteur pouvait ouvrir
volet de di'oile pour voir et respirer à Taise.
le
Ce heaume portait sur
bourrelet du gorgerin et revêtait la h'aise élevée
ce bourrelet,
comme
le
couvercle d'une boîte.
On
au-dessus
le
heaume
et le
rendent solidaire du corselet. Le gorgerin est en doublure sur
plastron et le renforce au point où les chocs sont
voit
comme
le
fautre
du plastron, parfaitement
F
est vissé à la
isolé
de
de
voit les courroies
antérieure et postérieure qui attachent solidement
On
le
le
le
plus à redouter.
partie latérale et plane
la poitrine
et
ne
touchant au
cavalier que sur les épaules et à la braconnière. Tout le
poids de
[
JOUTE
—
]
rarmure
est ainsi reporlé
le joulcui-, à
menter
La
la
—
392
en avant,
et contribue
puissance du coup de lance
montre
'13
quatre pièces
:
le choc,
donner plus de résistance contre
lui
figure
à garantir d'autant
timbre rivé avec
le
qu'il foui-nit à l'adversaire.
heaume ouvert
le
aug-
et à
'.
Ce heaume
est forgé
de
couvre-nuque, les rivets limés
le
pour ne présenter aurnne aspérité au rochel
le
;
couvre-nuque
;
la
IS
'^
au
pièce formant la vue, avec pattes rivées
Le volet
à charnière.
droit par
une
est
timbre
;
la
ventaille
maintenu au bord du couvre-nu(|ue
forte charnière.
Quand
la ventaille
est
en
latéral
place, le
crochet antérieur du volet la lixc solidement. Les trous percés dans
timbre et
le
le
couvre-nuque servaient à
lambrequin.
bouilli et le
A
la
fixer
braconnière B
deux plates qui
lassettcs articulées avec les
'fig.
le
cimier
de
cuir
14) sont rivées les
fiotlent
sur les garde-
cuisses suspendus à la selle (voy. pi. LV).
Le fautre
est
terminé par une portion de spirale qui maintient
bascule de la lance. Ce fautre fixe
lèle à la
de
'
telle sorte
Du
14) doit être à peu près paral-
vue du heaume, relevant un peu
que, quand
le
corps incliné en avant
le
(fig.
iiiiist'O
irait illoiii'
(!,•
Paris.
la
lance couchée sur l'arrêt,
jouteur se dresse sur ses étricrs
pour \oir
la
l'écu
de son adversaire,
et
porte
—
cl
il
O0'.>
[
n'est pas nécessaire qu'il voie
au-dessous de ce niveau,
sa lance soit exactement à la hauteur
jouteur
le
n"a-t-il
du milieu de
—
le
joutl;
j
rochet de
cet écu. Ainsi le
qu'à se préoccuper de diriger son cheval et à tourner
corps quelque peu à droite ou à gauche pour que
frappe
le roclict
du jouteur opposé. Une large rondelle triangulaire, allongée du bas, garantit la main qui empoigne la lance. La
selle est munie d'une arçonnièrc haute, mais sans hourds latéraux
les garde-cuisses d'acier en tiennent lieu avec avantage. La targe n'est
en plein
la targe
;
plus écliancrée du haut ou latéralement pour laisser passer le bois
1.6
de
la
lance
sa pai'lie
;
elle est rectiligne
inférieure
section verticale
au sommet, quelque peu courbe dans
convexe en section horizontale
;
plaquée d'os de couronne de
;
et
concave en
cerf. Elle
est
main-
tenue par une guige autour du cou et par les tresses à l'anneau rivé
au plastron. La ligure 10 présente la rondelle couvre-main di'oite.
Celle rondelle est habituellement doublée vers la partie qui est
sujette à recevoir le plus directement le
choc du rochet.
Cet équipement, tout particulier aux joutes, ne fut guère adopté
en France qu'après 1450, car Olivier de
a
le
soin de dire
:
«
la
Et certes les pompes et pareures de lors (1438)
car les princes joustoyent en pa-
'<
n'étoienl pas celles de présent
«
rures de drap de laine, de bougran ou de
('
d'or
<'
clinquant, ou
[loint à
Marche, en ses Vcuioirrs,
de
;
toille,
peinture seulement, et
rompre grosses lances
et
d'endui'ei- la
garnis et enjolivés
si
n'en laissoycnt
rudesse de
:io
la
juusle
j(u
[
comme
armes,
(les
i<
-
II:
:-59i
-
aujoiirdliny
font
les
plus jolis'....»
faut
Il
considérer que les armes de joules IVaiicaises atleignireiil leur poids
plus fort XQvs, la
le
côté
du
liii
de
la
première moitié du
on renchérit encore,
Rliiu
armes de joute
sentée ligure 11
ches. Le
et à la dossière,
musée
De
l'autre
ces pesantes
comme
mais avec grand fautre, rondelles aux
.
heaume d'un poids considérable, non
au corselet
siècle.
est possible, sur
façonnées à peu près
elles sont
;
s'il
xV
celle
pré-
aisselles,
et
plus attaché par des courroies
mais par de larges pattes de
fer avec bro-
possède une de ces armures allemandes,
d'artillerie
musée de Pierrefonds trois, M. le comte de Nieuwerkerke une
cinquième, et le musée de Saint-Pétersbourg une sixième, munie
le
de ses garde-cuisses analogues à ceux figurés planche LV,
on
Vers 1460,
sans
toiles, ainsi
qu'on disait alors
en plus rare,
nait de plus
un exercice
encore des joutes libres,
faisait
;
sans barrières,
mais ce genre de combats deve-
et les joutes à la barrière
moins pesantes qu'au temps passé. Olivier de
moins
un luxe prodigieux
militaire qu'une occasion de déployer
en harnais. Cependant on rompait force lances
étaient
,
mais
elles étaient
Marche
la
du mariage de Charles
avec Marguerite d'York, sœur du roi d'Angleterre
joutes qui se firent à l'occasion
le
décrit les
Téméraire
(1474).
Ces
joules durèrent neuf jours. C'était ce qu'on appelait alors un pas,
d'où est venue
la
locution passe
d'armes.
Elles furent
organisées
sur la place du marché de Bruges, avec enceinte, deux entrées seule-
ment,
et barrière
un nain
;
le
était,
comme
dit
Mémoires, fondé sur un géant prisonniei', conduit par
texte des
le
couverte de toiles peintes. Le pas
poursuivant
était
nommé
Arbre-d'or
place ordonnée pour la jouste, à l'entrée,
-.
«
Au
regard de
devers la chapelle
«
la
«
«
une grande porte peinte à un arbre d'or,
et y pendoit un marteau doré, et à l'autre bout à l'opposite, conli-e
riiostel de ville, avoil une grande porte pareillement à Larhre
d'or; et cette porte esloit faicle à tournclles moult gentement
«
et sur icelle esloyent
«
(de
'<
armes, et vestus de sa livrée (qui
Saint-Christolle,
«
«
estoil
;
des clairons de mondict seigneur
Bourgogne, qui
mis sur
<<
petits arbres d'or
»
deux tours de
«
arbres d'or.
«
fut l'arbre d'or planté,
'
-
Métn.
(('(Jlivicr
Ihùl., livr.
Il,
la dicte
\
tenait
la
fut
ses
pourceluy jour robes rouges,
manche, en signe du pas);
et sur les
porte avoit deux bannières blanches à deux
du costé des grandes
halles,
qui fut un moult grand pin tout doré d'or,
de la Minc/in..
IV.
bastard
pas) à grandes bannières de
le
l'opposile des dames,
cliiip.
le
livr.
1,
rliiip.
v;.
—
39o
('
exceptées les feuilles;
('
pilliers
"
Arbre-d'or
«
de
«
lignes, qui disoyent ainsi
le poui-suivaiit,
jouste;
la
Au
C'est une emiii-ise qui nobles (uicurs l'évcille,
nul ne premio nierveillo
le
mislère
escript quatre
;
service de la lanl honnorée
Dame
d'iiouneur, el de risle-Célce.
plus près dudict perron avoit un liourd
juges commis
de par Monsieur
«
les
«
justice et
«
mesuroyent toutes
«
pour rompue, qu'elle ne
t>
géant, et
:
De ce perron
Au
le
pas et
le
avoit
pillier
«
(i
<>
dudict
(i
"
nain,
le
par qui se conduisoil
rencontre
à
et
ou se tenoit
faict,
]
icclny pin avoil un perron à trois
el d'iMiiprès
moult genlemont
.lOITK
en raison... Devant
les lances
le
pour
fust
pas en
se ferroyent et
pas ne fut lance tenue
le
mesurée à
ou estovent
garder ledict
liourd des juges
ne de tout
;
lajjicé,
la
mesure par
lesdicts
juges ordonnés, ne lance courue sans mesure... Les maisons, les
"
tours, et
«
tout esloit
tout à Tentour desdictes lices, tant loing
si
comme
près,
plein de gens que c'esloit belle chose à voir... »
Tout cela demande quelques explications.
Un
pas ou passage
était
une entreprise à
tenter.
C'était
une habi-
tude de la chevalerie errante de se poster sur un passage, un pont, un
croisement de routes, en armes et à cheval, et de ne laisser franchir
le
pas à tout chevalier qu'autant
proposition faite par
le
admis sans conteste
aurait
(ju'il
Ainsi ce tenant sommait le chevaher
tenant.
qui voulait franchir le passage, de déclarer, par exemple,
dame
était entre
que
telle
toutes la plus belle et la plus honorée. Si le surve-
nant se refusait à faire cette déclaration
parier qu'il s'y refuserait
—
il
lance le chevalier qui tenait
fallait,
le
pas.
—
et
il
y avait
pour passer,
Si le
beaucoup à
qu'il vainquît à la
survenant
était
vaincu,
devait, toutes alfaires cessantes, aller se mettre à la discrétion
dame en
la
lui disant
que
tel
la
chevalier l'avait forcé par armes à cette
démarche. Cela ne contribuait pas à
plus souvent dans les
de
il
faciliter les
romans que dans
la vie
voyages
ordinaire
et se
;
mais
passait
le fait
se présentait parfois, surtout à l'époque où la chevalerie errante était
fort
en honneur.
Au
xV'
siècle,
les
pas d'armes étaient donc un
souvenir de cet
usage.
Le jouteur qui voulait tenter l'aventure faisait frapper à la jjorle
du pas par un héraut. Après de nombreuses formalités i-acontées
par le
menu dans
les
Mémoires
d'Olivier de la Marche, le chevalier
f
JOITK
—
1
do l'Arlirc-iror
temps
(|ue
nouveau venu s'arniaicuL
au
donii-liourc,
deux jouteurs
qui,
la
tout le
horloge tenue par
ce temps, avait
On
course.
la
commen-
joule
c'est-à-dire
salilon,
pendant
de lances, était vainqueur do
plus
cl
sablon duiu'
mettait à s'écouler le
nain. Celui des
le
le
durait une
Elle
rail.
ot
—
'-^90
le
rompu
courait
ainsi
plusieurs joutes dans une api'ès-dînée, el le vainqueur de l'entre-
rompu
prise était celui qui, au total, avait
de
la
Marche
décrit en détail
pages,
chevaliers, écuvers,
deux
fois
fêles el
avec
de ce
le
chaque joute,
même. On peut
([u'elles
Parmi un
qui les accompagnent.
etc.,
à
grand
de lances. Olivier
harnais des nobles jouteurs et des
les
jouteur changeait de costume
le plus
se
Or, chaque
ne reparaissait pas
et
une idée du luxe de ces
l'aire
devaient coûter.
nombre,
Jacques de Luxembourg,
nous prenons
seigneur
de Riquebourg,
sieur de Saint-Pol, connétable de France.
comte d'Escalles
«
du
l'équipement
sire
de mon-
frère
Devant luy aloyent. pour
messire Jehan d'Oudeville,
«
l'accompagner,
«
tous deux frères de la royne d'Angleterre; monsieur de Roussi,
«
monsieur de Fiennes,
«
cinq neveux dudict messire Jaques. Pareillement l'accompagnoycnt
«
monsieur de Renty,
'<
«
«
'<
le
et
et
messire de Jehan de Luxemboui-g
et
le
marquis de Ferrare,
et tous
richement
tous
Son cheval (de Jacques de Luxembourg) esloit
housse de drap bleu, à une grande bordure de drap d'argent cramoisi, et son escu de mesme. Il avoit six chevaux de pareure après
luy, dont le premier estoit couvert de velours cramoisy, à une
vestus et montés.
«
grande bordure d'hermines,
«
chardons d'orfèvrerie dorée, élevés moult bien apparens
"
housseure. Le second fut couvert de velours bleu, à grandes lettres
<'
do hrodure de sa devise, et fut frangé d'or. Le tiers estoit couvert
«
de velours noir, à grandes lettres de brodure
«
et
et
par-dessus
cramoisy avoit gros
le
comme
le
sur la
premier
«
semé de grandes campanes d'argent. Le quart de satin violet
semé de grans chardons d'orfèvrerie à grandes feuilles de mesme
«
et estoit celle
«
semée de larmes
«
à
«
varlet veslu
de mesme, sur un cheval couvert de damas blanc,
"
violet et noir
semé de brodures de
«
dessus semé de grosses campanes d'argent. Ledicl varlet menoit
«
un destrier en main, couvert de drap d'or violet
«
estai
«
devant
;
Ici
Ires
Après
fit
couverture bordée de velours noir, la dicte bordure
d'or.
Ses pages estoyent vestus de satin blanc,
de brodure de sa devise;
et après iceux
pages vcnoit un
lettres d'or à sa devise, et
;
et
par
en celuy
son tour devant les dames, par-devant l'Ârbre-d'or et par-
les juges, puis prit
les joutes
son rang au bout de
la toile. »
à la lance où les jouteurs se frappaient en plein
et
rompaient
^--
1'
397
[
le
bois,
on faisait des joutes
ï
ne s.,ssait
p,. aio.-s .0^;:;:;:
I.
;:
,„
r
•'0[:ti-
.-
'^^^^
\
ks Flandres.
P"'"'
''''
'^""'''^
'""^ 1" Rhin et dans
]
r
-
jonr.
liarnais
du
L'habillenienl
de
I*ource genre de course,
donnés.
in-écédemmeiil
le
joiileiir
une doublure épaisse qui couvrait
la
flilT(^rait
cousislait
lêle
d'une seule pièce, avec vue.
salade forgée
llxée
398
Devant
le
de ceux
une
en
plastron était
poitrine, partie
du ventre
jusqu'au-dessous de la vue. Sur cette doublure ou ba-
cl s'élevait
18
vière
rapportée une
était
seconde
doublure composée de
minces d'acier retenues légèrement entre
pas d'écu.
Il
s'agissait
teur de l'estomac.
le cboc, et faisait
morceaux,
Voici
de
la
comme
(fig.
lance
17)
était
Un
elles.
la
bau-
ressort disposé sur la bavière décliquait sous
d'acier
en plusieurs
elle se fût brisée.
un jouteur
à
Le cavalier n'avait
de frapper celte doublure en plein à
sauter la doublure de lames
si
pièces
ainsi
armé. Pour ces passes,
une seule pointe émoussée,
afin
le
rocbet
de frapper
le
—
—
399
niilicii
du plastron. Examinons d'abord
d'une
seule
pièce,
ainsi
sommet du timbre un cimier
percé d'un trou B en 6, pour
mont. La
coilTe
courroies
d
menton.
détail
le
intérieure
En e
E et le
est
de
la
le
était
le
F
elle
porte
profil
est
Forgée
sur
tracé
le
en A,
fixée
par des rivets en
maintenaient
sous
salade
la
des
et
c,
le
moitié d'exécution), qui permettait au bas
jouteur baissait
bavière sans l'accrocher.
nu de
18)'.
attacher un lambrequin ou un orne-
Ici
la
la salade.
tète,
cette boule
deux branches se retournant d'équerre
sur
le
dit,
(fig.
I
une boule d'acier roulant sur un axe (voyez
prolil
du mézail, lorsque
dont
bas,
latéralement
rivées
salade
la
nous l'avons
(jue
JOITE
[
Nous verrons
et
de rouler à l'intérieur
accompagnée de
est
peu
(pielque
en
saillie
tout à l'heure à quoi servaient
ces branches.
19
La ligure 19 donne riiabillemciit de corps
La
cuirasse,
avec l'arrêt de
la
lance et
le
et
de
fautre
tète
ensemble.
comme
dans
exemples précédents, est doublée d'une pièce en deux parties,
bavière
(pii,
'
A
et le plastron B.
Sur
le
plastron est disposé un
lorsqu'on appuie fortement sur
Collci'tiou
lie
M.
le coiiilc
de Mouw.Tkcrko.
le
boulon
b,
fait
les
la
mécanisme
saillir
vive-
[
JOUTE
—
]
ment deux tampons
c,
en
éclats.
choc
le
Le mécanisme
de peau rembourrée, afin de rendre
présente
le détail
—
lesquels jettent en avant la doublure D, com-
posée de plusieurs pièces que
ainsi voler
400
le
disjoindre et qui semblent
fait
est
noyé dans un
choc moins rude. La figure 20
du mécanisme. En A, on
voit
comme
les
deux tam-
les
pons ^ montés sur ressorts à boudin, sont maintenus par
à ressort b. Lorsqu'un choc violent agit sur le bouton a,
double h se renverse et
coussin
fort
la
bascule
la
bascule
deux ressorts à boudin agissent,
ainsi
20
(|uon
le voit
spective.
Il
en B. En C,
mécanisme
est
présenté de face en per-
compte de la structure des pièces de doubavière. La figure 21 les montre assemblées du
faut se rendre
blure volante de la
côté intérieur.
supérieure,
le
Ces pièces sont au nombre de huit
deux à
la
partie
plus une
inférieure,
:
six
à la partie
petite
rondelle
médiane extérieurement conique. La figure 19 montre en
partie supérieure de la bavière,
elle et la pièce
les
cramponnets
supérieures
(lig.
une pièce
à la
saillante qui laisse entre
de dessous une rainure. Dans cette rainure entrent
c
figurés
à l'intérieur de chacune des six pièces
21). L'extrémité inférieure
s'engager dans des rainures formées à
de ces
six pièces vient
finlérieur des deux pièces
inférieures par deux bandelettes de fer d
lettes,
a,
rivées. Ces
deux bande-
terminées chacune par un crochet, se réunissent ainsi dans
un œil pratiqué dessous la rondelle conique. Deux crochets
aux pièces intérieures s'agrafent entre les deux bascules qui
c
rivés
retien-
401
nent les deux tampons
b Oig.
20).
.louTii:
Deux
1
autres crochets mousses f
entrent dans deux pilons rivés au bas du corselet en g
19).
(fig.
Ainsi, les six platiues supérieures bridées entre la pièce a de la
figure
'19
et les
ressorts. Si
même
se produit au-dessous de la rondelle conique
un choc
sur celte rondelle, le bouton a de la figure 20
deux tampons
les
bandelettes d de la figure 21 forment elles-mêmes
t.
Les
six pièces
supérieures de
la
ou
décliquer
fait
doublure volante
21
X
s'échappent des deux rainures,
sautent en
inférieures elles-mêmes se décrochent et
Pour courir
cette joute,
les cavaliers
l'air,
deux pièces
et les
en avant.
sont projetées
prenaient,
comme
il
est
dit
ci-dessus, des lances ferrées de rochets à une seule pointe mousse,
et
il
fallait
conique, en
toucher l'adversaire juste
G
(fig.
moitié du xv" siècle
Ou
de
rondelle
la
19); alors toute la doublure de la bavière volait
en éclats. Ces sortes de joutes étaient
'
au-dessous
'.
lo^ appelait courses
fort
la
seconde
une
bavière
en vogue vers
D'autres consistaient à enlever
à la targi; futée.
A
[
JOITK
—
]
(réloiïe
posée en iivarU do
était le
même
bavière
lixc.
que celui présenté figure
pièces de doublure
à
la
—
402
D
une bandelette de
était attaché
fer légère, qui
laissés entre le mczail
de
indiqués dans le détail
la
un
L'habillement du cavalier
19
;
mais
à la place des
voile appelé queue,
entrait
dans
les
maintenu
deux
vides
salade et les deux cramponnels verticaux
E de
la ligure 18.
Ce voile descendait
jus-
qu'au milieu du ventre.
en plein plastron
Quand le rochct de l'adversaire le piquait
ou au sommet de la bavière, il le décrochait, Ten-
b'vail et le faisait voler
au-dessus de
la tête
du jouteur. La figure 22
UICTIONNAIHF DU
iVlOBilJF.R
FRANÇAIS
H
o,
LV:
fft
lenre
AllactiP /hiè'/i
Itollci 1.0 lliic
Â' l.cv/r
dcl
GARDE- CUISCE DE JOUTEUR
XY^.
itinre/ (^ (." éditeurs
Siècle.
A EA BARRIERE
l'i'/i
—
coup
Le cavalier
intli(iue
ce
dont
yeux sont masqués.
les
'.
joutes, les chevaux,
—
40;-]
monté sur un cheval
est
arrivait
Il
moment de
au
manquer
baient et faisaient ainsi
que
fallait
manquer
faire
;
le
moindre
éviter
inconvénient, la housse couvrait les yeux de la monture.
on observera que
déro-
les lances frap-
Pour
l'atteinte.
les
course à la
la
sur un point déterminé sans déviation
le voile
du cheval pouvait
écart
pour
]
lioussc et
des lances, se
la passe. Or,
il
•KH-TF.
que, pendant
souvent
l'atteinte
queue, représentée dans notre figure,
passent
l
De
cet
plus,
jouteur a la jambe gauche couverte d'un large
le
parer
destiné à
garde-cuisse de fer qui était
du
froissement
le
cheval contre la barrière à l'instant où les deux jouteurs croisaient
leurs lances.
Le musée
d'artillerie
possède une
très-belle
pièce de
ce genre, que représente la planche LVI. Elle est de fer repoussé,
avec incrustations de cuivre jaune très-habilement rivées.
chait par
une courroie au-dessus du genou,
et
On
l'atta-
dans l'échancrure
in-
férieure passaient l'extrémité des grèves, les étrivières et le soleret.
y avait encore
Il
course à la poêle. La poêle
la
ou de
sorte de targe carrée
gril d'acier fixé
consistait en
-
une
sur la poitrine, et que
l'adversaire devait enlever avec le rochet. Les jouteurs, dans
cette
sorte de course, n'avaient pas la tête armée, aussi était-elle consi-
dérée
comme
très-dangereuse
engagée
et n'était
qu'entre jouteurs
expérimentés ^
Les salades de joute étaient aussi pourvues de doublures mobiles
qu'un adroit jouteur pouvait
de ce genre dans
dans
23)
(tig.
Cette salade est
morceau;
le
intervalle devant
gneusement rivées
En
musée
M.
collection de
la
ces salades
seul
le
le
faire sauter. Il
d'artillerie,
mézail, qui
les
la
trois pièces
le
fait
vue
;
unes sur
et
le
les
:
la
tour de la
bombe, forgée d'un
bombe et laisse un
couvre-nuque. Ces pièces sont
soi-
autres, ainsi qu'on le voit en a.
B, sur l'arête antérieure et aplatie du cimier, est vissé fortement
un ressort à deux branches
détaillé
ressort maintiennent contre le frontal
c'est-à-dire
deux plaques d'acier qui
'
C'était la course
"^
Le rost.
3
L'aanolateiir français du
moment où
les
en
de
C.
Les deux
la
bombe deux
de ce
grilTes
doublures,
sont, en outre, fixées par
deux
à la queue.
res sortes de courses,
'
dans celui de Pierrefonds
comte de Nieuwerkerke. Voici l'une de
\
composée de
pour
existe de belles salades
il
Tnomp/ie de femperev.r Mnximilinn
élail
d'usage
île
placer
champions s'apprêtaient ajouter.
pu musée de Pierrefonds
(liTII environ),
un
pn'li'iid i|iu',
cercueil ouvert
dans
les
pcudanl
lices
au
—
iiillK
404
j
^
arrôls placés de
chaque côté de
la vue.
Lorsque
le
rochet
prenait
—
de ces plaques
l'une
C'était là
de
et
l'ouïe,
lateurs.
—
l'arrêt
.
[
il
Un
la partie
au sommet de
la
faisait
la
un beau coup de jouteur. En D,
Les trous percés vers
profil.
pour
près
40o
sauter en
est figurée
la
[-TE
1
l'air.
salade de
postérieure de la salade sont
bombe
sont disposés
deux venti-
couvre-chef, c'est-à-dire un voile long, était attaché à la
partie culminante
du cimier. En E,
est tracé
un des
d'exécution. Cette pièce est fort belle et bien forgée.
niézail sont
.10
d'une forte épaisseur sur
le
rivets
grandeur
La bombe
et le
devant.
^4
Les jouteurs à
la
pouvaient avoir
(jueue
la
tète
armée de ces
salades avec doublures frontales.
Ainsi on enlevait
le
voile,
choc du rochet. La figure
ces jouteurs.
*
1
La salade
*
i24
est
puis les
siècle).
le
montre l'habillement supérieur d'un de
tînement côtelée. Son couvre-nuque est
Très-belle pièce faisant parlie de la collection
du xv^
phujues de doublures par
de M.
le
comte de Nieinverkei'ke
(fin
coupù
par derrière. Elle
cai-i'iMiicnt
de chaque cùlé que
i)ercée
ii"csl
de (jualre trous pour l'ouïe, et postérieurement de d«ux paires de
trous pour la ventilation. La bavière, vissée au plastron, est munie
d'une doublure devant
Un
de fer sur un axe.
faisait
sauter
que
rochet
le
le
menton, qui porte un crochet
le
ressort, semblable à
panneau de cuir sur lequel
au milieu de
le frappait
une
bille
tracé figure 20,
celui
posé
était
et
le voile,
Par
la poitrine.
l'ellet
lors-
de ce
panneau se décrochait du haut, et la bille a, roulant sur
son axe, empêchait l'étolTe de s'arrêter au menton de la bavière.
Ces sortes d'armures de joute ne sont plus usitées en France
on ne les voit alors employées
à dater de la fin du xV siècle
ressort, ce
;
Allemagne jusque vers 1520. Les joutes françaises, à partir
du xvi" siècle, se font avec des armures qui ne diffèrent de celles
(jifen
de guerre que par certaines doublures ajoutées à l'armet et à la
cuirasse. Cette dernière pièce est appelée manteau de joute. Elle
une targe
consiste en
la face
de fer souvent
fixe
treillissée
moyen de bandes de
externe concave au
en losanges sur
fer, afin d'arrêter le
rochet et de faire briser le bois de la lance.
QUINTAINE. Exercice
taiiie,
qui
et
armé de
à la lance et à
à
consistait
frapper
un mannequin
posé sur un pivot. Si le
en plein
Ce mannequin
toutes pièces.
appelé aussi cui-
cheval,
était
écu
cavalier, courant à toute bride, louchait le milieu de
la
sorte de trophée tournait sur lui-même
jouteur adres-
sait
mal son coup,
les
pièces du
mais
;
le
si
targe, cette
mannequin tombaient ou venaient
frapper le cavalier maladroit.
Du Cange
épée qui,
prétend que ce mannequin tenait un bâton
le
si
l'avait porté
i.
coup
Quoi
adoptés pendant
par
le
était
qu'il
mal adressé, venait frapper le cavalier qui
en soit, la quintaine était un des exercices
moyen
âge, non-seulement par
pour
les habituer
aux combats à
la
(juintaine à leurs
la lance.
(|uintaine et se préparaient ainsi à la joute
collections d'armes
'
Du
2
Le
('..iiif^c,
iiiiis;''C
sièele,
[lisserl.
(les
Vil sur
;
l'hist.
liges
car
il
est à observer
la
que
joute pour des
^.
de saint Lords.
armos de Pierrefonds possèd*'
de falirieation allemande,
hommes
Les enfants couraient
possèdent des armures de
enfants de douze à quinze ans
XV
noblesse, mais
la
la roture.
Les seigneurs faisaient courir
les
ou une
ilnix
ilf
ers anmircs
(]iii
datent
du
—
L'exercice de la
du
clievalerie
renioiile
(jiiiiilainc
xii^ el
du
siècle
xiii"
—
V07
ou un bel
Quiiiliiiiio foiil (Irei-ier
<i
Dux Nayiucs
«
Des noviaus chevaliers nus no
BEHOURT. Le
cl
li
:
fleuri,
jirr
antre cliasiuns dï'ls y
fei'i
s'en alonli
ou bohourd
behourt
]
Nos romans de
l"uiili(iiiilé.
ii
en font mention
(1
r.iiAssK
[
;
'.
nu simulacre d'allaque
êtail
d'un fort ou tout au moins d'un ouvrage palissade. C'était une des
variantes du tournoi.
Au
milieu d'un
champ
on dressait un
clos,
de bois que des chevaliers divisés en deux partis atlaijuaienl
fort
et
défendaient. Ces sortes de sièges simulés n'avaient pas toutefois les
conséquences dangereuses des tournois ou des joutes,
passer pour un
ou un de
spectacle
exercices
ces
pouvaient
et
que nos
tels
D'avance on convenait de quelle part seraient
petites guerres.
les
vainqueurs.
Une couverture
Boulogne,
qui
et
de
d'os
coffret
date de
qui
seconde moitié
la
du
musée de
du
partie
fait
xiv"
siècle,
nous
monli'e une joute à la lance courtoise et l'attaque d'un château par
des chevaliers couverts de leurs armures. Le
château est défendu
des damoiselles qui jettent des Heurs sur les assaillants montant
l)ar
Au
aux échelles.
bas du petit bas-relief est un
remplit la cuiller d'un
homme
mangonneau de paquets de
donne sur ces behourts des
explications
croyons pas nécessaire de reproduii'e
Pendant
parmi
les
roulait
un château plein d'hommes d'armes entre
troupe
le
entremets les
plus
prisés,
venait attaquer et prendre,
llcurs.
lîguraient ces
le
Du Cange
complètes que nous ne
"-.
ici
d'armes qui
les
les
banquets,
behourts.
On
tables, et
une
tout entremêlé de vers en
l'honneur des dames et de moralités.
CHASSE,
cice
favori
il
est
entendu que nous ne nous occupons de cet exer-
de
la
noblesse féodale qu'au point de vue de l'habille-
ment, des armes, des engins
Nous ne prétendons pas
et
faire
des usages adoptés par les chasseurs.
un
traité
historique sur
la
nuitière,
ce qui nous entraînerait en dehors des limites de cet ouvrage.
Beaucoup de sarcophages chrétiens des premiers
en bas-reliefs, sur leur paroi antérieure,
l'imitation d'un
I
-'
siècles
des sujets
figurent
de chasse,
à
usage adopté pendant l'empire païen. Cette habitude
Li I\oman de Berte aus gra7is pies, cliap.
Du Cause. Dissert. VII sur
l'Hist.
c.viii.
de saint Luurs.
iOH
CHASSE
persista
dans
les
assez
1111*111^3
lard
provinces du Midi et
vingiens pour la chasse
moyen âge, principalemrnl
de l'Oiiest. On sait le goût des Méro-
pcnJaiU
c'était
;
le
leur passe-temps favori.
possédons pas toutefois de renseignements précis sur
et
armes que
exercice, et
l*our les
si
les chefs
francs
les
Nous ne
vêtements
portaient lorsqu'ils se livraient à cet
ces armes et vêtements avaient une forme spéciale.
armes, les Mérovingiens se servaient de
la javeline,
de
Tépieu, sorte de lance courte et forte, et de Tare. Quant à la chasse
au panneau, au
collet,
remonter l'origine dans
à
la
fosse,
les Gaules,
à la haie,
comme dans
on peut en
faire
toutes les contrées
couvertes de forêts, à la plus haute antiquité.
La chasse à courre a toujours été
le
pri\ilégc des classes élevées,
—
puisque,
pour
la
suivre,
il
csl
i09
[
besoin de chevaux, de valels, de
chiens et de tout un attirail d'un entretien dispendieux,
s'arrogea le droit do chasse,
jusqu'à la
fin
du dernier
La chasse au
jusque sous
le
usage chez
les
CHASSE
et le maintint,
La
mieux que
féodalilé
tout autre,
siècle.
vol, qui persista
parmi
la petite
noblesse de province
règne de Louis XV, bien qu'elle ne fût plus guère en
grands seigneurs, remonte, en France, à une épocjue
assez reculée. Ce genre de chasse, fort goûté chez les Orientaux, dut
France lorsque l'Occident se mit en communication fréquente avec l'empire d'Orient. Il paraît avoir été connu dans
la Germanie dès le iV^ siècle. Nous en trouvons la trace évidente
être introduit en
chez nous, sur des monuments, dès
La
tapisserie
le
xi*-'
siècle.
de Baveux nous montre Guillaume et Harold che-
vauchant l'oiseau sur
le
poing.
Nous parlerons d'abord de Yadoubcmcnt, des armes et engins des
chasseurs à courre. Un des monuments les plus anciens du moyen
âge,
représentant des veneurs â courre vêtus d'une manière spé-
tympan de la porte de Saint-Ursin à Bourges (1140 environ). Ce bas-relief montre des veneurs à chevalet à pied, forçant
un cerf et un sanglier. Hommes de pied et de cheval sont vêtus de
ciale, est le
la
même
manière, savoir
:
d'une cotte ne descendant qu'au-dessus
des genoux, avec ceinture, manches justes et camail
Un
(lig.
1) serré
au
un capuchon, tous les autres ont
la tête nue. Les jambes, des genoux aux chevilles, sont couvertes de
jambières qui paraissent être faites de cordelettes cousues ou de [)eau
pi(iuée. Une corne de petite dimension pend sur la hanche. Tous
cou.
seul de ces veneurs porte
H.
[
—
ciiAssi:
-
ilO
sont arniL's de lépieu, consislaiil en un bûlon de qiialrc à cinq pieds,
avec renfurl an-dessous du fer, forgé en forme de feuille de sauge.
Sur le linteau de la porte principale de l'abbaye de Vézelay sont re-
personnages apportant
préscntL's des
les
produits de la pèche et de la
Des veneurs sont armés d'épieux dont le fer est façonné
ipic l'indique la ligure 2. Dans les bas-reliefs de l'antiquité
cliasse.
ainsi
gallo-romaine,
représentent des chasses, les veneurs sont géné-
(jui
ralement tète nue. Les jambières étaient évidemment destinées, que
les veneurs fussent à pied ou à cheval, à les préserver contre l'at-
ou
teinte des broussailles
froissement des troncs d'arbres.
le
Des vignettes du xnf siècle nous montrent des seigneurs chassant
à courre, dont le vêtement ne présente aucune particularité remar(piable. sinon que le camail est garni dun capuchon et (]ue la corne
est
suspendue à leur
côté.
Le plus ancien des
Modm
roy
Lirre
(lu
traité
vivait
sur
traités écrits
donne sur
celte
époque,
et
xiV
Les détails étendus
siècle.
genres de chasses prouvent que, depuis
les difiërents
les règles
le
royne Racio. L'auteur inconnu de ce
et de la
au commencement du
qu'il
chasse en français, est
la
usages touchant
modiliés, ou plutôt qu'on n'a
fait
matière n'ont pas été
la
autre chose, depuis lors, que de
se conformer à ces usages et lois.
Malheureusement
du roy Modus ne nous
Livre
le
rien
dit
des
vêtements adoptés par les chasseurs de son temps. En revanche,
donne
la
manière de prendre à force, c'est-à-dire de forcer ce
sont
appelle les cinq bestes rouges,
qui
daim,
de forcer
sont
le
le
:
quoi
il
chevreuil et le lièvre;
sanglier, la
donne
buisHonner
que
loup
le
lièvres.
grand
pour
les
sanglier
et le
loup, le renard
le
et
Après
la loutre.
pour prendre au
filet
à
;
au
ou à
filet
la haie,
renards
les
et les
L'auteur décrit les arcs de chasse, et
ce chapitre est d'un
la corde doit être faite
de soie verte (écrue),
intérêt.
Il dit
trois raisons.
une sayette
permet de
mande
biches, le
biches et chevreuils, les bêtes noires, telles
que
La première, que
la soie est plus forte
autre matière; la seconde, qu'elle est
«
qu'il
les cinq bestes noires, qui
méthodes à employer
les
les cerfs,
:
truie,
les
cerfs,
les
:
il
(flèche)
faire la
à l'archer
:
[Hjrlenl à plat contre
« singlant, qu'elle
ou bougon plus loing
corde aussi
1°
si
«
De poser
gresle
que nulle
La troisième,
».
comme
on veult
». Il
l'arc, car, si
un des pennons
recom-
;
2°
de
«
Aient à frotter le
traire à
trois
«
doit-on tenir la coche de la sayette entre le doit qui est
«
le
le
qu'elle
sa (lèche de façon que les pcnnons
bois en partant, le projectile dévie
paulz
envoyé
pouce), et l'autre doit d'emprez
»
;
3°
dois, et
emprez
de veiller à ce
—
que,
en sorte que
Tencoche
depuis
long- «
6"
donner
coche de
la
donner
«
du
u
la
«
deux poignes estroitement
dlcelle
fer
;
île
peu
et
l'archer tient
tirer,
;
son arc doit être
tenir
touchera
longuement
le bois, et
de lâcher
»
de
;
faire
direction de
dix poi.unés
»
mesure, entre
droite
la
et
de tendre
l'ai-c
plaine paume,
main droite
la
allonge ses bras ensemble douce-
doux,
si
qu'il puisse,
une
fois
bandé,
en suivant la bête. Le fer de la flèche
corde sera
à l'oreille droite. Avant
tirée droit
l'archer essaye sa main,
fois le
de
fût
c'est-à-dire
qu'il
fait
flèche le long de l'arc,
la
la direction.
Livrp du roij MoiIik.
le
paraît avoir été adoptée par les chasseurs que plus
seconde moitié du
tard, vers la
bois, «
le
pas question de l'arbalète dans
arme ne
7"
;
devant son visage,
il
;
aisé et
une ou deux
pour bien assurer
n'est
si
l'",76)
(au moins 0'°,16).
l'arc
et viser
la corde,
aller et venir
Cette
la
saillants
4°
jusques aux barbeaux
en
l'arc
dans
flèche «
la
la sayctte
corde
la
à la corde, les épaules serrées
Il
à
moins
(au
»
deux dois eschardement
Pour
ment
à
soit
l'ei-
;
ciiAssr.
coche du bout d'en haut jusques h celle du bout en bas, vingt
en laissant, de flèche, entre
et
du
bai-bel » (les ailes)
« le
de la (lèche; 5° de
de
(0'",80)
le
coiirls
est lourd, les i)ennons soient plus hauts et plus longs
s'il
«
"
pennons soient
Irger, les
fer est
le
si
—
vu
Les gentilshommes qui
\\\" siècle.
chassaient à courre la bête noire pendant la période carlovingienne,
jusqu'au xni" siècle, portaient l'épieu, l'épée et
et
un beau
d'une chasse au sanglier dans
récit
le
le cor.
Roman
LoheraiiiK Ce récit est pour nous d'un grand inléi'èt:
connaître bon nombre d'usages de
chasse
et
existe
Il
de Gaviii
il
nous
l'importance (pie
le
lait
la
noblesse attacliait alors à ce privilège.
Les gentilshommes partent de bon matin, vêtus
chasse, chaussés de houseaux avec éperons d"or,
cou, répieu au poing,
Li
'
nomo?is
-
Kègups
1
Les traces
lii'er
'
fie
accompagnés d'une meute de
dus-
»
Or \a
•
i.i
1
Qiiaiil
"
Ti'c'uveul les idutes ilmi ]iors qui a
•
Lis lins (Iciiianiic iii'urjiail smi
a
l'ai'
(le
li
cliicii
il
L'ii
avant se
la
l'OiiiiiiPiicr'nl
ili'vant lui
li
lorrsl i-liascier
priiU'ciil
(i'uin le Ltikerain
(liii
le
la
cotte de
cor pendu au
dix chiens
:
;
à iioisici-.
ces raiiiics k
aiiiaiuc
de
tirisicr.
fumé
uus hrcniiîr
liu
'.
lii'iiiier.
xii''
'•.
>
siècli'). troisièiiio
cliauson.
Holin.
des racines
du
et
Valet de chiens,
sauu'lier
(\i'>
vei's.
i]ui
n
vermillé, e'csl-ii-dire
([iii
a rciiuK' la
terre poui'
eu
CHASSE
[
Ln duc
..
—
]
por mieus eucouragier
dune
chasseurs près
«
Quand
la
main sur
caresse, lui passe la
le
-
'fl:2
Le limier
».
les
côtes el les oreilles
la trace
fait
et
source entre des troncs de chênes déracinés
se cisoil (le sanglier) pai' son cors rcfrodlcr.
Lit
conduit
les
:
»
béte entend les chiens, elle se dresse, sort de sa bauge,
tourne autour et découd
limier d'un coup de boutoir.
le
Le duc
Bègues, qui pour i,000 marcs d'or n'eût pas voulu perdre son chien,
s'avance Tépieu levé
;
mais
de dix chevaliers descendent de
de ses pieds
pour
cheval
et fuit.
mesurer
les
Plus
ongles
:
.
Dist l'uns k l'autre
"
Jamais par autre
'.
Fors a les dens de
<•
11
>'
Les cors as bouches
—
k
:
Véez quel avcisicr
n'ert cis sangles changiés
goule plain
la
;
»
2.
pi('!
'
remoiilenl eus ans uuferaus ilestriers.
porc achascicr.
poi- le
La hèle se dirige sur Gaudimont
nourrie
ne l'allend pas
le sanglier
c'est
;
le
»
fourré
où
elle
fut
:
Lk but
<<
Mais
la
meute ne
(le
coucha eu mi.
l'iavc et se
lui laisse
»
pas de répit. Alors,
le
sanglier sort
court en plaine quinze grandes lieues droit devant
liois, el
riîlours.
Les veneurs perdent
Vers
neuvième heure du jour,
la
la
trace,
sans
plupart ne peuvent suivre.
la
à ploviner se
«
lui,
du
prist^ ».
Chacun
Le duc seul poursuit la bête. Il prend
dans son manteau deux de ses chiens, afin de les avoir frais, et les
s'en retourne à Valenciennes.
met à
terre dans
chiens
le
harcèleiil
noire acculée
;
taillis
la
où
meute,
sanglier s'est
le
attirée
parleurs
enfin
cris,
:
Li
'.
Les iex roelle,
••
Fcl une luire,
•
Ti'cstous les a ocis et afolés.
<<
Quel démon
'
<i
*
«
Les dénis
«
Tomber de
pors les voit, s'a los soreis levés,
"
'<
''
un
lui
Bègues
si rebiffe
si
le voit à
du nés,
s'est vers
pou
eus tornés
n'est forcenés
Moult durement cscria
le
sanglé
;
;
:
».
sortent de la bouche d'un
la pluie fine
».
bon pied de long
».
arrêté. Les
entoure
la
bête
—
«
—
lli'i,
<<
Kt
il(;
»
l.as
(lus l'escrie,
H
Les iex roellc.
H
Plus tost
le
()utr(!
dos
le
«
Hors de
'<
Kt
"
Tant
"
De
l'a
cuer
il
du
li
a le
ilonli'.
l'er jiass''.
dou
saiie
a
phuil:'',
en lapiM-ent assés,
suut de lor
ùme
ni
lu's.
soit' res[)aSSi's.
le/,
l'entoiir ni bourg', ni cilé, ni
Â
la
Baucent
»,
lui dil-il,
«
:
'<
blé, je t'en
«
traité. ^
prend son cor
s'assied,
pour appeler son monde. Mais,
duc?
«
ras. » Il
allume du feu
cou
;
!
'.
le
bois. « S'il
vous
«
tu fais cette
besogne
Il
lui
donne
de ses
«
et
si
«
vous lecommande,
messire aura
six
était
mon
Il
le
reprend
hommes
:
«
homme
le
le
Il le
les rever-
son du cor;
voit en
lui
si b(
il
1
son destrier qui hennit
;
le
garde ne
peut
le
donnez-moi de bons com-
([ui
assis sous
»,
sénéchal,
« tu
»
—
forfait
ait
« Si
n'y perdras rien
Allez avec ce forestier», leur
toujoui^s
!
»
dit-il,
de rien, tuez-le, je
tout. »
un tremble, un de ses pieds sur
parties chiens.
dit l'un
des compagnons,
v<
ronscoulumiers de sangliers prendre
«
nous échappe, nous sommes bien
«
ne
cor d'ivoire et vous le destrier.
réponds de
chef
quoi penses-tu,
court tout droit au château du comte
et
le sanglier; d'autre
Par
»,
vous trouvez un
Le duc
A
«
:
cor à neuf viroles d'or à son
plaît, sire », lui dit-il, «
pagnons
'
poëte
s'adresse au sénéchal, et lui conte ce qu'il a vu
il
«
;
!
ou du
tu seras bien
gîte,
tu appelles, jamais
fin,
lui
il
en sonne à deux reprises
prévenir. Celui-ci est à table
le
approcher, mais
«
le
et
entre ses mains un bel épieu, devant
Froment pour
au
j'avais de l'avoine
Le garde forestier entend
chaussé d'éperons d'or
frappe la terre du pied
et
si
duc Bègues, mais n'ose approcher.
voit de loin le
arroi
dit
Ceux que
cela ne vaut rien.
«
corps;
son
dois bien aimer, de
« je le
donnerais volontiers. Si je trouve un
Le duc
sonlemeni
lui
façon des héros (rilonière,
mon
mainte fatigue tu as préservé
«
de
vive; près
qui
cheval Baucent qui Va porté.
adresse la parole
»
le/,.
il
duc ne voil à
le
:
1
»
toi'ué.
a l'esiiir hraulr.
li
porc se cuiilieut
le
l)ieu descuri''
escouté,
a froncié
la jilaio ist
qu.^
liv.
village,
pors
li
si
Iroi cliieM
li
!
saut
il
l'allcMit (]ue l'a iiclil
l>('i,'U('s
pcm'
Iiiii
]
vieut que quarriaus eupaniirs.
li
Ku droit
la niiil se fail
ni
uc sai quel part
l.i
<
cliàleau,
mes hommes m'as-tu
je,
!
CHASSE
[
truie, coin tu luns
(le
1
•
Mais
tis
—
41o
Prenl son
et
c'est
un de ces
de chasser en forêt;
sols. » Ils
fnsil (Iniquetl, »'a lo feu
«
l'entourent
a!umé.
»
:
lars'il
Cli.VSSK
.«
—
]
"
Ks lu
..
vi'uorrc'S
',
'"e
'il
dcsor
(lui
Di'
porc avive qui te donna
••
La
l'orpst est a
"
N'i clinssc
i|iiiii/.('
nus
rongi('^ ?
[lai'sonniei's 2
"
La signoric en esl Froniont
le vicl,
••
Ksta tous cois, nous t'irons
mes
•
TduI droit a Lens
te
Seigneurs», répond Bègues,
>'
le viei,
<-
de moi
en
je lui
;
le roi
après une pause
ferai droit
de France est
:
«
loicr
»
rcnienrons arricr.
excusez-moi par Dieu; Iraitez-moi
«
honorablenienl, car je suis chevalier. Si
«•
;
n'a d'ans congir-,
il
s;'-
Ironc s'n's?
le
j'ai forfait
envers Fromont
de plein gré. Le duc Garin répondra
mon
fils
Mais je serais un
mon
Auberi
et
homme
neveu.
sans cœur
rendais à sept pautonniers
«
vie...
«
trente-six chevaliers, maîtres veneurs, sages et habiles.
«
un parmi eux qui ne tienne
'«
donjon.
Il
«
courir quinze lieues.
«
cherche à s'excuser
«
pour
les
;
j'ai
»
—
«
fief
Bah
Il
cette bête
:
n'est pas
ville,
ou
nous a
fait
de moi, ou bourg, ou
» dit
1
Allez avant,
!
me
ma
attaqué ce sanglier, j'avais avec moi
arrivé ce qui n'arriva jamais
est
je
avant que je meure, je vendrai cher
'«
Ce matin, (luand
si
Puis
»
des compagnons, «
l'un
mes amis
il
couplez les chiens
!
maintenir. »
Le forestier s'approche du duc
veut prendre son cor. D'un coup
et
de poing Bègues l'étend mort à ses pieds.
i<
H
Voyant
li
a
(lit
:
de
nous échappe, nous
S'il
"
nous voudra
—
Moult
fcitos
que
fol
;
col de conte ne penivz jamais cor.
cela, le plus hardi
"
Tous
Puis
A
voir, et
assaillent le duc.
la
»
compagnons
comte Fromont ne
bande encourage
serons
honnis, le
ses
:
nous n'oserons jamais retourner à Lens.
Celui-ci
en tue
trois
coups d'épieu
h
;
autres ne veulent plus en tâter et se sauvent. Mais dans le bois
»
les
ils
rencontrent un sergent à pied, parent du forestier.
«
"
Viens
Arc d'aubour
», lui disent-ils, «
devant nous. Pense à
«
vers Bègues
:
'
Vcncui-.
-
C-opossesscurs.
i
Un
viilcl.
poi-lo et sajetes d'acier. »
le
ton oncle est mort, un brenier
venger!
»
Courroucé,
le
^
l'a
tué
sergent se dirige
—
Mi'l
1-c iiinûc
"
De
'
Le niaislre veine dcl
]ioiiis
emmènent
dépouillent,
mais
les
eiicr
Hnlent
<.
du
suite
couche sur
les restes
ses
récit est
li
lorcl
la
reviii(ir(uit
laissié
de leur maître,
Tous
les
ils
beau visage, ne peuvent
lignage
Plusieurs
Gculis
liiiMS
mais ce serait sortir
;
n'ajouterons
qu'un
Lors-
trait.
de Fromont,on
le palais
les trois chiens n'ont
pas voulu
le
(piilter
hurlent autour de ce corps et lèchent
croire
que
mort
le
en voyant ce
qui,
là,
ne
de
soit
noble
inoull l'anioicnl
t'ii.
concernant
détails
bois étaient soigneusement gardés,
qu'indépendamment des
qu'on appelle
ces
(pie
;
gentilshommes
liouvaient appartenir à plusieurs
la
"
chasse, on voit ([ue les
la
et ce
nage aujourd'hui rigoureusement puni
préposés à
chien!
si
intéressants ressorlent de la lecture de ce poëme.
faits
Indépendamment des
;
belle
»
:
«
lorèt
un
;
du château sont
gens
sur
ils
:
ciu'agic.
remarquablement
manger;
sanglier
le
;
Iroi ciiien.
li
corps du duc Bègues dans
le
;
»
cheval et placent
le
et liraii>nl coni l'nisscnl
la table à
plaies.
ciiiet
li
corps du duc pour l'achever
le
de notre sujet de Tanalyser. Nous
qu'on apporte
a Iranciiié.
li
sa vcrhi
chiens ne veulent les suivre
VA jouslc
•
d'arior,
licrl.
le
diai son csiiic.
li
Seul oui liCLion en
•(
La
SCS
(le
]
cors plaiu pic,
iiiisl el
li
ciiAssii
[
i]ii;irrcl
i;r;uil
iiiaiiilciiaiit
cl
manants se ruent sur
L(^s trois
;
(-(inir
avise
la sajele
Fors
M
roussin
lu
l'ii
Li (juens s'abaisse et
•
le
un
"
«
—
415
de chasse
droits
dans
bracon-
le
une
même
forestiers, des archers à pied étaient
garde des chasses.
Les monuments figurés ne donnent pas aux chasseurs des vêle-
ments spéciaux avant
la fin
du
xiv° siècle.
11
faut arriver à cette date
pour
trouver des documents certains à cet égard. Le plus beau spécimen
est le Livre de chasse
en ce genre
de Gaston
donne
enrichi de charmantes miniatures,
des détails précieux, aussi bien que
'
iiililiolli.
nalioualc,
uijseaux de proye
chevelure, était
apiiartieiit
ne
.
Gasloii,
eu
Des detlniz
IVam.-ais,
i;i:il
eonilc
el
de
I''oi\,
mourut eu
aux dernières annces du
rci,'ne
de
Phœbus
sur
i.
l'art
sur les usages
(h: la
I'ImcIius, h
niaiiusiril
l.r
C.liaidi's \
de
vénerie
la
vêtements
et
chnssc des hesics sdiirniyrs et des
siirnoinnir'
I.'IDJ.
Ce manuscrit,
.
dunl
cause de sa hlonile
il
es!
ici
nucslion-
[
CHASSE
—
]
-il
—
6
des veneurs à celle é|tO(iue. La ligure 3 inonlrc un veneur à cheval.
bleues, avec souliers de cuir. La
Il esl xùXu lie chausses collanlcs
colle de dessous, à
manches
chasseur a endossé
le
justes, est
l'escoffle
également bleue. Par dessus,
de drap pourpre', serrée à
par une ceinture noire à laquelle pend une escarcelle noir
Un chaperon recouvre
l'escofllc.
'
les
épaules
La pointe du cliaperon
Voyez fe mol dans
la ]iaiiie «les
et
esl
VÊTEMENTS.
est
de
pincée
même
dans
la
taille
la
et
couleur
or.
(jiic
ceinlure. alin
ïl
puisse s'embarrasser dans les brandies d'arbres. Sur
lie
(lirellc
CllASSIi
[
i
]
le
cou est un collet de fourrure noire, et sur Ui tèle un bonnet vert,
en manière de petit chaperon. Toute la cuirie de la selle est noire,
rouge
harnais
les
dent à
mité
la
(le
et
De longs chasse-mouciies
or.
pen-
barbelés
croupière et sont retenus par des bossetles dorées. L'extré-
croupière enveloppe
la
la
racine
dt^
la (lueue.
Les souliers
cavalier sont ronds au bout, et renforcés sur ce point pour éviter
du
les froissements
du pied contre
les arbres.
e=s«'
is.
Il
^Itf^
^'
/
~
DMLUT.
L'escoflle
pleuvait,
peron
;
était
veneur pouvait, à
le
il
habituellement fourrée de
place du
la
peau
de loutre.
bonnet, mettre
se trouvait ainsi parfaitement couvert,
£•
le
ne laissant à
S'il
chal'air
que son visage. Ce cavalier n'a pas sa corne pendue à son côté
dirige les varlets
un de ces
'
«
«
('y
varlets
;ipi'('S
k coguoislre
devise
de limiers pour trouver
de limiers
couiiiieiil
le !;raut rert'
par
li'
ou
'.
linil
Il
est
iiieiier
la
piste.
iiue.sli'
sou
[lour
viirlet
\Hr. n
II.
-
il
ligure 4,
Voici,
complètement vêtu de
eu
;
:i3
verl,
a[U'oudl'o
CIIASSK
[
—
]
sauf les guêlres-boUes,
au grasde
rorleil
à laquelle son
lèlc est
la
418 --
qui sont
failes
de cuir fauve
jambe en passant sur
cor osl
appendu,
le
el
lacées de
cou-dc-pied. La guige,
est noire avec clous d'argent.
La
couverte du chaperon, dont la queue forme lurban pour ne
pas s'accroclier dans les broussailles. Les varlets de limiers, devant
étaient vêtus de vert, alin de mieux se dissivue des grandes bêtes en passant dans les fourrés. La
cberciier les traces,
muler
à
la
montre un varlet de chiens. Il est de même vêtu de vert,
porte des brodequins et une ceinture basse avec escarcelle garnie
ligure 5
de son couteau
Le veneur
*,
(fig.
le
cor suspendu à la guige de cuir noir.
6) est à
queue forme turban.
la
Il
cheval
est,
;
il
comme
a cnfonrmé le chaperon, dont
le
précédent, vêtu de Tescoflle
manches très-amples il fait le bois; son vêlement est complètement vert, sauf les bottes, qui sont noires. Les harnais des montures
à
:
'
I
r.y
devise coiinnul on doit nieacr lc3 chiens à faire
l;i
s.iyle.
iln
—
[
CHASSE
de ces veneurs à cheval sont garnis de longues lanières tombantes,
alin d'éloigner les
mouches,
si
nombreuses sous
les futaies.
du veneur (lig. 6) est fendue latéralement, devant et
derrière, pour ne point gêner le cavalier; elle est serrée à la taille
par une ceinture de cuir. Les manches, doublées de fourrure de
L'escoflle
Ce veneur
de corne, et porte un
il n'a pas
guide les varlets qui font le bois
bâton qui lui sert à écarter les branches dans les fourrés ses mains
loutre,
peuvent couvrir
les
temps de
mains en
pluie.
;
;
sont gantées. Alors
l'arbalète
était
employée pour
tirer
les
bêli'^
noires, c'est-à-dire les sangliers et les loups. Cette arbalète ne dilTrrait
pas des arbalètes de guerre,
si
ce
n'est qu'elles étaient
phis
légères*. Pour la bander, le chasseur portait un crochet suspoiuhi
1
Vovoz, daus
la pnrlio
ili's
Ait.Mi;s, le
mol Ardai.ètk.
[
CIIASSK
—
I
à iino coinliire bnsse
4-JO
—
à laquelle élail atlacliéc
carreaux ou virclons, et une épée
lt\s
inutile, si la bêle, blessée
?sotre ligure
manches
colle à
sur
est
l'arbalélrier
et serrée
une seconde ceinture
fixé
par une
et
la
faite
lï'trier
de fer
fixé à
noix de son côté.
chet suspendu
bielle
bombée sur
taille.
A
la
Lii'iv
de
c/toH.^r
(lig. 8),
hauteur des
sur la cuisse
il
Lorsque
fer.
passait
le
un pied dans
l'extrémité de l'ai-me, ayant retourné celle-ci,
Il
passait la corde de l'arc
r.ast')n
d'acier dans le cro-
maintenant de
jambe engagée dans
il,'
\a poitrine,
de cuir piqué, qui retient
un long crochet de
à sa ceinture, en le
puis, allongeant la
d'une sur-
est vêtu
Il
devant, un bout de cuir auquel est soli-
chasseur voulait bander son arbalète
I.o
à
cbasseur.
le
cuisse droite la trousse contenant les carreaux,
la
dement
'
i.
tirant
larges serrées aux poignets,
gauche une épée longue,
la
Cette 6pée n'était pas
(fig. 7).
seulement, venait sur
mode du temps,
suivant la
hanches
nionli-e
trousse contenant
la
l'élrier et
Phœbus, inanuscr.
la
main droite;
redressant le corps,
r)ililiolli. ii;itir)iialc, tin
ilii
xiv' si^dj.
—
il
umciiail la rorde sur
se
^21
lanôl de
la
[
sans fond.
Une peau souple percée de
cuir bouilli
et
seulement
le
trous fermait
dessus de celte enveloppe. Les fers
des carreaux de
harbelés, on les entrait par-dessous,
les
harbclni-e de ces fers les empêiimit de
chasse étant
pennes en bas,
lombor en
]
aux carreaux
noix. La trousse
composait d'une boite carrée ou cylindrique de
CHASSE
libres.
La
i-epassant par les
8
~^
mêmes
foi-
;
les
li'ous.
chasseur prenait donc chaque carreau
pennes, llexibles, passaient par
ligure 8
la
Le
coite.
montre
le
les
par
son
trous sans se froisser. La
chasseur à l'arbalèle velu de
l'escoflle
par-dessus
Les manches très-larges de ce vêlement de dessus sont
doublées de peau de loutre. Elles pouvaient être retroussées complè-
tement sur l'épaule,
Si le
temps
élait
afin
de ne pas gêner les mouvements du bras.
mauvais, ces manches enveloppaient entièrement
[
42-2
CIIASSK
les bras
seur
et
fixait
mains.
Ips
iiu'ino
du
rextivniité
trousse aux carreaux
crocliel
était
iiiarclior
l'oiii-
dans
dans
le
ccintiir(;.
la
bois, le chas-
Quelquefois
munie d'un morceau de peau
(lui
la
per-
meltail de couvrir les fers.
La ligure 9 donne un de ces carreaux d'arbalète de chasse
muni de deux pennes seulement, tandis que les IKhIics d'archer
'
en possédaient
Les chasseurs à l'aihalète se servaient aussi
tiois.
9 <-.
^
(1
1
y
de carreaux terminés par un fer en forme
couper
les jarrets
afin
de
On
avec l'arbalète aussi bien à pied qu'à cheval,
dans ce dernier cas,
pie d-de- biche
,
des bêtes et de les pouvoir prendre vivantes.
cliassait la bête noire
et,
de croissant
la
corde de
l'arc était
bandée au moyen du
-.
Pour tirer le lièvre, les carreaux d'arbalète étaient terminés par
un cylindre de bois ferré (fig. 9 bis). Ainsi le chasseur élourdissail
l'animal sans gâter sa fourrure et sans répandre son sang.
sidérait ce gibier
Tous
les
comme
d'autant meilleur
veneurs représentés dans
sont vêtus à peu près de
lement
l'escofllc
même
la
même,
le
n'était
iju'il
qu'ils portent généra-
époque,
les
chasseurs sont souvent
la
figurés
M.'nic mauiiscril.
Voyez
AiiiiAi.KTE, parlie tics
habillés
de
vénerie de chaciue seigiKMir tenait à poi-ler
un vêlement de chasse spécial, une sorte d'uniforme.
'
Phœbus
ample comme vêtement de dessus. Cependant, vers
vêtements justes. Alors
•
con-
pas saigné.
manuscrit de Gaston
c'est-à-dire
On
Armes.
—
CHASSE
'*id
Le Trésor de rcneric, composé en
Fontaines Guérin
manière
bras;
',
nous montre tous
les
Hardoiu de
par messirc
loD't
veneurs vêtus de
d'un surcol juste avec manches rembourrées à
:
taille
ti-ès-serrée,
plastron
bombé
à la
la
même
Tarrière-
hauteur de l'estomac,
chausses justes, et bottes molles à grands revers pour préserver
le
bas des cuisses du frottement de la selle.
TlihM'
4.711,1
Ces veneurs
(prils
(lîg.
ne missent
le
10) sont tous représentés la tête nue.
chaperon que pendant
Livre de chasse de Gaston
le
Phœbus, on
le
voit
courant à cheval tète nue. Sous bois, par
le
11
semble
mauvais temps. Dans
également des veneurs
beau temps,
cette habi-
tude était justiliée.
Notre veneur, outre
la
corne pendue à son côté droit, porte
l'es-
carcelle avec le couteau, et l'épée attachée à la ceinture très-serrée
à la taille.
'
Ce
Jônnne
Trésor de vrnierie cA
Pidioii.
rn-\[
eu vers
;
il
a
('lé
publij eu
ISo.'J
pur
M.
h'
baron
I
CHASSE
'i-Ji
1
Ces cornes do chasse ne pouvaient guère donner qu'un son, et
des mota
les cornures dilTéraient par retendue et la disposition
La réunion de plusieurs wots s'appelait alors
brefs ou longs.
du
lin
xiv^ siècle) alenèe
•
Voici en eiïel
Et
:
vous
si
])laist
mol,
et
reaiivc coruci'
'.
puis ([uatrc après
•
l'n Iniic
'
I)oublcs-dc-cliassc près à près,
M
Et tout autant d'une autre alaine
"
Dont (V véés figure plaine
11)
(lig.
la
(à
comment
u
-
l'auteur note la cornure de l'eau
:
//
I
Ces sonneries n'indiquent évidemment que des sons
semi-brefs, ou longs doubles
«
Mais
là le
.
S"il
a chien qui se pregne garde
I
Du
cliaiifie et celiiv
place des
bottes
la
rosluiiiiei
I
même
à
"...
sage hiaconnier
Doit savoir, coni bon
sont vêtus à peu près de
portent,
chausses de cuir lacées;
et longs,
3.
Les varlels de chiens, ou braconniers
Il
bi^efs
ils
avnre
et
(jue
les veneui's,
^arde
molles,
•'.
des
.
.
»
si
ce n'est qu'ils
houseaux ou
basses
sont armés de l'épieu (dg. 12), et à leur
côté pend un barillet.
Le
traité
de Gaston Phœbus dislingue plusieurs espèces de chiens
de chasse et leur consacre un chapitre tout entier dont nous croyons
d'extraire quelques passages. Ce chapitre a pour titre
utile
devise des alans et de toute leur nature.
«
« et
manière de chiens,
les
«
autres sont que on
'
Lorsque
-
I.e
3
Voyez, k ce sujet,
'•
le cerf est
''
ii
C'était alors le
On
b'enicrs.
Ménic nianiisdil.
la
«
alans
Cornure de l'cauve.
veaulres.
genlilz.
Les autres sont
»
note 6 de l'éditeur du Trésor de vnneric.
nom qu'on donnait aux
a vu
Alans est une natui-e
uns sont que on appelle alanz
appelle
« Cij
l'eau.
Trésor de vanerie:
chiens courants.
«les
et les
—
:
valets de
que ces niènics valets sont
eliieus,
chargés
appelés, dans le
de
soigner les
Homnn de
Garni.
-
4ï>5
[
alans de boucherie. Les alaiis geulilz
lailliés
hi
teste
droitemenl
comme un
levriei'
doyveiil
si
eslre
CHASSE
faiz
]
et
de loules choses, fors que
qui doit eslre grosse, et courte, et combien qu'il y eu ail
de chascun
poil, le
droit
jtoil
de bon alan et
tiiii
est plus
commun
n
doit eslre Idanc avec
aucune tache noire environ
«
si
"
oyeulz bien petiz et blans et les
"
droites
«
acoulumer que nulle autre beste, car
«
mal que nulle autre beste. Et aussi
voulcnliers estourdiz de leur nature, et n'ont mie
fort
"
'
«
et
pour
narines
blanches, les
agusiées ei aussi les y a faite l'en
faire
Aussi les leur
a l-uu
iMiles
i
(laillrcs)
.
il
l'oreille.
*.
Alan
est miels
oreilles
faut
taillé
Les
et
niiclx
plus
les alanz sont
si
bon sens
(.IIA>.sK
[
--
1
-
'-')
«
connue inoull aulres chiens ont;
..
prennent (suivent) volentiers et vont
<
pouiviaux
<•
j'ay
"
mal gracieux et mal entechiez
<
manière de chiens. Et onques je n'en
'<
bien
«
à (|uoy
«
cai'
veu
aux
tuoit son
([ui
ou
ils
brebiz
le
ou
maistre. Et en toutes guises alan sont
ataint
il
mètre
y doit
un alan de sa nature
que autre
et plus foulz et eslourdiz
*,
la
bien
vis trois
bons, car bon alan doit courir sitôt
il
buefs
clioval,
autre bestail, ou aux gens, ou autres chiens. Car
nu
alaii
on cuerL un
car, si
comme un
entechiez
et
lévrier, et ce
dent et ce doit estre sans lessier
;
morsure que ne feroicnt
tient plus fort sa
qu'on puisse trouver. Et pour ce est
.«
trois lévriers les meilleurs
-
meilleur chien qu'on puisse tenir pour prendre toute beste et tenir
"
fort
«
touz cas et faire ce
«
soit
«
comme
'<
lèvres et grans oreilles, et de ceulx s'aide l'en
*
les
«
et
«
gnent
«
ils
«
Donc, tout homme, qui veult hanter
«
gliers, doit avoir et alanz
«
et mastins,
Bon alan
L'autre
amer son maistre et suivre, et li aider en
que li commandera quelque chose que ce
doit
nature
d'alans veaulres
laide taille de lévriers,
ours et porcs sangliers
;
mais
car
ils
ils
sont onques tailliez
si
ont grosses testes, grosses
ti'ès
bien à chascier
tiennent fort de leur nature,...
mesicz avec lévriers qui pincent sont bons, car, quant
ne
la beste,
la
ilz
la
tient et
ilz
atai-
mesmes
tiennent coy, mais d'eulx
liendroient jà, se lévriers ne metoient la beste en deslri-.
s'il
la
chasce des ours ou des san-
et lévriers et veaulres
n'en puet avoir des autres.
Le manuscrit ne se contente pas de
l'allure
le
ou de bouchei'ie,
:>
ces
descriptions,
des alans. Ces figures rappellent assez
la taille
et
il
la
donne
forme
des grands chiens dits danois.
Quant aux chiens courants,
'
^
«
Oui
t
Alix
fie
iimiivais peuchiinls
."iboi-;
».
».
ils
sont représentés
le
museau
coui
l,
—
les
oreilles
comme
que
lon.uues,
les
427
('paiiles
f
iorlcs,
la
sont luibillées les têtes des chiens alans
poi'tenl les clmsseui's
dans
façonnés ainsi que l'indique
la
le
(|iieue
(lig.
CHASSE
[luiliie.
13).
]
Voici
Les cpicux
manuscrit de Gaston Plui'bus sont
figure 14.
La traverse
A
est
de bois
[
—
c.iiAssK
inaiiilonim
ot
liampc
I;i
;i
un
p.ir
—
4:28
croisé.
lil
Les veneurs frappant
avec celle arme les sanj^Miers au défaut de l'épaule, il
la main contre les atteintes des défenses de l'animal
il
voit,
dans
manuscrit du Livre du
le
cette traverse
:
Modns
roij
cheval recevant, l'épée à la main, un sanglier
seur est velu d'un surcot très-juste, pourpre
nuque un cor blanc
Les dames nobles ne
c'était
pendu
est
;
sur des braies
clair,
couvre
lui
à son côté.
courre
Leur chasse
saient la grosse bête.
Ce chas-
io).
(flg.
se privaient pas de suivre les
habituellement pour
un veneur
',
rouges. Son chapeau rouge est posé sur un voile vert qui
la
préserver
de garde.
louait lieu
On
fallait
rarement
lièvre,
le
favorite,
chasses
comme nous
elles
le
mais
:
chas-
verrons
tout à l'heure, était la chasse au vol.
La Chanson
Guillaume d'Engleterre
dcl roi
époux
reine, s'adressant à son
Tout maintenant aler en bois.
»
Sarés-nie-vos gré se
«
—
<<
il
? oïl, voir, niolt grant
dame
a
la
Que
chien soient aeouplô,
'<
Enseler
ses caceours
Et atornoi- ses vcnoours.
(i
ik sont alorné por movoir,
tôt
son eslavoir
;
((
Tôt ont lor cors et lor harnas.
«
Ne
«
U
<(
Tôt
«
Li cers s'en vait les
«
Et
finent dusqu'à
le cerf
li
.j.
escars
''
de .xvi. rains troevcnl
'
r.il.liolh.
2
l'uhl.
;
cien après lui s'esmeuvent.
cil le
sans fuiant,
vont après huant.
»
«
«
Biau sire, par
«
Fait la
tel
convenant.
dame, vos doins congié
<(
De courre après
«
Vos courrcs
H
Toute l'ambleure et
'1
>.
'*
«
Cascuns à
3.
eommandc
Tantôt
((
«
la
vois?
g'i
dame
fait
parler
ainsi
vos esluet
Sire, fait-ele,
I.'
li
fait
:
«
Sarai,
-
;
le cerf
con gié.
jou no courrai pas.
le
pas
M'irai après vos cshalant.
»
nationale, français, n» 12.399. Ce manuscrit <lale de i:nn à I;lSn.
par
.M.
Fr.
Michel, du
manuscr. français de
la
Hibliolh. uatiouale, u" C9S7,
écriture du xiv** siècle.
3
..
Sir,»,
allassL-
j'y
'•
5
fit-elle,
il
avec vous?
vous conviendra maintenant
— Oui. certes,
madame,
«
Elle fait mettre en selle ses chasseurs ».
•!
Ils
et ce
d'aller chasser
me
ne s'arrêtent pas jusqu'à une terre défrichée
•>
;
vous
sera un grand
plairait-
iilaisir.
{escnr pour es.inrt).
»
il
que
-
420
Les vêtements que portaient
les
CIIASSK
(lames
à
la
chasse
à
dater du xiv» siècle, sont très-fiîrmés. Habituellement, les
à
se tenaient en selle
comme
les
hommes,
les
jambes plus
('(iiiiiv,
femmes
pliées,
par
ivoire
de
i6
conséquent
première moitié du xiV
la
pée
'
(fig.
iG)
siècle, ([ui
Sur sa cotte
'.
D'un rarlre à
Voici la copie
étriers tenus courts.
les
iiiiriHi'
lièvre, aeeonipagiiée
il'iin
proviMianl
jeune
elle
do
lioiiiiiie.
la
a
d'un
montre une dame
ainsi équi-
endossé un large peliçon sans
iMllccIioii \V.
^^ls!^^ll.
C.etlc
daMie chasse le
'
CIIASSK
—
]
—
i30
bien les épaules el les arrière-bras. Ce pcliron
manches, couvranl
lombe jusqu'aux pieds;
doit être fendu en bas par devant et par
il
un
derrière. L'ècuyère porte
voile avec barbstle et chapel à visière
par-dessus. Dans sa main droite, elle lient un fouet en façon de mar-
La housse de
tinet à trois lanières.
chaque
côté, par six lanières
terminée en bas, de
la selle est
chasse-mouches.
Le luxe des chasses fut poussé aussi loin que possible chez les
riches gentilshommes, pendant les xiv° et xV^ siècles. Bernabo
Visconli avait une meute de cinq mille chiens pour la chasse au
sanglier.
Ce seigneur
faisait
un
convaincus d'avoir tué
Campo
à ce sujet
dit
:
^
punir de mort les paysans qui étaient
de
animaux
ces
sauvages. L'historien
Je ne veux passer sous silence la cruauté de
manière dont
«
Bernabo
et la
«
supplices
les
«
sanglier.
«
l'ordre de saint François,
il
condamner aux
faisait
pauvres paysans qui avaient pris ou
Ayant
été
réprimandé à ce
permettait à ses principaux
il
les
quelque
de
sujet par des religieux
assassiner,
fit
tué
derniers
»
Ce seigneur ne
émoluments
ministres de recevoir des
qu'autant qu'ils prouvaient avoir mis à mort quelque braconnier.
vivait
en i3o4. Pour peindre ce personnage, un
Ayant
rencontré
sur
le
pont
supposait
devoir
lui
èlre
trait suffit.
Lambro, à Melegnano, deux
de
envoyés du pape Innocent VI, chargés de
qu'il
lui
remettre des
lettres
il
s'enquit
auprès
si
long voyage,
désagréables,
d'eux avec une apparence d'intérêt
11
si,
après un
ils
n'avaient pas faim ou soif. Les messagers, devinant à la ligure du
seigneur
que
que,
avouaient avoir
à
s'ils
rivière,
la
Bernabo
leur
ou d'avaler
question
la
parlèrent
cachait
soif, ils
pensée,
et
avaient quelque chance de boire
seulement
laissa le choix,
mauvaise
quelque
de
faim
la
qui
les
ou d'être jetés par-dessus
les lettres papalines, ce qu'ils liront,
les
pressait.
pont,
le
sceaux de plomb
compris.
Le
roi
Charles VI rendit en 139G une ordonnance datée de Paris,
qui défendait la chasse à toute personne
non noble. L'é(iuipage de
chasse de son frère Louis, duc d"Orléans, se composait
«
d'un maître
veneur, ayant sous ses ordres deux aides et un chevalier de vénerie
;
de dix pages des chiens, dont deux spécialement attachés au service
des lévriers; de huit valets de chiens, et de
«
n'ont nulz
gaiges et qui gissoienl
la
t'
deux povres variez qui
nui! avec les chiens
».
Ces
valets étaient seulement habillés.
«
La meule comptait
quatre-vingt-dix-huit chiens courants,
limiers et trente-deux chiens lévriers
df's
chiens pour
le
sanglit^r. ot
pour
le
des lévriers et
huit
indépendamment
malins de la chambre
ceif,
^
Monseigneur
(le
ciiAssi:
1
envoyait en pèlerinage, et l'on disait des messes à leur intention.
les
En 13o9, Edouard
trente
«
sarl,
d'Angleleriv,
la capllvilé
du
fauconniers
à
armée, pendant
traversant
France
la
Jean, menait à sa suite, dit Frois-
roi
chargés
cheval
d'oiseaux,
soixante couples de forts chiens et autant de lévriers, dont
«
chacun jour en chasse
Les
ducs
et
bien
il
alloit
»
"-.
Bourgogne
de
son
avec
«
possédaient
nombreux équi-
plus
les
Six pages de chiens courants, six de lévriers
;
douze sous-pages de chiens, six gouverneurs de valets de chiens
;
pages de vénerie
«
]
On
Les chiens éluicnl l'objet de soins assidus.
»
'.
—
431
«
:
de chiens lévriers, douze valets de
chiens courants, six
«
six valets
((
valets d'épagneuls, six valets de petits chiens, six valets de chiens
«
anglais et de chiens d'Artois
les
chasses à courre qu'accidentel-
aux hommes
elles laissaient
si
»
ne suivaient
Si les châtelaines
lement,
'.
des
plaisir
le
aux
chasses
bêles noires, elles se livraient avec passion à la chasse au vol, et, en
celle
(îlTet,
la
était
imaginer. Le
puisse
el
chasse
un des exercices
du
Lirre
manière de chasser au
de soigner
les
oiseaux.
roy
Modus
les
«
amiable, la tierce qu'on en
goût
pour
les
si vif,
xn%
(les
soit
curieux.
xni^ et \i\" siècles,
qu'elle dépensait des
La première
«
La noblesse
»
eut pour
sommes
satisfaire cette passion. Mais,
relatifs
d'instruire et
est
de
oiseaux), la seconde est de leur être
<'
pendant
long,
dire quelles sont les trois
conditions que doit remplir le chasseur au vol.
aimer parfaitement
au
tout
décrit
vol, et la façon d'élever,
commence par
11
charmants qu'on
les plus
la
féodale,
chasse au vol un
considérables et se minait
avant de donner quelques détails
à cette chasse, et rentrant dans notre sujet, nous analyserons
une pièce de vers donnée par l'auteur du Livre du roy Modus,
qui est une peinture de
mœurs
Cette pièce est intitulée
«
:
des châtelains des xin" et xiv° siècles.
Cy
dcrisc
des
deux
chasses
à
Deux troupes de dames
et
savoir,
jU'jcminil des chiens
le
des oyseaulx et lesquelz font plus beaux
<(
et
déduiz.
courre et au vol,
»
Il
de
s'agit
qiu^lle est la
et,
plus
plaisante.
au
1
vol, l'autre à courre, se
Voyez
Loms
-
Chroii. du Froissai'l.
3
Glioisy,
giirui;
SCct.
d^
III.
rencontrent à
et C/inrles d'Oiiitanx,
IioUiou Figi'ac, ouvr. ih'd.
Ilist.
de chevaliers, l'une venant de chasser
ii
I,
cliaii.
de V/uir/rs VI.
Saiulo-Palayi',
Mc>/i.
]i.
mfluenai sur
leui
iiioiiSL'ii,'iii'iir
livi-,
le
tombée du jour, toutes
la
les arts,
duc de Nrmaurs,
etc.,
par A.
C.liaïu-
18'ii.
c.xxi.
:2i2.
—
Voyez, pour
sur l'anc. chevaleiie,
I.
III
de
;
et
plus
aniplos
Legraiiil
délails. la
d'Aussy,
l.
I,
[
ciiASSic
—
]
deux ayant
bonne chasse
l'ail
de l'aulre bon nombre
ravies de se voir
:
—
i:-5:2
d'une pari un gr.md cerf a élé pris,
son amie
«
VA alcreut droil au
H
Oii
"
lit
".
S'ontrclirent fjranl joie amliii.
il
iiiaiioii'
leur faloit reiiiauoir,
les chevalicis autrosi
Vous devez
«
:
sont
cliàlelaines
:
>
dame de
Chevauclianl l'une piès de l'autre, la
dit à
deux
de perdreaux. Les
être lasse
la
chasse au vol
pour nous, en volant, nous
;
avons pris perdreaux à foison sans nous presser
ne sache pas
qu'il
y ait plaisir pareil. N'est-il pas plus agréable de suivre le vol
des
que
oiseaux
de
courir
—
devant vous?
Cependant, répii(|ue
beau de suivre à travers bois
de forcer
«
profite guère.
«
pas de répit.
nous
»
Toujours
—
le
dame au
:
«
vol, et, s'adressant
pas
Chasse au vol ne
la premièi'e, laissons celte
nous penserons à défendre notre opinion.
la
tel
fauconnier court après son faucon,
bonne
discuterons plus à loisir; faisons
la
n'esl-il
fuit
courants, de les devancer,
les chiens
reprend
Soit,
dame,
l'autre
bête? Le proverbe du vilain est
la
je
haleine après une bête qui
perdre
à
:
On
»
au chàlelain
chère,
il
n'a
matière,
cette nuit
arrive au château de
:
Lequel vous soiuble plus bel.
«
Chace de
cliieus
ou vol d"oiseaul\
?
Vostre leniuic lient plus à beaux
«
"
Et k meilleur la volerie,
<
Et lien ne prise véueiie
'
Si
;
en fera un arguiiicnl. »
Le seigneur se garde de se pi-ononcer et dit qu'il soumettra le cas
au comte de Tancaiville, plus compétent que nul autre en ces matières. « Bien, disent
donné, nous l'acceptons.
(i
«
Eh
1
(lil
El
deux dames en
les
le eci'f
»
d'emporter cet oiselet
<•
••
!
Les varlets apportent
cerf, voire
»
La dame commcnea
El
si
vous nous avez juge
la
venaison.
poitoil seize cors!
dame au
la
liant,
ne vnloil
à
rire,
nul mot
diri'.
épervier serait bien enqièché
—
On
mel
se
daraes
;
CHASSE
[
]
à taljle.
Allons,
«
—
ioo
<(
Kl taiilost
«
(-ar ils csti)i('iil
«
Kl
s'iiliTL'iit coiicliit-r,
avoieiil
si
dirent
travcillioz,
malin
le
»
l)icii vcillit'".
nous entendrons leurs
chevaliers, allons
les
argiiniculs.
réveiller
ces
»
Elles sont à leur toilette.
Estes vous
«
Oui,
«
d'arguer?
prc/.lt's
—
l'épondcnt-ellcs.
»
bien
Eli
nous descendons au jardin
1
vous y attendrons. Descendues au
maris
de leurs
vei'ger, assises près
et
:
—
«
Non
dame
(I
Doue,
«
Dame, vous devez connueuccr.
la
(lisl
a respervici',
»
pas, dit Tautre, vous avez soulevé la question, veuillez
—
commencer.
Peut-on
Soit...
Les oiseaux, que
nature a
comparer
chiens
beaux,
fins,
oiseaux?
et
courtois,
si
charmants
à
voir? ne les porte-t-on pas avec soi dans les chambres des rois
et
jolis;
sont
ils
faits
nets
si
si
propres naturellement
et
?
En peut-on
autant des chiens, sales, toujours sur les fumiers, et qu'on ne
peut approcher sans se boucher
oiseaux avec
tout
si
sors* ou mués, ne sont-ils pas
soient
qu'ils
comtes, tant
faire
la
où
animal
comme
son temps,
Et
I
le
pas merveilleux qu'un
les
héron par
billon, se précipitent
petit
héron qui s"élève jusqu'aux nues, ne vonous-
perd tous deux de Tue
saisit le
si
courage, batte une grue ou
son
par
est le faucon,
mangent
qui
faucon l'attaquer par devant, par derrière
le
on
ce qu"on ne peut faire des chiens,
soi,
un cygne sauvage
battant,
nez? Puis on peut partout porter
se trouvent. Mais n'est-il
ils
nous pas
le
;
Qu'y
ainsi
com-
puis l'oiseau chasseur prend
tous deux,
la tête, et
à terre.
?
comme un
de plus plaisant
a-t-il
tour-
que de
chasser en rivière avec un faucon haulain ou deux? Si en plaine est
un étang bien peuplé de canes, de malarts,
gibier,
—
on
laisse
aller les
faucons.
Ils
—
n'y faut pas de petit
il
s'élèvent tout d'abord
si
haut, qu'on les perd de vue. Alors, on Irappe les tambours pour faire
'
Li's l'aucdiis
rouinie l'oux
On
SOIS
siint
disait
couinie on dit encore
:
ceux
(]ui
eucore, au
snut eurorc
siècle
ii
dcruiiT
leur
:
preiuicr
dicval
harengs sors on S(rurs, ]ionr roussis k
soi-
]ieiiiiage.
o»
saur,
Sor sVuleud
pour
la fnince.
II.
—
'.')')
ale/.au
CHASSE
[
]
envoler les oiseaux de marais, qui prennent de Fair en troupes. Sur
eux fondent
faucons
les
comme
la foudre, ils
les précipitent à
terre,
puis semblent rebondir pour s'élever de nouveau et retomber
d'autres
uns gisent dans
les
:
d'autres sont noyés. Ainsi
prés,
les
sur
en peu de temps. Vous parlcrai-je de l'épervier?
fail-ou belle chasse
quand dames, chevaliers et damoiselles
s'en vont chevauchant, chacune l'épervier sur le poing ? Ces oiseaux
volent menu et souvent, chassent, manquent le gibier, volent après,
Est-il
une plus
jolie chasse,
reprennent,
se
de les suivre. Non,
s'écrier,
que
poursuit une alouette
done sa chasse. On
monte
à
comme deux
à terre
fond sur
l'essor,
et
l'oiselet,
celui-là part tout
deux
tous
tombent
chevaux des chasseurs. El,
de randon
l'alouette
qui
toujours, mais lui aban-
s'élève
pierres, entre les
quand l'épervier prend bien
de
cet épervier
un autre épervier;
laisse aller
chacun
et
;
de chasse plus attrayante
bon. Voyez
est
il
elle s'élève,
;
perdreaux
et
n'est pas
il
de l'épervier, quand
celle
droit,
alouettes
saisissent
sur le
et l'apporte
poing de sa maîtresse, n'est-ce point chose plaisante
?
y a beau-
Il
coup d'autres oiseaux dont je ne parlerai pas, m'en tenant au faucon
Ma
cl à l'épervier.
conclusion est que
plaisir
le
de
la
chasse au vol
l'emporte de beaucoup sur celui de la chasse aux chiens courants
car le vrai plaisir de la chasse est de voir,
oiseaux, la vue est toujours satisfaite
n'entend que des aboiements,
non d'entendre. Avec
la prise,
à
rendu. Et qu'a-t-on vu pendant cette course effrénée? Rien.
A
cette argumentation, la
dame au
les
avec la chasse à courre, on
;
quand on arrive
et,
;
cerf
répond
:
«
on
est
»
Vous vantez
avec raison les qualités des oiseaux, mais les chiens en possèdent
qui les valent.
Vous
dites
que
les
sont courtois; mais les
oiseaux
parler du lévrier qui combattit
lévriers sont chiens, et, sans
pour
son maître contre Macaire, vous observerez que des lévriers couchent
sur
du
le lit
de France, lequel
roi
énumérer toutes
les
qualités
les
aime,
les
Qui voudrait
chérit.
des chiens aurait fort à
faire.
Vos
oiseaux vous quittent assez légèrement, et souvent on a grand'peine
à les ravoir, tandis que
mes
lévriers viennent à
me
moi
;
je n'ai
pas
savent bien nirnu-
besoin de m'en inquiéter,
et, s'ils
ver
pas de savoir quels sont les plus beaux des
le
logis. Il
ne
s'agit
perdent,
ils
chiens ou des oiseaux, mais quels sont ceux de ces animaux
méritent
plus notre affection. Or, ce point n'est pas
le
je craindrais
seulement
de vous ennuyer par de longs détails
ceci. Voici
un
joli
temps
ont été en quête du cerf; quand
tranquilles
:
on
rit,
ont
fait
on joue, on s'amuse
;
discutable,
mais
De grand matin,
d'été.
ils
;
qui
les
écoulez
veneurs
leur rapport, nous voilà
chevaliers et
dames sont
—
en joie
le
dit.
puis on
;
On
avec son lévrier
selle. Celui qui a fait
trouve sa brisée
et
rapport passe devant
le
grand
Quand
bois pour ceux qui aiment ce déduit.
trouvé, le veneur sonne
Oh!
un long mot,
on
et
alors, vous entendez les cors sonner.
facile,
si
la
meute
voix, ces aboiements,
remplissent
passent devant, voient
le suit,
on
crie,
fuyant;
le cerf
on corne
:
ctrur
le
les
a le cerf
le lévrier
laisse aller les chiens.
la forêt est
Si
il
belle et
?
aboiements redoublent
de cœur
n'est pas
Il
On
a belle tête.
bien, qu'on
si
n'entendrait pas Dieu tonner. Qu'est-ce qu'un petit oiseau
poing, comparé à cette fête
ces
bois,
Les dames
d'allégresse.
est grand,
il
dans
plaisir
nombreuse, au milieu des grands
est
la trace,
puis le lévrier suit
;
]
bon conte
qui sail un
;
et les chasseurs vont après, courant, criant. C'est
les
CHASSE
[
collation sur l'herbe
fait la
met en
se
—
43o
si
sur
le
triste qui
ne
bondisse. Gens et chevaux s'animent à qui
mieux mieux, sonnent,
hennissent, huent. Tous sont entraînés après la bête qui fuit. La
voilà à l'eau, et les chiens après elle. Ce spectacle ne vaut-il pas le
vol aux canards ? Parlerai-je de la chasse au sanglier, des retours
de l'animal, de sa
défendent chacune leur cause, répliquent jusqu'au
convient de mettre les plaidoiries par
comte de Tancarville
au
cei'f
«
à son hôte,
votre
jugera.
mari de
la
mieux argué
>i
Or me dictes vostre
"
Sire (reprend l'autre), je
que
le
je u'eu
•
Aftiu
"
Il
n
Ce que
ce
Je veut ce que
est eseript es
le
mais,
:
la
femme
seulement n'en
me
tiens à
la
dame
:
ma
l'emme,
soye infâme.
bons hoslieux
:
veult et Diiuix.
veult.
»
premier, je vois que vous n'oseriez contredire
si
vous émettez un avis contraire au sien, je
mes
chiens chassant cerf et sanglier
dites rien. » L'autre
ne point contredire sa moitié,
paradis pour un chien...
et
;
«
répond
Ma femme
VA scet tous les aris de iulcllr.
Véez-vous eommcut
argue
Tousjours n"a pas esté en mue.
Je u'ûâerove a luy plaidier.
petit
:
«
Ami,
a été à Balette...
"
elle
pense un
»,
mais, à tout prendre,
«
(i
envoyer au
les
Mais, dit l'époux de
«
l'on
?
bien désiré posséder ce bon chien
Il
moment où
iiensé.
ma femme
meilleur de
le
de
et
écrit,
dame aux oiseaux
Laquelle a
femme
vous donne
qui
"
Bien, répli(iue
deux dames
lutte contre les chiens...? » Ainsi ces
>>
?
car
il
il
;
eîlt
préfère
perdrais-je
le
CMASSK
—
Gardez vulre
vous
i\\\i>
Kl
cliifMi.
n'aiirii'z
iliaciiii
me
je
mon
pas
.
Nitiis soiniiies
»
De
de
la graiit
»
tais.
rliion
El
ptvminr
le
:
«
Je savais bien
:
Ions parrodiiens
paroiss
•
aux
cliiciis.
>>
rire.
Nous avons donné
celle analyse à
terriens,
et qu'elle
peu près complète, parce
mœurs
représcnle assez lidèlement les
liummes
—
'l-'M)
I
et
donne, sur
la
vie
de
les chasses,
ces
(}u elle
genlils-
des renseigne-
ments curieux.
i^a
(lame aux oiseaux dil vrai
une
les oiseaux
telle
:
les
i»ersoiiiies
nobles a\aient pour
alîeclion, qu'elles en portaient
en toute circon-
stance avec elles, La tapisserie de Baveux nous montre Harold débarrpiant
à
l'embouchure de
Ponlhieii;
sur
le
il
la
Somme,
chevauche au milieu de
sur
ses
poing. Guillaume, qui arrive poui-
le
la
terre de Gui,
comte de
compagnons, un oiseau
tirer des mains du comte,
4;- >
représenté de
est
mandes
avec
',
même
croisées.
mode normande de
suivant la
vofiMe d'un
et
est vétii
manteau
petit
le
des braies
]
nor-
attaché
sur
jambes sont couvertes de chausses maintenues
bandelettes
(les
Le duc
17).
cotte courte
la
l'épaule droite. Les
jiar
((ij^.
CHASSK
i
sarcopha.a'e du
est
Il
nu-tète,
cette époiiue"-.
milieu du
mi''
les
Un
siècle,
cheveux, coupés,
très-curieux cou-
déposé
dans
le
n
musée de
Niort, représente des chasses.
couvercle on voit une
en
est
selle, assise
dame
Sur l'une des faces
qui a laissé aller
du côté droit de
cheveux nattés en longues tresses,
la
le
faucon. Celte
île
dame
monture. Vêtue du bliaut,
elle fouette
ce
les
son cheval pour suivre
du faucon qui abat une pièce de gibier (lig. 18). Un chien
l'accompagne; car, pour ce genre de chasse, on avait des chiens
vol
le
dressés à
Sur
ramasser
l'autre face est
poing
(fig.
le
gibier que prenait ou qu'abattait le faïu'on.
un noble également à cheval, son faucon sur
19).
Sans entrer dans de trop longs détails sur
diul
'
-
il
faut dire ipielques
Voyez,
Kn
(iiius la [larlic
iob:;.
le
la
chasse au vol, cepen-
mots des oiseaux pi'opres à ce passe-temps
dos Vètemknts,
le
mol
Iîhaiios,
(ii;.
2 et
.'i.
/
[
IMIASSK
dos usages de fauconnerie
Cl
Modits
«
-
"y
]
inliliilé
de rjuoy
y a huit espèces d'oiseaux «
qu'il
dit
L'auleur du livre
'.
Le roy
:
homme
peut déduire. Ce sont quatre de quoy ou vole, qui voient
quatre qui volent de poing, et prennent de randon
«
et
«.
volent à tour haull sont
«
et
(<
le
:
le
faucon,
ceux qui volent de poing
et
prennent de randon sont
faire
aimer;
il
oignons crus.
ni
tement
et
mué. Le fauconnier
faut
coure bien,
(pi'il
qu'il
légèrement d'un côté ou de
Voyez
l;i
Fuuconnerie ancienne
et
monte
l'auli-e.
rentrer sans avoir retrouvé son oiseau,
'
Ceux qui
hobe
l'oloir
:
s'il
fait
11
Cluiiii
iiinis
sur
des
cl
i|uali'c
\y.iy
manger
;
',
au
et s'en
ni
ail,
à cheval adroi-
ne
doit jamais
de grandes
MM.
t/iodeme.
au nid ou
aimer ses oiseaux
doit
doit être sobre, se lever au jour, ne
Il
loui-,
»
Le faucon est niais au passager, c'est-à dire pris
lorsqu'il est
ii
lasnier, le sacre et le
le
gerfaut, l'espervier et l'esmerillon.
(ilct
'\
se
cl
des
fuites.
Miii.s J*ari.^,
1862).
*
Écrit
(•oiniiiciiccnienl
îiii
du
xiv sicdc
,
doiinuciils
d'un/
d:ilo
anlcricurc.
^
C'csl-à-ilirc, (]u:ilrc qui volcril en
s^ jeUenl sur
•
L'autour,
la
liiiiruoyiiiit,
proie avec iuipéluosilc,
qui.
du pidui;
liii
cliiissour.
Les
i|iiali't'
sont
qu'ils
autres,
(|ui
uistsaiix
réclamés
du
xiv*=
liaiil
ou
noI
-
CllASSIi
oiseaux de leurre, c'esl-ù-dire
suiil
rappelés à l'aide du leurre; les
quatre
sont oiseaux de poing ou de basse tôlerie, sont dressés
revenir sur
à
de
^^50
siècle,
le
poing du fauconnier. Le leurre
était,
jusqu'à
une lanière de cuir ronge garnie de deux
la
lin
ailes à l'une
20
de SCS extrémités; depuis celle époijue jiisiprau
avait
une souche de cuir rouge qui servait d'attache aux
rappeler l'oiseau,
main
sa
xvi" siècle, le
et
haut.
le
fauconnier
La figure
faisait
tourner
le
oiseau de haut vol à venir aa l'appcl du louri'c
'
«
MiuHisci'. liiblioUi.
Cy
devise
comment
iiiitiDualo. le
Livre
l'on doit loirrer
du
roi/
Mudus.
un faucon
'.
Pour
leurre autour
montre un fauconnier
iJO
ailes.
leurre
dressant
Ce fauconnier
friiirvùs. iiiilicu
fiouvel n/pdtié. »
du
de
un
est
xiv'' sirclc;
aiAssK
:
vèlii
tlf
-
]
ltrai''>
-
no
do jauno,
rou.ues, d'un surcot blanc rayé
chape-
d"iin
ron vcrl avec cliapol de feulre rouge. Quand le fauconnier a fait
manirer deux ou trois fois le faucon neuf sur le leurre, il s'en va de
liun
le
malin en un pré avec un compagnon, l'oiseau chaperonné sur
poing,
le
leurre encharné sur les deux faces
seau manger deux ou trois becquées sur
et le
chaperonne-, ajoute une cordelle
au compagnon,
(jui
Là
'.
le leurre,
puis
le
l'oi-
décharné
donne
à sa laisse, et le
s'éloigne de la longueur de
laisse
il
à tenir
cordelle. Alors, le
la
%1
fauconnier
fait
tourner
chaperon au faucon. Si
laisser
leurre;
le
trois
chaperonner de nouveau,
compagnon
ùlc
doucement
faucon vole droit au leurre,
le
manger deux ou
le
le
becquées sur
le
porter plus loin ijue
la
faut lui
il
leurre à terre
le
;
puis le
première
fois,
manger sur le leurre à terre, en criant « Hae hae » El
recommencer en éloignant toujours l'oiseau du ItMirre.
Quand il est habitué ainsi à venir au leuri'e, il faut le faire manger
faire
le
:
le
faucon-
amené avec
d'autres
au milieu de plusieurs personnes, puis des chevaux, puis
nier étant à cheval
;
puis le faucon
nouveau
est
!
1
faucons ^
A.
'
'•'
la
lin
du
r."c'Sl-H-dirc.
xv= siècle, le
parni
tle
(Vesl-ci-dirc, l'enlève
Voyez
leurre était
fait
ainsi
(jue l'indiiiue
viande fraiclicinent finV.
de dessus
le cliainlre eilr jikis
la piiturc et lui l'rmrl le
Imul du Livre
du
rvjj
chapeiou.
Modus.
la
—
ligure 21. Los ailes étaient pincées
l'ouge,
et
de viande chaude pour acharner
fauconnier
dans une enveloppe plaie
était
en chasse
tourner
faisait
au-dessus de sa
le leurre
souvent, mais non avec la main.
et
faut
remuer
ses pattes, atin qu'on l'entende
fait
11
le
tête.
cuir de cerf bien
attacliée au gant
cordelette avec bâtonnet pour caresser l'oiseau, car
bien
cuir
ilc
qu'on voulait rappeler l'oiseau,
et
Pour un nouveau faucon il faut gant neuf de
blanc, laisse neuve de bon cuir, laquelle doit être
cuir,
]
faucon nouveau.
le
<(
de
ClIASSIi
[
sur cette enveloppe qu'on attachait les morceaux
c'était
Quand on
—
Ul
il
;
faut le toucher
deux sonnettes attachées à
et gratter, puis
bien enfourmé, dont
la
forme
un chaperon
élevée
soit
saillante au droit des yeux, profonde et assez étroite par
et
bas pour
le
tenir à la tête. »
La forme des cliaperons n'est pas constamment restée la même.
Pendant les xn» et xni' siècles, les chaperons sont garnis postérieurement d'une longue queue
la prise
la
22),
qui est la tiroire, c'est-à-dire
qui sert au fauconnier à enlever le chaperon. Cette tiroire
est ainsi
dans
(tig.
très-longue pour que
main gantée,
atin
le
A
le
en C par derrière. Plus tard,
chaperon de
et
jusqu'au
ont la forme présentée ligure 23.
et
Ils
face,
en
xvi" siècle,
tiroire.
On chaperonnait
main droite on hxait
Le fauconnier
la
B
de profil, et
les
chaperons
sont taillés droit par
courroie pour serrer
le
l'oiseau par le bec
le
bas,
cou de l'oiseau
l'empêcher de se déchaperonner. L'extrémité a de
de
extrémité
d'empêcher l'oiseau de se déchaperonner.
Notre figure montre en
avec fente par derrière,
fauconnier tienne son
la coui-roie
et
sert
d'abord, puis de la
courroie au boulon.
est habituellement ganté
de
la
main gauche,
II.
—
o6
et
de
CHASSE
i
la
m.iiii
ment
4'.-J
]
droiit'
il
tire
l.i
et sans le froisser.
tiroir.;'
Il
faut
pour iléchiperonncr l'oiseau
lesle-
une certaine adresse pour décliape-
^4
ro inrric faucon, ne pas
'
en
l.a
"oiirroic
av;iiil.
[i()s',iM'i(3
le
irc. fini, cii
distraire, afin
que, sitôt
se ilrgrat'ant. i)criiicl ilciilcvcr
le
le
chaperon
ôté.
clKiiicrnii (r.iiTièie
—
il
voie la proie. Le bien porter n'est
afin
de ne
le
lion
tenir
le
coude an côté
droit et ferme;
sur
le
côté de la
un faucon ne
La figure
2't
\y,-.s
[
non plus
point faliyiier et de le tenir en
l'aiiconnier seri'e
corps,
—
44!)
fait
que
le
et
porte
le
bon
clKise
élut.
Il
Tant ipic le
bras un peu loin du
les doigts.
Celui
le
poinc,
(pii sait liit-n
pas tinter ses sonnettes.
est la cojiie
]
indilTértMilf,
faucon soit assis droit sur
main ou entre
CHASSE
d'une vignette du manuscrit dclaBihijo-
f
CHASSE
nalionale
ltit'(|iie
nage
—
]
est vêtu
est vêtue
;
par dessus,
montre
ligure 25
représentant un fauconnier à cheval. Ce person-
',
pour
tète
la
—
d'un surcol ou corset blanc rayé de jaune, le chaperon
ronue enfourmé
de
'l't't
le
bien
queue du chaperon enroulée autour
maintenir. Les braies sont rouges. La
la
une dame
même
provenant du
d'une robe-corset bleu de
roi,
manuscrit. Elle
avec chaperon rose doublé
de fourrure blanche. La selle est rouge. Sous
chaperon on
le
voit la
chemisette à petits plis qui couvre la poitrine. Elle est accompagnée
d'un chien
«
Phœbus. En
effet,
«
ce chien est figuré dans ce
chien d'oysel et espagnol
pour rapporter
à-dire
du
d'oysel », suivant la désignation
les
sous
traité
pour prendre perdrix
»
de Gaston
traité
et
le
nom
cailles,
pièces terrassées par l'oiseau
de
c'est-
de poing
(épervier).
La figure 26 présente une autre dame à cheval, tenant son épervier déchaperonné, prêt à voler -. Elle est vêtue d'un ample surcot
boutonné par devant, avec fentes latérales pour permettre de passer
mains
les
le
par dessus,
;
le
chaperon dont
haut de la tête. Le surcot est ouvert sur
pour ne point gêner sur
ainsi
que
la selle, car
devant
le
et
par derrière,
on observera que cette écuyère,
comme
enfourche sa monture
précédente,
la
devant est retroussé sur
le
le
fait
un
cavalier.
La fauconnerie
cieux,
Élie
intitulé
le
exigeait des soins infinis.
Fauconnier parfait,
écrit
petit traité
fort pré-
vers 1750 par Jacques-
Manceau, seigneur de Boissoudan, donne quantité de détails
sur la chasse au vol
oiseaux ^
au xvni*
dans
Un
le
On
manière d'élever
et sur la
peut reconnaître, en lisant ce
et
traité,
de soigner
les
que cette chasse,
abandonné aucun des usages déjà mentionnés
Livre du roy Modus, bien qu'alors elle ne fût guère admise
siècle, n'avait
que chez quelques hobereaux vivant sur leurs
Les gentilshommes, depuis
le
xi"
terres.
jusqu'au
\\T
siècle,
portaient
souvent un faucon ou un épervier avec eux dans leurs promenades,
assemblées
et visites.
C'était
un sicne de noblesse. Ces beaux
oi-
seaux, bien traités et élevés, s'attachaient à leur maître et n'étaient
chaperonnés qu'au moment de
fixée à
l'une
de leurs
chasse.
la
D'ailleurs
une
laisse était
Tout gentilhomme qui chevauchait
pattes.
par passe-temps avec des dames prenait un oiseau sur son poing.
Ton approchait d'un étang,
Si
le
faucon était déchaperonné, un des
'
Le L'vre du roy Modus,
-
D'apivs un ivoire, colicclioii Saiivagcot, Louvre (environ
^
Ce
traité a été
fran(;ais (luilicu
imprimé dans
toire, par les soins de la Société
la
du
xiv
sirde).
1
:{()(!'.
seconde partie des Mélanges de littérutuie
et
des bibliophiles frani.ais (Paris, Lahurc, 1861).
d'ins'
—
44o
pages, suivant à pied, faisait lever
lancer
le
faucon
—
le
héron,
[
s'il
CHASSE
1
s'en trouvait; et do
i.
26
La figure 27, copiée sur un cadre à miroir du commencement
du \i\' siècle -, nous montre un jeune homme et une jeune femme
à cheval. La jeune femme caresse le menton de son amant, qui tient
1
2
Voyez, dans
le
Collection du
1" volume du Dictionnaire du mobilier,
n'-v.
W.
Snovd.
rarticlo
Mokihs kkoh.u.es.
i;ii.\ssK
4i U
]
un l'pcrvicr sur
l'irre
à
lo
poing.
Un
page,
pied. L'écuyère est en selle
plus pliées.
Klji^
—
armé d'un
ôpieu, suit par der-
comme im nomme,
est vêtue il'uue colle à iran:hes.
les
jambes
couvrant complê-
éâm
temenl
jambes. Elle est coilTée d'un voile sous un cliai)el
feutre dont le bord antérieur forme visière. Le jeune homme
les
iiu-lri.'. le
chaperon rabattu
;
de
est
ses cheveux, longs latéralemcnl, sont
maintenus par un ceirle. La selle de la femme est couverte d'une
housse (|iii luinl)e droit jusqu'au-dessous du ventre de la monture.
447
Vè
[
CIIASSK
]
f
niiAssE
—
]
448
—
La charge de fuiironnier élail une des plus enviées ii la cour des
princes. Le grand fauconnier de France était un seigneur. Sur le
du Livre des tournois, manuscrit exécuté vers la lin du
par les ordres de Louis de Bruges, seigneur de Grulhuyse i,
frontispice
XV' siècle
pour être
olTert
au
roi
CJiarles Vlll,
sous un riche dais fleurdelisé
A
sa droite
;
à ses
on
voit le
pieds
est
jeune prince assis
couché un
seigneurs de
sont rangés debout les
lévrier.
sa cour,
parmi
un jeune noble très-richement vêtu,
c'est le grand fauconnier. Sa robe de
lesquels, au premier plan, est
tenant un faucon
dessus,
(jui
(fig.
28)
:
tombe jusqu'à
terre,
est
martre; les manches, simples, sont
bras
est
;
de veloui's
iilas,
fendues au
di'oit
ses chausses sont vertes, avec souliers rouges
gris,
;
doublée
de
de Tarrièreson pourpoint
avec boulons d"or, manches écarlates cl bas collet brun.
Sous son chapeau de fourrure blanche
et garni
de plumes rouges
avec perles d'or, est une coilïe violelle; une ceinture rouge, avec
escarcelle de
'
iSibliolli.
même,
iiiilioiiiiU'
enserre
(français).
la robe.
Une épée courte passe
derrière
—
4-40
—
[
CHASSE
]
rescarcelle; sa poignée csl d'or cl son fourreau blanc. Le ganl sur
lequel le faucon est assis est de peau blanche.
Dans sa main droiU;
ce seigneur lient le bâtonnet qui sert à caresser le faucon, lequel
est
déchaperonné.
Les gentilshommes n'étaient pas seuls à porter des oiseaux
poing, en certaines solennités,
le
comme
figure
de
sur
noblesse, les
dames de haut lignage se montraient souvent aussi parées, à cheval,
portant un épervier. La figure 29 que nous donnons ici, copiée sur
un bronze appartenant à M. le comte de Nieuwerkerke ', montre
une jeune femme
d'un riche
coiffée
corset avec
d'une couronne oblongue avec voile, vêtue
très-longues manches d'élolîe légère
plus à califourchon,
mais assise sur une haquenée houssée
ment
plumail
et
ayant
un
entre
les
oreilles.
nécessaire à la chasse au vol accompagne
une œuvre
1
le
Le
petit
(liu
du
non
riche-
épagneul
cheval. (ïellc fonte est
d'arl exquise.
Graudciir de l'oiiyinal
;
xv'^ sièclcj.
11.
—
.)i
n.\>sE
[
—
]
DANSE,
DIVEIITISSE.MENTS,
-^loO
—
MOMEPtlES,
MASCARADES, JEUX
DE COMBINAISON ET DE HASAllD, JEUX D'ENEANTS
On
sait
repas.
A
goût des Romains pour les panlomimes
le
des
la suite
pendant
représentations publiques du célèhre
les
mime
Pylade, qui seul, sur la scène antique, représentait tout un drame,
les riches
Romains voulurent avoir chez
mimiques. Tibère
ne
A
lit
tenta
vainement
que se développer pendant
eux
des
d'interdire
représentations
coutume, qui
cette
siècles de l'empire.
les derniers
des repas, les jeunes gens, chez les Germains, exécutaient
la suite
Mérovingiens
combats. Les
des danses simulant des
conservèrent
mode, contre laquelle s'élevèrent sans succès les évoques des
premiers siècles chrétiens. Sous l'empire, un seul pantomime exéil changeait
cutait, pendant les festins, plusieurs actes d'un drame
cette
;
de masque
A
de costume suivant
et
les scènes qu'il
devait traduire.
ce propos, Lucian rapporte une anecdote curieuse
Un
«
:
barbare,
ayant vu cinq masques préparés pour un acteur pantomime,
dit-il,
car la pièce
était
divisée
en
cinq parties, et n'apercevant qu'un
demanda où étaient ceux qui devaient représenter
personnages. Quand il eut appris que le même acteur
danseur,
les
autres
les
remplirait tous
:
— Vraiment,
s'écria-t-il, je
ce seul corps vous eussiez plusieurs
dans
les
conservé
de
la
premiers siècles du
masque antique
le
musique,
(cantica), des
et
danses
;
moyen âge
avec
'
dans
clercs
Linian.
De
modenie, par
l'enceinte
snllat., cap. 66.
C.
Magnia.
» Il
ne parait pas que
panlomimes
les
ils
eussent
exécutaient au son
accompagnement de
ciiants
des scènes dramatiques. Loin d'avoir détruit
cet usage, le christianisme le vil se
les
'.
mais, d'ailleurs,
quciiiuefois
et
âmes
ne savais pas que dans
des
répandre partout
églises.
Vers
la
(in
et
même parmi
du
Voyoz les Origines du théâtre antique
vi"
et
siècle,
du théâtre
—
Aunacaire
ou
4ol
n.\NSE
]
(rÂuxerre*, dans un synode tenu
Aiinaire, évoque
sous sa présidence, défend dans
de janvier, certaines prati(|ues
—
le
premier canon,
paganisme
du
venues
aux calendes
«
»
Or, ces
-.
pratiques consistaient à banqueter et à danser dans les églises au
son des instruments ^ Le peuple
non-seulement par
était attiré ainsi
exercices religieux, mais
les
ses plaisirs. L'église était le temple, le
et
et le théâtre
'*.
dans
itour
forum ou
Ces souvenirs des usages anli(jues
et
ques
la
vie civile
aux exercices
firent place
;
temples,
ses aflfaires
l'hôtel
de
ville
des agapes des
premiers chrétiens disparurent peu à peu des églises
plus de place que dans
les
et
n'eurent
souvent alors les danses anti-
les plus
grossiers d'histrions et
de
funambules.
'
-
o72 à 603.
Mém.
conceriuuil
l'kist.
du.
et
ecclésiast.
d'Auxerre,
]r.n'
l'alihô
Lchctnif,
U
I,
p. 129.
•*
'*
M,
Coiicil.
Voyez
la
Guérai'tl,
Autissiuil., ann.
prrfacL'
;jS.'i;
dans Lalibe, Condt.,
du Cfo-iuldirc
<lc
l.
V,
]i.
9d6.
l église Noire -Drnne de Prnis,
piihliro
jiar
[
DANSE
—
]
C'tHaiiMil (les
exécutés avec
45-2
poses lascives, des tours d'adresse el de
souplesse
accompagnement d'instruments.
Nous voyons ces sortes
d'une Bible du x« siècle
de
*
représentés dans les vignettes
jeux
(fig.
Au
1).
son des (lûtes doubles, des
deux histrions exécutent des
tours avec des épées. C'était une tradition de la danse
psaltérions, barpes, lyres et clochettes,
danses et
pyrrliique des Germains.
Les monuments des
font des
el
xi'
repas pendant lesquels des
xu"
hommes
tours d'équilibristes
siècles représentent
et
(fig.
femmes exécutent des danses,
2),
sautent
sur
nation., manusor. lalin, 6-3.
*
BiltlioUi.
*
Manuscr. du commencement du
xn<' siècle;
souvent des
anc. collect. Garneray.
les
mains
2,
—
toujours
4o3
accompafincmcnL
avec
—
[
(riiislriimonls
do
DANSE
musique.
]
Ces
roprt^senlations sont fréquentes jusqu'au xw" siècle. Alors les jeux
iriiisirions
sont
remplacés par ce qu'on
appelait des
entremets,
3
c'est-à-dire des scènes
récitées
ou chantées pendant
les intervalles
qui séparaient les services des festins.
Le goût pour
danseuse,
les
paraît
Peut-être cet usage
pas exécutés pendant les banquets, par une seule
avoir
été
était-il
fort
en vogue pendant
une importation
orientale.
le
\n°
siècle.
[
IIANSK
—
]
'iSi
—
Le vtHoment de ces danseuses élail léger, long, mais dessinanl
les formes du corps. Les vigneltes des manuscrits, les monuments
sculptés, nous ont conservé beaucoup de ces danseuses qui s'accompagnaient habituellement
véiiie
de clochettes
(dg. 3)
Celte
*.
femme
est
d'une robe sans bliaut, collante sur la poitrine et les hanches.
formant des plis très-fins, suivant la mode orieiilale. Le col du
vêtement est bordé d une passementerie très-riche, terminée au bas
de la fente par un petit crochet long qui retient le corsage et forme
et
lin
pli
transversal accusant la
taille.
Des
plis
en spirale entourent
Les manches sont justes, plissées transversalement et teraux poignets par une riche passementerie. La jupe est
les seins.
minées
lloltante,
à plis lins et
tempes par un
être taillé dans
'
D'un
cercle,
une
répétés;
tombent sur
étolTe
lui.
cheveux, retenus autour des
les épaules.
Ce vêlement paraît
de soie crêpelée, suivant
cliapileau déiiosé daus le
Saloiné dansant devant
les
la
mode adoptée
musée de Toulouse, rcprésentaiU Hérode
k
table cl
—
alors par les
iSo
dames nobles pour
—
robes portées sous
les
Celle danseuse ne porle pas de ceinture.
les
bas-reliefs
pendant
les
liateleurs
de celte 'époque
du
et
[
On
le
DANSE
bliaul.
fréquemment, dans
voit
qui
xni« siècle, des lustrions
repas se livrent à des exercices funambulesciues et
(fig.
4)
'.
après ces divertissements,
Les seigneurs,
]
de.
s'ils
S
étaient
satisfaits,
consistant
de
faisaient
en habits
présents
riches
et joyaux,
ce
(pii
était
de
l'occasion d'amères remontrances. Mais le goût
ne persistait pas moins parmi
'
Voyez, enlrc autres seiilplures,
Sciiuir eu
apùlrc
.
)
Aiixois, reprôsjulaut
le
le
noblesse.
la
linleau
repas du
de
la
porte
roi C.odoforiis.
à
ces
la part
bateleurs,
du clergé
pour ces spectacles
Les trouvères,
seplciiliàoiiale
de
(Légcade de saint
poêles
rri^lise d'
'l'iionias,
[
DA.NSU
—
]
ambiilaiils, s'ôlcvaienl
faisail lorl à l'arl
de
-toiî
—
dans leurs vers conlre celle concurrence qui
la poésie,
considéré par eux
comme
élant d'une
nature aulrenienl noble el digne d'élre spécialemenl encouragé. Ni
leurs saliros.
ni les
exliorlalions
du clergé, n'empècliaieul
les bâte-
C
^j^^^^
'^^'^"^^^^^^
leurs d'èlre reçus dans les cliâleaux el
lètcs poplilaires.
la
noblesse des châteaux
beaucoup
les
Cependant, vers la
pour
aiïaibli. 11 reparaît
ces
fin
du
les babils
les
xni^ siècle, le goûl
de
divertissements semble
vers le milieu
du xV
danseurs el danseuses de profession ne
précédemment,
bienvenus dans
d'être
en usage dans
la
siècle,
mais alors
portent plus,
société
s'être
élevée;
comme
ils
son-t
—
—
457
DANSE
[
]
vêtus d'une manière bizarre, élégante ou grotesque, ainsi que nos
saltimbanques.
Dans un
1440
manuscrit de
joli
environ
une
*,
miniature
une danseuse dont
et
l'abandon des
qui
traditions
précédents. Le danseur
(fig.
et
5) est
doublée de
surmonté
de
celets
;
manches ouvertes
collier d'or
coi'set
les
;
Un
et or.
caleçon blanc très-court
et
vêtue d'un corset
6) est
(fig.
doublée de blanc,
est
taillées
sorte de lambrequin avec
même
de
lilas,
dont
dont
et
les
la jupe,
longues
sont doublées d'orange.
couvre sa gorge; une courte jupe verte parait sous
jambes
que
ainsi
bras sont nus,
les
avec bracelets
Un
le
à
Les souliers sont pourpre. Le turban est rouge avec bro-
grelots.
deries et joyau d'or;
est terminé
il
par un cône
lilas
et
comme ceux que nos
des costumes de fantaisie,
or,
avec
Ce sont
blanc léger. L'écharpe est verte avec grelots or.
voile
d'éci'e-
Une écharpe tordue entoure
accompagnée d'une
est
elle
en barbes d'écrevisse,
taillée
en barbes
taillée
couverte d'un turban jaune
tête est
entourent ses poignets.
La danseuse
grelots.
siècles
les
jambes nues ornées d'anneaux avec grelots; des bra-
même
hanches
ses
Sa
pourpre
cône
d'un
laisse voir ses
violet.
dans
vêtu d'un corset bleu clair brodé
de blanc, ayant une seule manche longue
visse et
indiquent
postures
les
conservées
s'étaient
de
montre un danseur
nous
délicate
vêtements
les
datant
Bibliothèque nationale,
la
là
saltimbanques revê-
tent aujourd'hui.
ne faudrait pas croire que
Il
pendant
11
le
moyen
danse
la
fût
réservée exclusivement,
âge, à des danseurs et danseuses de profession.
n'y avait pas de fête chez les nobles, les bourgeois
qui ne fût terminée par
de toutes
favoris
passion.
salle
On
les
dansait
les paysans,
des danses. C'était un des divertissements
classes
le
ou
auquel les femmes
jour sur les prés, et
des châteaux, pourvu que
la
compagnie
le
se livraient avec
soir
dans
fût assez
la
grande
nombreuse.
Les caroles ou karoles, sorte de rondes, étaient fréquemment dan-
Dans
sées par les damoiselles seules.
les
damoiselles font dresser une
avant
le
combat
roman de Gui
tente entre les partis
de Nanteuil,
ennemis
:
.xxx. as bliaus
»
Plus eu
<i
Es ombres sunt alécz dessous
'.
u
'
le
i
ot de
La karole coniuicuchent, que
Li ainiraus
du Coiue
eutiiilliés
les oliviers,
les corps sont Icgicrs.
les ul luoull volouliei'S -. »
Français, le Miroir ftistorial.
Gui
(le I\'i)iteuil,
vers 21 iO et suiv. (xiiio siècle^.
11.
— oS
et
[
—
UANSli
—
4o8
I
El plus loin
:
lirs
I.i
.
as danioisellcs
'
Plus en
<.
i
fii
en
.i.
La karolc fomiiiPiifliiMil desor
<i
\n\'-
IlmiIus
;
.xxx. qui ont bliaus vestus,
a de
pin i-inuis
le
»
-.
Ces rondes élaienl accompagnées de chansons.
dans le Roman de Méraugis de Portlesgue:
Il est
C'est
sodc.
quand
seul
pucelles qui chantent en carolant, et
son mieux,
Técu au cou,
au côté,
de
Fui. clR'v,'ili;T
Je
..
Mais aussitôt
et
;
l(!
sa
Sitôt dehors,
met aux aguets pour
carolc et chante
par un survenant
dit-il,
ja
!
il
:
»
vengeance,
chevalier qui là
le
cùlé,
était,
;
se
il
celui-ci reconnaît à
l'attendre
ainsi
lui et lui cric
son tour Méraugis, et se
y renonce bientôt, car Méraugis
il
pendant dix semaines. Délivré
à son
tour
:
Trop
ai
loue temps
(juarolé, »
car le printemps est venu, le rossignol chante.
teau fée
ennemi
met à chanter et à
pucelles pendant que son ennemi quitte
c<
M
voit sous
ne chante mie.
Técu au cou, Tépée au
caroler à son tour avec les
la partie.
!
mourras
defli. lu
oublie
il
il
hacinet en tête. Or, ce chevalier est son
le
mortel. IMein de courroAix, Méraugis va vers
sa mie
qii-
un pin
parmi elles un
du manoir,
chevalier chantant et carolant
l'épée
joli
héros arrive au château des damoisclles qui
le
carolent. S'arrètant devant la porte
verdoyant dos
un
en plein hiver
était entré
Le roman en vers de
la
Dans
le
châ-
'\
Charrette
''
décrit les
passe-temps de
damoiselles et de chevaliers sur un pré. Quelques-uns de ces jeunes
gens tiennent de gais propos, d'autres jouent aux tables
aux échecs, au dé, à
et
souvenirs de leur enfance
'
-
••
«
courte-paillc.
Plusieurs rappellent les
:
La tente ».
Vers 2f;67
Voyez
puld. par
'•
la
(trictrac)
le
M.
Attribué
cl suiv.
Rom'in de Mérawjix de Portlescjuez,
xiii'=
siècle, par
Uaoul de lioudcue,
H. Michclanl.
ii
Chrcs'.icns
de Troyes et
nation., fonds de Cangé, u» Ti.
Godcfroy de Leigni,
nianuser. de la
lîibliolli.
dauccs
Il
IJaiil.'S cl quei'olcis et
"
Kt phauteut et tiibcnt et saillent.
Kt au iiiitior se rclravaillciit
La chronique de
li-aite
Podro Nino
I).
'.
»
clans la paftic
2,
de son voyage en France, rapporte comment
cui'ieuse
si
il
qui
chez
est reçu
seigneur de Sérifontaine, Renaud de Trie, capitaine du château
le
Rouen, amiral de France.
(le
(les
«
Les grâces dites
«
madame
«
moiselle.
«
madame
«
il
«
et
dit-il,
y avait
il
de divers instruments.
dansait avec Pero Niilo, et chacun des siens avec sa de-
danse durait une heure. Quand
Cette
elle
était
on apportait
deux heures.
«
«
allait s'ébattre à
«
jusqu'à la nuit, après quoi on se
«
torches
«
dans
c'était l'été,
la nuit
après cela
tôt, et
c'était
si
madame
rendait dans la salle avec des
ménestrels.
On
dansait
avant
bien
»
'\..
comme, pendant
a vu
du dîner,
on soupait,
la nuit,
le vin,
pied par la cam.pagne, et l'on jouait aux houles
venaient les
alors
;
A
on servait
passait à l'heure
on mangeait plus
l'hiver;
si
épiccs,
les
sieste. » Ceci se
allait faire la
«
durée des joules
la
et tournois,
après le souper, on dansait jusqu'à une heure avancée.
de mener
d'usage
finie,
donnait la paix au capitaine ^ et chacun à celle avec qui
c'est-à-dire de midi à
soir,
repas,
enlevées, venaient les ménestrels, et
et les tables
avait dansé. Ensuite
On
le
qui jouaient agréablement
jongleurs
«
Ton
Pendant
«
danse
à la
chaque
Il
était
dame ou damoiselle auprès de
la
laquelle on était placé à table, et de ne
point changer de danseuse
[lendant
des
la
soirée
s'établissaient
ainsi
:
donnaient à ces assemblées un intérêt
relations sociales
Irès-vif,
qui
intérêt (|u'elles ont
perdu de nos jours.
Les salles de danse étaient jonchées d'hei'bcs odoriférantes et de
lleurs
On
:
-
n
'•
s
(Ju'iiii
"
'l'iiut
"
1»!'
]ilus
en lieu d'herhi' vcnl
lia accotistiiiiié
11'
(rcspeiiilrc,
pai'qdct csluit Cduvcrl
rosmariii
cl
ilc
lavamli' '.
»
et siiiv.
Le ViciorùiJ,
nianuscrit, par
'
(hilli'c
.
dansait au chnpi'llct, trois à trois, la ronde.
Vers 10
1
•
le
clii'nii.
comte
dr
I).
Altiert
l'cilro
Nino
(
de Circourt et
i:i7!)-l il!)', ti-adiiit
le
de l'espagnol (Tairès
comte de Piiymaigrc (18(n}.
F.mbrassait son danseur. Usage conserve' dans quelques iirovinccs fram-aises.
Voyez
la
Martial
traduction de tout ce passage dans
dWiivwgnc,
les
Arrêts irmiiour.
le
tome !' du Dict. du mobiliev.
]irol(igiie
(lin
du
xv'' sij'icle).
le
DANSE
[
—
]
Quelques-unes de nos
—
460
/
conservées dans
danses,
les
campagnes
de nos grands centres, ne sont que des traditions de ces
êjoiîrne'es
danses du moyen-âge.
Les mascarades étaient aussi fort du goût de nos aïeux.
nn des divertissements
(|uets et bals. Souvent
moquer des
même
avaient
En
certaines villes les proportions d'une institution.
dalité,
aussi
travail,
le
que
bien
n'avaient d'autre recours que l'association.
Il
mœurs du
pris
dans
face de la féo-
de
manifestation
la
ban-
ou des travers de
ridicules
Les mascarades
personnages.
réunions,
qu'une satire des
elles n'étaient
temps, une occasion de se
certains
des grandes
iiabituels lors
C'était
l'opinion,
y avait donc des cor-
porations de fous, qui, à certaines époques de l'année, usaient du
moquer de
privilège de se
que
A
des petits.
Paris,
tout
monde, des grands
le
sont
ce
Badins,
les
aussi
bien
Tiirlupins,
les
les
bande joyeuse de l'abbé de Maugouvcrne
à Dijon, la Mère folle; à Rouen, ce sont les Conards,
qui, masqués, cbevauchaient par la ville, ayant à leur tête un abbé
Enfants sans souci
;
à Poitiers, la
;
monté sur un cbar
mitre, crosse,
et jetant
des satyres et des pasqmls. Ces Conards.
gras, se
la
promener par
la ville
et d'accorder
aux habitants,
souvent en vers. Les ma-
le plus
mascarade, c'est-à-dire
de jeter
parodiant les
gestes
faits et
la bourgeoisie.
droit
Ils
de s'informer de toutes
moyennant
ell'et,
sous
finance,
le
la
masque,
permission de
se permettaient
du
clergé, de la noblesse, et n'épargnant
avaient
parmi eux des enquêteurs chargés
scandaleuses
les histoires
de
la
cité,
de
abus, de toutes les sottises. Ces enquêteurs faisaient leur
Vabbé des Conards, aux cardinaux
l'appoit h
et
en conclave. Et l'on décidait ainsi quelles étaient
de figurer aux
où toutes
aux Conards de se
sur tout et sur tous, suivant leur bon plaisir,
ridicule
le
le
en masques, de dire ce que bon leur semblait,
se iuasquer. Ces Conards, en
tous les
des jours
toute alîaire cessante, répondaient à la requête boulTonne
en octroyant
pas
à l'approcbe
présentaient un matin à la grande cbambre du parlement
de Rouen, apportant une requête
gistrats,
aux passants des rébus,
les
rôles.
patriarches réunis
les
affaires dignes
Alors se tenaient les audiences en plein
affaires étaient
évoquées. « Trois jours durant, ce
Tambours,
air,
tri-
trompettes, annon-
'<
bunal siégeait par
«
çaient de loin le cortège. Les Conards cheminaient ainsi à travers
«
la foule,
'-
ridiculiser
«
Les marchands de mauvaise
«
simoniaques, les enfants prodigues, les pères avares, les gentils-
les rues.
(lûtes,
partagés en bandes, dont chacune avait pour mission de
une
sottise,
de
flétrir
foi,
un
les
vice,
de censurer un abus.
juges suspects, les prêtres
—
hommes
«
glorieux, les parvenus
ne
—
461
DANSE
[
s'oubliaient trop, les
iiui
]
prali-
malmenés en
tous
.<
ciens qui
«
ces rencontres au-delà de
«
mariages, les folles
«
étaient encore
«
l'épuiser jamais. Les édits fiscaux n'avaient pas meilleure fortune,
un
assez, étaient
ne saurait
qu'on
ce
entreprises,
les
croire.
de
intrigues
Les sots
toutes sortes,
texte fécond, toujours exploité sans qu'on pût
non plus que les hommes inventifs qui les avaient imaginés et
la misère du peuple y fut décrite maintes fois avec plus de liar-
'<
;
('
'(
pas
s'oubliaient
diesse que dans les cahiers des états de la province
confrérie, née,
persista jusqu'au xvn".
aux halles de
Conards
La
le
commencement du
le
fête finissait
par un grand banquet donné
banquet, danses, mascarades
cerner au bourgeois de la
qui,
ville
au dire
abus
les
et les
ridicules
tyrannie des seigneurs.
avaient grand
roi
;
moyen de manifester
du temps, sur
Ces
soin, sous le
les
masque, de ménager
réclamations du clergé, de
opinion
leur
Badins, ces
Conards, ces
maintenait-il
ainsi,
sur
misères du peuple et
aussi le suzerain était-il le premier à rire des
par ces cours bouffonnes, et
les
!
du royaume de France avaient
villes
le
puis le prix à dé-
;
des prud'hommes, se
trouverait avoir fait la plus folle chose de l'année
Beaucoup de grandes
au moins une fois l'an,
xv" siècle,
transformées en palais de l'abbé des
la Vieille-Tour,
après
;
vers
paraîtrait-il,
Cette
»
^
Turlupins,
du
personne
la
la
jugements portés
privilèges malgré
leurs
noblesse et des magistrats muni-
la
cipaux.
Pendant
les
banquets, aux cours des riches seigneurs, les entre-
mets n'étaient souvent que des entrées de masques exécutant quelque scène ou pantomime. On sait la mascarade qui faillit être si
funeste au malheureux Charles VI, et que décrit Froissart d'une
nière saisissante dans
(Tune danse
faite
le
chapitre xxxn du livre IV
et
hommes sauvages,
en semblance de
«
Laventure
où
là
le
d'une des damoiselles de
la
reine.
Sur
les
jeunes gens qui se revêtirent d'un vêtement juste de toile et de
recouvert de poil, et dont était
feu ayant pris à leur
brillante
s'il
en
fut, fit
royaume; mais,
le
'
le
quatre
roi,
périrent
brûlés,
déguisement par l'imprudence du duc
léans. Cette funeste issue d'une
fête,
:
«
Si se
et
six
lin
le
d'Or-
au milieu d'une cour jeune
une profonde sensation à Paris
dit Froissart
roi
du mariage d'un jeune chevalier
fut en péril. » C'était à l'occasion
de Vermandois
:
ma-
et
dans tout
passa et oublia cette chose
Voyez VIJiftoire des Conards de Rouen, par M. A. Floquct, auquel nous eniprunlons
ee passage
{Biblioth. de l'École des chartes, tome
I"""",
p. lOo).
JK.X
[
à
«
pt.'lil
«
morts
m-
-
1
cl
pclil,
oliSLMiues,
lil-oii
prières
pour
;iuiiiosnes
cL
les
»
1
Ces clivei'lisscmonls nous amènent à parler des jeux de société.
(I
An
'<
Au jeu de
A
«
la
et
sain et au dos Tliei-be;
Au propos, pour
dire sornettes
Ne que paist-on, ne
;
pai^t herbe ?
72^?
une reine
ou
roi
»
'
au roi gui ne ment, lequel
répondre sans rien
sonne
au perier, aux biclietles;
A geltcr au
On nommait un
son tour,
mirez,
queuleuleu, aux til/eties,
tiers,
l'assemblée, adressait
A
amour
i)i07i
"
y avait le jeu
conte
on, ne à clignettes;
Au
«.
-.
.fil
«
«
Il
no jouerez
Ilcin. et si
<.
fait le sujet
qui,
faisant
d'un bon
tour de
le
chacun une question à laquelle on devait
à
celer.
reine ou le roi se présentait devant chaque per-
la
répondait sans
mentir à chaque
question
était
lui
(jui
adressée.
On
trouvait de ces sortes de jeux tous les jours, et dins le
d'Ignaitrès des damoiselles inventent
du
jeu
le
Lai
confesseur. Elles
désignent Tune d'elles pour remplir cette fonction, et toutes, à tour
de rôle, doivent
lui
nomment
sont douze)
(elles
aussi son amant.
sonnages
dire le
Il
nom
de leur amant. Or,
à
dame-confesseur Ignaurès, qui est
la
y avait aussi le jeu de saint Coisne.
le
par ses gestes
saint,
à faire rire l'agenouillé, celui-ci
Parmi
les jeux
plus anciens.
On
Un
chacun se met à genoux devant
fait le saint,
présente un don. Si
les péïtitentes
le
la
et
lui
grimaces, parvient
jeu d'échecs paraît être un des
aux échecs à
cabinet des antiques de
lui
donne un gage.
de combinaison,
jouait
et
des per-
la
cour de Cliarlemagne,
et
le
Bibliothèque nationale conserve un jeu
d'échecs d'ivoire sculpté, provenant
du
de
Irésoi-
Saint-Denis, qui
passe pour avoir appartenu à ce prince. Les pièces de ce jeu d'érliecs
sont de très-grande dimension ^
Les tables
luxe
et
pièces d'échiquier étaient fabiiquées avec un grand
:
rendu cordelier
'
L'Aninyit
-'
Poésies de
Haudoin
et
(fin
Jcliiui
A\\
xv
de
siècle).
Condeit
(
xiii"
sièele
)
lîarhazan).
3
Voyez, dans
la
parlje des .Armes, quelques pièees de rc jeu.
(voyez
Co7ites
midens,
—
i>
l*iiis
mauilt'iit les
—
4Ga
esches,
[
si s'asL'iil
au
(.
Ou
les a apportés, en
I)>;
peuc de
<<
Tels crt
«
Les
listes sont d'or lin. k trifoirc foudii
"
K
point d'csmeraudes, vendes coinnie prô herbu,
li
nu douhlier velu,
lucmiemcnt cdusu.
ft'uis
cschekiers, qu'oiniiies iiiieudros ne fu
cschee de saphirs
H
E de riches topasses
c
Pignialyuui les
fu.
Assueru
a toute lor vertu,
liex
tist. li
sont bel k veoir
.Miilt
Candeolu.
espaudu.
drei-liié e
'<
Sos
<(
Fist le viex Cassanius aporter l'eschcquier
esteudu en Terbier,
les tapis de soie
;
uieismcs a pris les esehés à drechier,
"
11
«
Puis a dit eu riaul
Le jeu des échecs
les parties
le roi
Li
:
',
E de rubins vcruiaus, aussi cour dardant
'i
«
]
jii.
»
li
JEUX
« Li quel
:
veulent jujr?
une passion chez
était
la
-
»
noblesse, et souvent
dégénéraient en rixes.
Les romans et chroniques font naître des guerres terribles d'une
Dans
partie de jeu d'échecs.
roman d'Ogier VArdenois,
le
Charlemagne joue aux échecs avec Bauduinet,
au
Li fi\
u
iJauduiués traist sou aufin arier,
<•
Li fix
au
Sus
Tant
Il
liauduinôs
l'anlrc autiu a trait sou chevalier,
traist
K
li
uns avant
et l'autre arier,
mat eu
dist
lit
l'auglcr
;
Callos, le sens quide caugier
H
Voit
H
Bauduinet eomeuce k laideugier.
»
—
!e
lîastars, dist-il,
Fel et quvers et trop en remaueiés,
c<
Ogier tes pères,
li
miens hom eavagiés,
»
N'en desisl tant por tôt
«
Que
Cl
Ardoir eu
»
Mal
<<
A ses dcus mains a
los les
membres
fu,
«
Hauduiuet en
«
Le test
Il
Desus
f(!ut,
li
le
A émaux [l'ausparouts
l'or
de sos
ciel.
fesissc trancher,
le
couperrés chier.
—
saisi l'esqueker,
feri cl frouter,
s'en sait
marbre
(ils
li
eu nu c<)Mpieg noier.
pcnsasles, vos
le
;
mult es outrequidiés,
"
Ailleurs, c'est Jean,
'
:
forment coitier,
roi le volt
"
d'Ogier
de
sou paou premier,
roi traist
'i
"
le lils
le lils
le
du
llst
roi
li
cerveler
mort
;
jus'.ich;r ^.
»
Henri d'Angleterre,
et
frère
».
-
Li liomnn d' Alixandre, manuscr. bibliolh. lîodléienne, u" 261 (xiii" siècle).
^
Ogicr l'Avdenois. vers
."iieS et suiv.,
édit. de
Techeuer, 1S12.
de
JEUX
[
-
]
Cu3Qr-de-Lion, qai jelle récliiquier à
Uii-lianl
de Fouliiiics
tèle
la
Foulques riposte par un coup de pied dans
Kilz-\Yarin, et
Le jeu des échecs
(pii
-
464
dans
lient
prouverait que ce jeu
en
était,
romans
les
une
chez
elïet,
les
ventre'.
le
grande place, ce
gentilshommes une
allaire importante.
Huon de Bordeaux
duire dans
se déguise en valet de ménestrel pour s'intro-
château de l'amiral Yvarins. Celui-ci, voyant un
le
doute
page au service d'un coureur de châteaux, se
tour
— Eh
«
:
un ménestrel,
garder un château
serves
«
<«
métier
c'est
—
faire?
sais-lu
«
et
«
beaucoup de métiers
«
répond
<«
vanter de choses que tu ne saurais faire, car
«
l'épreuve.
«
cerf
ou
—
vous
et je
muer un
je sais
Sire,
le sanglier
quand
;
dirai
les
je
;
je
sais
plaît.
—
Soit,
mais garde-toi de
à
épervier; je sais chasser
le
je
<<
aux tables
«
Bon, répli(iue l'amiral,
"
l'éprouver.
<«
à
«
donc, tu
«
bert, porter l'écu
«
la
«
chambres des dames
«
métiers
<•
puisse voir et qui
—
l'épreuve
point
tel
parles bien.
—
au cou
sire,
soil.
—
—
je vais
mettrez
Continue
encore endosser un hau-
sais
Sire, je
et la lance, diriger
un cheval
et
vaincre à
joule qui voudra se présenter. Je sais encore entrer dans les
;
je
m'en
—
m'en faire aimer.
aux échecs. J'ai une lille,
et
tiens
bien jouer aux
sait fort
jamais vu un gentilhomme la mater.
«
de jouer avec
«
écoule
'
me
vous
puis
vous conviendra.
qui
«
<:
je sais jouer
;
au jeu d'échecs
je l'arrête, et
là
Laissez-moi achever,
sur
la prise, et
de façon à battre qui que ce
aux échecs
et
le
corner
sais
mettre les chiens sur la voie. Je sais servir à table
«
te
mettrai
pris, je
l'ai
semble, de
Huon,
vous
s'il
prêt à l'écouter
suis
l'amiral, je
me
répond
Sire,
quehiue
caché? D"où viens-tu,
as quelque projet
lu
beau
grand dommage que lu
conviendrait mieux, ce
le
il
:
quel
en l'examinant,
lui dit-il
!
de
si
—
Hist
Il
elle
;
si
elle te fait
A
loi
Voilà
la plus belle
échecs, car je
revient, par
mat, tu auras
le
me
Que
<<
Dedcns ma cambre
«
Aveuc
se lu pues
ma
fille
fille
totc nuit
.i.
lit
parer,
vous gircs,
(1
De
»
Et le maliu, quaut
(1
De mon avoir
"
Oont pores faire lotcs vos volontés.
li
ferés toutes vos volontés,
.c.
il
erl ajornés,
livres avérés
en sera, répond liuon,
comme
n'ai
cou coupé. Mais,
au ju uiator,
ferait
qu'on
Mahomet,
:
<>
des
bien
»
vous voudrez.
de Foulques FUz-Wnrin, mauuscr. du Musée Britannique
»
(xiu'' siècle).
—
—
46o
1/amical s'en va raconter cela à sa
u
"
— Mon
père est
[
damoiscUe
la
dit
respect que je lui dois, plutôt que de voir périr un
par
me
lui je
riche tapis au milieu de la salle.
>'
bien compris
dit
«
varlet
«
si
c'est
't
vous
si
—
«
l'amiral.
par
le
beau garçon,
«
— Vous
m'avez
convient que vous jouiiez avec ce
Il
au jeu,
le battez
il
aura
la tête trancliée aussitôt
;
vous qui êtes matée,
De vous
"
«
si
;
laisserai mater. »
On apporte un
;
j
fille.
assurément, se
fol,
JEUX
Puisque vous
me
convienne ou non.
Puis disL ou bas, eoienient, à
>
—
i
»
voulez ainsi, réplique
le
dois vouloir, que cela
doit taire tôle sa volouté.
Par
iMahoiiiMiet,
il
le
fait
damoiselle, je le
la
»
eelt'^
:
hou auier
Par sou geut cors et sa graude hiaulé.
Yauroi
L'amiral
recommande
Li
"
ne soufller mot.
jus est grans, uus ne s'eu doit uieller.
t'ait
Qui cstoit d'or
<
—
"
Volés as
Il
l'eskekier ajiorter,
et
d'argeut i)aiutiiré,
—
Dame,
dist
Hues, quel ju volés juer
trais, u
Oi' soit
vous volés as dés
as trais, disi
la
dame
?
?
al vis cler.
"
partie s'engage, et le bachelier est bien près de la perdre, car
regarde
plus
s'en aperçoit
souvent
damoiselle que l'échiquier,
la
et
celle-ci
:
Il
(i
jus fus! fine.
Li eskiec fureut de tia or csuicré,
<•
il
li
à tous ses barons de
A dout ou
i<
La
ke
ja
— Vasal,
dist cle, dites, k eoi
penses
?
<«
Près ne s'eu faut que vous n'estes matés.
«
Ja Miiiiuteuaut ares
— Attendez un peu,
dit
Huon,
le cief
le
copé
!
"
jeu n'est pas
«
Sera-ce pas grand honte et vilenie
"
Quant a mes
»
Qui sui sergaus du
liras toute
tini.
No
nue gerrcs.
]iiivr>'
uieuestivl
'
«
u.
—
:7J
JEUX
[
—
]
Les barons do
«
(^Mi'olc p(M'(li
— 31ainleiianl,
«
(lamoiselle à son leur de regardor Hiioii
rire, li la
son jeu
faire atlenlion à
de ne plus
cl
Huon
dit
—
'iGB
son
jii
;
si
bien
H iiicsctardor
•
.
à Taniiral, vous voyez
si
je sais jouer
—
sûrement matée.
Maudite
;
«
encore un peu
«
l'beure où je vous ai engendrée,
«
avez battu à ce jeu tant de hauts barons, et vous vous laissez mater
«
par ce garçon
«<
ront en rester
et votre
—
!
et votre
là,
mon
moi,
«'
vous donnerai cent
servir
chelier.
Mais
fille
choses pour-
les
se retirer en sa cliambre
fille
ménestrel.
—
marcs d'argent.
vous agissez
Si
—
Soit
soil
père furieux. Vous
dit le
!
damoiselle s'en retourne
la
— Si j'eusse su cela,
«
ma
Calmez-vous, répond Huon,
«
j'irai
est
Mlle
!
poin-
ainsi,
répond
»
;
le
je
ba-
cu'ur plein de dépit
le
:
se dit-elle, je t'aurais bien maté. »
Le conte est un peu leste mais il s'agit de païens, et l'on voit (juc
Huon se comporte en gentilhomme. Tout est bien qui finit bien *.
Dans un autre roman du même temps -, la lille de Géri s'éprend
;
de Dernier
une nuit
envoie son chambellan
elle
;
:
((
«
—
et se
prier de la venir visiter
le
li
par iimi
mes
saliis cl aiiiistié,
«
Et quï'ii
«
Et as esches et as tables joicr.
"
Je
cliaiiihrcs se vaigiie
esbauoier
donrai xx livics de deniers.
te
^
»
volontiers », dit le chambellan. La scène est charmante
J'irai
passe
— Di
le
plus convenablement du
monde, mais
les
jeunes gens
oublient les échecs.
Les dames jouaient donc aux échecs,
monuments
figurés
nous
et
d'ailleurs
de nombreux
montrent des parties engagées entre des
personnages de sexe ditférenl. Voici
(fig.
i)
la
copie d'une boîte
commencement du xiv'^ siècle, (jui représente
une dame jouant aux échecs; deux autres per-
à miroir d'ivoire, du
un jeune
homme
et
sonnages très-attentifs regardent
vier sur le poing
partie,
la
l'un d'eux tient
un éper-
'*.
Les jeux d'échecs, de tables, de dés, étaient un des délassements
'
Huon de Bordeaux,
France,
-
Li
•'
'<
•
[nibl.
sous
vers
la direct,
7386
et
siiiv.
de M. Guessard).
Romans de Haoul de Cambrai.
Se divertir
Ile la
».
coUcit. Sauvage
)l,
(xiir
musée du
Lniivre.
siècle)
[les
Anciens poêles de
la
favoris des
-
4G7
genlilshommcs dans
camps;
les
..F.l-X
[
]
bion que les chefs
si
d'armée durent souvent interdire ces passe-temps,
qui
étaient la
cause de négligences funestes, de pertes d'argent et de querelles.
Quand
le roi Lnni'N
1\
s'en vint à
Acre aprrs
sa captivité,
de tant de
pertes qu'il avait faites, celle du comte d'Artois, son frère, lui était
plus sensible.
la
En mer,
comte d'Anjou, qui
compagnie. Un
tables
«
1
Pe
à
joui-,
il
était
il
le
avec
lui
dans sa nef, ne
demanda
;
on
dit
lui
monseignour Gautier d'Anomoes
Neiiioiirs,
que
se plaignait à son sénéchal de ce
'.
Et
lui
faisait
nulle
aus
qu'il jouait
«
ala
roi)
il
(le
le
là
Ji:i;x
f
(.
touz cliancelans pour
«
les tables et les
de ce
llebesce de sa maladie, et prist les dez et
lu
geta en la mer, et se courouça moult foit à son
ficre
«
Gautiers en
«
estoient sus le tablier (dont
fut
emporta
et les
aujourd'hui
miex
li
paon
xn*^
xiv^
la tour,
;
tous
deniers qui
les
y avoit grant foison) en son giron,
il
l'on jouait
dans
siècle,
que nous appelons
était ce
avec des dôs et des tablettes
Vaufin
de l'échiquier étaient
pièces
les
reine,
la
le fou,
;
geta
il
d'ivoire.
roc;
le
chevalier
lier, le
que
le trictrac,
au
paicz, car
Ce jeu des tables
»
'.
ou disques de bois ou
Du
à jouer aus deiz. Mais messires
qu'il s'estoit sitost pris
..
«
m-
-
1
la fierge
ou
(vierge)
firge
le
:
le cava-
;
-.
L'évêque de Paris, Eudes de Sully, sous Philippe-Auguste, défendit
aux clercs de jouer aux échecs
même
et
Saint Louis voulut infliger des amendes à
aux échecs, aux tables
et dés.
d'en avoir chez eux.
tous ceux qui jouaient
Mais ces ordonnances ne purent être
mises à exécution, non plus que beaucoup d'autres de ce genre prétendant modifier les mœurs.
La vogue du jeu des échecs devrait
nion que l'on a des
mande une
xiie
au xve
d'esprit
une
et
combinaisons suivies.
siècle, qui
l'opi-
habitudes de la noblesse féodale. Ce jeu de-
certaine culture
l'intelligence à des
un peu sur
faire revenir
habitude d'appliquer
n'était pas
Il
ne sût jouer aux échecs
et
une dame, du
aux tables
;
on n'en
peut dire autant aujourd'hui.
Outre
trois
jeu des tables,
il
dés, et qui paraît être
hasard
bliés
le
furent l'objet de
y avait le trémerel, qui se jouait avec
une variante du
fréquentes. Parmi les
défenses
dans Téchevinage d'Hénin Liétard, au xnr
concernent ces jeux. Défenses sont
chez eux
En
«
:
siècle,
il
aux taverniers de
faites
maison on aura jue as des,
cui
Les jeux de
trictrac.
bans puen est qui
les tolérer
en cui maison on
et
LX
«
aura jue au tremeriel, son
le
<<
en est convencus
«
convenra
met sus con nen ait verte lui quint len
Douai, des mesures sont égalcmcnl
;
et
son
li
A
desfendre. »
semont
il
prises contre ce jeu dans un ban intitulé
«
as des en son pourpris
'
'
.Ininvillo,
Voyez
^.
Hist.de saint Louis,
l'extrait (lu
piibl.
M. Nalalis de
\r.ir
Romnn d'Alexandre
de France). Ce passage
de fourfait
Con ne suefre con
«
:
s.
s'il
just
»
«le
notes des Chron. des ducs de Normanilie,
r/iist.
est a
di'iniontre
l
qu'au
la
II.
Vailly, p. 143.
liihliotli.
xnr
Bodléiciine. puhlié
dans les
o1.j [Coll.
des docum. inédits de
sièele, le jeu
des échecs ne différait
p.
pas du nôtre.
'
Cartul. L,
f»
xir.
wallone du nord de
(Voyez Recueil d'actes
In
France, puhl. pnr
îles
Tailliar.
xn" et
ISiî).
xiii"
siècles
en langue rom.
Douai, p. 400).
La
aux
ou breleuc,
berlenc, hellcns
(lés
469
—
élait
la
[
'<
I.ors fait ;i;:i)rl<T ses li(>rlniis
i<
Kl les
M
l/avoir doiil
trouve cet article:
table sur laquelle on jouait
csciiici's
de
«
por
•
s;'
vcU
jiicr
du
rargenlcric
Pour
»
(lescDiiilu'cr -.
dressé en
j'ui
eschequier de bateure
1
perles dedens, garny des jeux de cristal et de
En
noms
i-412,
plupart des
la
«
(tours) et six
«
cbez et un
Pour un
>
et
de
cristal,
à
»
avaient pris les
une royne, deux roz
l'oy.
paonnez (pions) d'yvoire blanc; pour un jeu d'esplusieurs paonnez noirs
fol et
'.
»
Et dans une de ses ballades Charles d'Orléans parle ainsi
"
En
'.
Pins (jn'cn
•<
Me
iiKi
Dniiii» j'iiviiyi'
nnli'c,
dclivroit,
mon
:
s'coni's,
car sonvcnl (rcncoinhricr
(]iiiiiil
VA en gardes t'aisoit
>
veuoit k son cours.
mon
jeu lier
;
Je n'envoyé Pion, ne eiievaliei-,
'.
Rocq
Auffiu ne
'.
'<
Si bien aidier
C-ar j'ay
perdu
«
Se
fais
je
ne
la
;
ma
qui pcusscnl
il
iincreile
y perl vrayenieid.
mon jeu
une Dame
"
journal de
le
on
lool),
marbre vermeil...
pièces de l'écbiquier
qu'elles ont aujourd'hui.
Dans
]
:
Dans rinvenlalre
«
JKi-x
entiercnu'ul
nouvelle
dépense du
roi
;
'*.
Jean en Angleterre,
il
esl
aussi question de jeux de tables (trictrac).
Un
des corbeaux sculptés portant les poutres de la salle des mer-
cenaires,
bomme
dans
le
cbâleau de
représente un
Pierrefonds,
gentil-
une dame jouant aux tables. Ces représentations sont
fréquentes sur les vignettes de nos manuscrits des xiu'', xiv et w"
et
siècles.
Outre
le
jeu de tables, qui
répandus dans toutes
liasard étaient
les édits
Le jeu
de
des dés
particulièrement était une
les
LesécluM'S
»
(I
^
Ciautier d'Arras, li
'
Archives nationales (K. reg. 41,
les
la société,
jeux de
malgré
excommunications,
occasion
de pertes de
gentilshommes, souvent de quei-elles
.
Romans de l'empereur Ernde.
fol.
de
les
rixes.
'
'*
les classes
royaux, les décrets des conciles,
sommes considérables cbez
et
demande des combinaisons,
8.'i
verso).
Poésies de Charles d'Orléans (!> moitié du
XV
siùcle).
Ji:r\
,
-
]
Le trouvère Rutebeuf, au
li
Di:
(II'
(fyrer
la f/rieschr
di-
l.i
(lui
Monl
.
'
ili'ticr Diil
li
robe
<•
Li lié m'ocicut,
>•
loiil
;
Li (lé
m'agiietenl et cspieiil,
Li
iiraissaillcnt et (Icfliciit.
<i
Ce poisc moi.
»
une pièce de vers
Kuslaclie Descliamps consacre
jeu des dés
tel
dcsfot
..
ili'
et à ses
loul entière
au
Avec cette verve qui
nous montre comment, une nuit, Coucy et
conséquences funestes
caractérise ses poésies,
dans
ainsi des dés
parle
siècle,
xiii"
:
ma
(le
-
470
il
-.
plusieurs bons cbevaliers et écuyers s'en allèrent, après souper
H
En un
«
Tirant feu et
où
retrait
trouveront
ilz
table mise.
liclli'
:
»
Là on se met à jouer aux trois dés de Paris.
Le poëte peint l'émotion des joueurs, traduit leurs propos, leurs
blaspbèmes quand ils perdent, leurs colères s'en prenant à tout et
à tous.
Tantôt c'est un
tourner
la
une
cbance,
cbariflfllr qui
de paille qui est accusé d'avoir
l'éternument
tantôt
cbarbonne. Son
"
M
•
De jouer se
d'un des assistants,
dit conclut ainsi
fait
tantôt
:
fait t)on tenir,
Se ce n"cst par esbatcmcut
Jusqu'à deux flourins seulement,
«
Sanz eonvoitise
et
sanz jurer,
«
Sanz mal
•i
Car plus est lioniine saige
X
Plus
li
Que mains
(i
Y ont perdu armes, chevaulx.
<i
Argent, honneur et seignourie,
"
Dont
»
Quant estoieut en une
'<
Pour perdre une noble journée
Il
Pour ce
Un manuscrit de
la
'
Sur
-
Le Dit du
'
Ane. suppl. français, n»
la
fétu
si
et
sans injurier,
meffait
;
ot
jirant.
et si di tant,
gcntilz
hommes
très liaul\
c'estoit horrible folie,
(ju'ilz
arin(''e,
u'avoieut harnois. »
Bibliotbèque nationale
^
contient
un autre
rigueur de l'hiver.
faisant suite k
rjinu
des dez (xivc siècle).
H22. Ce
dit a
Legrand d'Aussy, lîarbazau
éli'-
])u|]lic
et .Méon.
dans
1812.
le
recueil de
M. A.
Juliiuiil,
—
sur le jeu des dés. C'est
(Ut
à riionime à fabriiiuer les dés
Et ainsi
le
[
en personne
diable
le
— Frère,
«
Tu
u
Maint lionmu' en
dit
mauves,
li
je
me sui porpcuscz
nom sera niiz
feras une eliose qui son
un en
•1
I.i
<
Tu
feras
M
Kn
hi
J
enseigne
(lui
iei'l
pi'iiilu
cl
ci^le
chose
di'
metti'e sur
autri'
11
;
;
eneore honnis
iert
vergeudez
et
;
lue/..
six eostés i|uarrée,
[ireinieri; costc; lu
fait
JELX
:
»
diable
—
-471
feras un seul point.
.
.
»
cbaque face deux,
trois, quatre,
cinq et six points.
La
— car
table sur laquelle on jetait les dés
—
combinaisons de jeux de dés
baut à propos des échecs,
•
Dans
camps,
les
Li
comme on Ta vu
s-appelait,
bêlions, bellan, brelan
le
de furent
({"ivoire,
de marbre
li
licllens '.
était plus forte, et ces défenses,
»
jeux
les
souvent la cause de sanglants condits
qui étaient
plus
:
darmée défendaient
les chefs
y avait plusieurs
il
;
de dés,
mais riiabilude
sans cesse i-enouvelées, n'arrêtaient
pas les joueurs.
Dans
vers
le
Grandes Chroniques de Jehan
les
milieu
du
xin»
siècle,
on
ce
lit
le
Bel, qui
passage
:
«
furent écrites
Après disneiz
«
grant bustin comencha entre les gardions des Hennewiers et des
<'
archiers d'Angleterre, qui entre eux asloient hebergies ensemble,
«
a ocquison del jeu de deis,
i<
oreis.
En
dont grans
mal.>^
avicnt
si
come vos
»
effet,
au bruit de
répandus dans
la ville
tous
querelle,
la
armés,
se réunirent
les
archers qui étaicnl
et blessèrent
ou tuèrent
plusieurs de ces garçons Hennuyers, lesquels se retirèrent en leurs
hôtels.
Il
fallut
que leurs maîtres se missent de
cents archers restèrent sur le carreau
Les recherches savantes
faites
la partie, et trois
-.
sur
le
jeu des cartes par quehpies
auteurs du dernier siècle et de celui-ci ne permettent pas de faire
remonter l'invention de ces caries avant
Du jeu de dez
'
p.
[Ditz des \nv.
xiv
et
.xv^'
le \iv«
siècles,
siècle.
Les documents
recueillis par \. .iuldnal,
22).
-
Voyez
les
Viaijcs Chrotiirjues de
Jehan
le
Bel. puld. par
.M-
iNdain.
I.
II.
[
—
'
JEix
clairement de l'ouvrage de
premières caries,
les
amuser
avaient été fabriiiuées en Italie pour
temps
ressort assez
Il
Merlin, qui a su réunir sur la matière
31.
documents connus, que
les
—
qui les menlionnenl datent de 1299.
les plus anciens
tous
47:î
ou
et instruire
na'ihis,
même
en
qu'on eut l'idée plus tard de se servir de ces
les enfants, et
pour en composer des jeux de hasard et de
combinaison propres à remplacer le jeu des dés *. Nous ne pouvons
imagos sur
mieux
petits cartons
faire
que de
jeux de cartes
citer
sur les
traité
:
Les cartes ne sont
•
l'auteur de cet excellent
ici
arabe,
d'origine
ni
"
Rien n'autorise ces deux suppositions
«
citation
de l'Orient ne
d'écrivains
;
d'origine indienne.
ni
aucun monument, aucune
vient
appuyer.
les
Ces jeux
du reste, contraires au génie, aux mœurs et à la religion des
Les cartes sont une invention européenne, sans
Arabes sont,
((
«
nul doute italienne. Voici ce qu'on peut supposer de plus vrai-
<>
semblable sur leur origine.
«
Au
«
xiv'
siècle,
il
y
avait
en
Italie
une
de dessins, un
suite
«
album de cinquante
«
par la variété des images,
«
vant de sujets d'interrogation aux maîtres ou aux parents
«
une nomenclature étendue des connaissances d'alors, un programme de questions, un aide-mémoire encyclopédique pour les
«
pièces,
amuser
très-propres à
et
à
enfanis
les
aider leur instruction
en ser:
c'était
yeux.
'<
"
nommait 7)nlbis
gravures anonymes attribuées à
Cette suite de
'<
copie dans les
'<
peintre Mantegna.
«
Vers
la lin
dessins
de ce
se
même
siècle,
un
;
nous en avons
ou à
tort
esprit inventif,
i-aison
la
au
probablement
«
un Vénitien, crut voir dans
«
d'un jeu nouveau propre à
«
chante
«
sans exclure complètement les chances du hasard, n'y serait pas
"
livré tout entier
"
échecs, moins bruyant et
"
comme
flexion
"
'
— Pourquoi,
se
comme
les
sei'vir
dit-il,
les
naïbis des enfants
mûr de
à l'àgc
.
.
éléments
récréation atta-
n'imaginerait-on pas un jeu qui,
moins
dés, et qui,
sérieux que les
plus portatif que le trictrac, exigerait,
ces jeux, une attention soutenue,
''?.
les
du calme
et
de
la ré-
»
Voyez, à ce sujet, rcxcelleiil Duvia.ui' que
vii'iil
île
piililii'i'
M. Merlin sur VOriijine
des cartes à jouer. Paris, 1870.
= r,c
passage est
une sorte
à l'ajipui de son oi)inion.
3
I>a"e
."i".
de
couclusiou
des preuves
accunuilées
par M. Mcrliu
.
—
—
473
Celle explication paraît vraisemblable. Le
du jour
bois,
devinrent
peu à peu
le
par
môme
Les caries se
permettaient
prêtaient
un
à
de participer au jeu,
tandis (|ue
ou aux
deux. La
échecs
qu'à
classes inférieures,
société
aux cartes
du trémerel, qui passionnaient si
discrédit. A peine si à la tin du
xvi"
soudards recourir aux dés pendant
les
les
nombre de
élevée, aussi
donc
et
mauvais lieux, où
sur
et
l'inlini,
personnes
ne pouvait jouer aux tables
l'on
tinrent
s'en
caries,
les
ceux des tables el des échecs.
moins grand
ou
]
remplacèrent
des combinaisons variées à
à
plus
que
esl
très-communes,
conscV|iient
jeu des dés, el
fait
à l'aide de la gravure
qu'elles purent être fabriiiuées
el
JEUX
[
jeu des
le
;
que
bien
les
dés
nos aïeux', tombèrent en
fort
on voyait quelques
siècle
heures perdues
et
dans
les
jeux de hasard persistèrent fort tard.
écuyers s'en allaient
du jour, lorsque les dames, chevaliers et
aux vergers, les hommes jouaient parfois aux
boules et au
Ce jeu consistait à chasser au ras du
Pendant
les
en Ecosse,
le
billart.
moyen
boules au
par
loisirs
de crosses de
persista en
Il
remplacé en France, vers
et parait avoir été
mail
bois.
sol
des
Angleterre,
le xvi'' siècle,
:
•'
Item, cl je
"
Celle
<
El un
(le
la
iidj(jiiii-l/,
il
la i^rosse
-
nie Sainl-Aulhoine,
de ilimy on crusse
liiUarl
'
.
"
Des groupes aimant les plaisirs plus tranquilles causaient pendant que les dames tressaient des chapels (couronnes) de Heurs
(|u'elles offraient à leurs
lié(iuemmenl sur
Le tre»i(;re/,
'
Tobjel de
jeu
(lig.
iiasard k trois dés,
défenses spéciales, et parait
tav(,'rues et les lieux
2
de débauche
avoir
M
Il
coffrets,
que
ainsi
été
où
l'en
l'avons
menus
dil
objets
plus haut, lut
particulièrement
dans les
aii
bordel:
jeu au Iremerel,
Et gaigniez mult a envis
Por ce estes-vous Irop chélis.
;
Les Gens d'avenhcies. (A. Juhinal, Jongleurs et
\
nous
vogue
eu
sur les
:
a Volentiers alez
« Et
Ces sujets sont répétés Irès-
').
ivoires, sur les
les
île
amis
w
trouvères des
xiu<' e< \i\^' siècles
vol., Paris, 18:{o.)
-
'
''
«
Au contrat
Pelit
\W\\v,
».
Testament de
il
miroir
ii
Villon, st.
deii\
t'aces.
xxix.
du coinmeiiremenl
du
xiv''
siècle,
au
II.
—
musi'c
Louvre.
60
du
JECX
'
-
Ti'i
]
do loilcUc des
cl xiv" siècles
XIII"
de llcurs
façon
des chapels
dames
et damoiselles
ce qui permet de supposer que la
;
élail
ini
des
passc-lcmps favoris des
'.
Les chevaucliées à deux étaient encore un des plaisirs auxquels
se livraient le plus
On
habituellement les jeunes gens des deux sexes.
avait des selles disposées exprès
dant
le
encore
xv* siècle
les
pour ces promenades,
et
pen-
femmes, montant en croupe, enfour-
chaient la selle, ainsi que cela se pratique dans les campagnes de la
Normandie
et
de
la
Bretagne. La ligure 8 est copiée sur
d'un manuscrit de cette époque
corset brodé d'or, avec collet et
'
"
Voyc/.,
ciiiiis
la
2.
Le jeune lioinme
manches bleu de
paiiie des Vt;-n:MiiMs. raiiitlu (Ihaim^au.
MaiHiscr. Hibliolh.
luitioiialL-,
missel latiu (liuO ouvirou).
est
roi. 11
la vignette
vêtu d'un
porte des
—
garde-cuisses
d'éloffc
d'or,
ci
—
47o
sos
[
JEUX
J
jambes sont armées de grèves.
La jeune femme est coilïée d'un escoftion d'or
avec barbette blanche. Sa robe est gorge de pigeon. Les harnais du
Son bonnet
est rouge.
cheval sont rouge et or.
.^>..
fe_..^îr->-^abi^^^^^^-m
Certains jeux, ou plutôt exercices
profanes,
ecclésiastiques, aux chanoines des cathédrales,
pendant
permis aux
les
fêtes
de
de Pâques. Ces exercices consistaient en une danse et jeu
Ces divertissements, appelés pila,
balle, suivis d'un ban(juct.
Noël
(je
étaient
et
[
m\
—
]
pilota
bcnjcrctta,
cl
du
xvi»
siècle
d'où
(1538)
'.
ils
évOques
les
au jeu de
et
que vers
paraît remonter
milieu
le
aux premiers
qui vivait au xu^
Beletli,
l'épliso
clans
dil
siècle,
archevêques ne dédaignaient pas de participer
balle et
la
usités
ne disparurent
Cet usage
temps du christianisme. Jean
que
particiilièrcmeiU
fureiil
d'Auxerro,
callhulrale
—
'h6
aux danses auxquels se
Guillaume Durand décrit ainsi ces fêtes
-
livraient leurs
En
«
:
clercs.
certains endroits
<«
encore, en ce jour (de Pâques) et dans d'autres, le jour de Noël,
"
les prélats se divertissent
«
soit
(«
et
«
que
l'on
«
chez
les
«
servantes jouissaient d'une certaine liberté, exerçaient
«
avec leurs maîtres, festoyaient avec eux, et
«
tins
<«
tenir
dans
même
les
à
avec leurs clercs, soit dans
maisons épiscopales,
vont jusqu'à jouer à
et
former des chœurs de danse
appelle liberté
Gentils,
de décembre ^
en ce mois des
l'usage
persista
fêtes. »
longtemps
Malgré
parce
esclaves,
le conseil
dans
cloîtres,
paume,
la
à se livrer aux chants
et
qu'anciennement,
les
bergers
il
les
et
pouvoir
le
se livraient
après la rentrée des moissons. Cependant
de semblables
les
aux
fes-
vaut mieux s'abs-
de l'évêque de Mende,
plusieurs
églises
cathédrales.
Chaque nouveau chanoine devait, ce jour-là, ofTrir une grosse balle
ou ballon à la compagnie \ Les chanoines commençaient alors une
ronde accompagnée de chants et se renvoyaient la balle en dansant.
Le ballon était donné par le nouvel élu au doyen, lequel, ayant
enfourmé son aumusse pour ne point être embarrassé dans ses
mouvements, appuyait la balle contre sa poitrine, et, donnant la
main à un chanoine, commençait un branle suivi par tous les autres
membres du chapitre
on entonnait la prose Victimae paschali
;
laudes. Alors le doyen,
la
ronde, et
renvoyait.
il
ou
même
l'évêque, se
plaçait au milieu
envoyait la pelote à chacun des danseurs, qui
la
de
lui
Après ce divertissement, on se mettait à table jusqu'à
l'heure de vêpres.
Il
nous reste à dire quelques mots des jeux d'enfants. Les choses,
à cet égard, ont peu changé, et les jeux
des
enfants, pendant
durée du moyen Age, étaient ce que sont ceux de notre temps,
dire
qu'ils
n'étaient
personnes. La
'
"'
•
c'est-à-
qu'un diminutif des occupations des grandes
poupée pour
Voyez, a ce sujet, la notice quo M.
Unlionale de riuillainnc Durand,
«lu
la
l.
les
Cli.
filles,
les
Hartliclciiiy
IV. p.
iiilroihiilo
armes pour
'.).
pilt la
les
dans si traïUiction
In.
Rntionale divin, off., lit). VI, cap. i.xxxvi.
Eu souvenir des Saturnîiles.
Cette balle était assez grosse pour qu'on ne
a
petites
tenir d'une seule
main.
477
chevaux Je
garçons, les
mcnls de
l'enfance.
l)ois,
—
JEUX
[
faisaient
fond de ces
le
]
diverlisse-
Le manuscrit de Herrade de Landsberg
'
nous
montre deux très-jeunes gens qui jouent aux marionnettes (lîg. 4).
Ces marionnettes sont deux chevaliers suspendus à des cordes qui
les traversent par le ventre. Le plomb qui chargeait leurs jambes,
probablement,
empêchait de basculer. En faisant
les
ces cordes, on simulait une
comme
vêtues
sont couvertes du
courte,
Les
hommes d'armes de
les
heaume conique
du longêcu,
petits
et
à nasal, de la cotte de
TîililioUi.
niaiiiic.
lii'
mailles
armées d'épées.
sifflets,
les
animaux de
les
poupées,
les
vessies
pois, etc., étaient les jeux de la première enfance
'
et venir
ce temps (xn« siècle). Elles
moulins tournant au vent,
pouvant servir de
aller
sorte d'escrime. Les mai'ionnettes sont
SlrasIiDui'f; (xii'' siècle).
Ce
nianusci'it
a
('(('
;
terre cuite
remplies
de
puis venaient les
dctniil
]iiir
rariin'i'
.ill(V
1
JF.UX
—
]
'^'^
—
exercices, rcscarpoletle, le lape-cul, les écliasses
les barres, la
les joutes, les
parfois
pelote
(fig.
5
puis, plus lard encore, Tescrime,
;
'),
les billes,
rériuilalion,
bagues, les simulacres de chasses, de combats,
devenaient
sérieux,
nous
que
ainsi
le
prouve
(|iii
l'histoire
5
des premières années de du Guesclin. Les traditions passées d'une
génération d'enfants à celle qui
jeux encore
loup,
usités
la
aujourd'hui,
du chat perché, des quatre
bien haut dans
noire
histoire
suit
tels
ne se perdent pas,
et se
etc.,
les
du
remontent
que ceux du berger
coins, des barres,
et
et
perpétueront longtemps
pi'o-
bablement.
'
Manuspr.
Dans
Iîil)liolli.
les entourages (fin
ualionale,
du
Ilist,
xin'' siècle).
du saint Graal jusf/u'ù
l'o/ipire
de Néron,
SIXIÈME PARTIE
OUTILS,
OUTILLAGES
SIXIÈME PARTIE
OUTILS, OUTILLAGES
^:^
AUGE,
s.
r.
{(luget).
de
Vaisseau
bois servant
aux
et
iii;iroiis
propre à contenir du mortier ou du plâtre gàcliô. Les plus anciens
monuments du moyen
montrent des maçons portant l'augée
âge
de mortier ou de plâtre sur leur
ainsi
tôte,
/
que cela se pratique encore au-
jourd'hui dans les bâtiments
en
con-
struction. Les auges les plus anciennes
un demi-
paraissent être évidées dans
tronçon de tronc d'arbre. Cette forme
persiste jusqu'au
Dans
cette
auge
xv°
est
forme ne
dont
la
voit
aussi ligurées
[KW
le
siècle
posée
(11g.
la
1
').
truelle,
de celle en usage de notre temps.
diffère pas
parfois des
haut et façonnées au
On
auges en forme de boîtes évasées
moyen
d'ais
cloués.
ne
Il
faut
pas
confondre l'auge avec Voiseau (voyez ce mot).
<."
BALAI,
âge sont,
'
s.
m.
comme
IMiimisiT. Jîibliulli.
duc Cliailes
l'"""
{escoube).
Les balais employés pendant
le
moyen
forme, exactement semblables à ceux qu'on emiiatiouiile,
dr lîouiliou,
iiioii
Hisloiial fraiti^ah, lu'oveuaul
ru
du
la
Ijibliollièquc
l'/'iC).
II.
—
01
du
[
BATON
jiloic
-
]
encore dans
brindilles de
la
482
plupart de nos provinces, c'est-à-dire
bouleau assemblées en paquet
trémilé d'un bâton
;
BATON,
emmanchées à
et
crin
ne
tineiil,
l'cx-
\vii« siècle.
s.
m. (hasloucel, bouhourS; cscoper,
unroqupnu, locquc, santon, saton,
,
de
remonter
paraissent pas
pecaho*
coii/fourt
faits
ou de bottes de joncs réunies en façon d'éventail
avec un manche. Les balais de
au delà du
—
gaffe,
gayar
tournât, thovle).
,
La
vaille
panchon,
(juanlité
;
—
princhon
fût,
cscobcrge, fust,
y \ic
n.vroN
,
feuré
pieuclwn
:
,
de mots pour désigner un
ùrdail,
sappe
,
même
'S?>
objet
indique
Parmi
les
usages
les
divers
aux(|uels
muni d'un
i);iton
servait habilement.
;
c'était
la
la
bàloii
le
même
gens de guerre on désignait
bdton toule arme d'hast (voyez
était
[
par
le
arme
Les bergers, jusqu'au
mot général de
siècle,
bâton terminé par un gros bout ou une crosse, afin
lancer des
La
mottes de terre aux brebis
figure
braies,
avec
montre un de ces bergers
souliers
attachés,
(jui
du
'
Tout paysan
pût porter, et s'en
([u'il
xiv°
]
destiné.
rlail
partie des Ahmiïs).
seule
liATON
s'écartaient
xi° siècle.
Il
portaient un
de pouvoir
du troupeau.
est vêtu de
tunique à manches
d'une coite ou
courtes et larges sous lesquelles apparaissent les
manches
justes de
tunique-chemise. Sur ses épaules est un camail de peau de bête,
la
le poil
ti'ée
en dessus,
et
son chaperon, qui semble
roide, est attaché à son cou par
cuiller
d'une étoile feu-
une cordelette. La houlette avec
de fer ne date guère que du xv"
judiciaires étaient autorisés
fait
siècle.
entre vilains,
ils
Quand
combats
les
devaient se servir de
bâtons de mesure et d'un bouclier ou large carrée tenue de la main
gauche
(fig. i -).
Froissart raconte ainsi le soulèvement des paysans
du Beauvaisis, de
'
'
Miiuusri'. lîihiiotli.
()('s
hns-rclict's
du Valois Laonnais
la Brie,
natiaii!il(\
ilc In
l'ai;iulo
de
Eomifjile fcstio.
la callu'di'alo
{w
et Soissonnais,
en 1358.
siT-clc).
de Lyon ((•ommoncciiicii'. du
n'iv siècle).
BATON
[
«
'<
—
1
Aucuns
-^«-Si
irons dos villes cliamposlros, sans
Hoauvoisis, el en furent mie cent
s'assemblèrent on
clicf,
hommes
les
premiers, et diienl
nobles du royaume de France, chevaliers et escuyers,
«
(|ue tous les
«
honnissoient et trahissoient le
..
—
royaume,
et
bien qui tous les dùtruiroit. Et chacun d'eux
que ce seroit grand
dit
:
—
Il
dit voir
1
il
%
Honni
par qui
demeurera que tous
<<
dit voir
"
lilshommcs ne soient détruits
"
lèrent, sans autre conseil et sans nulles
"
ferrés et de couteaux,
«
demeuroit
au
nord
environ,
le captai
!
'
soit celui
,
et
par
de Buch,
la
le
qui
,
Citron, de Froissart,
maison d'un chevalier qui près de
rassemblés au nombre
être détruits à
duc d'Orléans
liv.
I,
gen-
chap. i,xv
al-
armures, fors que basions
Meaux par
et leurs
pendant leurs expéditions que de ces bâtons
'
les
Lors se assemblèrent et s'en
Ces Jacques, qui dévastèrent toutes
»
de Paris
finirent
en
î
il
le
lances,
et
les
là
provinces
de dix mille
comte de Foix,
ne se servirent
de leurs couteaux.
fà
liidonx
rtaioiil
Ils
n'avons pas de peine à croire.
toire, les
contemporains
voir, disont les
;i
A
celte triste
par
les
gens du
roi
La figure 2', qui
his-
anglais
les partis
de Navarre, étaient réduits à
nière niisèi'e et n'étaient vêtus que d'une
]
ce que nous
;
époque de notre
paysans de ces provinces dévastées par
et français,
BATON
\
la
chemise de grosse
dertoile.
représente un vilain de ce temps, donne assez
l'aspect de ces terribles Jacques de 13u<S.
Les seigneurs terriens faisaient exercer leurs vassaux,
vaient le service de
pendant
et,
les
piétons,
xiv° et
xv»
jouer du
au jeu du bâton long de
siècles,
les
qui
six
de-
pieds,
gentilshommes eux-mêmes
de
lance
courte
Les pèlerins étaient munis d'un bâton {bourdon, bordon)
(voyez,
apprenaient
à
bâton,
c'est-à-dire
la
(voyez la partie des Armes).
dans
la partie
Le tineul
des Véteme?<ts,
était
un
l'article Esclavin^e).
gros bâton qui
pouvait servir
au besoin de
ou de support horizontal. Les porteurs d'eau se servaient du
tineul ou tournot pour transporter les vases de terre ou de métal
levier
contenant un liquide
(tig.
3
-).
Ce porteur
n'est
vêtu
que d'une
jupe.
'
Manuscr.
Rililiotli.
*
Manuscr.
lîililiolh.
nationale. Histor. Ilieroaotymit
nationale, Lancclot
duLnc,
,
latin (xiv" siôclc).
fram.-iis (1.3i0 environ).
[
—
lir.ciii;
BÊCHE,
sont
f.
hcsclte, Inible).
Oulil (ragriculteur propre à remiiei-
Les bêclies figurées dans les monuments du
lorrc.
la
s.
—
'*86
de bois
f;iiles
et
ferrées.
moyen âge
Les tapisseries de Sainl-31édard de
A.aimmT.
Paris
1
montrent des paysans armés de bêches dont
reproduite dans la figure
1.
Le manche
est
rieure d'une petite traverse pour appuyer la
de bois est garnie d'un fer coupant qui
tule
faces
inférieures.
Dans des manuscrits de
on voit des bêches dont
lindifpie la figure 2.
le fer
1
muni
main
de
Le manche
A
forme
est
à sa partie supédioite, et la spa-
enveloppe ses deux
la
fin
du \nr
siècle,
inférieure est façonnée ainsi rpic
entre dans une douille latérale
B
;
bêche, divisé en deux coquilles, permet d'inli'oduire entre
la
Cdlloft.
la partie
la
r.ingiii(Tos.
XIII' sièflc). et
hiMiolh.
d'un inanusrr. do
liodlricmio
la liildiolli.
lenu à Charles de IJourbon. mort en 1456.
d'Oxfonl
(ers
tapissi^rios
ilalaiont
du
ualinniilc, llistarial f'rajiçnis. ;i\:n\l appar-
,
—
elles la palette
l»(iui'
l'axe
du
fer.
—
le
i)ied
du
I),
ménagée à Texlrésortir de sa
se produisant suivant Taxe tranchant
pioil.
ne perdait rien de sa puissance.
Il
est diflicile d'expliquer pour-
est figurée sur toutes les représentations de
qu'au xvi" siècle.
lite
beaucoup
Il
n'est pas besoin
le travail
BÉQUILLE
s.
f.
du
%
quoi ce système excellent a été abandonné. La traverse
du manche
J
un large espace
celte palette de
.,—
fer,
avail-il
Une encoche
du manche, empêchait
rainure. L'eiïort
resaigl:e
I
de bois dur G. Ainsi
appuyer sur
niité inférieure
'i87
supérieure
bêches jus-
de dire que cette traverse
faci-
de ragriculteur.
{finicottc,
cschacc, potence).
Bâton garni d'une
traverse à son extrémité supérieure pour appuyer la main, ou placer
sous
l'aisselle,
Bien que
le
xn'-
lorsque les jambes ne peuvent porter leur
homme.
moyen
âge, dès
la ligature
siècle
des artères ne fût pas connue au
on trouve des repi'ôsentations de personnages ayant
des jambes de bois, jambes de fml, eschace.
BESAIGUË,
lame de
fer
de
s.
f.
{bisague).
trois pieds
Outil de
de longueur environ, munie d'un manche
court à son milieu, aiguisée sur
arrûlée en bec
l'antiquité,
on
charpentier composé d'une
le
plat à
l'une de ses extrémités et
de burin à
l'autre
extrémité. Cet outil remonte à
le voit figuré
sur des
monuments des premiers
du moyen âge. Et en
elïet
on ne peut
faire
siècles
une mortaise dans du
bois de charpente sans le secours de la besaiguë.
Avec
la
hache, la
[
iirsAiciE
compas,
iloloire, le
ruiilillagc
If
(il
à
—
488
plomb
et la larièrc, la
de lout ouvrier cbarpeiUier,
.1
La
—
]
Li caipcnlicr qui après viendrcnt,
En leurs
»
Oreut k leur costez pendues
ligure 1 nioiitie
liuilreul,
depuis des siècles
:
grans coiguies
doloucres cl besagucs
u
c-oul
et cela
bosaiguë compose
'.
»
un charpentier muni de ses
outils
-.
A
sa cein-
--)f>^
lure de cuir est allacliée l'escarcelle avec le
'
Hot/ton
-
Vitraux de la callicdralc
di;
Paris, Collect.
compas;
la doloire est
liou.
Oaiguicres de
de
1m
nour.çcs
iiiMiolli.
(xiii" sicelc)
;
tapisseries de
liodlriuinie d'Oxibrd (lin
du
Saiut-.Médard de
xiir' sièele).
—
passée ù droite dans
la
—
489
ciiAïuiiii
[
]
courroie, et la bcsaiguë à gauche, derrière
Les pans postérieurs de sa cotte sont ramenés par de-
l'escarcelle.
vant, entre les cuisses, et retenus dans la ceinture.
gnée sur l'épaule
et
un
fil
de
porte la co-
Il
manœuvre autour du
cou. Des chausses
doloire, qui a
changé de forme,
couvrent ses jambes. Si ce n'est
la
que
cet outillage est encore, ainsi
nous l'avons
de
celui
dit,
nos
ouvriers charpentiers. (Voyez Doi.ohœ.)
BIGORNE,
BURIN,
servant à
cotîrets,
s.
s.
—
{bifjourne).
f.
m.
Voy. Enclume.
Style, tige d'acier aiguisée
igrafière, grafe, grefe).
gravure des armes, des objets
la
harnais, etc. Les ouvriers
selles,
habiles burineurs
sont faites les
et,
;
quand
du moyen
âge
étaient
\oH avec quelle sûreté de main
on
gravures
délicates
de plaques de métal;
faits
\m%
de métal qui nous restent des \u\
quantité
décorent
qui
d'objets
on
xv^ siècles,
xiv« et
s'é-
de reproduire ces gravures par l'apposition d'une
matière colorée et ductile dans les sillons du burin ne soit pas venue
tonne que
plus
tôt,
l'idée
d'autant que les nielles ne sont autre chose que de la gra-
vure remplie d'une
matière
(Voyez
noire.
de
partie
la
l'OurÉ-
vueiueV
CS5
CHARRUE
[araire,
L'aratrum antique se
ayreau
arean,
composait
trémité d'une branche fourchue
1)^
se
Les branches de
lesquels
passe
la llèche
par un
plus
ou
à
coutre
huiuelle
,
tant ce
chcrue).
,
emmanché
à
un
s'attachait
l'ex-
timon.
La charrue égyptienne
composait d'une fourche recourbée munie du coutre.
Point de roues, point
(lig.
d'un
areyre
,
la
la
moins
de soc
sont réunies par des
fourche
de
llèche
lien.
Celle-ci,
inclinée,
versoir.
et
la
échelons
entre
charrue. Le coutre est attaché à
moyen des
au
de manière
ta
échelons, peut être
permettre
au
laboureur
d'enfoncer plus ou moins le coutre en terre. Ces sortes de charrues
ne pouvaient que
1
fini
faire
une
trace
peu profonde dans
Du loniheau Je Chamhati, intcudanl dus
cfjijpticn,
yiar
doinaiues.
xviii'^
des
terrains
dynastie. (Voy.
M. Prisse d'Avcuiics.)
II.
—
U2
llist.
de
[
ciiAisiin;
-
1
légers cl faciles
comme
490
Ions ceux
—
(jui
loniuml
le
bas bassin du Mi
/
Mais, dans les Gaules, où les terres sont le plus souvent fortes, argi-
/^^
Icuses,
il
fallait
des instruments
plus puissants et beaucoup plus
—
lourds par conséquent. Dès
le
à roues sur nos monunienls
auquel est
époque
i.
A
attelés
Un
;
Au
cheval
2
ligure
la position
xni'
siècle, Taraire est re-
horizontal, posé sur
avec palonnier ou une
deux
présente
charrues
emmanché
contre
du
charme
contre est
à
douhle
de
cette
une flèche pas-
maintenue par
deux
un timon avec palonnier, auquel sont
non sur un joug, mais à l'aide de colliers.
tirant,
en outre,
est,
attelé
avec des cordes
et
charrue de
du xm^
la fin
C'est
un
en flèche. La seconde paraît posséder
La paire de bœufs est attelée
sur des colliers. La figure 3 - présente une
un soc avec versoir derrière
tire
le
coutre.
siècle. Elle
instrument
Au moyen
de
possède
ne
qui
on se servait dans nos campagnes
est arrêtée
au timon,
(|ui
contre et
le
soc avec
guère de ceux dont
commencement du
au
la traverse supérieure,
le
dilïèrc
siècle.
percée de plusieurs trous,
coutre peut être incliné plus ou moins
flèche
voit apparaître la
]
l'essieu est attaché
deux hœufs
versoir.
limon
La première a son
sant sur l'essieu
étais.
on
siècle,
liii;iiivs.
un
lixé
de cordes. La
paire
\f
CIIAHIUE
[
perfectionné. L'âge ou Vagiau est
lativement
l'essieu,
—
491
;
le
le
soc peut s'allonger. La
passe sur l'essieu par un crochet et
une cordelle qui empêche le crochet de sortir de son piton dans les
cahots. La figure 4 montre une charrue de la fin du xv« siècle '\ Le
coutre est lixé plus ou moins incliné à l'aide de cales, le soc et son
1
L'exemple A est
coiiié
sur une vignette du niauiisirit de
yaixs'mce des choses, fran(;ais
la r>iidioth.
d.'
-
Du
(
nationale, Psahniste, latin,
uianusci'.
de
!;i
l:i50 eiivinm); l'exemple H. sur
la Hiiilintli.
P.ililiolli.
aneicn fonds Saint-Germain
du s/niinaire de Soissoiis,
Vierge (eommeueenient du xiV sièele).
V Manuser. HiMiidli. nationale, Tite-Lhe,
mitiouale, hi
une vignette du manuser.
intitulé les
t'raneais (1 iSO environ).
(même époque).
Miiacles de la
cisKAUx
[
—
]
W:>
—
dans des douilles. La
vcrsoir sont arrèlés par des chevilles passant
et
llèche
l'âge sont à genouil,
tirage sur le palonnier
D
se
pour pouvoir louriier facilement,
fait
au point B par
et le
chaîne passant
la
sous l'essieu. Ce tirage agit donc juste au-dessus du point de résisainsi n'y a-t-il point de force perdue. La
tance, qui est le contre
;
(lèche
G
étant mobile dans l'alvéole D, le corps de la charrue ne subit
aucune des influences produites sur
tirage inégal des bêtes. Au midi de
toute ancienneté tirées par des
train
le
par les cahots ou un
charrues sont de
la Loire, les
bœufs sous
le
joug; mais dans les
provinces du Nord on voit, dès les premiers siècles du
moyen
âge,
des chevaux attelés aux charrues aussi bien que des bœufs, et ces
derniers animaux ne sont pas placés sous le joug
;
ils tirent,
comme
chevaux, sur des colliers. Le joug remonte cependant assez haut
dans les provinces du littoral occidental. On pourrait en conclure
les
joug est une importation romaine, et que le lourd collier que
ion voit encore posé sur le cou de nos chevaux de rouliers, dans les
provinces septentrionales, est une tradition gauloise. (Voy. Harnais
que
le
de charrois.)
CISEAUX,
s.
m.
[cisiax,
forcesces, forcettes, forghes,
chisel,
cisailles,
forssclle,
psel,
tézoires).
deux branches tranchantes réunies par un axe,
il
deux anneaux dans lesquels on passe
dans des vignettes du x^
ordinaire,
^
donnée à cet
siècle
outil
(llg.
les
1 ').
d'un usage
Manuscr. Biblioth. nationale, Biblo,
hilin, 6-3.
escherpie, force,
cisel,
doigts,
et
si
ciseaux
terminées par
sont
Cependant,
Les
la
représentés
forme lapins
fréquent, est, pendant
le
—
nioy{Mi âge, celle qiu^
reproduit
la
comme doux
lanios trancliantes
—
493
[
liuiii'c
Ce sont
:2.
CISEAUX
les /orc*?.?.
Dnix
couieaux passent l'une sur l'autre et
sont rendues solidaires par une double lige formant ressort A.
appuyant
les doigts et la
glisser les
paume de
deux tranchants
la
main sur ces deux
l'un sur l'autre.
en usage dans l'oxli-ème Orient,
]
et sont
tiges,
on
En
fait
Ces ciseaux sont encore
employés chez nous pour
3
tondre les draps, pour couper
genre, plus petits
(fig.
3),
le poil
sont
des chevaux. Des ciseaux de ce
fréquemment
représentés
sur des
miniatures des xni° et xiv* siècles. Nous en avons trouvé plusieurs
fragments dans les
fouilles
du
château
de
Pierrefonds, lesquels
n'ont que 12 centimètres de longueur. Les ciseaux forces ou à deux
branches, sei'vant aux dames, étaient renfermés dans des étuis de fer
ou de cuir gaufré. Les barbiers se servaient de ciseaux
ainsi
que
le
démontre ce passage du Roman du renart
K
Cisiiiux
'<
Kt un rasoir cl bon et
i<
Ne nos
liicii
lr;uicli:uis
cl,
et
de rasoirs,
.•
h'iciii.
fin
faut iiu'cvç solcnicnt '.
»
Ciseau (au singulier) était et est encore un outil long, tranchant
à
son extrémité aplatie, et muni d'un manche de bois. Les menui-
siers se servaient
Vers 327:3.
de cet
outil
dont
les
tranchants sont plus ou moins
494
les mortaises, entailler le
pour évidor
larges,
bois, etc.
La ligure 4
représente un menuisier travaillant, sur son établi, un morceau de
bois retenu
par
le valet.
Il
gouge à manche en
se sert d'une longue
4
A
:ii"'iii;i!]'iliil|||!i|ir'""""(ij"'""i!j)i''
pour
bétjuille
préparer
une
llilllllilllii
En A,
mortaise.
^jt*.
sont suspendus des
ciseaux de diverses formes; en B, est une tarière; en C, une cognée
ou
liaclie
ne
vriers
pour équarrir
s'est
bois.
le
guère modifié
CLIQUETTE,
s.
On
Les lépreux, pendant
f.
main un
leur
1
'
moyen
petit
xv
Des
siècle,
sliillc.<» (le
Manuser.
1,
montre un de ces lépreux
lY-glisc
liihljotii.
de ces ou-
âge, lorsqu'ils
instrument
impiimait, produisaient un
fiappant les unes sur les autres. La figure
(lu
le
lames de bois réunies à leur extrémité inférieure,
mouvement qu'on
le
l'outillage
i.
sortaient, étaient tenus d'avoir à la
trois
que
voit
de Monlr(5alc (Yonne),
fin
du
-
fait
de
et
qui,
\);iv
son
sec
en
copiée sur une vignette
tenant sa
xv
cliquello.
siècle.
nationale, le Miroir histotnaf, français (liiO environ),
La
;9o
[
lèpre élant considérée comiiic contagieuse par
nient, les mallienreux alleinls
de cet instrument, prévenir
le
COOTE
]
simple allouche-
de celle maladie devaient, au moyen
les
passanls de leur présence, alin qu'on
pût éviter de les approcher. Ce lépreux
est
habillé
de
chausses
manches longues gris foncé, et d'une surcotte à manches courtes brune. Le col
de la cotte est rabattu par-dessus la surcotte. La cliquette, produisant un son particulier, ne pouvait être remplacée par aucun autre
instrument du même genre, comme la crécelle, par exemple, dont
se servaient certains marchands ambulants pour attirer les acheteurs. Il y a une trentaine d'années, nous avons vu encore dans
une petite chapelle de Bretagne, parmi un grand nombre d\\)c-voto,
noires, d'une première cotte à
brunes avec bottines
des cliquettes déposées
là
depuis (|uelques cents ans,
forme se rapportait exactement à
COGNÉE,
s.
f.
celle
et
donnée dans notre
tigure.
composé d'un fer de hache épais,
emmanché fortement. La cognée était l'outil des
bûcherons, des charpentiers; les paysans l'employaient,
l'emploient encore aujourd'hui, à toutes sortes d'usages.
cognée figurée
la
[cugniée). Outil
à dos large et carré,
la
dont
sur
les
monuments
de
l'antiquité
comme ils
On retrouve
romaine
;
sa
forme n'a guère varié.
La cognée
est
aussi,
pendant
le
moyen
âge,
ce qu'on appelle
coiiMiit;
—
]
atijoiirLl'Iuii
vulgairoment un
<c
Pondant
ligures
Ciiscuns
jirisl
—
dos large et carré
pic d'aciur
xn", xni"
dans
et
xiv"
les bas-reliefs
irès-
:
ou grant mail, ou qaiguie
La porte Sainl-Élicnuc ont par fore?
les
une hache
meiiin, c'csl-à-dire
(^paisse, à tranchant court, à
«
490
;
trcncliic '. »
siècles,
on
Irès-fréquemmenl
voit
ou pointures qui ropiésentcnl
les
tra-
1
a/tiûi:
vaux de Tannée, des biîcherons qui se servent de
assez large. Le dos de cet outil, dans les
à assommer
le
fait
les porcs,
aujourd'hui
que
(tig.
l'on
1^),
La Conquête de Jérusalem, vers 4248.
Ms.
lii
mêmes monuments,
sert
iiuOii
Les cognées des cluirpentiers sont, ou
^
nation, le
cognée à lame
ne saignait pas vivants, ainsi
'
r>iMi()|li.
la
évùttre d'amour, en vers patois de Béziurs
(xm"
siècle.)
—
497
—
[
CO.Ml'AS
1
à dos carré plat ou à (louille, alors la cognée est une vérilable hache
el sert à
csl à
deux
avec
le
tier à
équarrir les bois. La cognée du chai'penlier à dos carié
lins
dos
:
avec
enfonce
il
le
tranchant l'ouvrier
les
chevilles et cales.
dos carré est emmanchée assez court
pour l'équarrissage en grand, possède au
et
;
COMPAS,
changent pas depuis des
s.
m. Cet
outil,
qui n'a
le
bois
;
La cognée de charpenla
cognée-hache, usitée
conti-aire
par conséquent un puissant abatage. Ces outils
s'en servir ne
fend
taille et
un long manche,
el la manière de
siècles.
pas besoin
d'être
décrit,
re-
é>/<'ior.
monte aux
oriiiincs
de riiumanilé. Pendant
le
moyen
les maîtres
âge,
D'il
.
—
o:j
coMi'AS
[
—
]
des œuvres
tecte
soiil
compas
toujours représentés le
alors ce
était
-
498
doit
qu'il
toujours
être,
à la main. L'archi-
appareillour,
traceur.
Ces compas sont habituellement munis entre leurs branches d'un
segment de cercle, tant pour empêcher le devers de ces branches
que pour prendre des angles. Le segment de cercle étant gradué,
la distance laissée entre ce segment et les pointes étant relative à
dislance entre
la
tête
du compas
ce
et
et
k
segment, l'instrument de-
un compas de proportion La figure 1 montre un maître
de l'ccuvre opérant sur un lit de pierre à l'aide d'un compas de
moyenne grandeur. Ces sortes de compas étaient faits de fer ceux
de plus grande dimension étaient de bois avec pointes de fer. Nous
vient ainsi
'
.
;
donnons en
cution
-.
A
une
tête
de
Les charpentiers se
compas de
fer.
compas d'appareilleur, moitié d'exéservaient et se servent encore du petit
petit
Cet outil appartient à beaucoup d'autres corps d'états
:
aux menuisiers, aux tonneliers, aux charrons, aux serruriers, aux
V
jtoticrs,
comme
etc.
Le compas d'épaisseur,
usité
encore aujourd'hui, et dont les
en forme de pince se rapprochent à
de pierre pour prendre
le
la
pendant
le
moyen âge
deux branches recourbées
pointe, servait aux tailleurs
diamètre des cylindres, aux sculpteurs
statuaires pour mettre au point.
Dans
les vitraux,
dans
les
vignettes
des manusci'ils, on voit ces sortes de compas figurés entre les mains
de ces
artistes.
Ces compas d'épaisseur ont habituellement
indiquée dans la figure
'
*
2.
Maiiuscr. Hibiiolh. nationale,
la
forme
L'une des deux branches passe à travers
Chron. d'Angleterre, français (xn«
siècle).
Cabincl de l'auteur. Cet instrument de fer paraît dater du xiv" siècle.
499
une rainure pratiquée dans
tlont les
l'autre.
[
nni.oiMK
]
Ces compas, très-sensibles, et
au moyen d'une
branches pouvaient être arrêtées
vis
de
mesure d'un lieu
à un autre, sans avoir à craindre le rapprochement ou l'éloignemcnt des deux pointes. On voit de ces compas ligures sur les baspression, permettaient de reporter exactement une
de
reliefs des stalles
la
la cathédrale
de Poitiers, sur des bas-reliefs de
cathédrale de Chartres et dans maintes vignettes des xm" et xiV'
siècles.
^±::>
DOLOIRE,
s,
{doloeres,
f.
Outil
dokierc).
en forme de liache à
long tranchant, court collet et douille, dont se servaient les charpentiers, les tonneliers, les charrons.
La doloire
«
Feure
*
si
sont de
'<
Qu'ils font haches cl doloeres,
Et besaguës et tareres,
«
Donl
«
Et les sales et les donjons -.
était
li
charpeuliers font inesons
»
un des instruments
corps d'états qui travaillaient
'
renon.
<(
^
^
lui
le
plus en usage dans les
\
le bois,
et
même
chez
les
gens de
la
Forgeron.
Le
DU
(Ipx
frurps (A. Jebinal. Joiu/^purs et trouvères
îles xiii'" et
xix"
sièclef;, lS:î"J).
Ddl.dlllK
—
]
riimpa^Mie. « Les
'J'^^0
—
inslnimons de ce mnsnage
(la
sont dnioircs ou haches bien tranchantes, avec
«
coupe des
taillis)
lesfjuellcs le
bois
la
»
coupera de tous côtés, de peur d'en rien escorcer n'esclatter
En Angleterre, on tranchait la tête aux criminels (nobles) avec
« ... qu'elle eust la teste couppée comme Ton fait en
doloire
«
France avec une espée,
«
d'Angleterre
i.
se
«
:
On
voit cet
-.
et
non avec un dolouere à
façon
la
»
usage adopté dès
xiV
le
siècle (fig. 1
=>).
D'ailleurs
il
que plusieurs moyens étaient usités pour trancher la tête
aux criminels il n'y avait pas que l'épée et la hache ou doloire, il
y avait aussi un instrument semblahle à notre guillotine, ainsi que
paraîtrait
;
démontre de
le
scrit
du xv"
coupe
siècle
la plus
montants rainés.
dont nous donnons
''
chargé
Si
qu'il
pouvait ne pas produire
bourreau
évidente
corde qui suspend un large
la
zontal
manière
la
est-il
La forme
fût,
(fig.
deux
l'elfet
qu'on en attendait, aussi
le
muni d'une épée.
la plus
ancienne
renfort carré
donnée aux doloires des
Voyez
Castclnau, 32 (xvi" siècle).
les citations au
Manuscr. ISiMioUi.
au xin*
tard,
gens de
siècle,
nationale, le Miroir historiol,
'*
liibliolli.
nationale,
Manuscr.
Hibliotli.
A/me/ (latin,
nationale,
Littré.
franc.
(I;î9^
environ,
n" 9470, 14;J0 environ).
lli'itiir.
;
4).
tr.iil).
'
elles
postérieur pouvant servir do marteau
mol Doloirb. Dictionnaire de
'
*
an
Le bourreau
ce couteau à tranchant hori-
leur tranchant est sensiblement recourbé [Wg.
'
2) la copie.
couteau glissant entre
métiers est représentée figure 3 ^ Plus
n'ont plus ce
manu-
vignette d'un
la
Jerosolimit., latin
(lin
du xf
siècle).
vignettes
m
ENCLUME,
—
ENCIJ.ME
[
bhjourne).
3Iasse
aciérée aiïectant diverses formes suivant le besoin,
ficiiôc
bille
de bois,
armures de
s.
r.
[cnyliime,
et servant
fer,
la
engliigc,
à battre le
gleterre et dans le nord de
babileté.
à chaud ou à
grande quantité d'ustensiles
de fer dont on se servait pendant
une grande
ftM'
moyen âge en
l'Italie, firent
Avant
c'est-à-dire jusqu'à la fin
le
du
même
et
que
de
fer
sur une
Les
froid.
de membrures
France, en
An-
les foi-gerons acquirent
l'emploi des ai-mures de plates,
xni" siècle, la fabrication des
heaumes,
des mailles, des armes offensives, exigeait déjà beaucoup d'adresse
dans
maniement du
fer. Les forgerons se servaient donc d'enclumes de formes variées suivant la nature du travail. Il v en avait
le
de plates
et
de carrées, sortes de
tas,
pour battre
le
]
fer à froid
ou
E>(:i.i
[
faire
ME
—
]
des rivets
loncrnos
ffitr.
1
;
o02
—
d'étroites à faces inclinées,
H
').
y en
avait dont
pour amincir des pièces
une ou deux des extrémités
laté-
rales se terminaient en cône horizontal (bigornes), afin de permettre
d'arrondir les pièces de fer au marteau.
I.c
<<
«
La
figure 2
cliastcau semble tonner,
Taudis qu'on tourne et retourne
'•
Le harnois sur
(.
l'our le buste (corselet de fer) façonner -.
la
bigourne,
montre un forgeron rivant
»
heaume
les pièces d'un
'\
Ces deux forgerons ont des tabliers de peau devant leur cotte. Le
dernier est coiffé du chapeau de feutre, dont la
permet de
visière
garantir les yeux contre les escarbilles incandescentes du fer ou l'ar-
deur du feu de forge. Cet outillage du forgeron est resté
'
2
'•>
Manuscr.
IJibliotli.
nation.. PiV/Zw..
Auiadis Janiyn, Poésies, p.
Manuser. Hihlioth.
anc
fonds
St-lM'iiiiaiii.
le
même.
Ialin'12."i0 environ).
IJS.
nationale,
Romans
d' A
H^ondre, français
(fin
du
xiii* siôelej.
—
ÉTRILLE,
pour enlever
s.
la
1'.
IMaque
de
—
50:5
fer
garnie
île
poussière du poil des chevaux
«
Et
«
Dont
îuis csciiicrs
il
fct
PAUCii.i.t':
[
]
dents et emmancliée,
:
esliilhs
conroic'ut lor
chevaux
'
.
>
Nous avons souvent trouvé des IVagnients
composées simplement d'un demi-cylindre de
d'étrillés
anciennes,
battu
emmanché
fer
^£ Ct/zUH'UOr.
sur son travers cl dont un des bords élait dentelé.
Bibliothèque nationale
la
-
Un manuscrit de
représente une de ces étrilles
(fig.
1)
à
un seul rang de dents.
1:3*
FAUCILLE,
s.
r.
forme de croissant
{fnncillon, fausogue).
et
dont
le
Lame de
Au moyen dune
douille,
morceau de bois cylindrique
'
-
L>i
recourbée en
tranchant est placé du côté de la con-
^^
cavité.
fer
celte
et court.
lame
Dès
est
les
>.i/.Ut'>6t
emmanchée
xn"
et
xni" siècles,
Dit (les feitres (forgcronS;.
Mauuscr., Proverbes, adages, allégories, portraits [un du
xv
d "un
siècle).
1
FAUX
-
]
504
-
de faucilles reproduisent exactement
les représpiitalions
celles usitées aujourd'hui
dans nos campagnes
forme de
la
Cependant,
(fig. 1 ').
vers la fin du xni" siècle, on voit entre les mains
des cultivateurs
des faucilles munies au dos d'un tranchant droit,
de revers, peu
étendu. Ces outils servaient à
chant
(lu
les arbustes.
Avec
dos, en donnant
La
et franche.
missel
émonder
figure
de
lutin
la
un coup sec, on faisait une
^ monlic une de ces faucilles
Bibliotlièijue naliouale,
du
vignettes représentent les travaux de Tannée
:
entaille vive
Dans un
-.
siècle
xni'
tran-
le
des
'\
un cultivateur
taille
sa vigne avec un faucillon semblable à celui que nous venons de
donner figure
3.
Ce paysan
est vêtu d'une cagoule sans
dessus sa colle. Celte cagoule est bleue et
la
colle à
manches parmanches poui-
pre. Ses chausses sont bleues.
FAUX.
s.
légèrement,
manche de
'
-
Manuscr.
la
•^
{fauz, faulx).
bois
fer battu,
de sa
nationale, Apocalypse, français
fie
la biblioth.
l'ange qui veadange, avec
»
ce
longue
et servant à
(xm^
recourbée
et
concavité, fixée
manœuvré des deux mains,
Bihliotli.
vigne de la lerre.
N» n:ji9.
Lame de
tranchant du côlé
Manuscr. provenant
s, 'niant
«
f.
à
un long
couper
siècle).
de M..B. Delcssert. Apocalypse. Miniature
titre
:
<i
El l'ange
les
repi'ij-
envola sa fausague et vendeuga
—
jikinles
fuurragèrcs
el
o05
ccrUiines
remonle à une haute antiquité. On
—
l-ALX
céréales. Cel
le
]
d'agricullure
oiilil
voit représenté,
pendant
le
J^
moyen
âge, sur les
monuments depuis
le
xr
siècle,
avec quelques
II.
—
6i
IM
lAI \
variaiilt's. J.e
11-
fer est
parfois
inanclic de bois (fig.
1
').
muni d'une
Ici
le
(luiiillo
faucheur aiguise
dune
pierre de grès ou de calcaire schisteux.
partie
moyenne,
tirnntMit
la
main
laisse voir
droite.
deux
dans
saillies,
Dans l'exemple
la(iuelle cnlre
le fer à l'aide
Le manche, vers sa
deux arrêts qui main-
figure 2-, c'est le
'
f
s ,M
l'ilf'"'
manche
—
Entre
(le
les
HACHE
o07
mains des paysans,
la faux était,
au besoin, une arme
guerre. (Voyez, clans la partie des Ahmes, l'article Falchard.)
FORCES.
—
Vov. Ciseaux.
su:
HACHE,
s.
f.
{hasche, hachon, barde, hachette, clache, destrau,
dosse, hiipiette, happe, paff'us,
de
noms donnés
à
un
même
piarde,
queugniette).
Celte quantité
objet indique les usages variés aux-
i
l!;
l
quels
foil
il
était destiné.
Indépendamment de
la
hache, arme de guerre,
usitée depuis les Mérovingiens jusqu'au xvi"
nuljl, était entre les
mains de tous
les
hommes
siècle,
la
hache,
qui Iravailiaient le
IIAIINAIS
—
]
bois, depuis
l'iait,
comme
le
bùclieron
—
o08
menuisier. La
jiisqirau
aujourd'hui encore, un
hachette
même
des maçons. La doloire
outil
manche très-court, et hi cognée des charpentiers une liaclie à manche long. La grande hache,
employée pour l'équarrissage des bois, était un très-bel outil, bien
emmanché, ayant une grande puissance d'abalage (fig. 4 *). Ces
(voyez ce mot) n'était qu'une hache à
haches sont de
même
la
que
dimension
celles
par nos charpentiers, mais plus fortement
au bois par un long
HARNAIS
pièces qui
iiK
employées
emmanchées
et
encore
retenues
étrier.
Nous
ciiAHKOis.
composent
coches, litières. Les
comprenons
de
harnais
les
habitudes
si
l'oulillage
les
charrois, chars, charrettes,
casanières
perdre en France ne datent pas de
dans
loin.
commence à
Pendant le moyen âge,
que
l'on
tous ceux qui n'étaient pas attachés à la terre par leur état social
déplaçaient
se
riers,
marchands, religieux,
facilement. Nobles,
aventu-
jongleurs et trouvères, étaient souvent par voies et chemins.
Les chroniques,
nations entreprises
les contes,
souvent
pour de légers motifs par nos aïeux.
font
Les foires qui se tenaient dans des centres
autres, et qui étaient le
merciales,
menlion des pérégri-
romans,
les
exigeaient,
de
éloignés
les
uns
des
moyen
ordinaire
la part
des marchands, des déplacements
des
com-
transactions
longs et répétés. Des expéditions étaient entreprises d'autant
volontiers
par
la
noblesse, quelle
s'ennuyait
souvent
plus
dans
ses
manoirs.
Certaines églises attiraient des masses prodigieuses de pèlerins.
Dans un temps où
la
poste n'existait pas, c'était par des messa-
gers qu'on pouvait établir des communications. Beaucoup de petits
marchands, des trouvères, des jongleurs, n'avaient d'autre
de gagner leur vie que d'aller de
ville
en
et
ville
moyen
de château en
château pour débiter leur marchandise ou leurs chansons. Pendant
les
xi% xn" et xni« siècles, les fréquents voyages en Orient avaient
familiarisé
toutes les classes
de
la
ments. Et, d'ailleurs, dès l'époque
rapidité Gaulois et
Romains
société avec
de
les longs déplace-
César, on
voit avec quelle
se transportaient d'un lieu à
un autre,
combien l'habitude des voyages était familière aux habitants de
Gaule. Ce n'est pas à dire que les routes, pendant le moyen âge,
et
la
dussent être bien entretenues et nombreuses, mais les movens
de
transport éiaient en raison de celte insuffisance de la viabilité.
On
'
Fouilles
(lu
cliàlcau de Pierrefonds (xv" siècle).
—
509
voyageait à cheval, mais, aussi, beaucoup plus
généralenit:'nt,
dans
étaient de véritables
deux essieux
et
des
chariots
quatre roues de
et
et
des
(pi'oii
litières.
ne
le
Ces
]
suppose
véhicules
tombereaux, couverts ou découverts, posés sur
que
ces voilures ne tournaient
pas d'avant-train
HAIOAIS
[
que
les
diamètres égaux. Bien entendu,
diCIlcilemenl,
roues de devant
puisqu'elles n'avaient
ne
pouvaient passer
sous la caisse du char. Cependant, à force de chevaux et avec du
temps, on arrivait malgré les fondrières, grâce à
la simplicité
même
de ces véhicules. L'une des voitures gallo-romaines dont nous ayons
une
reproduction se trouve sur un bas-relief provenant de Vaison
déposé aujourd'hui au musée d'Avignon. Cette voiture
et
une sorte
d^ omnibus
à quatre roues traîné par deux chevaux. Des
voyageurs sont placés dans
sièges et de balustrades.
dominant
les
(tig. 1) est
la caisse
Le cocher
et
l'impériale, garnie
sur
est assis sur
chevaux. Ceux-ci sont attelés
ihï
un encorbeHemtmt
au moyen
de
colliers
surmontés de deux longues cornes. Les larges courroies de tirage
sont maintenues le long du ventre des chevaux par une sangle qui
forme sous-ventrière double. Beaucoup plus tard, nous voyons ce grand chariot gaulois encore en
usage (tig. 2'). Les voyageurs sont assis, voyant un côté du chemin.
passe sur une sorte de selle
t
Mamisrr.
lîihliotli.
nationale,
et
Vita Sdnti
Dionym,
latin
(xiii'"
siècle).
f
lIAItNAlS
—
]
Le char à
(iii;ilie
^10
—
roues de diamèlres égaux, posé sur les essieux,
K
est couvert par sept demi-cercles
Le tout est couvert
d'étoiïe, et
de bois réunis par cinq traverses.
un rideau peut
être relevé en roulant
—
oll
—
[
HARNAIS
'
Deux chevaux aUclés en llèche
traîuent ce chariot. Un postillon est monte sur le premier, placé
entre les brancards. Il est évident (pi'on ne pouvait faire beaucoup
de chemin par joui" dans une voiture ainsi fabriquée. C'était ce
sui'
lui-même sur cliacim dos
qu'on appelait
une coche. Les bêtes sont habillées
encore aujourd'hui
les
chevaux de nos charrettes
brancards sont (pour
les
cùlcs.
le
sont tirées par des chevaux de front
ainsi
(tlg.
3
').
le
sont
que
c'est-à-dire
limonier) suspendus au collier et à une
large courroie passant sous la selle.
palonniers
;
comme
C'est le roi
Plus tard
allelés
Darius que
encore, ces coches
à un timon et à des
le peintre
représente
dans ce char couvert, doublé détoffe en dedans, peint
et
doré
à l'extérieur. Le croisillon de courroies placé dans le vide antérieur
est destiné
à
empêcher
le
hiement
de
charpente, que les
cette
cahots auraient, sans cette précaution, disloquée promptement. Les
chevaux sont attelés
il
ainsi
que
l'étaient
encore nos chevaux de poste
y a moins d'un siècle. Des chars beaucoup plus petits, et
pouvaient contenir qu'une ou
cette époque, attelés
timon
et
deux personnes,
de quatre chevaux
deux chevaux en avant
(lîg.
liront sur le
Qumte-Curcc,
4
étaient,
-)
:
(jui
ne
dès avant
deux chevaux de
palonnier suspendu à
franrais, dédié à Charles
'
Miuiiiscr, l)ihlii)th. nalionale,
-
Mauusfi". Bibliolli. ualiuualo, le Miroir historial, français (liil) ouviroii".
le
'réiin'rairc.
[
H.VUNAIS
—
51-2
—
]
A
s
el (lualrc chevaux,
rextrémilê de ce limon. Avec un cliar aussi léger
V
I
y1
•>
.)
[
HAlî.NAIS
]
i^^^.
on pouvait
francliir
rapidement de
grandes distances, mais
II.
—
G.'j
il
ne
MAIt.NAIS
[
—
]
fallait
pas redouter les cahots. Ces
ment
pourvus
xvc
de
des
inventaires
les
de
quantité
abondam-
étaient, d'ailleurs,
cliai-s
coussins, puisque
mentionnent
siècles
—
ol4
coûtes
xiv°
et
de tentures pour
et
cliars.
Les
femmes,
grands
les
seigneurs
à cheval pour une cause ou une autre, se servaient de la
est, certes,
'.
Les
Dans
le
agréable
vertes.
de toutes
manières de se
les
qm
litière,
faire transporter,
la
plus
sont représentées ou découvertes ou cou-
litières
premier cas,
on peut
bas, dans lequel
voyager
pouvaient
ne
qui
en un coffre oblong,
consistent
elles
au besoin, deux personnes assises,
tenir,
ou une seule couchée. Ces coffres sont montés sur de longs brancards devant et derrière, suspendus aux harnais de deux chevaux,
l'un devant, l'autre
de devant. La figure 5 montre en
deux personnes sont assises
-.
A
une de ces
suspendus
les
litières
quin, de
à la selle sur
laquelle
sont couvertes,
ou
à colonnes,
lit
En B,la
litière est
postillon
le
elles sont faites
vide^ ornée
brancards
est
assis.
;
sont
Quand
en façon de palan-
avec une entrée de chaque côté
courtines, ce qui était fort lourd
cheval
dans laquelle
litières
extérieurement. Les
dorures
de
peintures et
le
Les brancards sont passés dans des
boucles attachées au collier du cheval.
de
un postillon monte
derrière. Souvent
'%
ciel
et
ou, sur le coffre dont nous venons
de parler, on passait des cercles de bois reliés par des longrines,
tout couvert d'étoffe. Alors, on ne pouvait se placer dans la litière
le
qu'en enlevant cette couverture ou qu'en s'introduisant en rampant
par l'une des deux extrémités
vait se tenir
dans
les
dans une
6
(iig.
'').
est évident
Il
qu'on ne pou-
que couché ou assis très-bas, ainsi que
litière
gondoles de Venise. Avec de bons coussins et une couverture
bien rembourrée, on devait voyager
monde. Aussi
plaçait-on
dans des
ainsi
litières
plus
le
doucement du
de ce genre
les
malades,
femmes qui ne pouvaient supporter le cheval. Celte
litière est, comme on peut le voir, fort bien disposée pour porter sur
de plus, sous la selle
le harnais des bêtes. Le collier tire et retient
les blessés, les
;
sur
sont attachées des cordes qui tirent
peut monter sur
le
cheval de devant, mais
ducteurs étaient h pied. Nous
lomc
le
avons,
du
dans
brancard.
Un
postillon
plus souvent les con-
le
la
partie
des
Armes,
mol Litière.
'
Voyez, dans
-
Miiuuscr. Bihlioth. nationale, T^e-iroe, français (1330 environ], de la bibliolli. du roi
le
I'""
du Dictionnaire
mobilier,
le
Jean, cl Tite-Liie, français, n" 30 (de 139j environ).
•'
'
'
.Mùnic manuscril.
Voyez à
l'article
Litière,
t.
1''',
la
planche 6.
.Mannscr. Biblioth. nationale, Lnncelot
du
Lac, français (1390 environ).
IIEItMINETTE
[
l'occasion de revenir sur riiabilleuicnl ilu suiiiJo\ei" qui
]
marche en
avant.
HERMINETTE,
tonnelier,
taillant
s.
f.
Outil
composé d'un
fer
de
manche
de l'herminelte est restée à peu près ce qu'elle
Cet outil remonte à
certaines de ces pierres taillées
pieri'e, étaient
'
An
tiiM'S
(h:
de
(fig. \).
était
La forme
pendant
les
plus
haute antiquité, et
dites
haches de l'âge de
certainement emmanchées en manière d'herminette
Comme
que possède
la
et polies,
ce sont celles qui sont plates avec
ment.
et
battu, plat, recourbé, présentant son
très-large perpendiculairement au
xiv^ et XV* siècles.
menuisier
cliarpenlier, de
le
queue longue
et
:
terminées carré-
preuve, on peut donner une herminelte égyptienne
musée du Louvre
l'oNrculiou.
(fig.
2).
Le
taillant
de cet
outil
*
olG
iionr
forgé ainsi
esl
que lenibrasse de
-
fer
A. Le
double courbure sont de bois.
coin
B
ainsi
que
le
manche
à
que
premières herminettes de pierre, et plus tard celles forgées,
les
emmanchées de
étaient
de fer
A
était
HOTTE,
aplatie,
s.
cette façon.
remplacée par un
f.
Vaisseau
fait
lien
Dans
Il
le
y a lout lieu de croire
premier cas, l'embrasse
de cordelles.
de bois ou d'osier, conique, avec partie
propre à porter des fardeaux, reposant sur les épaules
maintenu par deux courroies. On
les reins, et
rées sur des
voit des
et
hottes figu-
monuments des premiers temps du moyen
âge. Elles
ne diffèrent que bien peu de celles dont on se sert aujourd'hui dans
nos campagnes et qui n'ont pas de dossier. Voici (fig. 1) un hotteux
copié
XIV"
une
sur
siècle
vignette
du commencement
manuscrit
un paysan revêtu de
C'est
'.
d'un
la
longue
cotte
du
simple,
manches courtes.
à
'
Manr.err.
Pliilippe le
Hiblioth.
iiel
on t"tc.
nationnlc.
Fahlef
et
npolvgups,
laliii
(xive siècle),
portrait de
o
HOUE,
s.
vwurtadelle
picots,
[aysfinde
I'.
fourche - houe
,
Outil
piochet).
mineurs,
besaij
,
I
IIOIE
/
besoche
.
mesgle
mai/le,
,
encore en
usage
deschamsoere,
chercel,
,
picasse
,
heue
,
chez les agriculteurs,
compose d'une large lame de
les terrassiers. Il se
légèrement recourbée, emmanchée
à
pic,
,
anale droit au
les
fer battu,
moven d'une
/
douille.
La houe primitive, dans
de bois avec garniture de fer
les Gaules, était
(fig. 4).
C'était
probablement
faite
une planchette de bois
épaisse vers son centre, amincie à son extrémité, percée d'un trou
long dans lequel passait
le
manche, retenu
serrée par une cordelle. L'extrémité de
la
au moyen
d'une clef
planchette était doublée
de fer battu*.
La houe des xiV
légère,
Le
emmanchée
picois, outil
pointu
(fig.
3).
el xv"
siècles, attribuée
aux
à l'aide d'une longue douille
(fig.
de mineur, est épais près de
On
le
voit souvent représenté
agriculteurs,
2
-).
la tête,
sur des
recourbé
Bas-rc'licf (chapiteau)
do
Valcahrôre (Haiite-Ciarouno).
et
monuments
des xn^ el xui" siècles. C'est le pic moderne. Notre exemple
'
est
^
Des vigueUes japonaises
pré-
iiré-
sentent des houes ainsi fahriquées.
2
Manuscrit de
la
Bibliothèque nationale,
Quinte-Curce ,
français, dédié à (Iharles le
Téméraire.
3
Mauuscr.
Bibliolli. nationale,
français (xni" siècle".
Roman de
Troie, i'nm\t. par lîeuoist de Saiute-.More,
,
[
HOLE
—
]
sente un mineur du
xuf
518
siècle.
Il
—
est vêtu
entièrement de mailles.
avec surrotte d'élolïe.et est coiffé du chapel de fera larges bords, pour
garantir la tête contre les projectiles jetés
sapées
du haut
des murailles
:
à pi6 maiut et conniiunaluieut,
<
Mais
<<
Portent heues et pelés,
<.
tôt furent
poi-
oster le chimeut,
Et grans picois d'achier, por piquier ensemeul,
f<
Glaives et cros de fer por saehier roidenient
«
A
«
Onques ne
picois et a houes ont tote jor lioué
'
.
>-
;
s'aresterent, si vinrent au fossé 2. »
«
ou grant
ou quignie 3;
<i
Cascuns
«
La porte Saiut-Estieune ont jmr force trenchie».
u
.
<i
A
.
prist pie d'acier
iiuiil.
»
,
picois et à hoes la pierre esquartelant^. »
Ces pics sont très-épais au
collet,
afin
de servir de levier pour
disjoindre les pierres.
'
Lu Conquête de Jérusalem, par
Douai au xi«
2
•'
'•
•'
siècle, publ. par G.
Ihid., vers 311 6.
Goguée.
Vers 424g.
Vers 6851
le i]èleriu
Richard, el renouvelée par Graindor de
Hippeau, vers 2952 et suiv.
—
La fourche-houe
vient
mieux dans
-
519
(
LVYE
houe divisée en deux hranches, qui conterres fortes que la houe ordinaire. On la voit
est la
les
représentée sur des bas-reliefs et vignettes des xin" et xix" siècles
Les bourgeois
de houes, pics
Parmi
manants d'une
et
et
ville
en cette
li
borgois et
li
de Douai, pour mettre
la ville
de hoi'gois
111
Haynau
contesse de Flandres et de
le
avoec
vile,
les
eschevins, avoec le
de Douay, tantost que
et
li
et
en
vile
fait le
avoec
(muni) de
^varllis
kieroit
il
bànis de la vile; et que tout
X Ib. et si seroit
ceste vile semoignent leur
kil
deveroit.
il
la
castelain
le
pelé u de hauel (hoyaui et de quingnie (cognée). Et
comme
de
sonnera sans nul délai
sans nul delriement; et que cascuns soit bien
ni venroit ensi warnis
medame
besoigne
le
ban
simt manant
besoigne
le
bailliu et
bancloke de
On
«
:
et tout cil ki
por aler en
vile soient apareiUiet
aux défenses.
travaiilei-
enceinte en état de défense, on trouve celui-ci
que tout
'.
fermée devaient être munis
cognées pour, au besoin,
bans publiés en i:26o par
les
]
homes par nom en
kiconques
ou
forfait
de
counestable de
li
leur counestablie, et
soient ^varnit de pelés et de hauiaus et de quignies por aler
avoec
ais
en
besoingne. Et
cesti
et le baniere
faire les
mence
s.
f.
siucent (suivent) leur baniere
des eschevins tantôt que
counestable ki ensi ne
LAYE,
kil
le feroient,
[bretture).
parements
et
Outil de
même
bancloke sonnera. Et
li
seroient a x
tailleur de
à ravaler les
en forme de marteau
la
pierre,
protils
à se servir de la lave ou bretture au
remploie plus à dater de
Ib. et
xh''
seconde moitié du xv"
taillant, dentelé plus
ou moins
banis-
li
»
ipii
servait à
larges.
On com-
siècle,
et
on ne
siècle. Cet outil,
(in,
avait Tavan-
lage de donner un beau grain aux parements et à obliger Touvrier
à bien dresser les
surfaces.
La
pierre se servant de la laye à
l'autre
'
-
côté en pointe,
un
seul
pour piquer
les
1
^
montre un
tailleur
de
tranchant et terminée de
parements
et lès
préparer.
Zodiaques, travaux de raun(''e.
Recueil d'octes des
France, puhl.
^
ligure
Manus:T.
xii"
jjar Tailliar
BiUliolli.
et xiiF siècles
en hnnjue rom.
ivallo?ie
du nord de
Douai. 1840, p. 27i.
nalionalc, le Miroir hislorinl, frau(;ais (13:20 ciivirou).
la
[
MAILLET
Eu A,
—
O-20
est
une luye double, semblable à
celles
donl on se sert encore
aujourd'hui. Les ouvriers des xin' et xiv* siècles étaient singulière
ment habiles pour
se servir
seulement pour profiler
draperies des grandes
les
()••
la
lave,
car
moulures, mais
statues.
(Voyez
ils
l'employaient nun-
même
l'article
peur
Bretture
tailler les
dans
le
Dictionnaire de l'architecture française.)
:ïxî
MAILLET,
s.
m. Au
xn*
siècle,
dans
certaines
provinces, les
i
tailleurs
de pierre se servaient d'un maillet de bois pour frapper sur
521
cisean à large li'aiiclianl as ce
le
parements
les
(Iig. 1), et
'.
Icciuel
Ces maillets étaient
le tailleur
on
laisail
alin
de ne
le
les ciselures
pas
creuser
le
sur un
jjoint.
s.
m.
{pilonete,
changé de forme, mais
souvent
et
à pince,
à
sculptées et
les fers
On
terre,
se
sei'l
pied-de-biche,
xv
marteau).
se
du maillel
ilr
outil
na
pas
Les mai'teaux simples,
retrouvent dans
(fig. 1
hois daus
Cet
des marteaux étaient linemenl forgés
peintes, dès le xni" siècle. Ils
ou se sert eu(:orc de re
Fin du
petit
de manière à donner du coup.
chés et ferrés avec élriers
-
la trie
ciseau, ainsi que cela se pratique encore de nos jours.
MARTEAU,
'
et
tourner dans
Les menuisiers se servaient du maillet plat pour frapper sur
du
]
en forme de cône Ironcjué
de pierre prenait l'habitude de
main à chaque coup,
la
MAUTEAU
les
les
représentations
sont fortement
emman-
-).
Vosges pour
lailler
le grès rouge.
Eu Angle-
uiaillcl ]»our tailler la pierre,
sièide.
II.
—
GG
o2i>
Mi.iir.i!
MASSE,
s.
.Marteau presque cubique de fer, avec
1'.
de pierre se servaient
bois, duiil les sculpteurs et tailleurs
pour
vent encore
de
frapper sur
du ciseau ou
tiMe
la
et se ser-
du poinçon
fer.
MÉTIER
prossiers,
(à
si
^mcr),
on
les
m.
s.
moyen
le
collections conservent
de métiers à tisser très-
C'était à laide
compare aux
façonnaient pendant
(le
manche de
que
nôtres,
â,i,^e
les fabricants d'étolîes
ces beaux tissus dont quelques
fragments. Nous n'avons
des
ces métiers que des données fort vjigues.
On
sait
sur
la
forme
cependant qu'à
Paris et à Reims, dès le xn' siècle, on fabriquait des draps de soie
des velours
et
de l'Inde, de
à l'aide
*.
On
la
que
sait aussi
Perse,
de
la
les
beaux
Chine
et
nous viennent
tissus qui
du Japon sont
fabricjués
de métiers d'une conslruclion primitive.
Ciampini,
dans
tome
Vetera monumenta,
donne une copie d'un métier antique; mais cette gravure est difficile à
expliquer d'une manière satisfaisante. Dans le Roman
d'Ali.vandre, ^ qui date de la fin du xiii° siècle ou du commencement du xive, une vignette représente un homme nu occupé à tisser
une étoffe à dessins réguliers (lig. \). Ce métier est indifpié d'une
le
P',
page 104, des
façon trop incorrecte pour qu'on puisse
dant
on reconnaît Vensouple,
le
décrire en détail. Cepen-
chargée de
la
chame roulée
mnrrlips ou pédales, à l'aide desquelles l'ouvrier élève
'
le
Voyez, k ce
moyen
-
sujet,
liecherches
âge, par M. Fr. iMichel,
.Manuscr.
lîihliotli
sur
l.
I,
les élo/fes
de soie, d'or
p. 9i.
natioualc, fonds Lavallière, u" 45.
et
les
;
les
systèmes
d'argent pendant
de
fils
qui periiielleiil à
destinée à serrer les
fils
l;i
navelle de couler entre eux
après
chargée
et rétoiïe façonnée.
France,
avait
pris
le
passage de
Au xw"
la
;
la planchette,
navette
siècle, l'industrie
un gi'and développement
;
les
;
la navette,
des tissus, en
corporations
des
drapiers en laine et soie étaient riches et puissantes dans plusieurs
villes
du Nord
et
en Champagne, puisqu'elles faisaient des dons consi-
dérables aux églises, des fondations de chapelles, qu'elles jouissaient
de privilèges nombreux. Les tissei'ands étaient d'ailleurs soumis, au
xiv° siècle,
à une
réglementation sévère
tion de la fabrication
qui maintenait la
perfec-
<.
CQ
OISEAU,
m.
s.
Sorte de
liotle
composée de deux planchetlos
i
disposées en
1
Vovc'z lo litre
iulitulé
:
C'est
équerre, garnies de deux
XL
dos Heyistres des i/ieslieis
l'ordenance du
veiuxjaus, et de boursserie
VÊTEMENTS,
l'arlicle
destinée à porter
et i/ifirchaïuh'scs
de
In
ville
mestier des ouvriers de draps de soije de
e7i lac.
Étoffe.)
bras,
(/ui
affièrent audit mestier. (Voyez, dans
le
de Pans.
Paris
lu iKirtie
et
des
r
pinciiF,
—
I
morlier sur
bàliments en coiislniction.
les
de
les bas-reliefs
^-*
la
colonne Trajane
et
On
roLronve loiscau sur
dans nos monuments, dès
premiers temps du moyen âge. Les deux bras de l'oiseau sont
dans une
pos(^s sur les épaules du manœuvre et sont maintenus
les
position oblique par les deux mains
cbettes forment
(llg. 1 *),
de sorte que
un angle rentrant dans lequel
le
les
plan-
mortier assez épais
peut être niainlenu. On ne pouvait se servir de l'oiseau s'il fallait
monter à l'échelle, puisque les mains n'étaient pas libres mais alors
;
le service des constructions, de ce qu'on appelle le tas, se faisait au
moyen de
plans inclinés composés de plats-bords sur lesquels on
clouait des tasseaux en
travers. Les
manœuvres montaient
ainsi à
bras tous les matériaux légers. Dans quelques provinces de France
on se sert encore de l'oiseau, et partout les couvreurs en font usage
pour porter des ardoises.
PELLE,
s.
L
{getoire).
Cet outil, bien connu, n'a pas changé de
forme, et était fabriqué en bois, quelquefois garni de fer
bêches (voyez ce mot), à l'extrémité de
la palette, et
comme
les
d'une béquille
en haut du manche.
PICOIS.
PIOCHE,
s.
— Voy. Houe.
m.
s.
L
[esqiieppart,
esquipart,
feuille
de
sauge).
Outil
J
propre à remuer
«
Maniiscr.
la terre
avant de la pelleter, à défricher les champs.
Biblioth. nationale, Biblia sacra, fou<ls Saint-Germain, latin
(xiii'-
siècle).
^
Les pioches des
longue
et
courbure,
xiii" et
pointue
(fig.
i
*),
avec arête
pour donner plus de nerf au
épaisse, lourdn par ronsérpieni, pniir
POINÇON,
s.
m.
{(ilrijnr,
forme
aiïeclent la
siècles
xiv^
saillante en
fer.
La
donner plus
tète
d'elTct
IM'.KSSniP,
(l'iuie
feuille
dedans de
est
1
forte
la
et
au coup.
alcnm). Tige de fer pointue et aciérée
à l'une de ses extrémités, plate à
la tète,
servant aux tailleurs de
pierre pour préparer les tailles ou faire des refouillemcnts. Les serruriers emploient aussi le poinçon, ainsi que tous les ouvriers qui
travaillent les
métaux. Cet
outil appartient à
tous les âges
qui
ont
travaillé le fer.
PRESSOIR,
déjà
i
s.
m. (pressouer). Appareil propre
à extraire
des raisins
soumis au foulage ce qui reste do liquide vineux; à presser
Portail do la caUiôdrale d'Aïuious, les Inivaax do l'auiiéo.
[
QlENOl
ILI.E
—
j
S:2C
—
pommes
uleagincascs, lus uli\fs; à LiuNcr les
les graines
pour en exprimer
liqueur dont on
la
poires
el
cidre et le poiré. Les
fait le
composent de deux plateaux pressés par
de forts écrous de bois engagés dans des vis également de bois. Les
pressoirs sont à une ou deux vis. Celui que nous donnons ici (fig. 1)
moyen âge
pressoirs du
se
est tiré d'une vignette d'un
manuscrit de
moyen de
plateau inférieur, établi au
du
fin
forts
Un
xni" siècle*.
madriers
entouré d'une rigole qui recueille
est
jointifs,
la
parfaitement
sur les
liquide
le
quatre faces. Sur ce plateau sont disposés les résidus ou fruits à
presser en une couche épaisse, puis de gros madriers libres.
forte traverse
en
A
de bois
coule dans les deux arbres verticaux façonnés
puis deux écrous
vis,
qui sont fixes.
A
B
sont engagés dans les deux pas de
hommes
de barres G, des
l'aide
font
Ce mécanisme,
sur les madriers supérieurs.
manœuvrer
grande
d'une
dans
encore employé aujourd'hui
est
vis,
laquelle appuie
ces écrous, qui serrent à volonté sur la traverse A,
plicité,
Une
sim-
nos
plupart de
la
campagnes.
^©
QUENOUILLE,
laine
et
le
moyen de
s.
[coloigne, quelongne).
f.
L'art
de
chanvre par le procédé le plus simple,
moyen âge ne
employaient aussi leurs
reprise
paraît toutefois
beaucoup plus
époque, en
effet,
faii'c
à
les
au fuseau,
filer, soit
au xn^
avoir cessé
pirouetter
le
servir.
âges
dames nobles
soit
C'était
au rouet.
pour être
du xv^ A celte
siècle
lard, c'est-à-dire vers la fin
devaient s'en
les
au
monuments du
,
on fabriqua des quenouilles très-élégantes
des jolies mains qui
alors de
loisirs
lin, la
paysannes se servent
encore lorsqu'elles gardent leurs vaches. Cependant
mode
tous
quenouilles représentées sur les
différent pas de celles dont nos
le
c'est-à-dire
quenouille et du fuseau, appartient à
la
historiques, et les
Cette
filer
et
dignes
une contenance
fuseau avec grâce, tout en se promenant
devisant.
et
Quelques collections
commencement du
de
'
l'ivoire
xvi°
conservent,
siècle,
en
effet,
qui sont
des
finement
quenouilles
travaillées
ou des bois précieux.
l'Apocnfypse de iaint Jean, de
la bililiolh.
de M.
l!.
Delessert.
du
dans
o:>7
La chose
—
au sérieux par
était prise plus
sance pendant les vir et vin^ siècles,
Berlhe, la mère
iiAiJor
dames de haute nais-
les
Ton en
si
1
croit
tradition.
la
de Charlemagne, passait pour une tileuse d'une
adresse remarquable. Cet empereur, dit Eginhard, voulut que ses
(illes
sussent manier
de l'oisiveté
le
fuseau
',
pour
préserver
les
:
((
'(
dit
quenouille et
la
Ses
Et
lillcs fisi
niipi'.'iidri'
un chroni(|ueur du xni"
liicn iluclriiioi'
kciiilrc cl lilcr...
siècle
»
Cette habitude des
-.
commencement du
parait s'être perdue vers le
dames nobles
\u^ siècle. Alors les
femmes employaient plus volontiers leurs loisirs à broder
« à ouvrer soie en taufaire de menus ouvrages au métier
gentilles
ou à
:
lièles », dit le
RABOT,
même
chroniqueur
'.
m. Lame d'acier aiguisée à
l'un de ses bouts, emmanchée obliijuement dans une petite pièce de bois oblongue, et servant
s.
O"
^i«
aux menuisiers à planer
f
-
'
Œuvres
corttjil.
les bois.
(TEginlintil,
rilil.
de M. Teulel.
Chron. rimée de Philippe Mouskés,
Taultè/e uo peut s'euteudrc que
Nous n'avons pas trouvé d'exem-
piilil.
comme
relevé sur ieiiuel travaillent les tailleurs.
par
l.
p.
I,
le liarou
métier k tisser
ilc
;
(ji,
6.").
Heitlenberg
;
voi's
taulier veut dire
uu
2830.
état)li
.
[
iioiET
—
1
—
5-28
du
pies figurés dii rabol avant le milieu
outil
considérer
(à
devait
épo(iue)
xV
facilite la
lianes
poussée.
parallèles,
Les
à planer.
usage
en
depuis
muni d'une poignée
est
siècle
Il
renllés,
rabots étaient
((ig.
qui
]),
nôtre aujourd'hui, ses deux
le
bois
le
beaucoup de
soin,
comme
tous
de celte époque. Le long rabot, ou varlope, employé pour
membrures très-longues et relativement minces
pas dans les monuments ligures avant le xvi" siècle.
dresser
paraît
l'avant
du
rabot
de bois de poirier, de charme,
irérable, et façonnés, parait-il, avec
les outils
Le
à cette
de mieux s'asseoir sur
afin
faits
longtemps.
verticale à
comme
n'a pas,
mais
cependant cet
œuvres de menuiserie antérieures
les
être
\v^ siècle, et
des
RASOIR,
ne
,
m. [raseur, rasour). Les Romains connaissaient
s.
rasoir {uovacula)
et
le
usage. Les Gaulois, avant
en faisaient grand
l'occupation romaine, ne paraissent s'être servis que de pinces épi-
menton
laloires lorsqu'ils voulaient dépouiller leur
seulement de longues moustaches. Dans toutes
et laisser paraître
les localités
où
les
Gaulois ont eu des campements, on trouve en effet quantité de pinces
épilatoires de bronze d'une longueur de 5 à 6 centimètres.
Pendant
du moyen âge le rasoir a donc été en usage, et il est
souvent fait mention de cet objet. Nous ne citerons qu'un exemple.
Quand Renart veut tonsurer Primant
toute la durée
:
i<
Tanlost a trovcc une auiuoirc
»
Si
«
Sachiez, c'est vérité apcrtc,
<<
Maiulenan
«
S'a (Iciienz un rasoir Irové
<<
Qui moult
><
Kl un cisiux et
«
'<
ROUET,
s.
chanvre ou
le
I
Roman du
cou uos Irovous eu
:
Reiiarl overle,
esloil bien atilé,
De latou bon
Maintenant
m. {charret,
le lin
l'a
l'csloirc
un bacia
et clcr el (in,
l'a saisi
Picnarl
toiirnette,
'
.
«
tour,
touroit).
ne paraît pas en usage avant
Henurt, vers 3259 et suiv.
(xiiic siècle).
Le rouet à
le xv° siècle.
liler
,
—
0-29
—
SKUl'E
S^
SCIE,
la
à bois,
scie
—
(sée, serre, seryele).
s. f.
nous
et
faisaieiil
usagu
(\c
vovons figurée sur nos monuments dès
la
^/ ^ y y
/>/f/'y^yyityyyy^yh
l'époque carlovingienne
Les Romains
(fig.
i).
J
A
f.
i>
j>
^r
j>
f ^
ffyi'ryi'y/
voir les ouvrages de menuiserie
des xnr, xiv^ et w*" siècles, on se servait de la scie à tourner, c'està-dire propre
à découper
Les
courbures.
certaines
suivant
bois
le
i
main étaient aussi en usage.
scies à
On ne
se
servit
dents,
à
scier les pierres
de
qu'au xvi^ siècle.
la
dures,
ne paraît pas
Il
qu'on l'employât ni
mains, ni pendant
sans
scie
le
cliez les
Ro-
moyen
âge.
Mais alors déjà on se servait delà
dents
scie à
(passe-partoul) pour
scier les pierres tendres.
SERPE,
s.
taillof,
seriiu'dti,
sarpc
[sarpel,
f.
Taillant
serpier).
i-iTourbé, le coupant du
côté con-
un manche de bois. Les
cultivateurs
pendant le moyen
caM', ayant
,
se
âge,
comme
de
servaient
aujourd'hui,
la
serpe,
pour
tailler
vigne et les jeunes arbres. Par-
la
fois
la
serpe
d'un renfort
(lig. \
-),
'
Maauscr
-
Mauuscr
était
munie au dos
saillant
et
coupant
qui permettait d'user de cet outil
Biblioth. nalionak'. Bible,
Bibliiitli.
iiatioualc.
le
laliii.
comme
d'une hachette.
6-3.
Bréviaire
d'ninour. PU
vc.s
II.
patois
G7
(le
Bc^ziers
—
TOLU
530
<^
TARIÈRE,
s.
1'.
Les charpenliers, menuisiers
et
charrons se ser-
vaient de la tarière, dont la forme ne différait pas de celle adoptée
aujourd'hui.
TENAILLE,
riers n'ont pas
TOUR
s.
f.
employées par
les serru-
m. Le tour simple paraît avoir été en usage
plus reculés. Il se compose, comme on sait, de
[à tourner),
barres
et pinces
changé de forme.
dès les temps les
deux
Les tenailles
s.
horizontales
jumelles
assemblées dans quatre jam-
bages verticaux posant sur des semelles. Entre les jumelles on place
deux poupées munies de pointes ou percées de trous (lunettes),
on éloigne ou l'on rapproche Tune de l'autre
plus ou moins, suivant la dimension de l'objet à tourner. Une corde
qu'au
moyen de
clefs
—
O/îl
—
une pétlale enveloppe deu\ ou
aUaclu''e à
à une perche flexible qui se relève et
pied n'appuie plus sur la pédale.
le
du
siècle
xni'^
tourner
xn°
le
des pièces
le
xr
siècle,
qu'ils
siècle
on
et se
ont
été
lixc
tourner cet axe dès que
Une
vignette d'un manuscrit
(fig. 1 ').
en
Vair
On
connaissait
qui permet
,
de
époque
façonnés à l'aide de ce mécacolonneltes de pierre,
aussi des
taillait
]
fait
tour
le
l"a.\c
puisque des objets de celte
creuses,
montrent clairement
nisme. Dès
trois fois
représente un de ces tours
évidemment, dès
THLKI.I.R
[
des bases, au tour. Quant au tour à potier,
il
date de la plus haute
antiquité.
TREUIL,
rillons,
et
muni d'un axe avec deux touautour duquel s'enroule une corde servant à monter des
s.
m. Cylindre de
On fait agir le
de leviers. On adaptait
fardeaux.
matériaux propres à
treuil
bois,
au moyen d'une manivelle ou de bras
des treuils aux grues servant à monter les
bâtir.
Un
encliquetage empêchait le cylindre
de se dérouler. On adaptait aussi des
treuils à
des puits, de ma-
nière que les seaux fissent contre-poids et que le frottement de la
corde
sur le treuil supprimât une
du poids
partie
Ces treuils n'étaient qu'une poulie sur laquelle
(Voyez,
plusieurs fois.
dans
le
Dictionnaire de
plus lourd.
corde s'enroulait
la
l'
le
architecture, l'ar-
ticle Engin.)
TRUELLE,
s.
f.
Outil de
fer
pour l'emploi du mortier,
cuivre pour le plâtre, dont se servent les
joints et
faire
les
enduits.
La forme de
et
de
maçons pour garnir
les
cet outil
depuis l'époque romaine.
1
Mamisor.
liililioUi.
nalionalo,
Psahv..nnc. fonds Saint-Oriiiaiii.
n'a pas changé
[
VAN
-
]
VAN,
s.
o3-2
m. Ouvrage de vannerie, en forme de coquille, qui
aux agriculteurs à séparer du grain
qui le recouvre.
La
figure i
van muni de deux poignées.
ture, suivant l'usage des
'
—
la
poussière et l'enveloppe légère
représente un jeune
'
Il
est vêtu
de
paysans pendant
la cotte
homme
tenant un
longue avec cein-
le xni* siècle.
Manuscr. Biblioth. nationale, Psalm., anc. fonds Saint-Germain
KIN nu
sert
TOME DEUXIEME
(xiii* siècle).
TABLE
DES MOTS C.ONTllNUS DANS
L K
VOLl.MK
D K T X
I
K
M
K
DU
DICTIONNAIPiE DU MOBILIEll FRANÇAIS
Deuxième
partie.
—
Ustensiles.
Acérofaire
7
Ciseaux
70
Aiguière
S
Clochette
70
o
AiguilliL'r
1
Cornet
70
Ampoule
16
(^oupe
70
Arrosoir
l(i
Couteau
74
Assiette
17
Coutelet
81
Raghe
20
Créniaillcrc ....
SI
Baignoire
20
Crosse
8
Balai
21
Cruche
84
Balances
22
Cuiller
84
Baril
23
Cure-dent
88
't
Bassiu
27
Custode
88
Bénitier
,3;f
Danioisellc a ataurni.T
90
Biberon
37
De
91
Bidon
38
Dévidoir
91
Boîte
39
Drageoir
92
Bougeltc
39
Échiquier
94
Boussole
39
Écrin
94
Bouteille
40
Ecritoire
94
Broche
40
Écuelle
9o
Brouette
41
Encensoir
97
Buffet
42
Ésinioucn',
102
Buirc
44
Esinouchoir
102
Burette
46
Eventail
103
Cadenas
46
Fer à repasser
lO'i
Calice
46
Flacon
106
Canif
48
Fontaine
107
Cantine
49
Fourchette
108
(Chalumeau
51
Gaîne
112
Chandelier
51
Gobelet
113
Chaufferette
67
Gralicre
113
Ciboire
70
Gril
113
II.
—
68
TAKT.r:
o.i i
IiFS
MOTS CONTF.NLS DANS CE
VOT.L'ME.
Hanap
11-5
Plat
142
Jatte
121
Poêle
143
Lampe
121
Pomme
143
Lanterne
12G
Pot
143
Miroir
12S
Puisette
148
Mortier
130
Réfrédoer
148
Moudietles
132
Piôtissoire
1
Moustardier
133
Rouleau
149
Navette
133
Salière
149
49
Nef
134
Seau
152
Orinal
137
Seringue
153
Ostecsoir
137
Tablettes
155
Ouic
138
Tasse
158
Ovicr
138
Tranchoire
159
l'aJK
139
Trépied
159
l>alette
140
Vaisselle
16)
Patène
141
Valise
163
Pelle
111
Verrerie
164
Pineettes.
{',
Troisième
(Voy.
Quatrième
le
—
partie.
Orfèvrerie,
Glossaire relatif a I'Orfévrerie,
partie.
—
p.
109
p. 238).
Instruments de musique
Anacaire
243
Graisle
274
Araine
243
Guiterne
276
Busine
243
Harpe
282
Cembel
246
Luth
287
Chalumeau
246
Lyre
288
Chevrette
247
Moiuel
291
Chifonie
247
Monocorde
291
Choro
250
Nacaire
294
Cithare
251
Olifant
295
Cilhole
253
Orgue
297
Clochette
253
Psalterion
301
Cor
256
Rote
306
Corne
257
Rubebe
306
Cornemuse
260
Saquebute
308
Crouth
262
Serpent
30S
Dou(;aine
266
Tambour
309
Fh^te
267
Trompe
312
Frétel
272
Tymbre
316
Gigue
273
Vièle
319
.
TAlîI.l';
.....
DKS MOTS CONTENUS DANS CE VOLUME.
Cinquième
—
partie.
332
Danse
Joute
366
Jeux
Tournoi
.
Passe-temps
Jeu.v,
430
conibiuais)U
(le
et
de luisanl.
4G2
QuiutaiuL'
406
Diverlisseniouls
473
Bchourt
407
Jeux d'enfants
476
Chasse
407
Sixième
—
partie.
Auge
481
Outils, Outillages
Houe
Balai
481
Laye
lïàlou
482
Maillet
517
ol9
.
.
o20
486
>I;irti\:ui.
Béquille
487
Masse
...
322
.
322
Bûche
...
.
.
521
Besaigui-
4S7
Métier
Bigorne
489
Oiseau.
Burin
489
Pelle
Charrue
489
Picois
.
.
.
Ciseaux
492
Pioche
. .
.
Ciseau
493
Poinçon.
Cliquetle
494
Pressoir
49o
Quenouille
326
497
Rabot
527
Cognée
Compas.
...
499
Rasoir
Enclume
iiOl
Scie
Étrille
o03
Serpe
Doloire
.
Faux
;;o4
Teuaill-
Forces
'Ml
Tour
Hache
'601
Treul
iJOS
j1
Vau
Hotte
jIG
FI.N
U1-:
LA
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TAIil.i;
iii;s
524
324
323
.
.
.
.
325
328
329
.'JO:!
Harnais de chari'ois
o23
329
Faucille
Herminctte
.
.
324
Tarière
Truelle
.
.
.
530
.
330
.
530
.331
.
.
.
331
532
mot.«
..
DISPOSITION DES IM.ANCIIES
CONTENUES DANS
Mans
ChandeliLM" de la cathédrale du
Planche XXIX.
Planche: XXX. Eneonsoir de Trôvcs fgrav.
Planchk XXXI. Encensoir de
Lille (grav.)
Plancmk XXXII.
;
Plnt énmillé
VOLUMI')
Ci:
(grav.)
66
'(S
)
!)9
iaïcncc de Saint-Aiitonin (chroinolitli.)
1
ifi
Planchi: XWIll. IMal, terre cuite veruisséc, l'icrrorumis (chroinolilii.)
IH
Planche XXXIV. Fragment de
174
Planchk XXXV.
Hcinis (grav.
Monstran.sc
de Charleniagne (ciiromolith.)
l'écrin dit
,
dit
de
rcliiiuiiiro
Saiut-Siuice',
cathédrale
de
1
)
I'lanchh XXXVI. nilioiro du Ircsor de
Plancuk XXXVII
cathédrale de S.'us (grav.)
la
190
Flaïuheau d'argent, xv» siècle (grav.)
.
Planche XXXVllI.
:JU1
musée de Cluny
IJoucle mérovingienne,
(chroniolilh.)
20'J
Planche XXXIX. Plaque-agrafe gallo-romaine cmailléc (chromolith.)
Planche XL. Emaux du
calice
de Saint-Remi, trésor
ih-
210
cathédrale de
la
lleiiiis
212
(chromolith.)
Planche XLI. Émail de Geoffroy Plautagcnel, musi'e
Émaux du
liu
Planche
XLII
Planche
XI.III.
Planche
XLIV. Bordures dudit tombeau (chromolith.)
Planche XLV.
.
Vah-.iW
dr.
Mans
la
lonihc
C.ihoire d'Alpais,
Planche XLVII. Fragment de
(1(^
Jean,
lils
de
musée du Louvre
la
211)
s:iiiil.
émaillée
la tond)e
I.diiIs
22.1
de
xii" siècle (chromolith.). ..
Philippe,
(>ollct
223
musée de Cluny (chromolith.)
siècle,
Planchi;
1.11.
de viole de
la
M.
docteur Fan (grav
le
même
xv
)
prix du tournoy (grav.)
UAIl I.E-lllC,
-
i.A
TAiii.i;
l.MiniMKIllE
.
232
2S1
'.i'.')'6
."iOS
LVI. riardc-euissc de jouteur, xv'' siècle (chroiuolilli.)
ui;
.
228
324
siècle (clironiolilli.)
.Jouteur arm', k cheval, xv» siècle (chromolith.)
i-iN
226
siècle (cliromolilh.)
ciillcilioii (grav.)
Planche Mil. Tournoycur armé, à cheval,
Planche LIV. Le
xiii''
d'un fourreau d'épéc fraukc, musée de Cluiiy (chromolilh.).
LI. Luth de la collection do
liasse
22i
évoque de Dreux.
(chromolith.)
Planche
Planche
221
)
221
Planche XLIX. Crosse émaillée de Sainte-Colombe, Sens,
Planche LV.
(l'Iii'iiiiiiilill:.
(grav.)
tombe d'Ulger,
Planche XLVIII. Agrafe émaillée, xiV
J'lanche L.
218
(cliroiiinlilli.)
xiii" siècle (chromolitii.)
I'lanche XLVI. Plaine émaillée de
XIII" siècle
86
KT
iPi;s
n. anches
l.ll ll()i;ilA l'Illi;
(•.(iMlE-JACi.il'ET.
.'i!)0
403
.
DISPOSITION DES PLANCHES
CONTENUES DANS CE VOLUME
Planche XXIX. Chandelier de
la
Planche XXX. Encensoir de Trêves
Planche XXXi. Encensoir de
Planchk XXXII.
Reims
66
9S
)
99
de Saint-Autonin (chromolith.)
l'aïence
;
1
Monstranse
de Charlemagnc (chromolith.)
l'écrin dit
de
reliijiiairc
dit
,
Saint-Sinice',
174
de
cathédrale
186
(grav.)
Planche XXXVI.
IG
14"
IMat, terre cuite vernissée, Picrrefonds (chromolith.)
Planche XXXIV. Fragment de
Planche XXXV.
(grav.
(grav.)
Lille (grav.)
Plat éniaillé
Planche XXXlll.
Mans
cathédrale du
Ciboire du trésor de la cathédrale de Sens (grav.)
Planche XXXVII. Flambeau
w"
d'argent,
190
207
siècle (grav.;
Planche XXXVIII. Boucle mérovingienne, musée de Cluny (chromolith.)
209
Planche XXXIX. Plaque-agrafe gallo-romaine émaillée (chromolith.)
Planche XL. Émaux du calice de Saint-Remi, trésor de la cathédrale de Reims
210
212
(chromolith.)
Planche XLI. Émail de Geoffroy Plantagenet, musée du Mans (chromolilh.)
Planche
XLII.
Émaux du
Planche XLHI. Émail de
218
219
xiii^ siècle (chromolith.)
la
tombe de Jean,
fils
de saint Louis (chromolith.
221
)
221
Pla.nche XLIV. Bordures dudit tombeau (chromolilh.)
Planche XLV. Ciboire
Planche
d'Alpais,
musée du Louvre
223
(grav.)
224
XLVI. Plaque émaillée de la tombe dTlger, xii" siècle (chromolilh.)
Planche XLVII. Fragment de
xiii" siècle
la
tombe émaillée de Philippe, évcque de Dreux.
225
(chromolith.)
Planche XLIX. Crosse émaillée de Sainte-Colombe, Sens,
l'LAXCHE L. Collet d'un fourreau d'épée
fraiike,
Planche
le
M.
LI. Luth de la collection de
Planche LU. Basse de
viole de la
même
Planche LIV. Le
xiii" siècle
(chromolilh.)
musée de Cluny (chroninlith.).
docteur Fau (grav
)
xv^^
siècle (chromolith.)
arm'-, a cheval,
Planche LVI, Garde-cuisse de
IJAn-LE-bUC.
—
xv= siècle (chromolith.)
jouteur, xv" siècle (chromolith.)
FIN
1)K
I.A
ïAULi; llES
I.MPIIIMER1E
.
228
2.'J2
281
3;Jo
366
prix du tournoy (grav.)
Planche LV. Jouteur
.
324
collection (grav.)
Planche LUI. Tournoyeur armé, à cheval,
226
musée de Cluny (chromolilh.)
émaillée, xiye siècle,
Planche XLVIII. Agrafe
ET
PLANCHES
LITllOdllAI'lllK
C.oMTE-J ACnlKT.
390
403
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