= o .s^^2!S.^ ç^'^^îv\ f(>- < 'H^/./' 't^L^/ ,M'?^'^ .V ^\ \^^^ ^^ c ce c'%'^^>' _>ï_iJJ^_*"- ^v ^ \^iti^^ii^ r ^àr ^^-^^^z' '?t« r^ :^^ !,(!, Z' ^^^^^ DlCTlONiNAlUE IIAISONNÉ uu MOBILIER FRANÇAIS II DAIt-LE-nUC. — IMPRIMKniE COMTE-JACQUET 4.»"* DICTIONNAIRE RAISONNE itr MOBILIER FRANÇAIS «5 DE LtPOQUE CARLOVINGIESNE A LA RENAISSANCE M. VIOLLET-LE-DUC ARCHITECTE TOME DEUXIEME /» PARIS Y^" A. MOllEI. ET C". 13, lU E ÉDITEURS r.O.NAl'AHTK, 1 S 7 i Tuiis droits icservi'j I .') ^^it 4 Y ' V- ^ ' ' ' • DEUXIÈME PARTIE USTENSILES II. - 1 INTRODUCTION Nous avons publié, cet ouvrage. il y a dix ans, Notre intention favorable que le ; première partie de de continuer, sans dé- était semparer, l'œuvre commencée la mais, à parler vrai, l'accueil public voulut bien faire à ce premier vo- lume nous effraya sur l'esprit dun défiant en ses propres un peu. Le succès réagit différemment auteur parmi ces derniers : : ou bien il l'enhardit, ou ressources. il le rend Nous nous rangeons succès oblige. Avant de commencer la publication de la seconde partie du Dkiioiinairechi mobilier, qui doit comprendre : les ustensiles, les vêtements, les bijoux, les armes, Torfévrerie, les instruments de musique, les outils, nous nous sommes imposé la tâche de réunir le plus de matériaux possible, et surtout de laisser achever des publications importantes relatives à ces diverses bran- ches de lindustriedu moyen âge, de compulser les collée- INTRODUCTION. IV tions particulières ou [)uljliques, qui chaque jour prenneut plus d'éteudue, dexaiuiuer et daualyser avec scrupule les monuments. Nous n'avons pas cette prétention de dire le dernier mot sur une des parties les plus intéressantes de civilisation un scrupule de de notre vieux sol français; conscience nous imposait le la devoir de fournir aux nombreux lecteurs qui ont bien voulu encourager nos premiers efforts tout ce (|ue nous pouvions donner au commande de grouper les matériaux moment où Tàge recueillis, de résumer, en un mot. * Pour connaître une époque, pour prendre une idée quelque peu exacte de ses habitudes, de ses mœurs, suffit ne il point de choisir, parmi les objets qu'elle nous a laissés, certains types rares et précieux, nécessaire de grouper les ordinaires, les travail objets armes communes ; exceptionnels; usuels nous a demandé beaucoup de temps la et est vêtements les partie cette car les musées, faits bien plus pour , il de notre de recherches, montre que pour l'étude, dédaignent ces produits vulgaires, qui sont cepen- dant manifestations les plus instructives de les civilisation. Il nous a fallu souvent arracher à l'état d'une la destruction, ou tout au moins à l'indifférence, beaucoup de ces débris, d'autant plus intéressants pour nous, qu'ils appartenaient à la fabrication courante. Nous ne dédaignons pas, certes, tant de rares exemples des industries anciennes qui gar- nissent les vitrines des musées bien des fois par et la ; mais ces objets, reproduits gravure, sont connus de tout le monde ne sauraient fournir des renseignements utiles sur la INTRODUCTION. V manière de vivre de nos aïeux. Or. ce n'est pas par l'examen des objets de luxe qu'on peut jui^er une épocpie, mais au contraire par l'étude des produits les plus usuels. visite le musée de Naples, profonde dans d'art que l'esprit, ce ces- ustensiles gracieux de forme, si montrent comment l'histoire ce qui laisse ne sont pas tant communs Quand on une impression les trouvés chefs-d'œuvre à l^ompéi, si parfaitement appropriés à l'usage, qui l'art, dans cette lumineuse époque de des civilisations, avait pénétré jusque dans les couches inférieures de la société. atteindre ce degré de perfection une supériorité marquée, il ; Le moyen âge ne saurait mais il a sur notre temps ne connaît pas le faux luxe chaque objet remplit exactement sa destination grossière que soit la matière, on sent que l'art vrai si ; et, : si simple que soit l'exécution, régnait encore en maître au milieu de ces populations industrieuses appris à dédaigner à notre que le xvii'^ siècle nous a dommage. Nos lecteurs ne seront donc pas surpris si, dans cette seconde partie de nos recherches, on trouve quantité de ces objets à l'usage du vulgaire. DEUXIÈME PARTIE USTENSILES ^^ ACÉROFAIRE, s. m. [nccrofère). Du Cange dit que Xacerra est vase sacré dans lequel les églises conservent l'encens le comme navette. M. de Laborde, dans son Glossaire rofaire comme l'encensoir ou le trépied sur lequel -, ', il l'entend considère l'acé- on le pose. Cette du mot. En effet, les encensoirs les plus anciens ne sont pas munis d'un pied, ce sont des cassolettes sphériques (voyez E>cENsoni). Lorsque ces dernière délinilion conviendrait mieux à l'étymologie encensoirs n'étaient pas suspendus au râtelier que la liturgie ou sur les dans certains cas, l'exigeait, marches de l'autel, les un trépied devait qu'il fallait, ^ déposer sur ainsi l'autel être prêt aies rece- Nous pensons donc (pril faut entendre par acérofaires ces petrépieds ou coupelles destinés à porter l'encensoir. Nous n'avons voir. tits pas trouvé d'ailleurs d'exemples existants de ces petits meubles, et n'en avons point vu de ligures dans des peintures ou bas-reliefs anciens. ' Du Gange, G/oss., Acehis - Gloss. et Répert., notice des LdV.vre, par M. le coiule de ^ Voyez à l'arl. 1. ]iro AciciiuA. émaux, bijoux, aborde, Paris, Herse. Meubles, l""' 1S.";:i. partie. etc., expos, dans ies ynleries du . [ AIGUIÈRE — ] AIGUIÈRE, s. f. iaiguier) '. H — nom Vase, ainsi que son à contenir de icuu, garni d'une anse et d'un pied, l'indique, habituellement reposant sur un plateau ou cuvette destinée à laver. L'aiguière, pen- dant le moyen âge, est faite de métal ou de matières précieuses gar- L'argent, nies de métal. les l'or, émaux, contribuaient à la décora- lion de ces vases destinés à divers usages. L'Eglise se servait et se sert encore d'aiguières pendant certaines cérémonies. J Dans la vie K E:cuiLLnuMûi^ civile, c'était repas. On avec l'aiguière qu'on donnait à laver avant et après le appelait aussi aiguière un plateau contenant tout ce qui était nécessaire au service d'une collation, flacons, tasses, salières, donne une gravure de M. Blavignac d'émaux cloisonnés, qui fut envoyée, dit - Charlemagne, et qui se trouve de l'abbaye de Saint-Maurice. Il la célèbre aiguière décorée la tradition, par un kalife à aujourd'hui déposée dans est certain etc. que ce vase le trésor d'or, enrichi non-seulement d'émaux, mais de saphirs, est de fabrication orientale, ' 2 « et qu'il peut remonter au vin" siècle. Sa hauteur est de 30 Pintes, pos, aiguicrs, cliopiucs. Hist. de rarchit. sacrée " (Fusl. Dcscliîiinps. le Miroir de dans fesanc. dioc. ceii- mariage). de Genève, Lausanne et Sion, 1853 . 9 pause sa liiui'lrcs; esl en l'oniio [ ] goulot iVuu siirinonlo (lis(|iio dt" AIGUIÈRE il est prismatique à huit pans, terminé par un oritice à trois lobes muni d'une anse et d'un pied. Nous voyons des aiguières figurées ; dans des vignettes de manuscrits occidentaux du ix« siècle qui rappellent encore les formes antiques (fig. 1) '. Les aiguières repré- dans quelques bas-reliefs du commencement du \u« siècle sont souvent munies de couvercles (fig. 2) -. Parfois, mais rarement. sentées aiguières ces sont dépourvues d'anses 3) (lig. '. Les trésors des princes renfermaient beaucoup de ces vases de luxe, qui décoraient les dressoirs et buffets pendant les banquets. fêtes et les On leur donnait les formes les plus variées et les plus propres à exciter Tat- mo- L'inventaire de l'argenterie du roi dressé en 4353, au tention. ment où Etienne de la Fontaine quitta les fonctions d'argentier *, relate une assez grande quantité de ces aiguières, curieusement composées. Il va sans dire que tous ces objets étaient de fabrication antérieure Pour une aiguière quarrée, assise sur un entablement à 3 lionceaux, pesant 4 mars « Pour une aiguière d'un homme » 6 onces 5 esterlins « « Pour assis sur un coq esmaiilée, pesant 6 mars 2 onces à cette époque. Voici quelques-uns de ces vases: « — — bomme une aiguière d'un 1 riililiolli. 2 IViiii ^ * t'<"* iiii[i>''i'. l'haiiitnau du dorée et es- elles (1rs Cofisfei/fitioiis n?f île gnrr/e-7neii/j'c l'cgliso abbiiUale du Vûzcliiy. Ddii.-t d'Arc de l'nrgciiten'e en Comptes de l'arr/entene des 17i à 1S2. Voy. par M. la un serpert à de Uerradu de Landshci'g, biblioUi. de Slrasliourg. Maniisci-. hivent. iiiss. , du assis sur |, i:î."i'?, rois- Andiivus de renip. de France (tu IS.'il. II. — i'('l;. , k S. xiv'' siècle, |:ubl. 2 [ — Air.iiKisK I mars 5 onces 10 mailliéc, pesant 6 aiguière d'une seraine filant, 6 onces » grilTon » — — — lu estcrlins dorée » <- Pour une aiguière d'un liomme Pour 2 aiguières, l'une d'un coq, « « assis l'autre 3 mars 3 onces iO aiguière nervée et esmailliée esterlins — mnrs sur un l'autre d'une géline, dont le ventre est de coquille de perles, pesant 5 onces, Pour une pesant 4 esmailliée, et — » — lun 4 mars « Pour une Pour une aiguière semée « Pour une aiguière cisellée d'esmaux » » « Pour une aiguière venue du Temple (provenant du trésor du Temple), etc. » On compte dans cet inventaire seulement quarante-quatre de ces » « — — k- aiguières d'argent, de vermeil avec pierres ou émaux. Pendant les on fabriquait beaucoup de ces vases en façon d'animaux, de monstres avec figures d'Iiommes. On retrouve ce même xn' et xni^ siècles, goût chez tous les peuples à une certaine époque de leurs arts, depuis les Egyptiens jus(iu'au moyen âge. Il est à croii-e que les ai- guières qui sont mentionnées dans l'inventaire royal de 1353, et qui alTectent des formes qui semblent se prêter ces objets sont destinés, étaient d'une De ces objets il particulières ou dont la si peu à l'usage auquel époque relativement ancienne. ne reste rien ou pres(pie rien dans publiques. matière (laiton) et Voici le les collections cependant un de ces pots travail sont grossiers, à eau quoique d'un — M — qui ne pai'aît pas être assez bon slyle, 1353. On cuite, dans encore des pots fabriquait Flandres les main), de de l'homme, la tête semblait avoir été pattes et était (X aquamanille (eau à munis d'un goulot et remplir. Dans l'exemple donné fait versée par le dessus bec du grilïon. Ce vase le pour être posé au milieu d'un plateau, griffon étant fixées sur du nom le dans l'aiguière en soulevant l'eau était introduite 4), y a quelques années. il étaient pourvus d'anses, lorsqu'ils d'une ouverture supérieure pour les (fig. (['\g. de ce genre, mais en terre Ces vases étaient aussi désignés sous la ] 4) \ dans l'inventaire de cités Cliampagne, en et AIGLIÈHE HoO postérieur à quelques-uns des vases qui rappelle et [ un disque circulaire possédant encoches latérales, réservées probablement pour les deux maintenir. Mais le ces vases étaient-ils simplement posés sur leur pied, et, lors- aussi qu'on donnait à laver, on prenait un bassin. Le musée de Cluny possède une belle aiguière de cuivre fondu, cisé et doré (fig. Un ornement et ce tail bis), qui représente une placé sur son front, en guise de bijou, sommet de sur le sert de goulot, en B, un et qui figure Une anse dont nous donnons la tête. petit dragon, permet d'incliner lorsqu'on veut verser l'eau qu'elle contient. En C moitié d'exécution, delà broderie gravée sur lis, de jeune garçon. léte vase se remplit par un orifice, avec couvercle à charnière placé A en 4 le le dé- l'aiguière est tracé le détail, collet. Une lleur de en plein, sur un écu, est placée au centre du collet. La fonte de aiguière est cette sans soudures dragon leuse. ; ailé sont d'une légèreté remarquable et d'une seule pièce cheveux, les yeux les broderies, les détails et les du retouchés au burin avec une sûreté de main merveil- La hauteur totale du vase de est O'"2o. Il porte sur trois pieds. Le musée de Vienne (Autriche) renferme une de ces aiguières en forme de cheval qui devaient être assez communes pendant les xn°, xni^et xive siècles, car on en rencontre dans plusieurs collections qui datent de ces époques, et entre autres dans celle de l'bôtel de Ckiny, Nous reprodui- laquelle possède deux de ces vases de cuivre fondu. sons 4 ter) l'un d'eux, qui ne (^fig. posé sur le cheval forme l'anse ; muni d'un couvercle à charnière, binet, de pour laver il telle sorte les manque Coll. et le de l'orifice A biberon B est garni d'un ro- que celte aiguière pouvait servir de fontaine mains avant des dessins Bordeaux, 1853. Un dragon on introduisait l'eau par les repas. Jusqu'à la y avait à l'entrée de toutes les salles à ' pas de style. l'auli'ur ; copié sur fin du dernier manger de l'origiiiul, de siècle, ces fontaines de cuivre foudu, eu veule a [ AIGUIÈRE ] — 42 — cuivre ou de fuïcncc qui étaient la dernière tradition de Taiguière, On en rencontre encore dans les campagnes ou les hôtels de petites 1^ G E^OJILUiUMQL, villes. Il laicnt semblerait, d'après ce qui précède, que les aiguières afïec- fréquemment des formes empruntées au règne animal, aux bes- — — 13 [ AIGUIÈRE tiaires.Cepeiulaiil.le trésor de réglise abbatiale de Saint-Denis possédait deux jolies aiguières et qui étaient données par Suger, A // en forme de vases. L'une d'elles est conservée dans fèvrerie et des bijoux au Louvre. est dépourvue d'anse plutôt et Sa panse est de façonnées Uc la galerie cristal de l'or- de roche. Elle son couvercle est arraché. Mais cet objet est une burette qu'une aiguière ; il est fort bien reproduit dans l'ouvrage de M. Labarte". Lorsque la panse de ces vases était faite de pierre dure, jaspe, cristal de roche, onyx, calcédoine, les tures hautes et basses, de métal, étaient souvent réunies par des car n'était il pierres dures pas toujours possible de (fig. 5). Il n'est guère de vases n'étaient que pour 1 2 la les attacher monfilets, solidement à ces besoin d'ajouter que ces sortes montre -. Les aiguières dont on se Hiat. des arts industriels. u Le comte Thibaut ordouaa d'apporter, au milieu de ceux qui rentouraient, deux « vases « incrustées des d'or d'un poids consid.'rahls et pierres précieus.'S de la d'un admirable travail, sur lesquels ctaieul [dus grande valeur, que son oncle H>;uri. roi AiG(:ii:i'.E [ — J servail à table, comme nous — 14 l'avons dit, étaient de cuivre ou d'argent fondu ou repoussé, avec semis d'émaux, aux armes du seigneur, et d'une assez grande dimension pour contenir an moins une pinte J^USOUA/tO main d'eau. D'une l'autre de qui donnait à laver tenait le plateau, celui versait de l'eau sur les doigts de la personne qui quittait la il table. Ces vases modes de chaque époque se conformaient aux i commencement du avec une sorte de fureur, ils que alors xv^ siècle, le luxe ; et au développé s'était étaient d'une richesse excessive. « Une « esguière d'or poinçonnée à oizeaulx, à trois biberons (goulots) et « le (( v pié de dessoubz onces ni esterlins'-. » aiguières que l'on xvi" siècle, soit le à coulombes Il produisit ici les belles pendant et musées renferment d'assez beaux exemil est de facile se procurer fabriqua aussi beaucoup époque, on cuite. Elles ont, n'est pas besoin de rappeler en émaux, soit en métaux précieux repoussés ples de ces objets dont celte marcs fenestres, pesant n fabriquait pour les riches personnages ornés de pierreries. Nos A et à des copies. d'aiguières de terre de notre temps, atteint des prix exorbitants. Limoges une quantité prodigieuse de ces vases émaillés sur métal (cuivre rouge). (( des Anglais, avait, lors de H lui nard, ' - pour étaler sa gloire liv. II, Coll. des la solcunitc do sou courouiieinoiil, et ses richesses... mémoires relat. à » fait j)lacer à (Arnaud de IJouueval, Vie l'hist, table devant île saint Ber- de France.) Voyez OlIFÉVRERIE. Comptes de la duchesse d'Orléans,Valenline de Milun[\os léans..., par A. Chanipollion-Figeac, i'aris, 1844), . Louis et Charles d'Or- — AÎGUILLIER, m. s. « — 15 [aijuilk'v). Eliii à iiirllrc Lors trais nue aigiiilL' AIGUlLLlEii [ ] des aiguilles. d'argcut n'uii aguilcr iiiiguot et gciil. < Ces Si pris l'aguillc à (Mililer étaieiU d'os, étuis d'ivoii'C ' ou . » de mêlai ciselé ou éniaillé. J \ P^v\\ # ^.;U3? Voici (fig. 1) un de ces objets d'os qui nous paraît cation française et ' - I.e Roman de Dessin lie li i-atliélralo d'Arras. appartenir la liosc. éilil. coll. C.arn:'ray. Mlmiii, au vers pruveuaui, être de commencement du xiv' fabri- siècle -. !lll. ilit luic uole, de l'aueieu trésor de la ARROSOIR \ — ] Ces aiguilliers étaient sirs, dans — 16 aux dames, olïei'ts broder des les châteaux, à étolTes. à faire menus ouvrages de femmes. et d'autres occupant leurs celles-ci de loi- la tapisserie y avait aussi des aiguilliers Il de bois recouverts de cuir gaufré ou d'étoffes précieuses. AMPOULE, s. iampuUe). f. burette, petit vase au ventre Fiole, large et au goulot long et étroit, ordinairement sans anses, qui était destiné à conserver l'huile sainte, le saint chrême, le vin destiné à la célébration de On en fabiiquait en verre et en métal. donne le moyen de faire des ampoules en messe. la Le moine Théophile 2 argent repoussé, de les orner de de souder une anse les ciseler, d'y existe, Il ampoule de pierres fines dans musée des le de reliefs, nielles, et un goulot. (Voyez Orfèvrerie.) et antiquaires de Caen, une très-jolie 3. s. m. De [arrousoir]. tout temps, on a fabriqué des ustensiles propres à arroser les plantes des jardins. d'horticulteurs, il les dorer, de roche, avec couvercle en orfèvrerie garni de cristal ARROSOIR, nôtres, et de est pendant moyen le ne âge, Les arrosoirs différaient guère des probable que ces objets usuels dataient des Romains, comme grands amateurs de jardins, on sait. Mais on se servait aussi d'arrosoirs (de terre cuite) propres à l'arrosage des pavés dans les appartements. Les Grecs, dès la haute plus antiquité, possédaient des arrosoirs disposés pour cet usage*, exactement façonnés de poterie du moyen âge. ceux que nous retrouvons dans les débris Ces sortes d'arrosoirs consistent en médiocre capacité (tig. (un 1) litre environ) comme un pot de terre d'une muni d'une anse, d'un petit trou supérieur et de trous multipliés percés dans le fond. Pour remces arrosoirs, on les plongeait dans l'eau; le liquide, grâce à la plirs du vase par les trous pouce on bouchnil Tori- prise d'air supérieure A, entrait dans le ventre capillaires M. ' du fond. Le vase plein, avec Salziiiann a dûcouvcrl à Caniyros [île le de Rliodes) quelques arrosoirs grecs, blables a ceux dont nous retrouvons des fragnients dans les fouilles des sols du Mais est notre insouciance, lorsqu'il s'agit d'objets de cette dernière époque, qui telle touche de si près, à moins les ustensiles vulgaires du datent de la p(''riode qu'ils n'aicat moyen sem- moyen âge. nous une valeur intrinsèque, que nous laissons perdre âge, tandis que nous recueillons avec scru])ulc ceux qui anté-cbrétienne. Aussi savons-nous avec vivaient les contemporains de l'criclès que nous ne savons jihis comment d'exactitude comment vivaient nos anc'trcs sous Philippe-Auguste. ' t. Diversanim nriium Ce joli XXil. p. scheilula, lib. II. cap. i.vii : " De nmpulla ». vase est parfaitement grave dans les Annules archéologiques de \V.\. Didron, — A, lice A, tice le l'eau s'échappait pavé, on alors en fond B. Nous avons maintes et nous ne savons ASSIETTE, si s. fois Ce mot minces ainsi plais. Ce ou de quand l'art ou bois, tin la du dans lesquelles n'est guère qu'au xn" siècle des convives ; encore une habituellement pour deux personnes. Avant cette les mets découpés dans que cela se pratique encore en Orient sur la table du trous les employé qu'à guère assiettes posées devant époque on prenait par filets par cet ori- l'air trouvé des débris de ces arrosoirs, n"esl on mangeait, étaient appelées: assiette servait-elle ] nos musées en possèdent un seul entier. f. l'on voit des entrer laissait \v^ siècle. Les assiettes de métal, de terre que ASSILTTE r toute l'eau qui remplissait le vase. Lors- el l'on reîenail ainsi qu'on voulait arroser - 17 à jetés terre. les ; plats, avec la main, les débris étaient laissés L'assiette devint d'un usage culinaire se perfectionna el que l'on général servit des ragoûts, des crèmes. Les peuples primitifs font, avant tout autre mets, usage des viandes grillées ' Voyez '. On les repas des Gioi'S servait sur la table certains brouets, daus Yliùide. ti. - :j mais ] — chacun alors avait sa cuiller et puisait à [ ASSIETTE soldais puisent à la gamelle. les 18 — Avant de même faire le comme vase, nos usage des assiettes, chez personnages où régnait un certain luxe, les viandes étaient po- sées devant chaque convive, par récuyer tranchant, sur un morceau Sur cette tranche de pain, chacun coupait sa viande avec un couteau, ou se servait de ses doigts pour la séparer en bouchées. A chaque viande on changeait l'assiette de pain. L'usage de de pain plat. des tranches de pain est une dernière tradition de celte ancienne coutume qui s'est conservée jusqu'à placer sous le menu gibier rôli notre temps. Les assiettes les plus anciennes rappellent à très-peu près forme la de nos assiettes modernes. Cependant elles étaient plus petites, trèsplates, si l'on servait des mets secs, très-creuses, au contraire, pour ii.i:L^'!'" les mets li(iuides. On faisait rarement usage d'assiettes de terre. Le bois chez les pauvres, l'étain chez les personnes aisées et l'argent chez les grands seigneurs, étaient les matières employées. Le métier de potier d'étain avait-il aussi, pendant le moyen grande importance. Nous avons eu souvent entre assiettes d'étain dont la fabrication datait nons ' (fig. 1) Du imisic deux de ces lies fouilljs du xiv» assiettes, l'une plate, du chùlcau du fabii juc poia(;onu6c sur ces plats. Pici\'efooils. Eu A âge, les une mains de ces siècle ; nous don- l'autre creuse esl très- douaci; lu *. Les imir.iue de — de terre cuite ont petits plats — 19 la C forme d"écuelles cl bord horizontal qui distingue particulièrement pourquoi nous ne les rangeons pas dans cet article. pas le Un ménage nombre de bien monté au comportait, ces plats servant d'assiettes » Maiut plat d'argent, Cl Les faut-il (le ] ne possèdent l'assiette siècle, ; c'est un grand : coin je si plomb ou xiv" ASSIETTE faiii trestain '• . >> Certains mets étaient servis très-chauds dans des assiettes d'argent ou d'étain ; pour ne pas brûler assiettes devant les convives, les mains du serviteur qui plaçait ces on avait des doublui^es de métal à jour, ayant la forme de cylindres plats. On trouve encore des débris de ces doublures d'assiettes dans quelques collections -. L'orbe plat de l'assiette débordait quelque peu la galerie ajourée de la doublure, et celte galerie Voici (fig. 2) qui date mobiles, du ne reposait que sur trois petits un dessin d'une de ces doublures w" siècle •'. pieds, sans fond. d'assiettes de cuivre, Ces doublures étaient munies de deux anses de sorte que les mains ne pouvaient toucher l'assiette en transportant. L'assiette chaude était isolée et ne poi'lait pas sur la la nappe. Dans les comptes du château de Gaillon du du xvi" siècle, il est encore question de ces plats doubles la corbeille, les plats '< doubles et gobelletz... Eust. Desclianips, /e Miroir de mariage. ' Ces objets sout babitucllcuicnl - xiV tlcsigiiés à lorl venant de réchauds. Dessins du cabinet de rauteur. ^ '' commencement Vépen^es du r/uiicnu de Gaillon. \i. 34o. '\ : « Pour » siècle. connue des rccbauds ou connue pro- [ RAIf.NOIRE — ] — 20 ITT BAGHE, Vieux mot qui exprime tout {bague). s. f. qu'on l'avoir peut emporter sur des sommiers, dans des malles, dans une peau de vache, vaccn; d'où bacca, mot conservé de et le ôac/^e. garnison capitulait honorablement, elle pouvait sortir sauves c'est-à-dire que chacun pouvait », portable s. On f. bagues enlever son avoir trans- que l'usage des bains croit assez volontiers pas habituel pendant cour de Louis la « vies et i. BAIGNOIRE, n't'tait Quand une XIV ne moyen le âge, et, de ce qu'au xvn^ siècle se montrait pas difficile en fait de propreté, on en conclut que deux ou siècles auparavant, nobles et vilains trois prenaient peu de soin de leur corps. Cette appréciation n'est pas Les guerres de religion de établie sur les faits. la fin du eurent, à ce point de vue, une influence fâcheuse sur les de la cour Valois on et de la ville tomba dans siècle habitudes des raffinements excessifs de la cour des ; l'excès opposé, Henri se vantait d'avoir xvi"^ « le chacun et sait que le gousset fin». Les chansons et bon roi romans des XH^ et xin« siècles mentionnent souvent des scènes de bains, pour ne citer qu'un de ces passages « 'i 1 Voyez le - : Mais au luatiu se lievro lenipro, .1. baiu fait caiifer, puis A " Taut H Qu'en X Audiois que passast I. r.oiiiperra-elle le baignier 11 Moll ; priés à sa daiuc esvillie. s'est la vielle travillie. Quant «. Ne se « La cambre bainguier la niaiuuc la la sjnv.iiiiu : •, ; (levoil bien resoignier. le « elle dut el baing entrer, valt pas nue nionstrcr vielle ; maintenant comninmle car ne '< Qu'elle issc fors « Que nule ame avoec <i En dementiers Glossaire et teiupre le « ; dans li demande remaigne qu'elc se baigne -. Répertoire de Itijoux et objets divers exposés l$ijoux, le et, les M. le » romle de Labord.' galeries du Louvre. : Notice des é/>iaux, Voyez, dans la partie des mot Iîague. Gilbert de Montreuil, cisriue Michel. Roman de la Violette, xiii" siècle, vers Gl.'i, publ. par Fran- — — 21 Les liommes se baignaient fi-équeminenl en eau courante, toutes villes les Beaucoup de ces Etuves. localités ont encore conservé des le commencement du wn^ bourgeoisie au la Caquets de raccouchée, on me Je « établis J dans et bains cbauds. nom de rue des semble que ces liabiludes de propreté n'étaient pas per- Il dues dans les bourgades étaient et lî.UAl [ ce passage lit : résolus, avec quelques-unes de me dans siècle, car mes voisines, d'aller " aux étuves pour " de ses premiers ressorts qu'il n'est point maintenant permis aux '< femmes de '< roit à rafraischir; car la nature est tellement sortie se baigner à la rivière, à cause peut-être qu'on les ver- Comme découvert je fus arrivée aux baings, où d'or- dinaire nous avons coustume entre nous autres de nous rafraisje me trouvay au milieu d'une bonne et agréable compaignie u cliir, " de bourgeoises « lieu maison, cbaudière, « dames de pour ce subject En énumérant une et ce faut aux nouveaux mariés pour monter Eustache Descliamps, baignoire et mesme » ' qu'il qui estoient venues au Paris, cuviaux entre », autres comme objets, essentiels. cite les On avait donc, au xiv" siècle, des baignoires cbez soi. Ces baignoires d'appartement, figurées dans des vignettes de manuscrits, sont de bois et faites en forme de cuves cylindriques ou ovales. Dans les châteaux, on établissait souvent la chambre des bains, contenait une piscine l'étuve, qui tiède, et qu'on remplissait d'eau dans laquelle plusieurs personnes pouvaient se baigner en compagnie. gleterre, de pierre Il existe encore, dans quelques villes des piscines faites de cette façon. du nord de l'An- La scène extraite des Caquets de l'accouchée, citée plus haut, se passa dans une étuve ou piscine commune. BALAI, s. m. La forme de cet ustensile ne ditïère pas, pendant le moyen âge, de celle actuellement en usage. On avait des balais de bouleau ou de jonc, les balais de crin balais de four (escovillons, escoi'ettes^ <i Le dicton ' Rôtir le balai, Piibl. [iDiir lu proiuièrc fois lS;;.j. '- : Sei' et noir p. 19.j). Villon. pour les appartements, les : coniiua cscovilloii -. » s'applique à ces balais de four. ou l(ji2 (voy. l'cdilioa piihl. par M. Ed. Founiier, Jaune I, [ DALANCES BALANCES, siècles _ ] s. On f. voit des de notre ère. Les Grecs ployaient, ^^ pour peser, que _ balances figurées dès les premiers Romains de ranliqiiilé n'em(levier) armée d'un plateau à l'une et les la tige de ses extrémités, avec poids mobile à l'autre bout, que Ton appelle romaine. Mais, parmi récemment découvertes dans l'ancienne basilique de Saint-Clément, à Rome, sont figurées des les peintures balances avec leurs deux plateaux. Des manuscrits du vignettes, munies, ix® comme à trois rliiiines. d'un lléau, montrent des balances dans leurs nôtres, de deux plateaux suspendus siècle les d'un slyle el d'une bielle. Ces représen- — bord horizontal orlés d'un On xni« dater duxivc siècle -. contre le style (fig. en B finement travaillé, d'un que villes femmes mettent dans les fléau leur poche après avoir décroché Barisiaux de ciprès « maient une corporation à Paris, taines qualités de bois, savoir et l'érable On ; '' » les repas, senteur, de la moutarde rappareillô et mis pour ments : et qui : « Deux à clef, pesant « A à point Roy, pour ce le — barils — et : for- le poirier, l'alisier « Quatre barils de ivoir plaçait sur les buffets et dres- contenaient des liqueurs, des eaux de Guillaume Arode, orfèvre, pour avoir un xn baril d'argent à mettre s. p. ^ » moustardc, des sauces froides, condi- »; d'argent blanc, xvn marcs \ richement ornés Ton d'argent, que ; pendant soirs cœur de chêne, encore des barillets d'ivoire faisait Les barilliers ». ne pouvaient employer que cer- et le : ^ façonnaient aussi les barils en bois de senteur \ ils garny de laton « du Midi des balances à voit barisiaux). Petits tonneaux faits habituelle- : « On deux plateaux, BARIL, s. m. {barris, ment de bois précieux « Cet objet de bronze plat. caractère et bien à la main. joli A dont l'un des bras C est relevé le fléau, encore dans les marchés des pliant, une de ces balances, qui paraît 2) en D, un plateau avec bord ; Ton pouvait Notre dessin est à moitié de l'exécution. En est tracée la bielle, et les plateaux sont souvent les siècle, ] 1) '. (fig. poche. Voici la liAiiii. [ fabriquait aussi des balances avec lléau pliant que mettre dans est Au sont fréijuentcs. talions — 23 mettre saulces, fermant à Ces barils de bulfets étaient parfois portés par des figurines : « Un œuvre de Damas, ouvré d'argent doré, dont baril de bois, deux fons « tout à « sont d'yvoire à ymaiges enlevées, séant sur quatre angelz d'yvoire << chacun tenant un doublet, « doux de semblable œuvre et y a — xxiv une ceinture azurée clouée de liv. t. **. » — Ces sortes de barils souvraient par l'un des bouts ou étaient munis y avait aussi des Il barils que l'on Mss. Apocalypse, Bihliotli. iiiipér., n" 2 Fouilles ^ hiveiit. d'Artois, 1313. ' lUi " Invent, de Pierre Gavestou. û Comptes royaux. '' ^ Idem. Invent, du duc de Berry. xu"' siècle. moyen d'une religieux 7013, fonds français. cliàteau inip(5rial do l'iurrcfomis, nuisiic Livre des mestiers d'Etienuc IJoileau. d'un petit robinet. transportait au courroie, sur les épaules ou sous les bras. Les ' les du château . quêteurs ^>c I!\l!ll. allaienl avec s'en riiuile (fig. 1) Chez des barils sur l'épaule, demander du vin grands, les la de Bourgogne (Charles « charge de barillier importante. Le duc était Hardi), écrit Olivier de la Marche, « a deux le lesquels doivent harillicrs, ou de «. livrer l'eaue au sommelier pour la J « bouche du prince, « la salle dans pour avoir et le soing des barils que l'on porte en grande despense. la » (Il y avait beaucoup d'ordre « maison des ducs de Bourgogne.) « Et aussi doivent-ils mettre en escript les quarts de vin (barils) qui se donnent par « jour et despensent, noter ceux lesquels sont hors d'ordonnance " (qui la ne sont pas de mesure), les crues (fournitures) qui se font, quoy, à qui et comment, et aussi combien, pour les bailler au « sommelier, afin d'en rendre compte au bureau, et dessoubs eux (les deux barilliers) a (il y a) deux porte-barils, qui doivent porter « « du commun ;> les barils " doit avoir « du prince, sans tiible, un de l'eschansonnerie en portier, afin que nul homme la salle. n'entre où est cognu, ou par congé estre de bois, posés pendant les repas, Et en '-. la cave le vin Les barils de » sur les crédences et bulTels, étaient maintenus par des supports de cuivre, d'argent ou de ver- meil, et ceux des pi-inces étaient (échanson) chargé de faire figure '•'• l'essai 2 présente un de ces barils en deux ' fermés par un cadenas. L'officier ligui-incs avait la clef avec de ce cadenas. La son support ^ de hotlcnx portant deux crochets A consistant sur lesquels Maniiscr. anc. fonds Sîiiul-Germain, n" 37. liibliolh. inipér. Olivier (ic lii Mîirclie. Etat de Invcnt. de Chnn'cs V. la nin:soii tlu duc de Buunjoijne [Coll. des mcmoiies). "lo lo sommelier dépose la bonde il ; a le bai'il. ouvert, et 6té L Le morailloii B du cadenas fennail un robinet a remplacé celte bonde. Les llgurines sont fixées sur un plateau à rebord, alin que ne puisse égoulter sur sous le l'on a la table de crédence. la Ce robinet, prêt à être rempli. commencé IIAIllI. Un n'est qu'au à placer sur les tables à le liquide gobelet est placé xvi* manger des siècle que flacons con- 2 tenant les boissons; jusqu'alors, cliez les personnes riches et les grands, les convives passaient leurs gobelets aux échansons, valets ou pages, qui étaient chargés de GoRELRT, Hanap). on voit un A l'articlc les. rapporter pleins (voyez Coupe, Table du Dictionnaire du repas pendant lequel les convives, mobilier \ suivant l'antique usage des Germains, boivent en dehors delà table. Ce n'étaient donc pas des bouteilles que l'on apportait pour les repas, mais des ton- pendant l'époque primitive de neaux, Nord, 1 et plus tard, TdiIU' quand les la conquête des peuples du mœui's s'adoucirent, des barils. Au l'-r. II. — i lieu [ r.ARlL ] %— — de poser ces barils pour des supports, lerro, à on — 27 crédences, mit sur des les lUSSlIS [ faciliter le service, et puis sur fabriqua ces l'on ] objets avec des matières plus ou moins précieuses. On donnait aussi avec cylindriques boîtes nom le de barisiaux ou barillets à de petites couvercle fermant à , clef, faites d'ivoii-c ou de bois précieux, montées en argent. Ces boîtes servaient à renfermer des parfums, des épices rares. unes dans nos musées, paraissent avoir mer. Le trésor de xnr Narbonne possède un de cathédrale de la il en une inscription arabe, qui paraît ces dater du siècle. Voici (fig du xnp nés époque assez ancienne. Ces objets sont évidemment dus à des artisans d'outre- (lui avec d'ivoire barillets en trouve encore quelques- dans Torigine, fabriqués en Orient, car été, existe quelques-uns d'une On siècle est détail B). Les cylindres de le la boîte et dessus rapportés, faite En D de est même donné métal ainsi du couvercle sont tourque l'indique le détail la de l'attache de la de diamètre. le détail serrure à mo- gravée (voy. très-finement et a 0'",i05 de hauteur sur 0",11 rillet du commencement barillet de fabrication française Les montures sont d'argent. La boîte de (profil A). raillon '. fond et le ; un 3) le charnière. Ce baIl porte sur trois pieds d'argent maintenus au fond par des rivets. BASSIN, s. m. [hacin, les bassins à laver sins : lette ; bassins à barbe les, mariage ; les bassins bassins à lampes. bacliin). avant ; et Il y avait plusieurs sortes de bas- après le repas ; les les bassins des offrandes, à puiser de l'eau ; les bassins de toi- à l'église, ou de bassins magiques et les La forme de ces diverses sortes de bassins se rap- proche toujours de celle d'une large capsule. Les bassins à laver sont habituellement doubles ou accompagnés de leur aiguière (voy. ce mot), et ces ustensiles apparaissent dès la plus haute antiquité. Les sculptures et peintures de l'Egypte mon- trent des bassins à laver avec leur vase propre à contenir de l'eau. On en voit figurés sur les bas-reliefs de l'antiquité grecque et sur peintures de leurs poteries. Les vignettes des manuscrits grecs les du christianisme indiquent la continuité de l'emploi de cet ustensile. Le beau psautier de la Bibliothèque impériale, qui date de la fin du ix* siècle ^, dans la vignette qui représente premiers des siècles maladie d'Ezéchias, reproduit un de ces liassins à aiguière d'une la Dr 1 - la coUectiou de M. Aroudul. Conniiriit. lies Pères de l'Église f;recqiie sur les l'saumes, n" 1S9. j" HASSIN - 1 composiiion remarc|uable (fig. i). ils - Cel de terre cuite, ol)jel paraît être même bassin à laver est muni d'un goulot qui sert en manche, de manière à pouvoir vider le contenu dans un évier, sans le temps de avoir à craindre les êclaboussures. Ces goulots (biberons) se retrou- vent adaptés à des bassins destinés à cet usage, pendant toute la pé- du moyen âge. En riode eiïet, on bassins doubles (gémillons) qui datent des xu^ et xni" est muni d'un ' orifice latéral. Tel est le célèbre bassin trouvé près Soissons, et qui riale (lig. 2). musées des siècles, dontrun voit encore dans nos fait partie de la collection de la Bibliothèque Ce bassin Les fonds sont bleus impé- de cuivre rouge avec émaux cbamplevés. est et de les figures, qui des joueurs représentent dinstruments, se détachent en or sur ces fonds. Le goulot de vi- dange est en forme de tête de dragon -. Les inventaires des trésors ' Notainnicnl au luus'e du Louvre, au iiiuséo dcChiny. 2 Notre ligure est au quart de orifice, ainsi sous le nom que la pluiiart bassin devait avoir la copie exacte d'un ces bassins cniaillés, avec dv" du xiir siècle, de Pilat(^ se la Ce? même article sou double, k l'article (t. de M. Dareel, XXI. p. 190), qui ccus armoyés, provenant du reproduit une vignette d'un manuscrit lîibliothèquo impcrialc (fonds Siiint-Cicrnuiiii. lalin, n" 37}, qui lavant lis mains plus loin de cet usage. ; un sans désignés souvent, dans les inventaires, dans les Aniiales archéol. de Didron insf'ré trésor de l'abbaye de Conques. senle (^e de gémillons. Nous engageons nos lecteurs à recourir sur les fjosiùis émnillés, donne l'exéeutioa. des bassins k laver, si'i'vilcur se sert i'epr(''- des deux plais. Nous rendons compte — "29 — [ BASSIN ] des princes mentionnent un grand nombre de ces bassins d'argent et même d'or. Dom Vaissette rapporte i que Sisenand, l'an des prin- cipaux chefs des Wisigoths, demandant des secours à Dagoberl, oITrit, dans le au prix de ce service, un liclic bassin dor lui qui était conservé trésor de la couronne. Plus tard les Wisigoths, n'ayant pas voulu soutTrir que cet objet passât en des mains étrangères, chetèrent 200,000 sols bcrt aurait fait d'oi", et ce serait avec cette le l'a- somme que Dago- élever l'église de Saint-Denis. Si l'histoire est vraie, ce bassin était un cratère de plusieurs mètres de circonférence. Aussi ne garantissons-nous pas le fait, malgré tout ce que l'on sait de la richesse du trésor des souverains wisigoths. Dans l'inventaire du duc d'Anjou, dressé vers 136o, on ne compte pas moins de soixante grands bassins d'argent et de vermeil, parmi lesquels plusieurs sont émaillés et munis de biberons, c'est-à-dire de goulots. Ces bassins sont généralement désignés sous le titre de Deux bacins d'argent, dorez dedenz et hors de menuz feuillages, et ou fons de chas- bassins à laver sur table. « « dehors, ensizelez les « cun a un esmail ront d'azur sur lequel a « vers, qui s'entreregardent, et tient 1 Hisi. rhi Languedoc, t. I, p. 2."i2. .n. papegaux (perroquets) chascun en son bec une longue — [ lîASSIN « feuille vert, « (l'iceux bacins a « M J mars *. 30 — leur testes a et dessiirc un biberon qui est un serpent d'une teste, volant. Et en Tun en tout et poisent » Nos musées possèdent un grand nombre de bassins de vermeil, d'argent blanc ou d'étain, qui datent du xvi° siècle. Plusieurs sont d'un travail excellent et habituellement accompagnés de leur aiguière. un de Voici ces objets, datant de la fin du siècle xv"= (fig. 3) 2. 3 A l'occasion de à table à de certaines cérémonies, pour donner à laver ou grands personnages, on devait donc se servir de deux bassins, l'un couvrant l'autre. Celui de dessous était seul muni d'un goulot et contenait l'eau à laver, dans laquelle on jetait des essences, de l'eau de rose, etc. Au moment du lavement '< d'hostel appelle l'eschanson et « et treuve apprestés, '< les il bacins les abandonne couverts que prend le et baille l'essay des mains, «lemaistre la table et va au bufïet sommelier a apportés de l'eauë au sommelier et » (c'est-à-dire fait reconnaître par le sommelier, dont c'est la charge, si l'eau « le ' 2 est préparée comme il prince, et lève le bacin qu'il Inventaire du duc d'Ajijou. Tapisserie de Nancy. convient), lient de « la et s'agenouille main seneslre, devant et verse m — de l'eau de l'autre bacin sur essay, donne à laver de le BASSIN bord d'iceluy, et l'un des bacins et reçoit en desci'ijiLioii ex[)li(|ue fréquemment si créance et Teauë en bacin, et sans recouvrir les dits bacins, les rend au Cetle fait l'autre sommelier '. » chiJrcmcnt l'usage de ces bassins doubles relatés dans' les- inveiiTaires. Dans ce cas, il n'était pas besoin d'aiguière. L'eau aromatisée était préparée dans l'un des ' Olivier de la Mardi;'. Et/itile Michaihl. !>onj(iulat. I. Ili, p. l/i 588). i>iniso/i de C/uifle^t le Unidij [Coll. des inémoires, [ HASSIN bassins ;)-2 ] muni d'un goulol, l'aulre bassin L'écbanson prenait de sa main droite nant Teau, de la gaucbe il le était placé sur celui-ci. bassin du dessous, conte- enlevait le bassin du dessus et versait l'eau du premier bassin dans le second par le goulol, sur les mains du personnage auquel on donnait à laver l'opération achevée, il pasbassins (lîg. 4) Ainsi peut-on se rendre s:iil au sommelier les deux ; un compte exact de l'utilité de ces goulols (biberons) dont munis certains bassins. Ce cérémonial nait à laver qu'il tenait dans le Dans fouère n'était adopté que pour étaient les princes. L'officier don- aux autres personnes en versant de l'eau d'une aiguière de la main droite, sur leurs doigts; cette eau tombait bassin qu'il soutenait de la main gauche. les inventaires, ». Ils dautres bassins sont mentionnés sont plats et servaient de réchauds, « pourchau- au moyen d'un double fond que l'on remplissait de cendre chaude. Les bassins de toilette « ceux à laver sur table ; ils à laver la leste » étaient plus creux que étaient grands, fabriqués en argent ou en /". c.'^i.':c.i:JZ. cuivre, et munis d'un goulot. Lisses par dedans pour pouvoir facilement rincés et ne pas retenir fois cire le savon, leur dehors était parorné de gravures; mais leur dimension ne permettait pas de les BLMTIER émailler. Ces bassins étaient posés à lavait à « Un genoux, non-seulement terre sur des nattes, et l'on se mais la tête, le haut du corps bacin crois (creux), d'argent tout blanc (uni) etpoise ximars vu onces -. (llg. 5) '. laver la teste, cà » Les bassins à puiser étaient quelquefois munis d'anses ou d'oreilles (voy. ÉcuELLE, Puisette). Quant aux bassins à lampes, ils étaient placés sous les petites lampes qui garnissaient les lustres, pour que Thuile ne pût tomber sur le sol en cas de fuite (voy. Lampe). On en quelques couronnes de lumières. voit encore attachés à Les bassins magitiues servaient aux sorciers à prédire l'avenir, comme aujourd'hui encore un vase rempli d'eau sert aux charlatans qui courent les BÉNITIER, campagnes, à s. m. {orzuel, faire retrouver les objets perdus. benoistier, oiircel, embenoisUer). V^ase habituellement de métal, avec anse, propre à contenir l'eau bénite. J ^S^ goupillon est toujours joint L'n tiers sont au bénitier. Les plus anciens béni- façonnés en forme de seau L" guipellon avaul Que en l'oivuel : [lorta primes ninUa Ourcel avec Tesperget (goupillon) '< '. '. » » » Pour refaire l'aspergés d'un embenoistier d'argent La figure 1 montre un de ces bénitiers qui ne sont que des seaux « '. Ménagier de Paris. ' Invent, du duc d'Anjou. ^ Bomon du mont ' hivent. d'Artois, 131.3. ' Saint-Michel, xiuc siècle. lurent, de l'argent, des rois de France, xiv siècle. II. niiMTiKit [ — j 34 — un autre bénitier qui ne pouvait être posé que sur un trépied lorsqu'on ne le tenait pas à la main -. en cône tronqué * la ligure 2, ; de bénitiers persista longtemps Cette forme même fabriqués en métaux précieux repoussés, ou ou dans un tronçon pierres dures drale de Milan conserve creusés dans des Le trésor de bénitiers, qui date du Ce seau d'ivoire porte O^JO de style. hauteur sur 0™,12 de diamètre au bord supérieur et 0'",09 à Les figures de Vierge la tour en plat relief ; cathé- la un de ces derniers beau siècle et qui est d"un xi'' d'ivoire. étaient souvent ils ; et la base. des quatre évangélisles décoi'ent son pour- une anse de métal richement ciselée et maintenue par deux mulles de lion sert à porter ce vase, très-bien reproduit dans tomes XVI les Le trésor de d'ivoire dans dû à la l'art italien. le trésor cela est XVII des Annales archéologiques de Didron. cathédrale de Lyon possède également un bénitier et Mais plus ancien de ces seaux se trouve le d'Aix-la-Chapelle; on croit qu'il date du même possible. Taillé de dans un morceau siècle, ix'' d'ivoire, il et est décoré de cabochons et d'arcatures que remplissent des personnages '\ armés, des princes et des évêques Le trésor de Saint-Marc de Venise possède encore d'une époque très-ancienne, que tain premiers puis le siècles, et qu'ils siècle, cuivre repoussé '', comme de petite dimension. Voici Il est donc cer- très-précieux dès les étaient, relativement à (lig. ceux en usage de- un bénitier de 3) d'un très-beau style, et qui nous paraît dater, compte des procédés de ' Mauusfi'. Bibliolii. iiiiprr., uuc. - Mauuscr. Biblia sacrn. Bihlioth. XIII'- dans un grenat. l'Eglise considérait ces vases w" l'on tient taillé un bénitier I')iiils fabrication, de la tin Saiut-Geniuùa, iiiiiRT., u'> '.il, du xv" Voyez, dans les Annales firchéol.. * F)u cabinet de rauteur. I. XVll, siècle. xiir- siècle auc. fonds Saint-Goriiriiu, laliu, n" siècle. •' ji. si 139. l'arliele de M- Darci;!. 1191, 3o — HKMTIER Cette forme se retrouve assez fréqii(3mment dans les vignettes, les- £.cmL,\c::or. peintures et les vitraux de cette époque; au-dessous de la le bague perlée inférieure. pied est soudé à Tétain Quant au collet d'oves :U) HKMTir.lt supérieur, est pris sous Torle retourné il et battu de gorge. Les la attaches de l'anse sont rivées et celte anse est fondue. Le goupillon G un de ces objets sculpté sur un bas-relif du porlail nord de la cathédrale de Reims. Un de ces bas-reliefs, qui représente le baptême de Clovis, montre un bénitier en forme de seau, mais à galbe courbé avec est copié sur ceintures (fig. 4), d'un profil gracieux. Ce bas-relief date de 1230 environ. s e. Yoici bronze, 5) (fig. et un de ces bénitiers en forme de seau, coulé en qui date du xv" siècle. La ceinture supérieure est décorée d'une inscription. La hauteur de ce vase est de Au xiv' siècle, et le travail « Pour .i. on fabriquait des bénitiers 0'",'19. fort riches par la matière : eaubenoitier avec l'espergès de cristal assiz sur 3 pieds d'argent dorez, pesant ' cmuMMor: omars 5 eslerlins.... Invent, de l'argent, des rois de France dressé en de France, Doui't d'Areq. ' » l'.VSi, piibl. par la Soc. dcVIIist. — BIBERON, 37 m. L'invention du s. — [ destiné itiberon à lillîKRON I rallailemenl n'est pas nouvelle. Robert le Diable enfant Et quant : nialfos alotnil li Sa noriclie tous tans niordoit • i Ja n'ert a aissc i Les noriclies i Redoutent tant a C'un cornet s'il donnait aussi l'on suspendait le que nom ne wingo • ; cel avcrsior li alaitier ' afailièrcnt Conques puis uc On ; Tous tans hulc, tous tans rcsquingc < l'alaitièr.'ut '*. » de biberons à certains petits vases de terre au cou des enfants, et qui contenaient du lait ou \ii. quelque liqueur sucrée. Voici vases < I ^ " qui datent de la fin Tant il rrie, tant il se révolte Les nourrices craignent 'i '* ". xiv" — - 2) des formes variées de ces siècle. « fort d'allaiter ce Il n'est mauvais L'un (fig. la Société Musée des mal en faire ». fa- — ». des antiquaires de Normandie. 1S36, p. fouilles 1) est fait en peine que de Li liomans de Robert le Diable [xiw^ sièide), publ. d'après impcr. par à si du (flg. 1 et du château impérial de Pierrofoads. le l.']0. mss. de la Rildioth. [ — ;)8 BIIK)?i barillet à pieds, avec çon de cordon L'aulre émaillé. est il ; un goulot (fig, et deux anses pour passer un rappelle la forme de ces 2) bouleillos de grès que les laboureurs portent en Les bandoulière. -^ de ces vases sont très-étroits orifices liqueur qu'ils contenaient. Pleins, la si ; on il fallait ils nécessairement humer ne peuvent être vidés que secoue fortement. les Le nom de biberons était donné aussi aux goulots dont certains bassins à laver étaient munis. (Voyez Bassin.) BIDON, m. Grande bouteille en forme de disque, avec goulot et oreilles pour la porter. Les bidons étaient employés en campagne et étaient fabriqués' en fer. On les suspendait aux chariots s. {canter). au moyen d'une chaîne, et ils cela qu'on les fabriquait en fer. don du xv" cation siècle aussi (fig. 1). soudées à forts B, contenaient Teau à boire est de pour c'est Le musée de Cluny conserve un remarquable par sa forme que par sa Ce bidon fer battu, bi- fabri- façonné en deux coquilles Deux bandes A, également de l'étain. ; enveloppent de chaque côté une partie de avec ren- fer battu la circonférence, et se terminent par les oreilles C, qui reçoivent la chaîne avec poignée qui sert à porter le vase. Ces bandes sont rivées et soudées partissent le tirage sur goulot D est soudé cà une la partie notable du bord de la ; panse. Le panse au moyen d'une plaque carrée de fer battu. Trois pieds courts permettent de poser ce bidon sur face plane. Un F, on voi-t une sur- écu chargé d'un globe surmonté d'une croix décore seul ce vase de En elles ré- campagne, qui contient environ comment boîtées et soudées. les deux coquilles de fer vingt-cinq battu litres. sont em — Quand — [ homme, on de l'équipement d'un ainsi faire partie ItOUSSOLE j étaient de petites dimensions et qu'ils pouvaient bidons les 39 les appelait des biberons {\o\ez ce mot). BOITE, s. du mobilier, f. {boiste, t. 1°'). liette). On Petit fabriquait colïret des (voyez Coffret, boites d'orfèvrerie Dkt. (voyez Orfévheiiie). Pour « « boiste 1 chanter ' BOUGETTE, BOUSSOLE, de cristal, garnie d'argent, Inix'Jit. de /' mettre pain à » s. f. s. f. Petite valise. {marinière, marinette). aimantée de diriger l'un de ses pôles vers ' à argent, des rois de France, ['.i'ïi. If La propriété de nord était l'aiguille connue dés la [ DUOCllE du lin — ] que ainsi xii" siècle, — 40 prouve le de Guyot de Provins le texte *. Ces premières boussoles consistaient en une aiguille aimantée cou- chée en un fétu de paille que roii laissait sur l'eau remplis- flotter un bassin. sant BOUTEILLE, s. f. On ne se servait pendant le moyen âge pour conserver de bouteilles de vcire point le vin. Cette liqueur était en- fermée dans des fûts ou dans des vases de terre appelés boiitiavx, bouties. boutilles, Les Anglais fabriquaient des bouteilles de cuir qui étaient fort estimées « Pour de cuir achetées à Londres pour monseigneur boteilles 12 Philippe, 9 « : s. ^ 8 d. ». Les bouteilles de verre étaient plutôt des flacons destinés à contenir des liqueurs précieuses « Pour 2 petites boteilles de voirre grinellé garnies d'argent, à tout les tissus « : de soye senz ferrure » ^ Cependant des vignettes de manuscrits des i\°et x" siècles ligurcnt même des repas pendant lesquels des convives boivent à en forme de teilles ballons''. étaient de terre cuite BROCHE, s. f. dire si ces bouteilles ou de verre. L'usage des broches pour faire cuire [hastier). viandes remonte à Nous ne saurions des bou- haute antiquité. Les héros de Vlliade plus la de bois ou de métal. Los rôtissaient les viandes à l'aide de broches peuples venus du nord-est dans les Gaules, au mangeurs de viandes comme rôties, races aryennes. Eginliard " les; le grands sont tous les descendants des rapporte que repas de Charlemagne se le composait de quatre mets, sans compter nairement apporté en broche par v" siècle, étaient le rôti, qui les chasseurs, et lui dont ordi- était il mangeait avec plus de plaisir que de toute autre chose. La tapisserie de Bayeux nous montre l'armée de Bâtard festinant aussitôt qu'elle a mis le Guillaume le pied sur le sol anglo-saxon. Des serviteurs apportent quantité de viandes embrochées aux chevaliers, qui tables. ' Dans le camp, boucliers leurs les chevaliers Voyez Fabliaux ou contes du IJible. 17"!9, l. mangent devant xir*^ et ilu xiii' sicc'e. p. 27 (uote). II, mi Jean Journal de dépenses du ^ Invent, de l'argent, des rois de France dressé en " Voyez le Dict. du mobilier, Vita Karo'.iirnperatoris. l. XXiV. en Angleterre. I't. à l'art. en guise de prennent ces viandes à - » disposés Taum:. l'J"J3. même Lcgraud d'Aussy, édit. — broches. les A lable, on — 41 IU50LETTE les présentait devant chaque convive des tranches de pain. Nos aïeux tenaient fort à pièces rôties étaient désemhrochées juste au sur table. Les broches brasier, et étaient tournées manger chaud, moment ] sui- et les d'être portées par des garçons devant le Tusage des tournebroches mécaniques à poids ne remonte pas au delà de la fin du chets tenant aux landiers BROUETTE, s. f. Elles étaient posées sur des cro- xiv^ siècle. '. une roue, muni de deux bras qui Petit véhicule à servent à maintenir en équilibre et à pousser le fardeau placé sur un plateau garni de rebords. Nous ne savons qui le premier a la brouette avait été inventée par un sieur Dupin, en 1669 coup de manuscrits des xnl^ dant des brouettes. On pourrait croire peut-être que ce Or bi'ouette. du la fin voici (fig. 1) la xiii" la brouette, ce 2 Voyez qu'utiles, le petit véhicule, est due au grand T>ict. du mobih'ci , t. I'''. ;ii1. C-ela ])cut paraître d'autant jjIus la de répéter longtemps encore une de ces découvertes aussi siècle. monde, que Dans sou excellent Dictionnaire de erreur tout, C'est une question d'ordre depuis l'art de penser jus- LA:,"iiiKn. langue française. M. étrange, qu'il cite des Littré reproduit documents des xiV" sièck'S, dans lesi[uels la brouette est nieutionnée. '' Hist. par une ^ qui donne une brouette absolument semblable emploie aujourd'hui, et cet exemple n'est pas le seul; public dans un certain ' signi- copie d'une vignette d'un manuscrit de ce qui n'empêchera certainement pas simples Beau- siècle à celles que l'on que mot ne pas exactement ce que nous entendons aujourd'hui fiait que mentionnent cepen- xv° siècles xiv° et dit -. du saint (h-nal, l)i[)liolli. iMip(''r., ic {Tib'.}. II. — (1 celle xiii'' et — ni:FFET - 4-2 qu'à ia brouellc inclusivemeiil, date du règue de Louis XIV. traient peut-être de que pour ne rien exagérer, cependant, que humain, l'esprit siècle a été le xvi« qu'alors, et les esprits Avouons larges admet- témoin d'un certain peut-être, elïort brouette aurait pu la du cerveau d'un des novateurs de cette époque. Mais remonter au delà, donner à la brouette une origine plus ancienne, est une de ces témérités qui ne tendent à rien moins qu'à nous faire rétrosortir grader en pleine féodalité. BUFFET, s. m. Vieux mot qui désignait pelons aujourd'hui core buffet ou buffUer pour soufdet, Le mot Voici un jeu de mots qui < Se je buffet s'entendait di à un de moi « son d'un borgois et Cet ustensile, dire à quelle ' vilain : '. Ln note du monde, aussi comme Je te donrai « biiff'ès v. il soufllet On disait en- y a cinquante (sur la joue). : un butïet», il s'ira sols u. vj. à mettre en clamer la mai- » le soufflet, est le mot« xiii'' siècle. époque en Champagne, prouve clairement encore valt mes « ; le que nous ap- qui sert à activer le feu. soufflet, et ans. l'ustensile de date ancienne ; nous ne saurions soufllet » a été substitué au mot « bullet », 4) mais la double significalion du mot stituée à la double signification Sur les cbapiteaux de « iu:i'Frr soufflet » s'est du mot évidemment sub- « buffet ». nef de l'église abbatiale de Vézelay, qui la date des premières années du xu" siècle, nous voyons déjà un buffet sculpté ayant exactement la forme de nos soufllets que personnage représenté modernes (llg. i). un vanneur qui épure Il est vrai le grain. Cet ustensile n'est pas, dans celte sculpture, destiné fler le feu, c'est Au xin' ployé orné <à - ; le est ici à souf- un instrument d'agriculture. conserve cette siècle, le soufllct activer la flamme les tablettes (llg. 2) même Quelquefois '. forme le et est porte-vent est de bois se couvrent de sculptures. xv" siècle que cet ustensile, introduit dans les pendu aux montants des cheminées, garni de clous de cuivre, d'un est em- C'est au appartements et ap- souvent richement décoré, porte-vent de bronze très-finement ciselé. La figure 3 présente un de ces buffets qui date des premières années du xv^ siècle ^. Les plats sont de bois et le porte-vent de 1 ^/)OCfl/(/;we. l)iljli()tli. Jni])(''i'., t'omis fniiirnis, du mobilier, - Voyoz dans ^ Collcrt. dos dessiiis de l'auteur. le Dict. t. I''"'. «""Ol.'!. le rrstiiiH' hisloriquL'. BUIUE [ cuivre. 44 J En A Nous ne connaissons pas de uni. est percé Téveiit, qui est tracé dans soufflets anciens à le plat postérieur deux ventricules. jvNm Les musées beaux beaucoup de collections particulières possèdent de des xvi' et xm^ siècles, mais d"une forme beaucoup et soufflets plus lourde que celle de l'objet donné BUIRE, s. f. (fig. 3). Vase en manière d'amphore, avec ou {huye, buie). sans pied, propre à contenir des liquides et particulièrement du vin. « Au « Del vin Il Avoir eiiporli' phiiiu! biiire. vi'ulz le vin dehors du chastel et de la hiiiro ii la ville « où, par usage, lous les matins, les « buires et autres vaisseaux 1 Poëme nnfjlo-nonnaml. 2 Eust. Dcschaiiips, Poésies, ^ Froissart. xv« siècle. [. III, xiV '. p. IH. sièt-Iu. . . -. ' » » a une très-belle fontaine, femmes de la ville venoient à tout » puhl. par Fr.uiris pic Micliol. — « Payé pour les plats — HUIRE doubles, la nef et la buye d'argent Ces buires étaient souvent, comme pied, et enfoncées en terre, ainsi Il 45 que les '. 1 » amphores romaines, sans l'indirpie la vignette (fig. '!) -. y avait des buires de toutes grandeurs; toutefois la buire est por- tative et elle est en terre et aussi généralement munie d'une anse. On en fabriquait en métal précieux. Ces dernières étaient de petites ' Invent, du chàlenu de Gaillon, xvi" siècle. - Mamisri'. Ilihliotli. iiii'irr. . anc. fomls Siiiiit-r.ermaiii, ii'^ 37, xiiio sièrle. CAl.ICK — ] dimensions 46 — ressemblaient aux vases el qu'on aujourcriiui appelle hurelles. La du une buire de terre figure 2 est cliâleau de Pierrefonds cuite trouvée du elle date ; dorée l'orfèvrerie, blanche, (le BURETTE, s. f. Le xiV" siècle'. de parler de ces vases dans l'occasion les fouilles émaux d'une grande fabriqua des buires en faïence el en Nous avons dans le xvi" siècle ricbesse. Dictionnaire et émaillée. forme d'aiguière, Petit vase en culièrement destiné à contenir le vin et l'eau et qui était pour le parti- sacrifice de la messe. Deux burettes étaient placées sur un plateau oblong pour cet usage. Elles étaient généralement fabriquées en argent ou en cuivre doré '^Voyez le Dict. de l'orfèvrerie.) et émaillé. Ç^ CADENAS, s. Nom m. que l'on donnait au coffre fermé d'une chaîne, avec vertevelle ou petite serrure, et dans lequel on enfer- mait du service de table des grands, les divers objets les épiées, les salière, cuillers, fourchettes, couteaux, etc. habituellement en forme de personnage, le et c'est-à-dire la était nef, était ouvert devant placé lui sur la Ce table, coffre, devant au moment du service. (Voy. Nef.) CALICE, s. de l'Eglise, m. Coupe dans laquelle, depuis le prêtre, les premiers siècles à l'autel, verse le vin du sacrifice de la messe, en commémoration delà cène de Jésus et des apôtres. Suivant l'Evangile apocryphe de Nicodème, Joseph d'Arimalhic, disciple de Jésus, ayant conservé la s'était servi pendant coupe dont son divin maître la cène, aurait recueilli dans ce vase des gouttes du sang qui tombait des plaies de Jésus, après que le corps eut été descendu de la croix, et aur.nit légué ce calice, ou grnni, à son neveu, nommé Alain. Sur ce thème, en Occident. 1 Musée (lu « le Un moyen âge fit une des légendes les plus populaires des premiers missionnaires qui vinrent en Angle- châlciui iiupéiiiil de Pierrefouds. . — terre prêcher le d'ignorance et de foi crôdule, beaucoup de peine pour il ne du personnage de l'Evangile le fils fallut siècle, xn*" un roman la Grande-Bretagne de ce Joseph, supposé lit Joseph d'Arimathie, l'ancêtre d'Arliis Au ces épo(|ues « i. Le cycle des épopées bretonnes ronde. A \ pas beaucoup de temps et de cet apôlre de faire CALICE [ noiiimail Josèphe. se clirisliaiiisme — -'i7 II, de des chevaliers de la Table et en fut écrit chapelain du roi d'Angleterre Henri lils par Gautier Map, latin sur le saint Graal, c'est-à- du dire sur les aventures des chevaliers en quête saint Graal. Cet écrit mis en français par Robert de Borron. fut La conquête moyen âge le de ce le sujet Dès dans d'après le roman de pein- du saint français que s'exprime Jésus lui-même, apparaissant à Joseph d'Ari- -, mathie pendant fat de maintes légendes, de romans, tures et tapisseries. C'est ainsi, Graal talisman, divin type, calice : les veissiaiis où mou sauc •I (îisl " Quaut de mcu corps « Calices apclez sera, ini''is. le rcqueillis, » La platine '. k'rt la pierre senetiée « Qui " Uuaut ou scpulchre m'eus mis sus girra ki fu deseiir moi scelée, '. - premiers siècles du christianisme, la célébration le calice adopté était des saints mystères. Le testament de Perpetuus, évêque de Tours, mort en 474, lègue son église à « deux calices d'or». A Gourdon, près de Chalon-sur-Saône, on 1846 un trouva en vase d'or qui était certainement un calice de chapelle privée [singuet luris), qui est muni de deux orné de turquoises anses. Ainsi est Telle était probablement la forme Eglise (fig. 1), pied, et qui calices forme à laquelle on substitua fut conservée jusqu'au xv" Voyez la iVo/ïct' - Vovez ^ Vers la 9i)7 1 publiée par M. , de ce i-onuiu et siiiv . \y,w calices Fr. .Mii-liel. dans croix. la primitive celle d'un cratère avec siècle. Fraiiris]ue Mirln'l eu Irle M. de la Un des plus beaux est le célèbre calice . pulil. le calice sang de Jésus sur donnée aux de ce genre, de style français Bordeaux. 184 de grenats. Ce calice est souvent représenté l'Eglise personnifiée recueille le letjuel ' et (lu I\vinnn du dd saint saint. Graiil [ CAMF Rémi, — ] du tlale (jui xiu'" — 48 coupe Celte siècle. d"or esl (fig. 2) et est ornée d'émaux et de pierres fines. Faisant autrefois partie du Irésor de Notre-Dame à Reims, ce calice passa dans celui de Saint-Denis. 1 e.CUILLf)LHtOl En 1792, déposé fut il cà r ' I la Ribliollièque , nationale, où resta jus- il qu'en ces derniers temps. Aujourd'hui., ce précieux objet a été confié au trésor de cathédrale de Reims. la La forme de cratère fut remplacée, vers la fin du une coupe en manière de tulipe (voy. TOrfévrerie) \. On ne xv"= siècle, par se sert plus aujourd'hui que de calices d'argent ou de ver- meil; mais, dans les premiers siècles du moyen âge, on en fabri- En An- quait de toutes matières, bois, verre, ivoire, cuivre, étain. payement de gleterre, après le rançon du la roi Richard, le clergé ne se servait plus que de calices de bois 2. L'abbé Lebeuf parle, dans son Histoire du diocèse de Paris ^, d'un calice de cuivre rouge qui aurait appartenu à saint Crodegand, évèque de Séez, et qui était déposé dans Paris. vm" Ce le trésor La coupe siècle. primitifs calices été doré, ainsi avait calice ; il de l'abbaye de Saint-Martin des Champs à était étroite n'était et que la patène, profonde, et comme datait celle orné que par une inscription et du des une colombe gravées sur ses parois. Nous n'avons pu découvrir exactement à quelle époque la patène fut jointe au calice. L'usage de la patène dut être admis au moment où fut réglé ' Voyez tome manière de communier à la l'autel, par l'Eglise en Occident. CANIF, le en ce qui concerne le culte, la VIII s. m. Nofee (keniret). — Voy. du Bulletin monumental " Audré Pottier. •f Tome l'T, p. M. trôs-d6velopp6e de U.uillainiir ;M0. \ Couteau. l'ablu'' ubl. Durand parle UariMud. sur les calices, insJréc daus par M. de Caimioiil. p. di' IJS.'J. calices de huis el de verre. 49 CANTINE, tude de s. r. JusqauLi xv« transporter selle, etc. siècle, les avec eux, nécessaires à la vie matérielle [ : nobles en campagne, civaieiil tous CANTINE pour les ainsi, dans les liabi- ustensiles batterie de cuisine, meubles, Les bagages occupaient j vais- armées mobiles. «'^. E.Ji:!JlLL&Ut,'J)l. un nombre considérable de valets, de goujats, de cliarretiers, qui devenaient souvent l'occasion d'embarras et même de désastres. Après les tristes campagnes du commencement du xv^ siècle, les capitaines qui continuèrent la latte contre l'invasion anglaise prirent des habitudes militaires plus conformes aux nécessités du temps. Obligés de se multiplier, de tenir les champs, trouvant partout A^^ vdlages abandonnés, des pai-tis ennemis, des châteaux fermés, il II. — 7 [ CAMlMi — ] oO — leur fallut faire la guerre de partisans, et ne plus traîner avec eux ces bagages encombrants qui suivaient les corps d'armée de la noblesse sous Charles VI. Le temps n'était plus où un ville, où comme camp ressemblait à une luxe de table pouvait se déployer dans des tentes divisées le des habitations permanentes, où chaque baron traînait der- rière lui des cuisiniers, des pourvoyeurs, des valets et des chariots munis de tout ce qui peut contribuer au bien-être. Des capitaines comme les Danois, les la Hire, les Poton de Xaini railles et tant d'autres, toujours par les chemins, ne pouvaient avoir avec eux qu'un bagage fort mince. Il fallait vivre cependant, et vivre dans des guerres. Ce fut alors, et au provinces dévastées par vingt ans de moment de compagnies l'organisation des régulières, qu'on s'oc- \ cupa des Jmoyens de pourvoir ces corps de vivres pour quelques les jours pendant les expéditions capitaines eurent alors leur ; cantine. Et habituellement ces vivres et cantines étaient trans- portés sur les chariots d'artillerie. Les troupes des ducs de Bourgogne étaient bien pourvues, vers le milieu de guerre, qui pouvaient suivre les rapides qu'ils fussent. Les parfois cantines des capitaines étaient disposées de manière à transporter journée. Le du xv'' siècle, de ces transports mouvements d'une armée, si les repas tout préparés pour une musée de Cluny possède une de que d'une fabrication plus récente (xvn= de celles que aux chariots de fer battu dévisser le les vignettes d'artillerie. et siècle), des manuscrits du Nous donnons ces cantines, qui, bien xvi'' conllrme la forme figurent suspendues cette cantine (fig. 1); elle est élamé. L'anse supérieure est de bronze, et permet de bouchon qui ferme un de l'eau bouillante dans la orifice A, par lequel on introduisait moitié de la sphère. Une autre anse atta- » — chée à deux chaînettes — 51 [ passée dans la courroie de suspension était B empêchaient d'autres courroies passées par les oreilles Un cadenas de ballotter. une clavette fermaient et en C. La cantine ouverte est représentée est dévissé. manchons On aperçoit (sortes de l'intérieur ta posée sur un brasier, ou même des légumes, une soupe. La qui moraillons les le contenir Un dans la viandes des manchon autre F abattue, était ainsi une véri- coquille, de hauteur. Dans on logeait facilement un s'abat, et poche G, on pouvait cuire Cette cantine a 40 centimètres partie antérieure ; cantine sens inverse. Dans la partie abattue s'ouvre à l'extérieur en table gamelle. ; bouillante. l'eau la ] bouchon supérieur deux disques qui bouchent des 2 fig. fours) pouvant petits tenues chaudes par cuites, CIIANDEUEIl la une pain, serviette, des couteaux, cuillers et fourchettes. Cet objet est fabriqué avec beaucoup de soin ; les coquilles sont renforcées par des nerfs rivés, elles attaches tiennent à des baiides de fer battu rivées soudées. Les charnières sont également rivées et Dans une expédition d'une journée, cette cuisine portative suffisait à deux ou trois personnes et si l'on n'avait pas le temps d'allumer du feu, l'eau bouillante jetée au départ dans la demi-sphère close maintenait les viandes chaudes pendant plusieurs très-solidement. ; heures. CHALUMEAU, vin le versé m. s. dans Fistule lorsqu'on communiait sous les calice, le ou d'or destinée à boire d'argent espèces. Le chalumeau était usité dans la primitive Eglise. deux Du temps de Piganiol, les religieux se servaient encore, dans l'église abbatiale de Cluny, d'un chalumeau pour communier. Bocquillot le chalumeau eucharistique dont on du vin les espèces : Le bout que « « large et convexe, ou « dans « petit sac la bouche, de étoit ou toile L'inventaire du roseau d'argent '( au diarre le fait en bouton, trésor de par la les Traité histor. de la lituigie sacrée. Voyoz t. H. p. M. :i9i. dans (^li . le -.... cathédrale On le s'i un » de Laon mentionne un bouts et milieu, HurlliiHcniv diiiis calice étoit tenoit dans les « pour administrer espèces du vin. trailurlioii » comme ou chandelle de résine ou de - ilo communion sous la m. Porte-lumière. S'entendait s. décrit ainsi l'autre bout, qui se mettoit sang précieux deN. S., sous ' Diiraml. et tout petit et tout uni. labre, porte-bougie de cire note pour l'on trempoit d'étoffe fait exprès doré CHANDELIER, la se servait i du Rittional candé- suif, At' porte- riiiillamiiu CIIAMBELIE» [ — 1 3:2 — ou mobile. On admet généralcmenl que nos aïeux s'éclairaient fort mal. Nous ne mettons pas en doute que leurs salles fussent très-médiocrement éclairées, si Ton prétend comparer ce qui se pratiquait alors avec ce que nous voyons aujourd'hui dans nos lampe, lixe salons. Mais, entre l'abus des lumières et l'obscurité, terme. de nuit, dans les considérée était pendant doit admettre que, On moyen le un moyen est il âge, dans les fêtes cérémonies religieuses, l'abondance du luminaire comme un luxe nécessaire, et ce luminaire consis- principalement en bougies de cire, cierges et tortis ou torches tait à main. Les bougies de cire étaient fichées, soit sur des chandeliers suspendus (lustres), soit candélabres sur des plusieurs à fixes, En outre, pendant en grand nombre portaient branches, soit sur des chandeliers mobiles. des serviteurs banquets, les bals, les des torches de cire. Nos musées, nos trésors d'églises possèdent encore des exemples variés de ces chandeliers de toutes formes et dimensions on en fabriquait en bois, en ; même en cuivre, fer, en argent et des Des chandeliers d'argent, il en reste très-peu chandeliers d'or, si tant est que les inventaires soient exacts, pas un seul. Mais les chandeliers de cuivre abondent, fabriqués ou re- en or. ; poussés, fondus, ces ustensiles et termes qui émaillés, affectent servent à désigner ces chandélabres, torches, ou plusieurs branches une variété de formes incroyable. Les niellés, à une ; sont objets flambicmx, chandeliers, nombreux cierges, : tortis, chandeliers flambiaux de poing, chandeliers à branches. Il est difficile de croire que des gens qui possédaient une si grande variété de supports de lumières s'éclairassent aussi mal qu'on voudrait le à l'huile, supposer. Nous avons parlé, dans le Dictionnaire du mobilier, des couronnes de lumières, des lampiers, des grands candélabres fixes, à plusieurs branches, des pieds de cierge pascal, etc., que l'on plaçait dans églises et les les pas sur ces objets. grand'salles des Il n'est question châteaux ici nous ne reviendrons ; que des supports de lumières transporlables, qui rentrent dans la catégorie des ustensiles. ban?, \cs Mélanges archéologiques des, sont gravés xin" siècles, RR. PP. Martin plusieurs chandeliers de cuivre qui représentent fondu des un dragon sur et Cahier xi°, '. xn" et lequel est assis un personnage tenant une fleur épanouie qui sert de bobèche à la bougie. Ces chandeUers, d'une forme singulière, proviennent de plusieurs collections privées. » Tome I, p. 01. j.!. XIV, \V, XVI Ils cl ne sont pas XVII. les seuls. En Angleterre, — m en France, en Bi3lgique, dans le CriAM)ELIER nord de l'Italie, on relrouve encore des exemples assez nombreux: de ces flambeaux aux figures symboliques. Le R. P.j Cahier admet que ces sujets sont empruntés à mythologie Scandinave ; quelques archéologues ont même la prétendu que ces porte-lumière étaient de fabrication orientale. Celte dernièr.î hypothèse ne nous parait guère admissible, car on retrouve dans le style de ces bronzes tous les romane du commencement du xn' ce point archéologique, ce n'est pas éléments de notre sculpture siècle. de cela de présenter l'un de ces exemples [ûg. 1) ' Ane. collcoliou de M. Diisur. Nous ne discuterons pas *. qu'il s'agit dont la ici ; il suffit fabricaliou paniît [ (;iiA:>i)Ei,ii:it — ' 5i — appartenir aux (l.M-nièivs années du xi' siècle. L'enroulement qui se ces ilélaclie au-dessus de la croupe du monstre servait d'anse, et llanibeaux auraient eu ainsi à peu près la destination donnée à nos bougeoirs. Ces objets sont habituellement bien fondus à cire perdue, retouchés au burin, et comme le sont les bronzes hindous. croyons cependant de fabrication occidentale. Mais oublier qu'à celte époque, l'Occident rapportait nombre il Nous les ne faut pas d'Orient un grand d'objets qui eurent sur le style des arts appliqués à l'indus- une grande inlluence. Nous avons eu l'occasion maintes fois de constater ce fait ^ Ces formes bizarres données à certains petits trie 1 Vovpz riiitiilc ScLi.i'ïi-Rr: dans le Dictionnaire d'architeclure. ' 00 CIlAMiEl.lEIt On en (lambeaux de main persistèrent assez tard. xiv même le dans ces derniers, siècle; mais, le temps, c'est-à-dire du xf au beaucoup de petits flambeaux dont la oriental style siècle, xn*" forme voit qui datent se s'efface. du Vers ou fabriquait aussi rapproche de ceux en usage aujourd'hui. Nos musées et collections privées en possèdent un assez grand nomljre. sont fondus de Ils retouchés au burin. Voici et dater des (lig. dernières années du xi^ un employés l'ornementation de L'époque romane nous a nombre de flambeaux avec plus ou moins de soin. la un laissé et dont \h ~. siècle conçus d'après ce motif est un de ces objets ', qui paraît siècle. Le dragon est, presque symboles des ces ustensiles jusqu'au xni^ assez grand sur cire perdue 2) sans exception, dans même fonte exécutés en Il retouches et les au burin sont tellement grossières, qu'on en doit conclure que l'usage en était très-répandu. Vers du la fin xn^ siècle apparaissent les flambeaux de cuivre battu ^ et émaillé (fig. o) que les chandeliers précédents, ceux-ci pa- Plus légers, plus élevés raissent avoir été fort répandus pen- dant le cours du xni« siècle. L'exem- ple que nous présentons se trouve souvent répété ici, et qui quant à la forme générale, possède une bobèche, une bague et un pied émaillés- champlevés. La tige est simplement burinée. Le tout était doré, l'émail appelant nécessairement la dorure. A la même vait aussi C.CULLl.JMOr.. époque, on se ser- de chandeliers composés d'un plateau circulaire ou polygonal, surmonté d'une longue pointe sur laquelle on fichait le cierge de cire. Ces plateaux, larges, légère- ment coniques ou en pyramide, sont généralement décorés de 1 2 Collection de l'auteur; aux deux tiers de rexécution. Voyez, daus les A)uia/es mx-héol. de Didrou gravures faites d'a])rès des tlanibeaux analogues. ^ gra- Du musée de Clunv. (t. XVIi p. IGl, etl. X. p. 141). des [ — CIIA.M)El.lL;it 56 vures et d'émaux. Parmi ces llambeaux, un des plus remarquables fait partie de la collection de M. le comte de NieuAverkerke. Sur le plateau sont gravés quatre cavaliers armés et deux sei'vanls d'armes. Ces ligures se détachent sur un fond émaillé en bleu or. et fleurdelisé Les quatre cavaliers portent des écus armoyés de leurs armes, et sont (voyez, montés sur des chevaux housses de fig. 3 bis, même à leurs armes l'ensemble de ce chandelier). Le premier cavalier porte de France ancien au lambel de gueules chargé de tours de Caslilleou de couronnes. Ce peut être Charles d'Anjou, roi de Sicile ; car cet objet appartient bien évidemment au milieu du xui" siècle. Le quatrième et d'azur de est un duc de Bourgogne, six pièces, à la fascé d'argent et d'azur, écliiqucté puisqu'il porte bandé d'or bordure de gueules. Le deuxième porte qui est de Dammarlin. Le troisième porte d'or et de gueules au franc canton d'hermine, à dure de gueules, ijui est de la bor- Dreux-Brelagne. Les deux servants — 57 — [ CHANDELIER d'armes sont couverts d'une dalmatique d'argent (émail blanc) à croix fleurdelisée d'exécution, l'un de gueules. des cavaliers La et figure l'un 3 ter des ] la grandeur donne, servants d'armes. Ce (lambeau a dû être fabriqué à l'occasion d'un tournoi auquel aurait pris part Charles On remarquera que d'Anjou. les cavaliers ont tous [ le même le bras droit étendu, s'apprêtant à prendre les lances avec pennons geste, que tendent en effet, ne sont armés ni de lances, les servants d'armes, pendant le moyen rains sur les ustensiles et âge, pour entrer en ni lice. Il était de reproduire des meubles vulgaires ; d'épées. faits et c'est bon d'examiner avec une attention scrupuleuse ont Ils d'usage, contempo- pourquoi il est les objets qui n'ont — s ClIAMtKI.IEIt [ — ] pas une destination religieuse. — 08 peuvent, Ils comme les médailles, aider à expliquer certains faits historiques. Aussi a-t-on voulu voir, dans le chandelier que nous donnons défi porté le un monument rappelant ici, par Charles d'Anjou au roi d'Aragon, Pierre III, et tournoi projeté à Bordeaux à cette occasion. Mais le cavalier qui le JL--ILLhmi3T. porte fascé d'argent et d'azur ne peut être que les armes de Bretagne. Quel que de ce chandelier, du il est-il soit le fait que ne faut pas ometlrt3 Artiiur II, auquel se rattache la ainsi que le les trois fait gueules. la fabrication gravure en est d'un très-bon les style. llambeaux à pieds tournants qu'on objets qui se trouve aujourd'hui dans le ; de vicomte de Limoges pouvait ranger facilement dans les bagages. Voici est émaillée d'Aragon, puis- peut passer pour un des ustensiles les plus curieux xui° siècle, d'autant Il roi d'Aragon sont d'or aux quatre pals Peut-être le cavalier (troisième) et un (fig. 4) un de ces musée de Nevers. La bague pieds gravés se replient les uns sous les autres, voir notre gravure. Au xni° siècle encore, les sei- - 59 CHANDEl-lEIt gneurs emportaient en voyage tout un mobilier, sièges pliants, de camp, llambeaux, batterie de cuisine; or, il était facile de ranger dans un coffre plusieurs de ces flambeaux à pieds tournants, tenaient ainsi peu de place. en B la bague, et En A en C Fun des est figuré le dessous trois pieds vu sur son de lits la et qui bobècbe, plat. .5^- On observera que les cierges étaient ficbôs sur les bobècbes au moyen d'une pointe qui entrait dans la partie inférieure du cylindre de cire. Ce n'est guère qu'au par une douille dans laquelle entre cela est que xiv" siècle le encore pratiqué aujourd'hui. la pointe est remplacée pied de la Alors (au fabrique des tlambeaux simplement cylindriques, lobes, ou carrés, avec large pied. Voici (fig. 5) dont la tige donne, en section horizontale, la bougie, xiv'' comme siècle) on ou à pans, ou en un de ces flambeaux, forme tracée en A. Le cylindre de cire entrait plus aisément dans des tubes prismatiques ou lobés que dans des tubes cylindriques, car les parois de la cire ne touchaient ainsi que sur certains points, et comme les cierges [ ClIANItEI.IER '^'' ] point encore réguliers, puisqu'ils n'étaient „-ctaienl pas parfailement peu, leur souche simplement ro«/M, en forçant un moulés, mais le c tandis que lorsq»e ce douille pouvait être introduite dans la P"^ ' ballottait, s',1 ne la était cylindrique, ou le cierge -, «7'^! très-exactement, ou il ne pouvait entrer, s'.l ava.t «n dtamet.eun — peu plus fort que celui de que Ton donnait aux ou à quatre ou la douille. tiges des six lobes. 01 — Ce [ n'était CHA?<nELlEK ] donc pas sans motif flambeaux des formes prismatiques Les cierges destinés à ces flambeaux étaient gros et devaient donner beaucoup de lumière. Ils étaient munis d un gEiARU petit cornet de parchemin ou de bois léger peint, qui tenait lieu de nos bobèches de verre. Le pied de ces sortes de flambeaux est trèslarge et souvent plaqué d'un écu voir la figure 5. cà émaillé, ainsi que le fait Les liges sont percées de part en part de manière pouvoir repousser en dehors jusqu'au ras de armoyé la souche du cierge lorsqu'il a brûlé la douille. Nous donnons dans rORFÉvREiuE un très-beau chandelier de époque, d'argent doré. cette CHANDELIER [ Ce que vers n'est beaux est — ] le 62 — milieu du \\^ siècle que cette forme de flam- abandonnée pour une nouvelle, rapprochant beaucoup se plus de celles en usage aujourd'hui. La figure 6 ' donne un de ces chandeliers fréquents à dater du si règne de Charles Vil jusqu'au moment de la renaissance. Cette nouvelle forme était une importation vénitienne. Venise fabriquait alors un très-grand nombre de ces ol)jels imités des formes orientales 2. La douille pour recevoir la bougie est portée sur une tige et munie d'ajours, alln de permettre l'extraction de la souche de cire lorsque bougie est brûlée. Le pied, relevé, possède un rebord qui empêche la la cire de couler en dehors du flambeau bord de ce pied pour recevoir le ; la chaînette une paire de mouchettes, déposée dans fabriquait des chandeUcrs à deux douilles A un trou est pratiqué dans à laquelle est attachée le plateau. (fig. Alors aussi on qui pouvaient être 7), un pied ou sur une potence de fer fixée à la boiserie ou scellée à la muraille. Notre figure 7 ^ montre un de ces chandeliers. Le collet A est élégi en B, pour entrer dans la douille du pied C, et est percé pour pouvoir être fiché, si on le préfère, sur un gouplacés sur D jon d'un bras fixé au mur. Ici les douilles E des bougies sont percées de part en part, afin de permettre l'extraction de des bouts cire. Nous ne devons pas omettre de mentionner les chandeliers à deux bougies qu'on pouvait hausser ou baisser à volonté, et qu'on communément fabriquait du xv. Voici fait partie La tige est (fig. 7 bis) à la fin du xiv= siècle et au commencement un de ces flambeaux, de laiton fondu, qui du musée de Cluny. Sa hauteur est de 25 centimètres. en forme de vis, et la douille A est taraudée de manière monter ou descendre le long de cette tige, selon qu'on tourne les bras dans un sens ou dans l'autre. Mais comme on risquerait de faire tomber de la cire brûlante sur les doigts en tournant les bras, un animal est embroché k l'extrémité de la lige et pivote à pouvoir facilement sans pouvoir s'engager dans la ou baisser les bougies, on prend cet animal par pivoter à droite ou à gauche; ou 1 2 même Musée 11 existe le les douilles et les fait (les fouilles vis. Si l'on la prétend hausser queue et on le fait corps de la bête touche les bougies tourner dans un sens ou dans l'autre, du ehâteau de Pieri'cfouds. un grand nombre de ces flambeaux vénitiens qui datent des xV et xv!<'siè- eles et qui sont décorés de gravures imitées des dessins orientaux, ou niellés. 3 Musée des la section fouilles o' est faite du cliâteau de Picrrcfonds. Le sur ali, ti'acé est à moitié de l'exécutioi}. - 6S [ cest-à-dire monter ou descendre, sans que couler sur les doio-ts. Vers la fin 7 du xv^ siècle on se servait, h 1e a cire CIIANDELIEK fondue puisse chez les particuliers riches. 1^ 1 I tnetlTV, ,'""' nventa,res. La ''°"S'^^ colleclion de P°^*«^ "" ] »"« ^e"l« ligne Ces M. Arondel possédait un de ces Ham- [ CI1A>I)EI.IEU — ] beaux datant de la fin du xv^ et de laiton fondu et ciselé. — 6i siècle Tig. 8), d'une bonne exécution Les jours de gala, ces candélabres étaient garnis de fleurs ou de boules de cristal. (jne la petite Dans l'exemple que nous donnons coupelle réservée en A ici, il est à croire était destinée à recevoir une de ces boules. On qui se servait aussi, portaient pour éclairer les salles, plusieurs lumières élagées. de grands candélabres Le musée de Cluny pos- sède un de ces candélabres de fer forgé qui appartient à la fabricaiKin de la lin du xiv^ siècle. verges de fer rondes (voy. en Sa A\ tige (fig. 9) se compose de quatre réunies de dislance en dislance par — 6o — [ ciiAM)i:i,ii:it J des bagues soudées à chaud. Le sommet du candélabre porte un large plateau avec pointe, pour recevoir un gros cierge ; puis, de chacune des deux bagues supérieures de la lige sortent deux douilles carrées, dans lesquelles on lichait des bouts de bras avec bobèches, comme on peut le voir en G et C . Ainsi, oblenait-on un éclairage II. — 'j UIAMIKLIEH [ — \ — 66 d'empêcher les bras étage. Les douilles sonl carrées (voyez en D), afin de tourner ; ceux-ci étaient le plus souvent fabriqués en bronze. trouve assez fréquemment de ces bouts de bras qui, par la On facililé avec laquelle on les posait et on les enlevait, permettaient de trans- embarras porter sans pied de fer d'une salle dans l'autre. le bras dans leurs douilles qu'autant qu'on voulait allumer lichait les un plus ou moins grand nombre de bougies; longue On ne posés à tige, un grand nombre souvent portaient terre, et ces candélabres à de ces douilles. La plupart des ustensiles que nous venons de décrire appartiennent à la fabrication ordinaire : en trouvait partout. Nos collections tent des flambeaux d'un comme on ce sont des objets usuels, beaucoup plus précieux travail présen- et certaines publications ; mais nous tenons principalement à faire connaître ces objets vulgaires qui indi- quent seuls que, l'état d'une civilisation. Or, on voudra bien reconnaître simples que soient ces ustensiles, si heureuse appropriée à et parfaitement leur forme est la destination. dans Si l'on trouve ainsi des traces d'art objets les plus ordi- les naires, à plus forte raison l'art se développe-t-il dans des comme ustensiles d'une certaine valeur toujours meubles comme matière ou et travail. Nous n'avons que des débris des magniliques candélabres à plusieurs branches qui décoraient certaines églises, notamment celle de l'abbaye de Saint-Remi à Reims S et quelques rares exemples de chandeliers remarquables par main-d'œuvre ou la la matière -. Le plus beau parmi ces chandeliers d'église faisait, il y a quelques il avait années, partie de la collection de M. d'Espaulart, au Mans ; appartenu à cathédrale de cette la qui l'avait reçu de l'abbaye cité, de Saint-Pierre de Glocester, ainsi que gravées sur ses parois. En Lucis : o>'LS PREDICAT Sur le ME • Voyc UT '. : (lîiiH la : DEUIT PETRI : GREGIS : : ; refulc.ens : TENEBUETLK : : : HOMO. : ET SCI le doctuina : MON : nius;c de la ville de Rjiius Voyez IOrfkvrkiue. cette inscription colonne ECCLESIE brouzc, qui datait du xii" siècle. - : la lit opls : VICIO ruban qui entoure ABBATIS on viututis : : constatent les inscriptions sur les bords de la coupe supérieure effet, à trois lobes (voy. pi. XXIX.), le : : tiers DEVOTIO PETIU : : MITIS : GLOCESTRE. du pied de ce bjau caudélaliiv de DICTIONNAIRE RAISONNE DU MOBILIER Tom. ._h'1.29. V/eOel ie l't,c- rit/ . y. CHANDELIER EN BRONZE DORE DE LA CATHEDRALE DU MANS M Var:/i se- — En dedans de à la fabrication la — OT coupe, gravée après du chandelier, on lit dorure la el J poslérieuremeiU : HOC CE.NOMAISENSIS RES ECCLESIE POCIENSIS -;- CflAUFFEUETTE [ THOMAS DITAVIT : CUM SOLANNUM. Ce chandelier avait donc été donné à Thomas de Poché (manoir du Maine\ au ravant ainsi que l'abbaye de et appartenu aupa- avait dans notice la (voyez Mélanges archéologiques '), Or, Glocester. à Saint-Pierre, R. P. A. Martin le signale le monument ce de trésor du Mans par la cathédrale donnée sur cet abbé, Pierre, gouverna l'abbaye de Glocester de 1109 à 1112 au moins, et le du monument concorde parfaitement avec caractère archéologique cette date. On ne distingue sur ce chandelier, en explicables, que les fait de sujets symboliques signes des quatre évangélisles (sur la bague) d'hommes tout le reste de la décoration consiste en des figures d'animaux fantastiques mêlés à des rinceaux d'un style ; et excellent. L'objet a été fondu sur cire perdue, tout d'une pièce, retouché au burin, et nous devons avouer qu'on aurait grand'peine aujourd'hui à obtenir un bronze aussi pur, dans tous ses détails, d'une seule fonte. Ce chandelier a terre, à la vente L'inscription « La dette des lumineuse (de été racheté, il y a quelques années, par l'Angle- de M. d'Espaulart. du bord de la coupe que R. P. Martin traduit ainsi lumières est la pratique l'Ecangile) engage La de la vertu. l'homme à fuir vice », explique peut-être l'imagerie effet, le les doctrine ténèbres du étrange de ce chandelier. sur la bague sont représentés les quatre évangélistes ailleurs règne une confusion cherchée d'hommes et : ; En partout de bêtes qui semblent se tuer, se dévorer, se poursuivre. Est-ce une image du mal en opposition avec CHAUFFERETTE, s. la f. doctrine évangélique ?.... [chauféie, escaufaile, escaufaile de mains). y avait des chautïerettes pour les pieds, des cliaulTerettes pour les \\ mains. ' - Tome « Pour enfans, (1 Noiirricc, cliaufcte e! IV, p. 219. Eustache Desrhamps. faull bers et drapiaux, liai'in -. » [ CHAUFFERETTE — ] 6S — Les invenUiires des Irésors menlionnenl Honnecourt Villard de la décrit de la la chaufrercttc à mains manière suivante voulez faire une chaufferette à mains, vous ferez i< (le « de cuivre " rillons. << la petite « porte les tourillons de l'autre doit y avoir il une petite poêle « Si vous comme une pomme Par dedans la pomme (' cuivre de deux moitiés qui s'emboîtent. : '. suspendue par deux tou- Les tourillons doivent être contrariés de telle façon que poële à feu reste toujours horizontale, car chaque cercle -.... » En effet, une sphère creuse A i riés, de deux cercles à l'intérieur, mobiles sur tourillons contra- permet à un vase de conserver l'horizontalité. C'est le principe f^arnie adopté pour court, dans nombre de la suspension des boussoles mai-ines. Villard de Honnecroquis qu'il donne, multiplie les cercles jusqu'au le six, plus le noyau, mettre des charbons allumés ; la poële dans laquelle on pouvait mais deux cercles suffisent. M. Carrand possède, dans sa précieuse collection, une de ces chaufferettes à mains, d'un beau travail, et qui date du xni^ siècle. Bien entendu, cette sphère s'ouvre en deux coquilles, et celles-ci sont ajourées pour permettre aux charbons de rester allumés. Ces ' Du ^ Alfjutn Canf;e, G/055.,, de A. Darcel, 1858, Calefactorium. Villard de Honnecourt, anli. du pi .\VI. xiii" siècle, publ. par .1. li. Lassus et — chaufferettes à 69 — CHAUFFERETTE [ ] mains étaient posées sur un trépied, ou suspendues par une cluiînette. Le prêtre, en hiver, en avait une sur Tautel pour dégourdir ses doigts. Voici une de ces escaufniles à mains, qui provient du musée de Cluny conserve qu'un de de la ses (fig. i). cercles Elle est de laiton repoussé et ne intérieurs ; une chaîne permettait suspendre. Cet objet, d'un travail grossier, est d'une fabrica- tion assez récente (xvi^ avec les chaufferettes siècle), mais il comme forme est identique fréquemment employées pendant si les xni" et 2 xjv« siècles. Voici rette à (fig. mains du xn^ une coquille appartenant 2) dont siècle, la à une chauffe- convexité est richement décorée de rinceaux à jour d'un très-beau style *. Souvent aussi on se contentait de suspendre dans ces sphères une boule de fer rougie au feu. Les plus anciennes chaufferettes à pieds que nous connaissions sont de date assez récente (xv' siècle); elles sont de terre, de forme cylindrique, munies de deux boutons avec une anse de étaient placées dans des placets (tabourets) aussi de chauffe-pieds de métal, bouillante, et qui avaient la entraient dans ' un On et se servait dans lesquels on versait de l'eau forme d'un carreau. Ces chauffe-pieds sac de fourrure ou d'étoffe. Collertion (1rs dessins de l'autour. de bois. fer, [ cori'E — 1 — 70 m. Vase de méUil, or ou argent, destiné à renfermer hosties consacrées. On fabriquait aussi, pendant le moyen âge, CIBOIRE, les s. des ciboires de cuivre doré et émaillé, Dans colombe. touchant rOnrÉvREuiE, la partie pons de quelques-uns de ces objets CISEAUX (Paire de), m. s. moyen âge Ta de cet outil, et le On en Uns ciseaux « nous occu- Les anciens connaissaient {cisiax). tout temps employé. : Et uns eisiax et uu baciu -. fabriquait en nous *. Les ciseaux sont à pivot ou à ressorts « plus souvent en forme de le » métaux précieux. une once d'or pesans esterlins. ix » {Invent, de Charles V.) (Voyez la partie CLOCHETTE, dant le moyen accompagner des Outils.) s. f. Sonnette maniable, en usage, pen- [cloquette). âge, pour le service religieux principalement, pour Ces prêtre portant le viatique. lé monde parfois ajourées et d'un joli travail. Tout le chette du xn® ajourée, dont on a siècle, clochettes fait étaient connaît la clo- un grand nombre de surmoulés. CORNET, s. {écritoire) f. — . Voyez le Dictionnaire du mobilier, à l'article Sciuptionale. COUPE, âge, s. f. {cupe). comme pendant Vase h boire. On fabriquait pendant l'antiquité, des dures, d'étain et de bois Itant (aussitôt) out « D'une cupe diicre d'argent. '< Bcrnars regarde c< Qui sert le roi ^ le de les li ' Li Ro7)ta7is Techcner, i83o. fin >. » banquets étaient de formes diverses. vers 7567, xii= siècle. Le » coupe d'or Roman du Renart, Roman de Rou, ' Dict. " Lohérenc Gariu la mobilier, Suspension, le de pierres Quens un présent « du Voyez d'or, d'argent, moyen : Les vases à boire pendant ' coupes le vers 226'i. de Gari7i le Loherain, t. il, (i. 10, ôdilion publ. par M. 1'. Paris. — Il distinction, les « « — Une coupe coupes étaient couvertes Dans se ] : couverte, dorée et esmaillée, et ou fonds de ladite coupe a une ymage de saint Martin On cori'E i des coupes ou cralères à pied. Pour les personnages de avait y 71 servait aussi de » coupes sans pied pendant nous parlons rOiU'ÉviŒitiE, *. des coupes xv le de faites siècle. matières précieuses. Voici (lig. 'I) une coupe d'étain datant du xiv'' siècle ^'. Villard Cij/i^LflMraTi de Honnecourl donne une coupe, un cratère à qu'il appelle hana]i henap... » Ce (( -. : nom « pied Vesci une cantepleure con peut faire de banap ne fut en •', .1. donné Ijcaucoup plus lard qu'aux gobelets allongés, à pied, couverts et fermés, dans lesquels on présentait à boire aux seigneurs. L'essai se faisait dans la coupelle qui formait couvercle. Habituellement, à table, on se servait de coupes sans pied, cralères de métal assez semblables, comme forme, à une tasse de ti'ès- hivent. du duc de Normandie, 1333. (Voy. Gloss. et Répert. de la Notice des émuux, bijoux, etc., du musée du Louore, par M. le comte de Labordc.) ' 1 Musée des s AlLum. fouilles \:\. \VI. du cliàlcau de ]>ierrefouils. [ cdii'i: — J /2 — large et basse, sans anse. Souvent la coupe était gobelet cylindrique Voici % (lig. ; accompagnée d'un alors l'essai se faisait dans le gobelet. une de ces coupes avec son gobelet, qui fait partie % du musée de Cluny. Ces objets sont de mauvais argent irès-simple (xv siècle). une Voici autre coupe, dorures, appartenant au du xv'' siècle (fig. 3). d'un même joli musée, travail, Le gobelet manque, s'il d'une forme avec de bel argent, datant et et du commencement a jamais existé. •Au fond de la coupe est fixée une plaque d'émail dont le détail est présenté en A, foncé, est rouge clair et grandeur d'exécution. jaune mordoré pour très-délicatement gravé. En moilié d'exécution. Cet objet Les émaux sont rouge le fond de l'oiseau, qui B, est tracé le profd de la coupe, porte un poinçon de fabrique donné en P. Dans les célèbres tapisseries de Nancy, qui datent de la on voit des personnages à table, coupes sans pied et fort plates '. xv"" ' siècle, fin du buvant tous dans ces Cet usage explique coniincnt. dans les bauqucls, ou semail des feuilles de rosjs sur le liquide qui remplissait ces cratères larges et plats. COUPE /o Dans les monastères, les religieux buvaient dans bois ressemblant à de petites écuelles. rence de boire C'était des lasses de une marque de défé- dans des coupes découvertes en présence d'un per- \ /•srA"j) sonnage buvant dans une coupe couverte, après qu'on avait fdit l'essai. « Quand madame la Daupbin Ducbesse (de Bourgogne) mangeoil « monsieur « ne faisoil-on pas d'essay devant « sans couvrir. le » estoit, l'on ne la servoit point à elle, là où couvert, et mais bevoit en sa couppe (Aliénor de Poicliers.) II. — m COlTFAr "l ' i COUTEAU, in. [cntcal, s. kenivet, coutel, cotel, conlteaulx, ctitel, kuivet (pcLit couloau)]. Nous ne nous occupons il est question ici rjuc des couteaux de table ou de poche des couteaux de combat ou de chasse dans ; la partie des Aiî.MEs. Il le y avait diverses sortes de couteaux destinés à la table, pendant moyen âge. Les couteaux à trancher viandes les ; couteaux les parepains, destinés à cliapeler le pain et à couper les tranches de mie sur lesquelles on vives. le Il gras ; aux con- servait les pièces de viandes rôties y avait des couteaux pour des couteaux à étaient ornés de figures ; maigre le des couteaux pour et manches imagerie, c'est-à-dire dont les couteaux de queux pour les la cuisine Ton a kenivets, petits couteaux de poche avec étui, d'où ; fait le des mot canif; des couteaux pour ouvrir les huîtres. Savoir dépecer les viandes était un talent qu'un gentilhomme ne devait pas négliger. Après la consécration de l'église abbatiale de Longpont, en 1227, Louis IX assista avec sa mère à un banquet somptueux, pen- le roi dant lequel Raoul, comte de Soissons, de grand maître. Il découpa servit le roi, et au jeune prince avec deux « les fonctions fit de sénéchal viandes présentées les grands couteaux d'une figure extraor- manches « dinaire et dont les « lées, « longues de onze pouces et larges de dix-huit lignes, étaient « minées en forme de croissant servés dans comment il l'abbaye ». endi'oits. servait d'écuyer tranchant à la table le Ces lames, ler- Ces couteaux étaient encore con- de Longpont en 1774 K Et à une autre table devant « étaient couverts de lames d'or cise- lames damasquinées en plusieui'S et les et raconte Joinville du roi saint Louis : Roy, à l'endroit du conte de Dreux, Roy de Navarre, devant lequel je tranchoie «Et ailleurs il dit comment le roi servait les pauvres « En quaresme « et es auvens croissoit le nombre des poures et pluseurs foiz avint « que le Roy les servoit et lejir meltoit la viande devant eulz et leur raangeoit « le : Iranchoit la viande devant eulz « Ces lames de couteaux à dé- » couper, terminées en forme de croissant, se retrouvent figurées dans des vignettes de manuscrits et dans des bas-reliefs. Et, en elfet, la pointe extrême du croissant, dont la concavité était tournée du côté du dos, servait à piquer les morceaux de viandes dépecées, pour sur les plats ou les tranchoirs, comme il convenait teaux sont toujours mentionnés par paires, ' C Carlie, Uist. du duché de Valois, l. U. i). ll'J. et (lig. 1). les placer Ces cou- une paire de couteaux J — s'entend comme une 10 trousse de [ couteaux, manche de madré " paire de couteaux à '< d'argent dorez, armoiez et esmaillez au (' Royne, garnie de trois cousteaux et à savoir et ' à : « COUTEAl" ] Pour une grève ^ à viroles armes du Roy un parepain. » Une et de la paire de couteaux à trancher comprenait deux couteaux à dépecer, un couteau parepain, pour faire les tranchoirs sur lesquels on déposait les mor- s^ ceaux de viande, menu gibier ou plusieurs et la volaille. Mais petits il couteaux pour découper le y avait de ces couteaux à tran- manches d'éhènes, d'autres pour les temps ordinaires, à manches d'ivoire, et d'autres enfin à manches mi-partie d'ébène et d'ivoire, pour la fête de la Pentecôte. Pour une paire, à « manches d'ybenus, pour la saison du Karesme, et l'autre paire, « manches d'yvoire, pour la feste de Pasques... Pour une paire de cher pour le carême, à ^< ci comme 1 Peut-être iiue pierre dure de diverses nuances, - Garnilurc longitudinale de métal sur les faces étroites du nianclie. Tagiite. [ COLTE.VU — ] T(i a couteaux à trancher, livrée eu ce u le — par devers teriiK; le Roy, à tout parepain. à mauches escartelez d'yvolre et d'ybenus, garniz de A i « viroles et de « armes, pour 2 cinglètes la feste de • la (i d'argent, dorées et esmaillées aux dictes Penthecouste... -. » ih = On distinguait encore par gros coutcl, tenant 1 2 / une gaîne ou trousse con- un grand couteau, une fourchette, un ou plusieurs petits Anneaux. Comptesde l'argent, des rots de France d'Etienne de la Fontaine, xivsujrli', puhl. par M. Dou:-t d'Air 7, ISoI. i contfi.iux, un poinçon, une lime ou « Un " un poinsson « à COUTEAU [ i fusil propre à aiguiser les ] lames. gros couslel (rAlemaigne, garni de Vï cousleaulx, une lyme et clous et d'une forsetes, pendans à une courroye de de leton. » Ces gaines de batteries de fil blanc, couteaux étaient habituellement fabriquées en cuir gaufré. Nous ne connaissons pas de grands couteaux de service de table antérieurs au xiV siècle, rpioirpie ces objets soient représentés sou- 2 ^'cr. A vent dans des vignettes de manuscrits et dans des bas-reliefs antérieurs à cette époque (fig. sont larges et terminées 2) *. de Les lames de ces couteaux à trancher ou en forme de lame de cimeterre, ou en pointe, ou carrément. La forme A est celle qu'on trouve adoptée dans les documents les plus anciens. M. le comte de Nieuwerkerke possède dans sa collection un beau couteau à trancher du commencement du xive siècle, ' Jlnmiscr. diverses façons, tantôt arrondies, nncion fonds Saint-ncrniniii. 'M. Riblioth. inip;'r., xiir siècln [ COUTEAU dont le — ] manche (voy. — lig. 2 bablement) était plus que A placée en les attaches ; La lame de ce couteau bis). Une Irès-mince et d'excellent acier. est large, çoit est divoire <8 virole (d'argent pro- elle a été enlevée, (voy. le et l'on n'en aper- du manche en B). détail La lame s'engage à force dans le manche d'ivoire. Celui-ci est terminé par un lion tenant un petit animal entre ses pattes. A partir du règne de Charles V, nos collections renferment un soie de la assez grand cation. Un ces couteaux à trancher d'une belle fabri- nombre de des plus remarquables appartient également à M. comte de Nieuwerkerke. Nous en donnons La lame est large, mince et d'un beau galbe 3 ; la copie le manche (fig. est 2 le ter). de bois A KU\ 1^ (. i ! I a. dur, garni d'une virole, d'un doré et émaillé. Sur les pommeau bandes, on et lit la de deux bandes d'argent devise : « Autre norni», duc de Bourgogne, quand qui fut adoptée par Philippe le Bon, il épousa, en 1429, Isabelle de Portugal. Les armes éraaillées sur les deux faces du pommeau En eiïet, l'écu et est écartelé de au la virole sont bien celles de ce prince. premier et quatrième de Bourgogne '[) COCTEAi; [ moderne, au deuxième el el troisième, parti de Bouri^ogiie ancien de Brabant, de Bourgogne ancien et sur Sous Técu tout de Flandre. le milieu de ] fleurettes émaillées, le et de Limbourg, et et sur se les rives briquet de Bourgogne. brocbant voit, En A, au est une des faces du pommeau. Cet objet, d'une merveilleuse conservation, est fabriqué avec un soin extrême. La virole est fixée ligurée à la base de la lame et au manclie par une main habile, car on n'aperçoit sur ce point délicat aucune trace d'ébranlement. Les du Mans possèdent des couteaux à trancher qui ont sées de Dijon et évidemment appartenu au même, prince, et qui peut-être faisaient partie de la vaisselle de Charles le Téméraire, (ietle vaisselle fut, on à à pillée sait, Granson comme et de couteaux Les Morat. mu- 9 6/3 Dijon possèdent gaine leur de cuir gaufré avec bri- le quet bourguignon et deux C, qui ce couteaux épousa, ces appartenu ont Charles de de que indiquerait Bourgogne, étant à qui comte alors de Catherine Charolais, France en 1439. Le couteau du musée du Mans lement d'une fabrication; son d'ébène, el sur merveilleuse manche tite se les est virole la voient les deux C Pour est éga- se '. couteaux de pe- dimension, leur forme rapproche sensiblement de celles Voici teaux. aujourd'hui en usage. (fig. 3) L'un, deux de ces coucelui A, paraît son du xni'^ siècle manche est d'ivoire et prédater ; sente la section a lame ; il a 21 est rivée à l'extrémité cuivre est placée en b. centimètres inférieure Le couteau B de longueur du manche est ; ; la soie de la une virole de d'une date plus récente, r COUTEAU du lin — ] xiv* siècle; manche est sa longueur n'est que de cuivre repoussé Cette forme — 80 et soudé de lo centimètres, et le *. donnée aux couteaux de table remonte à la plus iiaute antiquité, car on voit dans le musée égyptien du Louvre un couteau à h ! ! I I lame de (fig. 1 3 fer dont bis), manclie à et de bois forme ne la i diffère pas de celles encore usitées aujour- Le manche de bois présente d'hui. la -section A. La soie B de lame, la entrée à force dans le manche, est en outre maintenue serrée par deux petites cales de cuivre C, rem- qui placent ainsi la virole. Pour de po- on ou fermants, à gaîne che, couteaux petits les époque d'une datent retrouve qui en Le musée particulier du château de Compiègne possède très-reculée. un couteau fermant, à manche d'os, qui est certainement gaulois. Voici un de ces couteaux (non fermants) dont la lame et le manche sont de bronze, et qui, par son tenir au devait seule pièce, peut appar- style, siècle xi*" est reproduit il d'une coulés (fig. Cet objet 4). grandeur d'exécution être suspendu à ture par l'anneau A : la la ; cein- lame, très- usée par un long service et des re- passages successifs, entrait dans une gaine Les couteaux à huîtres sont i i lement une mvention tres-ancienne. ii Nos _^^ aïeux , Gaulois les , grands mangeurs d'huîlres, retrouve des écailles de ce coquillage en grande ' Musée des fiMiilli'S (lu cliàtL'iUi do Pierr.'rouils. La lame, de meut rongée. - éga- Musée du château du PiiMTotoncb. étaient car on quantité dans fer, les est pivsiuc culiiTC- 81 tombeaux, traces les et romaine sur toutes dliabilations côtes de la les — CHEMAILLEUE antérieures Manche et à la jusque dans conquête le voisi- nage de Paris. Pendant ouvrir moyen le les âge, on fabriquait des couteaux spéciaux pour Voici huîtres. (fig. 5) un de ces couteaux dont la lame J' V'''' ferme dans se dos *. manche le ajouré, en soulevant le Celte lame est de fer avec ornements gravés ressort posé au manche est ; le composé de deux plaques de cuivre jaune ajourées. Aux gaines des couteaux de chasse ou de guerre, aux gaines des couteaux de coutilliers (fantassins), étaient joints de petits couteaux. (Voy. la partie des Armes.) COUTELET, s. m. Désignait un cure-dent. (Voy. ce mot.) CRÉMAILLÈRE, s. f. Tige de fer avec crochet, pouvant être haussée ou baissée à volonté au moyen d'un engrenage à suspendre les marmites au-dessus de l'âlre pi-inces 1 MiiS(''C ont vertical, et servant des cheminées. Des possédé parfois des crémaillères d'argent. L'inventaire de C.luuv, xv sirrlc II. —U [ CKÉMAILLLliE de Charles V fail — 8-2 — menlion d'une de ces crémaillères du poids de J — 24 marcs 6 onces avec — 83 les grils et le trépied. On ligurées dans des vignettes de manuscrits du posent d'une de tige CRÉAfAILLÉRE [ | voit des crémaillères x!ii° siècle, qui com- se avec un anneau oblong, à travers lequel fer passe une lame de fer dentelée se terminant en crochet à son extré- mité inférieure. Mais nous ne connaissons pas de crémaillères perfectionnées avant le xiv^ siècle. Celle que nous donnons ici date de cette époque; elle est de fer forgé et très-complète compose d'une double A tringle de fer que A d'une large rondelle C sur qui se croise de les dents il ; le passe B), boulon libre, on et le a). Lorsqu'on veut hausser fait lame dentelée, la entrer dans le le G vient toucher la rondelle C, le crochet I de I profil. est au point Mais le F entre dans la dernière plus élevé. En H, est présentée ou plusieurs marmites. L'anneau b entrait dans par un boulon, Quand entaille que K, le la crémaillère pouvoir suspendre à cette crémaillère une fallait il 1. est aussi bas possible; quand le goujon crochet goujon F cran convenable, suivant le niveau qu'on veut donner au crochet inférieur guide DE prend d'une main l'extrémité E, do en soulevant lis, échappe l'engrenage, le muni un goujon F qu'on engage dans Un guide G, fixé au sommet de celle-ci, crémaillère, on l'autre la fleur de un traversé par est la crémaillère. la cheminée, la devant, et d'un morceau de fer plié coule sur l'une des tiges (voy. la section ou baisser un à l'extrémité inféi'ieure de ces tringles jumelles terminées en boucle (voy. en et Elle se l'on suspendait crochet tenant à une chaîne scellée dans te tuyau do au-dessus de Fàtre. '. i) (fig. A cet elîet, était disposée la suspension L. le crochet était attachée la I de la crémaillère. tige plate A cet anneau, M, terminée par une verse N, munie de crochets n (voy. le profil n'). Deux tra- tringles T, attachées librement à un piton p, étaient terminées par deux boucles avec crochets Suivant que les marmites étaient d'un diamètre plus s. ou moins grand, on arrêtait les tringles deux seconds crochets on la suspendait à n. Si l'on T aux deux premiers ou aux ne mettait qu'une marmite au feu, R. Tous ces objets sont tracés la tringle centrale au dixième de l'exécution. Le musée de Cluny conserve de belles crémaillères du encore dans les xv-' ; de fer petites villes et années, sont devenus vieille ferraille siècle, fort rares ; forgé. Ces objets, dans la les campagnes, très-communs il y a quelques plupart ont été vendus comme plusieurs ont été achetés par les brocanteurs et font aujourd'hui partie de collections particulières. ' ('iillcct. (les dessins de rautrui-, provcnnnl ilo l'abliiiyo do Flavigny (Cùte-d'Or). crii.i.EK [ — ] CROSSE, s. — 84 (bâton pastoral). Après les notices étendues et sa- f. vantes données sur les crosses épiscopales par M. Tabbé Barraud Rév. P. Artur Martin le ', et nous ne pourrions fournir sur cet ustensile symbolique, appartenant aux évèques, de nouveaux renseignements. Nous renvoyons nos planches qui les lecteurs ces articles accompagnent. Nos musées à crosses épiscopales de matières variées de roche, fection de ces objets, d'un beau style CRUCHE, s. CUILLER, d'os avec même, ont cuivre doré et l'or le -. f. le : et sont nombreuses très-riches en bois, Tivoire, le cristal employés dans été presque toujours d'un riche (Voyez aux travail la con- et parfois de TOrfévrerie.) la partie — Voy. Buire. s. f. manche, faite Capsule de bois, de métal ou cuilliers). {coilliers, pour porter Cil prist les mets liquides à la bouche : coilliers è bailla, li En sa manche une en buta. out Cil ki coilliers livrées, li Al reeoillir les ad cuutées, Li coilliers par Et quant Asez E il nombre a une la quist coilli, failli, (chercha) è demanda, mot ne suna cil ki l'oust, ^. » La cuiller se trouve mentionnée dans les plus anciens manuscrits du moyen âge on la voit figurée dans les vignettes dès le ix° siècle. ; Cet ustensile ne changea guère de forme depuis l'antiquité romaine jusqu'au xvi° siècle. On se servait, destinées à divers usages. mets liquides, court et à moyen ' capsule circulaire manger. Sur des de la table, peu profonde. Ces de cuillers de cuivre ou d'ctain, Mélanges d'archéologie, t. ; le sont à manche objets étaient vulgaire se ser- et souvent chacun portait sa et VHist. des arts industriels Ae M. Labarte. IV. * Voyez aussi ' Le * Chapiteaux de l'église abbatiale de Vézelay. \c?: à ''. les plus anciennes, à l'usage Roman de propres à servir les les cuillers fabriqués en argent, pour les personnes riches vait âge, de cuillers xn" siècle, sont figurées des cuillers à pot absolu- ment semblables aux nôtres Les cuillers y avait le les cuillers-passoires, les cuillers du bas-reliefs Il pendant Annales archéologiques Rou, vers 7036 et siiiv. cuiller sur lui, comme on 8o CUILLER porte de nos jours un couteau de poche. Les cuillers de métal précieux sont devenues très-rares, mais beaucoup de laiton existe et d'étain, « gueur ' Li 1835. et pesantes. de Garin, Bègues appelle le cuisinier et ses aides, arment de broches, de crochets, de mont, Isoré et les comtes de leur parti cuillers, cuiller Tantes cuilliers et tant crochet tenir, « Que vouront desor Froniont et est d'étiin Romans de ; elle est de Gariii le Lohevain, t. (fig. ici II, Dans et le tous pour combattre Fro- (jùloa) siiisir, « que nous donnons en : La véissiez tant grant pcstel il il de cuivre doré. grandes fer, s La même ou Les cuillers de cuisine étaient de Roman ] férir 1) ' . » a 18 centimètres de lon- forme ancienne, c'est-à-dire semp. 19, cdit. de M. Paulin Paris, Teehener, [ CIII.I.KU — ] — ^^ '. des cuillers figurées dans les vignettes du xn^ siècle La capsule est parfailcment circulaire et Ircs-peu concave. Voici l'exemple (fig. 2) la forme des cuillers usitées pendant le xni° siècle lilable à celle ; que nous présentons - ici est de cuivre fondu et tracée section la sont garnies manche le de du manche sur au. Vers manches façonné est : plus courts; l'exemple (fig.- longueur. de au burin. Cet objet a 165 millimètres et retouché au marteau b' , est siècle, les cuillers cuilleron s'allonge, et lo 3) xiV le En •'' présente une de ces 2 /l cuillers dont la longueur jaune fondu, martelé et est ciselé. la une de ces cuillers, qui date de Cluny elle a dans le du xV siècle, et qui quand il est provient du (lig. 4) musée manche se replie développé, l'arrêt a empêche ce 125 millimètres de longueur; cuilleron, et, manche de Ces cuillers étant portées habituelle- poche, on en fabrirjua à manche pliant. Voici ment dans : de 134 millimètres. Elle est de cuivre se renverser. 1 Du musée des fouiUes du ehâtcau do Pirrivfnnds. ~ Idem. •' Idem. le . 87 Chez les princes, on avait des - cuillers ..Lll.I.Ell de cuisine d'argent : Pour rappareiller et ressouder une cuiller d'argent de cuisine. Pour faire et forger tout de neuf une cuiller de cuisine, d'un autre » Il est fait mention viex, dont le culleron estoit fendu à moitié. « « (c . . ' . « dans aussi, lot, pour verser geoirs ; de cuillers à biberon, c'est-à-dire à gousauces, de cuillers-passoires, de cuillers de dra- les inventaires, les de cuillers d'argent à trous pour passer le vin de la messe -, muni d'un grand anneau on façonnait aussi des cuillers à ymaiges, c'est-à-dire dont les manches étaient ciselés et figuraient des animaux ou des personnages. A la lin du xv" siècle, on fabriquait beaucoup de cuillers à manches d'ivoire ou d'ébène sculptés, avec viroles et agréments d'argent. Nos musées possèdent dont le manche est ; quelques-uns de ces objets. ' - Comptes d'ÉUcnne de la Tréior de la cathédrale Fontaine île : Argent, des rois de France au xiv Lao7i. invent. siècle. [ CUSTODl': — ] CURE-DENT. m. s. 88 kenivet, esguitlette, coutekl). Ces {fargette, moniis objets éUiient i-enfermés dans la nef, ou plaçait sur la table devant le maître d"or, frarnis « de pierres fines « Ung curedent ouquel la Lozenge et ; ils cadenas, qu'on étaient parfois très-riches, : mis en œuvre ung de dyamant est une grosse pointe de dyamant Les trousses contenant le un et une grosse perle couteau, une fourchette, une un poinçon, portaient aussi un cure-dent d'argent monté en or ou en argent. et CUSTODE, « s. f. S'entendait comme étui, (' deux « grosses flûtes est garnye au « deux sercles d'or « et rubis et n'y fault rien que grandes que lluctes d'y voire semées de et L'industrie des étuis sante en France h. -. l'humidité. l'étui 1 Invent, * llnd., * Vi)V(!/.. Dict. du d'ivoire : dont l'une des deux d'or et par en bas garnye de était très-floris- ^ On en fabriquait pour rendes armes de main, des bijoux, des xni'-' siècle tenait à garantir contre les effets de l'on contient du duc de Bourgogne, xv" Ir cuiller en chascune custode, petites, la à Provins, conserve mobilier, siècle. l'iirliflu encore grande charte en parchemin. M 07. (liiiis » petites perles, d'émeraudes, grenas L'église de Sainl-Quiriace, de cuir gaufré qui *. » fermer des objets de table, que a, ou custodes de cuir gaufré dater du épires, des chartes, sifflet ou enveloppe, gaîne Trois custodes de cuir, paintes d'or, où nommé Ecik.meu. 89 CUSTODE sceau de cire rouge, oclroyée aux chanoines de 8ainl- scellée d'un par Quiriace - comte le Henri, en 1176. Cet a été refait étui est parfaitement approprié à sa destination, xiv° siècle et le fait voir la figure 1. La charte est roulée, et le ainsi au que sceau trouve sa ménagée sur la paroi de l'étui «. Aujourd'hui on ne donne guère le nom de custode (|u'aux place dans la protubérance de métal destinées à contenir Teucharistie, boîtes ordinairement Ces custodes, coniiiue. siècles, XIV* exemple On ' ^ le Dictionunire par MM. Les ('eus (le ciboire du, appendu la les -. moyen âge, le voile suspension (voy. ce mot mobilier). plus amples (lrt;iils sur cet objet, \c^ MuiiUDioits de Seine-':t-M(iine, C. Fieliot et A. Aufauvre. éiiiailli's à le affectent xn% xnr' et nous en donnons un musée de Cluny entendait aussi par custode, pendant le ; petites par un couvercle très-communes pendant qui appartient au (llg. 2) Voyez, pour piihl. terminé sont de cuivre doré et émaillé qui enveloppait dans forme d'un cylindre la et qui IS.'IS. iii-t'ol. sur celte cuslodc smil il'ai'ui'iil à deux l'asees d'azur. II. — 12 l DAMOISELLE Dans — J les chapitres, custode L^ardait le il y 9l) — avait la charge de custode. Le trésorier trésor et les reliques. tJJ^ DAMOISELLE A ATOURNER, meuble et un ustensile. C'était s. f. Cet objet était à un porte-miroir, L^. fait la fois un de bois ou de — " Une damoiscllc d'argent en '< lins... (I façon de « bon or bruni, à « dict aiour, — » '. vij Girart d'Orliens, DÉviDom mars x paintre, ] cster- pour la danioiselles de fust, nettement ouvrées et paintes, h iiij dames, tenir les miroirs desdictes écus la pièce iij donné à ces meubles de Un à cause de leur Le nom de damoiselles avait été parce qu'ils se composaient de deux » -. toilette, bras, d'un pied avec guéridon, tait la coiffure. [ pièces, pesant iiij Ledit maistre a — 91 d'une tête sur laquelle on apprê- et des bras portait le miroir, l'autre des épingles, et sur le guéridon étaient posés peignes, cosmétiques et affiquets les de coiffure. Les ornements de tête pour femmes, pendant les la période comprise entre les xn« et xv° siècles, étaient fort compli- qués ^ depuis et milieu du xiV siècle notamment, jusque vers le dames nobles exigeaient des milieu du xv^ les coiffures des infinis et un temps très-long pour soins convenablement posées être le ; garde-robes, des meubles il était naturel d'avoir, à cet effet, dans ustensiles spéciaux. La figure 1 présente la disposition de ces objets et leur DÉ les et usage. coudre), (a m. s. Cet ustensile, idce.). nécessaire à tout ouvrier en couture, date d'une liaute antiquité. On trouve des dés à Le dé est mentionné dans coudre, parmi d'os, les fabliaux du xni« " On donnait coudre : « le siècle Avec raguillc eu Dont gc i< S'ainsi rendre le nie ennvienl nom s. cel surcot lasse à tel eseot, '*. « Comptes royaux, ^ Voyez la partie D'Auherée ". et à » m. {vcrtou, desvidouerc). Ou envcrtons, ou en aussi fiisiaiis '"'... ' Une desvidouerc Inrent. de In royne Clémence, 1 . . . » bien que les roturières, s'occupaient n2S. {'.V.Vi. des Vètp:ments. la vieille maq. {Contes, rerucill. par A. Jubinal, 1S;!9, '' sui, de deyciers aux fabricants de dés à jouer Les femmes nobles, " déel i< <c •j mon (Vé laissié pendre H « '• : Des deyciers fesères de dez à dame pour coudre DÉVIDOIR, 1 objets gaulois. les t. I. dicts, fabliaux des xin", xiV' et w^ p. 220.) Us des rnestiers de Paris. Ledict de la Maille (voy. Joxglkiths et Tuouvèues). Invent. de la roync Clémence. piilil. par Jubinal, ISIJ.'j. siècles. [ l)UA(^FOIll — J beaucoup, pendant ries, tapisseries en faliiiquait sait — âge, à des ouvrages d'aiguille, brode- dévidoir était donc un ustensile nécessaire. le ; moyen le 9i2 en bois On en os ou en ivoire. Le dévidoir se compo- et d'un plateau inférieur à reboi'ds, d'une tiue d'un moulinol cl •I C^CfZLWMOL, borizontal formé de deux palettes divisées avec trous espacés, afin de pouvoir maintenir sur ces palettes des écheveaux de fil, de laine ou de soie de dimensions différentes, en avançant ou reculant dans ces trous. Ces objets ne différaient pas cbevillettes qui entraient de ceux encore en usage aujourd'hui. Voici un dévidoir copié une vignette d'un manuscrit du xv^ DRAGEOIR, m. s. les sur (fig. 1). Dans toutes les maisons, il crédences, et Ton offrait à chaque arri- {dragier, y avait des drageoirs sur les siècle ' dragoer). vant, ainsi que cela se pratique encore aujourd'hui en Orient, des sucreries, des confitures, des épices que contenaient ces drageoirs. Les drageoirs étaient présentés aux convives après i< Bien que 1 Proverbes, les Eu cliiuiibres, « Touaillcs blanf'hcs sanz rcprouchc, A « Ouant : ou essura sa boiicho, le dragoir y est découvort -. » formes données aux drageoirs fussent très-variées, adages, allégories, manuscrits français, Bii)liotli. inip(''r. - repas après les graus niangicrs, « qiioy le Eustachu Deschamps, le Miroir de mariage, xiyc siècle. fonds la Vallin-o, u" 44, ~ — 93 DUAOEOIU j ces objets se composaient habiliiellemenl diuic sorte de coupe couverte, posée sur un plateau, prendre les confitui'es garni de cuillers ou pellettes, ou épices poissantes : « Un pour grant drageoir façon de « d'argent doré, dont « « armoyée de France sur les bords, et ou bacin un esmail rond de France et ou pommel du pied a viij petits esmails de France « Une peslecte d'argent ronds, pesant xi marcs iij onces ', » « doré, le bacin et à patc pied) sont en (le rose, « — ta prendre espices à un drageoir K de petits drageoirs ; ces » Il y avait de grands et derniers étaient souvent d'or. Ils étaient ornés d'émaux, d'araoiries, de personnages. 1 Le plateau sur lequel reposait le drageoir était généralement oblong et garni d'anses, de manière à pouvoir être facilement porté et présenté. Sur l'un des bouts du plateau on posait le couvercle du drageoir, sur ' - l'autre les cuillers ou Invent. de Charles V, 1380. huent, des ducs de Bourgogne, xV siècle. pellettes. Voici (11g. i) un de — 94 ECaiTOIRE ces drageoirs, qui, par sa forme, appartient au xiV siècle '. Le cou- vercle enlevé était posé sur la couronne qui le surmonte, et pouvait recevoir les petites serviettes ou touailles qui devaient accompagner ces objets, et qui servaient à essuyer les pellettes ou les doigts des personnes qui puisaient au drageoir. En A, est tracé le plan du drageoir. C'était, chez les grands, l'épicier auquel incombait la charge de remplir les drageoirs deux espiciers « : Le duc de Bourgogne (Charles deux aides, et le Hardy) et sont iceux espiciers si privés du « a « prince, qu'ils lui baillent, sans nuls autres appeller, tout ce que le (' prince « du prince, jusques à sa personne, « que ce premier chamberlan prend « l'essay « l'hôtel « <.' demande touchant médecine et le soit, l'espicier, ta et puis l'espicier apporte le drageoir ; à quelque grand feste baille le le ou estât drageoir et baille drageoir au plus grand de du duc qui là soit, et sert iceluy du drageoir le prince, et puis le rend au premier chamberlan, et le premier chamberlan à l'espicier, ledit épicier délivre toutes drageries et confitures 2. » maison des ducs de Bourgogne étaient d'une extrême richesse, comme tout ce qui dépendait du service de ces Les drageoirs de princes « : la Tantost après fut aporté le vin et les espices, lesquelles « espices estoyent en « pierreries ^ xvn" siècle. couchée. Il ÉCHIQUIER, ÉCRIN, s. m. ÉCRITOIRE, en est encore question s. m. s. loires fixes (tenant et d'écriloires ' 2 3 '• f. de la tome 1, la Mémoires, Scriptionai-e. conserva les jusqu'au Caquets de l'ac- 1", I'Écriinieii. On se servait d'écri- d'écriloires posées sur les tables ceinture, ces dernières en forme de corne. siècle, biblioth. Mardie, Extrit de Olivier de la Marche, Voyc7. xV la ''), pluspart estoyent de les Jeux. calemart). [cscriptouère, pendues à se dans — Voyez — Voyez tome au scriptionale Manuscrils français du ivicr {escheqiiier). [escrin). la drageoirs des L'usage » dont sept dragoers, maison liv. I. de Munieli. do. Charles le Ilnrd//. — — 9o ÉCLELLE [ ] Louis XI, ayant appris, un jour, que plusieurs genlilsiiommes de sa maison n'avaient pas d'armures, envoya son trésorier, Jean Clerc, le acheter des écriloires, pour les attacher à la ceinture de ces barons négligents : A « M" Jehan Le Clerc... 27 (( sieurs escriptoueres pour « son hostel, pour « de harnois ^ donner icelles porlei* 6 d. pour avoir achecté plu- s. hommes de aucuns des genlilz à en de ce lieu qu'ilz n'avoient point » Les écritoires sur table ne se composaient pas seulement d'un récipient propre à contenir l'encre, mais comprenaient des plumes, un des poinçoins, un grattoir, des ciseaux, canif, a façon d'une gayne (trousse) à barbier, « toire d'or, « par dehors aux armes d'Estampes « escripre, u unes furgettes, tout d'or « d'or, à un un s. f. [escuelc). iiij onces mets pour la même ij une On mangeait deux personnes dans un cizalles, esterlins Il « celuy qui n'eust une « escuelle ^ coulel, dame et » 2. ou oreilles, deux personnes. habituellement, pendant écuelle avant le xv^ siècle. y eust jusques à huyt cent chevaliers séans à table, et « hachiée et est avec rebord ou Plut profond, L'écuelle a précédé l'assiette. les repas, un compas, une marcs ij on servait un lequel escri- pendent, avec un cornet à enque (encre) et laz d'or, pesant ÉCUELLE, dans greffe (grattoir), Une a dedans, une penne à et ; « etc. si n'y eust une pucelle à son coslé ou à son » L'écuelle était faite de bois, de terre cuite vernissée, d'étain, de cuivre ou d'argent. On apportait le repas d'une personne seule, d'un prisonnier, dans une écuelle : te « C/imc petite fcncstrclc « Où ou « Quaul ou " Adès quaiul ou uvoit mcltnit une cseuele lui (lounoil ii niiiu,L;ief nieslier ^ » Voici une écuelle de cuivre (laiton) qui date de la (In qui ressemble et ' Manuscrit fort à intei-polé de la do l'Ecole des chartes, Invent, de Chartes V. •^ Pereeforest. ' Romnn du Saùit-Graal, xiv' siècle, qu'on appelle aujourd'hui um; ce (jiuiielk chron scand. Comptes de Jeun Le C/erc {\o\cz Biùlioth. . 4» série, 2 du t. I, p. xiii'' ï^iècle. 231). [ ÉCUELLE (lig. 1 'j. — ] Elle est 96 — munie (Vun rebord simplement gravé de deux 1 É^CUii.l,iLmur^ cercles concentriques. Ce vase le feu, et paraît avoir été était probablement destiné élamé. L'écuelle d'étain à oreilles est encore en usage dans les V V 2 MiiSf'e Idi'iii. dos fiiuilli'S du cIihIciui campagnes la de TEsl. La ligure 2 monlrc une de ces écuclles 1 à aller sur de Piciivloiids. -, qui appartient ~~ 9" — [ EKCENSOIR J également à la lin du xiv° siècle. Ces oreilles élaient souvenl délicatement travaillées, ou plutôt fondues en étain sur de bons modèles. Il n'en coûtait pas davantage. une oreilles porlant semble appartenir au tète en plat xive siècle donnons INous relief, siècles 3) une de ces excellent slvie, et qui '. C. ENCENSOIR, d'un (lig. '.U.LLni'.Y.JZ. m. L'usage de l'encensoir remonte aux premiers du christianisme et a été emprunté aux cultes orientaux Cet ustensile se s. compose d'une capsule on dépose de la inférieure de métal, dans la.iuelle braise incandescente, d'une capsule formant couou quatre cliaines fixées aux bords delà capsule inférieure; de plus, une chaîne centrale, tenant à la partie supérieure du couvercle, sert à enlever celui-ci. Les trois ou quatre chaînes sont retenues à une platine que le thuriféraire tient dans sa main, et la chaîne centrale, munie d'un anneau, passe à travers cette platine. Le moyen âge a fabriqué des encensoirs de lormes variées les plus anciens figurent, lorsque les deux capsules sont jointes, une sphère complète, presque toujours munie d'un pied qui permet de poser l'objet à terre ou sur un meuble. vercle, ajourée, glissant sur trois ; Les représentations très-grossières des encensoirs, avant le xir siècle, ne permettent guère de se rendre un compte exact de leur usage, des moyens employés pour les ouvrir et jeter l'encens sur la braise allumée. Les capsules sont parfois attachées à trois chaînons qui se reunissent à une seule chaîne centrale. On ne comprend pas alors comment on pouvait soulever la capsule formant couvercle ' C; UllUi ur I autclil'. 11. - 1,5 ENCIi?<SOIU [ — ] — 98 sans se brùlei" les doigls. L'exemple (fig. 1) nous donnons (iiic ' ici présenle un de ces encensoirs sphèriques. La capsule inférieure est pour recevoir pleine, Celle capsule la braise. munie de est Irois d A pieds ; trois liges se réunissenlà ou chaînons parlant des bords de une chaîne centrale. La capsule-couvercle de trous pour laisser passer la les collections xn' siècle, et, est percée fumée de Tencens. Les plus anciens encensoirs que possèdent ou celle capsule, particulières, ne les trésors d'églises, remontent pas au delà du parmi ces objets, un des plus remarquables par son de Trêves style et sa composition, est l'encensoir de bronze coulé, ciselé et doré, est (pi. XXX) -. Il est muni de quatre chaînes cou- lantes et d'une chaîne centrale, et paraît dater de la seconde moitié 1 - Maïuisci'ils (lu x" siùclii [Vrophéties), IJililiolli. iiiipi'r., (k'I euceiisuir csl aujouril'laii conservé (Voyez, daus les enecusoir.) diius Annales archéologiques tW lu (>/:]. niusrc de Didroii, t. I\. ji. la callKHlralc .'Î'JT. la de Trêves. desiriiitiou de cel DICTIONNAIRE RAISONNÉ DU MOBILIER Tom. ,-j^'-. /'//ni/iar/ .tSmi'it^fii'/ ji: ENCENSOIR DE TRÊVES 2 _ PI, 30, DICTIONNAIRE RAlS,OrîNÈ DU MOBILIER Tome /..('itUi/tiT.-/ ,/ .i'.wi;i,i,iie .., ENCENSOIR . ? ^1 ^1 — — 99 ENCENSOIU [ ] Le plan de cel encensoir est tracé en A dans la figure 2. Les coulants des quatre chaînes ont été refaits après coup et masdu. xii« siècle. l'inscription 'qui remplit Torle de quent une partie de Au sommet, supérieure. Salomon est représenté capsule la assis sur un trône entouré de quatorze lions. Sur les quatre gables s'élèvent les quatre emblématiques patriarches savoir du Nouveau Testament^, du sacrifice Abel, avec l'agneau; Melchisédech, avec : Abraham immoler Isaac prêt à inférieure montre, ; fig. 2) Une petite porte les bustes de quatre apôtres. surmonte Christ, le *. auquel on doit conservation de la donné notice fort détaillée, a monseigneur MuUer, « dans une ce précieux ustensile, qui accompa- On conviendra, ajoutait le prélat, du moyen âge auquel est dû cet encensoir a su résumer objet les dogmes qui constituent l'essence de la liturgie, l'artiste dans cel à -. probable- cette platine et sert à retenir les diverses inscriptions gnent ces figures symboliques que qui reçoit les chaînes figure, qui Munster, de L'évêque l'anneau terminal de ces person- la tète nages. La plaline de main (voyez en B, Les et Jérémie. Aaron, Isaïe sommet de quatre chaînes sont attachées au ment représente ; Isaac bénissant Jacob. La capsule Moïse, en bustes, pain et le calice le laquelle juste, devait être employé. qu'en c'est et les artistes, liturgie, les sujets si la il dans effet, au xn* » L'observation est parfaitement les ustensiles tiennent qui siècle particulièrement, savaient choisir ou symboles exactement convenables à D'ailleurs, l'objet. composition de l'encensoir de Trêves est remarquable assez bon, l'exécution en est barbare. Il n'en est pas de l'encensoir également de bronze coulé, ciselé d'une collection de à la qui est, Lille, et Angleterre. Cet encensoir date du et doré, et le style même de qui provient pensons-nous, aujourd'hui en commencement du xin^ siècle et XXXI). Il est de fabrication française et d'une exécution excellente \ Sa eomposition est éminemment symbolique. La partie supérieure de l'encensoir repré- est en forme de sphère avec pied (voy. sente les trois jeunes gens fournaise pi. Ananias, Misaël, Azarias, sauvés de : par l'ange envoyé du Seigneur. jeunes gens entonnent le la Suivant l'Ecriture, ces cantique dans lequel invitent la nature ils entière à louer Jéhovah. Trois cercles divisent la sphère , et à leur rencontre se trouvent les attaches et coulants des trois chaînes. Sur 1 M. Les ilossiiis I!(i>s\vil\valil. (le qui ce ii curieux - Voyez " Vovez, sur cet encensoir, les (ibjcl ont ('té relevés avec le plus i^riind siiiii bien voulu nous les eoninuiniijuer. A)uia!es archéol.. l. IX. la notice ji. ii'JS. de Diilron [Annales nrchéal .. I. IV. y. iO.]). \r.\r K.NCKNSOIll [ — ] Torle double qui mètres suivants . REINERUS EXEQUIAS . SIMILES ET . . REOR . ESSE . deux capsules, on les . 1)0 SIG.M . DEBETIS PRECES . que Didron a traduits « — les trois vers lit hexa- : EGO HOC -;- si''parc 100 ainsi . .M . ULll) MOIITE . VRANS . POTITO . \ESTr.lS . . . TIMIAMATA . CilUlSTO . : Moi, Reincrus, je donne ce gage. me MUU . A moi en possession de la devez quelques preuves semblables d'amitié. Les « mort, VOUS « parfums qu on brûle en l'honneur du Christ sont, à « prières. mon des avis, » La hauteur totale de cet encensoir est de O"",!?. main manquent. Le moine Tliéophile, dans son Essai sur Les chaînes et la platine de manière de perdue -. divers arts \ indique la de métal l'epoussé ou fondu à cire faire les encensoirs Ses descriptions, très-minutieuses, signalent l'importance on attachait à ces ustensiles destinés au service qu'au xn" siècle que religieux. Bien de métal repoussé dus.sent être les encensoirs moindre valeur que ceux de métal fondu sur d'une cire perdue, Tliéophile orne son encensoir battu d'une quantité de détails gravés très-précieux, d'ajours délicats. main, à laquelle et d'oiseaux. donne il Il nom le pas jusqu'cà n'est de lis, ne décore de fleurs qu'il Cet encensoir battu est muni de que l'encensoir fondu, qui représente la cité de platine la trois chaînes, tandis sainte, possède quatre chaînes. Les encensoirs de métal repoussé étaient affectaient souvent une grande simplicité. nombre de représentés sur un grand objets (fig. 3) qui tient à deux exemples précédents était fixée à l'intérieur de ; la ceux qui sont ou ([ui et xiii' xii"* accompa- siècles. Voici ajourées, ainsi que dans mais une doublure pleine (voy. en A) capsule inférieure, pour recevoir braise et l'encens. Cet encensoir a trois chaînes avec coulants, et chaîne centrale fixée à l'anneau se pratique aujourd'hui, B qui surmonte le quand on voulait soulever pour mettre du charbon ou de l'encens dans ' - C:i]t. la lis. le Comme Paris, lSi:j, trul, du la la cela couvercle C capsule inférieure, on i.ix cl i.x. IHversnnun nrthim Schedula. et l'une des statues de la cathé- drale de Chartres. Les deux capsules sont les communs plus Tels sont bas-reliefs, gnent des statues d'anges thuriféraires des un de ces les coiiiIl' do l'Escaloiiier lirait sur comme rannoau des B. les Ici 101 clmîaes paraissent gourmettes à section carrée, sujettes à s'cmitrouiller que les ENCENSOIR [ chaînes plus fabriquées être souples ordinaires. J et moins Les encensoirs C E.CIUUMIM'JT. de cuivre repoussé et émaillé étaient nos collections publiques et de ces objets. Plus tard de réunions de tourelles, en usage pendant et privées les le xni° siècle, possèdent un certain nombre encensoirs furent composés avec toits, petites fenêtres en façon découpées, gables, le tout très-chargé de gravures et de détails. Ces ustensiles ayant été reproduits bien des donner ' ici fois, il ne pai-aît pas nécessaire de les '. Vovoz Eliuls sur les encensoirs, chéologue. Toulouse, 1766). \y.iv M. l'abbé Foruaud l»ottier [Moniteur de i ar- [ ESMorciiom ~ ] ESIMOUERE, s. ESMOUCHOIR. f. s. ^^'-' Vieux mot employé pour gaufrier. m. {flahellum, esmouchocr). Cet ustensile était (i^ jvmvt foi l usité dès la plus haute anliquilé. En OiH'Ut, on le voit figuré — lUo — ÉVE.MAll. [ sur les bas-reliefs assyriens et égyptiens. en une consistait alors Il ] plumes au bout d'un long manche au-dessus des personnages auxquels sorte d'éventail de feuilles ou de on serviteurs agitaient les (pie accompagnés sont assyriens Tincommodilé des mouches. éviter voulait formé de palmes au-dessus de l'autel. A sacriticaleurs tiennent qui d'acolytes Les flabelluni le des divinités égyp- côté tiennes ou des princes, on voit souvent des porteurs de grands éven- de plumes ou de tails Dès feuilles. lianisme cet ustensile fut considéré des saints mystères. Dans X Flabellum factum de serico « munda Dès une forme « : il et l'autel ; et im- alors en une bande de Un esmouchouer rond, qui se ployé, enyvoire, aux armes et de Navarre, à un manche d'ybenus \ ". » Il existe encore qui pa- est d'ivoire avec viroles de métal- Ces manches étaient par- argent : « Un esmouchouer s. m. [esventour). premiers siècles du les et tout à le manche » ÉVENTAIL, pendant munis autour d'un axe, muni d'un long manche d'arabesques, d'argent " que xn^ siècle, on donna en France à Tesmouchoir le fabriqués en fois dit auro ad repellendas muscas un de ces ustensiles provenant de l'abbaye de Tournus raît dater du commencement du xii^ siècle. Le manche oi-né est d'étoffe pliée de France « ', mouches d'approcher de les circulaire. Cet ustensile consistait parchemin ou ((îg. 1) chris- nécessaire a la célébration Coutumes de Clumj les d'esmouchoirs pour empêcher » comme premiers siècles du toujours se tenir près du célébrant, deux diacres doivent '. les Il est à croire moyen âge que adopté l'éventail autre chose que n'était un esventour de plumes duquel il esvenla le feu''. » Cependant nous avons trouvé dans les fouilles du château de Pierreflabellum \g fonds ' : « des fragments bien caractérisés d'un éventail construit ceux qu'on fait rieurs au siège de nos jours, et ces fragments doivent être de 1422, puisqu'ils ont été trouvés dans carbonisés appartenant à celle époque. La figure ' Udalrir, - VovL'z lili. II. (•ip. du Cauge, comme i les anté- débris donne ces frag- xxix. (ilo'is.. V Flabeli.um. Invent, de lé y lise d'Amiens. ' Invent, de Charles F. Invent. de la comtesse tio7in. Mahaut iconogr. de M. GiicuL-hauU. d'Artois. Voyez et la Paiional de Guillaume Durand par M. C. '' '' Du Cauge, Gloss., v" Eventari:;. Musée de ces fouilles. l'iirlick' Flaiii:lu m, dans uotc sur cet usleusilc daus liarllirleniy. t. 11, p. "iOl. la Ir !){> tradiicliou du 1" livEMAlL — ' 104 ments grandeur d'exéculion ils sont de mél.l argenl. Le morceau A présente un des ; I d-all„agc, cuivre el plais, côié cr.érieu,-, o. le £..-;:.LL/!Lrjor, morceau D l'une des branches. La lige A ilail livée à une garde de bo,s ou de n.elal Irès-mince à la,,u,dle élail collie l,^lolre ou le vOlin — La queue de cette lige et celle des une étant terminées par — lOo croisette, [ FEH ] branches n'étant pas percées, mais il est à présumer que plats et les branches étaient réunis à leur extrémité inférieure au moyen d'un cordonnet de soie, ainsi que le fait voir le tracé D. Ce cordonnet de soie permettait de suspendre cet éventail à tion du fhibelliim d'admettre que usage qu'au remontant l'éventail, xvi« siècle, à qui ainsi une haute la ceinture. L'inven- antiquité, n'en est qu'un dérivé, que certains auteurs est il difficile n'ait en été prétendu l'ont (voy. EsMOLCHom). FER (A repasser), s. repasser les étolTes et le m. L'usage des fers linge particulièrement, chauds, propres à remonte à une assez haute antiquité. Dès l'époque des Sassanides, on portait en Âsi(^ des i C vêtements .:;;-, d'étotîes légères, très-petits plis, et qui ce qu'on ne de mousseline, qui étaient plissés à conservaient cependant une certaine roideui-, pouvait obtenir qu'au moyen du repassage. Cette couli i-i.A(:o> [ — ] — 106 tume de porter des vêtemenls de dessous était fort répandue en France dès la lin du suite des à la repasser croisades, de corps le linge Nous ne possédons et même et xi" siècle, le linge probablement toilette. ustensiles déposés les dans nos' musées, des fers à repasser antérieurs au xv° peu de valeur de ces objets le et la nous connaissions tablette sont ouvrante, qui permet d'introduire à une avec l'intérieur se ils que les plus anciens Les fers habituellement, creux, Mais siècle. laquelle avec facilité détruisent, expliquent leur disparition. de de table ou de cependant, parmi pas, fer, cessa jamais on ne depuis lors au plissés, gaufrés petite un saumon de fer rouge. M, le comte de Nieuwerkerke possède, dans sa belle un de ces vanne A date du xvi° siècle, et qui est une œuvre d'art. fers qui Nous en donnons collection, (fig. le 1) dessin. au moyen du bouton C : On comment on soulève voit vanne cette glisse la dans une rainure pratiquée à la partie postérieure du dessus du fer et dans une virole D  tenant à l'une des brandies de la poignée. contourné qui empêche fer le morceau de fond. La poignée est de bois et fixée dique ment, le profil FLACON, m. Bouteille à panse Les flacons sont fermés à flacons avis aux branches, ainsi que ^ », et aplatie. On en faisait « vis, ou ferme bouteilles à bouchons des bouteilles. « Deux flacons d'or à esmaux, chacun des armes de Monseigneur « de soye, ferrés d'or, poisant tout ensemble xxvij marcs étaient de verre, Biuoix). « flacons l'in- et peuvent être attachés au moyen de courroies c'est ce qui les distingue Ces le style. de cuir, d'argent, de fer (voyez « rouge de toucher fer bien entendu, de damasquinures saillantes charmant s. un B. Cet ustensile est entièrement recouvert extérieure- sauf au-dessous, d'argent, d'un l'intérieur est fixé souvent deux Duc, àij. courroyes le vj onces- ». non-seulement d'armoiries enrichis, émaillées, mais défigures, de supports. ; Ondonnait aussi, au xvi'' siècle, le nom « blanc que la ducesse de Bavière a donné à l'empereur (Charles- « Quint), « l'aulre costé « et chairs « de fer qui y sont, ' de flacon à des cantines (voyez ce mot) : « Ung flacon d'argent de l'un des costez armoyé aux armes de Bavières, qm il ouvre par se le milieu, où veult, et à l'autre le vin, xj marcs xij onces ^ Tabourot. du duc de Normundie, 1363. * hivent. ' lnietit.de Chavies-Quint. I."i36. » il se peult mettre et à pain pesant, avec deux serrures — FONTAINE, s. f. Il y avait 107 — presque toujours, [ dans KOMAINE les ] vesli- [ KOntCIIETTE dans 108 servant — d'entrée aux manger, à salles des fontaines contenant une provision d'eau suf- pour laver ces ; les pièces offices, les fisante vice dans ou billes — ] tasses, les les fontaines étaient lianaps, posées ou pour sur une gens de ser- les table, sur le bufiet ou accrochées au mur. Les inventaires en signalent de « Pour une grant fontaine en guise d'un chastel, à fort riches « itillicrs de maçonnerie, à hommes à armes en tour, avec le hanap même, : « '< tout pesant 60 mars une once une quarte semée d'esmaux « Pour une fontaine à trois caritalles portans 10 eslerlins. » et ; — « penlhes esmaillées « Une et dorées, et 1 gobelet à couvercle de cristal... fontaine de cristal à 3 brides avec le gobellet de cristal dessus — Pour une fontaine de maçonnerie en guise « d'un chastel, à 3 sergens d'armes, seur le hanap, assis sur un « entablement... » '. On en faisait d'argent. Il ne reste que de trèsnous en rares exemples de ces objets antérieurs au xvi' siècle avons parfois rencontré des débris dans des maisons des villes de province. Celle que nous donnons ici (fig. 4) a été dessinée par nous « à couvercle... » « ; dans une maison repoussé lève. et à en 1849. Elle Cahors, est de gravé avec assez de soin. Pour la remplir, Accrochée au mur, taines à laver les mains. elle possédait La corniche est son bassin cuivre jaune le s'en- toit comme nos formée d'une lige fon- de fer rond recouvert d'une moulure de cuivre, et vient s'adapter aux deux montants de suspension également de fer, revêtu dans la hauteur du réservoir. Cette barre traverse latéralement les tourelles, est et garnie de rouleaux de bois pour suspendre des serviettes sans fin. Le robinet, de cuivre jaune fondu, traverse la plaque du fond, rencette rondelle forcée, sur ce point, par une rondelle intérieure et les tourelles ne sont là qu'un ornement soudé qui renforce ces ; angles. FOURCHETTE, s. f. Les Orientaux, les Grecs et les Romains de ne se servaient pas de fourchettes pour manger. La cuiller les seule, pour les mets li{piides. était admise pendant les repas l'antiipiité ; viandes rôties, les gâteaux, les fruits servis sur des tranches de pain, sur des plats ou sur la table, devant chaque convive, étaient séparés en morceaux avec le couteau et portés à la bouche avec les doigts. Nous avons quelque peine à nous figurer des personnages aux habiil faut cependant nous tudes élégantes mangeant avec les doigts ; rendre à l'évidence. D'ailleurs, ' Invent, de l' il y avait manière de s'y prendre, et m-genterie des rois de France, dressû en 1353. saint les du temps reconnaissait, l'on — — 109 tle Périclès, sous Auguste, FOlJltCIlKTTE [ comme ] sous Louis, une personne bien élevée à la façon dont elle portait mets à sa bouche. Roman de la Rose ', le contenance d'une femme bien élevée Dans le poëte décrit avec délicatesse la à table. Elle doit s'asseoir la dernière, El se face H afin de s'assurer de la iiii,î petit atendre », place occupée par chacun des convives tous elle doit se rendre utile, découpant les viandes et distribuant pain autour d'elle en son plat (on avait alors une assiette pour deux personnes) es hroez jnsqu'as jointes, « Ses > Ne u De sopcs, d'aulx, ne de " Ne que « Ne trop gros nés » Du bout des " Qu'el devra nioiller en » Soit vert, ou canieline, oujauee, ilois pas ses lèvres ointes (^u'el n'ait eliar grasse, trop de niorsiaiis n'entasse, dois iiiete en sa honelie, niorsel touch(! le la sauee, X Et sagement port sa bouchéi;, u Que sus son « De sope, de savor, de poivre. piz (sa poitrine) goûte n'en cliée » Aujourd'hui on peut, dans tout l'Orient, voir avec et quelle même élégance : bien se gart (lu'ele m- ineille Kl " le avec grâce, servir celui qui doit manger elle doit, ; à ; (luelle adresse gens de distinction savent se servir de les leurs doigts en guise de fourchette. On ne voit apparaître les fourchettes, pour dant le moyen âge, que dans les inventaires du xin« siècle inventaires en -, la encore sont-elles rares. Pendant mentionnent quelques-unes ; ment parce que ce enlever : « Une bien mangier meures '< ' fruit Partie de Jehan de '. xiv" siècle, les mais ces ustensiles ^. petite : » manger mures laisse sur les doigts des fourchette d'or, à Meung. tin du xni" sièele, vers Invent. d'Edouard ^ Invent, de P. Gaveston, 1313. '* bivent. des ducs de Bourgogne, 1420. (i Angleterre, 1297. 13596 », probable- taches difficiles à manche » ^ /''' « pen- le fruits Trois furchestes d'argent pur mangier poires Ces foui^chettes sont souvent pour fois, des dernières années semblent destinés seulement à manger certains '( première et suiv. tortillé, pour [ FOLRCIIETrii \ MO — Ces fourchettes, grandes ou petites, n'ont que deux fourcherons. Elles sont habituellement emmanchées de cristal, de pierre dure ou d'ivoire, ce qui indique un ustensile de luxe. Si Ion trouve une grande quantité de cuillers de l'époque du moven âge, les collections ne conservent qu'un très-petit nombre de fourchettes. Nous en don- — lions ici deux exemples : 1 — 1 I une grande [ (lig. 1), KOLIICHETTE emmanchée ] d'ivoire, avec virole et clous d'argent. Quant à la fourchette, elle est de métal d'alliage (argent et cuivre) xiv« siècle. Le manche est '. Celte fourchette fendu à la paraît scie (voyez appartenir au le profil A), pour loger la soie de métal, qui pr-end ainsi toute la largeur de ce manche. o \^nU ./ ^i V. La figure 2 d'exécution, donne une « petite fourchette de cuivre doré, à mangei- meures » ment d'une autre fourchette dont ment reliés à la tige ^ ' probahlement les -. En A, Idem. •' Idem. est un frag- fourcherons sont très-délicate- Colleclioii (les dessins de raiiteur, i)roveu;iut de la coUeet. C.arueniv. - grandeur CA1>E [ - ] - -112 Les fourchettes deviennent assez communes à dater du xvi* siècle. Cependant il faut croire qu'alors il n'était d'usage encore de se que chez servir de fourchettes les grands, car l'auteur de Vlsle des Ilermaphrodites \ en décrivant un repas à s'exprime ainsi Les viandes de ce premier service estoient « : desguisées, cour de Henri la III, si fort en estoient inco- « hachées, descoupées, (' gniies aussi apportoienl-ils hien autant de façon pour manger, « comme en tout le reste « la « jusques dans leur houche en allongeant viande avec Et plus loin: «... car « quelque « petit « On il Ils la ils ne touchoient jamais mais avec des fourchettes on leur changeoit est deffendu « ; foi-t prenoient souvent, leur pain le peine de en ce pays-là de toucher la à prendre qu'elle soit, un de plaisir les voir manger cecy avec car ceux qui n'estoient pas du tout « assiettes, et GAINE, : s. par f. le chemin {estuy). pour enfermer de On Hue Jehan le adroits que les plat, leurs » fabriquait des gaines de cuir, de métal, tels que cuillers, couteaux, : le Braisser pour le Roy, 20 s. p. » s. la cuiller d'or diulit p. » Ledit Hue, pour une gainne à uns petis couteaux « Hue Pourcel, pour un estuy « seingneur... Descript. Henri sur en mettoient en leurs bouches. Ledit Hue, pour un estuy à meclre et garder seingneur, 10 - si leurs four- Pourcel, gainnier, pour une gainne entaillée à ymages d'or, livrée à ' qu'ils petits ustensiles ciseaux, objets de toilette « mains, apporta quelques artichaux, asperges, poix et febves escossées, autres en laissoient bien autant tomber dans « les et « « » le couper... viande avec chettes « mesme salade) avec des fourchettes, (la « « portoient ayment mieux que ce instrument fourchu touche à leur bouche que leurs doigts... difficile « et lors ce fut d'os, ils la col et le corps sur leur le destranché sans qu'ils eussent esloit tout « qu'elles car premièrement : mains les laquelle « assiette, et III, p. -. à mectre garder le gobelet d'or dudit » l'isle fie dea Ilrniin/i/inxliles. ]\()uv servir de 10t. Comptes de l'ai dui... Ledit ye>ilen'e d'Etienne de Iti Funtuine, 1352. siiiiiiléiiu' il ;ui Jnurnnl de — 113 — r [ -••• « soi les P^^f «ne gayne darge.it ustensiles de table et de GOBELET, s. m. Vase " " " ' " " à boire esmaillée à LZ GltlJ. vmanes nesant '™''P'"'^'' ™ec : As-tu (largeiit poiul de Nulle aulre part ? viussollL'. Xauic, Sire, .se Dieu „„. o^rl. S6 ne sont ces sis gobeletz, Qui ue sout pas nioull uettelez. <'0 véez bien -'. ., GRAFIÉRE co.».ne ' p.uve r„„ des .-ils 'nvent. de Vargent. dressé en de L- ro^ ^ ^ir con^e^r Z:Ï: V.V.V] If. — i.i [ GIllL — ] musée de Cluny, et qui date lit duxve _ siècle. Ce gril (fig. 1) se compose d'un disque de fonte de fer très -délicatement ajouré, tournant sur un axe emmanché dans un trépied plat, muni d'un long pivot ; il ne i 18 Tî Z liiiliimi \^jjj2UUi/^ 3 llliiinii lO touche point les charbons. Ainsi pouvait-on imprimer un mouvement de rotation au gril, ce qui empêchait les viandes de charbonner. En A, le gril est présenté en coupe, et en B est figuré le trépied, — le — 115 HANAP [ disque élant supposé enlevé. Ce trépied est de fer forgé. ] y avait Il des ustensiles de ce genre d'une grande dimension. Si la chaleur de sur un point que sur un autre, la braise était plus intense ment du rotatoire que gril faisait moins également, saient pas condition importante dans HANAP, les le mouve- morceaux de viande n'en et bien pénétrés d'air, ce qui est m. {henap). Vase à boire d'une capacité assez vasie s. Dans H Romans de Brut est indiquée clairement la ' hanap. Le premier qui buvait, disait gobelet pour En elïet, ]iiir - u Wace, M. " le XII'' heil, rcspondet aller Drinkel Costume Quant M Que M Et •> Dont boit •< Et por joie et por amistié, M Au hanap M Est costume d'cntrehaisier. cil cil wes hel qui dist doit boire dvinkel qui doit rcooivre recoivrc et baillicr Li rois, si coin " Provent but « Et en baillant le roi baisa. li il si aprist, sosrist; cl puis li haillu. coutune saxonne Dans le Roman Treper c > Bublie crient e Weissel, " E laUcome Diimk t. e conservée encore chez Rou on de lit ces quatre vers les : démener. Jlult les véissiez '. saillir et » s'était .< este. ; tote la moitié, cil Dist triukel et Lincy, 1S;J6, et celui qui recevait -. amis, .. siècle. hel, même eu son pais (des Saxons) est, sire, auii Itoivcut entre " .salvus : : M siècle (voyez l'cdit. Roux de Wes vider répondait " cette Anglais au xn" 1 le Wes : même formule de politesse saxonne, qui consistait à boire deux personnes au le une l'art culinaire. souvent, pour permettre à plusieurs personnes de boire à la rasade. cui- chanter Drinche ; heil. » d'après les manuscrits de la Hibliidli. impér., donnée l,p. 330). Formula vcterum, heil, bibe lani salutcm tuam. » salulaudi (^Du quain jn'opinandi, Cangc, Gloss., Vesseil.) cui IIANAI' [ De — ] 11() ce vieux cri saxon nous avons -- verbe trinquer. fait le Ces hanaps, ou coupes d'honneur, étaient A l'occasion dide qui fut Et dans du couronnement d'Arlur, Wacc donné on lit ce passage décrit le repas splen- ' : ; le '< Mil damisiax (damoiseaux) avoil a soi " Qui estoient vestu d'ermine, scrvoient de la quisine " Oil '. Soveut aloicut « Escueles portent et mes. H Beducr, de " Sprvoit de la hôtellerie (rérliansonnerie) « Ensemble (c Vestus d'ermines gens et « As ués <( A » Li rois « Quant '< A A la ; et esp(''S , l'altre partie, lui liiax . (nefs) d'or portoient le vin fin . » de Parise la duchesse demande il orent l'aive lav(^, : ou palais principcr. s'asistrent au dîner. plus maître table sert Hugues de vin clere, l'énap qui fu d'or, c'onques ne fu blâmez n'est point dit que : mil damisiax eopes, k hanas d'or Roman <i Il de métal précieux. faits les - . » hanaps, à cette époque, fussent couverts. C'étaient de grandes coupes en forme de cratères, aux vignettes des manuscrits antérieurs au xni' si l'on s'en rapporte siècle. La figure 1 présente un de ces hanaps que nous croyons d'origine oiientale. est de cuivre battu plan, le cratère huit lobes panse est et donne doré, et peut contenir la figure 2. Le bord de la Il un demi-litre ^ En coupe est divisé en peu prononcés, qui formaient autant de goulots, et sa circulaire. Le pied est à quatre lobes. La décoration ne consiste qu'en des gravures très-délicates. C'est à dater du xiv= siècle que les hanaps paraissent plus spécia- lement avoir été couverts. Le hanap dont se servait saint Louis était en forme de coupe ou de petit bacin cou- vert. Les hanaps couverts furent fermés à clef. dater du xiv^ ' 2 môme il n'est pas dit qu'il fût chez les grands personnages La forme des hanaps était très-arbitraire, surtout à siècle, et les maisons bien montées en possédaient un Romans de Brut, vers 10744 et suiv., ('AW. (l(''jà Li Romans de Parise la Duchesse, lommem'. du Li nuscrit unique de la Biblioth. impér., par ' ; Collection des dessins ginal en vente a Lyon. de l'autcnr, ciléc. xiiif sif-ele, M. de Martonne, 183G, pnhl. p. il'a|irès le ma- 100. provenance inconnue, copiée en 1843 sur l'ori- , — grand nombre. la description « 117 — IIANAP [ L'invenlaiie dô Cliaiies V, dressé en 1380, ] donne de quatorze hanaps et autant d'aiguières, pesant près E. de 96 marcs d"or, et, eu/un u',:d T en outre, de cent soixante-dix-sept lianaps d'ar- gent doré et presque tous émaillés, formant une masse de 503 marcs d'argent^ ' Voyoz le exposés dans ». Le hanap G/ossm're et les (jaleries n'était donc pas seulement, à cette Répertoire dniis Notice des émaux, bijoux du musée du Louvre, piir M. le coiiite époque. et objets divers do Labordc, 185.3. [ IIANAP — ] — 118 une coupe réservée au principal personnage, mais un vase à boire pour chacun des convives. Dans les conseils que le poëte donne sur dont la façon les femmes devaient (i Et gart que jà henap ne louche « Tant eum ele (( Si doit si bien la .< convive, il n'i lai)le, il : ; l'est (laisse) nulc gresso acrdre (s'attacher) " Car quant gresso en ccle demeure, « Où : via en pereul les maillettes, (( Qui ne sunt ne bêles ne netcs H Et boive polit k petit, Il Combien ; qu'ele ait grant apctil i< Ne boive pas à une alainc « Ne henap jjlein, ; ne cope plaine, Ains boive petit et souvent. Il » » Le bort du henap trop n'engoule, « Si » Qui sont '< Qu'el versent vin en gorge creuse, » Tout aiusinc cum eu uno hucse [en une '< Et tant à grans gars en entonnent, comme font maintes norrices, gloutcs et si si uices liotte), Qu'el s'en confundcnt et estonncnl (s'étranglent) comme coupe conservait pas moins, à l'occasion, du Renard, Renart engage Primant, ' . » de table affectée à chaque son caractère de vase honorable, propre à plusieurs personnes. Dans le délie dit bouche terdre (essuyer), uioius en la lèvre desscure était alors pris n'en morcel en bouche Au " hanap Qu'el ait (< <c Si le comporter à se qu'il le Roman veut enivrer, à boire, et : " Mes .. Conijiaiuguon, je •< Par ticu foi, dist si di, te di Rcnart, je hâve, guersai. l'otrai, " Or verrou qui M Et par qui est plustost b6uz •i Le vin Ainsi nous trouvons et le ici le 1 Le Romrin de In Rose, part, de « Le Roman du lien.-ip, 11', Re7i(ird, t. 1, est recrécuz, henap même .Ichaii vers vuidic/. -. " usage que chez de Meun,u, vers 31640 .'JlGS, et les Saxons suiv. : « Si . — hâve tu dis « en répondant ^î<ersaj (je et ' Renart remplit donc de nouveau buvant après ] » toi. lianap, fait semblant de le vider, le remplit le passe à Primaut. et le gobelets pour boire en y avait aussi des Iianaps Il IIANAP [ salue) en buvant le premier, je te rendrai raison « : — 119 debors des une boisson toute préparée et longtemps de ces banaps de bois d'érable, ce repas, et dans lesquels on apportait couverte. On se servit du Nord, comme particulière- bois étant considéré, cbez les peuples ment propre à faire des El « Voici (fig. xv^ siècle ; il mou coupes à boire couli'l, un de 3) mon iKMiap : ces banaps qui commencement du date du dans un bloc de racine d'érable est tourné de vermeil permet de » -'. iiiasci'iii le sans écbautïer tenir la ; une anse liqueur avec les Le dessus, formant couvercle, se retourne et présente alors un gobelet reposant sur la couronne qui lui sert de pied. En predoigts. nant la son anse, on verse inférieure par partie gobelet la quantité de liqueur qu'on comme nons le couvercle recouvre veut le récipient grandeur d'exécution, de le détail, boire. inférieur; alors dans ce En A, on voit enB, nous don- couronne de vermeil, la en C l'écu armoyé qui est placé au fond de cette couronne. accompagnait certainement ce banap de cbambre Un et plateau ''. Les banaps se donnaient fréquemment en présents. Quand on voureconnaître un service d'un cbevalier, d'une personne noble, on lait offrait un banap. « Pour 1 banap à couvercle ciselé, délivré jour de décembre, pour donner à « Jeban d'Argillières, « cbevaillier qui vint avec le petit Daupliin le xv^ Guersai. gi/ersoi. vieux mol '' donnés comme Les banaps étaient aussi 1 àmessire sVntrinl qui coiiimc : ». prix, de à l'occasion à planté, à cœur joie, avec excès 1' Aaglois qui du boire à gucrsoi, ' A grauz lieuaz K Seveut la pltiius de godale (bonue ab-) guise boune et iiiale. ((diill. Ou disait gueissei/h'er » (luiarl. vers (JlKJo et siiiv.). pour ivrogne r. Eugleis suul lion vautur, uc savent ostecr " Li " Mielz seveut as gros hauaps heivrc c gucisscillicr. (.Jor(biu - Hau;ip nuizcriu ; moezer, éraide. eu l>elge. [Li » Fautosme, vers 919). romans de Garin le Loherain. p. 79.) ^ Ce charnuuit objet fait partie de la e )llei-tiou Comptes de Geoffroi de F/etiii, 1316. île M. le eomte de Xieuwei'kcrke. I. Il, [ IIANAI' certains lianaps - ] concours solennels 120 entre — archers d'honneur étaient richement ornés, ou et arbalétriers. consistaient en Ces des 3 a ...w pièces d'orfèvrerie d'une grande valeur, soi! par le la Iravail, soit p;ir matière. Ces hanaps, à cause de leur capacité, étaient parfois Toccasion de — paris. n'était pas Il donné à tous — 121 les [ buveurs de d'un les vider (( trait. y avoit plusieurs folz à qui on avoit donné douze pièclies il ensemble que on meist en ung grant lianap et dirent « d'or, « gent, en quoy « vin, et « les buvoient, une pièche d'or, ilz que celluy qui buveroit le après l'autre, airoit, l'une ungnonnné Là, y avoit de Saint-Pol, qui dist » l'une après l'autre « virent qu'ils avoient ^> bâtirent tant Doullet qu'il en s. jattes étaient povoit les boire toutes douze. beveroit bien, et toutes les qu'il les bout par convoitise d'avoir l'or; mais quand les folz perdu l'or, se courroucèrent ilz mourut assez '. Ecuelle de {juste). f. on l'emplit de et puis vin airoit la pièce d'or, et toutes s'il mainte risée pour cette besoigne JATTE, d'ar- Doullet, qui avoit été folz au comte Vallcran « " ] Amiens en Pierre de Fenin rapporte qu'à l'assemblée qui eut lieu à 1423, LAMPE tost après : ensemble, et donc, on lit » bois liabituellcment. Certaines munies d'anses. Elles constituaient une mesure, comme les quartes, les hydres, les cliopines. LAMPE, les s. Grecs et f. On les sait quelle était la Romains de forme donnée aux lampes l'antiquité. cliez Cette forme persista long- temps, car on trouve des lampes de terre cuite des derniers temps de l'empire, celles qu'on lanum. Dans qui, sauf le rencontre en les style, si sont exactement fabriquées grand nombi-e à Pompéi manuscrits des ix° et x" siècles on et à comme Hercu- voit apparaître déjà des lampes en forme de godets, suspendues par des cbaînes. Celait une importation orientale. Ces sortes de lampes ressemblaient fort à nos veilleuses. Les godets étaient de terre cuite ou de verre, et reposaient sur un cercle de métal suspendu par trois cbaînes, ou bien ' Mém. lie Pierre de Fenni [Coll. des métii.. Miihauil, iNiiijoulai. II. — (. IG Il, ]i. Gl'j). [ LAMPE — 1 entraient 1:22 — dans une sorte de trépied qu'on posait sur un meuble 1 ^ ou sur unn saillie. Telle est la lampe que nous donnons liçure 1, et U 1 J^ qui est copiée sur un e. CS/LLBUMOI. des bas-reliefs de la porte Sainte-Anne de — Notre-Dame de Paris — 128 (xiic siècle). I.AMl'E [ Comme on le fait ] encore aujour- du godet avec de l'eau, puis on versait de l'iiuile sur cette eau. Une mèche flollanle consommait cette huile. Cet éclairage ne pouvait donner qu'une faible lumière, puisque la mèche était toujours au-dessous du niveau des bords du vase, et que ces bords projetaient une ombre. On tit donc des lampes d'hui, on remplissait la partie étroite de métal suspendues, dont les mèches lampes antiques. Le musée de Bourges possède une quée suivant ce système elle consiste jolie dans lampe les fabri- Cette lampe est de bronze coulé (fig. 2). : en un godet suspendu à quatre tiges plates terminées chacune par une sorte de tient comme étaient libres, feuille au godet pour recevoir dans rimiie que contient du bec, devait la la mèche qui_, l'huile ; par un capsule. Cette mèche, égoulter laisser en fer de lance un bec saillant orifice, baigne dépassant qui était conduite le bout dans un godet de trop-plein A, pouvant être décroché et vidé facilement. La lampe suspendue était du chapeau. En B, sile paraît On dater du cendre dans une chaîne est tracé le C, passant à travers la rondelle géométral de cette lampe. Cet usten- xni'= siècle. aussi de avait à petites les caves, lampes de cuivre, avec bec, pour des- lampes qui rappellent les ustensiles servent encore les terrassiers mineurs. Ces lampes consistent D dont se (fig. 3) ^ J en un simple réservoir muni au centre d'une tige avec goupille, afin de conserver à la capsule son horizontalité. La mèche s'appuyait dans l'angle saillant A, ' Musée dos foiiilli'S du cliàloau de Picrrefonds. xiv" sièrlu. [ LAMPE 1-24 ] on fabriquait beaucoup de lampes de fer ballu, qui ne se composaient que d'une coupelle suspendue à une PencKint le xv° siècle, longue 1 Do lige munie d'un la collection de M. le crocbet. Voici viconilc d'Aniiulli. (fig. 4) un de ces objets i. — En A, nous avons Iracé, lïîo — [ grandeur (rexéculion, la (leur de lis LAMPE ] ajourée qui termine le support de la coupelle. La ligure 5 donne également une lampe de et qui fait Le système de suspension adopté est le appartenant à la l ^..cuiu.noMOT, seconde moitié du xV' siècle fer du musée de Cluny. que celui de l'exemple partie même précédent, mais la coupelle est munie de trois canaux pour recevoir I.AMEUNE [ trois — ] mèches, — lîîG bords de celte coupelle carrée sont décorés de l.es gravures représentant des mains enlacées, un cœur emblèmes entre ces lit V suMO. ALTRi. l'inscription suivante gravure entourant Vers la fin de verre Le musée XVI* siècle. celui du xv^ était « Ser-vo. e me. co- L'idée est assez jolie. C'est bien, en » En A tout désintéressé de la lampe. la : un chien. On et bords de les siècle, et B eft'et, le rôle sont tracés des fragments de grandeur d'exécution. la coupelle, on se servait de lampes dont le récipient gradué, et qui donnaient ainsi la mesure du temps. Quny de possède une de lampes, ces Le mécanisme de ces lampes riches brûlaient dans ces lampes date du beaucoup de se rapproche commencement du des quinquets adoptés au qui siècle. Les gens des huiles odoriférantes, ou tout au moins de l'huile d'olive, ainsi que cela se pratique encore de nos jours en Orient, en Italie et en Espagne. Et la cambre où nous « une lampe « gisons est aournée « cambre de nuit plainne de bausme. Et en .L autre palais où nos tenons nostre court as fiestes anueus (pour les fêtes de nuit), en art une autre ki reat moult boine oudour '....» de pierres précieuses, d'or et et art en nostre « « LANTERNE, « (jiii rendit lunicrie plus clère » Que sel fust de basiiie fctiec ^. " t{carbuncle, esconce, escouse). s. (c En sum ces « Asez » La sus annmt pargctcnt (projettent) «. Par « E cum i niaz c en ces allés vernes (vergues) ad carbunrles ; eu est plus bêle la noit la nier il e lanternes tel luiscrnc (clarté), ; vienent en Espaigne la terre, << Tut « Jesqu'à Marsiiie eu parvunt les noveles. Aoi L'escarboucle, li païs en rcluist et esclairet pierre précieuse *, moyen âge comme possédant un pre; de là le nom : » considérée était éclat '^. lumineux qui de carbuncle donné à certains pendant lui falots. était le pro- Quant à Vesconce ou escouse, c'était la lanterne sourde. Pour une esconce de laton pour « 1 Addit. aux Poésies de Rutebeuf {Œuvr. compl. rie : le Roy, 2 xiii'' siècle, p. 4GG, édit. Paris, 1839.) Rovman du mont Le •» La Chanson de Roland, ci.xxxvi. '' - Snint-Michel. [i. 2S. Aujourd'hui grenat rouge. Journal de In 5 d. Lettre de Prêtre-Jehans à Ruteheiif, trouvère du 2 s. dépense du roy Jean m Anglete)re, '. » l'empereur de Rome. recueillies par A. Jubinal. t. II. H7 lainteune / C^ A h J [ MIROIH — ] latcrne Très « On vocaïUur lingua Es- » * couses vernacula que argenlee — 128 des lanternes à anses pour se guider dans les ténèbres, avait ou pour porter de la lumière d'un lieu à un autre à l'abri du vent des lanternes suspendues et des lanternes emmancbées au bout d'un ; bâlon pour accompagner les processions. Voici une de ces lanternes de cuivre battu, qui date du (fig. i) - elle xv° siècle ; de corne, avec petites est à six ouvertures garnies tourelles entre cliacune d'elles. Une des plaques de corne glisse dans une rainure pour pouvoir allumer la bougie placée sur un plateau avec bobèclie au centre. Le toit conique, percé de trous, qui surmonte le cylindre, est couronné par un lanternon avec quatre ouvertures également garnies de lames de corne. En A, est tracé le plan de cette lanterne; en B, le détail d'un des pinacles, et en C, le profil. fabriquait des lanternes en argent, en cuivre émaillé et en fer. On <- Une « Madame esmaulx des armes de petite lanterne d'argent blanc, à trois la douagière d'Haynnau ^* On en » faisait même de bois avec garniture de métal, en façon de tabernacles, pour placer dans les cbambres de et avoir la lumière pendant la nuit. « A. Jehan « Richebourt, cliauderonnicr, pour un long coffre de boys, ferré par « dedans tout au long « petits « Madame Jebanne de Iroux, et par dehors à un large buisset de laiton, à pour un cierge ardent de de lanternes étaient aussi posées dans dant la nuit, attachées au On donnait encore le « Une Ixiiij s. nom en p. la \ chambre de » Ces sortes les escaliers et galeries mur ou suspendues au à mettre des parfums, et que ture. « — France, pour ce nuit pen- plafond. de lanternes à des joyaux qui servaient les femmes suspendaient très-petite lanterne d'argent d'orée, à mettre oiselles de Cypre, pesant une once et à leur cein- une chaisne, pour demie •'. » ^ÎXÎ MIROIR, servi, ' s. pendant m. {mirouer, mirour). l'antiquité, Invent^du trésor de la cathé'Ir. de Lnon. De Tabbaye do Vczolay. 3 Invent, des ducs de Buur(jogne, llGT. « Comptes roi/aux, 13S8. InvcJit. de Char/es V. l:iSO. ne paraît pas qu'on se soit de miroirs autres que ceux fabriqués en - * 11 — 129 MIKdll mêlai poli. L'élamage des glaces est une invejilion qui ne du xvie siècle. Cependant, au xnr siècle, on eut plaques de verre, feuilles d'étain derrière des l'idée et l'on claie que de fixer des oblint ainsi une donnée parle mêlai poli; mais on ne se servait pas encore de l'amalgame du mercure et de l'élain. La feuille d'élain élail collée sui- la surface du verre au moyen rèllexion des objels plus claire que celle transparente. Vin- d'une colle . cent de Beauvais parle de mi- étamés roirs et considère les comme préférables aux autres On persista néanmoins à fabri'. quer des miroirs de métal jusxvi° (lu'au siècle préféré était et ; Ces objets l'acier. étaient généralement dimension de petite qu'on ce et , métal le ap- un grand miroir ne dé- pelait passait pas le diamètre d'une Garnis assiette. d'émaux d'orfèvrerie même parfois , , de pierres précieuses et de perles, miroirs les pouvaient se tenir main, ou être la à un meuble miroirs (fig. 1) pocbe de posés sur Quant aux -. ou , (lu'on portait avec soi, nous geons parmi objets de toi- les les ran- ^ Ceux-ci sont de beau- lette coup plus les matière et le riches par la Cepen- travail. dant, des inventaires des xiv' et w" siècles roirs leur de portatifs, composition et qui, le nji- par st. ^f. c:. travail main-d'œuvi-e, devaient être des objets de ' te non selle, >' mentionnent des u en façon d'une lulcr tinmia (spoculu) iiit'liiis serainne, ust spcciihnii ex transparoutiam melius recepit radios. - Proverbes ' Voyez la et d'argent adages, niauiiscr. de « [)ri\. doré, vili'o cl [iliiinho, Une damoi- qui quia tient viti'iiiii » (12.'J0.) la BiblioUi. impur., xv siècle. partie des Vétk.mknts. II. n j un roiitcr MUKTILII ^ « mirouor « xiij (( de francs Ung '. crislail en sa iiinin. pesant mure cl demye, prise » garny d'ai-genl doré miroir de « Noslre-Dame « de Taulre coslé a « et « du myroir, pesant la — 130 ] el le son assis lils, el y a devant ung esmail de dedans une raye de couronnement Noslre-Dame soleil et un pié assis sur puignie (poignée) de cristal el y a de petites perles autour MORTIER, s. iij marcs -. » Vase de pierre dure, de marbre, de fonte de 111. fer ou ou à la pharmacie. L'usage du mortier remonte à l'antiquité. Beaucoup de de cuivre, destiné à piler des ingrédients propi-es à la cuisine 1 /; . CU/LLnVM3T substances nutritives pilées avec des épices, cbez les anciens, trouvaient place sur les tables. Des herbes, notamment, subissaient cette pré|i;irnlinn. ' - Comptes (la On trouve des moiliei's parmi teslnm. de Jeanne d'Évreux (1372). Invent, des ducs de Bourgogne (1467). les antiquités gauloi.scs — — 131 MOUTIEIÏ ] en existe un grand nombre parmi les fragments recueillis dans des fouilles d'édifices du moyen âge. Les mortiers les et gallo-romaines. Il plus anciens sont creusés dans des pierres dures ou dans du marbre. Toutefois, il en existe de fonte de un de ces mortiers (fig. longtemps de bénitiers 1) Deux de '. dans peut-être y sont-ils encore. fer, l'église qui datent du xni« siècle. Voici ces mortiers de fer ont servi de Saint-Père-sous-Vézeiay étaient d'une grande capacité [0°',SÙ Ils de diamètre environ), bien fondus, avec quelques ornements anneaux pour les porter. Ces de l'abbaye de Vézelay. On ; mortiers provenaient en fabriquait en et deux probablement bronze, mais ceux-ci 7 S^ E.OJïLAiJMQT^ étaient de petites dimensions ; on ne les employait guère que pour la préparation de médicaments. La ligure 2 donne un de ces mortiers, Quant aux mortiers de pierre, forme bémisphérique et sont munis de poignées qui date également du ils affectent la xv' siècle • Proverbes, adages, portraits, m^. - Du cabinet do rautt'ur. -. lîililiolh. iiiipi'r., f. lu VallièrL', u" ii, xv^' siècle. '' MOrCIIKTrF.S — ] 132 — réservées dans la masse. Dans les fouilles du château de Pierrefonds, lilusieurs de ces mortiers de pierre ont été trouvés ; ils proviennent des cuisines. MOUCHETTES, mouiller les s. f. chandelles iSous ne connaissons pas de mouchettes à soient antérieures au (|ui commencement du mouchettes sont «ous la dénomination de sisiaux. Mais, à dater de la fin wi" on siècle. fit Avant cette époque, les mentionnées du xvi° siècle, des mouchettes très-hahilement combinées pour moucher les moyen de détentes, et ces ustensiles sont souvent d'un précieux. Le musée de Cluny possède plusieurs de ces mou- chandelles au travail chettes qui, comme carbonisée de la enferment les nôtres, mèche dans un instantanément la partie récipient. Les mouchettes-ciseuux se composent de deux branches terminées par deux lames tranchantes et réunies par un axe. lumignon fumant, qui tombait dans le teau (voyez Chancelier), et petites pinces pour il le jeter fallait la On coupait ainsi bobèche ou dans saisir ce fumeron le pla- avec de à terre, où on l'éteignait avec le pied. Cela était compliqué. Ces sortes de mouchettes afïectent souvent la forme d'un oiseau On voit en A branches élastiques de la pince qui figurent les pattes de Toiseau, et qui permettaient de saisir lumignon (fig. 1). les tombé dans le plateau. On comprend que mouchettes à récipient durent être regardées comme un perfectionnement trè.s-notable sur ces ciseaux à pinces. le les lorsqu'il était MQUSTARDIER, le xiii" siècle, et ne savons s'ils ils s. 433 - m. Los pois à moulai-Lle [ soiiL figureiU dans les inventaires affectaient une forme du NAVETTE ] iiienlionnés dès xiv° siècle. Nous particulière. ^^^ NAVETTE, s. f. Petit récipient en forme de nef, dans lequel on enfermait les grains d'encens. Les encensoirs possédaient leur navette appareillée, et beaucoup a 3Î v<?l de représentations peintes ou sculptées de thuriféraires les figurent tenant de la main droite l'encensoir, de la gauche la navette. Les [ .NEF - ] - 13i navcKcs à encens élaicnl do mêlai, cuivre ou argent, souvent et émaillées. un de ces 1 présente La ligure de oi)jets faisant partie la collection du musée de Cluny. La charnière A, disposée au milieu du dessus, permet d'ouvrir les deux valves du couvercle, qui sont émaillées, ainsi que Un le récipient. pied permettait de poser cette navette sur B crédence. Les deux anses la servaient à soulever les valves. toujours jointe à petite cuiller était pour navette la Une prendre les grains d'encens et les jeter sur la braise incandescente, que contenait la capsule de l'encensoir. On donnait aussi nom le de navettes aux cadenas ou 7iefs placées sur la table, devant les personnages de distinction, et renfermant les Une objets nécessaires à table. « Roy « on dedans, quand « coutelet et sa fourchette, (( v onces et demie NEF, s. f. le La nef met son essay, sa son est à table, et tout à poise, cuiller, couvescle, marcs iij (Voyez Nef.) » *. navette d'or goderonnée et y était un vaisseau qu'on d'orfèvrerie plaçait à table, devant un personnage, le seigneur, et qui renfermait sous clef tous les objets dont ce personnage devait se servir pendant repas, c'est-à-dire les cuillers, fourchettes, touailles (serviettes), coupes, la salière, les épices, rillets également fermés à etc. Le vin clef (voyez récipient des objets de table, le nom les contenu dans des ba- était Baril\ le On donnait de cadenas, et l'usage aussi, à ce des cade- nas se conserva jusqu'au xvni" siècle dans les cours souveraines. La et, crainte des poisons était fort répandue pendant le âge. bien entendu, plus on supposait qu'il y eût un intérêt à recourir l'empoisonnement, plus <à moyen des grands. morts dont on accumulait On ne manquait jamais la science médicale, cause. Sous Louis XIV les autour peu avancée, ne pouvait découvrir la encore, les mémoires du temps admettent un personnages hauts précautions alors d'attribuer au poison les nombre prodigieux d'empoisonnements nant que les -. Il fissent n'était donc pas surpre- prendre autour d'eux des précautions qui aujourd'hui paraîtraient ridicules. D'ailleurs, c'était un usage, une sorte de marque honorifique, car là chez lui, avait sa nef. V mangeait chez son • Invent, de Charles - Voyez, à ce propos, les itfe'mozre^ et princesse Palaliuc. A en suzei'ain tel ou seigneur qui, même ses pairs, (13S0). croire la Curre.spondnnce de W^'^ ceUo princesse, morts de son temps auraient été empoisonnés. la moitié des la (hichcssc d'Orléans, personnages" de la couv l:io — o yEv ] [ yEV — ] lo6 — sans recourir à ces précautions. Ces forme d'un navire, et reproduisaient nefs en affectaient, même la effet, une exac- parfois, avec muni de ses agrès et de son équipage. Les inventaires mentionnent une quantité prodigieuse de ces nefs de table, d'argent, d'or même, décorées démaux, de titude minutieuse, les détails d'un vaisseau avec agrès et voilure de soie. L'Inventaire pierres, uicntionnc cinq nefs d'or émaillées, du poids total de d'or, et vingt et On V Charles de 258 marcs une nefs d'argent du poids de 648 marcs d>rgcnt. plaçait aussi dans ces nefs des flacons de vin. « Pour une nef dorée, semée d'esmaux aux armes de Valoys, à 2 lyons aux 2 bous enmantellez des dites armes, assise sur un trouvée pesant 3o mars 3 onces entablement de maçonnerie u \o esterlins "... <( <( , La figure 1 » donne l'aspect d'une de ces nefs d'argent avec Elle peut avoir appartenu h un duc d'Orléans, si émaux -. l'on s'en rapporte aux armoiries émaillées des bannières et pennons. Suivant l'usage admis dès le xni^ siècle, dans la marine, les bordages du navire et l'arrière sont pavoises de bannières arrondies au sommet. Ces ban- nières fermaient les ouvertures de la nef en se rabattant ensemble au moyen des charnières qui sont attachées rieure. à leur extrémité infé- pouvait ainsi ouvrir cette nef par les deux flancs et par On son arrière. Six lions la soutiennent sur un de ces plateaux dits entablements de maronnerie. Elle est remplie d'hommes d'armes les écus sont dont appendus extérieurement aux parapets des châ- teaux, d'où est venue la dénomination navires qui, de notre temps de paroisée encore, mettent aux attribuée tous les pavillons dehors. On (]iii donnait aussi le nom )/i^/s étaient consacrés au service lEglise : « Un à des vases en forme de barque, du I le dès les premiers temps de ;ï '\ » ij angelos soustiennent Le musée de Cluny possède une brillant équipage, au milieu du(iuel garnit tout culte, reliquaire d'or, en façon d'une nrf de Noire-Seigneur que « de fort belle sied Glossaire et Hépertoire de M. corps, nef du xvr' siècle. Un l'empereui- Charles-Quinl, le lùnme, dressé en Viguclle du xv« siècle, détachée, copiée [ar railleur. de Charles V (l.'JSO). ï:ï.'}'>. comte de Laborde rarliclc Nef, Donibrc d'exemples de ces vaisseaux de table. - le pont. Incent. de l'urgenieiir ces rois de 3 Invetit. porter Voyez (lui ;iiissi ihiiis \j douue un yraiid — 137 ORINAL, m. {pot de s. La forme de ces vases ne unit). pas de celle qui leur est donnée encore aujourd'hui connue. Les vigncltes des manuscrits des montrent sous nôtres dit les ou à côté des lils, xiv' cl (jui Renart, qui " Ajiortez t. Et esl bien xv" siècles nous et des orinals pareils aux lils, verrai dedeu/. si fabriquait en verre, car le mal . docteur ^ fait le dont Celui parle verre « : Un Roman le -. petit orinal de voirre garni et » dn Renart évidemment élait de : OSTENSOIR, s. " Lors " L'oriiial sus eu haut leva; " Moult regarde apertemeut, " Torne le le au suK'il va. pi'eut el et retornc , moult siuveut. m. [nionstrancc, renionslrance). Pièce d'orfévi'e- au milieu de laquelle on place une hostie consacrée, du saint-sacrement, l'adoration L'usage de l'ostensoir, n'est pas très-ancien et cette dilîère moi un oriual pendant à quatre chaienncs d'or rie ] : On en « OSTE.NSOIl', [ époque, le tel afin de la laisser voir que nous le aux pendant fidèles. connaissons aujourd'hui, ne remonte pas au-delà du xv'' siècle. Jusqu'à saint-sacrement élait déposé dans une tour ou taber- nacle placé près de l'autel... ^ L'hostie consacrée n'était point apparente. en Nous ne saurions France, à exposer réchauffer la Jamais foi dire les motifs qui déterminèrent le clergé, le saint-sacrement; peut-être était-ce pour chancelante des fidèles. l'Église gardienne des tradilions, grecque, n'ndopta cet usage. Il de l'exposition du saint-sacrement dans des mons- Romnn du Henart, vers IQ.jOO - Inoe7it.dll duc de lierry ;1UG). •5 Voyez ' et est question l'ai-licle et suiv., Autiol, Dictivnnaire Suspension, Did. du muhdiei\ 1. i xtii'' sièelc. aisunné de l'uichitcclure ; voyez Taueu.nacle 1. II. — IS OVIEH [ — ] - I'>B du concile provin- îrances, pour la première fois, dans les décisions cial de Cologne, tenu en 1452. Mais point décrite, et même le texte forme de ces ostensoirs n'est la '. indiquerait qu'elle était arbitraire Cependant l'inventaire du trésor de Notre-Dame de Paris, fait en 1438, signale un véritable ostensoir en forme de croix d'argent doré, soutenue par deux anges. Tliiers - rapporte qu'il en existait un en 1494 dans de Sainle-Menehould en Champagne l'église paroissiale : une image de saint Jean-Baptiste, d'un pied et demi un peu plus de hauteur, y compris le pied d'estal. Il a le bras gauche un peu étendu et la main ouverte, sur laquelle il y a un livre, et sur ce livre un petit agneau de la tête duquel sort un soleil où l'on met « C'est, dit-il, la sainte Hostie, et comme sa gauche, de s'il main la disait : droite il montre ce Ecce Agmis Dei, etc. qu'il tient dans Au bas du pied Ton y voit ces mots Sébille la Moque a donné ce présent D'un côté, vaissel lan MCCCCLXXXXIV. Priez Dieu pour elle. de l'autre, les mêmes armes de France il y a les armes de France d'estal : > ; parties de Bretagne. » Le même auteur rapporte avoir vu la repré- sentation d'un ostensoir dans une vignette d'un manuscrit de 1374, de Marcoussis. faisant partie de la bibliothèque des Céleslins représentait un évêque ostensoir accompagné de deux Cet «. acolytes, et portant le saint-sacrement dans une tourelle d'or percée en quatre endroits ^ Quant aux » boîte centrale au xvi^ siècle. OULE, OVIER, ou lunelle de s. cristal, à nous en occuper avoir été destinés à cet usage. Ces à deux petits vases qui vaisselets étaient c'est-à-dire fins, cônes réunis à leurs sommets tronqués (lig. 1) un désignent-ils pas habituellement par ' - ' nom en forme de composés de deux et encore ne particulier. « Un les vais- mangier œufs que donna, à monseigneur, monsei- lu (luil)iis(uiiiuiue lUDiislraiiliis. " De f exposition du snint-sacrement, ' Pigauii)! (le la Force parle de I. I, cet osteusuir \\. 2li(l. daus sa Description de la Fiance, p. 171. * semblent \ Les inventaires ne mentionnent qu'assez tard des oviers de métal, selet d'argent à ici. de très-anciens oviers ou ou du moins de co(juetiers de terre cuite, « avec une — Voyez Poterie. m. [coquetier). On trouve cône avec pied, ou bien soleils, sont d'une date postérieure ils Nous n'avons donc pas m. [cruche). s. en forme de ostensoirs Fouilles (le la l'i)rêl do Cuinpiègue, i)arlies lucroviugieiuH'S. t. I, - gneur d'Eslampes " '. » — tenir les œufs pour [ Un engin « Encore ce dernier ustensile i;^9 PAIX à mellre et asseoir œufs » un récipient propre à con- peut-il être les présenter à table -. ] « : Un ovier d'or, aux armes 1 ^ delà Royne, « et ou couvesclc une langue blanche de serpent \ Ces devoir indiquer la présence serpent étaient supposées langues de » du poison. (Voyez Salière.) PAIX, s. f. Tablette de bois, de métal ou d'ivoire, munie d'une anse ou d'un manche sur sa face postérieure, destinée à recevoir baiser de paix que les fidèles, Eglise, messe. faire serait difficile de dire baiser messe. Dès la suivant les ti'aditions de la primitive devaient se donner entre 11 aux fidèles le xni" une siècle, pendant eux à quelle tablette cette le déposée sur Le de Joinville, en fournit la preuve sacrifice de la époque remonte l'usage de habitude églises de l'Occident et de la Palestine. le sire le *: était fait « l'autel acceptée suivant, pendant dans les rapporté par Tandis que le roy fer- à la messe au point du jour, et '< moit <' me " Quand nous fumes aux chans. nous venimes pardevant un « mouslier, et veismes tout à ciieval un prestre qui cbantoil la messe. ' - (fortifiait) dit Inccnt. que Sayete, alai je je l'attendisse, du duc de Sormundie que il vouloit chevaucher; et je (13G3). Invent, des ducs de Bourgofjne {13'^9). 3 Ibid. (1403). * Histoire desaint Louii, {'dû. juiM. par M. F. Mii'licl, p. 1S4. si il fis. petit f PAI.I'TrE — ) me . Le roy « que Dieu « veuve femme; « (la en l'onncur du miracle que ce moustier esloit fait du dyablc que geta hors du cors de dit fist — lîU et il me il que se dit vouloie, que je la fille à la orroit léans il « messe que le prestre avoit commcnciée et je li dis que il me sembloit bon à fère. Quant ce vint à la pez (paix) donner, je vi que le clerc qui aidoit la messe à chanter, estoit grant, noir, megre et hericiés, et doutai que se il portoit au roy la pez, que espoir (peut être) c'estoit un Assacis, un mauvez homme, et « pourroit occirre le roy. Je alai prendre la pez au clerc et la portoi « au roy. Quant « chevaus, nous trouvâmes (< li « f|ui « Et je diz au légat la reson pour quoyje l'avoie « que javoie moult bien « '< (« dedans) la m'appela et m'apporta ; messe la et dit la chantée et nous fumes montez sus nos fu le légal au légat pez « : aus chans; Je me ne voult que et Et fet. le roy s'approcha de et le pleing à vous dou séneschal povre clerc le fait roy respondi : m'aporte. la ; « » et le légat dit Vraiment non Grant descort y oit d'eulz deuz et je ne demourai en pez » (vraiment non, car pendant le débat entre eux deux, je n'étais pas « fist. en paix). Ces objets du culte étaient étaient richement travaillés faits « : souvent de matières précieuses et Un porte-paix où d'or, il a un angle « tenant un crucefix, couvert par dessus d'un cristal et garny enlour « de sept balaisseaux (rubis balais) La patène recouvrant le vaient quelquefois de paix. calice On et seze perles, iiijxx liv. ou à chanter dont du ciboire » ser- Une boete « : couvercle sert de paix -. à mettre pain » composée d'un manche et d'un plateau destinée à recevoir une bougie comme nos bougeoirs, ou PALETTE, circulaire le *. trouve encore la trace de cet usage dans l'inventaire de Gabrielle d'Estrôes « couvercle le t. s. f. Spatule d'un cuillcron propre à brûler des parfums, à faire des fumigations ou à offrir des confitures aromatisées (cotignac), « — « Une armoyée de France ses heures Invent, : « A fumée \.. ». Perrier Bernart, du duc de fleny 2 Aiijoiinriiui on patène lient lieu de fait la I/j)d. F condognac Dans les « Une petite un servi- chapelles, du seigneur, gainier, — afin » qu'il pût lire pour un estuy de cuir [141G). baiser la pat^m aux paix ou porte-paix. ''Invent, de Chnrtns • palette à de laroyne Jeanne de Bourbon-'. teur tenait une de ces palettes près ' Une « petite palette d'ivoire à tenir chandelle... » palette d'argent à faire « et : (l;jS9}. tidôl.-s au nioinont <le rnlt'iMiiiii! ; cciic . — poinçonnez (' boiilly, « et porter (( délie l'on J pour mettre une chan- palette d'ivoire, garnie d'or, tient PELLE [ armoiez nux armes de France, pour mettre et pour tenir devant que geoir une IVl le Roy ses iieures à dire *... Le bou- ». devant l'évèque aujourd'hui est une dernière tradition de ces palettes. PATÈNE,, s. f. Plateau destiné à recevoir consacrée pendant le sacrifice les messe de la de fer, morceaux de et à couvrir le l'hostie calice. (Voyez Calice, Paix.) PELLE, siles qui s. f. {pincette, pelle faisaient partie cheminée. Les àtres de cheminées, pendant fJes Comptes ro)/nux émaux et Usten- cr r/is étaient vastes, et les plus petits foyers de cette ' tirtifeux). de ce que nous appelons aujourd'hui garni- fLi::,in ture de tenailles, (voy. le Gloss. et Répert. de bijoux du musée du Louvre) M. le le moyen âge, époque ne pourraient comte do Laborde, dans Notice \^^2 l'I.AT des bûches longues jclail et lourdes. CCS masses de bois, des instruments grandes tenailles de fer Pour une « La figure 1 : présente en A une et la ; nom. deux pelles de fer, xvi s. i. » de ces tenailles de fer forgé % dont longueur est de 1"\10. Les deux la bien à robustes, remuer main de pour fallait, Il aussi leur donnail-on ce une pincette tenaille, sur lesquels sohdes, garnies de landiers (chenets) hauls, (''laicnt on grandes pièces de nos habilalions. Ces cheminées aii\ plus fonvenir manches étaient garnis d'un cordonnet de grosse laine sur une peau, afin de donner une bonne prise aux mains, et de ne pas a son manche communiquer rivé sur le sabot inférieur la chaleur. elle porte ; La pelle ^ 1"\25 de lon- gueur. Quant à la pincette B, faite pour ramasser la braise ou les menus que 80 centimètres de longueur tisons, elle n'a d'un anneau pour la suspendre '. Elle et est munie finement forgée et très- est souple. dater du xiv^ siècle, et paraissent Ces trois objets de cheminées de cette époque. Dans d'ailleurs ces ustensiles devaient être plus ouvragés les palais dépendaient et châteaux, mais nous n'en connais- ; sons pas qui soient antérieurs au xvi° siècle. Les inventaires royaux mentionnent des pincettes d'argent. Etait-ce des pincettes h feu C'est ce que nous ne pourrions affirmer. Bien que l'ustensile de cuisine qu'on une lèchefrite fût en usage, " Aljr souvent qucrir au four Longue <> (jui (lessoubz le rost l'cllc fault à PLAT. s. m. s. — f. Estamiue. [tirtifeux. iiaelle Irouuée '>. Vovez Assiette, Bassin. Comptes des Instimens royaux (1365). D'une maison à Cordes (Tarn-ct-Oaronne). ^ Même ^ Dessinée k Châtel-Censoir (Yonne). '• sera mise provenance. Kustac'lie Ihid. Deschamps, le : <> — Voyez Pellk. - •'' retour, y avait aussi des pelles trouées (passoires) PINCETTES, encore aujourd'hui : • « ' nomme y avait des pelles longues, faites il enlever les viandes cuites au four Il ? Miroir de mariage, p. 211, •'. » pour — POÊLE (à frire), s. 143 — [ l'OT ] Cet ustensile de cuisine est de date très-an- f. cienne, el sa forme n'a point changé. POMME, pour les s. f. De ou cuivre mains (voyez Chaufferette). à refroidir, faites de les rafraîchir. Des pommes de cristal pommes des mains pour les étaient souvent placées sur la du bras des chaires partie antérieure chaulïerette y avait aussi Il qu'on tenait dans et cristal, de servant d'argent, pour que et trônes les per- sonnes assises pussent au besoin tenir leurs mains fraîches. Le musée de Cluny possède une pomme est d'une date très-ancienne, de ce genre, de de roche, qui cristal mérovingienne. peut-être de l'époque Cet usage existait dans l'antiquité. POT, s. m. Les poteries dont se servaient {poteries). avant la domination romaine étaient grossières par la les Gaulois matière, mais assez bien galbées et tournées sur le tour à potier. Ces poteries se distinguent de celles qui furent en usage après la conquête par leur couleur noire et de la porosité mal corroyée la terre qui datent de connaît les belles poteries rouges, fines et luisantes, l'époque romaine. Lorsqu'au sein d'une On fragile. et prospère sur- civilisation un de ces cataclysmes qui bouleversent la société, les industries qui dégénèrent le plus complètement sont les industries communes; vient celles qui perdent le moins leurs traditions sont Les conséquences d'un bouleversement furent le théâtre pendant les v" et très-marquée dans les classes mains de quelques-uns, Les les par villes et bourgades, derniers temps de les et, si que siècles vi" les amènent une inégalité enli'e les masses, une misère profonde. prospères et si industrieuses encore vers" l'empire, se virent la de luxe. celui dont les Gaules des richesses accumulées pour peuplades sorties de parmi eux, ceux : tel les industries dépouillées et saccagées Germanie. Mais qui surent maintenir leur les conquérants, et, pouvoir, prétendirent imiter le luxe de la haute société romaine. Si ces barbares n'avaient aucune idée du bien-être dont s'entoure une civilisation avancée, et mangeaient dans des plats de bois, ils couvraient leurs habits de liijoux précieux, avaient des armes garnies d'or, certains meubles d'apparat d'une grande richesse. Les industi'ies de l'orsi, par exemple, ils fèvrerie, de la bijouterie, fut pas de même conservèrent donc un certain pour ces industries, dont nés h satisfaire aux besoins vulgaires lluence de la misère commune. Parmi semble avoir perdu les belles ; les éclat. Il n'en produits sont desti- elles s'effacèrent sous l'in- ces industries, celle des poliei's traditions léguées par l'antiiiuilé, et . — [pot 14i — rclombe au-dessous du niveau qu'elle avait alleinl avanlla dominalion romaine. Les poteries de l'époque mérovingienne sont, comme d'une grossièreté qui rappelle les premiers essais et travail, matière des peuples les plus barbares. Les terres inégales et poreuses repa- ^ V raisseni ; £. iiOiU!:jMar formes perdent toute élégance; plus de ces galbes purs, les plus de pâtes serrées et fines, plus de ces ornements délicatement estampés sur panses des vases. Le pot est lourd, gaucbe, suflisant les à peine aux besoins les plus grossiers. par un peuple, il De tous les ustensiles adoptés n'en est pas qui indiquent plus clairement l'état de la civilisation que les poteries, parce qu'il n'en est pas qui soient d'un usage plus répandu, qui puissent être fabriqués à moins de Mais il faut distinguer qualité de la dans les poteries la forme et la matière. matière ou sa richesse n'indiquent point autant de civilisation que la foi-me. Quand une comme pauvre comme frais. le La degré société tout entière se con- tente de poteries dont la valeur matière est insignifiante, qui trouvent place chez cliez le formes sont belles le et riche, mais dont les parfaitement appropriées au besoin, et belles précisément parce que ces formes possèdent cet avantage, on peut comme considérer cette société de la civilisation. L'art cratique, et laisse sortir il le du potier est de tous de ces ateliers que des objets dont que soit, d'ailleurs, moindre cratère le plus élevé les arls le plus rfewo- n'atteint réellement la qualité d'art cellentes, quelle dans ayant atteint l'échelon que quand les il ne formes sont ex- leur importance.il y a autant d'art atliénien de terre cuite que dans le vase destiné au vainqueur des jeux Olympiques. Dans les sociétés barbares ou toiiiljécs dans la hailiario par suite de longs malheui's, — 14o [ POT J ne s'attachent plus qu'à quelques objets les arls exceptionnels, ou qu'à des objets dont la matière a une valeur inà la fabrication des objets vulgaires, elle est aban- trinsèque. Quant donnée aux mains nom que les plus grossièi-es, et gniliantes. On même ne saurait la postérité produit de ces œuvres sans classer, tant elles sont insi- du potier se développer au sein des voit l'industrie républiques italiennes à dater du xive siècle, au sein des villes franches des Flandres, au leurs droits municipaux, datant de avaient conservé la plupart de l'empire romain dans ; méridionales françaises qui sein des villes comme provinces riches, les Normandie, la Picardie, l'Auvergne, la Bourgogne, la Guienne, qui, relativement, la maintenaient certaines franchises en face de vivaient sous peuple des villes était plus rité lui était pagnes que de donnée de Dans oppressif. riche, ces provinces, le parce qu'une plus grande sécu- possédait des droits et qu'il était, vis-à-vis n'était, la un régime moins puissance féodale et la ; le peuple des cam- dans des conditions moins dures la féodalité, par exemple, celui de l'Ile-de-France, de la Champagne, Bretagne, du Poitou. C'est aussi dans ces provinces, jouissant d'une liberté relative, potier, s'est maintenu, que l'art, essentiellement démocratique du pendant toute durée du moyen âge la qu'à nos jours, à un degré élevé, quant à fabrication. Qui n'a vu dans certaines forme la cités et du Midi, et jus- au mode de que Nar- telles bonne, Carcassonne, Toulouse, Bordeaux, dans quelques de villes l'Auvergne, de la Bourgogne et de la Normandie, ces jolies poteries communes aujourd'hui les depuis marchés? Ces poteries sont encore qui abondent sur les mêmes que le xn'^ siècle, celles dont se servaient les populations car aucun ustensile ne perpétue les formes avec plus d'uniformité que les poteries, par cette raison qu'on s'en sert chaque jour, d'autres ment et qu'on veut remplacer exactement semblables. d'une armée de Il est facile cent mille six celles hommes; manquent par qui de changer l'habilleil est impossible de modifier la forme des assiettes qui chaque jour couvrent les tables d'une population, et les lois, décrets ou règlements qui ont, en France surtout, porté sur tant d'objets divers, dès de la monarchie, depuis la les premiers temps forme à donner aux maisons jusqu'à celle des vêtements ou bijoux, ne se sont jamais occupés des pots autre- ment que pour constater leur Après les jolies les sépultures capacité. poteries gallo-romaines, on voit apparaître, dans du temps terre qui semblent, par de l'invasion germanique, leur fabrication, des vases de remonter au temps anté- lieur à la conquête romaine. C'est surtout dans les provinces de l'Est II. — 19 — l'oi [ — i'i6 peut conslaler celte décadence, (jii'on ou plulùL ce retour une à fabrication barbare. M. le colonel de Morlet a recueilli plusieurs de ces poteries dans des cimetières de l'époque mérovingienne aux en- Nous en avons trouvé de semblables jusque dans le Soissonnais. Ces poteries sont assez mal cuites, composées d"une terre noirâtre mal corroyée, couvertes d'ornements faits avec virons de Strasbourg le '. doigt ou un style sur la pâle encore molle très-grossières, postérieures la haute Normandie, dans au v^ Ces poteries 1). siècle, n'apparaissent jamais dans Guienne, FÂuvérgne, Poitou, la le (fig. les provinces méridionales, ce qui ferait supposer qu'elles étaient dues aux confédérés germains. Dans ces dernières provinces, bien que complètement au poterie gallo-romaine disparaisse la cepen- v* siècle, dant on reconnaît toujours, dans la pâte et dans les formes, la trace ses produits. Mais, d'une fabrication qui soutient extérieures de ces vases, on saillante, faite à la ne plus voit main ou moulée ; sur les surfaces trace parfois d'ornementation seulement, quelques festonnages sur les bords, obtenus sur la pâte molle par une légère pression du doigt, des tracés en losange ou pointillés au style, moyen du des lignes horizontales, des imbrications indiquées avant la cuis- son. Sur toute l'étendue des anciennes Gaules, pendant le poterie ornée de reliefs moyen âge, la moulés ou modelés à l'ébauchoir n'apparaît qu'au XV' siècle. Le potier n'emploie que le tour, parfois avec beau- un galbe assez beau, sous l'influence des poteries rapportées d'Orient. Quant à remaillage de ces poteries, il est fort ancien. Nous avons des fragcoup de délicatesse. Les formes reprennent au ments de poteries vulgaires émaillées dès est d'une grande finesse. Nous le xn'' xn"^ siècle siècle, et cet émail citerons, entre autres exemples, des plats qui autrefois étaient incrustés dans la façade de l'hôtel de ville de Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne), façade qui date du milieu du xn" siècle. Ces plats formaient des points colorés décoratifs sur les parements plats. La très- fin -. La planche donne le Avec un tout, et sur cet style, reproduction d'un de ces la un émail blanc jaunâtre émail est apposée une coloration terre est d'un jaune rougeâtre recouvre vert doux. XXXH ; avant que cette application colorée ait été passée au four, on a enlevé des ornements très-déliés qui laissent voir l'engobe sous-jacent. Cette poterie est d'une grande finesse, l'émail ' Voyez Notice sur les cimetières rons de Strasbourg, par M. 2 Voyez VILLE. le gnulois et ffennroiiques découverts dans le coIoiil'I les envi- de Morlet, ISGi. Dictionnaire raisonné de l'architecture française, k l'article Hôtel de DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS Ustensiles. PI. XXXI 1. VioIIet-le-Duc, del PLAT M TERRE CllTE ÉMAILLÉ A SAINT-ANTONIN XII' siècle Ch. Eggimann, Éditeur. Imp. Delattre et C'*, Paris. DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS Ustensiles. PI. XXXIII. Moitié dexecution Viollet-le-Duc, del ÉCHELLE m TERRE CUITE VERNISSÉE A PIERREFONDS XIV«, XV« siècles. Cb. Eggimann, Éditeur. Imp. Delatfre et C", Paris. . — - 147 A n'a qu'une épaisseur inappréciable. cette époque (au wi" les relations avec l'Orienl étaient Irès-actives, et une supposer que ces poteries étaient POT [ il imitation ] siècle), y a tout lieu de de celles qu'on rapportait d'outre-mer; d'autant que le caractère de l'ornementation rappelle beaucoup les faïences anciennes de la Pei'se et de la Syrie. n'est pas jusqu'à ces cartouches avec des linéaments Il qui ressem- blent à des lettres arabes. Cependant, la forme du vase est bien occi- Le potier avait des exemples rapportés d'Orient, dentale. et il consi- dérait (ainsi que cela se rencontre souvent à cette époque) les lettres arabes comme ments enlevés au carreaux pendant le xn" siècle. Mais xv lées de cette époque, et jusqu'au tère. il légers et ces orne- on décorait des vases style sur la coloration, abandonné en France à dater du fût émaux des ornements. Avec ces semblerait et des que ce procédé xni" siècle, car les terres émail- ont un tout autre carac- siècle, Ce sont des poteries habituellement rouges ou jaunes, émaillées au moyen d'un émail transparent, ou rouge, ou vert, ou noir verdâtre, souvent décorées de gravures qui ne sont pas recouvertes par XXXIII, un de ces l'émail colorant. (Voyez planche XIV'' La pâte '.) est jaune ; un émail du épais, rouge, la recouvre ; avant la cuisson cet émail a été enlevé à la pointe, de manière et il siècle plats, qui date former des linéaments qui laissent voir ton de la pâte. le rémail rouge est devenu brillant et a laissé ment opaques. Ces poteries les rappellent les poteries On sont, d'ailleurs, très-dures et bien fabri- modernes connues sous le nom rencontre de ces terres émaillées en vert jaspé dès xn" siècle. Le moine Théophile - et, en effet, comme les inventaires Damas ces objets dits de : « communes, de terrines. le milieu du parle des poteries émaillées d'ou- tre-mer, fabriquées par les Grecs, cieuses; four, linéaments relative- quées. Les poteries émailllées en vert jaspé sont les plus et Au très-estimées et très-pré- mentionnent quelques-uns de A Regnaud Morel, pour un pot de Damas, plein de gingembre vert ^ » Valence et Avignon fabriquaient des poteries estimées pendant le moyen âge, ainsi que Beauvais, Pontaillé \ Rouen, Scbelestadt. Beauvais fournissait prin« cipalement des verres à boire, des godets Beauvais ' '-' '' '' J '. Musée des » — fouilles « Un : « On fait des godes à godet de terre, de Beauvais, garny d'ar- du rlmteau de Pierrcfonds IHversnrum nrtiuni Scheduhi Comptes royaux, 1U6. Près de Dijon. Le Pioux de Liuey, Proverbes fram-ms. RÉFRKnnER [ — ] 148 — Ces poteries étaicnl ômaillécs. Il est question des poteries de Beauvais dès le xii^* siècle de celles de Ponlaillé et de celles de Schelesladt, dès le xm". « geiil '. » ; PUISETTE, s. muni dune anse f. et Vase de bronze ou de bois, de petite dimension, d'un ou deux goulots, servant à puiser de l'eau : Pour une puisette d'airain à puiser eaue, xvi s. p -. » Nous donnons Tig. 1) une de ces puiscltes, dont la fabrication date du xv" siècle ^ .< 1 %' /-eAfc c T j-aS L'anse est munie d'un anneau pour pouvoir suspendre le vase à une crémadlère. Celte puisette possède deux goulots ou biberons qui per- mettent de verser le liquide de chaque bord; elle est de laiton fondu. Les femmes portaient ces vases sur leur tête, et c'est pourquoi on leur donnait cette forme large de la panse. Autrefois, on les plaçait sur le feu, et ils servaient de cbaudrons. i:a m. Vase à rafraîchir. Les inventaires des xiv" et en monlionnent quelques-uns. Ces vases sont de cuivre, RÉFRÉDOER. xv^ siècles ' s. Invent, de Charles F/ (1399). 2 Comp/es royaux (1400). 5 Musi^e (le Cliinv. . — Cl. pouvaient parfois contenir principalement à Venise, et 149 — [ On llacons. plusi(Mir>; SALIÈRE ] les fabriquait passaient, en Occident, pour des ou- ils vrages de Damas, c'est-à-dire d'Orient. Les vignettes des manuscrits montrent parfois de ces vases larges, ou triangulaire, dans flacons. Une de forme cylindrique, plats, lesquels sont places plusieurs serviette recouvre le tout, ou bouteilles de mieux maintenir la alin fraîcheur de l'eau. ROTISSOIR, m. Sorte de s. de pain qu'on mangeait avec « d'argent « Monseigneur, et « deux ce. » blanc, à ' . . ROULEAU, gril propre à faire rôtir les tranches des épices Ung rotissoir îe vin et : « armoié au milieu des armes de rostir rôties, de l'autre costé un (briquet), et de l'autre, fusil m. Chaufferette à mains (voyez cet quait des chaufferettes à main en forme de boule, s. article). On et aussi en façon fabri- de cylindre. S^ SALIÈRE, s. f. Récipient du sel de cuisine ou du sel dont on se servait à table. Il y avait donc les salières « « née « vettes », petits », qni étaient celles de cuisine, et vaisseaux que salières « les 7icfs, cadenas, à pendre » siècle, et faites de lui-même. Toutes la table. même nefs, na- Les salières fermées à clef, étaient habituellement de bois sculpté. M. le très-belle de ce genre, qui date représente une tête Ces salières sont et salières « dont souvent elles faisaient partie. Les comte de Laborde en possédait une du xv^ les qu'on posait sur de table étaient habituellement couvertes ainsi h pendre à la chemi- d'homme coiffée d'un bonnet -. en forme de hotte, avec couvercle s'abattant les cuisines de campagne en possèdent encore qui rappellent, par leur forme très-simple, ces ustensiles primitifs. Quant aux salières xvi" siècle, elles de étaient table , couvertes généi-alement jusqu'au un des ornements du couvert; assez gran- des et posées devant les maîtres de la maison, elles étaient parfois sur roues pour pouvoir être envoyées aux divers convives. Si ces con- ' - Invent de Charles le Témérfiirc Cette salière fait aujourd'hui partie de la CDllecliiiii du inusre de Cliinv. [ SALIÈRE — ] vivos étaient de la nombreux, on mie de pains loO faisait — de petites salières découpées dans cuits à cet effet, et pour poser les tranches de 'J A fe £'.c;.;'i^/:c/<f{:r. viandes ; on en plaçait de distance en distance sur invonlairt'.s monlionnent un nombre prodigieux de les nappes. Les salières d'une loi grande richesse - !" SALIÈKE et qui élaient d'une importance égale à ce que nous appelons aujourd'hui des pièces de surtout. Il ne reste guère, dans les collections, • Voyez le ' que des salières de l'èpoijue de Gloss. et Réperioù-e émaux, bijoux, etc., domm par M. du musée du Louvre. le com'.e ile hi renaissance, qui Laborde, (iaus la Notice ile^^ [ SLAU - ] - iS2 conservent encore l'apparence de pièces de table très-importantes. Les musées et collections privées possèdent des salières antérieures époque à cette On en d'une fabrication moins ricbe. et une, voit musée de Cluny, qui date du \m° siècle et qui La ligure 1 donne, en A, le dessus du couvercle de la entre autres, au est d'étain. sa- grandeur d'exécution, et en R, la salière ouverte. Cet objet, simple et fait au moyen de creux dans lesquels les plaques d'é- lière, fort Sur lit le : u cependant d'une assez est tain ont été coulées, composition. jolie couvercle, autour du sujet qui représente l'Annonciation, on UOSETLS ME FECH' AVE -\- CHATIA DOMIMJS TECLM. PI.ENA, » Eu dedans du couvercle, autour du Crucilix assisté du saint Jean et de la « cum sis i> pejnsa primo de paupere pe>sa cum Vierge, on lit : : PASCIS EUM PASCIS AMICE DELM. » une Ainsi, cet objet était bien ornements range parmi et ligures le de salière table, du ustensiles les des et le style du milieu xni^ siècle. La présente une des salières de table ligure 2 parlent les inventaires d'or, assise sur « : Une « sallière d'agathe du que nous donnons salière dont couvercle est le '. » et qui est ici -, du commencement Le couvercle est d'argent doré, le vaisseau d'agate. xiv° siècle, dont quatre roes d'or, en manière d'un cliariol, et au bout du moyeu de chacune roe a une perle La roues sur relevé s'appuie sur le petit chàtelet ; une bouton pour soulever ce couvercle. En A, tête de serpent est le détail sert de de l'un des supports, grandeur d'exécution. SEAU. de cles s. fer m. {seille). Vase, le plus souvent de bois, garni de cer- ou de bronze avec anse. Cet ustensile, Un du Rhin et certain dans le nombre de tombes mérovingiennes nord de la ces vases, que M. l'abbé Cochet la boisson pour les repas. ^ Nous n'avons aucune raison à opposer à d'autant plus admissible, que l'usage des Germains de déposer des boissous de leurs guerriers. Partout ui'i on et les aliments dans les cercueils a trouvés, en Angleterre, en Allemagne, en France, ces seaux étaient placés près de ' - des bords suppose avoir été destinés à porter qui parait - chez nos France contenaient des fragments de cette opinion, était en usage fort même très-commun encore aujourd'hui, paraît avoir été de ancêtres. si la Invent, du duc de Bevry (1416). A fait partie de La Nonnandic la collection suuterrnijic, de M. Louis Fould \i. :)!)! et suiv. ; était en très-mauvais état. tête du 153 mort, el affectent la forme que présente même un cercle supérieur de de scie de gravures, enveloppe el ŒRINGL'E composé de douves minces de la ])ots la partie supérieure laient la durée du moyen âge des mets qu'on donnait aux pauvres, n'é- les restes en avons vu encore qui dataient du ornements en més à rintéi'ieur. Quelques à aumône d'argent. SERINGUE, s. du cylindre, £.CÛ/LUimOT^ que des seaux de bois ou de cuivre plus ou moins l'cpoussé avec Quelquefois bois. à aumône adoptés pendant toute pour déposer *. bronze doré, large, décoré de dents L Les figure 1 ] f. saillie. xiv*^ riches. siècle, fabriqués Nous en laiton Ces seaux de cuivre étaient éta- inventaires signalent des pots ou seaux Cet ustensile fut employé dès engin propre à éteindre les incendies. En le xv' siècle, 1618, un comme commencement d'incendie causé par la foudi'e fut éteint par le grand chantre de la cathédrale de Troyes, Pierre Dadier, qui alla quérir une seringue de maréchal. En 1700, la seringues disposées à cet cathédrale de Troyes possédait plusieurs effet, et leur emploi ne put arrêter les pro- grès du feu qui prit, pendant la nuit du 7 au 8 octobre de cette année, à la (lèche de charpente de l'église. ' Du On pratiquait de petits réservoirs L'iuicliôro irEiivcniicu. II. [ SElU.NGLIi: — ] lo'l — SOUS les combles des graads monuments, destinés à recueillir les m t'Cù'AHJ A er r/LS — spi^ingne. Il suffit, en effet, — loo TAr.l.KTTES [ ] au premier moment, d'une petite quantité d'eau pour prévenir un sinistre, et la seringue permettait d'envoyer cette eau sur même point attarpié. Cette le cathédrale de Troyes pos- sède encore un de ces engins, qui date du \\f siècle bronze (fig. avec manche de bois de noyer. Sur 1), SANCTUS PETRUS, P., S. donnons en B faite et de le détail piston, garni de cuir, est fait la patron de fermeture de la la partie base du cyles Nous postérieure, et du cathédrale. s. f. Réunion de plusieurs Grecs et les Romains moyen d'un stylel. sur eux des portaient lettrés ou d'ar- feuilles d'ivoire tablettes. Charlemagne, à ce que rapporte Eginhard, avait toujours chevet de son des feuilles et des lit main à tracer des caractères, ajoute son historien, de son âge et 1 lorsqu'il commencé en avait le travail, trop tard -. Cet objet a clr « Moult se {xHirpensf" en quelle guise " Au sous « le pour accoutumer sa » temps. Mais, qui n'était plus Les dames elles- portaient avec elles des tablettes dès les xn" et xuT siècles. cliaslelaiu pai-ler jiourra, » Kt laul que de cliu s'avisa » (ju'cu CCS tables elle eseriroit » Ce que au ehaslelaiu ' Car '< Sii'e, H Ces tablettes-ci » Aueuue chose mes ue vous iliroit, du dire loisir n'averoil ^ auuil uiic releiiés, v trouvères. découvert dans les coudiles. nous eu fournir un » ]iar M. Millet, andiitecte dioccsaiu de di'ssiu très-exact. Vita Karoli impo'aloris, § xxv. Grégoire de Tours parle aussi de tablettes enduites de cire, employées par les 3 tablettes peu dans ce réussit il qu'il avait Trij\cs. qui a l)ieu voulu - deux en C. Cet ustensile est d'une conservation par- gent enduites de cire et sur lesquelles on écrivait au mêmes de fabriqué avec un soin extrême. TABLETTES, Les la Il armes du chapitre (voy, en A) avec lindre sont gravées les initiales '. Li ronmrms clou letti-és de son temps et les personnes nobles. Chasielmn de Coud, vers 2S:{t» et suiv. TABLETTES [ — ] lob — du trésor de Charles VI menlinnne enduites de cire, renfermées dans un étui i;inYcnlairc d'ariïenl , dos lab'ellPS et suspendues à la ceinture. Le musée de la Société étuis avec tablettes, archéologique de Namur possède un de d'une parfaite conservation. « Cette pièce ce-, pré- c. M. E. delMarmol \ conservée autrefois dans le trésor du compose de chapitre de la cathédrale de Saint-Aubain. à Namur, se « elles sont coutablettes d'ivoire contenant huit feuilles. Six d'entre « recevoir des vertes d'une mince couche de cire rouge, destinée à « clause, dit Toutes les feuilles caractères tracés à l'aide d'une pointe ou style. or collée au dos sont réunies par une bande de parchemin bleu et de celles-ci, et qui leur sert en quelque sorte de reliure. cuir est destiné à les renfermer. La première et la Un étui de dernière feuille, enduites de cire, mais plus épaisses que les autres, ne sont point ' 2 Fol. 00. Notice sur les tnblettes d'ivoire du musée de Nnmur, avec planche!. — grand inlérèt par « offrent le plus (( ornées à l'intérieur. un jeune homme son cœur, que lo7 » les — deux bas-reliefs donl L'un de ces bas-reliefs agenouillé devant une celle-ci, dame (fig. i) h laquelle naturellement, s'empresse dard. L'autre bas-relief nous montre TABLETTE [ un cavalier ] elles sont représente il présente de percer d'un et une dame qui WMâ paraissent être dans une parfaite intimité, puisque jouvencel le menton de sa maîtresse. Celle-ci tient un petit jeune homme un faucon. L'étui de cuir bouilli et gaufré, caresse le doré en partie, présente L'un des plais de vons peinte et cet décrite la moralité de ces passe-temps étui (fig. 2) trace dans un la chien, le autrefois mondains. scène que nous Irou- manuscrit appartenant autrefois TASSF. [ — ] — 1^8 Monmcrqué S scène que reproduil à M. de à peu près, mais avec un tour beaucoup moins moral, le cul-de-lampe de la salle du trésor de riiùtel de Jacques Cœur à Bourges, et le roman de Tristan. Voici le texte accompagne qui « dit cornent une la vignette roync et du manuscrit précité de bien « Ci nous uns chevaliers s'estoient assiz souz un arbre seur une fontaine pour parler de folles amours << : de courtoisie, parce et se ; prins- virent en la qu'ils « trent à parler « fontaine l'ombre dou rois qui les guaitoil desseur l'arbre. Se nous et « ne nous gardons de penser mal et dou faire, pour l'amour de notre Segneur qui voit toutes nos pensées, nous guarderions en nous sa « paiz, « quar pluseurs sont qui de leurs segneurs temporels guardent miex « la paix, qui (' con si royne la ne et les voit li chevaliers guardèrent la paix dou rois que par dehors, qui ne font la paix : de notre Segneur qui toutes leurs pensées voit de dens et dehors.... » L'autre côté de l'étui montre sur le plat supérieur deux chevaliers et « deux dames qui semblent converser, et au-dessous un saint religieux régulier qui semble donner l'absolution à une femme agenouillée et vêtue de l'habit monacal. Les côtés de vus de coulants pris dans le cuir, l'étui (voy. en A) sont pour- qui représentent des têtes gri- et maçantes. Une ganse de soie passait par ces coulants et faisait couvercle ne pouvait s'égarer en prenant les tablettes. le d'argent Ces dant B - complète ce curieux ustensile, qui date du tablettes le style xiv^ siècle. très-commun en France pen- d'un usage étaient Un que mo3'en âge, puisqu'elles étaient l'objet d'une fabrication assez importante, et que « cens qui font tables à escrire à Paris formaient une corporation. La collection » Sauvageot du musée du Louvre en conserve plusieurs. On faisait de ces tablettes en bois aussi bien qu'en argent, en ivoire ou en cyprès, et leurs étuis étaient richement décorés d'émaux de ganses de soie avec pendants de perles à escripre, en cire, esmailliées par dehors « TASSE, 1 s. f. La tasse riale M. communiquer. trésor de V hôtel de Jacques tables d'argent » I*aiil Diii'and. — Voyez aussi (le Dict de la maille). Invent, de Charles VI (1399). est ordinaire- xiv si^clo).— La (]iii. la Notice sur Cœur, par M. Hiver, vigueltc et lo avec son obligeance ordile bas-relief de ta pr,'.-;iiicnt k la cour impé- de Bourges 'voy. dins ccUe notice Tint 'rpr.Hatiim fournie par M. ~2 Empreintoir •i 3.... Histoires, morniifés, fables, clc (iMiimntMiccineul du chambre du Unes du moyen âge, vase à boire, texte de ce mauuscrit ont été copiés par naire, a bien voulu nous les « : et I'. Paris). — lo9 — TliÉl-lL:!) [ ment munie d'un couvercle, quelquefois d'une ou deux anses, ] et aussi d'un biberon (goulot). TRANCHOIRE, de cristal, s. {.[tranchouere). Ce argent, vermeil, coupait les viandes, mot s'appliquait aux plateaux, sur lesquels l'écuyer tranchant dé- or, ceux aussi sur lesquels et h il rangeait les tran- ches de pain bis fabriqué exprès, destinées k recevoir les morceaux de viandes bouillies ou rôties qu'on présentait aux convives. Les tranchoires plateaux étaient souvent richement décorées de ciselures et d'armoiries; parfois elles étaient sur plain et doré « '. >» — Un « pieds aucun de ces objets existant dans Cependant sait au ils étaient fort combien sont rares xvi" siècle. Une tranchoire tranchouere àpié dorez étaient ronds, carrés ou ovales, avec rebords vées. « : '. -. » à pied Ces plateaux Nous ne connaissons collections publiques ou pri- les communs chez les pièces d'argenterie les grands. Mais on de table antérieures Les vignettes des manuscrits représentent parfois des écuyers tranchants se servant de tranchoires. Ce sont des plateaux, assez semblables à nos plats, mais posés sur un pied large ou sur Les tranchoires furent remplacées, au trois griffes. plats auxquels TRÉPIED, Tous les on conservait encore le nom de par des xvi° siècle, iilats trancheurs. m. Cet ustensile de cuisine n'a pas changé de forme. inventaires de vaisselles du moven âge mentionnent des trcs. pieds de fer composés d'un cercle ou d'un triangle posé .sur trois pieds une marmite. Mais on se servait de trépieds plus pour poser des vases chauds ou des brûle-parfums. Ces tré- et destiné à porter délicats pieds étaient de petite dimension et alin pouvaient souvent être plies, détenir moins de place dans les bagages. Voici trépieds de bronze fondu fondue avec la * ; branche B. Un chaque pied rivet est C réunit permettant de pivoter de manière que ces chent pied, les unes sur on ouvrait les les autres. trois Quand on branches d'une pièce D, arrêtée par les repos dans l'encoche G. Ainsi ' Invent, des ducs de '^ Comptes royaux. ^ Voyez le '• R. les trois pieds Normandie on et Musée des les un de ces palette A, les trois palettes trois en leur branches se couse servir du rendait fixes au tré- moyen boutons P, qui entraient ne pouvaient pivoter, et leurs [\'-\?>'\\ musée du Louvre, pur M. fouilles muni d'une voulait les Glossaire et Répertoire dans Notice des galeries du les et (lig. 4) lo (;onitc du château de Pierrefouds. émaux, bijoux, etc., exposés dans de Lahordc, au mot Tranchoiu. [ TKKIMED lôlcs 160 ] L rcccvaiciU le invenlaii-e vase qu'on voulait isoler. Quelques jiw/at menlioniienl des trépieds d'argent, destinés prubal^lemenl à être — posés sur les tables dans On cieux. les les mettait parfois — 161 VAISSELLE [ appartements, et à porter ] des vases pré- sur les autels pour recevoir les chauffe- rettes à mains. ^^J^ VAISSELLE, de tous comme (vessilemente). Doit s'entendre f. de métal employés pour les ustensiles même temps, s. pendant la période gallo-romaine, France a été gulièrement riche en vaisselle d'argent. Non-seulement aimaient à s'entourer de ce luxe de même chez les simples particuliers ; table , malgré et mais les De table. la la collection il les tout sin- princes s'introduisait invasions des bar- Normands, qui rançonnèrent le pays pendant malgré les dépenses qu'occasionnèrent les croi- bares, les incursions des d'un siècle, pins sades, la France, au selle d'argent. xui*^ siècle, était prodigieusement riche en vais- Les rois publièrent à plusieurs reprises des ordon- nances pour mettre des bornes à ce luxe, d'immobiliser les métaux servant à qui avait l'inconvénient fabrication la des monnaies. Philippe le Bel, en 129i, défend à tous ses sujets qui ne possèdent pas six mille livres de rente tournois « « d'avoir vesselemente d'or ne d'argent pour boire ne pour mangier ne jouit pas de ce revenu de porter après, la et », enjoint à quiconque il sienne à la Monnaie. Huit ans une seconde ordonnance prescrit fonte de la moitié de la la exemptés par la preaux orfèvres de fabri- vaisselle de tous les particuliers qui avaient été mière ordonnance. En 1310, défense est faite quer aucune pièce de vaisselle d'or ou d'argent, et en 1313 le même prince ordonne de faire porter à la Monnaie la dixième partie des vaisselles. Charles Bel et Philippe de le Valois renouvelèrent ces ordonnances sous diverses formes. Les mœurs étaient plus fortes que les décrets, et pendant les xiv" et xv" siècles, c'était à qui posséderait nombreuse vaisselle d'argent et de vermeil. Eustache Deschamps, Jehan de Meung, tous les poètes satiriques et la plus riche et les la plus chroniqueurs des ce luxe xiv'= et xv*" siècles, s'élèvent sans trêve contre qui ruinait les finances puliliques. Les inventaires qui nous restent en si grand nombre datant de ces temps, regorgent d'objets d'or et d'argent destinés au service de la table. Cela ne peut surprendre, si l'on suppose meil ou d'or, qu'on les nombreux dons de faisait aux princes vaisselle d'argent, de ver- et aux grands personnages II. — 21 VAISSELLE [ — ] Un en toute occasion. municipal enfants, — seigneur entrait-il dans sa faisait un présent de vassaux donnaient de lui les 162 vaisselle que le corps un de ses aux époux. la vaisselle chargé d'une ambassade par son suzerain, ville, Mariait-il '. Etait-il en parlant, qu'il recevait, des pièces d'argenterie, quelquefois d'une valeur considérable. x\ussi, dans grandes maisons, les conservée précieusement et était-elle en cas d'événement grave. Chez ; comme un les bourgeois, il disponible trésor en de même. était Il pas une fête de famille qui ne fût l'occasion d'un don de vais- n'était selle en âge, la vaisselle s'accumulait-elle d'âge et, les jours de cérémonie, les plus belles pièces d'orfèvrerie étaient exposées sur le dressoir. V, pour ce qui regarde la vaisselle, est de Charles L'inventaire d'une richesse merveilleuse. La comprend, parmi une vaisselle d'argent blanc hanaps, bassins, drageoirs, quatre douzaines coquemars, aiguières, de grands cuillers, douze douzaines de plats, nefs, vingt-sept llacons, cinquante et de grands plats, douzaines de six tité -, vingt et : un bassins; quatre douzaines petits, quatre grands plats go- dronnés et émaillés, dix-neuf douzaines d'écuelles de chandeliers etc., petits, vingt douzaines d'écuelles. La vaisselle d'argent doré comprend une de pots, infinité six ; douzaines vingt et une salières, dix-huit cuillers, et une quan- considérable de pots, aiguières, tasses, gobelets, coupes, etc. La vaisselle d'or comprend : trois ensemble 238 marcs 5 onces ; grandes nefs une et un baquet porté par des cinq bassins, deux bassins à laver ; pesant petite, sirènes, vingt- quarlorze chandeliers, deux çons, six eslamoies émaillées, six vases, douze autres ronds ; (la- deux hydres (sortes de pots), une quarte, un pot carré, un grand pot à aumône ; la Dagobert, coupe de saint Louis avec son aiguière, deux hanaps, quarante coupe du la dix-neuf gobelets, tasses, l'oi douze aiguières; huit drageoirs, trente-six grands plats pareils, douze autres grands une grande plats, trente-six plats à fruit forme de salière en lers. Enlin, la vaisselle d'or ; six douzaines d'écuelles, nef, dix autres salières, trente cuil- ornée de pierreries coupe de Charlemagne ornée de saphirs, un la comprend hanap sur pied, et perles : trente-sept gobelets, quarante aiguières, quarante (laçons, quarante- ' Quand corps de le roi Jean lit Paris une k ville lui offrit 1(100 donnés par Lcgraud d'Aussy apparitioa momentanée pendant marcs de vaisselle d'argent. : — Voyez, Histoire de fa vie privée des Français, suivantes. - On voit ]mr cela ' . qu'on éclairait passablement les tahL-s. sa caplivitc, le à ce sujet, les détails t. " III, ."' . p. 237 et — deux pois; quarante-cinq — 163 [ ] de drageoirs, quarante- aiilanl salières, VALISE Le poids de la vaisselle d'or seule s'élevait, d'après cet inventaire, à plus de 2000 marcs. Ce trésor fut en grande partie dilapidé pendant les malheureuses années de la détrois cuilliers et fourchettes. mence de Charles au VI, des princes, et plus particulièrement profit de Louis d'Orléans, assassiné rue Barbette. La vaisselle de ce frère du dont nous venons de donner roi surpassa bientôt en richesse celle un aperçu très-sommaire. Mais vaisselle la merveilleuse entre Bourgogne elle répondait à un état de maison tel qu'il n'en existait dans aucune cour de l'Europe à cette époque. Pendant un siècle, ces princes avaient amassé un trésor toutes appartenait aux ducs de ; d'une valeur énorme comm.e matière d'or et d'argent, sans qu'aucun événement politique les obligeât cà engager quelques portions de ces richesses. Les bourgeois, dans certaines occasions solennelles, comme des noces, par exemple, louaient de la vaisselle d'argent et d'élain, ainsi que les tables et les gens pour servir Au '. xvi^ siècle, la faïences italiennes et des verreries de Venise fit délaisser mode un peu sinon pour manger, au moins vaisselle plate chez les grands, des la comme pièces de parement montées au milieu de la table ou sur les butïets et crédences. Il prix très-levé. et verreries que ces faïences faut dire Ce goût pour les terres émaillées étaient d'un d'outre-monts con- tribua beaucoup à donner aux émailleurs de Limoges et aux potiers français l'envie d'atteindre et de dépasser liennes, ce à quoi VALISE, « « s. f. ils même les fabrications ita- arrivèrent. bouge). {varise, « Après les dits lanciei's mar- choyent deux serviteurs du Thresorier, portant chascun d'eux une » La valise était à peu près varise derrière eux sur leur cheval '-. ce que nous appelons porte-manteau, et se bouclait derrière la selle ne y plaçait les objets précieux dont on voulait pas se séparer. Les valises étaient de cuir et souvent recoulorsqu'on chevauchait. On vertes de riches étoffes. Dans le conte du Court mantel, un jeune cour du roi Ai'tus, monté sur un cheval qui « de fin velours cramoisi toute à bandes ». gentilhomme arrive à la portait une grosse valise Le cavalier prend sa valise sous la salle, et se présente fée.... le 1 '' Voyez devant le gentilhomme délace sa le Ménagier dr Paris, C/ieirnichce de l'asne. ch:\]]. le bras, roi. Il le s'agit du don d'un manteau valise.... des noces. perron, entre dans monte Il y avait aussi des valises [ VERFŒRIE en forme de nom de — ] coffrets recouverts — de peau, auxquelles on donnait le bouges. VERRERIE, s. entreprises sous Roucy, 164 il f. la Vases de verre. Dans surveillance de M. Tabbé Cochet de l'époque mérovingienne, * et fouilles de M. de nombre de vases de verre trouvé un assez grand a été nombreuses les parmi ceux-ci des gobelets ou vases et à boire, sans pied, qui obligeaient dès lors le buveur à vider diatement son verre lorsqu'on le remplissait. boire, de verre, se retrouvent d'ailleurs dans de localités, en France, sur les bords de la immé- Ces sortes de vases à un assez grand nombre Meuse, en Angleterre et 1 "Ty '-^ jusqu'en Danemark, ce qui indique leur origine franque. La figure présente deux de ces vases ornés de stries en spirales et parfois d'orbes en émail blanc. Si donc les Gallo-Romains fabriquaient v vases de verre, leurs conquérants du et s'en servaient Il est évident des en possédaient aussi depuis longtemps. que les Gaulois comme nation romaine, fabriquaient des beaucoup de siècle 1 colliers, les Germains, avant la domi- objets de verre, puisqu'on trouve de bracelets, et de menus débris en pâte de verre colorées dans les sépultures antérieures à la conquête romaine. Les verreries byzantines considérées étaient comme très-pré- du moyen âge, en Occident 2, et le moine Théophile connaissait dès le xn" siècle les procédés employés cieuses dès les premiers siècles ' Entre autres localités, à Eavermeu (voy. la Normandie souterraine, p. 327) cl à Cijiiipicgnc. -Voyez, h ce t. IV, p. u38. su'^Gi, l'Histoire des arts industr. au moyen âge, par M. J. Labartc, — par les verriers grecs que les '. Il tlil -, 16o — [ VEHREItlE ] à propos des pâles de verre colorées, Français sont très-habiles à fabriquer des vases avec ces verres ; % et, en eîTel, parmi les débris recueillis dans les fouilles, on trouve souvent des fragments de ces vases de verre de couleur. Le moine 1 Diversarum artium Schedu'a, •2 Cap. XII. lib. II, cap. x cl suiv. [ \i:i!iti;iiiK — 1 TlK'opliile s'élend pour encore sur lixer l'or sur le verre 166 — procédés employés par les Grecs les au moyen d'un fondant, ou entre deux verres, et ces procédés étaient pratiqués en Occident de Nous avons vu dans quelques M. des plaques de verre bleu ou pourpre, ornées verrier, ColTetier, entre les mains de et collections, son temps. de figures d'or retouchées au style avant la pose de l'émail fixant, d'un charmant travail, du xn" siècle; et bien que ces ouvrages fussent souvent de fabrication occidentale, on les mentionnait dans les inventaires sous tapis le nom de verres de Damas, sarrasinois des dans quelques villes tissus de même qu'on appelait de laine fabriqués à Arras, à Paris du Nord. 11 ne faut donc pas prendre à et la lettre ces qualifications, et croire que ces verres venaient tous d'Orient ou même les de Venise. Les artistes des xn'' et xin' siècles, qui surent faire beaux vitraux que nous connaissons, pouvaient exceller dans fabrication des verreries, et si ne l'on trouve aujourd'hui la qu'un nombre de ces verreries du moyen âge antérieures au xvi^ siècle, tandis que nos musées en possèdent un si grand nombre qui datent de l'antiquité, c'est que les Grecs et les Romains plaçaient très-petit ces vases dans les tombeaux, et que cet usage n'existait plus chez nos a'ieux à dater des premiers siècles de l'ère chrétienne. Venise établit des fabriques de verreries à l'instar des Orientaux dès et celte industrie, jusqu'à la fin du qui jouissait xvi'= siècle ; de mais privilèges elle le xi^ étendus, avait pris en siècle, prospéra France, ainsi qu'en témoigne Théophile, une importance assez considérable, pour l'usage ordinaire, on se servait de verres à boire, de de fiacons, de hanaps habilement soufflés figure 2 présente les verres trois formes assez de table pendant les xiv" et et travaillés fréquemment xv siècles. et, fioles, au four. La adoptées pour TIIOISIÈME PARTIE ORFÈVRERIE TROISIÈME PARTIE OIIFÉVUERIE TRAVAIL DES MÉTAUX PRÉCIEUX. Les Gaulois, au César conquit leurs provinces, travaillaient les métaux l'aigent et le cuivre, avec assez d'adresse, l'on si : moment où fer, l'or, le examine les objets procédé, en ce qui concerne les qui datent de cette époijue. Leur métaux précieux, le cuivre, l'argent et l'or, consistait à couler des lingots dans des moules de terre cuite et à les battre de manière à leur donner la forme convenable. Nous avons eu entre les mains une assez grande quantité de ces objets non achevés, qui montrent trois du temps comment, avec métal, à et chauffages successifs, lorsque le des force d'être battu, était écroui, l'ouvrier arrivait à donner à un lingot brut la forme d'une épingle, d'une libule, d'une agrafe, d'une plaque. La industrie ; or, domination quand les tour le territoire gaulois, romaine ne que développer germaniques ti'ibus elles fit trouvèrent une envahirent cette leur à fabrication métal- lurgique très-perfectionnée. Est-ce à dire que ces nouveaux venus n'apportèrent avec nouvelle ? Nous ne qu'on ne fait eux le aucun élément de fabrication, nulle pensons pas, comme forme, soit gallo-romains de tère qu'il Un fait certain, c'est que les bijoux mérovingiens, trouvés dans les tombeaux des chefs francs s'établirent les premiers soit nous sommes disposé à croire pas généralement une part assez large à l'inlluence de ces invasions indo-européennes. dits et forme" la fin sur le comme sol gaulois, n'ont travail, de l'empire. On (pii aucun rapport, avec les bijoux romains ou a voulu trouver dans le carac- que possèdent ces objets une influence byzantine mais, outre est difticile d'expliquer comment les arts de Byzance auraient ; II. — -i-i (lIlIKVUKItlE — 1 — no pu exercer une iullucnce sur des peuplades venues des bords de la Baltique, il est quanlilé de ces objets usuels portés par les cbefs de ces tribus des Bnrgondes des Franks, qui et même comme n'ont, fabrication, aucune relation avec les analogues façonnés à Byzance. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, les grandes agrafes de fer da- niasquiné d'argent qu'on trouve des cbefs des conquérants de comme matière, ni la fi-équemment si Gaule ne sont, comme procédé dans forme, ni de fabrication, des copies ou des réminiscences lointaines de ce qu'on fabriquait Si, comme ni lombes les alors Byzance. à entre ces objets de provenances différentes, on trouve rapports dans les compositions des certains exemple, nous entrelacs, par commune émanée croyons que ces rapports sont dus à une origine de l'extrême Orient. Mais nous sortirions de notre cadre, entamions sur ce sujet, Nous nous ouvrons notre livre, prendrons l'orfèvrerie à c'est-à-dire byzantine elle-même a des fait moment où au l'époque Alors, évidemment, l'inlluence byzantine se induence dite carlovingienne. sentir sources ; compte des cette une troi- conséquence des rapports de l'Occident septen- la avec les Maures d'Espagne trional mais très-diverses. L'une est gréco-romaine, l'autre est orientale syriaque; sième peut être nous très-grand intérêt, une dis- d'ailleurs d'un cussion approfondie. si ; puis il est nécessaire de tenir traditions gallo-romaines et des importations indo-ger- maniques. Il en sortis est de cela comme des couleurs de sources diverses, se réunissent, lange sans caractère bien tranché, un : quand le résultat tant d'éléments, produit un mé- ton gris, qu'on veuille bien nous passer l'expression. L'orfèvrerie carlovingienne lient de tous ces indécise par sa forme, par ses procédés de fabrication, éléments : chacun y trouve ce qu'il y veut voir, suivant la thèse qu'il prétend soutenir. Métal étampé, conformément aux prati(|ues des orfèvres byzantins péennes ; ; verres cloisonnés, conformément aux méthodes indo-europierreries embâtées, suivant les procédés parties fondues et ciselées, filigranes gallo-romains; soudés, damasquinures, rap- pelant la fabrication orientale, etc. Dans l'orfèvrerie d'or carlovin- gienne, on trouve l'application de tous ces éléments, mais rarement la précision, la pureté de l'exécution. pratiques, matériels, faisaient défaut. style, semblent inhérents qu'ils s'elTacent si les Il est évident Pourquoi que faut-il les moyens l'art, le à celte imperfection dans l'exécution, et moyens (luc piati(iues de la fabrication un degré très-élevé de perfection ? Il semble que le sentiment de l'art s'aiguise en alleignenl raison de la pé- — des ressources demandées niirie — 171 ()l!l-l';VlîF.I!IE [ aux connaissances pratiqnes qui dérivent de la mécanique, de la chimie, des sciences, en un mol. Nous ne prétendons pas dire que ce soit là une loi immuable et qu'il n'arrivera pas un temps où, à des connaissances très-avancées dans les sciences physiques, on ne puisse réunir un sentiment très-juste de Fart; mais ce temps est encore à venir. Et, pour ne que de Torfévrerie, il est une loi dictée par la raison, de et trôs-élevé parler ici laquelle il paraîtrait qu'on ne doit jamais s'écarter, et qui était obser- vée, en elïet, dans l'antiquité aussi bien que pendant le qui loi commande de ne donner aux de manière la la métaux employés mence à la plus naturelle de les mettre en œuvre. L'orfè- soumet exactement à cette loi, et ne commettre en oubli que du jour où les perfectionnements du moyen âge vrerie âge, objets fabriqués par cette in- dustrie que des formes dérivées des propi'iétés des et moyen se matériels de la fabrication se développent plus étendues en physique, en chimie ou des connaissances avec en mécanique. Déjà, au xv" siècle, on voit poindre le désir d'employer principalement ces ressources nouvelles fournies par la science issue d'une longue expérience, à fausser les principes qui doivent être observés dans l'or On prétend reproduire févrerie. appartiennent à l'architecture or, des formes qui du métal orfèvres s'ingénient à simuler en les argent ou cuivre, des édifices avec leurs contre-forts, leurs arcs, leurs fenêtres, les ; à l'aide clochetons, corniches, etc. moyens perfectionnés dont pai" la nature de en plus; et, faire tient de lieu disposent déjà dans matière mise en œuvre, ils le tendre faire sens indiqué s'en écartent de plus depuis lors, on n'est pas reniré dans la vraie voie. une matière impérieuse, ce sont les métaux. Il que deux manières de les employer. La première consiste à les on obentrer en fusion et à les couler dans un moule creux ainsi un objet concret, résistant, auquel on peut donner des Cependant, n'est la ils Au est s'il ; formes très-variées, en évitant, autant que trop vives, les angles et les membres faire se peut, les arêtes rectilignes, qui ne viennent pas bien à la fonte. Mais ce procédé donne des objets d'un poids relati- vement considérable, et ne peut guère convenir qu'exceptionnellement, si Ton met en œuvre des métaux d"un piix très-élevè.Le second procédé consiste à laminer les métaux par le martelage, et à les repousser, en raison de leur propriété malléable, jusqu'à leur ait donné le parfois objet il ; employés mais le ce qu'on modelé convenable. Les deux procédés peuvent simultanément dans la fabrication d'un être même métal repoussé n'ayant jamais l'aspect du métal fondu, est diflicile d'obtenir un résultat complètement satisfaisant par ce f OMKÉVREIUK — 1 — 17fî mélange des deux modes. Les parlies fondues peuvent être réunies moyen de la soudure, par des rivets, des assemblages. Les orfèvres du moyen âge ont été très-discrels dans l'emploi de ces par le expédients, jet. Mais objets la autant et, que d'un possible, leurs fontes sont faites soudure est particulièrement propre à composés de pièces martelées, la confection des étirées, repoussées, et ont-ils porté très-loin cette industrie, qui exige une grande habileté et une expérience consommée. minces et délicates même En effet, lorsqu'il s'agit de métal, la de souder des pièces chaleur moditie la forme de ces pièces du moyen âge ne possédaient pas les moyens qui nous sont connus aujourd'hui. Pour fondre, ils n'avaient que le charbon et des soufllets qui remplaçaient nos chalumeaux perfectionnés. Celle pauvreté de moyens peut et n'était orfèvres fondre. D'ailleurs, ces les pas un obstacle pour eux, puisque nous voyons une grande quantité de pièces d'orfèvrerie des xn° et rieures à cette époque, très-adroitement xnf siècles, et réunies par même le anté- moyen de soudure. Le métal fondu pouvait être retouché par la ciselure ou la au burin aussi ces artisans employaient-ils ces procédés qui, entre : des mains habiles, enlèvent à la fonte l'aspect mort et froid qu'elle conserve habituellement. Quant aux pièces martelées, elles étaient également retouchées au burin, gravées, de la vivacité et procédés si repoussé acquérait ainsi et le quelque chose de précieux. Il que ces est évident simples et qui demandent un outillage si peu imporlanl, prenaient leur valeur de l'adresse et du talent de l'ouvrier qui les Thomme, qu'aucun moyen mécanique ne employait. La main de surpasse, se sentait partout sur ces pièces d'orfèvrerie les ; mais, quand procédés matériels ont élè très-développés, leur exactitude, leur précision même, inintelligence, ont leur attrait qui s'attache à tout ce ne doit pas être surpris fèvrerie comme dans si que la l'on a tant remplacé peu à peu cet main humaine façonne. Aussi on de peine aujourd'hui, dans l'or- d'autres branches de l'industrie, à obtenir des charme des choses anciennes. Le voisinage du moyen mécanique a déshabitué la main de l'ouvrier de ce travail objets qui aient le intelligent et personnel, et ses sèche et froide de Il la elïorts tendent à imiter la régiilarilé machine. ne faut donc pas, dans l'orfèvrerie du moyen âge, non plus que dans celle de l'antiquité, chercher matique de notre fabrication moderne, on ne en revanche, on y mathé- la rectitude et l'uniformité l'y trouverait pas trouve l'emploi judicieux et vrai de parce qu'on ne possédait que des moyens bornés qui taient pas de s'affranchir des conditions ; mais, la matière, ne permet- imposées par celte matière : — comme 173 — ORFEVRERIE conséquence, des formes en rapport avec style et le sentiment d'art le métal; puis 1 le que ces artisans du moyen âge mettaient dans tout ce qu'ils produisaient, ustensile de ménage. Les Gaulois savaient fondre depuis l'or le monument jus(iu'à l'humble sans l'interposition apparente d'un autre métal. Ces procédés étaient, d'ailleurs, connus de toute an- — nill'LVREUIE ainsi qiio li(|iii[é. 174 prouvent, cL les beaux bijoux liiodiens trouvés le par M. Salzmann dans les fouilles de Camiros jets égyptiens -. *, et bon nombre d'ob- Les couronnes du trésor de Guarrazar (vn" siècle) * présentent un travail composé de plaques d'or battu, avec bâtes et filets granulés soudés, de cliaînes également soudés à l'or. formées de fils d'or Sous Cbarlemagne, ces procédés n'étaient pas encore de ce temps sont soudés altérés, et les objets d'or à for. Il existait, avant '1792, dans l'abbaye de Saint-Denis, un retable d'or donné à l'église par l'empereur Cliarles Chauve le lemagne. Ce retable, connu sous le appartenu à Cbar- et ayant nom d'écran (écrin) de Cliarle- inagne, se composait d'une suite d'arcatures superposées, à jour, en or. avec pierreries embàtées sur le dessin d'après la Nous en donnons face. la 1) '\ gravure de Félibien Cette pièce d'oifévrerie reposait sur un coffret allongé, garni (fig. reliquaire forme de en glaces, qui laissaient voir des ossements de de saints. Elle passait pour avoir orné l'oratoire de Cbarlemagne l ". X. A .^^- C De ce magnifique écrin, qui ne pesait pas moins de dix-neuf marcs d'or, che il ne nous reste que XXXIV pièce la A du sommet •"', dont notre plan- reproduit l'aspect, grandeur d'exécution. Cet échantillon donne cependant une idée de la fabrication de Tensemble. Au rentre est une aigue-marine intaillée, rei)résenlant Julia. fille de Titus; 1 Musée ^ Mus6e du Caire, " Musie de Cluny (voy. (lu l.ouvrc. foniu' iiiir la M. Marii'ltc. Notice de M. F. (K^ Lasteyric sur les eouronnes de Guar- razar, 18G0}. '* » i"' Hïst (le l'o/j/j. fie Saint-Denis. \oyc7.Vnisi. des arts industriels au Cabinet des anIiiiMcs. lîililiolh. imiii'r. moyen rfj'e, par M. .1. I.abarlo, t. II. ji. 165. DICTIONNAIRE RAISONNE DU MOBILIER. Orfèvrerie. Viollfl-le-l)uc, 1>] (iel. A(l. \xxiv l.l'TIl', lilh. DE L'ÉCRIX DE CII\I{LEMAG.\E Ve A. MOREL & C'e, éditeurs. i;hroniu-T;p (i. Fischliacli , a Slraslmiirg. — car u'élait il pas — ITo oufévheiul: [ ou des ca- alors de voir des pieires gravées rare, ] mées antiques enchâssés dans les joyaux les plus précieux, et bon nombre de ces piei'res qui font partie de la collection du cabinet des antiques proviennent de châsses et bijoux du moyen âge. Autour de cette aigue-marine, neuf beaux saphirs sont dont d'or, sertis donne en A, au double, la ligure ^ dans des bâtes moyen de sont soudées au cercle qui entoure la tête au Ces le prolll. bâtes petites boules d'or; les sept saphirs supérieurs sont terminés par de grosses perles d'un bel orient, enfilées dans des broches culots, dont nous donnons en B broches de ces perles est le détail reposant sur des et d'of- au double. La rivure des deux bâtes des saphirs inférieurs sont soudées deux deux douilles. Cette traient dans même, ne manque pas de les bâtes '. Aux tiges (jui en- Taide d'une petite rosace C faite à ornementation, par sa simplicité exécutée avec soin style, elle est, d'ailleurs, sont bien faites, sertissent les pierres et sont de Técrin soudées. Les parties inférieures composées comme Mais, supposer que les si délicatement l'on se grand nombre, accompagnaient reporte à d'autres monuments, on peut chatons principaux étaient montés d'après une mé- thode fréquemment employée dans les pièces d'orfèvrerie mérovingienne méthode à et carlovingienne, qui les bûtes, couverture de l'évangéliaire M. Labarte considère tine -, de comme appartenant à à du fond, mais la byzan- fabrication nous voyons que certaines pierres sont montées chatons avait déjà été employée, avec Irès-grossiers, il est vrai, par les la Saint-Emmeran, que que ainsi l'indique la figure 3. Mais on observera que cette façon de les l'ivcr nous examinons si de l'abbaye de l'époque consistait même non point à la plaque des supports plus ou moins l'iches. En effet, ou à souder ou étaient, fig. 1) ou formées de chatons embàlés sur des celle-ci, plaques d'or battu. Des perles, en les pierres. (voy. ; monter moyens d'exécution des conquérants barbares ' ; or, en ce qui concerne la couverture de l'évangéliaire de Saint-Emmeran, en admettant que les ivoires soient un voir dans la partie d'orfèvrerie, et pierres, travail byzantin, notamment dans nous ne pouvons la un ouvrage gréco-romain. Ces montures sont chargées nements qui appartiennent, suivant notre sentiment, au tal ' 2 rhénan du x" siècle. Ce dessin est, Bililiolli. royale avoir éli'^ (toiniiic donnée par Les bâtes qui maintiennent lous reu\ de de Miiuieh. l'ahiié ('.idte Piamnold, <'eUi' ligure, ;ui couverture (jui alors doiil)!,' chile de Vovez, dans la les style d'or- occiden- pierres dans de l'exécuUou. '.)7") euvirou, et passe pour gouvernail l'ahliaye de Sainl-I^linmerau de Ralisbonue. •' monture des partie (L'S vrU^iuen's. l'ai'lich' Ahuafio (lig. 1]. OUFÉVRERIE 176 ] l'orfèvrerie byzantine sont zonèes de liabiluellement unies, parfois seulement granulés, mais ne présentent point d'ajours filets '. Pendant Tépoque carlovingienne, on rapportait de Byzance beaucoup de ces plaques d'ivoire, Tart de la sculpture sur cette matière étant fort répandu dans la capitale de l'empire d'Orient; ces soit en cof- en couvertures d'évangéliaires. Ainsi, par exemple, la cou- plaques étaient montées en Occident, frets, soit soit en diptyques, verture du livre de prières de Charles le Chauve (842 à 869) possède une tirés si qui belle plaque d'ivoire au centre, représentant des sujets du psaume LVI de David, tlorô -, est entourée d'une bordure d'argent d'un travail grossier, qui certainement appartient à la fabri- cation occidentale. Faisant écrire ces livres en latin par des copistes occidentaux, ' Voyez iioiiiciil M. la de F-abi'.rlo, - il était naturel qu'on les fît relier par des artisans occi- couverture de l'iîvangéliaire de la cathédrale de Monza, qui est bien certai- fabrication byzantine. Hist, de^ arts industr. liibliolh. inipiT. Celte couverture est reproduite au moyen ûge (pi. XXXIili. dins l'ouvrage de — 177 — [ OHFÉVUEKIE I dentaux. Les montures des pierres qui décorent les plats de Tévengéliaire de Saint-Emmeran 3 (fig. ') sont relevées sur des cloisons d'or très-délicatement travaillées (voy. en A), ou sur des supports isolés (voy. en B). Les pierres sont maintenues par de nombreuses en forme de griffes feuilles aiguës, et non par des bâtes unies. Seules, les perles sont serties par les extrémités rabattues de petits Ce procédé de monture des pierres nous paraît être occidental et rhénan on ne le voit guère employé dans l'orfèvrerie française, plus sobre dans ses moyens d'exécution. M. Labarte a cylindres. ; donné l'ensemble de Histoiri' des arts la composition de cette couverture dans son industriels. L'industrie de l'orfèvrerie, pratiquée avec une supériorité incontestable à Constantinople, reçut en 1204 ne se releva jamais. Les croisés, comme on sait, s'emparèrent, cette année 1204, de la capitale de l'empire d'Orient et la mirent à sac. Mais, bien avant cette époque, en Occident, la fabrication de l'orfèvrerie avait atteint un degré de perfection un coup funeste dont elle Dans l'ouvrage que nous qui ne le cédait pas à l'industrie orientale. venons de citer, M. Labarte prétend que « le pillage de répandu en Europe un assez grand nombre de châsses 1204 avait et de reli- quaires byzantins d'une admirable exécution, qui fournirent d'utiles leçons aux artistes d'Occident d'accord avec cette opinion ; ne sont pas entièrement fabrication byzantine fournit évidem- ». la Les faits ment des modèles à nos artisans occidentaux pendant tout le cours du xn' siècle, c'est-à-dire depuis l'époque des premières croisades jusqu'à la fin du xn" siècle. Non-seulement on exporta d'Orient, pen- dant cette période, un grand nombre d'objets façonnés à Conslantinople et dans la Syrie septentrionale, fort industrieuse alors aussi beaucoup d'artisans occidentaux nouvellement conquises lorsqu'ils et ; mais s'établirent dans les contrées rapportèrent des méthodes de fabrication rentrèrent chez eux. Mais c'est précisément à dater des premières années du xni" siècle que l'industrie de l'orfèvrerie aban- pour adopter des formes et des procédés qui appartiennent en propiv, à l'Occident. Le pillage de Constantinople eut donc le résultat de tout pillage, il ne produisit que donne des les traditions byzantines ruines et ne profita pas aux coniiuérants. d'ailleurs plus guère besoin de leçons en ce qui cation de l'orfèvrerie; car alors, en Occident, atteint ' une rare perfection. Les Notre gravure domie eelte mouture villes Ceux-ci n'avaient concerne la fabri- cette fabrication avait rhénanes, Metz, Arras, Rouen, graudie de moitié eu sus, allu de rendre ligencc du travail iilus facile. II. — 2:i l'iulcl- OHFÉVKEltŒ [ — ) Bourges, Amiens, Troyes, daient dès la lin du \n° Puy en le Ve'ay, Paris, Limoges, possé- d'excellents ateliers d'orfèvrerie. Les siècle de Reims, de Saint-Denis d'Aix-la-CIiapellc, trésors — 178 i, possédaient possèdent encore en partie des objets de fajjrication occidentale et (|ui de cette époque datent Rémi, sont d'une grande beauté. qui et de calice d'or de saint dans de l'abbaye de Saint-Denis, le trésor qui, remis au cabinet des médailles de déposé dans est aujourd'liui les plus complets vrerie du milieu du \n° siècle. suivant notre opinion, car de Byzance, cation émaux, de 143 millimètres et figure 4 en donne passé était puis qui, en 1796, Bibliolbèque nationale, et les il est une œuvre occiden- n'a pas de rapports avec la fabristyle d'ornements, comme soit de procédés matériels. Sa hauteur est compose de cratère, qui se lobes unis, entourés de bordures et d'une zone de filigranes, En triangles. fond. En embàtées, plaques d'émaux les en d. ornements de les E, a. En b sont La section de filigranes, les pierres et perles la les et filets filets ; enc, le tracées, champ au double, bague, sous la coupe, est donnée en VCR, un détail un morceau du pied dont granes, les dans soudés des champs qui enfer- émaux. Les bàles des pierres sont grandeur d'exécution, En translucides six avec au double, de l'ornementation A. Les C, est la section, qui sertit La B, est un détail, au double, du filigrane soudé sur le granulés sont figurés en ment -. les détails principaux. En A, Tornementation externe du pierres et perles qui l'orfè- largeur du cratère de 13 centimètres la fut et mieux fabriqués de Ce calice comme soit comme emploi soit la do Reims, trésor de la cathédrale de Reims, est le un des exemples tale, l'église Le granulés, les de cette bague est reproduit en D. la pince est profilée folioles et oreilles, en G. Les les fili- champs, sont solidement soudés au fond du vase, lequel est d'or battu. Le cratère est vissé dans bague la (voy. en V), et cette bague est rivée sur le pied (voy. en R). B explique comment sont faits les ornements de comment chaque tigelle se termine par une boule qui, Notre figure en filigranes, et par son épaisseur, a rabattues sur les facilité le pierres avec travail de soudure. Les bâtes sont beaucoup de soin ; les émaux cloi- sonnés, translucides, verts, rouges, bleu foncé et blancs, sont d'une 1 Quelques pièces du trésor de Saint-Denis, qui d'ortV'vrerie d"or auliiines 2 île la du xii'' siècle, se était particulièrement riche voient encore an Louvr.; cl dans le eu objets cabinet des Bibliothèque impériale. Voyez, dans la partie des Ustensiles, l'casemble de ce calice a l'article Calice. ORFEVRERIE 179 Cï" exécution parfaite 1 Voyi'z plauclie \L. i. </i^i<'{^ Le irocédé de fabrication de ces pièces consiste [ ORFEVRERIE donc en un — ] travail 180 — de chaudronnerie d'or le : pied étant façonnés au repoussé séparément. de vis fondu, a été soudée à la i)ag'ue, pièces ont été polies au tour. Alors cratère, la Une bague et le douille, avec pas puis une vis au cratère. Ces ont été soudés les champs qui entourent les liligranes, les émaux et les bâtes des pierres et perles, puis les lilets granulés, puis enfin les filigranes granulés. Ce mode de fabrication, avec quelques dilTérences dans l'exécution, est appliqué, pendant le xn« siècle et le commencement du xnr, à £:caiLLnu.MOT. Torfévrerie châsse de cuivre, d'Aix-la-Chapelle, cette industrie. ployés. et Le fond plusieurs châsses, fournissent Le fragment, figure 5 notamment de très-beaux ', la grande exemples indique les procédés est hachié, c'est-à-dire gravé de em- de lignes fines se coupant à angle droit. Sur ce fond ont été rapportés les filigranes, non point soudés, mais rivés sur ce fond. On remarrpiera que ces enroulements sont assez forts pour avoir pu être entièrement soudés entre eux. Les 1 tigelles des folioles sont également soudées dans les jonctions ("iraiidour (roxôculion. — — 181 ORFÈVRERIE r ] enroulements. Tonle celte partie de fornemenl se tenait donc (les (relle-inême, avant son application sur le fond ani|uel de petits rivets l'attachent ; de sorte telle qu'elle forme un s'approcliant plus ou moins du fond et d'ombres l'etTet plus piquant. de lumière de et le produisant ainsi des jeux pierres sont également l'ivées sur ce fond, de L'artisan pouvait ainsi granulés. indépendant, treillis Les bâtes des même que les filets composer des bouquets, des [en- roulements plus ou moins riches, plus ou moins chargés de feuillages de lleurettes et puis ; il maintenait cette ornementation à l'aide d'un grand nombre de rivets qui faisaient partie de la décoration. Dans notre figure, les boutons milieux des lleurettes sont autant de rivets. Les ou godronnés sont, granulés filets moyen de plaques de fond au à l'aide de matrices. Les ou appliqués ou tenant au fond rivets, ornements, tels autour des et repoussés que ceux indiqués en A, sont également obtenus par l'étampage et n'ont qu'une faible même Les folioles du filigrane sont de saillie. étampées avec des matrices, puis découpées proprement sur les bords et soudées à la tige. reviendrons sur ce fut si fort en vogue mode de fabrication d'ornements rapportés, qui du à la fin Mais, avant de passer outre, laquelle les xn** siècle. il nous faut insister sur l'adresse avec savaient souder orfèvres Nous l'or sans apparence d'autre métal. Il existe dans le cabinet des antiques de la Bibliothèque impériale trois objets d'or ' dont est il difficile de connaître destination, la mais qui nous semblent être des fragments de parure. Ces objets de fabrication carlovingienne et -, que nous donnons grandeur d'exécu- composent d'un fond tion (fig. 6), se plat et d'un ornement singulier rapporté et soudé sur ce fond. Le plus grand, A, est présenté en a du côté plat, en b de profil et en c en perspective. Le tout au moyen de lames d'or assez minces, soudées sur filets granulés également soudés. Un est façonné les rives, avec trou garni d'une matière dure, comme pour épaisse et d'apparence vitrifiée, le traverse latéralement, empêcher le cordon qui enfilait ce bijou d'user les parois d'or mince. Le second objet, B, est présenté en (/ du côté plat et en en perspective. Le troisième, C, est assez semblable au second, mais plus .:> étroit. Leur fabrication est semblable à celle du premier; deux sont également percés de trous latéraux garnis de matière dure. On ne ' Catalogués sous s is" ou X'' siècle. le saurait et tous les la même trouver une exécution plus précise et n" 2114 du Catalogue de M. C.lialjouilh't, conservateur, [ ORI-KVKEIUE — ] plus délicate, et temps n'a point le — 182 autre que l'or dans les soudures. fait Il apparaître un métal fondant est donc incontestable que orfèvres étaient arrivés, dès cette époque, à rare dans l'art de souder l'or, les un degré de perfection non-seulement en Orient, mais dans l'Occident». G A. O' T\ Il serait diflicile aujourd'hui d'inditpier la provenance exacte do la plupart de ces objets d'art. Quelques arcliéologues ont voulu voir dans les couronnes de Guarrazar un d"ailicurs cette opinion pandu nous pensons que l'art Rien ne confirme de souder l'or fut ré- aussi bien en Orient qu'en Occident depuis l'antiquité jusqu'au xni" siècle. de Clunv, 1 ; travail oriental. Vovoz Dans et le dont Tli('(i|,liik'. retable de B;ile déposé aujourd'hui au la fabrication est occidentale Divosn; îit/i (ntiinii Scitcdula. et musée appartient au — commencement du \r vons des objels appartenir, 6" siècle, d'or comme ceux il JHH — ORFÉvnEHlE [ y a des parties soudées. soudé avant celte époque, que donne la figure 6, Nous trou- qui pourraient à la fabrication Ois A -B D PRUmiFE iO occidentale. On ne saurait douter que, Occidentaux possédaient un grand dépendamment des les dès avant nombre ] ('liarlemagne, les d'objets d'or soudé. In- bijoux wisigoliis qui devaient être connus Gaules, les incursions des Arabes en avaient laissé sur dans le sol. On ourLvitLitiE [ a — ] liS4 — de Poiliers, dans un champ, un bout de ceinture trouvé près d"or qui parait avoir appartenu à quelques-uns des chefs battus par Charles Martel. Ce bijou, dont figure 6 bis deur d'exécution en A la et le revers donne gran- la face, en B, se compose de deux plaques d'or. Celle de la face est repoussée et figure quatre éléphants bizar- i-ement contournés, avec granulés soudés et lamelles formant également soudées de champ sur enroulements, C au double) détail filets et frettées par des le fond embrasses. Le dessous (ju'une plaque d"or unie, sur la(juelle sont soudés en de d'oi- la bordure, sur la face, avec soudées en plein sur bijou le fond. En que cet seuls 'supposer le n'est fils Les perles granulés, sont de même D, est tracée la coupe de ce curieux Les éléphants repoussés sur '. filets B des plein formant une sorte d'arabesque. avec embrasses, d'or (voy. plaque de devant nous font la objet appartenait à quelque chef car, d'ailleurs, sa fabrication se rapporte à celle maure ; des bijoux de cette époque, dont l'origine occidentale ne saurait être douteuse. Les objets dont nous venons de parler, exécutés en or ou en cuivre, appartiennent à une fabrication exceptionnelle, de choix. Cependant les orfèvres livraient à prix c'est leurs clients des pièces très-ordinaires, d'un peu élevé, obtenues par des moyens beaucoup plus simples; et cette fabrication vulgaire qui donne partout et toujours la vaAujourd'hui, avec quelques soins et beaucoup leur relative d'un art. d'argent, on arrive à produire en orfèvrerie des objets d'une gi-ande valeur comme travail rité la fabrication à ; mais à quel degré d'abaissement bon marché se convainci'e de cette triste vérité, d'orfèvrerie d'objets tombée? n'est-elle pas et de vulga- Il suffit, pour de visiter nos églises, remplies du plus pauvre goût d'une exécution et bar- bare autant que prétentieuse. De même que beaucoup de communes prétendent petites faire une cathédrale avec une somme de 100,000 francs, et possèdent ainsi des édifices de carton, d'une apparence misérable sous bâtir leurs formes même prétentieuses; de garnit les autels est-il indigne de le l'objet, mobilier d'orfèvrerie non par au contraire par une atToclalion de richesse moyens de fabrication les plus (pii économiques sa simplicilé, piéli'nd et les qui mais cacher les plus opposés à apparence même. Ces temps barbares du moyen âge ne procédaient pas ainsi, et chaque mode de fabrication était en rapport cette avec la 1 somme affectée Ce bout loKué sous le (le à l'acquisition ccinliire fait iiarlic de u" 3410. la de l'objet. coUccliou des bijoux du iiiusjc de Cluny, cala- — Prenons un exemple : IHu — [ OHFÉVREItlE ] un fragment d'une croix La décoration d'orfèvrerie Voici, ligure 7, qui appartenail à l'abbaye de Jouarre K compose de lames minces de cuivre gravées, clouées sur une âme se de bois. Des médaillons cloués, à fond d'émail, avec figurines rapportées en cuivre fondu, représentent, au centre, le Christ assis, avec les symboles des quatre évangélistes. Il ' s'agissait ('l'Ile seconde évidemment d'oblenir une fabricalion économique. croix est aujourd'hui eu lu iiosscssioii de luoilié du xi^'sièclo. La partie rieur. (Voyez, pour rensenilile, les l'iehot.) ici iiue 'SX. de nous donnons esl ('.lianiacé le ; elle dalc di' la revers du croisillon suiié- Munutncnls de Seine-et-Munn; . ]!ar MM. Aulauve et ORKKviu:itii: [ — ] [sa — Ur, les clialons de verres colorés qui décorent celle croix ne sont maintenus que par des trous dont les faits dans plaques de cuivre les bords sont légèrement relevés en façon de bâtes, et ; trous forment une sertissure très-économique (voy. la section A) les plaques dorées sont simplement gravées au burin et les clous restent appa- ainsi ; rents. On beaucoup de ces objets en fabriquait de cuivre feuilles gravées ou étampées et clouées sur du bois, et ce procédé fut employé jusqu'au xvi^ siècle. L'étampage se faisait dans des matrices cuivre fondu et trempé ou de fer gravé, ou embouti, à la manière (le des coins, sur un un modèle travail plus délicat, émoussé, ou existe, était employé dans dans le trésor un reliquaire en forme de monstrance, et saint Sinice, qui tion adoptés au commencement du de la la fabrication d"objels cathédrale de Reims^, dit reliquaire de saint Sixte xiii' siècle. La planche XXXV reliquaire. Les pattes sont fondues; le pied. avec sa bague, sont faits au repoussé et à l'étampe ; la partie presque entièrement ciselée au burin supérieui'e, inclinée, est née de pierres embâtées. Autour du pied, horizontal, sont rapportés dées sur oblenir présente h peu près tous les procédés de fabrica- donne l'ensemble de ce la tige l'artiste voulait à l'échoppe sur quelques parties. Le procédé de l'étampage Il Quand retouchait les feuilles étampées au burin il les gravait moins ordinaires. d'acier. fait au repoussé, sur et orl'orle des ornements étampés par pièces sou- La figure 8 donne, grandeur d'exécution, un de ces ornements juxtaposés. C'était, comme nous l'avons dit, au moyen d'une malrice que cet ornement était obtenu. L'ornement de la tige i|iii (pii est le fond. au-dessous de la se recourbent sur cette à la bague (fig. 9), elle se bague est fait au repoussé, et les feuilles embase sont rapportées et soudées. Quant compose d'un fond uni repoussé, sur le- quel ont è!é soudés six médaillons saillants obtenus par une matrice ; DICTIONNAIRE RAISONNÉ DU MOBILIER, cm! li,.llrl /., /*- /„.// ,///' MONSTRANCE. Z_Pl 35 i:,i,„/i,,r/ .,. — puis les feuillPs Autour de la A et B, 187 — [ nRFÉVREIilE ] lepoussées, ont été soudées à leur base ^ seconde bague C lepoussée, ont été de même soudés /f, des rangs de feuilles. La lige droite D est gravée; le plateau supé- 10 rieur, qui renferme les cuivre, gravées, ' reliques, est fait ciselées et dorées. de feuilles La figure 10 donne Celle ligure 9 est aux deux liers de l'exéruliou. épaisses de la ciselure, [ ORFÉVREHIE — ] grandeur d'exécution, de l'un des pas qu'en un Irait d'un excellent etîet. — 188 La ne consiste buiiné; elle présente un certain modelé vif, nd, Celte monslrance, remarquable par le style et la composition, est obtenue, au très-simples. Grande appropriés à la place. liberté six lobes. ciselure par des procédés total, de fabrication dans l'emploi des moyens parfaitement Les pattes, qui doivent de otfrir la résistance, sont les seules pièces fondues; le repoussé et l'étampé sont réservés pour piédouche le et la tige, puis la ciselure précieuse. Et, en que ne peut le effet, faire au repoussé, toujours un peu travail d'un ou deux coups de mouton, suffisait étampages sont toujours petits les pierres d'étamper de petites pièces d'un faible était très-aisé et ces accompagne mieux la ciselure On le si faits métal était dans des — pour les objets ordinaires, corées de statuettes obtenues par ce quelques burinages faits sur les des figurines à l'aide de procédé simple même Parfois aussi les orfèvres des xn^ et xni' de métal mince à coups de marteau ou de fer émoussé, jusqu'à ce que celte creux de ce modèle. Pour ce que ne devait du f/ras de la la donner de précaution de l'ornement ou l'être la dureté, et le la l'on gravure elle-même la cette feuille un modèle d'une de poinçon de bois et adhère à feuille les tenir plus maigre et plus sec On trempait ce modèle procédait comme il vient d'êlre si mince : ainsi, cette aurait qu'elle fût, ajoutait pendant qu'elle percé le ofi"rant le métal, mais gravure n'intaille pas, mais repousse feuille métallique. Elle n'était pas faite, d'ailleurs, sur superposée au modèle, mais sur était ainsi le mo- plus de souplesse. C'est ainsi qu'ont été fabriquées belles figurines Voyez les on fondait en cuivre un non à l'échoppe, qui faite, du retable de Coblenlz, que possède périale de Saint-Denis ' tous faire, un remplissage de résine ou de plomb qui remplaçait en va- au modèle. Ces emboutissages sont toujours retouchés par au burin émoussé dèle, la figure. de métal surappliquée, feuille expéditif; fabriquaient des siècles feuille modèle, en ayant et matrice à l'aide du mouton. pièces embouties. L'emboutissage consiste à revêtir La la dépouille, vêtements donnaient seuls de frappées dans la riété à ces figures dit. Mais pouvant sortir du creux. Beaucoup de châsses sont dé- c'est-à-dire lui d'or, feuilles matrices d'un relief considérable, mais ayant toujours de pour il mince, — ne se bornaient pas à étamper des ornements très-plats. fabriquait, reliefs et flou, relief; d'argent ou de cuivre de l'épaisseur d'une coquille d'oeuf. les orfèvres plus la partie la relouché au burin. lorsqu'il n'est pas Il le pour '. L'ouvrage Dictionnaire du mobilier, t. [. achevé, on Iîi;TAni,K. l'église im- enlevait le plomb — (ce qui était aisé, dépouille, et ou l'on en ces que, (railleurs, la faisait térieur pour puisque foudre donner de 189 — objets [ sont feuille presque métallique la résine. Parfois celle-ci la résistance à l'objet ORFÉVUERIE toujours était J de flexible), est laissée à l'in- embouli. // A t~^ ¥^^m ^^ •^ ^p'-^ Ivl I t.cn/LLHmar. Les orfèvres du xni" siècle étaient fort habiles lorsqu'il s'agissait de souder des pièces étampécs sur un fond, de telle façon que ces . [ ORFKVIŒIllE — ] — 190 même. Le pièces semblent appartenir à ce fond trésor de la callié- de Sens possède un lieau ciboire de vermeil fabriqué par ce jirocédé. La planche XXXVI donne l'ensemble de ce ciboire, moitié (Irale (le deux valves, l'exécution. Les forme celle qui sert de coupe et celle qui couvercle, sont battues chacune au marteau, et présentent le identiquement même le galbe. Le bouton avec son col, et le pied avec sa tige, sont rapportés soudés et ornements qui décorent la panse de la valve et du couvercle, du pied et de la boule supérieure, sont étampés et soudés sur le vase. Nous donnons en A, ; les jolis du boulon supérieur; en B, ceux de la partie du couvercle et de la panse en C, ceux du bord du cou- ligure 11, l'ornement saillante ; vercle; en D, de la partie supérieure du couvercle; et en E, ceux du ])ied. Ce ciboire était destiné à être suspendu au-dessus de l'autel, suivant l'usage admis dans beaucoup d'églises cathédrales et abbatiales, jusqu'au xvi^ siècle ^ Ce genre de fabrication paraît appartenir spécialement mencement du aux orfèvres de Plus xni°. la fin du xn^ siècle et du com- n'est guère employé. Les ornements étampés ne sont plus soudés en plein sur les fonds, mais seulement sur quelques points; ils s'en détachent sur beaucoup tard, d'autres, ou bien c'est le fond forme stant les ornements en lui-même qui, repoussé au marteau, Aussi, nous allons laisser relief. un in- ce qui concerne Torfévrerie repoussée et étampée, pour nous occuper de la fonte. L'habileté des fondeurs fait il dans l'antiquité du xn' siècle surpassait tout ce qui a été depuis lors. Le beau fragment du grand candélabre de Saint-Remi de Reims ^ le chandelier du Mans ^ quelet ques encensoirs et candélabres de cette même époque, témoignent de l'adresse avec laquelle ces artisans du xn" siècle savaient fondre à cire perdue. Le moine Théophile, dans son Essai sur divers arts '*, s'étend longuement sur la manière de fondre l'encensoir qu'il présente comme un modèle. Les procédés qu'il indique sont ceux em- ployés lorsqu'on veut fondre à cire perdue, mais avec un détail de précautions qui montre assez combien celte industrie était poussée loin. Le fuit est que les objets de bronze coulé de cette époque sont lemarquablemenl légers souillures, et il purs. Le et est difficile métal est beau, plein, sans de comprendre comment certaines pièces ont pu être obtenues d'un seul jet sans brisures, puisque de parties 1 Ce ciboire appartient k - D(''pos6 au musée (le la fabricilioû la ville » Voyez, dans * Diverxai-utn nrtium Sc/tei/u'n, la parlie de ht ]ii-cinirrc iiioilii' de Reims. des Ustensiles, lib. lil, la planihc XXIX. cap. lx (xuc siècle] «In xiir siècle. DICTIONNAIRE RAISONNE DU MOBILIER Tome 2_P1.36 l/io/i-Zlt-Ditc- M /' yid CIBOIRE DE LA CATHEDRALE DE SENS A MOREL_édileur . Uizrùi j-c . — — 191 [ Oni'ÉVIŒRIE pleines et épaisses se délaclieiit des ligelles, des ornemeiils extrême ténuité. En pareil beaucoup plus refi'oidissant inégaux, retraits cas, par et, arrive que les il vite que parties les suite, des solutions ] d'une délicates parties épaisses, il y a des de continuité dans la Le chandelier du Mans, que notre insouciance pour les objets qui ont une importance sérieuse et pratique a laissé passer en Anfonte. du prince gleterre, lors de la vente Soltykotï, est, sous des procédés matériels, indépendamment de sa valeur une œuvre prodigieuse. La ciselure ajoute, à la fonte mais ; celle-ci, visible rapport comme art, est vrai, de la finesse cependant partout, est d'une déli- catesse dont rien ne peut donner l'idée : et cette pièce n'est pas la Nous avons vu des fragments de chandeliers, des bagues de seule. crosse, des chautïerettes à mains, comme sont, il le des fonte, supérieurs à ce débris de Unes clôtures, qui que l'Occident a pu produire de- puis lors, malgré les ressources apportées par les perfectionnements modernes. est évident Il temps nécessaire, et que les artistes mettaient à ces qu'aujourd'hui c'est sur le ouvrages le temps qu'on cherche à économiser. Nos musées, dues à nier, à défaut de du la fin siècle der- même et grandes pièces qui, toutes, ont été fon- avant cette / époque '>, (car les chapitres et abbayes ont détruit bon les nombre de ces objets pour nouveaux possèdent une '), grande assez ornements des faire faire de quantité pièces de fonte arrachées à des cbâsses ou des meubles. Ces fragments donner l'idée suffisent de l'art fondeur appliqué vrerie âge. à pendant Nous du l'orfè- moyen le allons à en pré- senter quelques-unes. La figure 12 est couverture de la 1 On iiicl la une des pièces de fonte qui décorent les coins de Bible de Souvigny -. La ciselure est venue ajouter sur le coinj)te de la révoliitioa t.jules les destructions. Certes, ou détruisit, a cette époque, bon nonilire d'objets commença l'œuvre du vamlalismc, ^ Jlusée de la vill;' d,' Moulins. inestimables elle était fort ; mais ce n'est pas avancée à la lin la révolution du dernier siècle. qui OIlFliVllEIllE f — ] — 19^ quelques linesscs à celle pièce délicale, nolammcnl pour figurer les poils cl la ceinlure de la chimère. Les ècoinçons sont gra\és avec une rare précision. Notre dessin dont le profil esl tracé une des est de est la grandeur de en A. Cet objet date du xn' trois parties du pied de siècle. plaque, la La la croix orientale qui figur.' 43 appartient n £.Ci'ilL/iL',WT. ;ni\ religieuses de Noire-Dame, à Namur, abbaye d'Ognies, située près de cette et qui provient ville. La de Tancienne croix de vermeil est évidemment de fabrication orientale; elle fut montée à la fin du xn^ siècle, ou au commencement du xni« siècle, sur un pied fondu d'un beau travail, dont notre gravure donne un fragment'. La ciselure ne fait ici que raviver les détails elle est plutôt un burinage qu'une retouche de la fonte. Or, il faut une main sûre et du goût ; pour pouvoir ainsi reloucber de (pie les morceaux (fig. 14) ^ de et de fonle peu * Voyez, : c'est là un travail d'artiste ouvriers de celle époque exécutaient avec autant d'adresse Le musée de Cluny conserve quelques beaux Celui que nous donnons ici fonle d'orfèvrerie. de sentiment (lue la fonte -. qui représente la création d'Adam, est d'une légèreté commune i>oiir rciisciiiblc d'un assez beau style. Le burin est inler- et de cet otijel, les - La gravure est aux deux ^ Orauilcur d'exécution, u» 977 du licrs Annales (vrkéuhifjiques, t. V, p. 31 S. do l'cxécutiou. ('.nl,tilo£;ue (((iiimicuccnicMl du .\:ii'' siècle). — venu sur quelques poinls, arbres et rinscription : 193 — [ notamment pour tracer po^tea factus ho.mo qli ORFÈVRERIE les des détails Ces eis. i)Omi>'etl;r ] Le premier et le dernier seulement appartiennent à la fabrication de Limoges quant à celui provenant de l'abbaye d'Ognies, il appartient évidemment à la fabricatrois derniers objets étaient dorés. ' ; ;.Y.v/.",'<.ï'y. tion rhénane. Ces trois pièces sont d'ailleurs fondues sur cire perdue, ne présentent, bien entendu, aucune trace de soudure. Mais et les orfèvres ne se boriuiient pus à la fabrication de ces objets plats, ne présentant qu'une face vue. Sur cire perdue, ronde bosse qui, comme œuvre de fonte, est une merveille, de cuivre fabriqués à Dinant, étaient comme fontes. le à l'église de Poslel et qui date de la ' même lorsqu'il pied d'un chandelier remarquablement pure Les yeux dos rleiix et n'est iici'soauagcs de la pascal lin (lig. 45) du xn" ne s'agis- c'est-à-dire les fort estimées, Nous donnons comme exemple de du Nord Limoges, y avait à il pas de pièces exceptionnelles. Les dinanderics, ol)jets est obtenaient des fontes très-ouvragées. Sans parler du cbandelier du Mans, et à Arras, à Dinant, des fondeurs très-bal)iles, sait ils notamment cette fabrication qui appartient siècle. Cette fonte que très-peu burinée. Ce pied ligure li sout iucnislés. Ce boules de verre uoir. II. soûl de — 2:i est iieliles [ _ (mKKVIlKItlK 194 — sonl ajoures el cl «n la l.ague A. Les rinceaux jusqu'à Pièce d'une sur les dos des dragons. fin. Les ornemenls, ique qu -rat fr^l a ces Inentot les orrévres renoncèrent .M,™ à la onte. Mais ;„, pièces coulées, qui. pour venir d'un jel, demanda.en "eau u de d niles soudures avec l-eaucoup "oins el de lemps, et employèrent dans la man.ère à masquer la soudure telligence et d'adresse, de — composition. cuivre doré, li>0 — [ OFîFKVREniE ] on voit au musée de Cluny une colonnelte de provenant d'une châsse probablement, (jui, sous le Ainsi 1S \ D E.CmLHOMOr. rapport de la fabrication, est un des objets les plus qu'on puisse étudier. Le chapiteau de cette colonnette ' La gravure csl de la grandeur de rmi.uiual. intéressants (tig. 16) ' se 0RFi':vnERiE [ — ] — 196 corbeille fondue, dont le galbe est compose d'une cette corbeille sont donné en A. Sur soudés des crochets fondus séparément. Les cro- chets du rang inférieur cachent l'extrémité soudée de ceux supérieur, des et folioles, sur l'astragale, soudées par du rang derrière, cachent l'exlrémilé soudée de ces crochets inférieurs. Quant au fût de la colonne, obtenu au moyen d'une est il âme cuivre étampée, appliquée sur une feuille très-mince de tubulaire de cuivre et soudée par derrière (voy. en B), là où celte colonnette s'appliquait au fond de Ainsi la soudure n'apparaissait-elle sur aucun point, châsse. la dorure pouvait être franche et égale. Chaque crochet feuillu et la de ce chapiteau fondu à part, sans retouches est pouille On ne comprend guère — comment on aurait pu sur un modèle pureté. En sur cire perdue. C, battre des pièces pour les obtenir qu'ils ont, chacun, été fondus un des crochets supérieurs déta- est figuré ché; en D, l'ornement étampé du d'une extrême ces crochets n'étant pas de dé- pensons-nous aussi : — et au double de l'exécution. Cette fût, colonnette date du milieu du xni* siècle. On se tromperait perfectionné ses ait se qui traire que est moins stitue au belle, travail époque de l'orfèvrerie c'est le con- pièces d'orfèvrerie des cette Certes, on trouve des : qui présentent plus de régularité dans l'exécution d'une époque antérieure celles la fabrication moyens à dater de voit. xiv^ et XV' siècles que l'on pensait si moins empreinte de l'artiste, la mais, de ; fait, d'originalité. cette Le métier exécution se sub- richesse au goût. Revenons aux pièces d'orfèvrerie composées de pièces rappoi'tées. Nous avons vu comment on décorait, au xu^ siècle, des parties unies de métal, or ou cuivre, au Ce granulés. du xm" siècle. plat des moyen de filigranes soudés, de filets procédé fut perfectionné encore Au lieu de souder en plein, ou de poser sur un fond enroulements composés de de ces dessous unis, au commencement les orfèvres d'ornementation plus de vie enroulements très-modelés fils de métal, se détachant à peine cherchaient à donner à ce genre et d'éclat, en posant sur des fonds des composés de plusieurs fils croix du musée de Cluny ', à et saillants, granulés soudés ensemble. La belle double branche, est un des plus précieux spécimens de ce genre de fabrication usité au commencement du xni" donne le siècle. milieu de cette croix qui sert de reliquaire -. La figure 17 Les enroule- ments ne sont soudés au fond qu'à leur souche, s'en détachent en 1 N" 3120 2 Grandi'ur (lu Catalogue, (rcxi''i'ulioM. pro\'f'u:inl ilc la coUcclioii Sollykiill'. 197 - OIlFKVIiKIllE [ manière de spirales pour s'élever jusqu'à 7 ou 8 millinièlies audessus de ce fond. Des pierres embâtées sont semées au milieu de ces légers ornements formés de deux ou granulés, avec gouttelettes aux extrémités. décoration plus riche et do meilleur goùl. cet de ceinture les On ornement. reflets et de faisait ainsi de baudrier, la soie, trois On ne En A, fils métalliques une saurait trouver est tracé le prolil de des bijoux, des agi-afes, des plaques qui s'alliaient merveilleusement du velours et des étoffes brochées. avec On ne croyait pas, en effet, que tous les bijoux pussent être portés indiffé- remment avec tel ou tel habit. Les bijoux émaillés étaient plus spé- cialement destinés aux vêtements sacerdotaux ou aux grands habits de cérémonie : manteaux et chapes. Ces bijoux émaillés cloisonnés étaient nécessairement d'une assez grande dimension, étaient plais, prenaient par conséquent de larges reflets qui eussent produit mauvais effet avec des habits de soie ou d'étoffes lines. Il fallait un sur ces vêtements des bijoux d'un travail délicat, multipliant les surfaces brillantes, rappelant les broderies. Malheureusement il ne nous reste qu'un très-pelit nombre de ces charmants bijoux de toilette. Il en Musée Britanniciue et dans quelques collections particulières de l'Angleterre. Le musée de Cluny n'en possède pas qui soient anléiieurs à la fin du xv^ siècle. Nous en avons eu quelexiste plusieurs au [ OUFI'VnEKIE ] — . — 198 ques-uns entre les mains dans des ventes, ;ï une époque où ces bijoux n'avaient pas acquis la valeur qu'on leur accorde aujourd'hui ainsi nous avons pu en conserver des dessins trop rares, mais qui ' ; donnent des spécimens de celte fabrication de la Une orfèvrerie du xni' siècle. Parmi ces bijoux, nous citerons une agrafe ou atiche musée de Cluny, circulaire, se compose d'un travail analogue à celui de la croix d'or, mais beaucoup plus d'un orle, lin. Celle agrafe est ilu avec enroulements granulés, dans lesquels passent des ligures représentant une chasse. Au centre de spirales terminées par une La figure Le Musée Britannique possède fleurette. de ce bijou, grandeur d'exécution une agrafe analogue à un saphir entouré 18 donne la copie est -. celle-ci, et qui date également de la première moitié du xui« siècle. Vers châsses, Il milieu de ce siècle, de coffrets d'argent il'or, ' le L'sl connus cl peu assez (lu il'obJL'ls Ou y il nomluTUX pour beaucouj) passèrent menus meubles par et ou de cuivre, élampécs (•alalogu('^s. sont placés. Mais, on fabriqua un grand nombre de âge; oii il qui Ce procédé était aujourd'hui soieiil dans dos ventes célèbres, li-eute l'attenlion suivît Hussie, et gravées. ayaul ciuflque vak'iir voit paraître a vingt-ciui| a (]ue eu moyeu les procédé dos lames le ans, ainsi le ces existe quelques uonibre olijels et l'on ui- sail où ils des amateurs u'élait pas jjrécieux. A celte époque, collectious remarquables, connues seulement de quelques voyageurs occidenlaux. 2 Dessin faisuiil partie du provenant du cabiuel de l;i cnbiiu't duchesse de lic l'aiitcui-. Ucri'y. Ce bijmi fut vciniu eu IS.'j'J comme d'obtenir une l'apide et permettait peu de Alors frais. le apparente de travail à i-iciiesse goût nouveau exigeait des objets la réfection servant au culte, et plus encore de ceux destinés aux usages civils. Beaucoup de ces lourdes châsses romanes des premiers siècles furent refaites, et l'on ne conserva guère dans les trésors des églises (|ue celles dont le travail était hors ligne ou qui étaient en trop grande En vénération pour qu'on osât y toucher. chitecture, formes. Toutefois rapide, parmi ces tion plus procédés, on L'étampage au moyen de matrices, en taient (lire effet brication, jamais elle où on la vit des maîtrises ne il fallait que et ; si économique que hâtive ou ne s'abaissa au degré de banalité descendre à dater du fût la fa- xvi° siècle. L'organisation des ateliers des maîtres remplissent excellent, gravées avec le plus grand permis de n'était pas il s'af- des matrices d'un style franchir. Ces ateliers possédaient d'ailleurs soin, et davantage de frapper des feuilles de métal à n'en coûtait pas il de ces matrices. l'aide bien que les objets les plus ordinaires reproduisaient des types charmants, qui, loin de fausser goût du public, ne le au contraire que des formes d'art parfaites. Depuis lui montraient xvn" siècle le puis que, par suite du plus funeste de tous les systèmes en on a inauguré en France à côté de moyen la fabi'ication l'art de luxe âge, c'est qu'ils sont non pour une si, n'y a plus eu il faits, les objets comme classe privilégiée, élèvent l'esprit du pauvre de- fait d'art, comme que barbarie meubles mais pour tout charment ils et gros- laissés par le ceux de l'antiquité grecipie, aujourd'hui, on veut sérieusement rieures, ; des classes élevées, de l'aristocratie, Ce qui nous charme dans sièreté. El de gros- et l'avilissement de la main-d'œuvre, permettait pas les objets sortis faut Il gravures sont d'une admi- et certaines conditions d'exécution dont Si gravure, permet- fonte et la la que ces fontes, ces étampages sièreté choisit les plus simples. de façonner rapidement de grandes pièces. rable pureté d'exécution et procédés de fabrication usités les ne changèrent pas; mais, voulant obtenir une exécu- siècle xii'' ar- y eut, entre les années 1210 et 1240, une rénovation il des anciennes au comme en orfèvrerie, le les monde, yeux du instruire les qu'ils riche. classes infé- trop oubliées pendant les trois derniers siècles, il faudrait commencer par ne leur montrer que des objets bien conçus et d'une forme belle. Nos démocrates aujourd'hui songent, il est vrai, à bien autre chose ; ils dédaignent habituellement pensent pas qu'elles soient faites pour eux des objets de luxe, car se loger ailleurs que dans pour ils les palais. le les choses d'art, ou ne peuple ; ce sont toujours ne croient pas que L'art, au contraire, l'art est puisse une des OKFÉVIŒlllE [ — ] 200 — consolations du pauvre, c"esl pour cela qu^il csl lion de lui en donner le goût. Dans les journées de nos révolutions populaires, nous avons celle triste observation, fait que multitude n'avait qu'un la moyen de jouir des choses d'art, c'est de les détruire. N'étant pas faites pour elle, un secret instinct d'envie la pousse à les briser. C'est encore là une des conséquences de l'héritage laissé à la France par le grand or, le peuple siècle. Le grand siècle a fait de l'art un aristocrate voit en lui un ennemi. Ce n'était pas ainsi que le moyen âge, ce moyen âge barbare et oppi-esscur, considérait l'art. Il ne l'avait pas : relégué dans des Académies les ateliers il ; vivait dans la cité, circulait il dans des corporations, appartenait à tous, et pouvait à tous procurer des satisfactions élevées. Les cathédi'ales n'élaient-elles pas une page d'art de toutes les pour la multitude? n'étaient-elles pas la glorilication branches de l'art? Tous ne peuvent posséder de la vaisselle plate, des bijoux d'or ornés de pierreries, des meubles de bois précieux et des vêtements de velours, mais tous peuvent avoir, si modeste que soit la fortune, des objets revêtus d'une forme distinguée, dans quels l'art a pris une place. Il la fabrication des- n'en coûte pas plus de donner au vase de terre une belle forme, au meuble de bois commun, une structuie convenable en raison de son usage, au pot d'étain ou de cuivre, des ornements d'un goût aussi pur qu'au pot d'argent ou de vermeil. il n'en est pas l'esclave, mais plutôt L'art est indépendant du luxe ; le maître. Si de nos jours les classes qui ne peuvent se donner les jouissances loppée de que procure la le luxe, valeur réelle de n'ont qu'une l'art, les idée très-peu déve- personnes riches ont si bien du luxe une seule et même chose, elles ont si bien confondu dans leur esprit ces deux jouissances, qu'elles demeurent insensibles aux expressions de l'art en dehoi-s du luxe. ISous disions que nous avions vu détruire des objets d'ait par des malheureux qui fait de l'art et ne voyaient dans ces objets (ju'une manifestation de aussi la richesse ; avons-nous vu plus souNent encore des personnes du monde entièrement insensibles à des formes d'art recouvrant des matières communes. Tel amateur (lui cristal de roche monté t!n devaîit un vase alhénien de moins toutefois qu'on Nos orfèvres du ne xiu" se i)àmera d'aise en face d'un vase de or, d'une forme disgracieuse, passera terre cuite, sans y prêter atlenlion, lui dise que ce vase a été payé 20,000 siècle tenaient donc, même à fr. loisqu'ils fabri- quaient des objets ordinaires par des moyens économiiiues, à déco- qu'on y trouvât autant darl (lue dans le plus riche joyau. Les moules, les matrices (ju'iis possédaient dans ler ces objets de telle façon — leui's ateliers :201 — [ OHFÉVHErUE ] comme l'argent. On servaient à fabriquer les ustensiles du pauvre ceux du riche, à façonner le cuivre aussi Itien que For et CSGeC©S©03QQCCQGXQ!^£g«;GQSaCOaX3ÛQajeOSOC^QQeOQ '3 m9::::^^c<^^- pourrait présenter une intéressante collection de ces plaques étam- pées à Taide de matrices gravées avec un goût parfait. bornons à en donner (luelques exemples, ligure 19 ' L'oviR'iiieul A provient de Iti eliàsse de saiul Nous nous '. Tuuria d'Evieiix (milieu du 11. ww siècle) — 2G ; OMKKVItEItlE [ — 1 courantes. Avec ces pla(|ues menus ornements, des poinçons, des feuilles, élamper des frappaient de seulement à servaient pas ne matrices Mais les — 20:2 les oi-févres puis (leurs; compositeur dis- le séparées pour en former des rinceaux, des bou- pièces posait ces quets, des crêtes, des tympans, au moyen de mode de soudure. C'est à la un grand développement jusqu'alors les poinçoins ne frappaient guère que des objets très-délicats et petits, employés dans la bijouterie ou dater de 1230 environ, que ce fabrication prend ; dans l'orfèvrerie plus fine la Au de longueur. millimètres des fleurettes, des folioles de quebjues ; milieu du xni" appliquent ce procédé à la grande orfèvrerie. ment quelle variété d'ornements permettait ce Avec une demi-douzaine de poser un nombre crêtes. La figure inlini feuilles de et artisans On comprendra aisémode de fabrication. de fleurs on pouvait com- de chapiteaux, de rinceaux, de frises, 20 donne un certain nombre de ces ornements obtenus par l'arrangement de séparément et les siècle, feuilles, soudées'. Encore de fallait-il de fieurs frappées tigelles, que ouvriers orfèvres les au moins interpréter un dessin d'en- sussent composer, ou tout semble eux-mêmes dessinateurs assez exercés pour qu'ils fussent ; donner le tour convenable à ces réunions de pièces frappées sépa- évidemment du leur, car on ne leur donnait pas le dessin de toute une frise, les tracés de toutes les parties d'une châsse, d'un meuble or, jamais l'ornementation ne se répète exactement. S'il y a dix tympans, dix chapiteaux dans une châsse, chacun de ces. ornements donne un dessin qui difTère par les détails. Un thème donné, l'ouvrier le variait suivant son goût, et ce goût est délicat. Nous avons la preuve du mérite individuel de ces artisans dans les nombreuses gravures sur métal que nous montre l'ancienne rément. Ils y mettaient ; orfèvrerie. La gravure moyens économiques un des était feuilles de mêlai entrant dans Mais gravure n'est pas, la l'oriM'iiiriil rurueiiieiil {xw^ li, ('-, (le do hi cliàt^sc! milieu du f(>uillcs L'ornement A provient de châsse de saint l'étampage, un procédé mécanique. de Joii.-irrc (iirciiiirrc xiii'" ; la trois détails datent du milieu iiiiiili('' siècle; l'onicnieut siècle (cabinet I), de châsse de saint Taurin d'Évreux : du xiip' sircdc) ; du musée de i'Anny l';iuleur). Tous ces ; l'oi ueiunil i;, de lu ces deux ornemeuls sont gravés grandeur de l'exé- d'un fragment servant dépendant d'un crucifix les de cuivre Irès-minccs. au Coudray IJalioleiu, cution. L'ornement C, la décorer composition des pièces d'orfèvrerie. ronicmcul E, d'une croix du xx" ornements sont frappés sur ' comme Siiinl .lulicii d'un reliqu.iiic du siècle); la de de support à une statuette de saint Jean, gravure est augmentée d'un tiers (cabinet de l'auteur). Ces du xiu' siècle. 203 — O' JlW'-û/f Pour qu'elle soit passable, elle exige une main i]i'\jà exercée ; pour [ OUI'KVUERII' — ] cl franche, qu'elle soit belle le sentiment vrai avec riiabileté de la main, le talent et dessinateur. Or, dans les objets les plus ordi- thi gravure, la naires, I* -0^ d'un est l'expression rude qu'elle paraisse, si dessin vif et vrai. Énergique et souple, elle montre la puissance de du moyen âge qui, même dans leurs œuvres les plus vulgaires, ne tombent jamais dans la mollesse et la platitude. Avonsnous fait, depuis le xvi^ siècle, des progrès en ce sens? Ce n'est pas ces écoles noire avis quée à la sauf de rares exceptions, et, ; l'orfèvrerie, gravure a-t-elle meté de burin qui xvic le Pour compenser la pauvreté de style, du moins acquis une sûreté de main, une fersuppléent à la beauté du dessin? Non. Depuis a décliné. l'exécution siècle, gravure sur métal, appli- la devenue est indécise et Qu'on froide. exemples que nous possédons, sans veuille examiner et l'on reconnaîtra bientôt que nos meilleures productions manquent de qualité la les essentielle qui distingue plus ordinaires du moyen gravures les sur métal les âge. C'est qu'en effet nous n'avons plus de dessin applicable aux objets industriels. d'école parti pris, On qu'on croit beaucoup pour l'industrie en enseignant le dessin à l'aide de modèles plus ou moins parfaits, modèles donnés sans méthode et sans un principe vivifiant. Les résultats démontrent malheureusement qu'on fait fausse route. C'est la nature qu'il faudrait apprendre à fait gens qui se destinent aux branches de l'industrie voir aux jeunes côtoyant l'art ; c'est la grâce, de toujours logique la structure la faune et de la flore qu'il serait, avant tout, nécessaire de leur incul- quer c'est le ; sentiment individuel faudrait développer qu'il chez eux, et c'est ce qu'on se garde bien de faire. Le dessin n'est pas seulement le résultat d'une aptitude ou d'une c'est encore une afl'aire habileté particulière de la main et de l'œil de l'intelligence. Les objets extérieurs se peignent dans les yeux de ; tous de la même mais combien y a-t-il de personnes qui qui sachent déduire de l'image (|ui se produit sur la sachent voir, manière ; une conséquence, une rétine suite d'idées? Rien peu assurément. Des milliers de gens passent, pendant des siècles, mène un naturel, en apprécient l'apparence yeux certes n'a pas des voit le et faits la loi jour, un homme, qui autrement que ceux de ses prédécesseurs, même phénomène, en analyse découvre ; devant un phéno- générale qui le les causes, produit. Il en déduit les résultats, y a, ou plutôt il doit y ne pas sortir de notre avoir de cela dans le dessinateur. Et pour une plante pour en des sujet, l'artiste ou compositions d'ornements n'a pas seulement à copier matérielle- l'artisan qui copie ment l'apparence que présente cette plante ; s'il est bien {lèiluire doué, ou si m] [ OUFÉVREllIE il examinera, 'Zi E son esprit n'est pris iléloiirné par un cnseignemenl plal, ] OUFÉVREP.IE [ — ] comment tout en faisant son dessin, comment ou façon telle comment ; aux liges les feuilles s'attachent du bourgeon, pourquoi elles sont sorties tent de telle — 200 est la puissance qui les maintient. les tiges se ramifient, quelle en un mot, pendant que fera, Il ; présen- elles se main reproduit machinalement une apparence sur le papier, un travail intellectuel d'analyse. Alors, le jour où il composera un ornement avec une plante, il ne la reproduira pas matériellement dans la sa rinceau ou le frise, chapiteau qu'il veut créer le ; mais en la sou- mettajit aux formes qui conviennent à sa composition, il laliurc son caractère particulière qui la distingue, laissera lui il lui donnera individuel, vivant, original, et laissera de côté les poncifs de l'école. En jetant les yeux sur ces nombreux objets d'orfèvrerie que moyen âge nous a laissés, on acquiert la certitude que les artistes artisans de cette époque avaient, pour étudier éléments de leurs compositions, les celles adoptées aujourd'hui la nature méthodes des et en le et tirer supérieures à dans nos écoles. Voici (fig. 21) quehiues exemples de gravures sur métal, qui montrent combien ces artisans étaient non-seulement habiles, mais encore intelligents dessinateurs. n'allaient Ils certes pas chercher ces modèles i parmi des copies cent fois reproduites de quelques fragments antiques, ou des couvres de- leurs devanciers, mais dans la flore et la faune des modèles toujours neufs, vivants condition même expresse (ju'on temps que aussi le trait tremblé fait enseignement inépuisable, avec ; et main. Les graveurs employaient la avec l'échoppe poussée sur donnant un mouvement rapide Ce d'oscillation. trait la ligne particulier, de matrices ; étaient rivés « uniques les pi'étendait repoussaient à Le détail très-fine, 15 cercles très-menus romposant ; les i,'iavuie, trait fonds sont obtenus au que fin du gravures, c'est la netteté et la hardiesse xii» une plume exercée sur uue les fonds sont faits au sainte Chandelle d'Arras. Le détail C provient d'un le frag- imiyen d'un poinçonnage de graveurs appellent frisé. Les deux pre- les du la autour de l'ornement pour arrêter sniillé fait à l'éfhoppe. le travail est réduit d'un quart, et date de la le fait celle apparfienl au reliquaire de présente un douille collection Soltjkoff comme un avec fal)riquer la miers exemples sont donnés grandeur d'exécution, métal certain ne se servaient pas habituellement orfèvres du fond, qui se composo d'un la un main de petits ornements qui ou soudés sur des fonds. La collection précieuse de ils treillis. CcUe gravure, ment de qu'on A provient d'uno monstriincc. Dans Le d6hn\ moyeu d'nn travail lui convenait à la grande orfèvrerie. Pour des pièces soin en tremblé pre- nait des points brillants très-rapprocliés, et à distance, flou qui la que l'intelligence travaille en sait voir, yeux les champs; datent du xiii" siècle et siècle. c()U|) le troisième Ce qui est k remarquer dans ces de burin, fcuillt^ ; fpii de papier, semble courir sur le DICTIONNAIRE RAISONNE 1 l'/oZ/e^/e. <: r:i /Juc /' - CHANDELIER EN ARGENT ET VERMEIL e i _ r M l'krÙL 1 û .(<>. ; — ;ii07 fabri(|ué d'après ce procédé, il'argent qui est d'un et OHFÉVHERIE [ llambeau possédait un M. Louis Fould — do et excellent ] vermeil La travail. XXX VII donne ce flambeau moitié d'exécution. Le corps du chandelier est d'argent les bagues, l'orle du pied, l'embase, le chapiteau et la bobèche sont dorés. En B, sont tracés les détails du planche ; chapiteau en C, ; un des lions ments, faits les détails du plateau de la inférieur, du xiv^ siècle. que l'orfèvrerie française avec raison toute l'Europe dès le Dans corps du rivés sur le pied est un écusson fascé d'or et de sinople. Cet le objet date de la seconde moitié C'était l'embase; en E, grandeur d'exécution. Ces orne- au repoussé, sont simplement (lambeau. Sur D de bague, et en commencement du xm« les inventaires était estimée dans siècle. des trésors étrangers, dressés à de ce lin la des pièces d'orfèvrerie française sont souvent mentionnées siècle, Les centres principaux de fabrication étaient Lyon, Avignon, Auxerre, Montpellier. Dans : '. Limoges, Paris, Arras, Flandres, les villes de les Gand, de Bruges, de Dinant, de Tournai, de Liège, étaient également renommées pour la fabrication des objets d'orfèvrerie ÉMAILLERIE SUR MÉTAUX. Les émaux translucides, ou opaijues, et sont posés y a : Les émaux cloisonnés ou de 1'' d'épargne ; du métal reliefs émaux 3° les 4° ; -. sur métaux ou sont, de différentes manières. plite les !2'' ; émaux en Il taille translucides recouvrant très-légèrement les émaux les peints. Pendant le moyen âge, jus- qu'au xv« siècle, on n'a guère employé que les deux premiers procédés cependant, ; sur émaillés dès relief, le soit siècle, apparaissent xn"' moyen d'émaux au quelques translucides, moyen d'émaux opaques. Quant au quatrième procédé, montra en France qu'à du xv^ la tin Les émaux cloisonnés sont guer. y a deux manières d'obtenir les Il mière consiste h sertir soit au ne se il siècle. plus anciens, mais les objets émaux il faut cloisonnés distinla : pre- de petites tables de pâtes de verre coloré au moyen d'oxydes métalli(iues entre des lames minces de métal soudées de champ sur un fond : c'est une mosaïque dont les frag- à l'aide de cloisons de métal ments vitreux sont maintenus ; la se- conde, à remplir chaque compartiment d'un émail fondant en poudre, à mettre ces et ' Notaniinont ordres de - \'oy(iz daus lÎDiiir.u'c VHist. teur. 1864. pUKjues ainsi l'invfutaii'o du préparées trrsor du au four. La chaleur saiat-sirgn, drcss:; en Laliarl,', I. 129j par fait les VllI. (les mis mdustriels (lu moijeii àfje, par .1. II. Morel, édi- OIIFÉVREIUE [ — ] — qui rcmplil exactement les fondre rômail, polit le tout, 208 et Ton obtient posée de couleurs Les émaux en dernier procédé. lisse, On com- bi'illanlc, métalliques. filets ou cliamplevés, tiennent de ce d'épargne, taille On une surface ainsi séparées par des vitrifiées cavités et y adhère. enlève sur une plaque de cuivre rosette, ou d'or ou d'argent, d'une épaisseur de 0",002 ou 0'",003, toutes les paron les creuse à une profondeur ties (|u'on veut rempli)" d'émail ; de 0"',001 environ met au tous au ; on Connne précédemment, four. bon semble, si l'émail, au métal. On les vides et s'attache feu, creux de poudre d'émail, et l'on i-emplit ces les polit surfaces restées en fondant, remplit et l'on tout, le du visibles dore cuivre ou de l'argent. Il est évident qu'on comme ne peut considérer émail sur métal le premier de ces procédés. Sertir des morceaux de pâtes de verre, comme des gemmes, entre des cloisons de métal, ce n'est pas émailler le métal, bien que le résultat apparent, faite, soit celui de l'émaillage. Or, ce premier procédé a été employé par les Égyptiens, dans l'antiquité par d'Orient l'exécution est par- si Grecs, par les peuples les par les Gaulois dès avant l'invasion romaine. Les Egyp- et connu tiens ont-ils émail cloisonné véritable le ? M. comte de le Laborde, dans une excellente notice imprimée en tête du Glossaire et négative la émaux Répertoire des : le et bijoux exposés au Louvre, est pour savant archéologue n'admet pas haute antique aient connu depuis l'impression de et pratiqué même l'émail que les la Grecs de cloisonné. Mais notice en question, des découvertes sont la venues confirmer l'opinion de ceux qui prétendaient que émaux les cloisonnés étaient connus des Égyptiens et des Grecs. Des bracelets égyptiens', des bijoux grecs question est donc vidée ; -, présentent des émaux cloisonnés. La toutefois il est à i)résumer que procédés les de fixation de l'émail entre des cloisons d'or, d'argent ou de cuivre n'étaient pas très-répandus, puisque ces objets sont rares n'atteignent que de Irès-petites dimensions. Quant aux dant et après fondre des rions dire les Ou l'omaine, ils (^ollorliou qu'ils Gaulois pen- pi'ati(juaient l'art de émaux colorés dans des cases métalli(jues. Nous ne sausi les Romains avaient déjà trouvé cet art, pratiqué dans trouve bien des EuU'c autres, celui qui Summlungen - domination Gaules lorsqu'ils envahirent ces contrées, tèrent. ' la et fiiit de Munich. C.iiiniiiiUii, au Louviv'. dn s'ils de vcrie coloré dont pâtes imrlio ou la collection ('îgyplicnnc des l'y la appordalc est Vereiniglsn DICTIONNAIRE RAISONNE DU MOBILIER. Orfèvrerie. PI. XXXVIII 3D :C-É^C ïiollet-le-llur. ilcl. A(i. Li'Vié. lilh BOLCLE MERflVI.\GIEM. Ve A. MOREL & Cie, éditeurs. Cliromo-Ttp. fi. Fischbach. i SlrasbourR. — à anléi'ieure lu iloiniiialioii mais jusqu'à ce jour il pâtes de verre aient avant conquête. la ne Î10{) — [ dans des tombes gauloises, serait pas possible d'afllrmer émaux Les J rumaiue, fondues dans été Oltl'liviiElilE que ces cloisons métalliques, des cloisonnés trouve encore iiu'on fréquemment dans les sépultures gauloises sont-ils gaulois ou gallo-romains ? Nous n'oserions décider la question, (jui d'ailleurs n'entre pas dans le cadre de notre sujet '. Parmi les objets de menue assez répo(iue mérovingienne, ce datent de qui oi'févrerie plus fréquemment, ce sont des lamelles de pâtes de verre coloré le serties par des cloisons métalliques à froid. Tels fragments des armes de vase enlin certaines et qu'on trouve Cliildéric, le de saint Martin, couronnes wisigotbes des parties dit sont fabriqués les et de Reces^vinlll de Suintila, déposées au musée de Ciuny, ainsi qu'un assez grand nombre V datent des d'objets qui au vni^ siècles-. L'art d'incruster de petites plaques de verre ou de grenat dans des alvéoles de métal poussé assez loin par ces barbares qui envahirent les Gaules, était l'on dans ne saurait voir, gallo-romaine, car la plupart de ces objets, une fabrication alTeclent ils et des formes qui appartiennent bien évidemment à la race conquérante. Comme spécimen de cette fabrication, nous donnons (planche XXXVIII) une des boucles mérovingiennes déposées au musée de Cluny '\ Ce bijou est de cuivre plaijué d'or plutôt que doré antérieur. Le des perles d'argent sont soudées sur son orle ; corps de l'attache est incrusté de plaques de grenat clair afileurant la surface et posées sur paillon. Une feuille demi-cylindres d'hyacinthe (améthyste sertis dans le métal sont solidement purpurine) sont taillés à la molette. La feuille palmettée et ou boudins cannelés en travers, sont et les demi-cylindres, (pialre et saillants sur le nu de la plaque d'attache et sur la souche de l'ardillon. Ce bijou pas indique une fabrication passablement avancée, ici question qu'il est dit, d'émail. mais il n'est Les remplissages des alvéoles sont, ainsi des tables de grenat posées à froid et retenues par un rabattement des bords du métal réservés. Ces bords ne sont point des cloisons giens, mais Voyez, ' rt !•(! rapportées, un lilet comme dans beaucoup de bijoux méi'ovin- laissé ondr, le iiolirc di' jH'DiKis, hi M. C.li. champlevage des fonds. Quelques de Liiiiis : /t.v ()Iùii:n:s de saint Liai, l'iiriri, Didroii, '186'i. - Parfois cos pâtes de vori'e sont reiiiplacéi s de ces ohjets sont d(''pos;'s eahiuet des médailles de ('.oui|iièi,'iH'. ' de la Saiid-('iei-iiiaiu (irandi'ur d'exé'ciiiio;! jiar dos grciials au musée des souverains lîibliollièfjue ini]iériali', au t;nlli''S Louvre, au eu lable. iiiiiséc aux musées d'Arras, du eliàl.'au . . 11. IMusieiii-s de C.luny, au — 27 do oni'KVitEiUE j" — ] objets (bijoux) gallo-i'oinains — :iîlO monlreiU de Icmail posé à ccpciidaiil chaud, soil dans les inlenalles laissés entre des cloisons, soit dans les alvéoles cliamplevés. Le cabinet des médailles de la Bibliothèque bronze coulé, champlevée, qui impériale conserve une plaque de provient d'une agrafe de manteau. Cette plaque XXXIX) (pi. paraît ' appartenir à l'époque gallo-romaine et est une œuvre d'émaillerie des plus curieuses. compose de L'orle, cloisonnages de intercalés l'émail, montre notre planche, le se vingt-six lobes alternativement remplis d'émail rouge et une zone dans laquelle sont juxtaposés, sans bleu. Puis est creusée carrés que ainsi métal, entre le que ne pourrait, sans se mélanger jusqu'à un feu, certain point, être posé ainsi tendu qu'un émail, d'autres Observons d'émail échiquelé bleu et blanc. au fondant rouge d'émail des carrés que montre le On cette zone. a pré- rouge par exemple, aurait été d'abord posé fondu, puis qu'à la meule on aurait enlevé les carrés intercalés, et qui auraient été remplis d'émail blanc, lequel été fondu aurait four; puis, enfin, que cet émail blanc aurait à son tour été au taillé à meule de manière à pouvoir y loger l'émail bleu, de même fondu au four. Mais la chaleur nécessaire pour fondre l'émail blanc aurait la remis en fusion l'émail rouge, et aurait, au point de rencontre des A deux émaux, produit des mélanges. été ainsi pour les petits carrés bleus de l'échiqueté. Le posé ne nous parait pas praticable partiments ont été disposés à froid, de moi'ceaux de plus forte raison, pâtes il ; en eùt-il moyen sup- semble plutôt que ces com- comme une mosaïque, au moyen de verre coloré, puis que la plaque a été soumise à une température assez élevée pour souder entre eux ces morceaux juxtaposés, sans les mélanger. fouilles Même les amener à une fusion complète qui pût observation pour la bulle trouvée de Siberlswold-Down (Angleterre). Cette bulle laire un peu ovale, a 0"\029 sur tient vingt et et émaux sans petits s'y circu- con- pourpres, moins d'un millimètre de Peut-on admettre que ces infiniment être fondus dans d'autres elle les échiquetés de rouges et bleus, bleus carrés ont chacun d'or, de diamètre. Or, un carrés d'émaux, qui chacun sont seize petits carrés blancs et verts, lesquels petits 0'",03 dans côté. carrés d'émail aient pu mélanger? Il est vrai qu'on un ouvrape de mosaïque. mais soudé à chaud et non maintenu par avait cru voir dans la bulle de Sibertswold Ouvrage de mosaïque, un mastic à froid. soit, Ces exemples suffisent pour démontrer que ' riruiKlciiv d'cx(''f.iitioii. l'art de l'émaillerie DICTIONNAIRE RAISONNÉ DU MOBILIER. XXXIX. PI. Orfèvrerie. ïiollel-le-Duc. Uïié, mil. Ad. ilel. AGRAFE MÉROVINGIENNE ÉMAILLÉE. Vc A. MOREL & Cie, éditeurs. i',liromo-Tï|i. G. Fischbach , à Stnsbonrg. — — 211 ORFÈVRERIE [ ] commencement de l'invasion des pratiqué avec une certaine perfection. Nous ne possé- pratiqué dans les Gaules au était barbares, et dons toutefois que de petites pièces de cette émaillerie primitive, et ne semble pas qu'on fabriquât, à Taide de ces procédés, autre il chose que des bijoux très-menus, tandis que gemmes en plaques de verre ou des de métal petites tables entre des cloisons usuellement pratiqué sous était de sertir des l'art premiers Mérovingiens. les mode de fabrication abondent '. Ils ont été soumentionnés comme des ouvrages d'émaillerie dans les inven- Les exemples de ce vent taires même et habitude de par des archéologues, mais sonnées de l'émail ou On silicate alcalin barbares qui occupaient les avec eux ; les de verre ou des en portaient ou célèbres joyaux les simplement fussent des pâles gemmes encloisonnées et serties dans de l'or, du cuivre. Ce mode de fabrication, dont notre métal pour poser champlevage du échantillon, mais avec les tables plus habituellement champ, v* siècle, le Les mentionnés parfois dans des inventaires XXXVIII donne un planche sistait et ouvrages émaillés, ne l'argent dès Gaules, ne peut mettre en doute que façonnés par saint Eloi, de des lamelles métalliques. depuis l'excellente dissertation de M. de Linas et, sur ce sujet, on des verre Wisigoths ont laissé un assez grand nombi'e de bijoux ainsi fabriqués, comme une grande gemmes ou de plaques de serties par transparent, et fondu à chaud dans des alvéoles fabriquait à Byzance et dans tout TOrient quantité de ces objets composés de coloré ne faut pas une grande de Témailleur pour distinguer ces matières cloi- l'art métalliques. il de gemmes ou de coloré, con- verre en un réseau de lames métalliques de posé sur un fond, qui maintenait soit laissé à jour, soit lames translucides. C'est ainsi qu'est ornée plaque la mérovingienne du cabinet des médailles de la les pectorale Bibliothèque impé- temps d'arriver aux émaux du moyen âge qui font l'objet de notre sujet. Si les gallo-romains émaillaient les métaux, il semblerait que cet art fût perdu après les invasions germaniques, riale -. Mais est ne voit plus apparaître et l'on dans les 1 est 11 il les émaux cloisonnés Gaules que beaucoup plus tard. utilL> (le coi.sultor, vrerie méiovingienni;. les a ce .siiJeL Œuvres de A rexccUeule et Byzance, dès iKtlice saint É(oi. et lu de M. Cli. champlevés le x^ île siècle Lioas Verroterie clvisvnnée : ^ Orfè- [\V\i\vtn\. 1S64). * Voyez les exeiuplet; donués par M. ^ Voyez Gorgier, la di' plaque d'émail cloisonné de reproduite 7noijen âge{\o\. la jiar M. J. Linas dans l'ouvrage déjà la coUeelion de Labarte dans sou ouvrage Pala d'oro de l'église : feu Hist. eilé. M. le fies de Saiut-Mavc de Venise, conile l'imilalès- arts uiduslrie/s au oitrKvr.EuiE [ — j émaux fabriquait des on aucune de pièce mais cloisonnés; époque celte — 212 qu'on ne connaissons admettre puisse Toutefois les appartenant à rémaillerie occidentale. comme orfèvres occi- souvent des plaques d'émaux cloisonnés enchâssaient dentaux nous et cliamplevès byzantins dans les objets qu'ils livraient à leurs clients, et nos collections possèdent des exemples très-curieux de l'emploi de ces émaux orientaux'. C'est au émaux cloisonnés de (|uelques rares qu'on voit apparaître siècle xi" fabrication occidentale, et ces émaux sont, relativement à ceux de Byzance, assez grossiers. blerait que de l'émaillerie en Occident l'art qui s'était Verdun parmi était les décorent sem- d'abord été pratiqué au commencement du xu^ siècle, évidemment instruite auprès d'artistes byzantins. par l'école rhénane, école ait Il si brillante déjà un des centres de l'orfèvrerie émaux occidentaux cloisonnés de saint Rémi, le calice d'or les émaillée. On peut citer, plus anciens, ceux qui déposé aujourd'hui dans le Notre-Dame de Reiras. M. Labarte incline à croire que ces émaux, qui datent du milieu du xii° siècle, sont fabriqués par des trésor de artistes grecs mais ; de rornementation est occidental, aussi le style bien pour l'ornementation d'or du vase que pour les filigranes pour les émaux byzantins cloisonnés dont des de cette époque. émaux avec raison, que les taine liberté et ne connaissons pas d'émaux vitraux et de celle des manuscrits M. Labarte observer d'ailleurs, fait cloisonnés byzantins une irrégularité dans émaux et dessin et la coloration se rapprochent le autant de l'ornementation occidentaux Nous translucides. - le affectent une cer- dessin des cloisons, qui n'exis- du calice de Reims le dessin est ici très-régulier. La planche XL donne en A trois des compartiments émaillés du calice de Reims, et en B deux des compartiments byzantins de la boîte évangéliaire du Musée du Louvre, au double de l'exécution, afin de mieux indiquer le travail. Le caracdans tent pas les translucides cloisonnés tère de la coloration et de la tiellement. Les ; composition de ces émaux did'ère essen- émaux cloisonnés byzantins ont une coloration claire lumineuse qui ne se retrouve pas dans ceux du calice de Reims, et vigoureux de ton et d'un dessin tout occidental. Le procédé de fabrication de ces émaux enfermés dans des cases d'or serties est exactement celui indiqué par le moine Théophile. Ainsi, ' du Voyez, cnlrc autres objets, xi"^ au siècle, et sur la([ue'.le XIII'' - on observera que sièele. (M. Voyez .1. les détails de la boîte (':vang(''liairo plaques d'or d'émaux cloisonnés du Musée du Louvre, qui date des énuuix by/.aulins oui été fixés. Cette boîte a été réparée I.aliarlr. ///.s7. cv. petites les rfe aiis indu'.triels .) calicM ligure 'i. DICTIONNAIRE RAISONNE DU MOBILIER. PI. Orfèvrerie. Tiollet-lf-nuc, del. AJ. EMAUX DU CALICE DE I.i'in', XL. lilli. REIiMS AU DOUBLE DE L'EXÉCUTION. \e A. MOUEL & Cie, éditeurs. i;tiroiiiu-T(p. C. fistliliacb. a Strastiourï. — qui décoreiil coupe, de bague la de saint Rémi calice le du pied et — !2i;-5 ; ORFÈVRERIE [ épousent foimes de les ] la ces petites plaques ont donc dû être disposées sur le vase avant d'y mettre l'émail, puisque cet émail ne pouvait entrer en fusion qu'au four. Voici ce que dit Théophile à ce sujet * Ensuite, dans l'intérieur de chacun : « [domuiiculis, " ira « ajustées, vous petites cases) qui les sur vase, le En retirerez avec soin. » comme reçoivent les émaux, ajustés devront contenir des émaux {elec- vous appliquerez des feuilles d'or mince, -), puis, ceux les « de « ((|ue celle " du bord de chacune des pièces, de manière « fois le « intervalle qu'on (I nant i' la règle, « celle « et, i< votre goût, de manière vous couperez dans une la case) tour, et de vous la en pre- vous servant case) et la un peu plus épaisse une bandelette que vous ferez courir nomme les de bordure) dans une feuille petit en pre- cloisons), et à l'aide la d'or aussi même de hauteur (que mince que possible, vous contournerez ces avec de petites pinces, long en fasse deux ([u'elle bordure de l'émail ^ De même, taillerez des bandelettes le deux bandelettes un mesures (du développement des les exactement une case feuille d'or en ménageant entre qui cliatons cloisons d'or. « Ensuite, nant les mesures (des développements de de après les avoir reçoivent les pierres, sont qui « la règle, et effet, les à l'intérieur, entre dans laquelle sont disposées des chatons bandelettes à à produire les dessins que vous voudrez « obtenir dans les émaux, soit des cercles, soit des nœuds, de petites <( fleurs, <' délicatement et avec grand soin chacun de ces « les " charbons. Lorsqu'un compartiment aura ainsi été rempli (de son « cloisonnage), vous en '< de précaution, de telle sorte que « puisse se déranger et que les cloisons d'or mince n'entrent pas en « fusion... des oiseaux, des animaux, soit des figures lixant avec » Cela de filets souderez toutes le les parties travail Théophile explique comment d'émaux sont également sortes émaux à sa place, en fusibles ; sur des avec beaucoup délicat (du dessin) ne substance vitritiable (l'émail), afin de s'assurer la vous disposerez délayée et en les cbaulTant la farine fait, ; il si faut les comment on éprouver ditïérentes pulvérise ces comment, à l'aide d'un tuyau de plume taillé en cuiller, on remplit chaque intervalle de cloison de la poudre d'émail convenable puis, enfin, comment on met au four les cases ainsi remplies; comment on renouvelle l'opération, si fémail, en fondant, se ; puis ; ' Diveis, nvtiuin Scliedula, lih. 111. cap. lu. 2 Voyez 3 Cotte Ijorilure u'existe pas autour des (Muaux du ralii-e de saiid la judicieuse dissertation de M. Laliulc sui- Vclcetruni. l'.ciui. [ OIUKVHF.HIE — ] réduit trop d'épaisseur — 214 comment on ; Le texte de Théopiiile polit les pièces. comment on laisse refroidir el est trop clair, entre dans il des détails trop pratiques, pour laisser supposer qu'il ne connaissait émaux pas parfaitement la fabrication des pendant écrivait seconde la cloisonnés moitié du \if or Théophile : Les émaux du siècle. de saint Rémi peuvent donc avoir été fabriqués en Occident calice par des artistes occidentaux. Il serait difficile, lerie fabriqués pensons-nous, d'établir, entre les objets d'émail- en Occident de la fin du distinctions d'écoles Irès-tranchées. \i° siècle à la est certain Il du fin xn^, des existait sur qu'il bords du Rhin une école (quelques archéologues disent deux) les d'émaillcurs qui avaient reçu d'Orient leurs procédés même époque, Verdun il de Cologne et ; Limoges une école à existait que vers ; distincte de celle de mais on ne fabriquait pas des émaux dans ces localités seulement. Les Flandres, Paris, quelques villes France, possédaient des ateliers d'émailleric central de serait, pensons-nous, la ateliers il de s'avancer trop l'émailleur était enfermé Partout où dans deux ou prétendre trois deux industries Ces que du midi et ce l'art de ; centres en Occident. y eut des écoles de peintres verriers, d'émailleurs. la ont il des dut exister des rapports trop intimes pour que l'une se soit développée sans l'autre, et des déli- mitations absolues ne pas pouvoir être tracées. paraissent l'industrie des vitraux, celle Comme de l'émaillerie dut se développer très- rapidement au xn^ siècle; car, en dépit des causes de destruction de ces objets, en reste encore une il si grande quantité, bien qu'il faut admettre une fabrication vulgaire dans un certain nombre de centres. Dès les ils l'instant que l'on connaît les procédés de remaillage des métaux, procédés sont tellement simples et faciles à mettre en prati(iue, exigent des ressources si minimes, qu'il serait étrange de ne trou- ver ces procédés adoptés que dans une ou deux villes de la France, tandis qu'on fabriquait, dès le milieu du xu* siècle, des vitraux sur une grande partie du territoire des anciennes Gaules, et particu- lièrement dans les abbayes bénédictines. Qu'on jusqu'au ait fabriqué xvi«, ville, trop s'avancer, émaux tous les nous qu'on à Chartres, à Troyes, le ouvrages Limoges, faisait à des depuis qu'on donne qui voulons bien : émaux le rappellent le xii" siècle nom d'émaux ceux exécutés mais on peut croire, sans dits limousins, à Rourges, Toulouse, à Clcrmont, à Paris, au Mans, à Angers, dans les villes enfin où veloppé. Si à ce n'est pas douteux; de Limoges à dans cette des l'art du peintre verrier grande qu'on veuille supposer l'activité s'était dé- des fabriques — de Limoges, 2lo n'auraient pu elles — [ à l'énorme suflire OUFÉVREKIE J des quantité produits que les xn« et xni' siècles exigeaient pour l'ornement des aiguières, châsses, bijoux de corps, les pièces comme que vases, bassins, des tombeaux, des objets usuels, tels églises, meubles; sans compter tableaux, drageoirs, boucles, de harnais, couronnes, fermoirs, ceintures, agrafes, Nous sommes etc. loin de vouloir considérer oiseuses les recherches des savants archéologues qui ont déjà jeté sur l'art de l'émailleur en Occident de vives lumières, croyons qu'il mais nous ne faut pas trop limiter cette fabrication, évidemment très-répandue en France dès le milieu du xii" siècle^, émaux dits rhénans et ceux dits de Limoges, il y nombre considérable d'ateliers dont les procédés plus ou moins de l'un de ces qu'entre les et a place pour un se rapprochaient deux centres principaux. Ne pei'dons pas de vue. d'ailleurs, que pour obtenir des suffit les émaux sur métaux, il d'une table et d'un fourneau, et qu'aucune industrie ne de- mande moins de place et moins de frais d'installation. Les vitraux en exigeaient bien davantage, nous connaissons en France une et sans compter les fabri- demi-douzaine d'écoles mères de verriers, cations secondaires. Lorsqu'on apporte dans l'examen des de la critique, il est naturel faits du passé de chercher tout d'abord les un moyen de poser des cations tranchées; c'est méthodes les classifi- jalons, d'établir des points de repère, de ne point s'égarer. Mais lorsque les exemplesabondent, lorsqu'une connaissance plus étendue de la nature de ces faits pénètre l'esprit de ceux qui les recueillent, on reconnaît bientôt des écarts, des déviations, classifications, des exceptions admettre des il ; transitions, détruit pas les appréciations premières, ce qu'elles ont d'absolu. homme doué des mais les Remarquons que dans tique des arts (et surtout des d'un faut diviser les premières arts rameaux. Cela étend et leur enlève l'histoire de appliquée à l'industrie), d'un esprit chercheur pour produire un veau. Or, nous le disons encore, s'il s'agit de ne l'art la il fait prasuffit nou- de l'émailleur, d'une industrie qui peut être exercée dans une chambre de 2 mètres en carré, par un n'ont pas homme dû manquer à seul, il est évident les nombreuses pièces publiques et privées, que ces en effet les chercheurs une époque où Ton cherchait beaucoup; donc des résultats spéciaux ont pu se produire, en examinant que faits et nous voyons bien, d'émaillerie des collections spéciaux ou exceptionnels se sont produits quelquefois. Nous venons de décrire les procédés employés pour la façon des émaux cloisonnés d'or. On fabriquait aussi des émaux cloisonnés OKIKVItKItlL: [ de cuivre, — ] moyen de ce et — 216 cloisonnage, ou de lamelles de cuivre disposées de champ, n'était pas adopté seulement pour les émaux. tombe I.a de Fi'édégonde, autrefois placée dans Saint-Germain des Prés, abbatiale de l'église l'église dite le chd'ur de et aujourd'lmi dans de Saint-Denis, se compose d'un ouvrage de pâtes de verre de pierres de couleur noyées dans un mastic brun, remplissant et les creux laissés entre des cloisons réservées dans une plaque marbre jaune, lesquels dans le du vêtement. Au milieu de ce mélange et figurant les plis coloré apparaissent des cercles, des mastic. faire tombe, Cette comment connaître ployaient des procédés variés, elîel, français. A cette le et nous ne du les artisans exceptionnels. du dessin style époque, émailleurs rhénans, la citons ici xn'' em- siècle en pas, n'existe Il Icvaienl le métal, et ils l'habillement, et c'est-à-dire vers que aussi bien moyen mixte adoptaient souvent un donc fondu entre le les milieu du émailleurs obtenaient des finesses sur les tailles la cependant est siècle, xn'' limousins, d'émaillage du métal. soudant, dans les parties inlaillées, des était champ en France, un autre exemple d'un ouvrage de ce genre, qui, en considérant les de cuivre filets s'en rapporte au vêtement, ne l'on si au règne de Louis VII, serait pas antérieure que pour des spirales, sont les rives de lamelles incrustées de filets de champ- Ils même pièce en cloisons de cuivre. L'émail d'épargne entre et cloison- ces nages. C'est ainsi que sont émaillées les ailes d'un ange du xn^ siècle, supportant le reliquaire qui contient qui est conservé dans l'église de un doigt de Léonard, saint et Saint-Sulpice-les-Feuilles (Haute- Vienne)'. Ce cui'ieux objet est de cuivre coulé massif, et de l'orfèvre a consisté surtout en une ciselure profonde ; le travail les plumes des ailes sont champlevées et remplies d'émaux rouge sombre, rouge clair, bleu foncé, bleu clair, vert et blanc. Les petits cercles de métal plumes sont cloisonnés, c'est-à-dire rapportés et non épargnés. Ce reliquaire paraît, d'après le style de la ligure, appartenir au milieu du \u° siècle. Il y avait donc en Occident, dès celle époque, du Rhin aux côtes de l'Océan, des artistes qui sont répandus sur ces orfèvres émailleurs habiles, expérimentés déjà, et nous pensons qu'après avoir donné à ces objets des dates souvent trop éloignées, Nous trouvons une preuve de ce fait dans la célèbre plaque du musée du Mans. Il existe, en elTet, dans ce musée, un émail qui passe pour avoii' appartenu on a pu depuis tomber dans un excès ' p. Du Irôsor de 28.;). ('.iMiidiiioiil (vny. la gravure contraii-e. du M. ("lauclieri'l. Annales tnchco! , t. W. . — — :217 OUFÉVIŒIUE [ ] au tombeau de Geoffroy Plantagenet. Trouillard, dans son Histoire son « Geoffroy mourut en Tan 1151 des comtes du Maine ', dit : ; << corps fut inhumé en l'église cathédrale du Mans, « dit « son portrait est gravé dans une table de cuivre émaillé et aftiché à « une des colonnes de « ces deux vers de même et fut le pi-emicr, Ordericus, qui aye esté enterré au dedans de la la ville ; nef de l'église dans laquelle sont inscrits : Euse tuo, priuceps, prœdouuni turba fugatur, Ecclesiisquc quies pacc vigcnti' datiir « M. Hucher observer que Trouillard, qui vivait à une époque fuit i-approcliée de l'année 1552, pendant laquelle par les huguenots, ne pouvait ignorer que que avait été détruit, et qu'il n'en restait voyait de son temps, sans doute, Julien du Mans, l'énonce pliique, chanoine le historique, etc., perpétuer le ; et clair, le style et le Becket. D'après la critique trop cathédrale de Saint- Mans et la soit chœur du du Maine. diocèse présence du tombeau de mentionnée dans tôt le milieu du xn* siècle, on a appréciation, l'émail en - question des dernières années du xn' siècle \ C'est ainsi archéologique, dans la la crainte de répéter des eireurs date des monuments, prétend reclilier qui sont évidemment exactes de Mémoires des comtes du Maine. Lu Maus, Geoffroy Plautagcnct, M. de Chro- précieux, une plaque votive destinée cette nouvelle appréciations, celles (le la non de Geolfroy Plantagenet, mais de son Léonore d'Aquitaine et meurtrier de Thomas souvent commises sur Tcoiiill.ird. topogra- Dictionnaire toutes les appréciations antérieures, et ne distingue plus, ' comme », souvenir, daterait au plus que que vêtement, monument Henri, mari de Mis la bien que l'émail que nous possédons ra[)pelle -^ voulu voir, dans ce à de son de la province Geolïroy dans la cathédrale du exactement, par » dans Paige, le Bien que ce passage soit nique de Geoffroy plaque émaillée qui se à main gauche en montant au <* fut dévasté tombeau de Geoffroy le la Maine le mais Irès-certainement en 1777, attachée au pénultième pilier de la nef « » '-. la nalicc de IG'k}. — parmi ces celles établies Voyez, ^ur M. E. Hucher [Bul/etm monumentni. réiiiail \\\\h\. luu" Caiiniont). L'iusciiption donne 2jredo?m)n, an lieu d;; pvœdonuin, el au eccleiis, lieu de ecclesiis ^ Chron. du morne Jean, éditée une première suite de Grégoire du Hecueil des * Henri il de Tours, et reproduite liist. fois plus tard par Laurent Boeliel, en 1610, à la ]!ar 1). rxmquet, dans le des Gaules et de la France. IMantagcuel mourut eu 11S9. II. — 2S tome XII OItFLVflEItlE [ — ) — iîI8 grands que Ton sur de fausses ti'adilions. Cet émail est un des plus il porte 62 représente GeolTroy connaisse, il centimètres de hauteur sur 33 de largeur debout, tenant une dans haute épée ; la main droite et un grand écu d azur à quatre léopards lionnes ou lampants d'or, posés 2, 1, i, à son bras gauche; au centre de cet écu est un îimbo. Il est coiffé d'un bonnet pointu émaillé d'azur au lion passant d'or, avec un cercle émaillé de vert sur comme velu d'une robe longue milieu du xn' siècle, avec un de bleu, doublé de gris chiné tombe jusqu'aux et d'or est squame de entouré d'une émaillées. plaque. Tout le travail sans cloisonnages, Comme dans fleurettes bleues est et taille la d'épargne sur cuivre rouge, émaux opaques sont d'un les peintures et vitraux de bordures et au sommet de gravée et émaillée en or, et ton splendide. de cette époque, le vert, le bleu blanc gris, dominent et composent une très-belle harmonie lapis, le colorante qui ne rappelle en rien les émaux byzantins. d'admettre qu'une industrie, qui pouvait produii-e celte Un manteau blanches sur surmontée d'édicules est fait et les nobles portaient au les par-dessus. vert est est attaché sur son épaule droite vair, arcature L'inscription bliaiit Il Le personnage se détache sur un fond talons. vert avec que celles front. le dimension et est difficile Il des œuvres de exécutées avec autant de perfection, en fût h ses débuts. Notre planche XLI donne la tête et une portion de cet émail grandeur d'exécution. Toutes les parties de l'épargne sont très-délicatement gravées, conformément à la méthode admise dans la fabi'ication des beaux émaux du xn^ La gravure pratiquée sur siècle. les parties épargnées du métal mérite une attention particulière, lorsqu'il s'agit de donner une date à des émaux. S'il est difficile de reconnaître à quelle époque appartient exacte- ment une pâte vitrifiée colorée, il l'est beaucoup moins d'assigner à un dessin une date précise, lorsqu'on possède des vignettes de manuscrits et des vitraux. On voudra bien observer que les vitraux du siècle xii" * ont un caractère particulier en ce qui regarde la composition et l'exécution du dessin. Dans ces ouvrages, le moyen dessin obtenu au d'un trait noir posé sur le verre est d'une extrême finesse. Les formes" sont indiquées par une multiplicité de traits ou de hachures, parfaitement posés suivant la forme qu'il s'agit ' Noyr/,, la (la le gravure des cuivres d'épargne des émaux, us le Dictionnaire rais, de farcfiilect. f'ronç.. l'on veut, de modeler, mais jamais par des touches épaisses qui eussent supprimé Dans si l'arlick' ton local. le même Vint ail . sys- DICTIONNAIRE DU MOBILIFR FRANÇAIS Tome 2 Carreise Orfevrcrif PLXLl del Ricard GEOFFROY- LE -BEL V^A.MÛRELetC'EdUeur: M. . Imp.R Enqetlmarm Faris \ V DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS. PI. Orfèvrerie. .'"^/\ /\ -A. A 7k y% XLlf. .<^•S^^ B VioUrt-le-lliic , \d. Jel. I.éiié, lith. ÉMAl]X DU XII1« SIECLE GUAKDEUK D'EXÉCUTION. Ve A. MOKEL & Cie, éditeurs. CbrooKh-î.'p. Cl. Fischbacb . Strasbourt' . — — 519 OUFÉVHEniE [ ] tème de modelé se retrouve. Ces parties réservées du métal devant être dorées, il fallait leur laisser leur éclat, et n'obtenir une sorte de modelé que par une succession voir laissaient ne il grande une fabriqua d'énormes surfaces, ment accusés. De même, dans le ditif, et l'effet dans les mode le qui obtenait ainsi Quand, au quantité de vitraux couvrant demandant des soins minutieux ; des hachures par de larges traits forte- la multiplicité sèrent d'employer fins, possible d'exécuter les verrières fut plus à l'aide de procédés aussi longs et déliées, et On détruisait pas la qualité brillante de For. on on remplaça rapprochés, traits eux des surfaces brillantes. enti'e un ton qui ne xni° siècle, de de l'émaillerie, les artistes ces- l'art ou hachures des système des larges rapprochées, tailles C'était plus expé- traits prévalut. décoratif était peut-être plus saisissant. Bien mieux, œuvres de champlevée du xn° l'émaillerie donner arrive jusqu'au bord de la forme que doit l'émail siècle, dessin; l'émail le dessine exactement cette forme, et la giavure, faite à l'intérieur, lui donne une sorte de modelé. Ainsi, pour Geoffroy (fig. de l'animal, on voit que l'émail 22), et que le ainsi. geait siècle, xni'' un soin extrême, quand le trait il s'agissait complètement du contour, et le de poser sertir le de et les n'en est plus il Ce procédé demandait trop de temps au champleveur l'émail, afin qu'il pût grave contour le que pour accuser plus Au formes comprises entre ce contour. de l'écu de léopards exactement sertit n'apparaît trait les et exi- fondie faire contour. Alors, l'artiste champleveur inlaille le métal à une certaine distance de ce trait, en évitant les o.iguïtés, les remplissages moyen de trop délicats. Ces divers procédés donnent donc le les émaux. Tant que l'émail vient border exactement épargnes du métal, on peut ranger du xn'' siècle; mais, considérer la pièce lorsque d'émail émaux dans les du cet émail s'éloigne comme le appartenant à classer contour des la fabrication trait, on peut fabrication la xm° siècle. La planche XLII explique ce (|ue nous disons. Voici en A un émail qui date des dernières années du xn° ou des premières du xni'' ' : on voit qu'ici un Tintérieur des tigelles. Cet émail est, d'ailleurs, très-fin. déjà à une certaine distance du fond émaijlé a respecté ce trait ' 2 : c'est un ouvrier, ce n'est plus -. un trait En léger la à B, le trait Le champleveur artiste, et Du musée do Cluny (grandeur d'cxôcuUou) Do siècle l'émail cerne le dessin de l'arabesque, et que celle-ci n'est dessinée que par est du châsse de saiut Taurin d'Evreux, 12iO euvirnn (f?randeur d'exécutiou). il se ^^0 [ OUFKVRERIE — ] de façon à ne pas laisser des angles trop contente de faire rintaiUc déliées, qui présenteraient des dinicullés a ai'^us, des parties trop rémaillenr. En métal loin C, le cliamplevciir a évidé le supprimant toutes les intailles qui auraient du trait, en demandé des soms a DICTIONNAIRE DU MOBILIER ERANÇAIS Tome OrfdVTerif 2. Carresse del DU TOMBEAU DU V^.^AMURELelC.^Edileurs VioIietuVucdir' P^.^ JEAW, FILS DE PLXUn Levie S" hth. LOUIS Imp-RHngeilnîann P«iris DICTIONNAIRE DU MOBILIER ERAMÇAIS Tome Ê Orfèvrerie PL.XLIV *- .--. v^' ^*^\ im om m 'Yj XI •vfv-^ IJ Carresse de] DU TOMBEAU DU V^^A.MÛRELetC'E-diteurs WofH Je Dur Dit' P^.^ JEAN, FILS DE J S^ levié M? LOUIS Împ-R Fng*JmanTi Paris — — 2ÎÎ1 Au rémailleiir pour les bien remplir'. de ; là beaucoup plus leveur, un l'émail aurait lis, et beaucoup plus long pour travail ] aurait xu" siècle, l'arlisan évidé tout l'espace compris entre les Heurs de dessiné celles-ci ORFÈVRERIE [ cbamp- le pour l'émailleur. délicat Dans l'exemple A, on aperçoit certaines dont fleurs émaux les rouge, vert et jaune, rouge bleu et blanc, ne sont pas séparés par Ces émaux, des réserves métalliques. même juxtaposés dans une inlaille de couleurs diverses, fondus et près l'un sont de l'autre sans se mélanger autrement que par une sorte de pénétration de l'un dans Ce procédé l'autre. dentaux pendant pendant fut fort durée du xui° la employé par occi- mais plus particulièrement siècle, première moitié de ce la émailleurs les siècle. Un des beaux exemples de tombeaux chœur de cette fabrication est fourni par les plaques émaillées des des enfants de saint Louis, déposées autrefois dans le l'abbaye de Royaumont, aujourd'hui dans l'église abbatiale de SaintDenis. L'un de ces enfants mourut en 1247; nous donnons en simle un morceau de l'émail sur lequel est attachée hronze doré du jeune prince morceaux dure émaillée dont De France et XLIII). Ce fond est fait de plusieurs XLIV donne une partie, moitié d'exé- en distance, des écus armoyés aux armes de distance de planche la Castille, soit écartelés, en plein, alternent avec soit des cercles sur lesquels étaient gravés des anges à mi-corps. bande gravée sur cuivre doré garnissait le devant de la la plaque principale, outre la du jeune prince, ligure Une plaque. Cette bande est figurée moitié d'exécution en A, sur la planche Sur de entouré d'une inscription en émail rouge et d'une bor- -, cution. (pi. fac- la statuette XLIV. l'artiste d'anges thuriféraires à mi-corps, sortant d'un avait fixé des figures nuage, et des religieux récitant des prières. Ces figures étaient demi ronde bosse. examine ces émaux, on observera que Si l'on cerné ici par la finesse coulant un la pâte fusible, et que la gravure ne le dessin est encore que donner de fait à l'ornementation, soit en redessinant des feuilles, soit en régulier au milieu des tigelles. Les fieurs sont riche- trait ment émaillées do pâtes blanches, bleues, vertes, jaunes et rouges, sont fondues juxtaposées, sans cloisons de métal et sans se mêler (pii autrement que par une teinte de transition obtenue par la d'une couleur dans l'autre. Ces sortes d'émaux présentent des ^ D'im \HQ - rhaiuliilirr environ (voy. Voyez l'article l'euscnilile Denis, de M. le taisant de partie do la colloctidii de M. le comte fusion diffi- de Niouwcrkorke, Chandelier, partie des Ustensiles). ee monument dans baron de Guilhermv. Wiltemiii. et dans la Monogr. de Saint- om-Kviu:niE [ cuUés, car — 1 il faut que 252 — pose ses pâtes ou ses poudres colorées l'arliste avec beaucoup de précautions dans les intailles, mêlent point avant ou pendant se pour qu ne elles cuisson. Mais les émailleurs la des xn" et xni" siècles, en Occident, avaient surmonté des diflicultés bien autrement sérieuses. Nous avons comment on pose Témail en poudre ou en dit pâte entre les cloisons ou dans les intailles, avant de mettre au four la pièce à émailler. Si la plaque à émailler est plate, ce travail prépa- ne demande que du soin ratoire un objet ronde bosse, de il est mais ; évident s'il s'agit d'émailler un vase, qu on doit remplir cases les substance fusible non en poudre, mais en pâte qui puisse être la maintenue à froid dans ces cases et qui ne coule pas en dehors de leurs séparations, lorsque la pièce est soumise au feu. Or, les émail- leurs des ont émaillé un grand xn° et xni^ siècles nombre de ces pièces ronde bosse, vases, statuettes, crosses, tubes, boules, etc. Nous ne savons pas exactement japonais et ; la date des nous savons cependant que la émaux chinois, hindous plupart des belles pièces de ces fabriques orientales sont d'une époque déjà ancienne, sorties des xni" et xiv° siècles de notre ère. en juge par Cette industrie devait l'on (si que nous connaissons) être arrivée à une les prodaits grande perfection bien avant ces époques, car on n'atteint des résultats aussi beaux qu'à là suite fabriquaient des vases d'une dé longs tâtonnements. Les Orientaux dimension, couverts d'émaux grande cloisonnés, alors qu'en Occident on se bornait à émailler des pièces d'un médiocre volume. Encore nements donnés par leurs pourraient la aujourd'imi, malgré les perfection- science, nous ne croyons pas que nos émail- couvrir d'émaux des vases d'un mètre de hau- teur; or, ces pièces ne sont pas rares en Chine et au Japon. dire Il faut — que ces émaux de l'extrême Orient ne sont pas très-durs bien qu'ils ne se rayent pas sous la pointe d'un canif — et qu'ils entrent en fusion à une température relativement peu élevée ; aussi Nos émaux rhénans, aussi bien que ceux dits de Limoges, sont moins fusibles, ainsi que nous en avons fait l'épreuve au chalumeau, surtout s'ils sont opaques, et avec ces émaux opaques occidentaux il n'aurait pas été possible d'émailler sont-ils souvent craquelés. des pièces cloisonnées soudées au laiton tifpié par les artistes chinois, dont ; les ce qui a été souvent pra- émaux n'ont jamais une opacité absolue. Parmi nent à 1 Musée les vases émaillés la fabrication (lu Loiivii'. i,;i iiui nous sont restés de Limoges, il el qui appartien- faut citer le ciboire d'Alpais coupe alj ceuliiiièlfcs de (liauii"'lrc. \ DICTIONNAIRE RAISONNE DU MOBILIER lom Z_P1. ,Kv*'C /, llilr /.„« i:,„u.',m/ ,//,:' SAINT CIBOIRE .. — dont la planche XLV — ±ïd donne l'ensemble, Cet objet, de cuivre doré, se compose ajouré ; un par Dans filets. bandes apparaissent des touches rectangulaires émeraudes et riche bouton. de seize bandes légèrement frottée est concaves regravées longitudinalement de A xn*" siècle. de deux valves à peu près supérieure, terminée Chacune des deux valves bel émail rouge. du fin Tune, celle inférieure, reposant sur un pied : l'autre, celle ] présente tous les pro- et qui cédés de la fabrication d'orfèvrerie employés à la identiques de forme OHFÉVHEUIE [ des canal le linéaments d'un et leur intersection sont sertis des turquoises, des des Entre grenats. détachent se frettes les losanges, huit grands et huit petits, et seize triangles ; seize ces losanges et triangles sont émaillés de bleu avec épargnes figurant des anges et des personnages drapés à mi-corps : de ces personnages tètes les sont ronde bosse, tandis que les corps et les ailes sont simplement gravés ; procédé souvent employé à mencement du xnr. Même les fonds réservés des rinceaux siècle et au com- disposition pour la valve inférieure, dont sont d'un d'émail du xn^ la fin bleu plus s'èpanouissant Sur ces fonds sont clair. en avec lleurettes touches d'émail rouge. Les nuages d'où sortent les personnages sont émaillés de rouge, de bleu foncé, de bleu de bleu foncé, de vert et métalliques ; clair, de blanc ou de rouge, de jaune alternativement, sans séparations seuls les triangles supérieurs et inférieurs un rinceau d'épargne. La déco- remplis par des figures, mais par du bouton consiste en quatre ration principale ne sont pas anges ronde bosse, à mi-corps, issant de quatre arcades plein cintre. Le rinceau ajouré du pied représente trois hommes vêtus de tuniques courtes, pour- suivant des dragons dont les yeux sont émaillés de noir. Au fond de la coupe, dans un cercle qui inscrit un ange tenant un livre et bénissant, — Ici, tôt : MAGITER on : pas de doute, des premières lit G. cette inscription gravée : ALPAIS l'artiste est : ME FEGIT LEMOVICARVM : : Limousin années du xni° : ; l'œuvre date au plus et elle siècle, toutes ses parties avec une perfection ' rare ; est exécutée l'émail est dans posé, non sur des parties planes ou sur des pièces rapportées, mais sur un vase. La plupart des procédés d'ornementation trouvent réunis sur ce précieux ciboire sertissage de pierres fines, dorure, ' M. V()y<!/., dans les Annales A. Dari-cl de ec eiboire (t. émaux, ai'chéu/ogt</nes. \1V, p, .'ij. : la fonte, et de gravure, l'clfet descripliou l'orfèvrerie t'ui't obtenu délailli'c se ciselure, est i[m.' mcrduiiuo [ OltFKVKIIlîlI-: — ! * qui produisaicnl des peut en conclure que les arlisles élaient pas à leur coup d'essai, et qu'une .ouvres de celle valeur n'en avant d'en arriver là, exister fabrication aussi parfaite avait dû, ces artistes ne se contentaient pas depuis un temps assez long. Mais statuettes. Il existait dans des vases, ils émaillaient aussi des vcilleux. On démailler rê"lise de Saint-Maurice d'Angers un tombeau sur lequel était appli- de haut sur 30 de large. Ce quée une table d'émail de 48 centimètres mort en 1149. Recoutombeau était celui de l'évêque Ulger ou Eulger, monument mesurait environ l'",80 vert entièrement d'orfèvrerie, ce hauteur et autant de profondeur. La de long sur 64 centimètres de Des pierres décoraient les bandes Ijo-ure %^ en donne Tensemble. 23 imuti^E, étaient remplies séparant les arcatures du dessus, et ces arcatures représentanl l'évêque par des plaques d'émaux. Le tableau émaillé noire planche XLVI en donne était placé au milieu du parement; leprésentalion la Gaignères. Le personnage demi-relief d'après ', d'habileté des artisans émaillé sur toute sa surface, indique le degré d'épargnes pour maintenir de cette époque. Ici, plus de cloisons ou que d'une pellicule substance fusible, qui ne recouvrait le mêlai émail, posé à froid, au pintrès-mince cl opaque. Il fallait que cet procédé, souvent employé ceau, pût entrer en fusion sans couler. Ce la 1 r,.ii''nitM-es. riui minutieux, met en ., .- a copiô le lonihcau note au-dessous de d'Angers, qui mourut en éuiaiUé, mais il - A Saint-Maurice .. la 1149. U et la plaque représenta»! révèque, son dessin : était autrefois « C-c tombeau est couvert d'ouvrages avec un soiu d'Ulgcr, évoque de cuivre doré - (celle que donne la planche XLM). n'en rcsle que la figure suivante la nuiraillc, à droite, auprès de d'Angers, tombeau dans la nef. coiihr de porle du cloistre. » (Gaignères. r.olled. la hildi-dl,. llodlèicnnc dOxInrd.) DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS Toms Orfèvrerie 2 PL XLVI ig^^î^ïlplftÇÊ-t-E^I ^ j-fa-ipaifaisci Carressp Ricard liLk VloUeti^ePuc direx del. TOMBEAU DE V'.'AMOUELeta^Editeurs L'EVEQUE EULGER Imp. R Engaljn ann Pan s DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS Tome 2 ^^''^vrerip PL 47 VioIletLeVuc direx TlJMBEDE L'EVEQUE PHILIPPE DE DREUX V^'^AMOREL&.C^^ediLeiirs împ î^ FngelmanTi Paris- — du à dater de la lin xiV' siècle, ^1% — pour de petits objets, en usage avant cette époque que pour été siècle, à Il ne paraît avoir avant existait, gauche du maître-autel de la la (in ia cathédrale Beauvais,une tombe de cuivre émaillé d'un merveilleux monument, élevé sur ] monuments excep- des tionnels et d'une grande dimension relative. du dernier ORFÈVRERIE [ travail. de Ce sépulture de Philippe de Dreux, évêque de la Beauvais, se composait d'une grande plaque en avec figures d'anges gravées sur épargnes émaux champlevés l'ensemble était entouré ; d'une bordure d'émaux alternés avec des gravures et des pierreries K Sur la relle, plaque couchée était demi ronde bosse. La (pi. de grandeur natu- prélat, tète était colorée des vêlements. Nous donnons dont du la figure d'émaux, ainsi que partie XLVII) un fragment de dessin nous a été conservé par Gaignères-. le Il cette tombe, est certain que pu émailler une statue de grandeur naturelle d'une l'artiste n'avait seule pièce, et que le personnage se composait de parties assemblées; mais, quand on sait combien est il difficile métal d'une dimension médiocre, sans d'émailler des pièces de les faire gauchir au feu, on ne comprend pas comment une œuvre pareille a pu être menée à bonne fin, comment et pu différentes ont Nos tant de pièces de formes et de dimensions être assemblées. collections ne possèdent plus La plupart étaient déjà détruites, avant fèvrerie. les chapitres de ciables une seule de ces tombes d'or- et les par abbés, qui préféraient, à ces spécimens inappré- la vieille industrie française, des anges bouffis en plâtre de bois doré et des gloires la révolution, ; et, de ce que tant d'œuvres splendides ont été détruites, de ce qu'il ne nous reste guère que de médiocres débris oubliés, on en conclut que nos orfèvres, avant l'époque de la renaissance, étaient moins avancés que ceux de l'Allemagne et de l'Italie dans Dreux n'était la pratique de leur art. Celle statue de Philippe de pas la seule ainsi fabriquée en cuivre émaillé, doré et Des parties d'émail considérables recouvraient les statues, grandeur naturelle, de la comtesse Alix de Bretagne, morte en I2!21, et de sa fille Yolande de Bi-etagne, morte en 1272, toutes deux argenté. enterrées dans l'église de Villeneuve près Nantes ^ Et plus tard la statue de bronze de Charles VIII, à Saint-Denis, était revêtue d'un manteau émaillé de bleu avec tombe ^ Celle - CoUect. de 3 Voyez * On datait de la première moitié Tomdeac encore daus du de xiii'' lis d'or ^ Dans les monu- siècle (1217). Rodléicnne d'Oxford. la liiblioth. l'article voit fleurs (tig. la 29). IHctionn. rais, chapelle, de de Saint-Kdoiiard l'arcliilect. franc. de l'église abbatiale de West- minster, a Londres, la statue de riuillaumc de Valence, mort eu 129G, qui était, bien que II. — 29 OKFLVIŒlilli [ — ] — 226 mcnls du xiii" siècle, la gravure qui accompagne toujours les éoiaux, et qui donne au métal doré, voisin de ceux-ci, du précieux, de la linesse, ' de remplie par aucune la chaleur, n'est Mais, à dater de la (in de ce matière colorante. gravé est souvent rempli siècle, le trait d'un émail rouge, brun ou noir. Alors, les fonds sont émaillés ligures se détachent en or sur fonds; ces remplil, d'accent au dessin qui les le pour et, trait, ; les donner plus fortement creusé, est émaillé. Le musée de Cluny possède une fort belle plaque-agrafe ainsi fabriquée (pi. XLVIIIj^ Elle se compose de deux parties BB possédant des boucles qui viennent se joindre au-dessus et d'une autre boucle soudée au-dessous une pièce centrale A. Une sous fiche réunit ainsi les trois parties. Ce bijou était certainement une agrafe de chape épiscopale. Faite de plaques de cuivre battu, épaisses très-bien dorées, les émaux cliamplevés de deux tons, bleu lapis tacheté de gris qui la décorent ne sont que et rouge chaud, opaque. Les de l'Annonciation qui se détachent sur ligures bien que les Chimères qui se détachent fortement gravées, et la gravure est et sur fond bleu, aussi le le fond rouge, sont d'émail rouge, du remplie du fond. Cette agrafe est cataloguée comme étant une œuvre italienne -, ce que le style du dessin ne permet guère de supposer. Ce style est français, et ne rappelle en rien le faire des artistes italiens de la fin du xni« siècle ou du commence- même ton que celui ment du xw". La présence de gravé ne suffit époque cette l'émail rouge remplissant pas pour attribuer cet objet (fin du xni" siècle et à italien, l'art commencement du le xiv"), trait car, à on trouve assez fréquemment l'emploi de ce procédé dans des pièces émaillées, dites de Limoges. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, l'émail posé sur des objets de métal ronde bosse, avant le magne xiv'= siècle, ou du moins et d'Angleterre que leur objets comme une coloration peinte, est fort rare les collections de France, d'Alle- ne possèdent qu'un très-petit nombre de ces fragilité n'a pu préserver de la destruction. ce genre d'émaillage ne peut avoir la solidité des faite (le pierre, et un semis d'écussou sur émaillcs et attachés sur la pierre. (Voy. St()ïiiaiu>, (he effet, émaux cloisonnés recouverte de nombreuses plaques d'émaux cliamplevés. L'écu. le baudrier, le fond entre les jambes, En la cotte Monumental le coussin, d'armes, sont Effigies of Great Britnin. pi. 44 et 4o.) I - Aux En Irois quarts effet, ilalicnue du les de l'exécution (liu du xiii<' siècle). gravures remplies d'émail rouge se voient sur Iss pièces d'orfèvrerie xiv<^ siècle. DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS. Okféveerie. Tome s 9 II. ^ Viollel-lc-Due, del. Ail. AGRAFE M XL VIII. PI. LéTié, lith. CUIVRE DOEÉE, ÉMAILLÉE. Paris, Ve A. MOREI, & Cie, c'ditairs. Chromn-Tip fi. Fischbacti , à Slraslioiirc. — OU champlevéSc Pour était guilloché mais ce ; adhérer faire — 'îiil ORFIÎVRERIE [ la pâte fusible au métal, pas guillochage ne maintenait ] celui-ci tellement couche très-légère d'émail, que celle-ci ne se détachât sous un choc ou une pression violente. Vers le milieu du mv" siècle, on la employa souvent ce qu'on appelait Yémail en blanc, c'est-à dire une couverte blanche ou légèrement colorée sur des figures ou des ornements ronde bosse. « Un image d'or de Nostrc-Dame, esmaillé « de blanc, assis en une chayère d'or, laquelle « son giron vestu d'une cotte csmaillée de rouge clerc, « choses dessus dictes toutes d'or « gent doré, garny de fleurs de lys '< façon de Dieu » ». de sont les et sur un entablement d'ar- et sient père, esmaillez le son enfant en tient — « Deux ymages, en plusieurs couleurs, et viij ymages de Adam et Eve esmaillez de blanc comme nuz^. » La plupart de ces menus objets relatés dans les inventaires des xiv* et « sur or, cependant xv" siècles sont émaillés grande pièces qui étaient d'une assez même de cuivre devaient être faites nous dimension, « : trouvons y des et qui par cela Une dame, esmaillée de « blanc, qui sert en manière d'aiguière, tenant une petite bouteille « esmaillée d'azur ^ » Les émaux ronde bosse sont taires du xiv" siècle « rondes de coste et à « soubz du « plains et au milieu « les pieds Une grand « : mentionnés iiij aussi dans les inven- croix d'argent, sur le crucifix \ — » Deux « pendant le moyen seconde moitié du xu" siècle dorure est faite indiqués par que le les artisans ymages un des- flacons d'argent doré, dedans est une » saurait trop vanter la dorure appliquée par cuivre, six évangilistes sur esmail et en fault un grant esmail eslevé ou déesse d'amour d'or, eslevée, pesant xxxi marcs ^. On ne à les orfèvres âge, et particulièrement pendant la et la première moitié du au mercure; mais, en se reportant moine Théophile dans son aux livre III, xni". Cette procédés on reconnaît prenaient des soins minutieux pour que cette dorure couvrît parfaitement le métal, qu'elle fût également épaisse et d'un éclat uniforme. L'or n'étant pas épargné, ment, ce qui contribuait ' Invejitaire de Charles VI à lui donner de Inventnire des dues de Bretagne îl'iH) * Invent, des ducs de '* la solidité le brunir forte- en serrant ses ,i:i'.)9). - ^ on pouvait Bourgogne . (l'i67). huent, du duc de Normandie (1363). Invent, des ducs de Bourgogne {['iijl). bijoux, etc., exposés dans les ga'eries 1833.) (Voy. le Glossaire et Hcpertoire des du musée du Louvre, du c-oiule émaux, de Laborde, ORFÈVRERIE [ — ] — peut voir, dans les collections, des dorures qui ont On molécules. 228 conservé un éclat merveilleux qui ont taches d'oxjdes cl une adhérence parfois transpercé parfaite, leur malgré des épaisseur. Nous avons entre les mains des pièces d'orfèvrerie de cuivre qui, par suite d'un long séjour dans la terre, étaient devenues complètement vertes. Trempées dans de la et acétique mitigé, cette oxydation tombait, l'acide dorure apparaissait avec tout son éclat. C'est principalement sur les pièces émaillées que les orfèvres tenaient à faire de bonne qu'en dorure, parce l'émail, Théophile; saire que et, pour que couche d'or la fasse l'or qu'il soit très-fortement faut il pour que effet, vivement ressortir que l'indique bruni, ainsi brunissage de l'or soit beau, le un exemple de soit épaisse. Voici lage avec belle dorure brunie (pi. il est néces- cet èmail- C'est la volute d'une crosse XLIX). du commencement du xni^ siècle, trouvée tout récemment dans Sens. Malgré quelques taches la petite église Sainte-Colombe de d'oxydation, la dorure épaisse, brunie, a conservé un éclat merveilleux. On voit comment le lis central de la volute est émaillé d'émaux nuancés, sans cloisonnements ou d'épargnes entre les nuances. filets Les gravures sont très-délicatement traitées mais pu atteindre le brunissoir n'ayant et faites avant la dorure fond des le ; tailles, celles-ci ont été remplies en partie d'une substance brune qui a terni l'éclat de l'or, de sorte telle que ces détachent en vigueur sur les tailles se surfaces brillantes et polies des épargnes. nous reste à parler des émaux à jour, si tant est qu'il en ait existé, et qu'on n'ait pas pris pour des émaux à jour des verres sertis entre des réseaux d'or ou de cuivre, suivant le procédé si Il fréquemment adopté par '< grande cope « poise XV marcs « «. couvescle sans d'or — orfèvres sous les Mérovingiens. « les est et Une esmaillèe à jour, qui couppe d'or et très bien ouvrée à esmaulx de plite (cloisonnés) à jour, et le hanap d'icelle à esmaulx à jour et le pommeau ouvré à maçonnière-. » M. La'. » Une « barte, dans l'excellent article très belle consacre à Ihistoire de l'émail- qu'il lerie^ dit n'avoir jamais vu d'émaux de ce genre, mais il ajoute « Nous aurions donc été disposé à croire que les prétendus émaux : « ainsi dénommés « et translucide, métallique, " si n'étaient autre chose à froid et serties dans un cloisonnage Benvenuto Cellini, du duc de Normandie ' Invent, Invent, de Charles F/ (1399). desarts industr. au dans rantiquitc et teint découpées » 3 Hist. que des pièces de verre la compétence en pareille {['Mo). moyen au moyen âge. dont âge. I. III. y. MO cl siiiv. Voyez aussi I'Émaillerie DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS Tome 2 Orfèvrerie PL Violkt-leduc clirex Ad ^ev.'c. ÇROSSE^ CUIVRE DORE, EMAILLE Sens V^'^A'MOREL&.C! éditeurs Imp. 4. R Bngelm — — 5^29 venu nous apprendre « matière ne peut être récusée, n'était « avait vu à Paris une coupe appartenant à François « était composée « d'un réseau d'or. vu cette coupe, mais il en Cellini efîct, ajoute même qu'il qu'il lacpielle le"", les ] interstices non-seulement avoir dit en pourrait fabriquer une indique les moyens qu'il emploierait pour obtenir ce pareille, et résultat. Sans récuser il fondus dans d'émaux translucides » Et, ORFEVRERIE ! compétence du célèbre orfèvre la italien, nous n'avons pas une confiance absolue en sa véracité. Cellini nous bien avoir vu une salamandre se promener dit des cbarbons ar- sur Nous ne prenons donc pas son témoignage comme la preuve de l'existence de ces émaux translucides fondus entre un réseau d'or, une coupe pareille et, d'ailleurs, le moyen qu'il donne pour faire à celle que lui montre le roi ne nous semble pas praticable. Ce dents ! moyen en ne il procédé employé pour fondre des émaux avec d'or', cette pas adhérer les cloisons au fond, et que différence disposé celui-ci, provisoirement, ne sert que de moule à l'ouvrage. Mais, au fer, feu, fait le un cloisonnement entre translucides qu'il que n'est autre entre les cloisons non adhé- y aurait alors fuite de l'émail rentes au fond, car la dilatation de ces cloisons les séparerait certaiprovisoire, et laisserait entre elles et ce fond un nement de ce fond espace suffisant pour que l'émail s'échappât en fondant. Quoi qu'il en soit, il deux existe translucides à jour l'un : échantillons d'émaux cloisonnés très-petits se dans voit le Muséum Kensington, à Londres, l'autre dans la chapelle de l'hôpital de Santa-Maria délia Scala, à Sienne. Mais ces objets, qui ne consistent, le premier qu'en un petit gobelet conique, une qu'en l'autre losangée plaque de quelques centimètres de longueur, ne peuvent, par leur peu d'imconsidérer portance, faire Ces émaux sait cette fabrication comme étant à jour n'étaient-ils que de petites pièces qu'on sertis- dans des plaques d'orfèvrerie, sur des vases, probable, car est question il de émaux de ces etc.? plite Cela pas constituaient comme émaux de des plite pièces à jour entières. émaux des n'oserions rien affirmer à ce sujet. Cet Charles V (1380) : à ymagettes, et ec genl doré, et a en l'allemelle « roye 1 à esmaux de Yovez Thkophii.e. article Un couteau à manche est ledit manche couvert « « plite à (la jour Ou parait dans A jour quelques inventaires, ainsi que nous l'avons vu plus haut ne usuelle. ; mais ils bien entendait-on translucides ? Nous de l'inventaire de d'ivyre (ivoire), ouvré d'un estuy cloant d'ar- lame) dudlt coutel, une longue », ne peut faire supposer un . [ ORFtVRElUE — ] — !2;]0 émail a jour, mais bien un émail li-anslucitJe posé dans un cloison noment ou cliamplevage d"or fait aux dépens de Tépaisseur de la lame, sorte de damasquinage émaillé, comme on en voit sur les manrhes des couteaux provenant de la vaisselle de Charles le Téméraire 1, Il est donc possible d'admettre que, pendant le moyen âge, on donnait le nom d'émaux à jour à des émaux translucides posés en taille d'épargne, ou entre cloisons, ou sur ciselure. C'est vers le commencement du xv" siècle pour des objets de itijoux, que adoptèrent, pour les les émailleurs dimension petite et précieux, l'émail trans- lucide sur ciselure, simultanément avec l'émail blanc opaque. Alors, un émail très-mince étaient frisées ou rendues rugueuses par un travail régulier du les parties destinées à recevoir guillochées, c'est-à-dire burin; travail qui apparaît à travers la couverte translucide colorée et contribue à lui donner un éclat chaud d'un aspect très-piquant. existe dans le trésor de la sainte Chapelle d'Altœlting (Bavière) Il un très-remarquable objet d'orfèvrerie d'or représente le roi et d'argent émaillé, qui Charles VI agenouillé devant la Vierge tenant l'en- fant et entourée d'un berceau de fleurs et de pierreries. Ce joyau, fabriqué en France, en est sorti probablement à l'époque du mariage de ce prince avec Isabeau de Bavière. Cette pièce d'orfèvrerie, bien décrite et gravée dans XXVI tome le des Annales archéolo- nom du giques (page 119), est connue en Bavière sous le d'or », parce qu'au-dessous de roi est, en effet, un écuyer émaillé mi- par tenu cheval « servant d'agenouilloir au l'estrade un cheval d'or fort personnages, des partie. Rien n'égale fleurs, des feuillages émaillés qui composent ce bijou de 60 centi- la des d'exécution finesse mètres de hauteur environ. Ce n'est qu'à la fin du xv" siècle que artistes limousins se les mirent à émailler en plein des plaques de métal mince, des vases de cuivre repoussé, et à peindre sur ces couvertes des sujets, des orne- ments, à entremêler ces couvertes opaques d'émaux transparents sur paillon. Cet art se développe au moment nous produit de merveilleux résultats dont occuper art ici, d'autant que de nombre d'auteurs la renaissance, et n'aurons pas à a nous se sont étendus sur cet de l'émaillerie peinte-. de Dijon, du Mans (colloft. de M. comte de Nieuwcrkerkc) 1 Miis;;es - Voyez, entre antres ouvrages sur cette matière Popelin (184G). — Praticien M. Claudius Popclin nous le : l'Émail consomm(''. artiste aussi liahile qu'instruit, écrivain ingcuieux. paraît avoii-, dans ce voliinic. rcsunié procédés employés par les artistes émailleurs du xvi' siècle. arts industriels de peintres, par Clamlius îles M. Labarte. — clairement les divers Voyez aussi VHist. des — NIELLES. Le faite nielle — 'H'ol ORFÉVUEUIE \ J rornemciUalioii obtenue par une gravure est sur Tor ou l'argent, et remplie d'une substance noire ou brune comme s'entend fusible. Niellure art de nieller. La nielle est sub- la stance fusible incrustée dans la gravure métalli(jue, l'estampage ou l'empreinte de ou du bassin noir gravure cette la remplit soit sur de ijui exactement. Les Byzantins pratiquaient en grand, la niellure soit décoration du métal était fort prisée sous les petits objets, et celte premiers empereui's d'Orient. Le moine Tbéopbile donne de préparer ployer et argent la matière nuire propre à nieller, les moyens de l'em- dans de l'appliquer gravures les époque remonte de nieller l'or pas ce qui nous touche en ce moment. On saurait dire à quelle et l'argent, et ce n'est l'art trouve des bijoux niellés dans les tombes gauloises de croire que les et ; de l'émail champlevé, le et qui même ; remplir la ces procédés si les avec le sol enx, en les des Gaules, au Europe, nous feu. paraître, est posée à soit Sans nous occu- et stances colorées. Le spécimen damasquinaient For de le fer et d'argent, du cuivre, remplissaient ces gravures de suble plus intéressant que nous possé- dions, touchant ces divers procédés, se voit au musée de Cluny. supérieur d'un fourreau d'épée franke faces et porte 5 centimètres quelques germaniques qui se répandirent tribus v" siècle, gravaient l'or et le cuivre, partie d'or, partie fait pouvons, par encloisonnaient des lamelles de verre dans le collet la peuples sortis de l'extrême Orient ont apporté exemples, constater que sur du Gra- l'emploi de cette substance cette qu'elle soit fixée par la chaleur per de savoir de gravure d'une substance qui très-naturel et très-simple, soit que froid, soit un corollaire est plus facile à pratiquer. métal est une conséquence immédiate matière y a tout il dans l'antiquité, pour Celtes, qui passaient, savoir émailler les métaux, employaient le nielle, qui est ver ou sur faites sur or '. On ne lieu manière la de largeur sur 3 : C'est ce collet est à deux de hauteur ; il est de cuivre rouge. La face postérieure est entière- ment de cuivre rouge damasquiné de dessins très-simples, d'or; la face antérieure est composée d'une plaque d'or assez épaisse, au milieu de laquelle percent deux carrés de cuivre rouge au même nu. Ces deux carrés de cuivre sont damasquinés d'or la partie d'or est ; inlaillée, les intailles sont * Diuersarum artium Sched., composée de cîiivre, d'argcut, remplies d'une substance rouge très-altérée lih. III, de plomb cap. xx\i, xxvii. xxviii. Cutlc iiialièro uoire est cfde soufre. ORFÉVREHIE [ par le — ] — 28!2 temps, et les épargnes visibles, formant des méandres, sont damasquinées de cette face le travail de points d'argent. La planclie et filets au double de Texécution, le damasquinure d'ai-gent sur temps a fait au moins une tradition à l'aide matière rouge semble être tomber en grande partie. or, elle est délicate et s'est Quant à la parfaitement métaux indique une origine, ou orientale dont on ne voit plus trace plus maintenue. Cette alliance de tout la présente intelligible évidemment faite ici d'une température peu élevée, puisque une résine que de rendre plus afin de l'ouvrier. La niellure est li trois La garde de la poignée de cette même par sa forme, permet de supposer qu'elle tard sur le sol des Gaules. épée est d'or battu, et, appartenait à une arme d'une assez grande dimension. damasquinage sont deux procédés de décoration de métaux ayant des rapports intimes. Pour damasquiner un objet de métal, on commence par intailler le dessin qu'on de même pour nieller. Mais, liiétend remplir d'un autre métal que est certain 11 le nielle et le ; dans ce dernier peu élevées qu'on fait qu'elle est refroidie ; à froid dans ment A à une température la gravure et qu'on polit après damasquinure se bat la véritable de manière qu'elle la remplisse très-exacte- y adhère par le refoulement. l'imitation des Byzantins, les orfèvres rhénans ont fréquemment et employé est fondre dans tandis que l'intaille, fusible une substance cas, c'est pour décorer l'argent la niellure même et parfois l'or. Il question d'ouvrages niellés dès l'époque de Charlemagne. Théo- dulphe, évêque d'Orléans, un des « missi des tentatives se plaint, dans ses vers, domimci de » de l'empereur, corruption doivent résister les magistrats chargés de rendre la justice. me promet de mon devoir de belles coupes « dit-il, (( est « sont décorées de noir veux lui refuser. Brillantes d'or la « Celui-ci, accorJer ce qu'il au dedans, elles couleur de l'argent Pociila iironiiUil quiilaiii se pulclira daUiruiii, « « lui je au dehors, parce que au contact du soufre. » « s'est altérée « de si auxquelles Si hoiuo qiise poscit non sihi danda dai'em. Interiusquc aurinii, cxtcrius nigredo décorât, « Cum color argeuli sulpliure tactus abit^. » Nous possédons des ouvrages niellés qui datent du xu" siècle, et, parmi ces objets, un des plus remarquables est l'autel portatif dont ' Sulfure d'argent. 2 Theodulphi Ccn-}nina.— \ o\cz archéoL, t. XV, p. 5). l'article de l'abbé 'texicr, Nielles et gravures [Annales eu UsJ 3 td fùâ 5 o — 233 nous avons donné l'ensemble dans — f l'article Autel. OltFÉVREIÎIE ] Les nielles qui < 54 Ô^DGLBeilTî) ES m m ES Eàja a2 g forment 1 Voyez la le bordure de cet autel sont de Diclmvinire du mobilier, ] arlic la plus grande beauté des Meibles, à l'article Autel II. — 30 comme {\s\. H). — "• [ ((itrKVfiF.iiii; nombre rhénane L'école composition. 23 i — semble d'objets d'orfèvrerie niellée. avoir Nous un fabriiiué grand citerons, entre autres, le du chef de Saint-Oswald faisant partie du trésor de la cathédrale de Hildcsheim (Hanovre) '. Ce socle contient huit plaques socle d'argent niellé les champs ou représentant huit images de rois dorés, une bordure et des accessoires les ligures sont sont également La niellés. donne un de ces rois Le champ du roi est doré la figure 24 partie de la bordure inférieure. trône, son marchepied, les le Cette œuvre date du niellée xn' siècle, il ; deux bordures xni" siècle. peuvent passer qui alternativement, ; et une figure, latérales, sont niellés. Mais, parmi les pièces d'orfèvrerie pour appartenir à faut citer la croix de Clairmarais, l'école française du aujourd'hui déposée 9-7 \ \ £. LviiLPMMar. Notre-Dame de Sainl-Omer, et dont la partie postérieure est ornée d'intailles niellées. Une description très-fidèle de cette croix est donnée par M. Deschamps de Pas, dans le tome XIV elle est accompagnée d'une bonne des Annales archéologiques dans l'église ; gravure (grandeur de l'original). Les ornements, les personnages, sont d'un excellent style appartenant à la moitié du xni" siècle. Notre figure 23 ' (pi. 2 Voyez donne un fragment de le Dictionnaire du mobilier, celte partie ornementation. Le nielle n'est des Meubles, VU), dessins dus à l'obligeaaee de M. King, de Bruges. Page 283. k l'article RELiQUAinE — 23y — plus guère employé dans rorfévrcrie, à dater moment de lement en renaissance, où Ton en la Italie. Renvenuto ORFÈVRERIE [ du xiv" siècle, 1 jusqu'au un grand usage, principa- lit prétend avoir retrouvé ce genre Cellini d'ornementation, et les procédés qu'il indique sont conformes à ceux donnés par moine Théophile. le Les orfèvres rhénans des wif et xiv^ siècles avaient adopté un genre de décoration qui semble leur appartenir presque exclusive- ment, comment on procédait décorer d'un voulait un dessin brun sur qui consiste à obtenir et détrempée dans de au cuivre que là couvrait la dessin, l'eau, encre et un pinceau On : à comme on de cuivre partie d'une l'aide dorure. Voici la substance réfractaire sur du papier avec une le ferait puis on dorait au mercure. L'or ne s'attachait ; où substance réfractaire n'avait pas été posée. la Alors on enlevait celle-ci par un lavage, et l'on oxydait brun au moyen de fumée de corne ou d'un acide tempéré. Cette oxyintact; on nettoyait cet or l'aide d'un alcool, et cà moyen ou brunissait au besoin. C'est par ce le analogue qu'ont été dessinés les ornements couronne de lumières d'Aix-la-Cliapelle la ce épaisse, cuivre en le la dation laissait l'or on qu'on genre par un procédé et figures *. Lorsque d'ornementation est très-durable facilement ravivé par un lavage à l'esprit-de-vin ; il (jui la décorent dorure est peut et être d'ailleurs est très-économique et excellent pour décorer des fonds, pour faire des bordures, pour tracer des inscriptions. On ne saurait méconnaître l'importance de la fabrication d'orfè- pendant vrerie le moyen les églises, pour crédences, tabernacles calices, sièges, les dais et l'orfèvrerie plus délicate de reliquaires, goût le les châsses, les autels, couronnes de lumières, et et général des diverses pour ce genre de luxe. Appliquée en grand classes des populations dans âge, trouvait de monstrances, portatifs, pupitres, les flambeaux et les lampes fonts, lanternes, de de paix, et fioles, navettes, de vases, custodes, crosses, etc. de béni- Dans les châteaux, les seigneurs aimaient amasser une vaisselle nombreuse, et les jours de gala les bulïets tiers, les place dans les trésors sous forme encensoirs ciboires, burettes, les les retables, à se couvraient de plats, d'aiguières, de nefs et hanaps, de gobelets, de colïrels, part dans Ihabillement civil des colliers, des patenôtres, chapelets, 1 Voyez L'orfèvrerie prenait encore barillets, drageoirs. le couronnes tome III îles et : c'étaient des ceintures, une large des fermaux, des bulles, des chaînes et colliers, des garnitures de coiffures; Mé'iuvjes arc/téo/. des lîlt. l'I*. des bagues, des iM;nliu et Cahier. [ ORFÉvnEUIE — ] des reliquaires. Mais les orfèvres avaient plus à faire aumônières et encore s'agissait des s'il — 236 armes, de Yatournement. Les heaumes se couvraient de pierreries, ainsi que les ceintures et baudriers. Les harnais des chevaux étaient garnis de plaques émaillées, de gemmes, de bosselles finement travaillées. Les selles montées en argent ciselé et doré om en cuivre émaillé, les mors, les chanfreins richement ciselés et garnis de pierres précieuses, appartenaient à l'industrie de Torfévre plus encore qu'à celles de l'armurier A Paris, au xni' du bourrelier. et d'après les Règlements d'Etienne Boileau, siècle, les orfèvres devaient travailler l'or au titi-e des estelins ^ Quant au mélaux pouvaient être travaillés par rapprochant plus ou moins de l'orfèvrerie, cuivre, au laiton, à l'élain, ces tous les corps d'états se tels les que couteliers, patenôtriers, boucliers, les fermailleurs, les bourreliers, les boîtiers, les brodeurs et feseresses de chapiaux (forfrois, les les Aucun document n'indique etc. d'ailleurs qu'il fût interdit à ces corps de métiers de travailler l'or et l'argent. Il n'est point question, dans Règlements d'Etienne Boileau, qui les datent de 1258, 1269, des émailleurs moment où ce qui ferait supposer qu'au ; ces règlements furent rédigés, celte industrie ne s'était pas encore établie à Paris, ou qu'elle se confondait avec l'orfèvrerie et ses diverses branches; et en quand on songea effet, de pièces émaillées qui appartiennent à cette époque, de croire toutes aient qu'elles commandées été Règlements ne mentionnent pas non plus cependant on ne peut mettre en doute peintres sur verre à Paris. rédigé orfèvres est ainsi « faire le set, '< lex sunl. » de l'orfèvre; : Le faiseurs de vitraux, et article des ateliers de du règlement des à Paris orfèvres qui veut, et qui qu'il y avait cependant Il cristalliers n'étaient autre fines. Il leur était défendu de « un règlement spécial pour les natureus, c'est à-dire de pierres cristalliers et pierriers de pierres Ces Les œvre ad us et as couslumes du mestier. qui L'émaillage du métal pouvait être compris dans l'œuvre pas nécessaire que le règlement en fît une il n'était pour mention spéciale. fines. est difficile à Limoges. qu'il n'existât premier « Il est les il la quantité que des monteurs en pierres joindre des pierres fausses (verres colorés) aux cristaux naturels », sous peine de voir dépecer et briser leur travail. Mais ' il ne semble pas La mounaie anglaiso d'argent pour étalon. Relativement k l'or, ('lait vnici considrivc l'article « ouvrer d'or k Paris qu'il ne soit a la touche <( été interdit qu'il leur ait alors roninic des Règlements : la « plus d'em- pure et prise Nus orfèvre ne peut de Paris ou mieudrcs (meilleure), laquelle touche passe tous les ors de quoi on œvre en nule terre. » — — 237 ORFÈVRERIE r ] ployer des verres colorés seuls, car beaucoup de pièces d'orfèvrerie de bijouterie du moyen âge en sont garnies. et que, bien rarement, les verres colorés toutefois sur un objet à telles que le des gi-enat, pierres naturelles, même à observer est Il se trouvent mêlés communes, plus les l'amèlhyste, la turquoise, la topaze, les quartz blancs transparents ou colorés. Si la bijouterie éclat, rable et il reprend, au n'en est pas de comme moment de même de la la renaissance, un nouvel grande orfèvrerie, exécution cependant, perd une grande partie du style de l'aspect décoratif qu'elle avait pendant Les objets d'or, argent ou cuivre atteignirent, à cette époque, une les xni'' et xiv" repoussés du souvent des œuvres d'une liante valeur comme art, ne liabileté qui \\f et d'abandonner trop fréquemment œuvres du moyen âge, qui voulait que son mode de composition la l'objet siècles. siècle sont nos orfèvres cède pas à celle le des artisans italiens; mais ce qu'on peut reprocher à sitions, c'est admi- qui, bonne ces compo- tradition des d'orfèvrerie possédât etd'exècution spécial, en raison de la nature de la matière et de la manière de l'employer. La renaissance laisse tomber en oubli remaillage opaque en tailles d'épargne, qui cepen- dant fournissait tant de ressources dans la décoration des meubles ou grands objets d'orfèvrerie d'église, de vaisselle, de harnais de toilette. A même Limoges, on ne fabrique plus alors que les émaux en plein sur mêlai, peints, précieux que soient ces grande valeur, si délicats opaques, ou translucides avec paillon. Si objets, qui que soient anjourd'liui émaux champlevés. ont acipiis les sujets qui les aspect est généralement froid et est bien éloigné de des beaux et une couvrent, leur l'etïet décoratif . ORFEVRERIE GLOSSAIRE ET TABLE BATE. Alvéole sertissant des iiierres, des I)l:i(iues 114, p. d'cmaux Ho, des , verroteries 178, 177, 181, EMAIL 186, ' iiK-rovingiens. p. 169, 209, 210. BIJOUX — émaillés, p. 197, 226. orientaux, p. 184, 211. ;visisollis, p. 182, 211. BRUNISSAGE de BURIN (Travail au), l'or, p. 228. p. 186, 188. Pierre taillée en goutte de suif, saus facettes, maintenue par une hâte ou des gritl'es, p. 173, 186. CHATON. CISELURE. Ketouche du métal fondu, k laide du burin, de l'échopiie, du poinçon, du ciseau, p. 191, Itessiu lutaillé métal dur et rempli, à froiil, iMri;il |dus doux, p. 232. DEPOUILLE. <Mas ou dans ua par un biseau laissé dans le creux d'un modèle, d'un moule ou d'une matrice, afin que l'objet coulé. embouti ou étampé, puisse en sortir DESSIN. ('iOMi|iosition des ornements, p. 202, DORURE Fabrication de Dinant, sur argent, sur cuivre, p. 19:5. p. 227, 2'J3. — — opaque, en blanc, p. (Métal), c'est-à-dire réfractaire au marteau, à force d'avoir été battu, p. 109. p. 207, 222, 225, 211, 212, 213, 207. plite, p. 227. p. 207. peint, p. 207, 225, 2;]0. translucide, p. 207, 212, 227, 230. EMBOUTISSAGE. Opération qui consiste k battre une feuille très-mince de métal sur un modèle tante, fait de matière résisexactement le afin d'en revêtir p. 188. ;Métal), repoussé à l'aide de trices, p. 170, 186, 188, 190, ma196, 198, 199. FILET. métal entourant des serlisdes nus, des bâtes, p. 178. FILIGRANE. Fils de métal soudés de manière k former des dessins, des comFil (h; siir.s. besques a jour, p. 178, 196. (Objets de), p. 185, 186, 190, 192, l'.t:i, FRISE 199. 22:{. (Travail). Menu poinçonnage sur des fonds, donnant de petits cercles très- rapprochés. ECROUI 208, 207, de plique ou de FONTE -Oi. DINANDERIE. 221,' liartiments, des euroulenu'ids et ara- ilemenl, p. 188. fa( d'épargne, 219, 216. — — — taille 228. cloisonné, ETAMPE DAIVIASQUINAGE. ou en 210, 216, 208, modelé, 22:{. 228. 2H. p. 197. — — — à jour, p. — byzantin, — çliamplevé brilhiut et de manière k laisser le aux ornenienis ou l'éclat figures qui se détachent sur ces fonds, p. 206. . 230 GLOSSAIRE ET TABLE. GRANULÉ (Filet). Fil d'uuc sucressiou p. ns. GRAVURE 19S, njuipos,'- iiirlal (ic ilc graius ii(lli(''ic'iit.s. 181. 1S4, 198. sur métal, 199, 202, p. ISo, 1S7, 192. partie d'uuc bâte, courbant , k servent, en maintenir les s" re- gravure faite sur or ou argent, et remplie d'une substance noire-brune (sulfure d'argent), p. 231 et suiv. REPOUSSÉ au Travail jvoiir faire burin sur l'or, lis (Métal). p. 171, 1.80, Modelé au marteau, 184, 186, 190, 207. adhérer l'émail translucide, SERTISSAGE. Opération 227. tenir HACHIE 200, 202. pierres, m. GUILLOCHE. p. p. 199, NIELLE. Ornementation obtenue par une Pclitps pièces de métal qui. sou- dées ou rivées sur un fond, ou faisant p. mince, 204, 206, 218, 221, 223. GRIFFE. de faire ressortir, à l'aide d'un ou phisieurs coups de mouton, un relief sur une feuille de métal trèstant (Fond), c'cst-a-dire gravé en treil- serré, p. 180. une {)ierre, qui consiste a mainune plaque d'email, des morceaux de verre a l'aide d'une lamelle de métal soudée ou rivée sur un fond, MATRICE. Modèle en creux ob. tenu dans un mêlai trempé, et permetrelief et en BAn-LE-DUC. p. 208, 209, 212, 223. des métaux entre eux, p. 172, 178, ISO, 181, 180, 190, 19J, 202. SOUDURE IMPRIMERIE ET LITHOCiPAPHIE COMTE-J ACiJLET QUATRIÈME PARTIE INSTRUMENTS DE MUSIQUE II. - ;ii QUATRIÈME PARTIE INSTRUMENTS DE MUSIQUE ANACAIRE, auteurs; de s. f. tiiaiigie [nacaire). Sorte de lympanon. d'après certains sonore, suivant d'autres. C'était à coup sûr un instrument bruyant usité dans les armées el qui pouvait être joué à cheval. C'est aussi l'opinion de l'Académie délia Crusca. Les troupes d'Orient, d'après les chroniqueurs et les trouvères, usaient fort des nacaires ou anacaires, qui semblent être des sortes de timbales qu'on frappait avec des baguettes. (Voy. du Cange, Gloss., Nacara). ARAINE, s. f. Trompette de guerre. u Les araines fit haut sonner '. » (Voy. Blsime, ïhompe.) BUSINE, longueur, jQUt.Ul, ' s. f. {huisine). Grande trompe d"un mètre légèrement iv-jjv courbée, étroite à l'embouchure Vie de Philippe- Auguste et et plus de s'élargis- [ niîsiîSE 244 ] sanl à son extrémité quelquefois percée d'un trou vers son milieu. ; Les busines étaient fabriquées en bois, en cuir bouilli, mais le plus souvent en laiton. 1 B e. CU/LLAUMOr. La figure 1 au repoussé, La busine montre en et A des ouvriers qui façonnent des busines ' en B un jeune homme qui sonne de cet instrument -. un son éclatant qui s'entendait de loin aussi les sculpteurs mellent-ils des busines aux mains des anges qui annoncent le jugement dernier. On l'employait, dans les camps, pour donner des signaux et pour réveiller les troupes avait ; : jors au matin parut cler ' Si coni « Oint de l'ost les busines soner. " Charles Martiaiis a '< Et ses batailles renger et deviser « Li Sarrasin firent lor gent armer, '< << li " Lk vcissiez << Sommier Ribliotli. du Corps lîibliolh. impér. (xiir siècle). •* Li '' » te législatif (1294). Lohe^'nin. xii. Ihid., chant. 2, ciiap. viii. volent grever il •. » les buisines teutir. Manuser. Ibid., chap. -i. trosser et le charroi garnir Manuser. Homnns de Gnrin gent armer Cor et busine hastivement sonner Contre nos gens que ^ ' fait sa \'"' clianl. < h. iv. •'' . » Alors son des busines annonçait le du départ. C'était « se Faites soimcr vos cors, ccle tor assaloiiz N'i duci'onl François, 'c Et respont l'amirans '< Lors oïssiés buisines et ces cors de laiton, H Et Sarrazius venir k " Couvert eu sont Il Lors oïssies buisines 'I Et Turs et Sarrazins et glatir et nier li : si ; eucrieiné fcloii. » li « Je l'otroi, par Maliom. et cors d'arain ' souucr, 2. 1, en partant, en : « Entrent en « Lors oisiez tant cor, lante huisine nier, s'ont lor voie accueillie. '*. Charles VI rentra à Paris busine. « Soudainement, i< bonnes gens de Paris, « baciner le roi » . des busines sur les navires la » très graut t'uison, pré une liue environ » businer, hacciner, et plus tard bncine?\ Quand moment : << la le levée du camp, le 1 Sire, disl Sorlinbrans, laissii'svoslri' tonclion, servait aussi disait la « arrivant et pendant les combats On BLSINE encore au son des busines que l'on conduisait les troupes à la charge ou à l'assaut On — 2'fo environ huit sans le pour sonner de 13 octobre 1414 : heures de nuyt, commencèrent les commandement, à faire feus et à plus grandement que on eust veu passé cent ans devant, 1 Fïrrmbrns, vers .3728 2 Ibid., vers .3'796 et suiv. ^ Ln Prise dOrenge. chanson de cl suiv. (xni'' siècle). s,(i%h\ vers 1312 (xiii" siècle). I" aiAi.LMEAi: — j « et les tables « rues my en — 246 venans par toutes rues drecées à tous les de Paris qui point ayent de renom de se réjouir nous sont restés les cornets à De » '. bouquin manière cette - les du carnaval, lesquels cornets ne sont que des busines de petite dimension. y Il dans avait hommes rallier les armées des busineors à les cbargés cbeval, d'armes, de sonner certaines fanfares de l'ouverture nois. et de fermeture de la la lice dans 2 (lig. d'annoncer Taltaque, de précéder les cortèges, de donner de '), signal le les joules et tour- Ces busines droites sont plutôt de grandes trompettes. ^S CEMBEL, s. m. -- Voy. Tymbiœ. CHALUMEAU, m. s. une haute antiquité à {chalemiaii). Instrument à vent primitivement ; composé d'une ècorce de branche d'arbre fraîche dont garni d'une anche tenir plusieurs clarinette très-simple et percé n'était pas marches Journal sons les ot chaleiniiiiix cl csli'umcns seulement pendant militaii-es '< ' Tabars du chalumeau se servait les bois a été extrait, le graves de la : « Ce ou roseau de trous permettant d'ob- Le chalumeau donne notes. d'un remontant ; les sonuer '. fêtes et réjouissances qu'on on jouait encore de cet instrument dans : Et (mise en route) l'ost s'esl arotée cl dorierc ot (levant, « Là oïsiés soner plus de .M. •1 r.relles et clialemiaus et buisiues bruiaus, ' l'iorer cl lormoier '. Mais n'dscnt à Guiou dcsdirc son coiuinanl > C-ors cl buisincs et clialcnicans soiicr li'tm hourfjeois » olifaus, maiut danioisel vaillaul de Paris, sous le règu,' ''. ; •'. " » de C.harl's Vi. coll. Michnud. t. II. p. 643. - Ou 3 Des vignettes d'entourage j)lutôt « bouquetiyi, cVst-à-dire A\i faits avec des cditics de cet animal. Roman de Tristan, liibliolh. imper., fonds li'aurais (1260 environ). '• '' Aye d'Avignon, vers 4137 (xiiif siècle). "Refuser d'obéir aux ordres de (aiion. (xiii" siècle). Guillaume d'Orange (.\in" siècle). » [Gui de Bourgogne, vers 1374 et suiv. — était Il plusieurs de sortes — i>47 [ chalumeaux, ainsi ClllFO.MK que ] l'indique ce vers Puis chalnmiinis '1 CHEVRETTE, s. et clink'iiu'lp h vent Instrument chaplecho). {chieuvrete, f. composé d'une peau de chevreau et d'un chalumeau. Guillaume de Machaut, trouvère du xiv^' siècle, distingue cependant la chevrette de la cornemuse : (^orui'imisL'S, tliijos cl clu'vrcUc'S. Cl Peut-être la chevrette était-elle d'un cornemuse. Quelques vignettes " plus petit manuscrits de de petites cornemuses garnies seulement d'une et donnent, en de trous y a (lig. que noms debedon CHIFONIE. elïet, nombre CUlUMunT. La musette dont on se .servait, Bourgogne et le Limousin, pourrait bien i)- (voy. Cornemuse). peu d'années, dans n'être autre £. la pipe pour souffler, d'un seul chalumeau très-long, percé d'un assez grand \ il volume que la la chevrette du et de s. f. moyen On âge. lui donnait ainsi les lotire. [syphonie). Quelques chifonie n'est autre chose que le auteurs pensent que la tympanon, c'est-à-dire un instru- ment composé d'un morceau de bois étroit et long, creusé, garni d'une peau, ou d'une tablette de bois sec très-mince, devant laciuelle sont ' ^ tendues une ou plusieurs cordes qu'on racle avec une petite Roman lUst. de la rose, parlic de J. de Mciiug. du saint Graal. Ilibliolli. iin;H'T. (tiii vers :il:299. du xiii'' sièclo). . [ CIUl'OMK verge de — ] bois nommons analogue à celui que nous que possible, en elTet, la d'une substitution appuyant sur la chifonie ' un instrument vielle aujourd'hui. est Il bien la vergette de bois et de touches à cordes au doigté. chifonie datant du comme garni de par une roue et reproduction, la deux instruments n'en fassent qu'un, par roue à les cordes, En considérant frottées les — voient dans d'autres ; ^248 \n" un touches, siècle, sur le instrument nous en trouvons célèbre la chapiteau de Boscherville. Celte chifonie (hg. i) est jouée par deux personnages : lun tourne la manivelle et l'autre a les mains posées sur un petit clavier composé de sept touches, placé à l'extrémité de l'instrument. La roue frotte trois cordes qui semblent entrer dans la cavité munie de touches. Nous n'essayerons pas, d'ailleurs, d'expliquer comment ces touches, placées sur l'extrémité du cofïre, pouvaient agir sur les cordes de manière à produire un certain nombre de notes. La chifonie, pendant les xn" et xni* siècles, passait pour un instrument très doux et liarmonieux; mais an xiv siècle elle était complètement tombée en discrédit. Lorsque Mathieu de Gournai et du Guesclinà de ce prince Sijinphonia si la est envoyé par Henri de Transtamare cour du roi de Portugal, pour s'informer auprès don Pedro est réfugié dans ses domaines, lambas- sadeur trouve auprès du ciiifonie pendue au cou sei'vileurs se voiil iiiipurfilliuif ini'urslri'z El " Dcvaut " (jiiaud Miiliiuu .11. doux l'oi roy s'ouvout aiiibdui le (le (îoiiruiiy 1rs vm Et les cliiiifonieiirs a oy iirisier tant, A son Et li — ; apercevant « ' portant chacun une cliiiit'ouiiiut. (I . ciier s'en aluil niniill ilnrenicnt i;ahai'.l. rois après a dil li le i^ien laissant Qi"' vons senilile ? dit-il < Dit Mallien de ('.(Uirnay I Eus on i ]Nc " Aiusi fonl " Et quaul - Il " Qui ne ; Ne vons i< : pais de Frauee et on voul telz li : bien sonllisaut irai celant " [lais iioi'uninl avnglc et ponrc tnianl. li » rois Toy, s'en ot le cuer dolaut li ? : iustrunicus tors qu'avngles portant. jura Jhésii-Crist. le soul-il le : père tout poissant, serviront janmis en lor vivant ' . » bien que les deux pauvres cinfonieurs sont l'envovès par Si durement courrouce d'avoir à sa joueurs d'instruments cependant jourd'hui, il ffit ' - Lti . el France en la et Girart impi'i-. de la comme cliifonic, déguisé du Guesclin. , I 1 11) belle Euriant- par en le le roi, pour raccompagner, des truands. El appelée vielle au- tellement déprisée en France, puistiue dans vaillant Vil' llililiiitli considérés coui', ne semblerait pas que de Girart de Nevers représentant 1 : .. li ciiiroML; -Jii) on voit le roman une des vignettes ménestrel et ayant une trouvère Cuvelier, vers lUO.iU ei sniv 11. — chif'onie envii'on. :Ji [ ciioito — 1 pendue à son côté. celte légende : « il Il chanta devant — Lisiart. >» la viole ou cordes, et ou muni d'une manivelle, par et quatre cordes tendues les harmonique. Cet exemple pourrait faire que croire un instrument monté de quatre qu'on pouvait jouer, soit avec un archet, soit à l'aide vièle, au xv" siècle, était roue à frottement. il'une CHORO, Biaise (IX" (( miniature est écrile L'instrument représenté figure 2 n'en est conséquent d'une roue à frottement sur table la Girart vinst à Nevers la viole au col, pas moins une cliifonie, puisqu'il est sur la do est vrai qu'au-dessous Comment « -'>0 m. [chorum). Instrument que s. décrit ainsi siècle) tubes d'airain ; l'un des deux : le manuscrit de Saint- Composé d'une peau avec deux « sert à souffler, l'autre envoie le son. » 1 .^n fN^ B Cette description est accompagnée d'une vignette, reproduite fig. 1 , A. un instrument à vent assez semblable à la chevrette, c'està-dire composé d'une pipe avec réservoir d'air, et d'un chalumeau à anche percé de trous. Cependant la partie formée d'une peau C'est d'animal est relativement petite et parfaitement sphérique il paraîtrait, par le même d'airain avec que la si l'on s'en rapporte à un détail fort ; de plus, grossier foui'ni manuscrit, que la peau était entoui'ée d'une enveloppe petit peau pût intervalle entre ses vibrer et reproduire deux tubulures, de manière une sonorité particulière, lorsqu'on soufllait avec force dans la pipe. Voici, d'après mentionné ci-dessus, quelle aurait élé la le détail section longitudinale de — — i1d[ [ cmiAitL: ] Nous ne donnons, bien entendu, cette interprétation qu'avec réserve, n'ayant pu trouver une description détaillée de celte sorte de trompe. Le clioro, ou cliorum, était en insti'ument cet usage dans (lig. morceaux d'ensemble les Du <• De .. s. virlc's sot cl De harpe " CITHARE, B). 1, de rôle. de soi, et clioriiin de psalteriuiii lire et La r. : ' . antique cilliare ; > un instrument était Au commencement du moyen cordes métalliques pincées. si\ à âge, la cithare semble se confondre avec la rote ou la rothe, instrument à cordes frappées ou pincées ayant primitivement la forme du A grec. M. Fétis a parfaitement la rote, et comment établi ne saurait être confondue avec ment à archet, ni avec ment à frottement -. Au fait qu'un avec un instru- le cronth, qui est ou syphonie. qui chifonie la ne la cithare est un instru- nom avait déjà pris le vni* siècle, la cithare de rote, ainsi que l'indique ce passage de saint Boniface, évêque de Mayence, mort en 7oo : Je « me ;* qui puisse jouer de la cithare que nous « possède cet instrument \ » Du Gange dans lequel et psalteriitm, lequel avait la cordes, mais que est il dit de dix et était garni augmenté été nom et la forme barbare de rotta. pourrait donc conclure de ces passages que la cithare ne faisant tique psaltérion, la rote et saurait même les trois donné, encore au xiv"^ connu sous le nom du manuscrit de 1 Du 2 \riyo7.\H (I nos psaltérion ont la le siècle, de la instruments, et que vièle. même la rote même Caiige. ("iioRts. Ce fait est forme. Cela ne — Pocmc du le nom et roi de Navarre, t. (latin), n'^ dédié à me ii]ipelhiiiius qiioque eytliiirislam hahere, Rotlœ. quia eyUianuu liabet. de cithare soit .1. (jui » qui est 1. p. Fi'ti.s, [lulil. 8o04, écrit en Philippe ])ar liist. M. Bel. Du Cange, sur l'o^iijine \'inllai.iiie. l'iii'is, possit eyUiarizaro in [Kpist. 89. le 2U. Notice sur Ant. Stradivarius, précédée de Hec/terches ]iar V. ait constaté par une miniature Bibhothèque impériale trunsform. des instruin. à archets. Deleetat étant l'an- à l'instrument à archet, sur les travaux de l'Université, 1343, et les instrument, et cependant admis absolument, bien que M. Fétis être semblé confondre ^ qu'il rotta est l'antique la forme du delta grec avec la rote qu'un seul et « et un passage du comsiècle, sur le Symbole que « moditiée, cet antique instrument a reçu le On cithariste l'apporte nombre des cordes ayant le un appelons rotta, mentaire de Notker. moine de Saint-Gall au x* d'Athanase, d'avoir réjouis, dit-il, cylliaïa. (]iiani G/oss., ItoTTA.; CITIlAlil!: [ A dater du seul et 50-2 ] xii° même siècle, cependant, instrument, // il II il Jérôme de Moravie // ./ ./ nuscritdc Saint-Biaise // I ./ '/ (i\*^ elle est triangulaire (tîg. Il I II II II II 11 II placé à sa partie supérieure et '. dix cordes. La (lue partie nous ' que 11 .1 11 1 i| » « k tt M >> * » i ^- et, la cithare a la le ma- * * « * » ** cithare n'a que douze cordes; la semble qu'un corps sonore soit Le manuscrit de Saint-Emeran nous û û (> j f reproduisons (lig. ici :2), garnie de supérieure de la cithare, munie d'un manche, paraît être faite de métal, tandis bois. 11 il a montre une cithare II siècle), 1), dit de vingt-quatre cordes. Dans et est garnie II sont un rote la psaltérion se distingue de la cithare, le à plus forte raison, la vielle. forme du A grec citliare et la si que la partie inférieure serait de Les dix cordes sont enroulées autour de dix chevillettes posées Voy. Mnrlin C.'ili'rl, De cnntu rf mu^icn. lili. III. r,i;i. m. — On sur la partie métallique. que et la ce dont que forme de — ^ri;) que tout voit reste nombre de diverses ligures et n'avait pas un la cithare alVectait du c'est ; Martin Gerbert reconnaît auteurs anciens conviennent. les ] ceci n'est pas très-clair, passablement variée la cithare est CLOCIIETTI-: [ cordes bien déterminé. Toutefois térion. il une dilTérence notable entre est La cithare la cithare et le psal- de cordes montées sur un châssis n'est qu'un jeu avec ou sans corps sonore sur l'une des faces de ce châssis, ou à son extrémité supérieure, carré, dans la partie figure 2 la inférieure, ; le montre sur une table creuse, avec ouïes généralement métalliques tendues La cithare (voy. PsAiJÉRioiN). que ainsi présente un jeu de cordes psaltérion le est triangulaire, peut-être est est circulaire, s'il tandis que ' s'il s'il était pincée ou touchée à l'aide d'un plpctnwt. CITOLE, très- s. f. Instrument douce. Après la cordes dont la sonorité était bataille de Bouvines, le roi Jean demande une {citote). un légat trêve et envoie à Philippe à : « (lis Icgaz iert » Qui le roi <' Euvelopiia Il Plus douces que sons de cildlcs, u Qu'à cinq ans « VA vers Paris se ivivoia -. » d'Eugloterre, n:_!z de France, k cMi'. criT, si (ic iiaroles. les li ntroi.i (I Harpes u Qui fout « Les estives « Les dauioiseles font cai-oles '< Et tresclieul ciivoisiinciit i soneiit el vicies mélodies belcs, les ' el les citoles, Nous n'avons pu réunir sur la '. » fonuo de In ciiole des documents précis. CLOCHETTE, des clochettes; s. valu (Vcst le cetl(^ nom [cloketL\ forme circulaire donnr^(; k la l'iliiai'i', de rotta. Branche des royaux •' Estivr, sorte de corneniuse. liiir/i'in f/i/ Le moyen âge ligiiafjea, vers 7I2;{ ci suiv. rptian/. vers ^KH.'! et suiv. il daler du viii'' usait les on en suspendait aux habits, aux 2 '' clocètc). non-seulement on s'en servait dans d'instruments, mais 1 f. fort concerts harnais, et siècle. i[ui lui a ci.ociiiiïTt: [ m»*'mc aux - ] toilures T6'i au son des clochettes, cela dès et danses étaient exécutées Certaines des palais. une époque reculée, puisque nous en voyons figurées sur des vignettes du x° ou danseur danseuse qui s'accompagnait la Un clochettes. (tig. ou frappent sur 1). les bras le ou plusieurs passés autour d'un bâton garni Deux autres personnages celles que porte sentant les Arts libéraux sur les montrent d'une souvent chapiteau de la nef de la cathédrale d'Autun nous montre un danseur ayant de clochettes siècle. C'était le agitent des sonnettes danseur. Les bas-reliefs reprécathédrales nous portails de nos Musique sous la forme d'une femme frappant sur des timbres suspendus '. Le loi David est parfois aussi représenté frappant du marteau un jeu de clochettes suspendues à une sorte de potence (fig. 2) -. Dans cet. exemple, le personnage tient habituellement la un marteau dans chaque main, afin d'obtenir compose de cinq timbres. On a fabriqué âge, un agitait pour appuyer pas nois, dans dans A pendant le moyen mesure, ainsi que nous l'avons vu la faire, il encore longtemps, avec riiislrumcnt appelé pavillon chiles musiques de la troupe. Cet instrument, appelé en latin monuments antérieurs au xn*^ siècle, homhuhim, reçut les noms de tymbre, cenibcl (voy. Ty.miîijk). A dater du les plus tard ^ aussi, instrument garni d'un grand nombre de clochettes qu'on n'est et des accords. Le jeu se (^hartics, k Paris, k Sens. -Bible lons, an /"rftWfr/îw, liihlioUi. XIII'- du (lorps siècle, le uoin {Vorloge. législatif (xiii<= siècle), (hi donnait k ces caril- »" J\ ^' [ xii^ siècle, la mode de coudre des de cérémonie était fort prisée. aux habits cloclieltos CLOCHETTE cl J harnais £. CCLl/ùilJT. Quand le sire aux joutes de Coucy invite les dames compte ouvrir entre qu'il arrivent bientôt Et soûl, si ((MIIIIK.' « De " Eltes et tout pour ' •' '* les du Samhue, char ou Li « « '' 1 moult sont ii C'a sa sielc! et à ses Inrains u ()t « Ki dcmcnoicnt teltinlin <i Con la ehevfiii(;ait ciue li cointenienl. eeiit, (l()I<(!les maisnic siècle et mode '. prisier -. » Orgius ''• an moins liieili'kin •"'. '• ' au commencement du était xv», alors ipie, de porter au cou de grosses chaînes litière. Ciini eeuts cloriieUcs })(>ur la Vendeuil, celles-ci clievalicr li K Roumons dou chastelain de A sa selle et à ses rèues. » r.ommc et vcslui'.s i xiv" hommes, (lit, rliiccllcs cl s'ai'oiiL Siiiiiliurs « D'aiMiies qui la tin Fère la : '1 Vers son voisinage à assister île moins. II' famille il'Arlciinia Coiici, vers GSO et suiv. (lin . d dn xii" sièele). » l\''nnrf. le nouvel, vers .'i.'jO ri sniv. (xiii" siècle). COR [ — ] celles-ci d'or, garnies de parfois t'UiieiU — ^nl) ou de grelots cloclietles personnages de marque gui pouvaient se permettre ce luxe, et cela n'eût pas été admis chez les l)Clils gentilshommes et chez les hourge )is. (lig. A 3) Mais •. du la lin n"y avait (]ue il w^ les personnages qui, chez siècle, les les grands, rem- plissaient la charge de fous, étaient les seuls qui portassent des clo- chettes ou grelots attachés à leurs hahits. COR. m. lustrument s. grand que poètes les d'ivoire Le cor l'olifant. du cornet, de à vent de l'olifant, plus petit que la busine distingue de la busine, de la corne, se trompe la confondent parfois avec le de et l'olifant, (]u'iis Dosons lo lit .j. cor d'ivoire rois, ce coule restoirc. « futile '< Soloil tos jors en bos porlcr li -'. Mais ce qui distinguait particulièrement >- le cor de prcmiei' était très-recourbé, de faron à Avec le le le pavillon prouve : prince (d'Antioche) viendrent quatre menestriers de la « grande Hyerménie, " en pèlerinage, » des corz leur venoient parmi ' l'olifant, c'est ramener par-dessus l'épaule. Voici un passage de Joinville qui '< appellent un cor l'us pelis cnlès espia « le trompette. Cependant la : (I que et plus et estoient fi'eres et avoient Mannscr. de Tristan et trois le YseuUAWhVuAh. corz ; et dont en aloient en Jérusalem les voiz visage. Quand iiii]iér. Voyez anssi il (les pavillons) encommençoient le nolilc veneur, lig. 2, k l'article C-onxE. l. Ihi roi GuillftHnic III. p. .M. il' Anyletcrre, diron. anglo-norniaude. ]uilil. par M. I'. Michel, — — 2u7 vous deissiez que ce sont « à corner, i< (ent de Teslanc; " gracieuses, que c'estoit merveilles de l'oyr On '1 Ly couucslahh^ ]U'ist ung cor k <i Oui « Trompes sonner, l()i's (( coiv. Dans les châteaux, quon ce Li (lus n'i fis! plus .1. appelait cor » *. : i^rolloiiei' t'ait . grelloier faits - >' " de laiton : atcndue, sonner de laiton on annonçait corner Veau, les repas au son du cor c'est-à-dire eussent à se laver avant de qu'ils et les plus oist Loulir huisiiies Ces cors, très-recourbés, étaient • douces mélodies ponrrors sonner J des cynes qui se par- les voiz et fesoient les plus disait co7\^ grelloiier a)ll^E 1 prévenir les ; c'est convives Les guetteurs se mettre à table. n'avaient pas de cors, mais des cornes ou des olifants. CORNE, s. f. [cor d'ivoire, olifant, trompe de chasse). Ces instru- ments sont à peu près identiques par portait bouilli, en bandoulière, et en ivoire, forme en métal. et La à la corne de bœuf, à la dent d'éléphant, avait connue bien de cet et instrument à vent, qui On l'usage. étaient fabriqués en ils corne en la bois, en les cuir structure naturelle commandé la forme ne pouvait donner qu'un nombre de notes très-limité, obtenues par un mouvement des lèvres dans l'embouchure. Les XIV* siècle, cette un certain chasseurs cependant avaient, dès nombre trompe primitive. La corne d'airs noies variait de qu'on le sonnait dans longueur entre 0"\50 et munie d'une embouchure hémisphérique de métal. Ce qui distingue la corne du ménestrel de la corne de chasse et de l'olifant, c'est que la première est percée de trous non-seulement le long de son tube, mais autour du pavillon. Cette corne permettait de moduler des airs avec plus ou moins de force, tandis qu'avec l'olifant et la corne de chasse on ne pouvait que donner un petit nombre de notes à plein souflle. O'",3o ' - ^ '" ; Hitf. recourbée, elle était de saint Louis, (h; ('(lit. M. F. Michel Hugues Copet, vers 1636. Branche des royaux lignages, vers Roman de la violette, vers et Didot, p. IGO. UliiK). 2.J61. II. - ;{;{ COIINE \ Voici — ] (fig. — 2o8 un exemple très-inléressant de ce genre de corne 1) spécialement jouée parles ménestrels. delà nef de faits l'église Il provient d'un des chapiteaux abbatiale de Vézelay de bois ou de cuir comme bouilli, '. les Ces instruments étaient douçaines et les secondes flûtes. Le ménestrel que représente notre ligure, et qui mer un monstre, a pendue à son côté une gigue à s'efforce trois de char- cordes avec son archet (voy. Gigue). Les cors ou cornes de chasse étaient souvent de métal précieux ou garnis richement d'or lungen, porte à la chasse Le duc Bègues sanglier qu'il tue. est Un un cor ' 2 l'roiiiières ann,'^cs Do bel du Seizième aventure. d'or en chasse, voleur le « Qiiiuil fil le vil si « d'argent, et il Siegfried, ; les Nicbe- -. s'est guette perdu à : hiou apiiriilic aroi et de courant dcstrior, xii" sir;clo dans bis côt; m'i'idioual. la poursuite d'un . — 2o9 — CORME I Hucses cliiuicirs cl Et a son col A neuf espérons d'ov un cors trivoire viroles do La guiclic en t'u llu inici' ; d'nn vcrl paile prisiés les ' cliier or loiés Beaucoup plus tard nous voyons -. chasseurs porter chasse en bandoulière, et cet usage se conserva jusqu'au Dans le beau manuscrit, ] la corne de xvi'^ siècle. Livre de la chasse de Gaston Phébus, le de la Bibliothèque impériale ', les nobles chasseurs et les veneurs h cheval et à pied ont une corne pendue sur la cuisse droite (fig. 2). 2 La guiche, pour les net, par-dessus pour veneurs à pied, est croisée par-dessous chasseurs à cheval. Ainsi, les le le cor- poids de la guiche, qui était de cuir revêtu de velours, avec clous dorés ou d'ar- gent pour les nobles et de empêchait ' - D'ur le laiton cornet de sauter à chaque le commun des mouvement de la veneurs, monture. lin. Guiche ou guige, bande de cuir ou d'étoffe à laquelle le aussi la guiche de l'écn, pour designer la pendu au cou (voy. l'art. 3'" pour la partie chanson, cliap. v (xii'' Deruicres années du des Armes, a siècle). xiv^' siècle. courroie au Écu). cor est moyen de — Lt lîo)/ia}is suspendu. On dit laquelle Técu est sus- de Gurin le Loheiain, [ CORNEMUSE — ] L'inslriiment était suspendu à renibouclier facilement. 260 un — lacet croisé, ce qui permettait de Dans ces peintures, les cornes sont indi- ton gris très foncé, sans agréments, ce qui ferait sup- (]uées d'un poser qu'elles étaient faites de corne ou de cuir bouilli, les objets de métal étant toujours, dans les vignettes de cette époque, colorés en or, en en gris ai-gent, ou d'argent, les très-clair ou en jaune. Outre les clous d'or guiches de chasse sont piquées sur les bords de fil blanc. (Voyez, pour les cors d'ivoire, l'article Olifakt). CORNEMUSE, cornemuse avant le n'est s. f. pas xiv* siècle. {muse, musette, très-ancien, Le mot on chevrette, turluele). ne le trouve pas cornemusa se lalin lit Le mot employé dans une pièce de 1357'. Dans l'article Cuevrette, un vers cité de Guillaume de Mâchant distingue la cornemuse de la chevrette. Les cornemuses figurées dans les manucrits et sont que de les sculptures antérieurement grosses chevrettes, d'une pipe et d'une grande lirilc au xiv« siècle ne composées d'une peau de bouc, avec anche. La jolie statue du cornemuseur qui décore la façade de la maison des Musiciens à Reims nous montre un de ces instruments tels qu'ils étaient usités ' Voyez du Cangc, Gtoss., Cornemusa. au xiii" et d'une siècle flûte *. Ce — ^261 plate percée de trous tête de bêle attachée au col de possède un renfort du côté de main la est percée flûte La llûle, terminée par droite, le la flûte dont nous ne compre- bourdon n'existe pas encore, bourdon. Dans un manuscrit du xiV siècle le petit nous voyons déjà cependant une sa (fig. 1). peau de bouc. Le corps de la nons pas l'usage. Dans cette chevrette, 'i\: ] en guise de pavillon, s'emmanche dans une autre tête d'animal (ti<j. CORNEMUSE n'est qu'une grosse chevretle, garnie d'une pipe une non plus que [ -, cornemuse garnie du bourdon de sept trous. l]n autre manuscrit du 3 commencement du avec son joueur xv" siècle ^ reproduit également une cornemuse bourdon parfaitement (llg. 3). Mais la flûte est uni(pie et la sur l'épaule La construction de la De 1320 environ Lancelot du Lac, ^ De 1430 environ, Ribliolli. impér., S"" vol., Riblioth. laliu, n" 813. du cornemuse ne possède maison des Musiciens de Reims date du milieu du ' - : caractérisé, posé imper. xin'" siècle. — citoiTii [ pas bourdon qui le petit fait 262 — entendre dominante dans la les corne- muses modernes. Toutefois cette flûte est beaucoup plus longue que ne Test le chalumeau actuel, lequel est petit est n'est percé que de trois trous '. que est possible Il ou muse musette lit ces vers de cornemuse été n'ait du l'adjonction qu'après qu'un cornet. Dans on nom le donné à qui bourdon, la n'est Dict des rues de Paris, qui date du xiV siècle, le : <i En la rue du Maniiousct mu (i Trouvai un honuiio qui u Une musc corne bellourde tct -. Ce passage concordant, comme date, avec de supposer qu'on donna, au xiv'' siècle, » la figure 2, permettrait nom le de muse-corne aux musettes garnies du bourdon. CROUTH, s. m. Instrumenta cordes appartiennent à des époques lesquelles de croutli, à archet. «Ily a,ditM.Fétis', et « deux sortes « différentes. « c'est-à-dire le crouth à trois cordes « celui-là dont parle Le plus ancien de ces instruments : il est le crouth trithant, est vraisemblable que c'est « VenanceFortunat\ Peut-être même ce crouth primitif n'avait-il que deux cordes, comme en eurent encore longtemps après d'autres instruments. Un manuscrit du xi' siècle, et qui provient de l'abbaye de Saint-Martial de Limoges \ contient quelques « figures d'instruments grossièrement dessinées, « s'en trouve une qui représente un personnage couronné, lequel « tient de « chetde « crure par où passe la main pour poser les doigts sur les cordes. « « la la main gauche un crouth à main droite Nous voyons encore le (flg. 1). Dans donne 2 et « la la dominante, et Contes, 3 Ant. M. F. \tu\)\. le homme chalumeau qui m'a bourdon le scrl k fait M. Vuillaume 1 Evoque de '•^ Antiphonairc de (fig. la fait moduler » 2 ''). Toutefois cet instru- basse continue, le petit bourdon les airs. une cornemuse balourde, grossière.» Voy. Fahl. par Barbazan. Crapelet, 180S, Stradivarius, origine et J. Félis. l'ar- crouth figuré dans les voussures du portail cornemuse moderne, Trouvai un cordes qu'il joue avec il L'instrument se reconnaît à l'échan- de l'éghse impériale de Saint-Denis 1 trois parmi lesquelles t. il, p. 251. transformations des instruments à archets, par édit., Paris, 18;3(). Poitiers, ;J65. l'abbaye Saint-Martial de Limoges. Hibliuth. imp.. latin, n" 1118 (xi" siècle). fi D'après un dessin fait eu aujourd'hui on ne saurait se 18;i;j, fier. avant la mutilation de ces sculptures, auxquelles - 468 - CnOUTH incnl semble appartenir plus parliciilièrement à rAiiglelerre gaéluiue et saxonne qu'à à trois cordes. la France. Le croutli à six cordes succéda au croulli M. cette modilîcalion se Fétis ne saurait déterminer l'épociue précise lit. où Mais, en 1770, Daines Barriugton avait en- 1 fOOO OOn OD OQO 7, \ tendu jouer encore du crouth à sixcordes par John Morgan, né eu 1711 dans File d'Anglesey, M. Fétis donne la et il fournit le dessin de cet instrument description suivante : « Cet instrument .< a la forme d'un trapézoïdc allongé, dont la longueur, du « à la base, est de 0",67; 1 Reproduit daas la notice précitée la plus de M. grande largeur, près Fétis. ', dont (lig. 3) sommet du cor- [ mniTii (lier, .< de O^jSS. (( labiés de de la 264 et la plus est de O^^.S?, « <( — ] L'épaisseur de sycomore la — petite, sonore, caisse d'éclisses, et au sommet du trapèze, est de O'^,0o, et est la longueur touche est de 0",28. Des six cordes dont l'instrument est e.cj/LLAi/Mor: >^, « monté, deux sont en deliors de « par << touche, se jouaient avec l'archet. Ces le composée de deux pouce de la main gauche la louclie ; les inférieure au cordier, : elles sont pincées à vide quatre autres, placées sur la cordes sont attachées par lequel est fixé de la même « leur extrémité « manière que dans « instruments « donné « ligne droite et parallèle à la base « mais, dans d'autres, ce cordier a la direction oblique qu'on re- « marque dans « supérieure des cordes passe par des trous percés dans « du haut de l'instrument, s'appuyant sur des , les anciennes violes ou quintons. Dans cei'lains par exemple dans celui dont Daines Barrington la figure, ce cordier ofTre, au point d'attache des cordes, celui de la viole du croulh (voyez la figure a une 3) ; bâtarde à six cordes. L'extrémité sillets, et le massif est attachée - A \ 1 26^ - CIIOUTII B 3 — ' [ dolcaim: « au revers de « une clef ou La table « — 266 par des chevilles, lesquelles se tourneul avec la lête levier, à la manière de '. la guitare percée de deux ouïes rondes, dont est diamètre est le « de 0°,03. Le chevalet est « ment <( de cette circonstance, et de ce que « pas d'échancrures pour le passage de l'archet, que celui-ci devait « toucher plusieurs cordes à « harmonie quelconque en raison du « cularité « un observateur « de ses pieds « vers la droite, « dans l'intérieur de l'instrument par l'ouïe « le « appuyé sur « disposition que le pied gauche remplit les fondions de l'âme dans « le « contenue dans l'instrument. haut du chevalet présente une ligne droite. le ; partie la plus singulière de Tinstru- la du chevalet du crouth instruit : corps de l'instrument n'avait le la fois, et par conséquent produire une Une doigté donne beaucoup lui résulte Il dans elle consiste autre parli- d'intérêt pour l'inégalité de hauteur et dans sa position. Placé obliquement, en inclinant il a le pied gauche long d'environ O^.OT. Ce pied entre gauche, s'appuie sur fond, et le pied droit, dont la hauteur est d'environ 0'",02, est la table, près de l'ouïe de droite. résulte de cette Il violon, et qu'il ébranle à la fois la table, le fond et la » — masse d'air du savant proassez voir combien l'art du Cette description fesseur est des plus curieuses, et elle fait luthier était perfectionné au xv^ siècle, car les crouth à six cordes sont mentionnés dès cette époque. Le était voûté, c'est-cà-dire que la dos du crouth à cordes six table de dessous était convexe, ce qui donnait plus de sonorité à l'instrument. M. Fétis considère le crouth comme en Occident, des instruments à archet ; il est à croire a raison. Mais cet instrument, peu usité en France à qu'il du le père, xi*" siècle, à archet était monté à quatre et remplacé par la rubèbe ou la gigue, ou à trois cordes, puis par la viole même la fin instrument vièle, montée cinq cordes. (Voy. Gigue, Vièle.) ii DOUÇAINE, s. f. cet instrument des ' Noire figure CDupc tuile la table .3 sur a/j. {doaœine). nous serait difficile de donner sur renseignements quelque peu précis. Des auteurs donne en A (^cttc Il coupe la fait face autériciuv- lUi croulli. en I! voir comnii'ul le elievalel pose sdu prolil. el en (1 la un de ses jneds sur de fond. En D, est figuré un archet copié sur une peinture du xv" siècle. — 267 prétendenL que flûle * ; la d'autres la doucaine à une vielle ou viole, se la forme du corps sonore, de l'instrument à cordes qu'on appelait mandore au xvi^ pincée. Nous sommes porté une seconde ] douraine est un instrument à vent, une sorte de assimilent rapprochant, par l'I.UTE [ flûte; car, dans siècle. La doaçaine alors aurait été à croire cependant que la douraine était les textes, cet instrument est cité parmi des instruments à vent. (Voy. Flûte.) IIP* FLUTE, s. {/histp, f. fiente, flahuticle, flajos, flajole). manuscrits qui datent du x° siècle, on Dans des voit souvent la llùte figurée, et cet instrument se retrouve jusque vers la tin du double xhi° siècle. J un joueur de Voici, figure 1, flûte double à représenté sur une vignette du x" siècle % double dont un les seul pavillon Hist. (le 1(1 '\ L'un des tubes de Rihip. fonds ' Anli|ihon;tire liriinr inipi'i'. (1(^ une flûte six, mais le Saiiit-Cicriiinin. latin, ]irovcnanl de l'aliliayt; liibliotli. dessinateur ini]iér. Sainl-Mai'tial instrument dernier ce vie privée des François, par Lcgraad il'Aiissy, - figure 2, corps sont unis par une frette et qui se termine par percé de cinq trous, l'autre de ' et, embouchures, deux de t. a-t-il III. ]>. est supposé 382. (x" siècle). Limoges (xi'' sirfdo), lîililio- FLUTE [ — ] l'un des trous si bouché par — ^268 le petit doigt de la main droite grossières que soient les vignettes qui ornent cet l'arliste semble, dans toutes, avoir eu tement, au moins, les divers La Dans nombre des cordes le instruments flûte simple et anlipiionaire, prétention d'indiipier exacet le flûte la nombre des double datent d'une de l'époque gauloise et les débris Cependant, trous sur qu'il reproduit. que nos aïeux prisaient haute antiquité. gallo-romaine, on trouve d'os, ce qui permet de supposer fort cet instrument. Les jongleurs, les ménes- souvent des fragments de trels, la ? flûtes jouaient de la flûte pour accompagner les danses, les tours de leurs confrères, et aussi lorsqu'il s'agissait de précéder certains per- sonnages ou des gens qui allaient se réjouir quelque part. Il d'un jeune chevalier, modèle de prouesses et de belles manières Si Los '< A « .V. jonglcres od lui iiienoit, << Flahuticles et caliiuiaus, rajornée se Icvoit, • « Au bos " Le mai aportoit à grant « Molt par cstoit de granl déduit s'ea aloit livre à toutes sortes li dansiaus ' ; biiiil, -. » ' « Le damoisel de réjouissances " ("ors c boisines c frcsteals ' u E « Sonnoent .. : En tlcutos e chalcnuils si que les montaigncs rcliutoeut et les pleignes ». » ». - Lai d'Ignaurès, vers 27 et suiv. « Fresteal, frestel, ou sistre. C'est la flûte de Pan. '» Roman du mont : cou entrés cstoit mais, » Lors de la dédicace du monastère du Mont-Saint-Michel, du bourg se s'agit (xiii" siècle). Saint-Miche/, vers 7S1 et suiv. (xiiic siècle). le peuple — Les ménestrels, en jouant de d'un tambourin maintenu -269 — rLUTE [ la ilûte, sur l'épaule s'accompagnaient gauche ;iu ] souvent moyen d'une o courroie, Une des et la flûte qu'au ' faisaient un de ces sourdement avec la tête. maison des Musiciens, à Reims, résonner statues de la façade de la reproduit de qu'ils jongleurs (fig. 3 '). Cette manière de jouer avec accompagnement de tambourin s'est perpétuée jus- commencement du Milieu du xin^ siècle. siècle dans les campagnes. La (lûte que [ FLLTE 270 1 — h I) ^ (< \ï W r. LCû/UAcwr. donne la la figure 3 esl percée de quatre main droite paraissant bouclier le trous, (lualiième, irès-probablemciil — paraîtrait qu'au xin" Il double dont flûte moins ce que manuscrit de montre ture les lon comme carré, qui ménestrels vignette impériale la Bibliotlièque ] (lig. ' 4). Cette petite pein- ou de la viole sur un tambourin troisième frappe autre chose qu'une peau tendue sur un pendant qu'un quatrième personnage châssis, du vin pour rafraîchir tire ; longueurs, à large pavil- llùtes d'inégales le d'un très-intéressante l'un joue de la vielle : nos clarinettes; n'est FLUTE tubes étaient de longueurs inégales. C'est du second embouche deux le [ méaesli'els jouaient aussi de la siècle, les supposer une ferait trois — Tii les musiciens. Au xv^ siècle, on se servait de llùtes de cuir bouilli serpent en ces derniers temps, et dessus de l'instrument appelé le qui faisaient dont on usait non-seulement dans les églises, mais aussi dans les concerts profanes (voy. Serpent), M. Fau, qui possède une collection d'instruments de musique anciens, recueillis avec un goût parfait et une connfrissance rare de ces parmi lesquels se trouve une d'en dessiner quelques-uns, Le llùtes (fig. 5). bien voulu nous permettre objets, a façonné en cuir bouîUi d'un beau noir. La tête de 0"\035 de tète (voy. La section du tube diamètre au point est plus le en R) est percé d'un trou. Six un dessus du tube, et ces de l'instrument, ondulé, est complètement corps pavillon, est peinte. de en C seul qui seule, forme nn octogone (voy. en A) fort. Le dessous de la trous sont percés sur le au-dessous. L'embouchure, qui hémisphérique (voy. en D). L'instru- n'existe plus, était d'ivoire et ment porte 0^,60 de longueur. La llùte Iraversière paraît avoir musicien, a laissé est puisqu'il a une composé une jolie ballade intitulée que deux, dit-il, i> celui (À'S ]i;u-tiMil Un du jongleur l'iivaulaigo. i< Des instrumcns " Conipains, apran a tlajolcr. « Les « La harpe tout bassemeut va " Vielle est jeux « Aveugles ehifouic aura, (.'11 mentionne jangliiul, l'aulre k l'oriior bauk ; lequel prendray-je ? iuslruineus sitnl trop cliers, Ancien fonds Saiut-Gerniain, u" 37 Sous ; pour les niousliers. (.xiii'' de fleiithe trriversai?ie. du Ce poëte -. métier profitable. et celui L'un ' nom <> " - le : la milieu le sorte de traité sur la musique, du ménestrel deux ont en usage dès Deschamps puisque Eustache xiv^ siècle, été siècle). : » Il n'en r l-HLTEL — ] - uc plaira, .. C.lioro biuil, rollie u Et la trompe est trop en usaigc Aussis est du A ^27-2 l'oiil langaigc le ; ' K N6antnioins pour plus proufitcr. " Avoir argent, robe, « Compains, apran à 1. Car princes oycnt volunlicrs <i Le h(^'ritaigc. flajoler. -. flajol en croire Euslache Deschamps, en honneur de son temps, et la ; ' la flûle, le flageolet, êlaient fort plupart des instruments joués par les ménétriers étaient alors relativement peu prisés, A flûte la du xv^ fin siècle, dans les concerts, on jouait d'une grande quelques rapports qu'on appelait flûte bruyante, et qui avait avec notre grande clarinette, sauf les clefs. m. {frestel, fresteal, sistre). Flûte de Pan. Cet instrument, bien connu de l'antiquité, se compose, comme on sait, d'un certain nombre de tuyaux (roseaux) de difl^érentes longueurs, assemblés les uns à côté des autres, et donnant plusieurs notes lorsque l'exécutant souffle obliquement dans chacun d'eux. FRÉTEL, s. Cet instrument faisait sa partie senté dans Limoges => fut dans également usité les concerts. pendant Au xr le siècle, moyen on le voit âge, et repré- l'antiphonaire provenant de l'abbaye de Saint-Martial de sont enve(fig. i). Les sept tuyaux qui forment l'octave loppés dans une chape; l'auteur du dessin a indiqué les sept trous des tuyaux, seuls ouverts pour recevoir le souffle de l'exécutant. I Nous n'avons pu trouver la siguilicalion - Eustaclic Dosdiauips, Ballndes. • iJibliolli. iuipér., latin, n" lllS. du mol uussis. — 273 — [ GIGUE Cet instrument est souvent mentionné dans les romans des comme xni" siècles, employé simultanément avec d'autres « On représenté sur le voit ville (xn' Sonnent fléustes siècle) (lig. le 2). Ici et frotcl ' . xn*" ] et : » chapiteau de Saint-Georges deBoscherle parfaitement indi(iué, est de frétel, 2. forme triangulaire, chalumeaux sont enveloppés d'un et les décoré. Mais, à dater du champs d'où était il xiv'= frétel siècle, le semhle relégué aux ne et les miniaturistes sorti, treillis le meltent plus qu'aux mains des pasteurs, des paysans. ^^M^ GIGUE, s. Instrument à cordes igigle). f. les Allemands, qui paraissent en avoir été le nom éclisses et à archel, les inventeurs, ont auquel donné de Geige oline Bimde {viole sans ceinture, c'est-à-dire sans -). En effet, la gigue se compose d'une table d'harmonie appliquée sur un corps concave, courbe ou pentagonal, allongé en façon de demi-courge. La gigue n'était qu'un des instruments joués de préférence par les ménestrels. Avec la gigue, la rubèbe et nocorde, on jouait le dessus, La gigue était mo- l'alto et la basse, habituellement munie de trois cordes attachées au ' I\omnn de 2 Ou suit que les éclissei de ]iarois latérales le la violette, vers 20''i9 (xiii^ siècle). de rinstniiuent la vièle ou de qui rriiiiissenl la viole, et la table du violon moderne, sont et la voûte en suivant coutuurs. II. — 3o les leurs [ f.llAISI.E — j comme corps de rinslrumenl, hitli, de la mandore, celui de non à un cordier, comme cl mais bien la vièle, percée de deux ouïes, de maker ' — que qu'une seule même et prolongement de le et le chose. ou guiternes, du de celles la vièle, comme gigue n'est point détaché la telle sorte manche le celles des giiilares manche de sans chevalet. Le el -- -"^* — comme la d'harmonie table le dit M. de Cousse- corps sonore ne semblaient former Un des personnages du chapiteau de Saint-Georges de Boscherville (xn° siècle) joue de la gigue appuyée ainsi sur l'épaule, qu'on joue du violon aujourd'hui. Celte a ses trois cordes attachées La gigue donnée dans à un cordier, ce qui la figure 1 cordier, et elle est d'une date fait gigue exception, de notre article Cor>e n'a pas de antérieure à celle de Saint-Georges de Boscherville. Voici (hg. 1) la copie d'une vignette d'un manuscrit de la Biblio- Ihèque impériale datant de 2, 1410 environ, représentant table gigue sans cordier el sans chevalet. comme du celui La gigue ; véri- est renversé luth. un instrument moins perfectionné que n'était la pour être joué passablement, demandait moins d'habi- était vielle, et qui. leté Le cheviller la aussi était-il entre les mains des ménestrels et jongleurs les plus ordinaires. GRAISLE. Essai sur ' l Ml. 2 •' s. les Dïr " T07. los i( l'ar foni ]iu('t lioine resjoir " Gigues et harpes et vicies m. ilciliii/. {graille, inslrumenls fie li t'oiil grelle), : '^. " espèce de cornel employé dans musiijue au moyen âge [Annales p. vrt). Le Livre des merveilles du monde. 1404 k 1417. Extraits de Dolopatlios. archéo'og''qu''s, — un son éclatant, et (pii i\u\, GRAISLE J par conséquent, avait ne donnait peut-être qu'une note comme cornet à bouquetin. Vos ctcs « tiiil prodoMie vos qui sommer liers Don « Et je vos pri, par <i Se vos oiez " A donc sachez do voir le graille Claramltaux aux barons, dit la [ combals ou pour donner des signaux, les le — :27o ' ; qui maint aiitoruiU'', au cel juilais souci', je nu; sei'ai nicsle/, -. . Et C-larcuihauz Dans li vieuza d'Aleschans la Bataille ^ Taut " Cors et boisines incincnt sonereut grelles k La noise ot i< l'eu le graille est toujours question tel " taborie, d'une liue et demie ''. >> graisle était la de graisles lorsqu'il s'agit au combat. Le graisle devait donner un Du Gange pette qui rend le que dit un son aigu Roman Il Et dans le le graisle une sorte de est puisqu'il d'appeler des troupes son aigu et retentissant. une sorte de corne ou de trom- et grêle. de Gariu le Lolierain, on lit ce vers : Ciharlcs Martiaus fait ses grcsles souer ». » Roman (c elïet, : Les textes ne permettent pas cette hypothèse, hautbois. en la bonilie, Quelques auteurs ont prétendu que Dans sonr. rixe et, ; : H i quatorze cheva- rendre raison lui démarche n'ayant eu aucun succès, dégénérant en » » . s'en va avec lorsi|u'il duc de Saint-Gilles de le reiiKinez ci de Raoul de Cambrai a soné 11 .1. gi'aile luenuiei' '. : >i Le graille meunier était un cornet (lue les chevaliers portaient suspendu à l'arçon pour appeler leurs écuyers et varlets. G'était un ' •! c( Restez « Je serai dans Techcuer, ' '> ]). ». WW. Guillaume Vers 402 nuMre. la (l'Oi-n)ifje. et suiv. •' eiiap. XIV. •' Edit. Techeuer, \) . 2(1(1. .1 IJ Homnns de l'ar/se la Dachi/^se [\uv siècle), rililidn . f.riTERNE [ — ] (limimilif de 276 — une trompe dont Volifant, le son était moins grave. (Voy. CoR>'E.) GUITERNE, s. {quisterne, qaiterne). f. Cet instrument ù cordes pincées est un dérivé de la cithare et de la rote. Le ne paraît pas d'ailleurs avoir été employé avant Cet instrument voix, ainsi les chapitre (c Si r'a guitprncs cl léus n Par était que le De musique « tarions, « touchement des par La guiterne comme hommes vièle, aux ' - " p. Et ainsi puet estre entendu des autres « comme doiz... Deschamps dans son rehebes, guiternes, \ la vielles et psal- nature des cordes et le » pincée volontiers par les femmes, tandis que la était aujourd'hui le violon, était plus spécialement réservée : nie Gervesc Lorous « L:i « Où maintes dames ygnorcns « Y niaingucnt « Kujuv'S rue de la Lanterne '* qui de leur quiterue °. » T.éux, luths. Roman de 3 Eiist. '» : ' connaître Eustache diversité des tailles, la siècle particulièrement employé pour accompagner : instrumens des voix xiV soi de porter es léus -, » fait « le mot guiterne « la rose, partie de J. de Deschamps, Demeurent édit. de Crapclct, p. 26o. » Le Vict des rues de 251). Meuug, vers 212S6. Pan's. xiv" siècle (yov. Fa/d. cl dmies. r>;Mli:i/:iii, t. II, _ iii Les vignettes des manuscrils, donnent, en dont effet, [ i sur sculptures les ivoire, nous de nombreux exemples de ces rotes ou guitares forme se rapproche habituellement de celle de la GUITERNE Les unes sont jouées à Taide d'un plecti-am, Le manuscrit de Tristan et Yseult ' la mandoline. les autres sont pincées. nous montre, figuré sur l'un de un ménestrel jouant de la guiterne, debout, avec un plectrum, pendant qu'un jongleur exécute un pas (fig. 1). Cette guiterne est montée de trois cordes sans cordier, mais avec cheses entourages, valet. La table d'harmonie est percée d'une ouïe et échancrée, ce qui est rare. Dans Roman composé par Benoist de Saint-More, et qui date du xni^ siècle -, on voit un autre ménestrel jouant de la guiterne, debout. Cet instrument se rapproche de la forme du luth le de Troie, ; son cheviller est renversé, et les six cordes pincées paraissent mon- une sorte de cordier relevé en façon de hausse. La table d'harmonie est percée d'une ouïe circulaire très-large (fig. 2). tées sur Un charmant ' - ivoire faisant partie d'un colTre du musée de Cluny ^ lîibliothôqiio iiiipér. (environ 1200). Manuscr. de la Biblioth. inipcnale. Les miulatiires de ce lourdement, paraissent être d'une main italienne. •iNo 10 ;;i du Cninl'Xîue. iiianiisc'i'it, exécutées assez CinKR>E [ et ~ ] qui thitc du - i278 commencement du xiv" jeunes gens assis pinçant de la guiterne ou du ces instruments, en forme de mandoline a son cheviller renversé ; nous montre siècle, lutli (lig. 3). L'un de montée de quatre cordes, l'autre a le corps plus allongé, et un cheviller très-singulièrement détourné deux et qui possède paraît porter sept chevilles. y\!c^' ïïf ,}gi/lOijAfiO Nous avons trouvé, dans les fragments des sculptures qui autrefois décoraient les tombeaux du cIkimu- de l'église abbatiale d'Eu ', une guiterne touchée avec un plectrum, cheviller renversé et creux (fig. 4), Le nom de rote et la rote était CiniAiîi:). ' Magasins donné à n'était originairement <lii cliiiiitiL'i-. cet montée de sept cordes, avec instrument jusqu'au xnr qu'une variété de la cithare siècle, (voyez — Les cordes de [ qui alleigiieiit parfois le ou touchées à ôlaient pincées la guiterne, rôle, la — "279 l'aide accompagnait souvent du plectrum, r.urrEn>'E nombre et dix-sept, rote, la ] comme les voix. F.cL/LuwAfar. Quand le Richard Cœur-de-Lion roi est prisonnier, Mult aveit par Il ment de N'a vicies ue rotes, roliiengcs no sous « Méis ' li entez, jilorent La les par ])liisiirs des niesons chansons comment la et son " Le lais escoulent d'Aielis '. Que uus Yrois " Moût « A " Nus ^ devant lils le dais, sur un tapis, : douccnieut uote sonne eus sa rote, le pries celi d'autre eoninienciie, d'iaiis ni noise ne ni ti'uclie ; ' Il . " " Le vers 3093 el siiv. vers « « (Un du xii'" siècle). — On lit aussi, dans : iMult poiisiés oïr chançons, Rotruanges et noviax sons. » (Vers 10S2."..) ' rote et lais, pour se divertir avec ses barons li » une sorte de clianson avec accompagne- nuit, après souper, le roi s'assit Même u. Roman de Rou, Romans de Brut, ces -. encore un texte qui prouve rote. Voici accompagnait « plors è ilcmeiitoisnus. la terre ! h%\ViQ\.rotucn(jes signilie I désolation grande en Normandie. est - hi •< Irlandais. Lai de » l'Es-pin/;, vers 2SU et suiv., Poésies de Mario de Franco (xiu" siècle). criTEK.Mi [ — ] 280 — L'un des personnages des chapiteaux de Saint-Georges de Boscherlient une rote sur son giron, el cet instrument n'est qu'une ville 1 dont citliare la partie s'attachent à la partie inférieure, sur une boîte sonore du personnage, un autre musicien droite dont les cordes supérieure est arrondie, et (fig. 5). A la genoux un tient sur ses 5 \ £. CWl'.f.L'VOr .. qui semble autre instrument rote et guiterne la (fig. 6). être déjà un intermédiaire entre Cet instrument, composé d'une table comme d'harmonie percée d'ouïes, posée sur un fond bombé delamandore, la dos le dépourvu de manche. est les cordes sont éloignées de la table par un che- valet placé plus près du cheviller que du cordier. M. Fétis considère semble que Il rote la comme une cithare-, et été jouée avec Tarchet. il n'admet pas que est certain Il que tous la rote ait les jamais monuments ligu- indiquent des instruments assez semblables à la cithare primi- res du moyen âge, mais ayant une partie circulaire, el dont les cordes, tendues sur un corps sonore, sont pincées ou touchées par tive les exécutants; que ces instruments, d'abord posés sur les genoux, et (lonl les cordes prennent la position verticale, s'allongent peu à par être garnis d'un manche et hnissenl la position les cordes ayant les figures précédentes, il horizontale. semble que la ; qu'alors Ainsi ils que peu sont joués, le montrent rote est appelée guiterne à dater de cette modification importante. Le xiv^ siècle. et il ou luth, Ic'û, Le luth lou, n'était luz, est signalé déjà par les qu'une des formes des rotes se confond souvent avec ces derniers instruments. auteurs du et guilernes, A la lin du XV» siècle, les luths semblent être définitivement fabriqués sur un type admis. ' * Il y avait alors deux sortes de luths de dimensions .MI" siècle. Oii'rjinc et Iransfurvmtions des instruments à archet. dillé- DICTIONNAIRE RAISONNÉ DU MOBILIER Tome 2__PI.5] £ t-W/f/^-le-£luc ,f^/. --^. )TRUM£NT DE MUSIQUE A CORDES PINCEES /àrm se. — cordes. Le luth (fig. et ] nombre de au compose d'un corps sonore volumineux, se 7) GUITERNE [ proporlions aux mais semblables quaiil renies, - ^281 très-bombé, recouvert d une table d'harmonie percée d'une ouïe. Son manche est assez court, et le cheviller est renversé en potence, f.Li/^^/:. à angle droit ; manche ce n'est que la monie. Les cordes sont attachées, à tons avec de lets La sillet. bois partie courbe collés, demi-polygone et forme prolongation de la table d'harla base de du corps sonore en ainsi, ; de feuil- transversale, un '. leurs à la formes sont très-variées dès Nous donnons, planche LI, le dessin de l'un faisant partie de la collection line à des bou- est faite section Les mandores, mandolines, appartiennent struments la table, de tracé appartienne à la la même fin de ces du xv" jolis d'in- série siècle. instruments de M. Fau. Bien que celle guiterne lin du xvi^ siècle, elle présente, si avec quelques-unes de celles représentées sur des vignettes du xv' siècle, une si parfaite analogie, que nous croyons utile de la reproduire ici. Les touches sont d'argent, ainsi que de la base du corps sonore. Le manche baguette servant à conduire de ce manche fait renversé, porte chevalet en et D B peu le pouce de 1 Voyez est, la au revers, garni d'une main gauche. La section A voir ce renfort directeur. Le cheviller, légèrement neuf chevilles, élevé et droit. En et les neuf cordes passent sur un C, est tracé le revers du cheviller, l'instrument vu géométralement de côté. Le corps sonore, inégal en épaisseur, a 0",045 près de cordier, fixé sur l'épaisseur le la du manche et 0'",024 coUeciiou du Consenatuirc de nuisique de Paris l'c'i/ipereu)' ; au cordier. voyez aussi le Maximilien. II. — :î(; Triomphe — "* [ iiAiiiM-: — -^- L'ouïe est garnie d'une jolie découpure, et la table d'iiarmonie est, sur les bords, incrustée de On observera que le un boulon pour attacher les clTet. HARPE, s. f. avec alternances filets cordier ne porte que quatre crochets et neuf cordes (voy. en Les anciens connaissaient la Les La harpe, chez Romains rappelaient les un angle plus ou moins ouvert. harpe d'une grande dimension, dans les '. E). Instrument à cordes, inégales de longueur, tendues entre deux pièces de bois formant tiennes charmant d'un on en voit de : peintures Grecs, n'est cinnra, et les fort belles, et sculptures et que autre Celtes la égypcithare. sambuque, harp. harpa. 1 Les harpes antiques montées n'étaient accordées selon l'ordre de la gamme que de treize cordes, diatonique. La harpe égyptienne se compose seulement du bras supérieur (la console) et du corps sonore (table d'harmonie); elle ne possède pas de colonne de telle sorte que la tension des cordes pouvait avoir : ' Vovcz les deux joueurs de harpe de Hams^'S HI [W dyiiaslie). daus VHist. de l'art égyptien, par M. Prisse d'Avenues (peintures). L'une de ces harpes a près de 2 mètres de liauleur cordes. et est niout(''e de onze cordes ; l'autr,'. moins hante, est montée de treize ils:] inlliicnce sur l'ouverture de l'angle une et la table d'harmonie. On voit figurée dans petite dimension, formé par ce bras supérieur une harpe ainsi une Bible du disposée, mais de x" siècle (fig. 4) harpe est garnie de quinze cordes, en admettant que se soit piqué d'exactitude. et le '. Cette dessinateur le Le bras supérieur horizontal est puissant corps sonore d'une grande capacité. L'abbé Gerbert donne, d'après même date de la -. La colonne l'extrémité de la console à la base les cordes, manuscrit de Saint-Biaise, qui le époque, une harpe montée de douze cordes possède une colonne pièce de bois est la du corps sonore, la qui qui réunit et qui harpe sont pincées des deux mains, supérieure du corps sonore étant appuyée sur A et empêche par leur tirage, d'influer sur l'ouverture de l'angle. Les cordes de tant. llAlll'E [ la poitrine partie la de l'exécu- dater du xn" siècle, les harpes sont souvent de petites dimen- sions, et peuvent être jouées la base du corps sonore posée sur les musée de Toulouse, sur un bas-relief du une cithare sans coxn"" siècle, une très-petite harpe, ou plutôt lonne, et dont le bras supérieur horizontal paraît être muni de huit touches (fig. 2). Cette harpe est montée d'un grand nombre de cordes genoux. On voit dans (vingt-quatre de ' trois MuiiiisiT. au le moins), qui paraissent répondre par groupes chacune des touches, lesquelles, peut-être par un ren- à (le la Ilililiolli. iiiipri ial . fomls Saiiil-C.eriiiaii. laliii : niiisici.'iis j iiiaat (levaut la statue de Nabuetiodouosor. - De cnntu et musica. lih. gravure dans les Annnics arcliéolog.. Voyez Martin l'e] l'ddiiit celle Oertiert, Hl, cap. t. III. p. m. M. 14-i. de (', mss Miiaker a IIARPF. [ - 1 ^8i comme voi à bascule, appuyaient sur les cordes le font les pédales. Mais celte sculpture n'est point détaillée d'une manière assez pré- pour qu cise canisme et un compte exact de ce méNous laissons aux personnes plus compé- soit possible il de son utilité. de se rendre tentes que nous en ces matières à discuter cette question. 3 Au et harpe est habituellement de petite dimension, .siècle, la xiii° jouée souvent debout. Elle Ces harpes celle-ci est et à sont dès lors était alors suspendue au cou toujours munies de la (fig. 3) colonne ; '. mais courbée de manière à donner aux mains plus d'aisance s'assembler plus solidement à la base du corps sonore. La table d'harmonie est percée d'ouïes donnons latéralement. L'exemple que nous monté que de neuf cordes. Les sculptures du portail occidental de la cathédrale de Chartres (milieu du xn" siècle) nous montrent de très-belles harpes de dimenici n'est sion médiocre, et dont les cordes sont disposées avec adresse pour On une de ces sortes de harpes, jouée par un ménestrel, sur la façade de la maison des Musiciens à Reims -. Les harpes des sculptures du portail de Notre-Dame de Ciiartres, bien que de petite dimension, puisque la console, étant à la hauteur de faciliter le jeu. voit — l'épaule, le pied montées de dix neux, et, du corps sonore descend à peine aux genoux, et comme nante pour de quinze cordes ; — sont leur corps sonore est volumi- son épaisseur près du bras supérieur serait gê- main gauche qui pince les cordes les plus hautes, ce bras supérieur ou console n'est pas dans le plan de la table d'har' 2 Manusrrit de Voyez la la BiblioUi. la copie ScLLPTunE, fi". impériale. de celle statue dans 22 (xiir siôcle). le tome VIII du Didionn d'archid., à rarlicle — monie (fig. 4). Cette "2So disposition — est [ expliquée par la HARPE ] projeclion main gauche lourapprochant du sommet de horizontale de l'inslrument, tracé en A. Ainsi la chait avec facilité les cordes courtes se 4/ % l'angle, ce qu S- elle n'aurait pu faire si ':uLLf,iMur ces cordes eussent été tendues dans l'axe de la table d'harmonie. On voit parfaitement, sur l'instrument de la maison des Musiciens de Reims, que les cordes étaient . [ lîAI'.PF. 28n "' — londues à l'aide de clefs ou de leviers qui agissaient sur des carrés lixés à la console. que ceux donnés ici Ce dernier instrument : le est d'ailleurs plus grand pied du corps sonore touche à terre, l'exé- cutant est assis la harpe entre ses jamhes, et bras supérieur est le à la hauteur de la tête. Nous n'avons pas de représentation de la saqiiehute, qui élail, disent quelques auteurs, une sorte de harpe de très-grande dimenà moins d'admettre que sion, puisqu'elle atteignait quatorze pieds cet instrument n'était autre que le monocorde, dans le corps sonore ' ; duquel étaient tendues des cordes métalliques dont la vibration produisait un accord lorsqu'on pinçait l'unique corde tendue devant la table d'harmonie. (Voy. Mcnocohke.) Les jongleurs ne se servaient guère que de petites harpes, et les suspendaient au cou. A l'aide de cet instrument, ils exécutaient des morceaux d'ensemble (fig. S) 2. On observera que les les partie supé- munie d'une poignée rieure des tables d'barmonie de ces harpes est ou anse, qui permettait de la suspendre au cou si l'on voulait pincer cordes des deux mains. Dans cet exemple, les exécutants parais- sent ne toucher les cordes que d'une seule main. 1 ^ 1))<:tionnfiire du Fiirclicro Miiniisrr. de la fin dii xm'' sii-flo, Ajiocnlypxe, cnll. do .AI. li. Dclcsscrl. — Les Dans voyons <i Al <. Si faiiisl " Il « Et lais et noies a harper. " Por aler parler à son '1 Se avi)il que cstoil liarpei'c il fisl ])ar nii ; la frère. barhe rere, M VA grcaous seule (les '< Bien sanibla léeéor et " Une harpe ai ] apris k chaiik'r, Kl le rief par nii eiiseaienl un LLTll [ ala coniiiK; JDUglero si(;.[;o ' Irlamlais harpeurs — -287 prist a sou col Bretons les neiit ; fol, i. <• pour passaient meilleurs les : le Il Crans « Harjieut liretous et vieUcnt jongler ^. fu la joie, se saichiés journal de qu'il 2 nobles, valant 13 s. dépense du la pavé est de verte, poiii- 4 d. ^ » en Angleterre, nous roi Jean, roy des rnénestereulx, le une harpe, « ». La forme des harpes ne subit pas de graves modifications pendant le w" cours des xiv° et siècles. presque abandonné en France est beaucoup plus LUTH, s. tard, m. ; Au on xvi'' ne siècle, cet instrument voit reparaître le que mais avec d'importants perfectionnements. {lou, Instrument à cordes pincées, garni luz). leii, d'un manche, avec cheviller renversé, sans cordier et sans chevalet. Les cordes du luth étaient habituellement de métal, de cuivre, d'argent. Ces cordes étaient xv siècle (voyez au nombre de Gliteune). Le d'accompagnement à luth la voix, et était huit, et servait, ' notamment dans U l\omnn^ la belle de Brut, vers 93 collection ' iournnt de ''e 'rance, puhli:' \,;vv manière. Il datent du xvi" 36 et suiv. Li lioiiians de Raoul de Cambrai, édit. Tochener, p. dépeme du qui du guiterne, la même la fin du Conservatoire de mu- - la comme pincé de la existe encore quelques-uns de ces instruments siècle, de neuf k roi :]20 (xiii'' siècle;. Jean en Anylelerre [Comptes de M. Douct-d'Arcq, p. :2i'}j. l'arfjenterie des rois LYRE [ — ] sique. Parfois pour conduire LYRE, s. f. - deux cordes du lulh sonnaient à vide en dehors du qui, par derrière, manche, 288 le élait renforcé d'une baguelle puissante pouce. Instrument à cordes qu'on peut confondre, dans les premiers siècles du moyen âge, avec la cithare. L'antiquité grecque eut d'abord la lyre à trois cordes, puis à quatre, à cinq et sept cordes. La lyre antique des derniers temps se composait de montants fixés sur une d'harmonie table et d'une traverse deux supé- rieure hoi-izontale. Les cordes étaient tendues verticalement de la table montants. Les à la traverse entre les étaient pincées ou touchées avec de la Bibliothèque impériale ', cordes un plectrnm. Un du commencement du de la manuscrit x^ siècle, Ivre grec nous nombreuses miniatures d'une grande dimend'un caractère antique, un joueur de lyre. Cet instrument une forme particulière. Il se compose (fig. 1) d'une table montre, parmi ses sion et affecte d'harmonie avec deux montants verticaux une traverse oblique. A la table d'harmonie est adaptée en équerre une pièce de bois réunie à l'un des montants par un lien qui permet de tenir la lyre de la main gauche. L'exécutant touciie les cordes, au nombre de dix, avec la main droite. Cette sorte de lyre peut être considérée comme une 1 l'saulicr. et — cithare. X' siècle fois, A Il en esl de de la même 289 - [ d'une Ivre représenlée dans Bibliothèque impériale '. j Bible da Ce dernier instrument, toute- présente une disposition remarquable. la tincts, table d'harmonie inférieure sont posés à des hauteurs ditïérenles Joueurs il'iuslniiiiL'uls dcvaiil la fixés (fig. 2). nier cordier sont attachées trois cordes; 1 la LYIIE quatre cordiers dis- Au premier et aux cordiers deux slalur de Nabucluxldiiosor. 11. — :n au der- et trois LYRE [ - 1 -290 — sont attachées quatre cordes. Ces cordes passent par des li'ous dans un large cheviller qui remplace la simple traverse des anciennes lyres. Deux potences qui font suite au cheviller permettent de porter l'épaule sur la lyre droite, soit d"un côté, soit de l'autre. Une courroie attachée derrière la table d'harmonie devait, en outre, per- mettre de fixer solidement l'instrument le long du corps; à moins d'admettre qu'on louchait les cordes de la main gauche, et que la main droite maintenait bable : table d'harmonie, ce qui n'est guère pro- la cet instrument devait être touché harpe. La ligure 3 fera mieux lyre *, que les traité De la de montées de la comme la composition de cette hauteur. Il manière à exemple. L'abbé accord, dessus et alto, par son comprendre qui devait avoir environ O'",6o deux octaves étaient des deux mains, est à croire un former Gerbert donne, dans musique-, une lyra montée de cinq cordes et copiée sur le manuscrit de Saint-Biaise (dg. 4). Les cinq cordes sont relevées par un chevalet et étaient touchées avec un plectrum sus- pendu en A. On observera que les cinq cordes ne sont dues dans l'axe de l'instrument, mais un peu de côté, blement, de donner plus de montant B. soit par \m° siècle, et ce le facilité pour tenir la pas alin, lyre, soit ten- proba- du pied, n'est pas question de la lyre à dater Il mot nest employé qu'avant Et iiiuU sol '< De viele sot et de rote, " De lire et '• Miilt ol à la corl jiigk'ors. « Chantcors, estrumanleors lais et époque : de note, « (le cette du de saltérion^. >• Et ailleurs ' Restituée a l'aide des vignettes de iiiiuju<.(nt:i ; des x"^ ivoires). 2 3 De cantu et musicn lih. Li Romnns dp Rrut {xw , III, lai». m. siècle), vers 376."i et siiiv. et xi' siècles [Vézelay, Moiss:ic, - i>91 Le MONOCORDE «. Mull poissiûs oir chaurous, « Rotruanges (c Viclciii'i's, lais et » Lais de vieles, lais de notes 'i Lais de liarpe et de IVeliax » Lyre, tymprcs et elialcniiax, noviax sons. et notes. ; ; " Symphonies, psaltérions. « Monacorilcs, cyinlircs. chorons 1 » . dater du psallérion semble avoir remplacé, à instruments à cordes, qui tenaient plus encore de la lyre antique xiii« siècle, la cithare ces que de "-. ^LXÎ MOINEL, s. M Sonnent timbre, sonnent labor; " Muses, saltères et » Et buissiucs et nioïncl, (i Caseuns ovre de son mestiers. MONOCORDE, moven de donner le l'un : ton ; On fretel, désignait - qui semble n'avoir été qu'un diapason, un l'autre fort grand, d'un archet. Alors, monté d'une seule corde, il cette unique corde ou tenait lieu de l'instrument derniers que nous monocordes, ceux Vers 10823 et suiv. Voyez la miniaUirc eopie d'une dans les Arts somphtaires '' au moyen âge, deux ainsi, appelons aujourd'hui contre-basse. Les ' .. tympanon qu'on jouait en pinçant sorte de l'aide m. s. sortes d'instruments à flûte simple, pipeau. m. Petite ii ftirnis (iesco7mcits. (Cli. d'un mauusirii Louandre. Paris, vers 28*;} et suiv. (xiii'' di; la i.S.'iS). sièele). IJibliolh. impér. (x'' siècle), [ MONOCorinE — ] du \vr qui datent siècle, sont -9"^ — parfois montés, en dedans du corps sonore, de plusieurs cordes métalliques donnant un accord par leur vibration corde '. (fig. donne un petit monoLe manuscrit de Saint-Biaise une femme assise. Cet instrument se i), louché par compose d'une boîte sonore oblongue, aux extrémités de laquelle sont posés deux petits arcs métalliques formant chevalets. Une corde est tendue d'un arc à l'autre et arrêtée sur un petit cordier latéral A. pouvait donner qu'une seule Il est évident que cet instrument ne note, et remplacer ainsi le diapason métallique actuel. La vignette au Irait qui est bibliothèque de Reims intitulé Muses, Orphée, Arion diapason. On ' dans voit Il se (fig. compose d'une un de ces grands la collection Ubcr : pontificalis manuscrit ^ montre de les la neuf Pythagore. Ce dernier personnage tient sur et genoux un monocorde ses placée en tcte du 2), qui semble table d'barmonie iiistrmiioiits. qui n'a aussi percée de pas moins do 2 mètres de M. Fau. * Voyez l'abba Martin Gerbcr, 3 xiiic siècle. L>e cnntu et musk/i, n'être lih. III, rap. m. ilc qu'un quatre liauleiir, 203 [ F. cL'/umMûrL MONOCORDE j — ' y\r.\u\v f - 294 ouïes et d'une seule corde tendue dans ment. Mais voici (fig. do l'instru- monocorde pincé par un personnage un 3), longueur la Tun des corbeaux des portes de la façade de l'église abbatiale de Vézelay (premières années du xn« siècle), qui n'est autre chose qu'un simple diapason, puisque, de la main gauche, l'exécutant appuie sur la corde près du cheviller. Il fallait nécessairement, pour que ce genre d'instrument pût produire im certain nombre de notes sculpté sur très-long graves, qu'il fût : homme. Le beau manuscrit de riale ', a celui-ci presque hauteur la Froissart, de la Bibliothèque impé- montre un musicien jouant du monocorde avec un archet; l'instrument paraît avoir au moins 2 mètres de hauteur. du d'un de xiv" siècle, Bibliothèque royale de Bruxelles la vignette représentant mais plus petit un roi jouant et qu'on possède une -, un instrument du monté de deux cordes, et Un manuscrit même genre, appelait alors Dans ces deux exemples, les exécutants appuient sur les cordes vers le bas et font marcher l'archet vers la partie supérieure ^ diacorde. est vrai qu'il n'y a Il monie. Plus tard, tionne. Le manche le point de chevalet indiqué sur la table d'har- monocorde, ou plutôt est garni d'un doigté est muni de roues à une clef; les XV'" bas, 4) ne remonte guère au-delà siècle. Il était moderne. En A, joué est les pieds sont triangulaire, composé d'harmonie est percée d'une ouïe. Cet instru- (fig. et la cheviller est renversé et deux cordes passent sur un chevalet, dont trois ais, et la table ment le dents, avec pivots triangulaires pour recevoir inégaux. Le corps sonore, vide au de ; diacorde, se perfec- le un avec est tracée la années des dernières archet, comme la contre-basse base de l'instrument avec forme du chevalet; en B, la coupe du corps du la position sonore sur la ligne ab''. Kï NACAIRE, s. {anacaire, naquairc). f. Sorte de tambour (voy. Tambouh). ' Tome I*""" 2 No 9002. ' Ces doux nvdiéoL, '* weiii l. (xv siècle;. vignettes VIII, p. 2 Voyez un de ces : sont n'iirodiiilcs M. de CousscniakiT, dans \\:\v les Atuiales '.6, iiislruiiienls figurô diuis \c Dnr Weias Kunif/. Hécit des actions de l'emperetir Maximilieii, \A. 2S, \y.\Y Marc TrciLzaiir- — ±% [ OLll'A.NT ] CjLi OLIFANT, m. Corne d'une s. lement d'une dent de chasse à ; faile liabiluel- métal de viroles pour une corne de guerre I/olifant était droit. à donner servait il de d'éléphant, garnie suspendre au côté la dimension, gi-ande et des signaux, à rallier les troupes, annoncer l'approche d'un ennemi. olifaut soua, ses gL'us vers ralic < l'iig • El leur ' Les graus eompaignes lors veissiez veuir, 1. liriiir (lit : li Segiiés moi, je vous ferai aïe u bauières, iloiil il Là Dissiez ces olifaus Il Ces cors sonner. « Guenes, ce dist " Faites sonner nos cors, l'olifant soit bondis. teiilir. '^. . . » rois, preiis estes et gcntis li bouce " Richars priusl « Rollans en a les vois entendus et (I l'olifant, a la Ses compaiguous L'olifant était disl. le . eut sis mil. i << . l'a mis : » ; ois, numlt en est esjoïs '. donc un instrument que portaient embouchaient, à » ' " chefs et qu'ils les pour réunir leur monde ou pour pré- la guerre, qu'une venir de leur approche. Le guetteur du château n'a ou un cor, pour donner des signaux; l'olifant était la corne trompe du noble, du seigneur ayant des barons sous ses ordres. Tout monde le connaît la légende de Roland. Lorsqu'il combat dans les délilés de Roncevaux et qu'il voit ses liollans ad mis " Em|ieiut ben, par grant vertut " Hait sunt " (Iran/, .xxx. liwes loïreutil rcspundre. " Karles l'oïst e i> C.o u ' compagnons morts pour dit le li li reis <c * Chanson Loherain liolnnd, cxxxi. ; ''. » (xiiif siècle). Fierabrus, vers iJoGl et suiv. (xiii" siècle). île sunet. Bataille funt iioslre luime • le le ses cumpaigues tûtes : U Gaini ; pui e la voiz est mult luugi'. Gérnrt de Roussi/lo7i, vers 4613 (le plupart l'ulifau a Sa biielie. - Boiu'tns la (xiii<= siècle', 1. Il, p IS'J, édil. Techenor. [ OLIFAM - ] Le héros lient 296 - à son olifant autant qu'à son épéc ; lorsqu'il sent f mui'L la pièces • venir, ne pouvant briser Diirandal, : hume ne Il Ne < Fcnduz en i< Ça juz en est l'orrai mis est li Ch'inson de Halaîid. clxvii. l'on linuget \n.ï lui. olit'aus el gros, crislals el li ors ' . " il met son cor en — — :297 1 oiiGLE ] Puis se couche sous un pin pour monrii-, et <' Desuz '< Turnat la teste vers la paiene gent, " Pur fat " Que Caries i> Li gcutilz (;o que fait il uu suiui'l. voelt V(!ircnieut dict e treslule sa gent queus qu'il fut mort eunqueraul une marque L'olifant était alors de dignité, que s'c'Sin'e c l'olifau lui iiicl » '. de distinctive commandement, grands, seuls, portaient à la guerre, et les déshonorant de laisser prendre instrument cet était il comme considéré noble. Sur l'un des corbeaux d'une des portes de la façade de l'église un ange qui annonce abbatiale de Vézelay, veur, porte un en bandoulière olifant 1 (fig. du naissance la Ce cor "-). est Sau- façonné à pans. Les olifants étaient d'ivoire souvent richement collections publiques et privées en conservent d'une époque très-ancienne (x* au ligures en bas-reliefs, tiques. La plupart de aiïectent tous la de la xn® un siècle), animaux des chasses, des nombre certain sont sur lesquels réels ou fantas- ces objets ont été plusieurs fois gravés même nos sculptés; ^; ils forme, imposée, d'ailleurs, par la courbure dent d'éléphant. ORGUE m. Instrument composé d'un jeu de tuyaux avec petite soufflerie. Nous ne nous occupons ici que des orgues de main. L'orgue primitif n'est autre chose que le sistre ou llûte de Pan, avec petit réservoir d'air comprimé et soupapes mues par des touches. (de main), 11 s. que est à croire tuyaux de roseau. Mais les premières orgues n'avaient que des anciens, Asiatiques, Grecs et Romains, les connaissaient déjà les grandes orgues à tuyaux de métal, dont par des pompes hydrauliques. Toutefois, soufllerie était aliiuentée ces instruments restèrent ignorés en Occident après barbares, jusqu'au la siècle, viii° l'invasion des époque où l'empereur Constantin Pépin le Bref. Cet orgue, ainsi que Copronyme envoya un orgue à celui envoyé à Charlemagne par l'empereur Constantin CiUropalatc, celui de l'église de Vérone (vni'' siècle), et celui que l'empereur Louis ' Chanson de Roland, clxxi. - Premières aun^'es du '' Album xii' siècle. de du Sommerard. de Clunv. Voyez dailles, liihliijth. le bel olifant — Alex.Leuoir, de la eolleet. impér.; celui du musi'e de Monuments de M. la ville le français. — Voyez le musée due de Luynes, eabinct des mé- de Puy en Velay. II. — .'IS [ oRf.Li' — I Dùbuiiiiairc 1(3 lit "298 — placer dans Icgliso d'Aix-la-Chapelle, étaieiiL des inslrunieiils stables el à soiifllels ^ Nous ne voyons apparaître, en 1 main que sur les monuments ligures du Ces instruments se composent d'un cofîre sur lequel sont France, les X" siècle. orgues à plantés les tuyaux, d'un petit clavier et d'un soufllet clavier le • de Voyez, daus la main la trad. boune Notice hislor. sur droile, et de la gauche on ; faisait du Rationale de Guillauiiu; Durand, par M. C. les grandes orgues (t. II, p. -589). on jouait sur mouvoir r>;irtlirli'iiiy, le uul- . ^209 soufllel Voici en tenant (fig. i) le 'zoiïrc un de ces — appuyé sur petits [ Ol'.ClK ] bras cl contre la poitrine. le orgues portatifs possédant deux rangs de huit tuyaux chacun, avec quatre tuyaux plus foi'ts aux deux extré- compose que de huit touches. Ces touches auraient donc fait parler deux tuyaux à la fois, tandis que les quatre gros tuyaux auraient composé un bourdon continu '. Tout cela est fort hypothétique. Une autre miniature d'une époque plus récente (lig. 2 -) nous montre un joueur d'orgue à main composé mités du sommier. Le clavier ne se seulement de tuvaux avec clavier. L'instrument est monté sur six 5 E.aLL.'ica unccjiisse plate, avec deux montants, dont l'un, très-ôlcvé, est appuyé sur l'épaule gauche de l'exécutant. Pendant les xui" et xiv^ siècles, ces petits nombre des tuyaux ces ' - instruments (lu Ce est variable. paraissent être Ancien fonds Saint-Germain, fiist. assez peu dans jeux d'orgues diffèrent ilililiolli saint Gi-nal. ninnusrr. . n'est iniiiér. (xiii'' iinprr. forme, et le guère (ju'au xv" siècle que Un perfectionnés. r)ilili()||i. la joli siècle]. (lin du xiii'' sièidc] tableau de ORGUE [ — ] Tccole allemande, déposé à à Wohlgemulh la - 300 Pinacothèque de Munich el altribué représente une sainte Cécile jouant d'un orgue à *, main composé de deux rangs de douze tuyaux chacun, avec clavier de douze touches, quatre registres et un soufflet (lîg. 3). L'instru- ment pouvait aux montants par deux petites poignées de métal. Le roie retenue soufflet suspendu en bandoulière au moyen d'une cour- être deux potences également de métal fixées au instruments devaient avoir à peu près la sono- est posé sur sommier. Ces petits des orgues dites de Barbarie. Leurs tuyaux sont toujours indi- rité comme qués étant fabriqués de métal. Ces orgues de main étaient fort prisées dans il ne paraît guère qu'on les ait admises dans servait de grandes orgues pneumati({ues Orgues (< r'a i où les églises, l'on se : bicu inaniablus, « A une sole main portaMes, Où il mcismes souflc et touche, « Et chauto avec à plaiue bouche « Motés, ou treble ou tcneure « civiles, car les fêtes -. » Les orgues de main accompagnaient donc au besoin de la voix la personne qui touchait de l'instrument. Dans stables, les chapelles de châteaux, on avait au pour lit clerc de « à Londres ;)ar 2 valez, et pour cordes à les cet article faire lier, Pour que deux hommes pussent transporter ne fallait qu'il pendant ([ue l'orgue. « : 7 d. 3 d. ^. du repas, à la cour roi Charles V, montées de petites orgues qui » il apprend on jouait de Sur des estrades, aux entrées des souverains, dans refours, étaient Clément, instrument, cet guère pesant. Christine de Pisan nous fût les Journal do le porter les orgues de Herlhford « la chapelle, orgues siècle des mais de très-petite dimension, puisque dans dépense du roi Jean en Angleterre on la xiv® les car- accompagnaient les voix des chanteurs. Cet usage se perpétua jusqu'au xvi^ siècle. A l'entrée de la reine Isabeau de Bavière pelle Saint-Jacques, était dressé un « cà Paris, devant la cha- escharfaut faict comme et ordonné y alloient et estoient, ledit escharfaut couvert de drap de haute lice et encourtrès richement, « « séant au dextre, manière d'une chambre ainsy dedans cette chambre avoient '< tiné à la « liommes qui sonnoient une orgue moult doucement ; et ils \.. » No 39 du Catalogue. 1 Roman de la rose, partie de J. de Mcung, vers 21202 - Le ^ Comptes de l'argenterie des » Froissart. C lironiqiies , liv. rois IV. et suiv. de France ,\m\)\ parL. Douct-d'Arcq, p. 211 (1349). . — aoi — [ PSALTÉIIION ] Q^ PSALTÉRION, s. m. (mltchon). Le psallérion antique est roin- 1 .^. ce//u/ia»or. posé d'un châssis triangulaire avec une table d'harmonie, les cordes i>sAi.Ti:iiioN [ — ] 30;2 — percée d'ouïes. La forme triangulaire paraît avoir été adoptée pendant les premiers temps du moyen âge pour le psaltérion, concurremment avec la forme carrée. sur celle otant tendues l!il)le un de ces instruments, parfaitement reproduit sur une vignette du manuscrit de Herrade de Landsberg^ Il se compose d'un châssis triangulaire monté sur une table et garni de vingt Voici (fig. ]) une cordes et Le personnage qui représente le roi au moyen âge, pour être l'inventeur du psaltéoctaves) (trois David, et qui passait, 2. rinstrumcnt verticalement sur ses genoux, au moyen rion, maintient d'une petite poignée fixée à l'angle supérieur, semble n'être autre chose qu'un bec de h l'aide d'un plectrum, qui plume. Souvent l'unisson. y a aussi le nable {iiafmlnm), qui Il doubles, montées à cordes du psaltérion sont les vibrer les cordes et fait peut passer pour une % sorte de psaltérion ; mais dans ce dernier instrument, posées perpendiculairement à la base du triangle les « : cordes sont Nabulum est quod grece dicit psallerium quod a psalendo dicitur ad similitudinem del A id est modum del A littere ad similitudinem cythare ^ » « « Le manuscrit de Saint-Biaise rion carré (fig. documents recueillis pées pendant 2) garni le (ix^ siècle) Bihliotli. (le - Engelbcrt Il d'un psaltéressort des sur les instruments à cordes pincées ou frap- moyen âge, que ces instruments étaient très-nom- de nos instruments de ' la figure de dix cordes seulement \ breux, et que leur forme n'était pas celle donne même comme fixe l'est aujourd'hui nature. Strasbourg. (viii" siècle} dit, eu effet, ([uo la ciiliare on h- psiilt'Tioii iloivont êliv garnis de vingt et unft cordes très-fines et bien tendues. '' • Muséum, Tibemis, c. vi. De cantu et miisica, lib. Maniiscr. du ISritish Martin nistrwn., fierlicrl, otc, IH, cap. m ; De org'inis nlmque — On voit, dans les oOo — voussures du portail occidental de [ la l'SALÏKRION 1 cathédrale de Cliarltes, des personnages qui touchent du psaltérion. Ces instru- 4 ments sont garnis de douhles cordes, sur des tables creuses percées PSALTÉaiOM [ — ] (rouies avec cl)cvalcl continu liiiucs, sité montées au son, donner plus d'intenencore ce qui se pratique dans la construction et c'est le psallérion siècle, 3i). Ces doubles cordes mélal- (iig. à l'unisson, étaient destinées à des psaltérions dont on se xin" — 304 sert Vienne à dans et Tyrol. le Au se développe en surface, et on le touche iiabituellemcnt posé à plat sur les genoux (tlg. 42). L'un de ces psal- lérions est garni de iiuil cordes, l'autre de douze. Au portail occidental de la cathédrale d'un instrument sculpté qui touche personnage de Reims, on voit un petit blable à ceux-ci, mais posé verticalement sur à peu près genoux les semgarni et S lï V. de dix-neuf cordes. L'une des mains de l'exécutant appuie sur cordes, l'autre les touche avec un ploclrum. Cet exemple commencement de cordes la seconde moitié du xm' siècle (tig. 5). les date du Ici les sont simples. Sur un des corbeaux de la grand'salle basse du château de Pierrefonds, on une femme voit assise touchant du psallérion. L'instrument est d'une grande dimension et n'est garni que de huit cordes doubles ; est il posé verticalement, bas, et la table d'harmonie est percée de trois ouïes A peu près oublié pendant le xvi^ siècle, le (fig. la pointe 6 en ^). psallérion fut rem- placé par le clavecin. Ainsi que nous le disions tout à l'heure, cet instrument, encore usité en Allemagne et perfectionné, produil entre les mains d'un exécutant habile des Vue ' xii" si6rlc. * L'exemple A est niain. •^ L'cxeiiiplc 1400 environ. 1!, pai'lic île tin' de sonores riiislnmicnl csl (mcIk'p sous du iiumiiscr. de la effets llihle française lu liiididlii. île la iiiic et harmoniques (lr;iperie. inipér., l'saliii.,au('. fonds Saiiil-Cicr- liihliolli. du Corps l-izislatif (xiii« siècle). — extraordinaires, à la sur les .fois doux — ;5U5 [ pleins. et En ] faisant glisser les doigts sons cbromaliques, par doubles cordes, on obtient des réduction des vibrations. (|no l'SALTI'lild.N la clavecin ne peut doiiiior. le £.c:.yLL/^y r Tous citent était les auteurs de chansons de souvent le à dater du xn^ siècle. psallérion évidemment très-commun, qui en jouaient. Les lérion geste, les conteurs, les poêles, et n'y avait pas que les ménestrels il femmes, dans Cet instrument les châteaux, touchaient du psal- : II Et luull ilr siot l;tis 'c De viele sot et de « De lire et « l'saUerioa pri'ul et i-iite. de salleriou id de mile, ' . > viide -. " Romance de la bataille de lioncevaiix \ les cent dames qui accompagnent la belle Aida jouent des instruments, et c'est au son de ces instruments que s'endort la jeune femme Dans la : « Al " sou de los iiisli'uiueutos Doua Aida adonuido se lia » '. ' Li Roiufiiis de Brut, vers 37Gj et suiv. (xii" siècle) - Roman ' '* de la fiose, partie de J. de Miuiu'^ (xiv . siècle). Texte cspaguol (auouyuie). Appendices à la Chanson de Roland, piild. p:ir Fr. Mieiiel, p. 2.')2. 11. — 39 RUBÈBE [ — ] 306 — ^.a. ROTE. s. — Voy. f. RUBÈBE, s. avec manche. « comme le f. Cithahe. {rebèbe, d'où rebec)- Inslrument à cordes et à archet La rubèbe primitive n'eut qu'une seule corde ou deux, rcbab populaire des Arabes ' ». L'abbé Gerbert repro- £.CC£L/\L'Mûr. un de ces instruments monté d'une seule corde, ayant à peu près la forme du luth, avec cordicr allongé. Aux xiT et \m° siècles, la rubèbe était duit, daprcs le manuscrit de Saint-Biaise montée de deux cordes, ' Vnycï FiHis, Orifjinc cl et (ix'' siècle), Jérôme de Moravie innisf. a'ea tnstrum. à archet. la donne comme un Viiilhniiiu', (''(Ht.. I806. — instrument grave dont donne (»n le nom lUI'.KItE A dessus. le ou de rebec basse. Le xvi" siècle, à : dalei- du et à de rebec est encore donné, au commen- des de gambe, qui étaient des instru- l'ioles ments analogues aux violoncelles. endn du genre rebec, La rubèbe, « M. Félis qu'on trouve classes " établies dès le xv^ siècle, à savoir « sont des instruments populaires placés entre les mains des '< triers, et qui « des rues. Leur forme était invariablement celle-ci {H^. « vent la basse de ce genre d'instrument était jouée par '< corde ou par « pentagone très-allongée, sur laquelle « d'harmonie de sapin dit quatre la gigue, les « La rubèbe ments siècle. xiv"^ une sorte de rubèbe ainsi le diacorde est nom ] I de rubèbe à divers instruments à deux cordes archet, qui sont graves cement du gigue était la — .')07 ' , déjà dessus, alto, ténor et basse, : méné- servent en général pour la danse et pour les chanteurs la trompette marine, dont le - ). le Sou- mono- corps était une pyramide une appliquée était (Voyez Mo^'ocoRl)E.) table » évidemment employée dans était 1 les concerts d'instru- : Car je vis (( " L'enmoraehc, '( H Cependant n'était cet là tout on un ccrno (cerch!), Viole, nibehe, guitcnio, le mioaiiion. f'itolo et le psaltéi'ion '. — insti'umiMil, pas estimé à l'égal de artistes les plus vulgaires. Il " au moins jus(ju'au et paraît avoir la vièle, siècle, xv^' été laissé — aux de bien préciser d'ailleurs est difficile Jérôme de Moravie prétend que cet instrument i-endait des sons graves, Gerson dit que la rubèbe était d'une dimension inférieure à celle de la vièle, et Aymeric de Peyrac, (pie l'emploi de la rubèbe. Si le rebec rendait des sons aigus imitant dictions ne la voix de peuvent s'expliquer que par cet instrument du xiv" au xvi" femme ''. Ces contra- les modifications que subit Toutefois nous pensons qu'il siècle. que noms de rubèbe, de faut s'en tenir à la forme primitive, rcbèbe et de rebec furent donnés successivement à des instruments qui se rapprochaient plus ou ' Origine - lUi lili. II. IH, et tra/if^f. inainiscrit de i"i|). moins de des inslnun. à nrc/iet, Saiiil-lUais,' (ix'' sirclc). les la vièle (voyez ce mot). IS.'Ki. MaViiii di'iliert. De cnntu et iinincfi, III. * Guillaïuue de Mâchant (xiv" sièele). * Voyez, à 242. et ee propos, l'arliele de M. A,' Coiisseiuaker. Annales nrc/téol., t. VIII, [ SKIU'KM' — 1508 ] ^ SAQUEBUTE, s. f. Sorle de (rompctle dont Femboucliure et le même du villon élaienl tournés pa- côté, et dont les tubes recour- comme bés pouvaient s'allonger dans nos trombones. Le manu- en Boulogne représente une sambuca qui in- de scrit effet dique ce mécanisme. Le trombone, ou trombon, est déjà représenté dans des peintures et sculptures de la fin du xv^ siècle du commencement du et SERPENT, çonnée m. Trompe s. en cuir emboucbure d'ivoire de diverses tamment des '. fa- avec bouilli, de métal, donnant flûtes \vi« et pi{)e basse des la tailles, et no- flûtes bruyantes, qui tenaient lieu de nos grandes clarinettes. On voit serpent le figuré sur des vignettes de du nuscrits XV' siècle. M. possède dans sa tion collec- un serpent d'une conser- vation parfaite, et qui appar- aux dernières années du tient xv" belle maFau siècle (fig. 1). gauche de l'exécutant La main tenait l'in- strument à sa première révolution, en A la droite agissait ; sur les trois trous percés en B. La longueur développée du tube, y compris la pipe, est de Les sons obtenus par cet instrument sont pleins 2", 50. ' Voyez auteurs, le le TnomiJie de l'empereur Mnxiinilien. Ou num do snifuelmte ou iijinpnnon . (Voy. n UArii'n, iIihhk' aussi, et siiiviiii! MoMiconnE). d'une i|ih'1i|iics — :^0!) puissance. îii'ande La On employait encore accompagner môme serpent, le il en y Nous encore vu ] l)elle. a une trentaine d'années, pour ; tard, cet instrument l'avons TAMI'.ori! remarquablement esl plain-chant dans les églises le beaucoup plus concerts. fal)rication [ adopté mais au xv" avait sa place dans les siècle, et dans les musiques des régiments. ^ç::^ TAMBOUR, Il n'est pas qui n'ait m. [tabor, tabour, labours sarrasinois;, tabourins). s. de civilisation, si peu développée qu'on trouvé l'instrument à percussion qu'on Une peau tendue sur un vase de terre, à la nomme suppose, tambour. l'extrémité d'un tronçon de bambou, compose un tambour. Cependant, et bien que les Égyi»tiens, les Asiatiques, les Grecs et les Romains aient connu le tambour, il ne paraît pas qu'on se soit beaucoup servi de cet instrument pendant les premiers siècles du moyen âge. C'est à dater des croisades qu'on voit les tambours prendre une grande place dans la musique instrumentale. Tambours allongés, comme tambours doubles nos timbales, tambourins, tambours de basque, se trouvent représentés sur nos monuments et dans les miniatures de nos nia- muscrits, à dater du xn^ siècle. Instrument de guerre et de plaisir, le tambour le bras gauche, le musicien était en grand honneur à la lin du xn" frappait sui- peau sonore qui recouvrait l'extrémité du cylindre avec hi siècle. Posé sous un bâton garni d'une boule. Attaché sur l'épaule gauche, le [ TA M non». joueur — ] ou bien, tenant instrument d'une main, cet entrant l'un dans l'autre en voit tambours composé un de ces 1) On tendu sur un cercle. l'autre le vélin (llg. une sorte de tambour frappait fliile (le — 'MO le vélin est Toulouse de deux cercles fixé ', jongleur frappait de au musée de celui sur lequel la : a-), et le plat avec sa tête de bois peau est tendue est au moyen de petits clous. itiseaulé (voy. On des tambours doubles ou timbales dans des peintures ou voit \uv sculptures du est chœur de Au d'Eu siècle, du grand se art, nous donnons (fig. 2), ici tour du ^ qui prétendaient conserver les tra- trouvères, les (pie décoraient autrefois le sculptures qui l'église abbatiale xni' ditions des d'une tiré L'exemple siècle. plaignaient du goût exagéré que le public manifestait pour les jongleurs, abandonnaient des instruments qui plus nobles, le psaltérion, la rubèbe, la rote, la vièle, et remplaçaient leurs chansons par taboureurs, et l'on sur CCS laboureurs un tambourinage. On appelait ces jongleurs des possède une satire de cette époque, écrite en vers, : " Malemont Il El bon mcuesterel sont << Ce fout aucunes gcnz « Que il soiil labour par pais ]Kir ([ui ne voient goutc cl assanilili', ans sont ri't'uso. si avuglé plus bian jor d'esté '». Le poète se plaint de ce que des vachers peuvent ainsi pour des jongleurs il voit la foule entourer les taboureurs ; ' Voy. Flûte, - Seeoude moitié du •' Commencement du xv" • fig. 3 (xiii<^ lS:i:i. 1 et leur sièelc). xir" siècle. siècle. Des taboureurs (voy. Jongleurs A. Jubinal, passer vol). et Trouvères, choix de pièces des kiw et xiv'' siècles, — 311 donner son argent. Le succès les jeunes cercle gens reviennent des d'un boisseau, ils pour est font TAMltOLK plus gros tambour. le Quand peuvent trouver le s'ils champs un tambour et se donnent comme , i^.cwiinuwr. ménestrels. bonoi'ée, « Jamais, ajoute n'aima les poëlc, le tambours mariage, mais bien des vièles et !. . il . la mère de Dieu, n'y avait Tout nul homme la Vierge tamliour à son bien né doit fuir [ TUO.Ml'li — ] tambours les Tiiierry l'Ardenois. chansons de Girarl de Viane, de faire dire les et se . » 1 . — •*'- Les femmes jouaient du tambour circulaire ou carré pour accompagner la danse, el en signe de réjouissance. Ces tambours étaient comme on lenus d'une main, lient le tambour de basque, et frappés ou bien suspendus au cou devant la poitrine, et frappés avec une sorte de plectrum et la main. On voit, dans le manuscrit de Herrado de Landsberg ', les Hébreux de l'autre, se réjouissant après avoir heureusement traversé Derrière Moïse, des harpe ; femmes jouent du tambour hommes armés les Les jongleurs, au cou. Il s'agit mer Rouge. la (lig. 'àj et de la les suivent. du jongleur d'Ely : de sa Loudrcs, eu un " Li vint <> Eucoutra « Eatour sou col porta souu taliour « Depeyat de or lo roi ot Le tambour sarrasinois tambour pendu au portaient leur siècle, xni'' pri'O. sa iiieisuéc atour e ridic - : . » tambour double était le (timbales), qu'on pouvait poser des deux côtés de l'arçon de la selle en guerre, et qui était fort prisé chez les Orientaux. Pendant on fabriqua en France de petits tambours de naient place dans les concerts (voy. TROMPE, s. f. « « <i xiv^ les ce et xv genre, siècles, qui pre- tig. 2). {trompette, uraine). labours, trompes et aaacaircs, iiu taut Que de licus rà et là souuent toute la contrée estounent » •^. La trompe, Taraine, sont des instruments de musique guerrière par excellence. A l'article Busi>'e, on a présenté quelques-unes de ces longues trompes (fui servaient à rallier les troupes, à exciter les milices au combat. La trompe ou trompette dimension que la miné en que vers pavillon. malin, Gérart, « la tin busine, On n'emploie guère du xv" qui de Strasbourg ïaraine, c'est siècle avoit : « ses les Quand tube ' Hibliotli. Lu Flnhel flu jorif/^eur d'É/ij e de mons. ' Urrntche de- ruijnux Uyanges, vers 6740 de plus petite de métal vint le lendemain au plus fist sonner ses siècle). le roij et suiv. d ter- mots trompette, clairon gens tous prestz, ^ (xii'' le est Eiigl. terre, vers o et suir. . — " Irompcllcs et clerons « terre tremblast Dès par oly — [ telle force qu'il seniblail ilUOIl'E que toute ] la » ' la Ironipctle droite à large i>avilloii est le xui" siècle, en usage i / U- '>ffnr dans les militaire, (lig. ' •* â 'j. Cti'nord armées au lieu Le tube Vers 1"-). (fig. dï-tre droite, est décoré d'un de Roussi/ion. vn iii'osc, r'dil. Maiiuscr. de VApor^iff/pse, xiir siècU-, MaiiiisiT. de 1,1 liildi(dli. la lin est =*!!!lJ' du ilr ;uir Lvoii. . xiV' siècle, parfois morceau < cDll'ct. I trompette doublement d'élolfe iiiicicciikmiI W. la coudée armoyé. On voit du xvi" sirclc. I)fl("ss;'i1 de Trovcs. II. — 10 THOMPE [ — ] Vers 3'). siècle (lig. époque, vers le la milieu du le cours du seconde moitié de ce siècle apparais- clairons de les véritables sent pendant de guerre droites cepciulant des Irompcttes XV' — 314 guerre xiv° siècle, (lig. la 4 Bien -). avant cette trompette sert à donner des ordres aux gens de guerre à cheval. Quelques heures avant bataille de Cassel, c'est ainsi sont réglées : « que les dispositions de la gendarmerie la Enssi fut oi'dineit et cascon alleis à son logiche pour « soppeir tempre, et desist cascon à ses compagnons que ausitoist « que ons oroit la ;< ons seconde « que cascon montast '< endroit « magnier, car ons se combaleroit « chu fust^ l'oroit la fois, et s'en que cascon s'armast, allast vers sa banire le accompagnaient les « et laiasscnt la lendemain a quel meschief que Sur la des joutes et tournois et qui parlementaires, ou qui, dans certaines occasions, eux-mêmes chargés de ennemies. ; tierclie fois Des trompettes étaient données aux ménétriers de trompes, qui annonçaient l'ouverture étaient et la harnois et charois, et prist ung pain sens plus por tous » trompette, que cascon metist ses selles, et quant faire journée vinrent des ouvertures trois aux troupes ménestrels de trompes (|ui « dessent as Engles que les Escots en astoient alleis des à meenuit, « et ' •' astoient ja bien dix liews loing. Si furent pris les dits Manuscr. des Passages Voyez le iiiiuiuseï-. rV outre-mer. lîibliotli. du Truite sur Chroniques de Jehan le Bel, iinpir. (xiv" siècle). les tuiumois, par le roi lîeiié. liibliolh. roy. de Belgique. menes- O O 1 « (reis et les « faison donnait mist-ons en prison por veoir nom le les TUOMl'E ] puis passent gens d'armes à grant che astoit voirs'. si » Déjà, au xiv^ siècle, on de trompet à ces ménétriers de trompes : Bruges quidi(M'onl ahaulicr « Pendant ; [ " Qui tautost " Par (ircul boiii avis leur Ij' De Bruges elles innul t'rireiil trompol. dcsour " I' Iroiiipi'l sonner rlicval galj^'rc'ul -. » guerres du xv» siècle, les corps d'armée avaient leur .^ S.COILL!^ musique. ' - « El se loga Cliron.de Jehan le liel. le dit liihiiolli. conte d'Arondcl et son ost sur icelle nty. de Belgi([uc. Cliron. rimée des troubles de Flandres, cii. xxi cî xxn. . lYMIII'.E [ « — J liviiM-e qiit', loulo niiyt, les dils Fraiirois oiiyoienl parler l'un l'autre et les meneslrez les Anfïloiz .. cl « des autres'. TYMBRE, vilhipe [tiTS dicellui «i — -jIC » s. {cembel, cembre). in. d'un tournoi s'agit 11 : Là ouisàiés souvent labours, . M Tyiiihres et cors et troinpeours .< Hiraiis gairnns crient cl ))raiciit -. ; >. Plus loin l'auteur décrit une fête; on danse, on banqueté Maiut jougleuui' '. ixiiir : leur iiicsli.T Faire y vindreut de toutes pars, . < Et ou ne lor fu uiie escliars < De donner robes < Si ot H De '< De divers gieus et garueinens. de divers iustrunieus, cors, de tymbres. de labours. (]e singes, d'ours ', <> twubres, ou cemhels, qui faisaient partie des instruments de Ces guerre et de fête, et que nos cymbales, mais d'une autres n'étaient dimension plus petite avec des bords moins larges. Des danseuses s'accompagnent souvent de cet instrument dans peintes ou sculptées de ungz des xn' siècles xi« et une paire de cymbales enchaînées : (fig, 1). Un manuscrit une de ces femmes tenant Bibliothèque impériale^ montre la les repré.senlations ce sont deux capsules assez pro- fondes, sans rebords, ressemblant assez aux campanelles des trou- peaux. Plus tard munies d'un petit ainsi que le ces capsules de métal sont moins profondes et rebord qui permet de frapper deux surfaces planes, montre notre figure '". Deux manches sont altacliés à la sommité convexe de chaque demi-sphère. Au xv" siècle, on voit des cembels presque plans, munis de manches assez longs, qu'à appuyer la mesure ' » * r'' '' qui ne pouvaient guère servir et (fig. S*^). Jean Cliarlier, Chro7i. de Charles VII, 14:J2. cdil. de .lannct. h Riiumans lljtd.. très-petits, doit chastelain de Coitci, vers HM (xiii'' t. I. \<. 1G7. siècle). vers 3896 et suiv. Aniipliouaire provenant Vctcincul inpic sui' de Sainl-Mai Fraginenl des sculptures du abbatiale d'Kii liai de Liniojjes (xi"* siècle), Hihliidli. l'Hcrudiade d'un clia|iilcau du musée de Toulouse xV siècle, pi'ovcnanl du tour du (xii'' ilhcur inip(''r. siècle). de l'église Il faut aussi raiiirer :il7 — [ TYMBIïE ] parmi ces instruments de métal à poirussion s#^ V le h II mb 'Voyez le II l tim l'al)l)(' lUiiinisi-r. (]e?< --^-^ y ^remxevs siècles du moyen âge CcrUiTl, De cnntu di' S;iinl-lilaisi'. et mmiai. \\\*. III. i-qi ', \i\. n'était (in'iiu f>u»,/jitlum d'n\m'i t|ui l' f TYMIIHK rlifissis — ] composé de liibes ol8 — de bronze garnis de clochelles, duisait des sons réanissanl l'etTel du tam-tam Le manuscrit de Saint-Biaise donne le instrument que reproduit notre figure du pavillon et nom 3. et qui pro- Il ciiinois. de cymbalum se composait un à d'un anneau auquel neuf verges de métal Hexibles étaient soudées ou 3 rivées. Ces tigcUes enfilaient, cbacune, deux petits timbres de sorte qu'en agitant Tanneau, on faisait libres, résonner ce carillon, pro- duisant un son mat, puisque les tymbres n'étaient point suspendus. On se servait d'instruments églises, pour annoncer analogues en forme de roue, dans les offices. les 319 VIÈLE, à el s. f. {mêle, archet du [ De vielle, viole). moyen âge, la vièle exigeait la plus grande habileté de ] tous les insiriinients à cordes cHait le plus noble, celui qui part de l'exécutant. la viÈLi: Jérôme de Moravie, dominicain vivant au xni* siècle, a donné une description i montée de cinq cordes. Mais, avant cette époque, on trouve des représentations de cet inc'est aussi ce que strument qui ne lui donnent que (juatre cordes rcmar(iue M. Fétis % Gerbert prétend que le nombre des cordes de la vièle était facultatif de trois à cÀm\, du \i" au xni" siècle, épo(iue où le nombre de cinq cordes fut lixé. Nous verrons tout à l'heure que détaillée de la vièle de son temps ', qui était ; ' Miiniisci'. - Oriijme (ic et hi lilliliiilli. iiiiiKM'.. fiiiids trausf. des inxlnnncnts à (Ir l;i SmiioiiiK'. (iic/icl, IS.ili. V.K1.E [ - ] l'obscrvalion tic - o:>0 cet auteur n'est pas rigoureuse. teaux de la tribune du Sur des chapi- l'uu porche de Téglise abbatiale de Vézelay on ', un ménétrier portant à son côté une vièle à quatre cordes disposées deux par deux (fig. 1). En A, nous présentons un détail de cet instrument. Les quatre cordes sont fixées à un cordier qui semble voit accompagné d'un chevalet auquel est attachée et courroie qui sert à suspendre la vièle. la B, est Tarchet, en partie masqué par table d'harmonie est percée de de Chartres (1140 environ), drale la vièle à cinq cordes, lesquelles joue de un chevalet et de deux autres le portail occidental de sa table d'harmonie est percée de deux ouïes. Enhn et long, et voici (lig. 3) le maison des viéleur sculpté de grandeur naturelle sur la façade de la Musiciens à Reims -. Cet instrument est monté de trois cordes seu- lement, reposant sur un chevalet peu saillant n'étant pas échancré, ment il était sans toucher les deux autres ménestrel le à dégager. c'est ; difficile La forme de un progrès sur l'archet, qui les corps de l'instru- le de frotter une des cordes du manche, de manière la est intéressante est ancien, formes adoptées au trompe donc en prétendant que ; mais cependant on observera que courir l'archet très-près fait cathé- ne paraissent pas porter sur Ce dernier instrument est très-étroit (11g. 2). la un personnage qui sculpté est En corps de l'instrument. La le deux grandes ouïes du cordier. Sur très-petites au droit dans un cheviller recouvert elles entrent ; vièle, ; Gerbert se siècle. xii' ' à dater du xui' siècle, est montée de cinq cordes. Voici ce que dit Jérôme de Moravie « La vièle, quoiqu'elle monte plus haut que la sur cet instrument « l'ubèbe, ne monte plus ou moins que selon les différentes matoujours : car la vièle peut « nières dont elle est accordée par les ménétriers « être accordée de trois manières. Elle a et doit avoir cinq cordes.» Mais, de la description de qu'il ; Jérôme de Moravie, on pourrait conclure entend parler du crouth ^ plutôt que de la vièle, puisqu'il men- tionne deux cordes à l'unisson pouvant être touchées à vide avec le Cependant pouce. der la vièle, les il admet que dans la deuxième manière d'accor- cinq cordes sont attachées au corps solide, et qu'il n'en est aucune lixée sur le côté. L'instrument qu'il eutend décrire pouvait donc être tantôt crouth, de fixer les cordes. ' l'ii'iiiiri'cs anii(''t'S ilii - Milii'ii •' ' CiCt ilii archet csl de fer. Vdvcz l'article C.nuiTii. suivant lu manière Les représentations de vièle à ijuatre cordes xu*^ siècle. xiir siècle. tantôt riêle, — '^-l — [ VIÈLE ] sans chcvalel sont assez frùqueiUes pendant les xnr et xiv^ siècles. % e. cV/UHL'mr. Ces vièlcs, ainsi (juc celle que donne la li.mire o, sont munies 11. - 'il de [ MLLE •-»— J forme du corps sonore esl ovale. Souvent le très-long, de telle sorte (in'il ne restait pour la vibration manrlics roiirls et coitlier est des cordes, entre que ' le la louclic et le cordicr, montre l'exemple Mmiiiisit. li'Ssci'l la (xiir' lie lîgurc 4 r.l/^oca.'y/jse. vigucttu sii'-rli-, S'c )!iilr moilii';. des '. qu'un espace assez court, ainsi Ces instruments ne pouvaient viii,'l- [iiali/ vi.'illiirds. .iiu'. roUrct. IS. Do- , _ — 3-23 avoir beaucoup de sonorité. Vers le milieu du xiv« siècle, sonore dcsvièles se rapproche, par moderne, VlÈLE [ J corps le forme, de celui de la guitare la c'est-à-dire qu'il se rétrécit quelque peu vers le milieu, If probablement pour dégager l'arcliel (fig. de cordier, mais possède un chevalet comme ; 5 '). Cette pas son cheviller est renversé est montée grandes violes. rubèbe, et les trois cordes dont celui de la vièle n'a elle paraissent être doubles. ^ ïî^ C'est au de bfiftses plaçant le xv" siècle ou viole qu'on violes voit apparaître de gambe, qu'on les ne pouvait jouer qu'en corps sonore entre les jambes. Le manuscrit de la Biblio- Echecs amoureux-, nous montre une thèque impériale, intitulé les femme jouant de basse de viole à quatre cordes; mais, vers de ce siècle, ' Mauiiscr. de - xv" siècle. la cet instrument prit sept cordes. la liililiolh. innirr.. m'j 1378 A (xiv^ sièflc) Il a été la lin remplacé par vifti.E I le — ] — 3-24 violoncelle, qui en possède quatre, don! soie recouvertes d'un M. fil et deux de de métal. docteur Fau possède, dans le deux de boyau curieuse collection souvent citée la par nous, une très-belle basse de viole de la fin du xv° siècle ou des premières années du xvi^ (planche LU), montée de sept cordes, avec cheviller de bois dur, boulon sillet et chevalet très-élevé. d'ivoire, cordier libre attaché par La forme de ce bel instrument un est des \ plus élégantes. Les louches sont mobiles, c'est-cVdire qu'elles ne consistent qu'en des frettes de corde à boyau qui peuvent être dépla- cées sur le manche. villes. En A, est tracé en B une des che- Les éclisses sont sculptées délicatement d'enroulements plats dans le style (fig. 6) est du xv siècle, avec également sculpté filets ment attaché au corps sonore, sement recourbé Voyez aussi, dans incrustés de bois noir. Le dos On et incrusté. face latérale (voy. la planche LU), ' le chevalet, et et comme comme le le observera, dans manche est la heureuse- cheviller est gracieu- '. la collection ilu Conservatoire de logues, mais d'une époque un peu plus récente. niusii|iic, des instriimenls ana- iCTlONMAlRE RAISONNE DU MOBILIER lïCi ,<;- lii/Z/a -/^-^/^ lïi;/ BASSE DE VIOLE fin du XV? Siècle. . L Y ..liiL .-jIj'. /'à^/,7- — Bien que — 32o ] bord courbé pour asseoir les chevalet présente un le VIKI.E [ cordes, et que la table d'Iiarmonie soit échancrée, était il h difficile l'exécutant de ne frotter à la fois qu'une seule des cordes interméaussi l'archet en faisait-il vibrer plusieurs à la fois. <liaires; M. une grande variété dans « Il y construc- « eut évidemment, dit " tion des violes au " h se former et lorsque l'harmonie s'épura. Celte transformation <« s'opéra, vers la fin « musiciens supérieurs à leur temps, qui furent Dufay, Binchois et < Dunstable. « que formaient Alors Fétis', moment où du considéré dans l'harmonie différentes par leur réunion. d'espèces les voix comme par les efforts heureux de trois tout entier fut on voulut qui avait lieu pour les voix, •" musique véritable commença la xiv^ siècle, l'art la pour faire le instru- les y a des voix aiguës appelées soprano Ce moins " ments, « élevées, qu'on désigne sous le « sont les ténors « dans chaque genre d'instruments des familles complètes qui repré- '< sentaient ces quatre espèces de voix. Les violes, les hautbois, les « flûtes, les cornets, etc., « et leur basse, « qui s'établit au « plutôt n'a « ments à archet. et, il de contralto moyennes, qui ; graves, appelées basses, on imagina de faire et ; nom ; eurent leur soprano, leur même quelquefois xV siècle, se leur ténor alto, leur contre-basse. Cette division, maintint pendant les xvr et xvn% ou au moins pour pas cessé jusqu'à ce jour, les instru- Pour nos instruments de musique comme pour » bien d'autres choses, donc signaler faut il les premières tentatives moyen de perfectionnements auxquels nous avons atteint, dans ce âge chercheur, industrieux que noire temps d'efforts barbarie la Origine et trnnsf. des instrum. à arc/iet, A propos, un ouvrage r.M'eniin^ul lians instruments de musique, à (^omettant, on chnnt et In ce passage lit la suite inspir,'' musique religieuse nu moyen âge des oubliettes, •i du " des privilèges immoraux, du 'i ractérisent à " âge. <( d'ailleurs, le « attirail <i le Il a^oix, » de croix. la un Parbleu si il et il sik On ne les Musique, enlèvements k main Félix C.I'mu Mit sur s refait pas, et 3 du et cette phiode un peu àn^ oubliettes, suis né avec armée, de l'inégalité la devant avec l'horreur I^a loi, la malpropreté, qui cn- nssez longue qu'on nppelle défraîciii, di; je plain- le duel, de l'eau bouillaite. brigandage, des momeries et de attirail Mu'iiciens k'x M. épreuves seul ne s'est pas donn:''S ? (;ôté s;n' la despotisme, de l'ignorance, du fanât ism'^. qui de nous n'est point né ! moyen âge y a ou (l(>s hnut degré de mélodrame, moyoïùge, rendue par justice h : >i la luihli A par les travaux de l'horreur des massacres, de l'intolérance, du de 1S.")6. do l'Exposiliou universelle de 1S(J7, par M. Oscar ' fer et dégager de sut se -. 1 /es peu, par une suite à sagement d'imiter, ferait - cfi peu et actif, qui le moyen de ces passe-temps que, question est do savoir si toul cet cnractérise la période qu'on nppelle Vépreuvede l'enu bouilinnte, du fer n'y a pas un arl qui suit sa voie et nous pave i):''uiiil et 'UiMit celle de la que . YJÈI.E [ — ] — -J-^ Les bons viéleurs élaienl fort estimés pendant le moyen âge les seigneurs en tenaient toujours auprès d'eux pour faire danser, pour : les accompagner pendant les promenades .. A une M La gcutis dame teste et fêles. baioii Saiiil-niqiiior. tlei eu son vergier cstoil mainte dame por son eors déporter .. ; devant soi vieler, " Si se fesoit " l'ne ehaniMin et dire et iduinler M La roiue ,» ' Et plus loin " Si se fesoit <l(!vant soi vieler " Kl se fesoit tialer et earoler *. vielcurs '1 Et s'ol " I son d'amors cautcut entre'eurs, Il I diemence lui 11 matin, jiai' lot lor cennif Ccvaneoieut nous parcourons aujourd'hui dans de bous véhicules. marehent de pair avec tain qu<! les arts était artiste et monastères, on amateur éclairé des beaux-arts. sous sachons ; où les voir ils Ne mêlons donc pas serait cer- voit tous la qu'ils ne aux seigneurs féodaux, d'autant l'aversion renseignements précieux eussions désiré ti'onver, gncmcnts plus iirécis les sur la musique, dans la partie les préjugés, les Comettant publiait M. Oscar banalités. Puisque pour livre, propos de a qui un traite faire ce l'abri qu'il notre cour aux y a des de inqui- ])our nous prendre au wr^sc/ow et les oubliettes. sont plus abus des temps passés, itour les bon d'ajouter les arts k la se développent, fût-ce à protecliou d'un tyran. Nous iiouvons apprécier A l'horicur pour nn)t. malheureusement pas peuvent passer pour des barbares. Ce])endaul de beau dans les arts du moyen âge, sans pour cela siteurs et il n'est bonnes institutions politiques. On les étroites, et qui que des idées politique, a l'esprit de parti et Il des gens se prétendant très-attacliés aux principes libéraux, qui n'ont sur les clioses d'art bon un : « Néron Malfilastre se rend à le tournoi les jours " poëme de Gilles de Chin, Gérard avec six compagnons Dans - dames por sou cors déporter, d'autres M desor un sueu solier erl là jiarlis jiris, l'injustice plein d'ailleurs et les d'intérêt et de l'Exposition universelle, nous des anciens instruments, des et jdus étendus, renseignements dont nous aurions été rens.'i- tivs-heu- reux de profiter. L'occasion était bonne pour se spective, où l'on n'avait ments à main armée, que nous sachions, ' ci à où craindre les Aa privilèges Mncoire, chanson de geste du publ. iiar iM. (luessard). ^ Chambi'c, appartement. 3 Vers 1 II et suiv. livrer k une pareille élude, pendant l'exposition rétro- d'ailleurs ni massacres, ni oubliettes, ni enlève- commissaires eux-mêmes ne (licrchaicnl ]ias k exercer, immoraux xiii" siècle, vers .'i" et suiv, (voy. Ane. poètes franc., . — " Tout droit lo « Qu'licrlift est u Que '. Li <• •< A Et ;-)27 I ] eu verdour, sou d"ainour liautc vois, nioull elere cautoieul. lez vielez s'acordoieul '. » les seigneurs devisent en se : Il Cil vieleur vieleut lais. Il Caueouuctcz et estampiez -. >• Dans quelques canqiagnes est encore conservé précéder les noces par un ménétrier. ' Vers ii9 et suiv. 2 Vers 1 VIÉLE vers cl tlonsscat glay, Dans un autre passage, pendant que reposant [ iMcinicr jor de iiiay, tolo ricus trait videur — 1 n l'usage de faire CINIUIÈME PARTIE JEUX, PASSE -TEMPS II. — i: CINQUIÈME PARTIE JEUX, PASSE-TEMPS Toutes naient des n'avait pour distraction que Bien heures restaient des chemins, forçaient trop souvent les les sans emploi. mauvaise saison la et Les longues mauvais les gentilshommes à demeurer dans leurs châteaux et manoirs, au milieu de dehors âge, se don- chasse, les fêtes, joutes, tournois, la distances, d'hiver, moyen La noblesse féodale, lorsqu'elle no guerroyait pas, loisirs. assemblées. soirées classes de la société, pendant le les leur famille, ne recevant que des nouvelles rares. Alors, l'ari'ivée du trouvère, d'un un événement; aussi traitait-on arrivants du mieux qu'on pouvait, et, s'ils amusaient ou inté- d'un pèlerin, d'un messager, était ces ressaient pour tant soit vie cations la entrevoit on comme le pâle du malgré dehors, raffinée, les visites on peut les et l'organisation des la journaux, toutes les comblait de présents facilité les des communi- nouvelles qu'apporte distractions d'une supposer ce qu'était pour un moyen âge, souvent ignorant, l'existence condamné la moitié de l'année au moins. Les bourgeois des les ennui s'inslalle souvent dans de château, de nos jours, malgré poste, malgré salion les châtelains, engager à revenir bientôt. les retenir et les Quand on la peu villes, isolée baron du à laquelle commerçants, artisans, par corporations dont ils le faisaient partie, vaient développer leur activité que dans une certaine civili- il était fait de ne pou- mesure. Les heures de travail leur étaient comptées, aussi bien que le nombre de leurs commis ou apprentis. N'ayant pas à redouter la concur- [ TOIHNOI ronce, — 1 ils — 382 n'avaienl nul besoin de dépasser la liniile fixée à leurs moyens de production, et disposaient ainsi de loisirs assurés. Les paysans eux-mêmes, attachés à la terre qu'ils ne possédaient un intérêt direct à l'amélioration de pas pas, n'ayant culture, la écrasés sous les redevances et corvées, voyaient dans le travail, non un moyen d'adoucir leur Toutes heures qu'ils pouvaient dérober à ce labeur devaient leur les sembler mais une fatigue sans compensation. sort, bien auquel le seul pas être surpris somme de pussent prétendre. ils au milieu d'une société si, doit donc donnant une ainsi faite, relativement à celle que fournit très-faible travail On ne la moderne, chacun dépensait une valeur de temps considé- société rable à des passe-temps de toutes sortes. Celte du partie du Dictionnaire mobilier pas dans n'entre la description des jeux et passe-temps auxquels se livraient les quatre de classes bourgeoisie et vilains, mentionne les objets le du cadre de cet ouvrage mais ustensiles, armes et habillements em- trop étendu et sortirait sujet serait elle noblesse, clergé, société, la : ; ployés dans ces dillérents jeux et passe-temps, ainsi que les usages qui en découlaient. de s'agit S'il treprendrons pas de faire un la chasse, traité réservé à la noblesse, mais nous tudes, armes, les les ustensiles, par exemple, nous n'en- historique sur exercice cet indiquerons seulement les habiles vêtements propres aux chas- La forme du Dictionnaire ne pouvant convenir à ces descriptions, nous traiterons seurs ainsi des tournois et joutes, ; ainsi des jeux, etc. d'abord des exercices dans lesquels on déployait l'adresse et corporelle, tels que les tournois et joutes, les combats à toises la ; quintaine, la voltige, la d'adresse, de combinaison danse, la chasse de hasard et ; des jeux mascarades, momeries, entremets, spectacles, un partie, rir glossaire permettra, aux divers articles , pour comme pour les lecteurs ; etc. A armes cour- puis des jeux de société, des la fin l'orfèvrerie, qui la force de cette de recou- voudraient avoir la définition d'un mot. TOURNOI trespiynt'es, { tonmoyement belliourdis, tupineis). chapitre xxiv de Germania <« jours le même 1 2 nicitc. Des (icriiiaiiis. ; « C'est ainsi que à : la foule, commence Leur genre de spectacle dans toutes leurs assemblées se jettent en sautant « ' combat tournoiement, , - le est tou- des jeunes gens nus au milieu des épées et des framées mena- , — ' (' rantes, et pour eux c'est « l'art a donné de " bué : « plaisir — un jeu dont l'Iiabilude a fait si prisés fort pendant le son Charles art, et est le ', âge. raconte nobles attachés à Louis de Germanie et à séparaient en deux se frère rétri- moyen Nithard, neveu de Cliarlemagne et qui écrivait en l'an 844 hommes ] Ces jeux sont certainement l'origine des » combats à armes courtoises les un que réclame leur adresse audacieuse des spectateurs. comment TOURNOI [ rélégance à ce spectacle, qui jamais n'est seul prix le 383 vraient des combats simulés comment ; troupes égales et deux princes aussi les se li- inter- venaient, avec une troupe de jeunes gens, au milieu des combattants, chargeant tantôt les uns. tantôt les autres, sans que ces jeux dégé- nérassent en rixes sanglantes. — combats en avaient tout et ces moyen gines du joute nombre le doit pas confondre le combat singulier à tournoi troupes la mort en 4066, paraît être le premier qui règles de ces tournois ou combats à la foule -. ferait appelle les tournois •' les tournois comme une furent perfectionna jusqu'à et invention française. d'après des établis la fin du d'où elles ; Allemagne en ait établi les A était considéré dater du xn^ siècle, xv^ siècle, et il paraît certain que du temps de GeofTroy de passèrent et furent adoptées en Angleterre, en jusque dans l'empire grec. et n'est pas Il égales règlements qu'on amplifia ces règles furent d'abord fixées en France Preuilly avec la conflictus gallici », ce qui « supposer que de son temps l'usage de ces jeux -en Angleterre ori- lance. GeofTroy de Preuilly, Mathieu Paris les tournois — remontent aux caractère combat entre deux joute est un la ; On ne tournoi est un le : âge. donc certain que est Il douteux que les tournois furent institués pour exercer jeune noblesse au métier des armes, au maniement du cheval, de la la lance, de l'épée exercices fussent toises, c'est-à-dire et de la masse dans une mêlée. Pour moins dangereux, on n'usait que ces que d'armes cour- de lances à fers carrés obtus, d'épées sans pointe et rabattues, c'est-à-dire dont le tranchant était peu pesantes et émoussé, de masses sans aspérités. Encore avec ces armes ne devait-on combattre que d'une certaine manière. Ainsi les chevaliers devaient du haut en bas « sans le bouter d'estocq ou hachier». à ce sujet que des règles sévères furent établies dès le xi" siècle. frapper C'est t. ' Lih. * Voyez, I, ^ p. ill. i:].3 à cAi Anuo 1194. toire sujet, la Ciuiiu de Saiiiti'-I'iilayr, Mémoires sur l'ancienne chevn/crie (notes). — Voy. ilu Gange, GAws.. TonxKAMrNTrvi. de saint Lovîs, p. 167. et la Dissertation \I sur l'his- [ TOIRNOI — ] Ceux qui, dans la — 334 du combat, clialeur en laissaient entraîner h so user autrement, ou ceux qui se servaient d'armes non courtoises, étaient même au moins sévèrement blâmés par notés autres armes. De el examiner des combattants et toutes les lances que ces exercices ne pussent servir de plus, afin prétexte à des vengeances, clievaliers et Aussi les juges du tournoi devaient, avant d'infamie. combat, mesurer le du tournoi les juges les bommes d'armes qui étaient reçus serment, déclarer qu'ils ne fréquenteraient devaient, par que pour y apprendre le métier des armes et non pour autre cbose. Comme on le supposera sans peine, malgré ces lois, les tournois ces précautions, les tournois dégénéraient souvent en combats san- Dans un tournoi qui se fit à Cbùlon, en 1274, et auquel prit part le roi Edouard avec des cbevaliers anglais, le comte de Cliâlon et des Bourguignons, les deux partis s'animèrent si fort, que glants. plusieurs combattants restèrent sur rent si fréquents pendant ces combats, que les papes excommunièrent ceux qui s'y trouveraient, ceux qui y laisseraient 1240, carreau. Les accidents devin- le un grand défendirent de porter en terre sainte et la vie '. se Il à Nuys, fit où plus de tournoi près de Cologne, en soixante cbevaliers périrent suffoqués par la poussière, écrasés sous les clievaux. Les excommunications décrets des conciles et le lancées même les par Les motifs qu'alléguaient les tournois l'esprit i24o, interdit il la fêtes militaires, qui devinrent guerre de cent ans. papes et les conciles pour probiber uniquement puisés dans n'étaient pas d'humanité, qui alors, ment les les défenses des rois, ne purent arrêter développement de ce goût pour ces de plus en plus fréquentes jusqu'à romains, pontifes les faut le dire, sentiments les ne toucbaient que médiocre- du clergé. Innocent IV, au concile de Lyon tenu en l'usage des tournois pour trois ans, sous prétexte que ces fêtes empêchaient la noblesse de se croiser, et qu'elles provo- quaient des dépenses excessives, mieux employées à entreprendre guerre contre les infidèles. Et en la occasion de efTet ces tournois étaient chevaux déployer un luxe prodigieux en une et harnais, en armures et habits. Des gentilshommes, pour y assister, venaient souvent de très-loin, et ces voyages coûtaient fort cher, car on tenait à se présenter suivi d'un brillant équipage. Les femmes contribuèrent pour beaucoup caractère de luxe, ' C.oncilo Etigî'ii;' m. (le Liilriin. AlcNaiidri' III. éloigné certainement de 117SI. (À's Iiiiiucciit (l(''t'oiiS('s tiiii'iil IV. Nicnlas IV cl donner à ces à leur failcs ('.Iriiiiiil par V. fêtes institution les ]iap('s un primi- Iniinreiil II, Sur un des côtés des enclos consacrés aux tournois on érigeait des tribunes dans lesquelles les dames nobles étaient en majorité. C'était à qui paraîtrait devant celle assemblée en plus brillant é([uitive. page, à qui montrerait le plus de force et d'adresse. Après le combat, dames les ordinairement chargées de distribuer étaient aux vainqueurs. penses Ainsi ces de haines profondes, souvent devenaient exercices récom- les et l'on conçoit q\iG les l'origine de rois, qui avaient bien assez d'embarras lorsqu'il s'agissait de mettre l'accord entre leurs rivalités et vassaux sur des sérieux, dussent s'opposer à ces Du Gange de vengeances. de Philippe le Bel - d'un questions intérêt nouveaux prétextes de rancunes dehors rendre avec quand ils la liberté auront juré tournois jusqu'à de prison, de la « la sus sains n'assisteront plus à ces qu'ils )> La récidive Saint-Remi. doit être punie d'un an retenue d'une année des produits de la terre, et de la contiscation des la royaume, le main sur leurs biens et de ne les leur que quand ils auront fait amende honorable et de mettre ; L^ prince prison tous ceux qui, malgré ses défenses, ont assisté à des tournoiemens ou Uipincis, soit dans soit et rapporte tout au long une ordonnance i à ce sujet, qui est d'un grand intérêt. commande de mettre en plus harnais et chevaux au protit du seigneur sous la juridiction duquel le délinquant aura été pris. Toutefois ces défenses toujours sont temporaires croyaient donc pas qu'il fût bien que comme souverains ne les possible d'interdire ces fêtes ordonnances ayant un caractère perpétuel, ou bulles papes les : c'était déjà et par des savaient beaucoup d'obtenir une sorte de (rêve à ces combats courtois. Les rois s'élèvent également contre l'usage d'armer chevaliers des pendant nobles les tournois, nance que nous venons de c'est citer. raison, que ces simulacres de même Ils là le prétexte de l'ordon- n'admettaient pas, et avoir fait considéraient de d'autres preuves et que c'était abaisser faire des chevaliers « es dits En liJOO, avaient combats fussent de nature à permettre de conférer l'ordre de chevalerie aux vainqueurs. fallait ils A leurs yeux, dans des occasions de l'institution tournoiemens utiles. il Ils chevalerie que la ». Philippe-Auguste avait déjà contraint ses enfants de jurer entre ses mains qu'ils ne prendraient pas part aux tournois et qu'ils se contenteraient d'y assister, le cas échéant, tateurs, comme non point armés comme chevaliers, mais ' Dissert. VI sur l'hisl. 2 De l;]l:i. ilr s'ii/it. Lotn's. \\, \'i'.\. la simples speccervelièrc do TOI itxu [ fer en — j lêle el velus comballanls, de dans — <y^^ de mailles la pelilc coltc époque tournois, jusqu'à cette les C'esl qu'eu effet les '. et plus tard, étaient couverts d'armes défensives semblables à celles qui servaient pour liàtèrent pour ce fut et militaire, sa ruine. caractère leur perdirent tournois les que xiv^ siècle lournoyeurs les pièces d'armures de formes particulières adoptèrent des date, du guerre. C'est vers la fin la d'exercice noblesse féodale une la prétendit se conduire à Elle -. A cette purement des causes qui guerre la comme dans un grand tournoi, y paraître revêtue d'armes luxueuses, avec bousses, longues cottes et lambrequins el de simples archets, des ; coutilliers à pied, eurent aisément raison de cavalerie tout cette embarrassée dans ses harnais. La chevalerie alors, sentant son infériorité, se décidait, dans les occasions périlleuses, à combattre à pour ce genre de combat, pied. Mais elle n'était pas équipée que de tentatives n'eurent d'autre résultat de la lance, qui seul lui Il déshabituer de l'exercice donnait, à cheval, une véritable supériorité. (ju'aux s'en falhiit la et ces xn" et xnp siècles, malgré les règles déjcà établies louchant l'ordre des tournois, ces fêtes fussent l'objet d'un cérémonial compliqué, ainsi que cela eut lieu plus tard. Dans Roman de Brut, on qu'après voit couronnement du le lorsque le repas est terminé, les chevaliers, pour passer le roi Artus, le temps, vont, les uns 6o/?orrf^r, c'est-à-dire jouter à la lance; d'autres orga- nisent des courses de chevaux, quelques-uns combattent à pied ou jouent au palet, sautent des fossés ou lancent des dards « Los dainos sur . Qui les jus agarder voloicut, « Qui ami avnit eu « Tost 11 Aussi lit-onces vers dans Ensi aviut qu'a En Sauvai, Antiquités de Paris^ Cependant la court t. Damicttc II, : -< a « un haubert à lournoier, pour que « g.asscnt. » .loinvillc était pable de vêtir le alors malade gambisou et el si le li Li Romans de le .1. liaut pylel faible, et et Ydoine : jour, désastre de l'armée, ses qui osloicnt ne voulions aler à qui ([u'il haubert de Brut, vers 10801 » •*. p. 684. plus léger que n'était le vêtement de guerre. ^ Tceil et la t'aee Li Sarrazin nous de pylcs, pour ce que nous n la place, du duc son signour, qu'après Joinville rappportc imir inontuiciit. roman d'Amadas 'I ' "a le « - l'clournant on bateau iiiiintri' h; : suiv. cliéoient ni^ se mailles. Ce 'a et lui cheval sus la rive traoient aus. en compagnons Ma geut m'oreut vestu me ble* nostre vcssel ne pouvait soutenir. lianherl à 11 eût été inea- tnurmiyer était donc — 837 Doi > De fil a bni'ons paraso liant .1. iKUirliounlcïs .11. Maudés, i [ilcnier. iiiiill mix de sa le Après niangicr jM-is. ol coinpaiiîiions et lone et près De tout ] gravier le Oc pars de liaul cl, t()l:ii>oi pais, ilii Avoiçiil pris sur [ semons, eoiilréc. la relevée. Pour houhourder suut Et isseut hors de aiiresli' la cité. sunt veuu dehors au jdaiu Si .C; Plus sunt de a vilain, u'i Aius sunt tuit gentil danioiscl. Bien bouhourdanl et prcu De la vile isseut niult Pour vooir le et bel. graut geut tournoiement ; Et chevalier et damoiseles, SIMI'S Esquiier, hourjois et dansid elle-même C'est la jeune noblesse bouliourdeis en lerie les un combat bataille, masse à la ces tournois t-taient car ; organise ce tournoi ou iri, comme les à la lance suivi d'un charges de cava- combat à l'épée ; épées étaient rabattues, c'esl-à-dire sans pointe ni tcuil, qui prouve bois. de la un passage du roman de Gui dr Nmimanière la plus claire qu'au commencement arme de tournoi commeni'ha devant lornoi : lez paveillons. .. Li " Les inieelez s'en issent pour véir (. Plus eu « Li . Atant es " Moult " El ot en sa " Armez daubers " Destriers ont de Chastele, auferrans et gascons, " Couvers de riches pailes <i Et portent en or lances ensengnez el penons. i ot de .XXX. iert les barons ; as harniins peliclions. rcns fu assés larges, poi .1. vassal qui ot bon chevalier i at do garchons, nom Salemons ; sire lu des liretous. compengne .XXX"". compengnons et d'elmcs et d'cscus a lions. et de vers siglatous. '. Manches pour tournoier M Aval ])armi les prés brochent k espérons, " Moiill firent de !or lances aslele/, et tnimlions, M El d"une part et d'autre " As brans ^ et riches i d"acier foui'bis ot vnil gonfanons. maint archous commencha la -. tendions ' IJ Rotnmis d'Aniados et Ydoine, vers So8 et suiv., pnld. par - H lieancoup tirent de leurs lances des d'autri' vidèri'ul les Epées K * Gui arçons. éclats et *. » JI. Hippeaii. tronçons, el beaucoup de [larl i^t » ". lie Naiitetii/, direction de taillant, et les Voici \u\" siècle, la lance était * et seulement les lances étaient dépourvues de fers acérés, masses étaient de du qui, I vers 2.VM et suiv. Les riHrirnis pucles de la Fronce, juibl. sous la M. Guessard. II. - S,^ loriiNoi [ — J Alors CCS tournois beltiourdis , occasion et sans être annoncés. rassemblés Quand exercices guerriers. pouvaient , à toute que des chevaliers fussent pour organiser un de ces loisirs, réunis Français sont les tenus être sufllsail Il quelques eussent et — «J^8 Charlemagne à Lyon, pour délivrer d'après le roman dr Grifiii roi le d.^ par ordre de Maurienne. Thierry, : .. yuaut >( Chevaus « Les cscus on lar fieinainliMit. un femmes les voir qui voulait, et les combats ces à d'avance, ils tenaient en champ a aiiiciK''. sur une as près » « tournois les si annoncés étaient comme nous Ils se l'avons dit, clôture pour recevoir les la : toi'uoiz devoit esiri' •• La où " Ot nues grauz loges lii' l'iisl li l'ust " Parce que '< Et les dames cl les iiuceles " Eiuz nus ne vit loges '. Né si la yvinc longues né si i si bien : bêles " t'ailcs -. roman de Mcraugis de Portiesguez le » ' étaient les premières à se rendre des tribunes, clos, et jum's sans clôtures ni tribunes. Allait un des longs côtés de juges et les dames vont as de dispositions particulières. étaient l'occasion s'élevaient sur Dans Mais courtois. iiassis, campagne la plan et non boisé, lieu tu prciiufiit. bi'iianiiT Ces tournois se tenaient dans grève, midis iiiangK' or/iit cl 3 , les dames se font des politesses en prenant leurs places dans les tribunes. Les che- une vignette du valiers joutent « par batailles et par bannières », et manuscrit de Vienne nous montre les tournoyeurs se chargeant à grands coups d'épée. Leur harnais ne dilïère en rien du harnais de guerre ; ils sont vêtus de la colle ai-moyée à leurs armes et accom- pagnés de leur porte-bannière. roman de la Charetlc, au moment où les lournoyeurs vont charger, les dames se font nommer tous les chevaliers les plus renommés Dans le : ' - 1.7 Homn?i de Gnrin Li Uom'tns de « Autr'ax dicnl <> Celui k celé le : i< Vécz-vos or bande d'or Luhernin. cliap. xxvi la charelLe. jiar (xiii' siècle). Chrjstieus de Troyes et f.odefroi de Liguy, vers loSO et suiv. •^ du Publié jiar M. xiii" 8ièi;le, cl le Michclant, d'après le manuscrit de Vienne (page manuscril date de la s 'conde moitié de ('c siècle. 1.'}). Ce roiiiaii dalc — o39 (• « Cependant Pai'iui ci'l (le (_'Scii hci'iii.' ] ? C'est Govcriuuiz de lÎDlii'idic-. 'i Et vées-vos celui après, (i Qui an son escu près après « A mise une u (i"est « Qui vouuz est an ceste « l*(ir aij;le ol un dragon ? (Hz le roi tl'Arragon, 11 terre, enor eoniiiierre ]iris et ]Mn' prenaient toiifnoyeurs les TOUIINOI [ pour n'être point connus. Mais il parfois armes des ne semble pas que cela feintes filt admis d'après les règles du tournoi, puisque les juges devaient connaître par avance tous combattants, ainsi que les nous le veiTons tout à l'heure. Le prix du tournoi baiser et quelquefois un : <i n 'i 1. Mais un joyau, un oiseau était était il C.ui Tounars parra avenir De vainsere Si le tornuienient. emportera quilement Un ciguë qui vouz el pré sera : qu'il baisera « Et H La puecle de Landcniorc » Qui n'est mie l'aide ne more si d'usage, si (ii un tournoi -. " était annoncé par un grand seigneur, de donner des présents à tous les chevaliers qui y avaient pris part : a As uns lieriiiiues engol!''S, " As autres deniers H Et maulials vairs et sigialous. luoiiri's, i> Et cotes et vairs p(dieous, " lions palefrois, reuhes de soie '. >i Ces fêtes guerrières étaient donc une occasion de dépenses considérables pour ceux qui les organisaient comme pour ceux qui y participaient. Ces dépenses, faites plutôt ment de suzerains vanité ; pour que pour lemplir un objet elles ruinaient la un satisfaire à utile, déplaisaient aux nolilesse sans résultats pour le pays pour elle-même. ' - 3 Li Remuais de la rharelle. vers olL'i Mértiïujis de Poii/esrjuez. et suiv. roui, du mii^' siècle, pi.id. par Li Liauf; descoJi?iCiis. vers j'J^'J el suiv. senti- M. Miclielaut, ]>. 8. ni [ TOI KNOI Dès — j adopté pour ciales, des tournoyenrs ditïérail de celui xive siècle, riiabillcment le au Plus léger, adoptant des dispositions spé- la .çuerre. lieu pour d'être — 3iO un exercice chevaliers les habituant à combattre couverts du harnais de guerre, mal au rude métier des combats, alors les les préparait il obligés de étaient qu'ils en utile de se tenir des journées entières en présence de Tennemi. On peut ainsi dater les désastres de la gendarmerie à cheval, en France, de l'époque où les gentilshommes prirent l'habilude des charger el propres à Les la le harnais cavalerie la combien savent militaires de armes d'auti'es que défensives celles guerre. troupes sous s'agit sous militaires exercices important est il les de guerre au grand complet, surtout combien un cavalier ; d'exercer est emprunté s'il s'il ne contracte pas l'habitude de vivre sous son fourniment. Les tournois jusqu'à l'époque dont nous parlons, étaient donc pour la et joules, noblesse un exercice utile à cet exercice même, nécessaire , armée comme pour puisquelle se livrait guerre. la Ces combats courtois eurent depuis lors, au contraire, l'inconvénient de déshabituer la gendarmerie du véritable service militaire. On ne possède pas de quehpie peu détaillées avant habillement tout spécial d'habillements descriptions milieu du xv" siècle, mais alors cet le résumé qu'un n'était aj^portées successivement à Vadoubenient de sur la combat, ils manière d'habiller les modifications Un *, « où sera grant car les behours requièrent « le grant « la chemise) despoillez tous nudz » sans varletz leur mectront « (c'esl-à-dire fait « corps (du col) en bas qui sera par devant laschié <i (pourpoint) leurs chausses atacheronl « espérons, et puis le bel harnoys de jambes luy armeront « les « et li-avail de ; toiles là sont des braz armés, Voyez ilz ; et lors le maistre et ses plus suffi- arment ; et (lacé), et à après chausseront leurs le corps, et après le chief. » complet en ce genre est celui de René d'Anjou Du costume militaite des celuy après ; avant-braz, et quant est des jambes Franrnis 186C, p. 77. * jusques aux petiz draps (jusqu'à ung demy pourpoint de deux toilles en double), sans plus, et du faulx du armeront de gardc-braz traité le plus < qui y est froit feu, que plus chaut pour « le des traité donne des détails lournoyeurs. Avant le s'enfermaient, dit-il, dans une salle tems plus des guerre. tournois, écrit par Antoine de la Sale en 1458 intéressants tournois de Roi de Naples et de Sicile, mort en 1480. cii lllii, pai- M. Ul'ik' iIl' Mais -, le en ce lijlk'val. — résume, ainsi que l'auteur qu'il dents. — 341 Laquelle forme j'ay prins, « lui-même, dit le T()uu>oi [ usages précé- les au plus prez dit-il, et jouxte Rin quant on fait les « de celle qu'on garde es Almaignes « tournoiz. Et aussi selon la manière « en Brabant <« souloient aussi faire « Dequelles troys façons en ay prins ce qui m'a semblé bon « fait « veoir et mesmement et vous s'il comment Qui veult faire u ou du moins liault « cj' Il comme ung Tournoy, que ce faut et les par esci'iptures. j'ay trouvé ainsi faire qu'ilz et en ay que pourrez » '. notre auteur établit les règles du tournoi : quelque prince, soit baron, ou banneret, lequel doit faire après sera devisé. que ainsy » enverra secrètement devers lui à lui s'il qui veut faire pré- il convient d'accepter le on procédera aux cérémonies publiques. courtois, après quoi Le seigneur envoyant pi'ince le senter l'épée, atin de savoir de combat anciennes façons par ce que cy après s'ensuit plaist en Flandres qu'ilz tiennent sur les en France le compilé une quatrième façon de Voici donc « sur et ] Vappiiant est déll le en auquel celui . l'adresse et qui Tacceple, le défendant. convoque L'appelant pourra, venir fait le le il ; cbevaliers d'armes de roi quelque héraut notable de plus d'écuyers et baille l'épée rabattue lui son défaut, contrée, ou, à la qu'il employée dans « Roy d'armes, tenez ceste espée et alez lui dire de par moy, que devers mon cousin le duc de Bourbon pour sa vaillance, prudommie et grant cbevallerie qui est eu sa « personne, je « de frapper un « présence de dames et de damoiselles, et de tous autres, au jour le tournoi, « <( en disant lui : « - nommé et lui tournoy lems deu, (' Duquel Tournoy « escuiers <( et tels et tels « tems C'est envoyé ceste espée en signitlance que les et en lieu ad ce faire ydoine lui offre quatre : Bouhordis d'armes contre et et je querelle lui, en convenable. pour juges diseurs, de huit chevaliers assavoir tels et c'est pour escuiers ordonner un genou en terre que roi le et pour chevaliers, les(|uels juges diseurs assigneront ; et le lieu et feront faire tels la le la place. » d'armes reçoit l'épée par la pointe. L'appelant doit élire des juges la moitié, dont seigneur défendant et deux pris où bon parmi lui deux du pays du semblera, mais choisis les plus anciens et notables barons, chevaliers et écuyers. de tournoy, i Jluiniscr. le Licre - René d'Anjou suppose que de Bourbon. l>ililii»Ui. rainiebiil iiiiin'T., tViiiiruis, esl le u" 2692. duc de P>retagne et le défendant le due [ TOI I!>(II Lo roi vers d'armes s'en va accompagné de la façon la plus honorable seigneur défendant, se présente devant lui hors du lieu saint; le mais entouré de sa noblesse, est lorsqu'il présentant l'épée par la poignée, lui Très a — oiJ, 1 1res hault et très puissant prince et « mon terre, : prince et très redoublé puissant très et liaull lui dit il un genou en et, seigneur, redoublé seigneur très le duc de Bretaigne, vostre cousin, m'envoye par devers vous pour la très granl chevallerie et les de prouesse qu'il scet estre en << (' amour bénévolence, « vostre très noble personne, lequel en toute « non par nul mal talent, vous requiert et querelle de fi-apper ung Tournoy et Bouhort d'armes devant dames et damoiselles, (( et « pour laquelle chose « espée propre à ce Je ne « mon de en signifiance et vous envoyé cesle ce, faii'e. » défendant accepte, Si le « et prend l'épée il répond au et pas pour nul mal talent l'accepte » un parchemin Alors, le roi d'armes présente au seigneur défendant sur lequel sont peints les blasons des huit juges, afin que dant en choisisse quatre à son plaisir Le choix deux pour lettres ou de velours ou de d'or, au seigneur appelant les du tournoi. seigneur défendant fait, le diseurs. juges diseurs les invitant à se réunir et à régler les les conditions et le lieu Cela demander d'armes poursuirants comme juges défen- le d'armes enverra en toute diligence un des roi le fait, : mais pour cuider à . cousin faire plaisir, et aux dames esbatement. dit d'armes roi donner deux aunes de drap fait au satin, d'armes, afin roi porte qu'il en guise de manteau cette pièce d'étoile attachée sur l'épaule droite. Sur ce manlel doit être fixée une de parchemin sur laquelle feuille sont représentés à cheval, en habit de lournoyeurs, l'appelant et défendant. Ainsi vêtu, et, le d'armes va trouver roi présentant ses lettres de créance, leur ont élé refus renommée accepter la mission qui il pourrait acceptent bien loir juges diseurs, en substance dit la le leur résulter grand est les jour du tournoi, le le roi parce que de leur confiée, dommage. d'armes mission, fixer lieu, et le roi 2" à celle se d'armes se rend : i" du seigneur défendant; indi(|ués par les juges faire « qu'ils pi'udence; qu'ils veuillent leur et » Si les remercie et lieu, afin juges diseurs les prie n'in[ilai'er [lar les de vou- qu'il puisse ledit tournoi. Ayant délibéré entre eux, les juges fixent lieux : désignés par les deux seigneurs appelant et défendant, à cause de leur bonne bien les le le jour crier et le à la cour iJu seigneur appelant 3° à la cour diseurs pour crier poursuivants du le d'armes roi, ; ou en autres tournoi. Il peut dans l'exercice — de ses fondions, excepté du — 843 des deux soigneurs niiprès muR>oi [ et ] la rour (jui leur ;i l'oi. Dès que conliée, est mantel quatre jugos diseui's ont accepté les d'armes roi le hérauts et poursuivants, Or ouez <i coudre aux quatre coins de son l'ait quatre écus de ces juges. les I or ouez il Accompagné de trois ou s'en va crier le tournoi en ces termes or ouez ! mission la On ! (luati'e : assavoir à tous princes. fait " marche de Tlsle de France, de la marche de Champaigne, de la marche de Flandres, etc., et à tous autres de quelsconques marches qui soient de ce royaume et de tous autres royaumes chrestiens, s'ils ne sont banniz ou ennemys du roi noslre sire, à qui Dieu donne bonne vie, (]ue tel jour de tels moys, en tel lieu de telle place, sera ung grantdesime pardon d'armes et très noble tournoy frappé de masses de mesure, et espées rabatues, en harnoys « propres pour ce « chevaulx armoyées des « de toute ancienneté " liaulx " le « delTendant. Et pour ce l'ait-on derechief assavoir à tous princes, « seigneurs, « dites, et autres f< ou ennemys du '< désir de tournoyer pour acquérir honneur, ' escussons que cy présentement donneray, ad ce qu'on cognoisse « qu'ils sont " dra '< « « « « « " 1' seigneurs, barons, clievaliei's I et escuiers de princes mes et chevalici's et très le escuiers et de quelsconques nations cliiefes très duc de Bourbon pour dessus- mai'ches des soient, non banniz qui auront des tournoyeurs. Et poui- ce en qua redoublez seigneurs qu'ils noslre dit seigneur, ainsi vouloir et poitent de petits iiu'ils demande (pii en voul- avoir; lesquels escussons sont escartelez des armes des dits lualre chevaliers et escuiers juges diseurs dudit tournoy. Et audit tournoy y aui'a de nobles et riches i< et damoiselles donnez. " Oultre plus, je escuiers ((ui sur Il le jour dudit tournoy, peines de non estre était de règle, en effet, que i)0ui' faire i-eceus qu(^e ]!our la i"l(!. qualili's des CYdait une nuinière linirmiyi'iu's. audit li)i,'i'iiieuts di' quatrième jour le de vos blasons feneslres tournoy les touriioyeiirs ilevaienl, exposer leurs bannières aux feuHres des tournoyer, avez entencion de que vous estes tenus vous rendre es haberges davant par les dames i)ri\ anonce à entre vous tous princes, seigneurs, barons, chevaliers et ' housscures de coustume. Du(iuel tournoy sont et roi, et armes des nobles tournoyeurs, duc de Brelaigne pour appelant barons, la en timbres, cotes d'armes faire, puissans très et (ju'ils ; cecy et quatre jours aviuil avaient pris dans pubUcation qui pernietluil de le ', fais-je iniiriioi. la ville iiidi- s'en(iuérir des [ ToinNOi — ] — 3i4 « assavoir de par messeigneurs les juges diseurs, et « s'il vous se lices pardonnez proportions et dispo- les composent d'une enceinte ayant en longueur, un deux barrières séparées de plus qu'en largeur, entourée de quart le plaisl. » Lauleur, après ce préuinbiile, indi(iue sitions qu'on doit adopter pour les lices. Ces me par un intervalle de (]ua(re pas : barrière intérieure de la hauteur la i A B , Y î (le i"',oO Y T ' "^ T T T I <'ii\ii()ii, . avec épaisse main-courante unie; la un peu plus haute, avec poteaux pointus entre doubles (voy. lig. 1). C'est entre ces barrières que se rieure gens de pied qui doivent au besoin secourir çonnés et les hommes d'aimcs les pour les : celle du milieu pour dames nobles . barrière extéles traverses l'éfugicnt les tournoyeurs désar- qui empêchent la foule de pénétrer dans l'enceinte. Sur un des grands côtés des tribunes 1^ T T I les juges lices sont élevées trois diseurs, les assistant au lounioi. deux de côté Deux entrées en A et B <> I V- TOI l!>01 f^ sont réservées pour leurs tournoyeurs. le seigneur appelant et Deux cordes C, C, le seigneur défendant, et attachées aux traverses de la barrière intérieure, sont tendues à une distance lixée par les juges. La surface des lices est en raison de Les choses ainsi préparées, doivent entrer dans la avant la fêle et ville, où la quantité les seigneurs appelant et défendant ils prennent leurs logis quatre jours en grande pompe, c'est-à-dire accompagnés du plus grand nombre possible de tournoyeurs tête, le destrier et dans Tordre suivant du seigneur revêtu d'une housse ayant cousues au-dessus des (juatre membi'es, pi'ince [dûmes, des grelots au cou, et monté par un sur des tournoyeurs. housse ou sur une petite la selle (lig. la les tête ti'és-pctit : armes du ornée de page, à cru Après viennent "2). En les chevaux des tournoyeurs de sa compagnie, deux à deux, housses avec les ai-mes de chacun d'eux, de hérauts enlin les (fig. 3) et même. Puis poursuivants, vêtus tournoyeurs à de la les trompettes, les coite d'armes; ciieval avec leur suite. Enli'é dans II. — puis la ville, i't [ TOIRNOI — 1 346 — cliacim des sciyiiciirs prend logis avec ciiKi de ses tournoyears au moins. Les chefs du tournoi font déployer à la fenêtre sur la rue leur bannière et leur pennon, et peindre au-dessous, sur un panneau, leurs armes liannières leurs de même, mais sans armes sous leur blason fenêtre (dg. Il ville fenêtre. ; les le barons déploient leurs autres pennon, et font également placer C'est ce qu'on appelait les En tête, bannières vants, deux pai' de son juges diseurs entrent dnns avant les chefs du tournoi. Cette entrée se : faii'c 4). est à désirer, dit Tauteur, (|ue suivant les avec timbre des à cheval, juges quatre diseurs deux, portant la ; Irompelles après cotte eux , fait lu dans Tordre sonnanl, quatre partant poursui- armoyée aux armes desdits - juges, l'uis le roi ilaniies 347 seul, vèlii (.oiiiuk; il esl dil ci-dessus, [ TOLR.NOl — J — 348 longues des juges diseurs par couples, à clieval, couverts de ?iiivi robes et tenant à main une verge blanclie de cimi pieds la demi et ; des valets à pied se tiennent à la tôte de leurs chevaux. Les gens de suite, à cheval, ferment la marche. Les seigneurs appelant et défen- dant sont chargés de toute la dépense des quatre juges diseurs pendant leur séjour, et envoient vers eux un de leurs maîtres d'hôtel. Autant que dans lequel, d'un cloître, noyeurs sont tenus de de la juges diseurs lendemain de leur arrivée, le les près tour- bannières. et environ le portrait du roi hauteur de neuf pieds tenant les quatre bannières desdits juges. peints les timbres disposer leurs faire logeront se juges diseurs doivent faire peindre sur une logis, ces Devant leur peut, les se faire noms des seigneurs appelant de l'image du héraut, les Au chef de la toile d'armes sont toile défendant, et au-dessous et noms, seigneuries, et offices titres desdits juges. Au dames ces seigneurs, leurs compagnies, les per, dans une grande se réunissent pettes le cri danses commencent Les juges sont montés avec le roi Arrivent, précédés des trom- salle. bientôt elles sont interrompues par ; de celui des poursuivants qui possède Quand invitées à la fête, poursuivants, les quatre juges diseurs et le roi d'armes. et Alors les « des tournoyeurs, après sou- soir de l'arrivée des seigneurs et le roi voix la plus claire. la d'armes sur un échafaud. poursuivant a répété à trois reprises le d'armes dit Très haulx » 1 : et puissans princes, ducs, comtes, barons, seigneurs, M chevaliers et escuiers aux armes appartenans « par messeigneurs les juges <« tlemain. « ouquel « messeigneurs « à diseurs, de medy, à heure il Or ouez cri « le doibt tournoyer, les juges, faire et ses : je vous nottifie de que chacun de vous doive son aporter lieaulme bannières aussi, en ad ce que mes dits timbré. l'ostel de seigneurs les juges, « une heure après midy, puissent commencer à en faire le desparlement; et après ce qu'ils seront déparliz, les dames les viendront veoir et visiter pour en dire puis leurs bons plaisirs aux « juges. Et pour le jour de demain, autre chose « « les dances après le souper ainsi comme aujourd'hui. Les danses recommencent, puis on apporte En effet, apportés le dans lendemain, le cloître les par bannières les ne se fera, se non » le vin et les épices. heaumes timbrés sont et chambellans , gentilshommes , écuyers d'écurie, ou varlels honnêtes, à cheval. Les juges font ranger ces heaumes sur belle ordonnance, les le bahut du cloître en bannières au-dessus de chacun d'eux. Puis oW^ — damoiselles, el — arrivent dames les el TOURNOI [ réunie l'assemltlée toute ] à l'occasion tlu tournoi. Les juges font faii'e aux dames un héraut leur appartiennent ces heaumes. galeries, et chevalier auquel (|uatre fois tour des le noms des tournoyeurs auxquels une dame louche un des timbres, le dit les Si appartient il ou trois peut estre batu impunément recommandé, est surlendemain. le c'est-à-dire qu'il Touttefoiz nul ne « non par ladvis ordonnance « doibt estre batu oudit tournoy, « des juges, et le cas bien desbatu et attaint au vray, estre trouvé « tel i< batu <* manière que une autreffois ne parle ou K lement des dames, mérite pugnicion (|u"il comme parole faussée, cette on peut comme ait il une bonne renommée, pour même le tel, molif, : la tournoyeur persiste à entrer en si le battre jusqu'à ce que son honneur sont qui et est il mésalliance. Les deux premiers de ces l'usure, la heaume tombe pourra qu'il mais que ne peut être battu que par il que dorénavant à terre. Si lignes, qui en usera courtoisement des chefs du tournoi, sera d'un il ; et cela lui ne sera plus recommandé nouveau un prendre timbre ajouter un pièce honorable à ses armes. Pour deux cas les les plus sur le recommandé quand jusqu'à se ils savoir, gi'aves, l'usure, tous les chevaliers et écuyers la parole du tournoi doivent s'acharner trouvent en face de lui, et le qu'il rend. Alors se les toui-noyeui's font sangles de la selle par les gens de pied et font placer le à cheval sur la barre des lices pour faussée et battre contraindre à dire qu'il dotme son cheval, ce qui équivaut le déclarer à plus graves tournoyeur n'est pas gentilhomme de toutes ses d'ailleurs et le » fâcheuse recommandation des dames, cas ne sont pas rémissibles, et l'un bien si deshonnes- ainsi jiiesdie a acoustumé. il cerlains autres cas considérés le en ce cas doibt estre et lors ; et mesdisant, que ses espaules s'en sentent très bien, et par le En dehors de Hce, se qu'il ne descende jusqu'à aux trompettes et ménestrels : les recommandé doit être gardé dans cette position il du la tin ((îg. couper t'y) tournoi. Le cheval est donné '. La puni lion des nobles qui se sont mésalliés est moins dure. Ils doivent être battus jusqu'à ce qu'ils donnent leur cheval mais on ; les laisse sur leurs destriers en les faisant passer entre les privés de l'épée et de la masse, ' Cl'Uc (igurij ost copicft sui' la hort. c"ost-y-(lii'0 toucliaut (Ir li'ur le ('(iiiibat. baguette le iiiiiii;i(iii-i' Uui' linihrc ils du iiiiuialui'i' lices, où sont gardés par un héraut. S'ils Lii're t/e tournoi, ri'iirrsiMitant du ilievalier ainsi puni. lu rppn'-senlant cloîti'i; iiioulre le lus houjuges Tot r.MH [ Iciilriit — ] lie — 'joO sï'cliappcr. on les pliice dans la position (iiic donne la liginr 5. Pour les chevaliers riionneur des dames, -. Mercy » ! rjiii, paroles, auraient tenté de ternir doivent être battus jusqu'à ce qu'ils crient ils aux dames par à : haute voix, en promettant que jamais plus ne médiront des dames. ils Après la cérémonie du cloître, leporlés aux logis des tournoyeurs danses. Cependant, le roi « d'armes Haulz et comme fait le cri les ; la veille, suivant heaumes et la bannières sont et soirée est employée aux au milieu de ces ébatemenls, : puissans princes, contes, barons, chevaliers et escuiers, aujourd'hui avez envoyé présenter à messeigneurs les juges « (pii « aux dames aussi vos timbres (' tant d'ung cousié « niei'es « redoublé seigneur et et bannières, lesquelz ont été partis, que d'autre par esgale porcion, soubz pannons de le et très haull et très puissant iirincc et duc de Hrclaigne appelant, cl iiioii les ban- mon très 1res re- — seigneur le duc de — l]ol [ (IcnVndaiil T()[n>()i ] incsscigiieui's les " (loiiblé « juges (liseurs font assavoir (jue demain, à une iieure « le <' sa monstre sur les ranges, « liers « encouvcrtez « armeures habillez « ad ce « desditz lournoyeurs. Et après ca que ledit seigneur appelant aura « ainsi fait sa << les rengs, « sienne pour pareillement prandre sa foy, et Coiii'Iioii mieuk le et le lendemain, deux les escuiers Aux honneurs I pourront, (iu"ils prennent foy la n'y ait faulte. qu'il faire la monti-e successi- hérauts et poursuivants les I piigné de son porte-bannière, la bannière roulée. SeulS;, les chefs toin'noi ont leurs main pennons au ipi'un bâton. Quand ils Haultz puissans et ont voltigé quelque peu, pi-inces, du tournoyeurs ne portent à vent. Les du milieu, dira juges, placé dans la tribune -< » tournoyeurs viennent partis des les lices, la Aux honneurs, seigneurs, chevaliers et » Chaque tournoyeur doit être accom- a : sans seigneur deffendant faire le vement, après avoir été convoqués par criant devant les logis corps leui-s foy prise, et qu'il sera retourné de dessus la mnis non armés, dans à cheval, et , plus joliement viengne à deux: heures le faii-e autres elieva- les mesditz seigneurs les juges diseurs monstre, viengnc ont esté partis, sur leurs destriers lui armovez de leurs armes et ipic elTet, soubz qui escuiers et accompaigné de tous niedy, ai)rès seigneur appelant, avec son pannon seulement, En « : le haute voix à seigneurs, barons, la des héi-aut : chevaliers et « escuiers, se vous « main dextrc en hault vers « plus « audit tournoy à son escient, d'estoc, ne aussi depuis la sainture en « aval, « nul <' le « ques à tant " se " destriers, et « de tenir aussi avant aler , en quel(|ue s'il recommandé n'est heaulme cheoit de qu'il luy autrement le pugniz sans conti'edit et d'auti'e part se aucun, autre ne luy touchera jus- de perdi-e armeures escient, ; et ainsi Oy oy ! milieu des danses nent ces montres, nestrels, dit : et bannis du tournoy pour une autre fois; comme et partout, tels vous jurez et sur vostre 1 » Après la et le roi (jui, comme d'armes, du promettez par honneur. montre des appelants, celui des défendants procède de Au par cas d'adventure juges diseurs ordonneront les délinquans estre de vos corps « ne aussi ne boutera, ne tirera ordonnance en tout le dit et : (pic. nul d'enti-e vous no frappera soit, faisles à voslre '< vent répondre ensemble, aincois la aura été remis et lacé, en vous soubmellant. raesseigneurs et serinent ; teste à la estre criez les (pie que ce fa(}on chacun de vous lèverez et les Saints, et tous promettcrez '< « vous tous plaist les » A (pioi et le sei'inciil la ils foy doi- du parti même. jours précédents, termi- haut de l'échafaud des mé- ," TOI r.Noi — I — ?Jo:2 qui estes au tournoy partis, je Hiiulx et puissans princes, etc., « assavoir de par messeigneurs juges les que diseurs, (. vous « cliascune partie de vous soit demain dedans les rangs à l'heure de « nicdy, en <c medy (( tournoy, ouquel « donnez. fais armes et prests pour tournoyer, car à une lieure après encommencer le nobles dons par les dames feront les juges coupper les cordes pour aura de riches et Outre plus, je vous advise que nul d'entre vous ne doye amener dedans les rengs variez à cheval pour vous servir, outr^ la quan(( « .. tilé quatre variez pour princes, troys pour conte, c'est assavoir, : « deux pour chevalier, (( chascun à son Après ; et dames, en les « tenant des torches, poursuivants brodé, plaisance, » plus nobles, et accompagnés des hérauts et garni lient papilloté et un font ils de les tenant sous le bras, le tour l'un des juges, les variez de pied car ainsi l'ont ordonné les juges. poursuivants, et de varlets ditcs escuier, et de juges choisissent dans l'assemblée les deux, dames ceci, les plus belles les plaisir ung pour et aux- faire Derrière la salle. long couvre-chief de « d'or bien joiiement ». Ce couvre-chef est un long voile blanc pailleté d'or. Les deux dames ou écuyers parmi font choix d'un des chevaliers institué est chevalier pendant consister, lournoyeurs, qui ou écuyer d'honneur. Ses fonctions doivent combat, à tenir ce couvre-chef au bout d'une le lance, lui étant à cheval, et, à la requête des dames, de l'abaisser recommandé sur le timbre d'un tournoyeur de les ; dès loi-s doit-on cesser le battre. Le chevalier d'honneur donne remercie, et passe le reste la soirée près de attaché à une lance tenue derrière Il (pii, que nous l'avons ainsi l'adoubemenl de l'homme aux deux dames, d'elles, les couvre-chef le lui. nécessaire maintenant de décrire est noyeurs, de baiser le l'adoubement des lour- dit déjà, diffère de guerre, sensiblement dater de la à lin du xivc siècle. L'iiabillcment de tête consiste de fer composée de La vue de linibi'C la cervelière (fig. 6) en un bacinet ou capeline A, de la bavière la visière est treillissôc de cuir bouilli D, lequel de fer. Sur lo B et de sommet est allaclié par (juatrc la visière G. est posé un aiguillettes passant par des trous percés dans la cervelière. Sur ce timbi o est fixée une broche de trou a. fer avec quatre gritïes et un arrêt entrant dans un heaume, avec son ne peut se mouvoir sur ses est posé sur la cervelière. Des C'est sur cet appendice iju'est attaché le lambrequin et son torlil. La visière pivots lorsque le timbre de cuir bouilli ")0 oo<: coulants 6, rivés à rexlrémilé sont destinés à passer dossière de — la des courroies [ bavière (|ui et TOI- UN 01 ] du couvre-nuque, s'attachent au corselet et au moyen de boucles. Des irous sont ménagés sous a la la bavière poui- M'iililer le Le harnais de corps (lig. 7) allégé par des trous brigandinc. Sous le cou. est lait en façon de tonnelet, mais nombreux. On peut aussi tournoyer vêtu de tonnelet d(>- fer, muni de la ses tassettes et tcrniiné II. — ^•) [ Tnip.Noi par une loi le — ] — 3o4 tournoycur endosse un pourpoint ou corset de maille, le rembourrée ou feutrée de l'épaisseur de épaules et le long des bras jusqu'au d'épée tombant sur ces Les bras sont cou, garantis par Ces pièces peuvent être elles sont faites d'acier, elles Si de cuir bouilli, elles bouilli réunies fortement garanti par garde-bras, les sur les coups de masse et faites de ejui fer ou de cuir bouilli. Si ne diffèrent pas des armures de guerre. consistent (fig. 8) en des lanières de cuir par des cordelles decbanvre; ment. Les gantelets sont d'acier, D, nais de mêmes que pour grandes gardes, qui accrochent les ou de cuir la coude le d'aiguillettes. l'armure de bras est présentée extérieurement, et en les couvrent ces avant-bras et des gan- les une rondelle attachée au moyen jambes sont doigts pai-ties. membres des épaules aux coudes, par telets. les trois B est En A, intérieure- bouilli, E. Les har- guerre, en évitant les housses, et les longs éperons, qui se tordent dans la presse. La colle d'armes est faite blasons; les manches, larges, sans plis, afin qu'on voie mieux évasées, ne doivent pas dépasser les le Dictionnaire du /v^oh-iicR fkami^a Tomt: 2' A VioUeiI.e'uuc ae-i TOURNOYEUR Milieu du 1. Hîorel ^CFrltirr: XV'^ Siècle Lt'vin lj!ti O V \? TOIRNOl coude, pour ne point gêner les mouvements, être pincée devant, elle sous la bavière et le couvre-nuciue. couvre les reins et passe sur La planche LUI monire un son encolure doit et la Échancrée par de cuiller tournnyeur armé, à le bacinet, sous le heaume, est attaché On cheval. i comme la '-/i A selle. voit '" au corselet ; com- ment la masse de bois est suspendue à un crochet à la hauteur du sein droit; comment le cavalier passe le pouce de la main gauche dans uue anse de alîn fer attachée fortement à la hausse de Tarcon, de trouver un point d'appui lorsqu'il frappe de la main droite ; — lOIRNOI rommenl lc> jambes 356 - sont complélement couvertes par le lioiird, Mais nous aurons à revenir sur ces détails. ? Les armes défensives du tournoyeur sont répée et la L'épée est rabattue, c'est-à-dire sans pointe et sans tranchant une véritable barre de fer plate, masse. ; c'est avec rainure ôvidée au miliei de la <» V* — TOIlîNOl i lame jiisqirau à re\lrémil(''. tiers de sa longueur et ] nerf saillant de cette rainnre Les qnillons sont recourbés en dehors et accompagnés 10 d'une forte gai-de de ter demi-cylindri(|ue. An pommeau est atlacliée une tresse de cuir qui est fixée sous le gantelet au poignet. La figure 9 donne le détail de cette arme. La longueur de la lame avec - TOLRNOI la 808 - poignée doit être égale à celle du bras étendu, la main comprise lame doit avoir quatre doigts de largeur, alln qu'elle ne puisse passer par la vue du heaume, et un doigt d'épaisseur au (0",70). Cette Iranchanl, évidée au milieu pour être moins pesante. Il La masse, faite de bois dur, à pans (lig. 10), est garnie dune petite rondelle de fer en guise de garde, et de cuir à la poignée et au pommeau, pour mieux tenir à la main. Les épées ^t les masses doivent être visées et poinçonnées par les juges diseurs, alin qu'elles ne — « poinl soient d'oultrageiise planche LUI montre comment comment il couvre 3o9 — pesanteur ne longueur aussi le liourd est fixé à l'arçon ». de ] Notre la selle ; ventre du cavalier, donne un point d'appui à le sa rafiin gauche, garantit ses cuisses et genoux, ainsi du cheval. Ce hourd ToriîNoi [ est que le poitrail une des pièces principales de rhabillement du cheval. Il est garni intérieurement de paille longue piquée entre deux toiles, et renforcé de fortes baguettes d'osier qui le maintiennent roide et l'empêchent de gauchir. un sac de est fixé toile lequel est destiné à Au poitrail, sous le collier, en forme de croissant, fortement rembourré, préserver destrier des le chocs. La figure 11 n En A, il est figuré en dehors sous la housse, et en B intérieurement. On voit en C le sac de toile fixé sous le collier avec des aiguillettes, et en C ce sac séparé du hourd. En haut du expUque ce harnais. hourd sont attachées fer de cordelettes ou, noyeur. La housse les anses de le de croupe est garantir des coups perdus. chanfrein de fer couvrant avec le bouilli portant qui sert à appuyer la La le frontal et faite la selle tète traverse d'étofi'e de tour- avec un àla(|ueueduclieval, du cheval est armée d'un descendant jusiju'aux naseaux, cimier semblable à celui qui couronne de même, placé entre la main gauche du simplement matelas peu épais posé du troussequin de pour D fer les oreilles. Sur la le heaume, de cuir crinière est attachée [ — i()ii;>oi une crèle de fer articulée, mince la liaulcur du liourd (lig. 12j. En Flandres, dans le Hainaut, Rhin, Ils les — o60 el descendant seulement jusqu'à Brabant, le et sur les bords du tournoyeurs s'armaient d'une façon beaucoup plus lourde. vêlaient d'abord un pourpoint de toile en double, divisé en deux paris, l'une couvrant poitrine el le ventre. dos du le cou au Sur ce pourpoint ils bas des reins, l'autre la endossaient une bracière. 1 c'est-à-dire une sorte de ijuatre doigts d'épaisseur; bouilli, dune les manches rembourré de coton, de garde-bras et avanl-l)ras faits de cuir avec baguettes de bois collées pai-dessus dessous, des l)ouilli, à gilet si)allières et garantissaient les cubilières très-lourdes, de membres brigandine pertuisée sous français. L'habillement de de peau avec bavière, mais télé antéi-ieurs. la cotte comme feutrées et même Le torse était celle des visière, attaché à par ce camail, tout autour, avec force aiguillettes la (lig. de cuir couverl tournoyeurs se composait d'un baciurt à sans en caniail brigandine VA). Sur ce . — bacinet on posait le ventilé heaume par bouilli et doigts. Ce heaume boucle au corselet, afin de vue barrée de avec seulement était Toni>(ii [ en trois trois par devant avec une attaché pouvoir jeter sur l'arçon de le ] d'une pièce, ordinairement de cuir fait haut, le — 3(VI la selle quand le tournoyeur voulait se rafraîchir et reprendre haleine. Pendant ce temps on devait cesser de l'attaquer. Sur la brigandine on posait tout cela est sur l'orne, (' aux elles étaient selles, en France pour jouter; L'auteur fait équipés, ils vaux, « comme d'armes la cotte sur l'armure française, semble estre plus gros que long. il de que lorsque ils étaient goins ' étaient ainsi tourner leurs che- cavaliers ni faire » Le jour du tournoi, une demi-heure avant le moment l'ouverture des lices, les dames se rendront aux tribunes, vaher d'honneur portant accompagnera les le Quant chanfrein étaient de cuir. ces ne pouvaient se mouvoir tellement » hauteur de celles qu'on portait jadis la les pissières et le remarquer Et quant a pour et le che- des dames couvre-chef, « la mercy juges diseurs et fixé », d'armes à cheval, précédés le roi des trompettes. Après qu'ils auront, toujours étant à cheval, exa- miné si à leur les cordes sont bien placées, poste, et si si coupeurs des cordes sont les tout est convenablement disposé, le chevalier d'honneur, monté sur son destrier, se tiendra entre les cordes. Là les heaume de dessus juges diseurs enlèveront son sa tête, le remet- tront au roi d"armes, qui le portera à la tribune des dames, en leur adressant ces paroles <« Mes : redoubtées et honorées dames et damoiselles, véez très humble chevalier (ou escuier) d'honneur qui serviteur et « vostre « s'est « mandé, duquel véez cy le tymbre que vous vostre chaffault, s'il vous plaist. » i< rendu sur rangs prest pour faire ce que les Ce heaume sera en gentilhomme ou « lui avez com- ferez garder dedans tenu sur un tronçon de lance par un honneste varlet temps que durera le efiet là », dans la tribune des dames, tout le tournoi. Les juges diseurs, avec le roi d'armes, montent alors dans leur tribune. Cependant, dès leur repas et la s'être dixième heure, préparés. les tournoyeurs ont dû prendre Deux heures sont nécessaires pour disposer les harnais et habillements de tournoi. Dès onze heures, les ' hérauts Coin, et poursuivants vont devant les hôtelleries cncoiiihr.', l'iiiiinmlr, Idiu'iI. l.c liiiifiiiiviMii' ;i l'cjcl;'' sou hi'Miiiiii' NoIih; tiijure ili'vaiil l.'î l'cml coiniit;' de cet dos tour- l'qiiipi'iin'iil lui ]Hiiir rcsiùi'cr. II. — u; , ( TOLHNOI noyeiirs, - ] criant : « - Lassez lieaulmes, heaulmes, seigneurs lassez Lassez heaulmes et yssiez hors bannières bannière du chief. » Lors chacun des tour- u clievaliers et escuyers .( pour convoyer la 3()i ! noyeurs se rend au petit pas, ses gens accompagné de et avec sa H s^ banuièi-e portée par logis de son chef. n0^' un héraut ou poursuivant à cheval, devant Ces hérauts le ou poursuivants porte-bannière doivent être habillés d'un haubergcon, de garde-bras, avant-bras, gantelets et harnais de jambes, avec cotte aux armes de leur maître. — salade ou la bons jours à de fer en têle le cjiapel et forts — 363 ToniNoi [ et doivent-ils ôlre ; chevaux gentement empararonnés, montés ] sur- de se tenir tou- afin queue de leur maître, et de ne laisser point choir sa bannière. La figure 14 montre un tournoyeur sur son cheval, prêt la à combattre. Quand les tournoyeurs sont réunis autour de leurs deux chefs, s'en vont en belle ordonnance aux ménestrels. Le pennon son porte-bannière ; lices, précédés des trompettes et du seigneur en premier, puis puis les seigneur, le deux par deux, tournoyeurs, chacun de leur porte-bannière. Ainsi s'arrêtent-ils devant rières des lices de part et d'autre. d'armes répond en fixant au parti Cela le dit, porte-pennon porte-bannière, gens de pied ordonnance Le des lices. roi puis le seigneur appe- enti'e le pi'emier, tournoyeurs, les leurs porte-bannière long le l)at- place qu'il doit occuper. toujours à de leurs chevaux. Quant aux écuyers à cheval, et les les avec plaçant devant la corde sur un ou deux se suivant l'espace, fronts, l'ouverture son porte-bannière, et ainsi tous lant, puis leurs la suivis Le héraut du seigneur appelant, demande s'adressant aux juges, en ils est observée des lices l'égard à ou la queue se placent de côté, ils entre elles. du seigneur défendant La même et de ses tournoyeurs. Les deux partis sont en présence, séparés par l'intervalle laissé cordes, vers entre les l'extrémité duquel, avoisinant les tribunes, se lient le chevalier d'honneur. alors que le C'est cordes ! Quatre » roi d'armes crie hommes : « : Or ouezl or ouez « barres des lices tiennent à cheval sur les chacun une hache levée prête à tomber sur njoute Soyez prêts pour couper ! or ouez ! . . . les attaches des cordes. Messeigneurs juges piient entre vous messeigneurs les tournoyeurs, que nul requièrent « et « ne frappe autre d'estoc ne de revers, ne depuis " comme promis << et aussi « qu'on ne l'avez, ne ne boute ne que se d'aventure lui les le tire, s'il la sainture en bas, n'est recommandé heaulme cheoit à aucun de touche jusques ad ce qu'on le lui ait remis, et que par attaine nul d'entre vous aussi ne veuille frapper « pins que sur l'autre, se ce n'estoit sur aucun qui, pour ses « rites, fust ' (( ' sui- l'un démé- recommandé. Outre plus, je vous advise que depuis que sonné « ; la teste, (' « Il retraite, et Fâcherie, querelle. que les barrières seront les trompettes auront ouvertes, ja pour , [ TOL'RNOI — ] plus « l'emprise. » A moment sonnent ce deux partis fronts des liurtcz '> cri, les demourer sur longuement « batailles les pendant que gnent, en garant entre se de les » ! pied trois fois. ! troisième combat. de leurs de la mêlée s'éloi- les : Au cris trompettes, les les lices, le crient chargent cavaliers les nul Coupez cordes « : commence le sable, et gens et guingaera trompettes, les juges font reculer les quand vous voudrez Los porte-bannière ne rengz, les puis le roi d'armes crie ; cordes tombent sur maîtres, — 364 hérauts poursuivants. Les deux porte-pennon des chefs vont se placer près des deux entrées. Les varlets à cheval, armés de tronçons de lances, couverts de jaserans ou de de brigand ines, salades, harnais de jambes, se tiennent prêts à tirer leurs presse, s'ils en criant leurs les requièrent, cris. office consiste autour d'eux, à relever les ; la salade en tête ne peuvent être remontés, une garde avec leurs s'ils du champ. semble au juge que donner une sonnerie, puis le héraut tournoi le crie doit Et vous, seigneurs, finir, font ils : Chevauchez, bannières, départez vous des rengs, liaberges. la un bâton de la droite, leur cavaliers tombés de cheval, et à faire Lorsqu'il « de aux mains. Tenant bâtons, en les entraînant ainsi hors « maîtres Les varlets de pied sont vêtus du pourpoint et de la jaquette courte et les gantelets gantelets et barons, princes, et tournez aux chevaliers et << escuiers qui cy en droit estes tournoyans devant les dames, avez '< tellement « bonne heure aler « assigné, « desservy. » fait vos devoirs, que lequel desparlir des rengs et sera ce Les trompettes sonnent les porte-pennon désormais vous en pouez en seoir par et porte-bannière sortent les premiers au petit pas. , dames les la retraite, les car ; desia baillé venus nerie tant qu'il reste ; les sans Il de le tête les tournoyeurs en 1474, les les re- bon ordre, les lices. de Tune des troupes, sera précédé heaume dans la tribune des dames, porter sur un tronçon de lance. n'était pas toujours facile, de séparer l'a trompettes ne doivent cesser leur son- à cheval par celui qui a tenu son et continuera-t-il qui prix attendre leurs maîtres Peu à peu un tournoyeur dans Le chevalier d'honneur, en à le barrières sont ouvertes, et joignent, tant d'une part que de l'autre, et s'en vont en ainsi qu'ils sont est la malgré les ordres des juges diseurs, combattants. Ainsi, au tournoi qui fut donné à Bruges du mariage du duc Charles de Bourgogne avec Marguerite d'York, sreur du roi d'Angleterre, Olivier de la Marche à l'occasion — dans ses Mémoires raconte duc de Bourgogne, qui le désheaumer pour se dans mêlée la TOIRNOI [ pour séparer que, ' ] tournoyeurs, les d'une des troupes, faisait partie dut se l'épée au poing, faire reconnaître et se jeter, qui recommençoit puis de l'un des bouts, puis de « à les départir et — ofîo séparer) n'épargna ne cousin, ne '< l'autre « Anglois, ne Bourgongnon, « Et ledict tournoy l'ompu, se mirent en bataille les uns devant les ; deux à deux Le soir, ne les fist par maistrise déparlir. dans grande la prenant, le donnant l'accolade. confié en leur lui le couvre-chef au bout remettra aux deux dames qui le il l'assemblée et toute Le chevalier d'honneur, accom- salle. pagné des quatre juges, fera porter devant de la lance; à un, » après souper, les dames, damoiselles se réuniront un fois Mais toutesfois mondit seigneur tous- et trois à trois. jours les departoit. « qu'il par requestes combatirent par plusieurs « autres, et '< (les Puis le lui ont s'en retournera avec les il juges, ayant les chevaliers à sa droite, les écuyers à sa gauche. Lorsque sera venue l'heure de donner accompagnés du valier d'honneur, poursuivants, prendre une iront juges et le prix, les roi des d'armes, che- le hérauts et des dames et deux damoiselles, conduiront, accompagnées de force (lambeaux, dans une salle et les séparée. Tous reviendront quelques en l'ordre suivant salle poursuivants placés moments après dans Les trompettes sonnant : en coin roi le ; d'armes hérauts et chevalier d'hon- le ; les ; grande la neur tenant un tronçon de lance en sa main, long de cinq pieds. La dame qui portera à sa droite et h sa recouvert du couvre-chef, prix le gauche par deux juges diseurs ; les soutenue deux damoi- également soutenues chacune par un des juges diseurs selles : ces damoiselles tiendront les bouts du couvre-chef. Ce cortège s'arrêtera devant celui qui doit recevoir le prix. Alors le roi d'armes lui dira : « accompagnée du chevaVéez cy ceste noble dame, madame lier d'honneur et de messeigneurs les juges, qui vous vient bailler « le « mieulx (( aujourd'hui esté « que « , pris du tournoy. lequel vous frappant d'espée le vueillez Alors la en la et dame découvre le ' - Livre u II, chap. iv. Parcourant ». serchant - les chevalier rengz, qui ait ma dame » prix, qui est habituellement Les hérauts qui accompagnent fait plus comme au adjugé meslée du tournoy, vous priant prendre en gré. terre; le chevalier est le chevalier mettent un joyau. un genou en de même, se relève aussitôt, reçoit le prix, jnrTE [ — ] — 366 s'approche et prend un baiser sur les joues de la dame, puis des damoisclles. Le roi d'armes, pendant ce temps, et les hérauts crient du chevalier. le cri LIV.) (PI. Les juges diseurs sont vêtus de robes longues comme pendant le tournoi; le chevalier d'honneur ne porte aucun vêlement particulier ; le clievalier auquel est adjugé le prix, ainsi que ses bérauts, ont endossé la cape armoyée aux armes du vainqueur par-dessus le corset ou la cotte hardie. La cape des hérauts est ronde devant et derrière avec longs pans sur les bras. Celle terminée carrément devant et derrière, est aux coudes, ainsi du chevalier vainqueur et tombant seulement que l'indique notre planche. Les danses terminent la fête. le plus Ces tournois étaient souvent précédés ou suivis de joutes. commencement du cessèrent d'être en usage vers le Ils L'un des derniers fut tenu à Ardres par François Les d'Angleterre. militaire exercice wnc abandonné fut Henri VIII plus tard. commencement qu'au {jouste, jouxte). Combat Cet du singulier à la lance et à cheval. croyons-nous, de préciser l'époque où le combat serait difficile, singulier à la lance fut introduit en France, et qui et comment cavalerie. La cette tapisserie même de savoir par arme fut primitivement employée dans la de Bayeux nous montre des cavaliers armés de lances longues, mais rarement ces le et siècle. siècle. JOUTE Il ne beaucoup persistèrent joutes 1«'' xvie bommes d'armes chargent-ils, bois couché horizontalement sous l'aisselle. Presque tous se ser- vent de cette arme s'il s'agissait Ce le bras droit levé à la hauteur de la tête, de lancer pilum. le que l'usage de charger n'est qu'au xn' siècle paraît avoir été adopté à la guerre. à familiariser les joutes milieu longue lice planches et couverte de teur : c'était la La joule était la lance en arrêt un exercice propi-e liommes d'armes avec ce genre d'attaque. Les habituellement précédaient d'une camme ou s'élevait toiles, suivaient une les palissade tournois. unie, faite Au de ayant environ quatre pieds de hau- joute à la barrière. Les cavaliers se tenaient de chaque côté de celte barrière, chargeant l'un contre l'autre, la lance couchée horizontalement à la hauteur de la tête du cheval lancé à fond de train. L'adresse des combattants consistait à toucher l'adver- aux parties supérieures du corps, à le renverser sous le choc linis ou à briser la lance. La vitesse combinée des deux coursiers saire (In DICTIONNAIRE RAISONNÉ DU MOBILIER Tonip Z_Pl,5!l, '-^ m^jYS^i^ï / ^iOl .\'.7J.,;,, ,/ — 367 donnait à ce choc une puissance du point sur l'armure que cavalier, combat, on adopta vers que fallait, ou lance ne si la glissait rompît, ou se qu'elle ] Pour parer au danger de ce genre de commencement du xivc siècle certaines cavalier fût renversé. le telle, il JOUTE [ le parties d'armures spéciales. Chaque jouteur courait sur son adversaire, ayant gauche et un peu le bras gauche le bien couvert de que Le obliquait ainsi du cheval, adversaire en plein écu, normalement, de l'arme ne déviât pas de sa direction. le fer fer Il à sa bois de la lance vers sa gauche, à côté de la tête de manière à frapper son alin Técu. la barrière de la lance de joute était émoussé, afin de ne point pénétrer ,1 hauberts les écus et ; on lui donnait alors Sa forme, jus(iu'au milieu du xiV ligure en 1. Depuis trois ou lors, quatre jouteurs aient été xm'' siècle 1 XIII'' MilUllSlT siècle). : liililiulli. im\Mh-. . le de roc ou rocket. était celle que présente fin du w*^ (fig. "2). H ne semble revêtus d'armes on joutait avec nom la jusque vers mamelons siècle, le défensives harnais de guerre Goilcfioi de liuuilluii siècle, il la fut divisé -pas que les spéciales pendant le (fig. (tViiurais. 3) ' ; seulement dcruièros iuiiircs du jorŒ f — ] le cavalier ramenait les ailelles ^iOH des épaules en avant Cliaslclain de Coucy, qui date des iio;is — *. Le roman du premières années du xm'' siècle, donne une dcscriplion curieuse d'une joute. 3 Le sire de Coucy, épris, rinvite à paraître à ' Voyez, (liuis l;i inirlic comme on une joute qui se des Aumks, le mol le sait, doit Aii.i'ttk de la donner dame de enti-e la Fayel, Fère et — Vandeuil une manche JOUTE ] oclrover : l{i(l(''(' (i Qu'i-ii ic as las. large' (lésions. mon « Espoii' en C'était [ supplie, pour paraître à celte fête, de lui la il : — 36!) (loslre que plus bras portoroi ; en siToic pi'i'us I. » un honneur de se présenter aux joutes avec un etïet de ces larges morceaux d'étolTes brodées attaché au bras droit. Nous verrons tout à Theure deux jouteurs ainsi affublés de manches. La dame de Fayel accorde au sii-e de Coucy la faveur qu'il l'éclame. La joule est fixée à un lundi. Un grand nombre de seigneurs et de dames s'y rendent : liius 1rs vi'iiiiil 1)(; » De Poitoviiis et de Fraurois. « De Noriiians " De Lolieraius CI Et (( Aveiiqilcs nombre Namur, avec arrivés li et de Buiirgninguons, vei!nj(':it Et le comte de Soissons, de lianiois. <i et de Hreloiis. Corhiais li cil/, de Vi'iiiaiidais le duc de Limbourg, de .;. du chevaliers Le lundi de grand matin, écuyers valets, les il comte Philippe Hainaut, etc. mouvement, au ; les chevaux Tous, et sont invile tous les gentils- de tous côtés, sortent couverts de leurs Au harnais. bruit de la foule se mêle le son des trompettes. Les dames s'empressent de jouteurs vont entendre la messe, puis les rendre aux tribunes préparées pour les composé postérieurement à 1230, semble pas qu'une barrière fût disposée suivant grand ave pour séparer les jouteurs, de ces combats singuliers à froissent ^ ; la se recevoir. D'après le l'oman. qui ne parait pas avoir été la lice, le hérauts vont criant devant les hôtels jouteurs aient à s'apprêter. Alors, les le dimanche, prennent leurs logements à Vandeuil, le comte de Namur donne un banquet auquel hommes et les dames venus pour la joute. que • le il ne de puisque dans deux des épisodes lance, il est dit que chevaux se les ce qui n'était pas possible lorsqu'une barrière de plan- ches joinlives séparait les rudement de leurs Roumons lances, destriers. Les jouteurs se que leurs écus sont frappent brisés, leurs heaumes rfou chuslelnin de Coucjj, vers 704. 1 Li 2 Vers SSi 3 Vers i6S8 et 1143. et suiv. n. si -4- — .imii: enlevés, ri Lorsque rens « (jiie tous dmix souvenl renversés avec leurs chevaux. soiii combatlanls ne sont point blessés, les », — 'il retournent à leurs ils c'est-à-dire aux deux extrémités de la lice. Là ils remon- tent d'autres chevaux, remplacent les pièces d'armures brisées et reprennent d'autres lances, pour fournil- une nouvelle course cela ; jusqu'à trois reprises, possible est. si Les plus beaux coups consistaient quitter les arçons rompre à deux lances sans les : " Les chcvaus riKlcinoul hrovicrcul .. Qu'il oui •I Kl u Li ehcvalier, " Ksciis Kl * si roidcniciit s";i'iii()iuliiMV'uL l'ail lances -s 1 - l'rocr eseus osiuarteler. loi" bras cslcndiis, estrici's ]ienlus, li'0(''s, ' Passeront oultrc sans atcudrc • Quaiique M (k-slc joustc " De ceiil/, (^licvaiis lor peveiit fil qui eut '. loée iiioiill l'u rendre cs:;arrit'T *. Le texte donne (pielques renseignements précieux sur rhahille- ment des de à-dire lumière « bavières, Les pièces bourel étoile ici « barbières La vue s. », est », c'est- appelée c'est-à-dire sous rembourrée. Il la est question à expliquer; glio diflicile question de parties de l'armure ou du ? hommes d'armes maille; la « deslachiés ». Ceci est plus veut dire llexible. Est-ii harnais du est vêtu gambeson de grosse glioires « ou plutôt de ventailles Le corps ». maille, d'un de heaumes sont garnis de jouteurs. Les mot de le « n'avaient point encore de plates posées sur glioires » ne peut donc s'entendre d'acier appartenant à l'armure raissent, d'après le texte, quera sur les ligures 5 du cavalier. Les dépendre plulùl de et 7 (pii glioires pa- la selle. Or, l'cprésentent époque plus récente, que, pour plus de sûreté, comme on remar- des jouteurs d'une la sous-ventrière est attachée derrière les mollets du cavalier, par-dessus les quartiers de la selle, et est (|u'il était, par conséquent, impossible de couper pour faire tourner la selle et jeter I - ' " maintenue par des lames d'acier jumelles dentelées, bas le cavalier. Les glioires pourraient bien être ces Kpcronnôreiil ». IJriscr <>. Jus'iira ce •' " * Vers llS;j cl » l'ici-c lie f •! que leurs chevaux aient fourni l"ur course >i. siiiv. qui ijai'au'issait le cnu cl !• lias du \is;i,i;i' jus]u';i i;i haulciir des yeux. — iames flexibles retenant la soiis-venlrière. Toulcfois. nous ne donnons auli-e .lOlTF. 1 passage parle du : au fautre élail, le mis r.liMciiiis a Il Or, [ que sous toute réserve. Un celle explication faulre — .'JTl laini' s iiir t'aiilr,' |. et plus xiv^ siècle » un suppoi't de lard, fer attaché au corselet, qui servait à maintenir la lance en arrêt. Mais hommes d'armes les n'avaient gambeson étaient vêtus du et de point alors de corselet d'acier; ils cotte de mailles, quelquefois avec la Le fautre ne pouvait être fixé à la cotte de fût maintenu autour de l'épaule droite. Nous cotte d'armes par-dessus. mailles, fallait il qu'il avons l'occasion de discuter ce point dans la partie des Armes -. L'auteur du roman parle de ia contenance du sire de Coucy. tenait, un jeune clieval pie. et déliée, A se monté sur manche plissée flèche sur ses étriers longs, son bras droit richement brodée d'orfrois Les joules à était attachée la ^. plus dangereuses encore que les tournois, la lance, adopter de benne heure un genre d'équipement particulier. firent On comme droit dit-il, Il renforça les heaumes, que les jouteurs frappaient lorsque lu lance glissait de bas en haut sur l'écu, et qui devaient résister à un choc terrible devant ; on attacha les par derrière. et On donna aux diviser les chocs à droite et à pièces d'armures solides. l'accompagna on solidement On écus une forme spéciale pour gauche ; on renforça bras droit de le éleva beaucoup l'arçon de la selle, et hourd d'un au corselet d'acier par comme pour tournois les atin , de garantir les cuisses et les genoux. La figure 3, qui montre un jouteur de 1300 environ, ne présente point encore ces surcroîts de défenses. Ce cavalier est armé qu'on ainsi l'élait pour la bataille. Mais dans une charge bien des coups de lance étaient perdus, tandis que dans une joule tous portaient; et quoiqu'il fût teurs de viser ailleurs que sur l'écu ou la bavière, à glisser, tuer son du pouvait, il homme. On cavalier. point saillant, mure des mais 1 Vers 1242. 2 II 3 coup venait s'occupa donc de garantir entièrement le torse surtout que le rochet ne trouvât queUpie quelque défaut qui pût l'empêcher de incliné vers le bas est qiieslion Vers le glisser. cavaliers de la fin du xni° siècle couvrait bien l'écu, Coucy. Ou a si dit, lil.'j du faulre dans dos depuis, pnicre. et suiv. aux jou- en rencontrant quelque défaut de l'armure, fallait éviter Il interdit du heaume, c'ci'ils aulrrietirs faisait glisser au roiuau le le L'ar- corps, rochet du ('hùiclain de [ joiTL (II' — ] lanco de bus en haut, et l;i souvent l(j\ail — :-57-2 le rencontrant fer, le heaume, Ten- : chaslclaiiis \^ tVri (. El li grant cop que loul rcvorser 'i Si « Le <i Hors et fisl, son cime vnlcr sa teste fie roiileiiieiil » 1. examine avec attention Thabillement de guerre du chevalier fin du xni' siècle 2, on voit qu'on avait cherché à garantir Si l'on vers la l'homme d'armes principalement contre les coups de taille de et masse d'armes. L'ensemble de l'armure présente un cône, de telle sorte que les coups portés de haut en bas glissaient du heaume sur des ailettes sur les garde-bras, et se perdaient. les ailettes et sur l'écu, de préserver seulement s'agissait Alors, conique n'avait plus de raison d'être forme Mais cette coups de lance. cavalier des le lorsqu'il y avait avantage à faire glisser le fer latéralement. Cepen- il dant, les jouteurs paraissent, avant tout, s'être préoccupés des dis- positions particulières à donner à la selle de joute. opposer aux coups de lance déviés des garde-corps Ils prétendirent et garde-cuisses, puis donner à la selle une forme telle que le cavalier ne pût être désarçonné. Sur les lièges de l'arçon de devant on éleva des bâtes masquaient complètement qui un s'attachait toile collier le hourdé, c'est-à-dire fait cette bâte recouvert de d'osier, rembourrée, puis d'une peau peinte. C'était un hourd dans genre de ceux adoptés plus tard dans montre ce genre de xiv» A du jouteur. ventre siècle fermées , (fig. même on inventa 4 Avant selle. bis) *, et cette des les tournois. époque, selles dans lesquelles le La figure 4 vers de joule le ^ milieu du complètement cavalier était pris dans une boîte. Les deux bandes qui réunissaient le la bâte comme de devant à la bâte de derrière étaient à charnières et bouclées en avant du La bâte de devant formait hourd avec garde-cuisses verticaux. Dans cet exemple, le hourd et les quartiers de la selle troussequin. sont couverts de cuir peint en bleu. Le jouteur est vêtu sur l'armure d'une cotte d'armes juste, couvre le (fig. l\oinnnx t /./ 2 Voyez, dans 3 Manuser. ^ d'une étofi'e rouge. timbre est bleu. C'est un heaume qui protège l'exemple xiV faite 4), dou un peu postérieur clinatelain de la partie Rildioth. . la tête. à celui-ci, le jouteur a le qui Dans chef Coucy, vers iTii. des Armes, impér. Le voile te le mot AnMinE. Mirofr historial , frnneais ( seconde moitié du siècle). Manuser. (milieu du i'.ililinth. xiv'' siècle). impér., le Livre du roy Modus et de la royne Racw, français - y-a [ JOLIE J couvert du bacinet avec vue très-saillanlc et pouvant se relever de quelques doigts. Un camail de mailles est attaché à ce bacinet et couvi'e entièrement les épaules. Les bras la cotte ne sont garantis que par de mailles, qui couvre également tout le corps jusqu'au haut 4 des cuisses. Par-dessus est posée une cotte d'armes de peau, rem- bourrée fortement sur la poitrine. revêtu de bosses de métal. la lance Il L'écu est très-large, Irès-recourbé, couvre tout le torse depuis le bois de jusqu'au delà de Tépaulc gauche. Les jambes sont armées comme pour le combat. Le troussequin de la selle est haut, enveloppe les reins, et permet au cavalier, quand de il fer, très- couche le [ joltl: bois, lioiinl est o (4 ] (le s'arc-bonler forlement en se dressant de cuir rembourré couvre boiissé d'élolTe, avec frontal un habilleincnt qui là n'était pas Le mézail du hacinet donnait sur ses étriers. ventre et les cuisses. Le cheval le (eillères et d'acier. C'était franchement disposé pour pi'ise Le au rochet et encore la joute. pouvait être enlevé. jm était inutile Il Le bras droit l'épaule de (hjnner au timbre de ce liacinet une forme pointue. n'était restait garanti que par la découverte. Cependant rondelle de la nous voyons lance, qu'à et cette époque, des jouteurs étaient habillés d'une façon beaucoup mieux entendue. Il existe au musée peinte d'un très-grand intérêt d'artillerie '. Sur de Paris une large de cuir la face externe est représentée une joute, sans barrière, suivant l'usage français. * Ocltc large date de la secomle inoilir du .xiv<" sit-cle. Deux cavaliers 87o sont lancés à fond de Irain (fig. 5). L'Iiabilleuienl de liiii — coiilre lèlc consiste JOUTE TaiUre, la lance ] en arrêt en une salade plate à section horizontale circulaire, d'un seul morceau, avec vue. L'écu, concave, très-recourbé, est écliancrê par le haut pour laisser passer le bois .1(11 (le TE la — ] lance. L'écliancrure est 376 — masquée par la L'un des rondelle. cavaliers est vêtu d'une cotte d'armes rembourrée, l'autre d'une cotte de mailles avec braconnière d'acier. Les jambes ne sont préservées que par des genouillères et des grèves simples. Des manches, aux épaules des jouteurs plutôt de larges lés d'éloiïe sont attachés A ou de renseignements pris sur des vignettes de manuscrits de cette époque et sur des pièces d'armures, nous et llottenl au vent. l'aide allons essayer d e compléter et d'expliquer celle curieuse peinture. Le musée de Paris possède une salade de joute qui se d'artillerie rapporte exactement à l'exemple précédent (tig. forgée d'un seul morceau. La vue est percée visière ; fenle. la Un , pour empêcher la le rochcl bombe. Cette salade s'attachait, par une menton, et l'on peut reconnaître facilement prise au fer de la lance partie formant '. Celte iiirrc iiitrrcssiiiite était [leintu. relief au- de s'arrêter dans nerf saillant renforce longitudinalement la * sui' en deux ouvertures longues avec elle est divisée dessus et au-dessous Celte salade est 6). le sommet de forte courroie, <|u'elle n'otfrait sous le aucune Oi La 7 ligiirc La et 1 va nous pcrmeltfc de rendre un comple délaillé de suspendu autour du cou par cet lialnlleinent. L'êcu est guiche .lOLTE i maintenu dans la guige * position voulue par le bras gauche. la partie supérieure de cet ôcu, qui est droite, atteint le niveau bord antérieur de aucune prise au du de manière à ne laisser sur ce point la salade, rocliet. ou L'échancrure du haut obligeait jouteur le à tenir la lance au niveau de laisselle droite, et derrière la main le 7 fautre ou fancre devait soutenir le bois. Le torse est couvert d'un haubergeon ou d'une coite de peau ou d'étolTe juste à la taille et fortement rembourrée. Mais, si la lance de l'adversaire touchait l'écu à son Itoi'd inférieui', le bi'as gau(;lie ne [louvait avoir assez de puissance pour renipèclier de s'inllécliir alors le rochet frappait le ; cavalier à la hauteur du ventre défendue par une braconnière articulées. Si le coup de lance Voyez, (laus des Ait.MKs, ' lu iiarlic \r aussi cette partie : composée était iiml de du corps trois lames est-elle d'acier bien donné en plein écu, nor- Eou. 4S — "" [ joiTK — 378 miilomont, force était au cavalier de se renverser en an-ière 4, li.ir. I>le arc-bouté au trousseipiin de élait (|u"il choc pouvait le éviter ces accidents, où son elîet se faisait la (lécliir et la particulièrement sentir, c'est-à-dire à la Irousscipiin de la selle ramenant les verticalement, étriers sans risquer de se briser les corps du jouteur est très-cluu-gé se trouvait assis sur que besoin qui vont la salade, ; lance, les gai-de-bras, la Notre ligure 7 explique suivre, l'écu, corselet le haut du troussequin de le ou donnaient un poids considé- La position tlu jouteur, lorsqu'il abaissait le bois, porter le haut du corps en avant, tout d'une pièce, en de s'arc-bouter sur la haut du le était rable. la tète, le observera que dans ces deux comme dans ceux derniers exemples haubergeon, rein.^. On de cette gymnastique. possibilité et renversé à sa partie supérieure. Alors, fut cette partie renversée et pouvait incliner le corps autant était, chute choc, ce bourrelet amortissait partie du coup, et le moment du cavalier, là bracon- la une ceinture rembourrée, en manière de bourrelet, nière, le bête. puissance du coup Les jouteurs placèrent donc, au-dessous de des reins. au amortir fallait il faire lors- Texem- d;ins liiômme cheval sur son train de tierrirre et l'enverser Pour ou reins brisiM' les lui conime la selle ; de inclinant la selle et de se dresser sur ses étriers. Le poids de coup à du choc celle et puissance du choc la nous du cavalier ajoutait partie supérieure la allons C'est recevait. (ju'il voir donnait, et amortissait (ju'il comme là La selle d'autant une question de mécanique, l'expérience ne résultat de cette observation. beau- ainsi que développer lit le de notre jouteur est munie à l'arçon d'une garde avec bourrelets devant les cuisses. A la du lin habillement de joute subit encore des xiv* siècle, cet La salade ne présentait pas une modifications assez importantes. sul'lisanle, fixité frapper lier. le et ôtait et faite dans le la partie forçait le jouteur à lever vue, la venir nez et la mâchoire du cavasupérieure de l'écu beaucoup était trop coude, ce le (jui de sa force. Les coups de lance étant toujours adressés à hauteur de la salade, partie la s'ils supérieure de l'écu, rieures ; xui" augmenter encore siècle, (lu \iv« siècle, lui la moins hommes perfectionnement des défenses supé- le on pensa à mettre absolument atteinte et à au dérangeaient ne l'atteignaient pas. Toute l'attention des d'armes se porta donc vers Au rochct rencontrait le si bas du visage en hinsaiit L'échaucrure haute pouvait, le tète de toute à l'abri poids du haut du corps. on joiUait avec on mil en usage la le le heaume en tète. Vers bacinet, puis la salade ; le vrv:^ nrlieu 11^90. 379 on revint (fig. 8). mettre rière au heaume, mais en Ce jouteur la lance au plastron est présenté sur fautre. Son et colle ' de la lui [ heaume est La targe le moment où ] et il va bouclé devant et der- est cchancrée sur lance maintenue par d'armes sont attachées de larges Faiicre aiijmird'luii. JOUTE donnant une forme spéciale au repos, avant à la dossière. droit pour passer le bois — le fautre le côté *. A la longues manches bar- [ JOITE l)f'Ic''es. — J Lo trous.se{|iiiii Je •>H0 est la selle — rélabli vertical. delle destinée à cacher l'échancrure de la large, la main la prise de la du l\iuli'e, la grappe, c'est-à-dire de fer arrêt de moment du porte sur l'arrêt de plusieurs rangs de en pointe de diamant qui empêchent au lance est garnie et à la partie qui en arrière de Outre sa ron- le billeltes bois de glisser sur cet choc. Le cheval est lioussé avec écussons aux armes du chevalier. AL ^ La figui'e de et 9 montre le jouteur chargeant. tête lui la cummoT L'inclinaison permet de voir son adversaire jusqu'à du corps la selle la ; position de la large force les coups de lance à glisser latéralement. Le cavalier, bien arc-bouté sur le troussequin de la selle, porte tout poids du corps en avant, les étrivières étant presque verticales. le Ces sortes de heaumes étaient d'un poids considérable, très-épais à la ventaille et au timbre, et plus minces à la partie postérieure. donne figure 10 le lorgé de trois pièces, le Le timbre ' Miisî-e On couvrait tlil le (Je timbre, est fortement rivé côtelé. Trois rivets, * de ces heaumes détail le In couvre-nuque au couvre-nuque, qui de chaque côté, attachent de PipiTcfonds (deruiôres anniîcs du aiijourd'lini de joute*. Celui-ci veninil ; xiV wm-t' \\\f^\\\^\\ bas du visage était appelée la ventaille. siècle). xiV et la est ventaille -. est légèrement même la ventaille Ce hcaïuiH' pèse 9 siècle La celte partie kil., 800. du casque ([iii - :m [ JOl'TE ] 10 «tw"*'!) e fut au couvre-nuque. Au devant de la veiilaille, très-épaisse, esl rivée JOI , TE — 1 une pallc tenant à pivot un sur clioc. le moraillon percé fort d'empêclier plastron, afin Par derrière, — couvre-nuque le une courroie bouclée. En A, le ; en D, heaume le chaque percés latéralement de suffit Il côté, car pour incliner le manière invariable, permettaient faire fixé au corselet dune le torse. 10 pour reconnaître et de cet habillement de joute étaient disposées les pièces de façon à Le d'entendre. condition dincliner la heaume deux figures 9 d'examiner les que toutes garnis de cuivre, nécessairement pencher tout fallait il B du moraillon. Les même ne pouvait voir son adversaire qu'à ; dossière par latéralement, en détail de cuivre, donnaient de Tair; trois trous, de corps en avant le au haut du couvre-nuque, garnis dœillets quatre trous pratiqués le trous devers du heaume sous était attaché à la est figuré le par derrière, et en C par-dessus cavalier de trois entraient dans trois cramponnels à tourniquet carrés. Ces trois trous fixés 38^2 glisser rochet latéralement, suivant des plans le horizontaux, et à éviter les ricochets de bas en haut ou de haut en bas. Le jouteur visait Tarêle de la ventaille en il y avait targe (voyez pouvait désarçonner il que 10) (fig.- la gauche et davantage à frapper le le au point a; aussi mousse ; rochet glissât à passât par-dessus les épaules. la targe Mais cavalier. cette arête est très-obtuse et donc beaucoup de chances pour que droite ou à ou figure 9), Si le rochet prenait bien exactement cette b. mamelons, arête entre ses on remarquera point a de le les Il y avait plus jouteurs cher- chèrent-ils à faire fabriquer ces targes de manière qu'elles ne pus- sent offrir au rochet aucune prise. trop fiexibles, ou trop lourds, si seur égale à celle de la ventaille ou (lilleul revêtus ([uier. de fer ou l'acier eussent été ou donné à Técu une épaisdonc des targes de bois légers l'on eût on fit intérieurement et extérieurement, et d'une marquctei'ie de couronne de cerf en manière d'échi- extrêmement dure, Cette surface polie, la lance. comme nous Cet écu était attaché au cou au aux coups résistait moyen de la guige, l'avons dit, et maintenu dans le plan convenable avec bras gauche qui le nervés poirier), ; Le tenait les rênes. Plus tard l'écu fut attaché par des tresses de chanvre qui passaient à travers son milieu. Un manuscrit lîiljliollièque daté de impériale*, li-iG, décrit 1448, dont une copie existe du jouteur à riiabillement à la celte époque. M. R. de Belleval- a reproduit ce curieux document tout au long. Il résulte de ce texte, écrit par un homme de. guerre, que ' Fran«;ais. secoïKio ' ii" fopii'' (le Du costume l!)!»7. atli'ilmr k Aiiloiiic de la Sal/. .M. I!. i\v IJcIli'val iiossùdc ce niriiir inaïuiscril. niilitaive fia Français en 1446. par Hiné de Hollcval, Aiibrv, i8C6. une — de harnais le heaume joule alors avait — 38 o [ peu près celui que donne noire hgure iO. Cependant est à vue du côté gauche est un peu plus ouverte que du côté la de afin du jouteur. Par contre, faciliter la visée arme venlaille, « pièce qui « afin que le visaige » dedens l'en nait schaull Kécu, ajoute heaulme le échancré latéralement à la ». rhomme à a qu'il O'^jGO , à partir de de O'^joO deux hauteur, moitié de sa hauteur, rond par « donne façon d'une « duire de la main le cheval ». petite vesture qui être percés à et partie supérieure, droit à sa concave au milieu de trois à quatre doigts, Deux trous peuvent de la face droite du côté gauche, jusqu'à un demi-pied du coude, c'est-à-dire de largeur environ 0°',^0 di'oil, percée de quelques trous est , manuscrit, doit couvrir le doigts au-dessous de la vue au-dessous ] Le changements. ({uchiues siii)i .101 TE le bas et laquelle enfonceure luy « plus aisé à con- sert à estre un demi-pied (0",iG) du sommet vers le milieu, pour passer les tresses qui fixent l'écu. Quant à l'habillement du corps, il peut être fait de deux façons. La première consiste en une cuirasse d'acier, mais qui ne permet comme pas, le harnais de combat, de baisser ou retourner la tête sans remuer tout le torse, « saulve, dit le texte, que le voulant est « clox et arresté à la pièce, par façon que « ne jouer hault ne bas Le mot voulant gerin, hausse-col devant et derrière, Des reins à * ; en et, fait ». effet, le voulant ne peut aller s'entend comme heaume bouclé à le la gor- cuirasse de plaques rivées, était solidaire du corselet. la tête le cavalier ne pouvait se mouvoir que d'une pièce. La seconde consiste en une brigandine avec cuirassine - c'est-à-dire eu un corselet de fer épais couvrant la poitrine jusqu'aux basses , côtes, lacé du côté droit ou dans dine ordinaire et permettant de fixer à cette « cuirassine limé ; » renforçant ainsi la brigan- le dos, le heaume et l'écu. En effet, sont fixés deux boucles doubles et un anneau l'une de ces attaches est placée au milieu du corselet, à la hauteur du creux de l'estomac, l'autre du côté gauche, un peu plus haute. Ces attaches servent à boucler est le heaume ; l'attache de gauche principalement destinée à empêcher la ventaille de frapper joue du jouteur sous l'effort du choc. A près du haut du bras gauche, à trois du côté gauche, doigts au-dessous dé la cour- la cuirassine, roie qui attache le corselet sur l'épaule, gros comme ' Dans l'usage - Vovez, (laus le doigt, lialiiliu'l, la formant anneau est rivé [i\e, l'artii le un crampon de fer dans lequel on passe en voulant veut dire une serpe. parlie des AitMics. la I'.iucantine. JOUTE I — 1 une grosse iriplc crampon laquelle mas(|ue le tresses A la brigandine ou cuirasse est fixée, entre les deux épaules, comme dans sert, et à l'empêclier de tomber en avant. petit à corselet, tresse qui sert à soulager la du coude aux doigts main qui tient d'appui au bas de fécu. Le bras gauche est en outre rênes et sert les des fausses côtes, à gauche, est rivé un la liauteur tout d'une pièce fer, ; défendu par un garde-bras qui prend toute l'épaule coude. La main qu'au-dessous du gaigne-pain et de ce gantelet jusqu'au dessus du coude, « au de l'avant-bras, est une pièce de fer appelée mouton » laquelle , arrière et épouse la couche l'on est « et très-large de du droit » ; le tout « espaulle de coude, s'ouvre en pour servir lorsque L'épaule droite est garantie par des plates arti- le bois. le bois au ploieure du braz avec rondelle échancrée culées, passer », descend jusd'un gantelet est garnie droite appelé lieu lieaume la figure 10, à attaclier le anneau dans lequel on passe une main de », Técu maintenu par ces et sert d'appui à une boucle qui Au qui traverse la « poire et forte, passant outre par les deux œillets, sont nouées extérieu- (|ui, rement. bonne tresse, — •>^i au droit de l'aisselle pour laisser la lance. Les harnais de jambes ne diffèrent pas de ceux adoptés pour guerre. la La lance doit 13 pieds l/:2 de long L'écartement doigts et demi avoir, entre entre ou la grappe et rochet, 13 pieds à le '. les trois mamelons du rochet de deux est trois doigts. L'arrêt doit être garni de bois ou de plomb, afin que les pointes de la grappe y puissent mordre et n'échappent point. Les rondelles des lances ont un demi-pied de diamètre environ (0'",16 à O",!?), sont lembourrées et intérieurement d'un feutre épais de trois doigts. Ce texte Ecrit précis, complet, mérite une attention toute particulière. évidemment par un homme du métier, il expli(|ue des pièces d'armures de joute isolées qu'on rencontre encore dans des collections, et éclaircit les figures que nous donnent les manuscrits. Notre figure 11 donne ce hai-nais de tête et de corps au complet On voit comme le 2. lieaume est attaché au bas du corselet par une courroie passant en triple par des anneaux limés, c'est-à-dire à rou- ' « xv'^^ Ces lancés avaicut donc eu tout Daiirès des jiièrcs ifaruiurcs l'j cl luciis au uiuins viguettcs de (."i m?tres). iiiauusirits du couiiiieuiouieut sièfic (voyez, cuire autres mauuscrils. le Frui^.'^ait de la lîildidli. Iiiiikt.. t, IV). du OOii [ .lOLTE ] comme clans tics moiilles, pour venir se boucler à la bouche inférieure; comme laléralemenl, tlii côlé gauche, ce heaume est, en leaux, oiilre, frapper fixé la par une seconde courroie qui empêche joue du cavalier sous à côlé de celle allache, le gros le la venlaille de coup du rochet. On aperroit, crampon rivé dans lequel passe la JOUTE [ — j tresse en lri[ilc A voit comme qui soutient la la tresse puis ; main de garde-bras est d"une seule pièce avec le on voit droite, — traverse la poire el mainlieul lécu tiui anneau infcrieur avec On '^^^ masquant la rondelle le fer le pciil gauche. la spalUère. défaut de l'aisselle, avec au-dessous, l'arrêt fortement son écliancrure pour passer le bois rivé au corselet, avec son support inférieur qui le consolide. Les ; hanches sont armées d'une brigandine. Il y a dans la fabrication du heaume un perfectionnement. Ce n'est plus le timbre qui, comme dans boutit le couvre-nuque, mais celui-ci qui em- au rivé la figure 10, est timbre et est rivé par-dessus. l'exemple ligure 10, pouvait accrocher le En effet, le rochel, dans bord du timbre et fausser heaume, tandis que dans la dernière figure le rochet ne peut sur aucun point trouver un arrêt. Les rivets, très-bien faits, serrés, en d'ailleurs, l'auteur que nous (joulte de suif, ne font pas obstacle le ; venons de soin de dire que ces rivets doivent au besoin citer a le pour ne présenter aucun arrêt au rochet. être affleurés autre remarque importante : le corselet calement pour recevoir l'attache de lement et de l'arrêt et droit descend verti- du et latéra- fautre, d'équerre, afin de présenter une surface unie est forgé bois de la lance. Cette disposition coup du côté une est Il la fixité à la au donne une grande puissance au lance en arrière de la main, en l'empêchant de dévier à droite ou à gauche. C'est ainsi que, par une suite d'observations, l'armure du jouteur point de vue défensif ; un poids considérable, des jouteurs fixité : il atteignait une perfection absolue au mais cette perfection et ce obtenue qu'avec n'était poids devenait un des éléments de succès donnait plus de puissance au coup de lance el de la au cavalier sur ses arçons. L"écu, attaché à la tresse et maintenu au-dessus de l'épaule gauche uu autour du cou par cement du (le la xV la siècle, la guige, affectait, pour la joute, au forme donnée figure 1:2 '. 3Iais il commenconvient parler de l'ordonnance des joutes telles qu'on les faisait pendant seconde moitié du xiv" siècle, à Froissart nous a laissé l'époque où ce jeu était fort prisé. une ample description des joutes qui se tin- rent en 1390 dans une plaine entre Calais et l'abbaye de Saint-In- ghelberth. Pendant les trêves, trois jeunes chevaliers français, comme tenants, firent publier la joute pour les derniers jours de mai, dans toute l'Angleterre et le sire Calais, ' le : c'étaient Boucicaul le jeune, de Saint-Py. Se rendirent Regnault de Roye pour jouter, d'Angleterre à comte de Huntingdon, Jean de Courtenay, M;iuus(r. BihlioUi. iiiiit.'r., Froissarl, l. IV. les sires Jean - :-)87 — [ jon-E ] Jean Walwrolli, Jean Riissel, Thomas Sliei-buni, Guillaume Di'aytoii, Cliflon, Guillaumt3 Taillebourg, Godefroy de Selon, Guillaume Has- quenay. Jean d'Arundel, Suivant l'usage, un des côtés de la les et plusieurs autres encore. tenants tirent élever trois pavillons sur trois lice. A l'entrée de chacun de ces trois pavillons étaient et « appendues une large de guerre cstoit ordonné que cil qui courir et faire " d'eux, devoit toucher ou envoyer faire toucher l'une des targes, ou « toutes «' selon que Les si lui plaisoil; il il et demanderoit seroit il '. tenants, c'est-à dire les une large de paix. armes voudroit à Au Et l'un recueilli et délivré de joute » ti'ois chevaliers français qui avaient exposé leurs targes à toucher, se tenaient armés pavillons. « côté opposé de la lice, les à l'entrée chevaliers anglais de leui's « tous Chaque chevalier angkais pouvait courir six lances de suite, soit avec le même adversaire, soit avec un second, si le premier, par une raison ou une autre, se refusait à poursuivre la joule contre le même jouteur. Si un chevalier anglais faisait toucher les d'un lez trois ». écus des trois chevaliers français, cela voulait dire qu'il enten- dait courir deux lances avec chacun d'eux. Le comte de Huntingdon envoie d'abord toucher l'écu de messire Boucicaut et ne court que trois lances saire. ' A la ; à la première course, il traverse la large de son adver- quatrième, Boucicaut se refuse, et Clironiqv.cs de Froissiii. liv. IV. i-luip. xii. le comte envoie toucher [ JOUTE — ] ':>88 — « Et du seigneur de Saint-Py la tnrge : qui jamais n'enst refusé, cil monta lantosl hors de son pavillon el à cheval, et prit sa targe (' issit « el sa lance (' demandoit que « Saint-Py autant bien « serent l'un sur l'autre. Mais, à l'entrer ens, les chevaux croisèrent, " et toutes fois ils « prise à meschef, le « gens et moult lost « de Saint-Py « trerent de pleines lances, et se férirent es larges dur et roide « furent sur le « glerent les chevaux de leurs jambes et bien tinrent et retour- (' nerenl chacun à son lez, et se resfrechirent un petit et prirent « vent " grand'affection avoit de faire « lance et se joignit en sa targe, et éperonna son cheval; (' le « rencontre de « les « d'acier, « volèrent. " passèrent les deux chevaliers moult frichement outre, et retourna " chacun sur son la joute, éperonna il comte se il et le mais, par la croisure qui fut * ; renheauraer de Saint-Py C'est là éperonnerent lui Jean chevaux les Hollande de dur De s'encon- et et le vil venir, il il san- (Huntingdon), qui reprit sa et, quand put. Si se atteignirent sur les heaumes de Saint-Py desheaumé. Et » une joute de gens de guerre à glaives la lance brisant la targe. et quehpiefois, dans ce cas, le chevalier le nez. On comprend dès heaume roidement que bras traversé par le fer desheaumé rend les » le sang par on chercha, pour lors avec quel soin joutes courtoises, à attacher le si « le (lances) affilés, car Les heaumes sont très-souvent enlevés, de s'arrêtent à cul et et roide que les étincelles toutes vermeilles en si celle atteinte fut le sire lances portent ils ; ne refusa pas, mais s'envint à au plus droit que onques lez. ; honorablement ses armes, dans une des passes un des chevaliers a les et prit sa lance, et le sire deux chevaliers de leurs lances de guerre si retourna vers ses Si -. point que de porter l'un l'autre à terre, mais Messire ne qu'il cheval de grand'volonté, et desheaumé fut fit ; qu'il estoit prest et avalèrent leurs lances et s'adres- le sien. Si sienne la comte sut le se consuivirent haleine. et sire quant et, ; les à la cuirasse. Quelquefois, sur les larges, que les chevaux cavaliers se renversent sur la croupe, sans cependant vider les arçons. Au miUeu du xv" siècle, ments introduits dans le harnais, n'est le posée pour produire un choc. ' da Les « chevaux croisèrent la droite k la triers; c'était que ' le-s » jouteur, veut dire gauche. H u"y avait une vraie joute avec le n'a Il [loiut fut enlevé de plus qu'une machine d'autres fonctions que d'épe- hai-rièi-cs à (;ette harnais de guerre. dessus sa dis- que les elievuux passèrent Tun devaul l'autre de lances des chevaliers portèrent toutefois. Son heaume par suite des perfectionne- tète. » //*• joule qui s.'paràt les des- se consuivirent » veut dire _ ronner son cheval et 389 - [ JOUTE ] de diriger la lance dans un plan horizontal. 73 Ce n'est même plus lui qui la porte, mais le fautro, disposé de JOLŒ [ — ] manière à la lenir lemcnt couvert, à la liaiiteur convenable. Le cavalier esl époque. Le heaume celle parFai- si ne peut être blessé que par une chute de cheval. qu'il LV montre un Notre planche — o90 mode jouteur armé' à la énorme, pesant, repose française de directement sur un gorgerin attaché au corselet; est maintenu, par devant, à Taide d'une courroie, et derrière par deux autres courroies. Les garde-bras sont articulés, et la main gauche d'une seule est pièce avec la cubitière. La figure 13 permettra d'analyser ce harnais. En A, est figuré le plastron avec son gorgerin B, dont la fraise a passe sous le heaume. Ce plastron présente du côté droit une de la pour recevoir saillie lance, et latéralement est forgé d'équerre pour pouvoir visser A le fautre F. la doublure rivée la boucle qui du plastron, esl du heaume. En D, est C, qui renforce le milieu sert à attacher le devant l'anneau fixe dans lequel passent les tresses qui qu'il a été dit ainsi l'arrêt précédemment dossière de deux pièces, l'une, L'arrêt est (fig. 11). tige oblique inférieure, qui lui sert traversent de support. En E, supérieure, qui ; l'autre, inférieure, terminée muni d'une est figurée la s'attache sur épaules au plastron et reçoit la partie postérieure du recouvrement l'écu, les heaume par une gorge en dans laquelle passent et s'attachent les courroies de ceinture G, et possé- dant latéralement deux boucles qui servent à serrer courroies les du plastron. Ces deux pièces sont rivées ensemble et trèsallégées pour laisser le jeu libre aux omoplates. Cette partie du latérales corps n'est armée que pour aucun choc à^redouter. En maintenir effet, on le heaume, puisqu'elle voit qu'au bas sont rivés deux goujons saillants avec boutons. au milieu de rivé ture, puis la dossière, à deux boucles de même Un n'a du couvre-nutiue autre goujon est 0",15 environ au-dessus de la cein- sont rivées latéralement au-dessus de la gorge recevant cette ceinture. Une courroie prenait de la dossière, passait le goujon sur les deux goujons du couvre-nuque, et venait se prendre, en serrant à volonté, dans les deux boucles inférieures. Ainsi pouvait-on parfaitement brider ce heaume sur la dossière et faire que son poids fût reporté sur la ceinture. Le géo- métral latéral de cet habillement de joute (\m viennent d'être fournis, fait (fig. 14),, api'ès les détails comprendre comment étrange de cette armure n'est que la conséquence la d'une expérience. Le heaume, qui n'a pas moins de 0°',38 à la forme si longue base, de l'anneau du devant aux goujons du couvre-nuque, laissait par con- 1 A IVrlicllo (io On'JO pour iiuMro, DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRANÇAIS Di Tome !y 2, A.LCVJCihth. ViolIet-leBucdwex JOUEEUR XV^ Siècle ImD.REngeJmann Paris WKMOKEl gcC'^ediLeurs — séquenl, entre le point A et 301 le - [ .lOLTE ] nez de Fliomme d'armes, 0'°,08 de vide au moins. La lête, entourée d'une coilTe épaisse qui laissait les pouvait se mouvoir oreilles découvertes et s'attachait par derrière, dans ce cylindre de fer en tous sens. Le jouteur pouvait ouvrir volet de di'oile pour voir et respirer à Taise. le Ce heaume portait sur bourrelet du gorgerin et revêtait la h'aise élevée ce bourrelet, comme le couvercle d'une boîte. On au-dessus le heaume et le rendent solidaire du corselet. Le gorgerin est en doublure sur plastron et le renforce au point où les chocs sont voit comme le fautre du plastron, parfaitement F est vissé à la isolé de de voit les courroies antérieure et postérieure qui attachent solidement On le le le plus à redouter. partie latérale et plane la poitrine et ne touchant au cavalier que sur les épaules et à la braconnière. Tout le poids de [ JOUTE — ] rarmure est ainsi reporlé le joulcui-, à menter La la — 392 en avant, et contribue puissance du coup de lance montre '13 quatre pièces : le choc, donner plus de résistance contre lui figure à garantir d'autant timbre rivé avec le qu'il foui-nit à l'adversaire. heaume ouvert le aug- et à '. Ce heaume est forgé de couvre-nuque, les rivets limés le pour ne présenter aurnne aspérité au rochel le ; couvre-nuque ; la IS '^ au pièce formant la vue, avec pattes rivées Le volet à charnière. droit par une est timbre ; la ventaille maintenu au bord du couvre-nu(|ue forte charnière. Quand la ventaille est en latéral place, le crochet antérieur du volet la lixc solidement. Les trous percés dans timbre et le le couvre-nuque servaient à lambrequin. bouilli et le A la fixer braconnière B deux plates qui lassettcs articulées avec les 'fig. le cimier de cuir 14) sont rivées les fiotlent sur les garde- cuisses suspendus à la selle (voy. pi. LV). Le fautre est terminé par une portion de spirale qui maintient bascule de la lance. Ce fautre fixe lèle à la de ' telle sorte Du 14) doit être à peu près paral- vue du heaume, relevant un peu que, quand le corps incliné en avant le (fig. iiiiist'O irait illoiii' (!,• Paris. la lance couchée sur l'arrêt, jouteur se dresse sur ses étricrs pour \oir la l'écu de son adversaire, et porte — cl il O0'.> [ n'est pas nécessaire qu'il voie au-dessous de ce niveau, sa lance soit exactement à la hauteur jouteur le n"a-t-il du milieu de — le joutl; j rochet de cet écu. Ainsi le qu'à se préoccuper de diriger son cheval et à tourner corps quelque peu à droite ou à gauche pour que frappe le roclict du jouteur opposé. Une large rondelle triangulaire, allongée du bas, garantit la main qui empoigne la lance. La selle est munie d'une arçonnièrc haute, mais sans hourds latéraux les garde-cuisses d'acier en tiennent lieu avec avantage. La targe n'est en plein la targe ; plus écliancrée du haut ou latéralement pour laisser passer le bois 1.6 de la lance sa pai'lie ; elle est rectiligne inférieure section verticale au sommet, quelque peu courbe dans convexe en section horizontale ; plaquée d'os de couronne de ; et concave en cerf. Elle est main- tenue par une guige autour du cou et par les tresses à l'anneau rivé au plastron. La ligure 10 présente la rondelle couvre-main di'oite. Celle rondelle est habituellement doublée vers la partie qui est sujette à recevoir le plus directement le choc du rochet. Cet équipement, tout particulier aux joutes, ne fut guère adopté en France qu'après 1450, car Olivier de a le soin de dire : « la Et certes les pompes et pareures de lors (1438) car les princes joustoyent en pa- '< n'étoienl pas celles de présent « rures de drap de laine, de bougran ou de (' d'or <' clinquant, ou [loint à Marche, en ses Vcuioirrs, de ; toille, peinture seulement, et rompre grosses lances et d'endui'ei- la garnis et enjolivés si n'en laissoycnt rudesse de :io la juusle j(u [ comme armes, (les i< - II: :-59i - aujoiirdliny font les plus jolis'....» faut Il considérer que les armes de joules IVaiicaises atleignireiil leur poids plus fort XQvs, la le côté du liii de la première moitié du on renchérit encore, Rliiu armes de joute sentée ligure 11 ches. Le et à la dossière, musée De l'autre ces pesantes comme mais avec grand fautre, rondelles aux . heaume d'un poids considérable, non au corselet siècle. est possible, sur façonnées à peu près elles sont ; s'il xV celle pré- aisselles, et plus attaché par des courroies mais par de larges pattes de fer avec bro- possède une de ces armures allemandes, d'artillerie musée de Pierrefonds trois, M. le comte de Nieuwerkerke une cinquième, et le musée de Saint-Pétersbourg une sixième, munie le de ses garde-cuisses analogues à ceux figurés planche LV, on Vers 1460, sans toiles, ainsi qu'on disait alors en plus rare, nait de plus un exercice encore des joutes libres, faisait ; sans barrières, mais ce genre de combats deve- et les joutes à la barrière moins pesantes qu'au temps passé. Olivier de moins un luxe prodigieux militaire qu'une occasion de déployer en harnais. Cependant on rompait force lances étaient , mais elles étaient Marche la du mariage de Charles avec Marguerite d'York, sœur du roi d'Angleterre joutes qui se firent à l'occasion le décrit les Téméraire (1474). Ces joules durèrent neuf jours. C'était ce qu'on appelait alors un pas, d'où est venue la locution passe d'armes. Elles furent organisées sur la place du marché de Bruges, avec enceinte, deux entrées seule- ment, et barrière un nain ; le était, comme dit Mémoires, fondé sur un géant prisonniei', conduit par texte des le couverte de toiles peintes. Le pas poursuivant était nommé Arbre-d'or place ordonnée pour la jouste, à l'entrée, -. « Au regard de devers la chapelle « la « « une grande porte peinte à un arbre d'or, et y pendoit un marteau doré, et à l'autre bout à l'opposite, conli-e riiostel de ville, avoil une grande porte pareillement à Larhre d'or; et cette porte esloit faicle à tournclles moult gentement « et sur icelle esloyent « (de '< armes, et vestus de sa livrée (qui Saint-Christolle, « « estoil ; des clairons de mondict seigneur Bourgogne, qui mis sur << petits arbres d'or » deux tours de « arbres d'or. « fut l'arbre d'or planté, ' - Métn. (('(Jlivicr Ihùl., livr. Il, la dicte \ tenait la fut ses pourceluy jour robes rouges, manche, en signe du pas); et sur les porte avoit deux bannières blanches à deux du costé des grandes halles, qui fut un moult grand pin tout doré d'or, de la Minc/in.. IV. bastard pas) à grandes bannières de le l'opposile des dames, cliiip. le livr. 1, rliiip. v;. — 39o (' exceptées les feuilles; (' pilliers " Arbre-d'or « de « lignes, qui disoyent ainsi le poui-suivaiit, jouste; la Au C'est une emiii-ise qui nobles (uicurs l'évcille, nul ne premio nierveillo le mislère escript quatre ; service de la lanl honnorée Dame d'iiouneur, el de risle-Célce. plus près dudict perron avoit un liourd juges commis de par Monsieur « les « justice et « mesuroyent toutes « pour rompue, qu'elle ne t> géant, et : De ce perron Au le pas et le avoit pillier « (i <> dudict (i " nain, le par qui se conduisoil rencontre à et ou se tenoit faict, ] icclny pin avoil un perron à trois el d'iMiiprès moult genlemont .lOITK en raison... Devant les lances le pour fust pas en se ferroyent et pas ne fut lance tenue le mesurée à ou estovent garder ledict liourd des juges ne de tout ; lajjicé, la mesure par lesdicts juges ordonnés, ne lance courue sans mesure... Les maisons, les " tours, et « tout esloit tout à Tentour desdictes lices, tant loing si comme près, plein de gens que c'esloit belle chose à voir... » Tout cela demande quelques explications. Un pas ou passage était une entreprise à tenter. C'était une habi- tude de la chevalerie errante de se poster sur un passage, un pont, un croisement de routes, en armes et à cheval, et de ne laisser franchir le pas à tout chevalier qu'autant proposition faite par le admis sans conteste aurait (ju'il Ainsi ce tenant sommait le chevaher tenant. qui voulait franchir le passage, de déclarer, par exemple, dame était entre que telle toutes la plus belle et la plus honorée. Si le surve- nant se refusait à faire cette déclaration parier qu'il s'y refuserait — il lance le chevalier qui tenait fallait, le pas. — et il y avait pour passer, Si le beaucoup à qu'il vainquît à la survenant était vaincu, devait, toutes alfaires cessantes, aller se mettre à la discrétion dame en la lui disant que tel la chevalier l'avait forcé par armes à cette démarche. Cela ne contribuait pas à plus souvent dans les de il faciliter les romans que dans la vie voyages ordinaire et se ; mais passait le fait se présentait parfois, surtout à l'époque où la chevalerie errante était fort en honneur. Au xV' siècle, les pas d'armes étaient donc un souvenir de cet usage. Le jouteur qui voulait tenter l'aventure faisait frapper à la jjorle du pas par un héraut. Après de nombreuses formalités i-acontées par le menu dans les Mémoires d'Olivier de la Marche, le chevalier f JOITK — 1 do l'Arlirc-iror temps (|ue nouveau venu s'arniaicuL au donii-liourc, deux jouteurs qui, la tout le horloge tenue par ce temps, avait On course. la commen- joule c'est-à-dire salilon, pendant de lances, était vainqueur do plus cl sablon duiu' mettait à s'écouler le nain. Celui des le le durait une Elle rail. ot — '-^90 le rompu courait ainsi plusieurs joutes dans une api'ès-dînée, el le vainqueur de l'entre- rompu prise était celui qui, au total, avait de la Marche décrit en détail pages, chevaliers, écuvers, deux fois fêles el avec de ce le chaque joute, même. On peut ([u'elles Parmi un qui les accompagnent. etc., à grand de lances. Olivier harnais des nobles jouteurs et des les jouteur changeait de costume le plus se Or, chaque ne reparaissait pas et une idée du luxe de ces l'aire devaient coûter. nombre, Jacques de Luxembourg, nous prenons seigneur de Riquebourg, sieur de Saint-Pol, connétable de France. comte d'Escalles « du l'équipement sire de mon- frère Devant luy aloyent. pour messire Jehan d'Oudeville, « l'accompagner, « tous deux frères de la royne d'Angleterre; monsieur de Roussi, « monsieur de Fiennes, « cinq neveux dudict messire Jaques. Pareillement l'accompagnoycnt « monsieur de Renty, '< « « '< le et et messire de Jehan de Luxemboui-g et le marquis de Ferrare, et tous richement tous Son cheval (de Jacques de Luxembourg) esloit housse de drap bleu, à une grande bordure de drap d'argent cramoisi, et son escu de mesme. Il avoit six chevaux de pareure après luy, dont le premier estoit couvert de velours cramoisy, à une vestus et montés. « grande bordure d'hermines, « chardons d'orfèvrerie dorée, élevés moult bien apparens " housseure. Le second fut couvert de velours bleu, à grandes lettres <' do hrodure de sa devise, et fut frangé d'or. Le tiers estoit couvert « de velours noir, à grandes lettres de brodure « et et par-dessus cramoisy avoit gros le comme le sur la premier « semé de grandes campanes d'argent. Le quart de satin violet semé de grans chardons d'orfèvrerie à grandes feuilles de mesme « et estoit celle « semée de larmes « à « varlet veslu de mesme, sur un cheval couvert de damas blanc, " violet et noir semé de brodures de « dessus semé de grosses campanes d'argent. Ledicl varlet menoit « un destrier en main, couvert de drap d'or violet « estai « devant ; Ici Ires Après fit couverture bordée de velours noir, la dicte bordure d'or. Ses pages estoyent vestus de satin blanc, de brodure de sa devise; et après iceux pages vcnoit un lettres d'or à sa devise, et ; et par en celuy son tour devant les dames, par-devant l'Ârbre-d'or et par- les juges, puis prit les joutes son rang au bout de la toile. » à la lance où les jouteurs se frappaient en plein et rompaient ^-- 1' 397 [ le bois, on faisait des joutes ï ne s.,ssait p,. aio.-s .0^;:;:;: I. ;: ,„ r •'0[:ti- .- '^^^^ \ ks Flandres. P"'"' '''' '^""'''^ '""^ 1" Rhin et dans ] r - jonr. liarnais du L'habillenienl de I*ource genre de course, donnés. in-écédemmeiil le joiileiir une doublure épaisse qui couvrait la flilT(^rait cousislait lêle d'une seule pièce, avec vue. salade forgée llxée 398 Devant le de ceux une en plastron était poitrine, partie du ventre jusqu'au-dessous de la vue. Sur cette doublure ou ba- cl s'élevait 18 vière rapportée une était seconde doublure composée de minces d'acier retenues légèrement entre pas d'écu. Il s'agissait teur de l'estomac. le cboc, et faisait morceaux, Voici de la comme (fig. lance 17) était Un elles. la bau- ressort disposé sur la bavière décliquait sous d'acier en plusieurs elle se fût brisée. un jouteur à Le cavalier n'avait de frapper celte doublure en plein à sauter la doublure de lames si pièces ainsi armé. Pour ces passes, une seule pointe émoussée, afin le rocbet de frapper le — — 399 niilicii du plastron. Examinons d'abord d'une seule pièce, ainsi sommet du timbre un cimier percé d'un trou B en 6, pour mont. La coilTe courroies d menton. détail le intérieure En e E et le est de la le était le F elle porte profil est Forgée sur tracé le en A, fixée par des rivets en maintenaient sous salade la des et c, le moitié d'exécution), qui permettait au bas jouteur baissait bavière sans l'accrocher. nu de 18)'. attacher un lambrequin ou un orne- Ici la la salade. tète, cette boule deux branches se retournant d'équerre sur le dit, (fig. I une boule d'acier roulant sur un axe (voyez prolil du mézail, lorsque dont bas, latéralement rivées salade la nous l'avons (jue JOITE [ Nous verrons et de rouler à l'intérieur accompagnée de est peu (pielque en saillie tout à l'heure à quoi servaient ces branches. 19 La ligure 19 donne riiabillemciit de corps La cuirasse, avec l'arrêt de la lance et le et de fautre tète ensemble. comme dans exemples précédents, est doublée d'une pièce en deux parties, bavière (pii, ' A et le plastron B. Sur le plastron est disposé un lorsqu'on appuie fortement sur Collci'tiou lie M. le coiiilc de Mouw.Tkcrko. le boulon b, fait les la mécanisme saillir vive- [ JOUTE — ] ment deux tampons c, en éclats. choc le Le mécanisme de peau rembourrée, afin de rendre présente le détail — lesquels jettent en avant la doublure D, com- posée de plusieurs pièces que ainsi voler 400 le disjoindre et qui semblent fait est noyé dans un choc moins rude. La figure 20 du mécanisme. En A, on voit comme les deux tam- les pons ^ montés sur ressorts à boudin, sont maintenus par à ressort b. Lorsqu'un choc violent agit sur le bouton a, double h se renverse et coussin fort la bascule la bascule deux ressorts à boudin agissent, ainsi 20 (|uon le voit spective. Il en B. En C, mécanisme est présenté de face en per- compte de la structure des pièces de doubavière. La figure 21 les montre assemblées du faut se rendre blure volante de la côté intérieur. supérieure, le Ces pièces sont au nombre de huit deux à la partie plus une inférieure, : six à la partie petite rondelle médiane extérieurement conique. La figure 19 montre en partie supérieure de la bavière, elle et la pièce les cramponnets supérieures (lig. une pièce à la saillante qui laisse entre de dessous une rainure. Dans cette rainure entrent c figurés à l'intérieur de chacune des six pièces 21). L'extrémité inférieure s'engager dans des rainures formées à de ces six pièces vient finlérieur des deux pièces inférieures par deux bandelettes de fer d lettes, a, rivées. Ces deux bande- terminées chacune par un crochet, se réunissent ainsi dans un œil pratiqué dessous la rondelle conique. Deux crochets aux pièces intérieures s'agrafent entre les deux bascules qui c rivés retien- 401 nent les deux tampons b Oig. 20). .louTii: Deux 1 autres crochets mousses f entrent dans deux pilons rivés au bas du corselet en g 19). (fig. Ainsi, les six platiues supérieures bridées entre la pièce a de la figure '19 et les ressorts. Si même se produit au-dessous de la rondelle conique un choc sur celte rondelle, le bouton a de la figure 20 deux tampons les bandelettes d de la figure 21 forment elles-mêmes t. Les six pièces supérieures de la ou décliquer fait doublure volante 21 X s'échappent des deux rainures, sautent en inférieures elles-mêmes se décrochent et Pour courir cette joute, les cavaliers l'air, deux pièces et les en avant. sont projetées prenaient, comme il est dit ci-dessus, des lances ferrées de rochets à une seule pointe mousse, et il fallait conique, en toucher l'adversaire juste G (fig. moitié du xv" siècle Ou de rondelle la 19); alors toute la doublure de la bavière volait en éclats. Ces sortes de joutes étaient ' au-dessous '. lo^ appelait courses fort la seconde une bavière en vogue vers D'autres consistaient à enlever à la targi; futée. A [ JOITK — ] (réloiïe posée en iivarU do était le même bavière lixc. que celui présenté figure pièces de doublure à la — 402 D une bandelette de était attaché fer légère, qui laissés entre le mczail de indiqués dans le détail la un L'habillement du cavalier 19 ; mais à la place des voile appelé queue, entrait dans les maintenu deux vides salade et les deux cramponnels verticaux E de la ligure 18. Ce voile descendait jus- qu'au milieu du ventre. en plein plastron Quand le rochct de l'adversaire le piquait ou au sommet de la bavière, il le décrochait, Ten- b'vail et le faisait voler au-dessus de la tête du jouteur. La figure 22 UICTIONNAIHF DU iVlOBilJF.R FRANÇAIS H o, LV: fft lenre AllactiP /hiè'/i Itollci 1.0 lliic Â' l.cv/r dcl GARDE- CUISCE DE JOUTEUR XY^. itinre/ (^ (." éditeurs Siècle. A EA BARRIERE l'i'/i — coup Le cavalier intli(iue ce dont yeux sont masqués. les '. joutes, les chevaux, — 40;-] monté sur un cheval est arrivait Il moment de au manquer baient et faisaient ainsi que fallait manquer faire ; le moindre éviter inconvénient, la housse couvrait les yeux de la monture. on observera que déro- les lances frap- Pour l'atteinte. les course à la la sur un point déterminé sans déviation le voile du cheval pouvait écart pour ] lioussc et des lances, se la passe. Or, il •KH-TF. que, pendant souvent l'atteinte queue, représentée dans notre figure, passent l De cet plus, jouteur a la jambe gauche couverte d'un large le parer destiné à garde-cuisse de fer qui était du froissement le cheval contre la barrière à l'instant où les deux jouteurs croisaient leurs lances. Le musée d'artillerie possède une très-belle pièce de ce genre, que représente la planche LVI. Elle est de fer repoussé, avec incrustations de cuivre jaune très-habilement rivées. chait par une courroie au-dessus du genou, et On l'atta- dans l'échancrure in- férieure passaient l'extrémité des grèves, les étrivières et le soleret. y avait encore Il course à la poêle. La poêle la ou de sorte de targe carrée gril d'acier fixé consistait en - une sur la poitrine, et que l'adversaire devait enlever avec le rochet. Les jouteurs, dans cette sorte de course, n'avaient pas la tête armée, aussi était-elle consi- dérée comme très-dangereuse engagée et n'était qu'entre jouteurs expérimentés ^ Les salades de joute étaient aussi pourvues de doublures mobiles qu'un adroit jouteur pouvait de ce genre dans dans 23) (tig. Cette salade est morceau; le intervalle devant gneusement rivées En musée M. collection de la ces salades seul le le faire sauter. Il d'artillerie, mézail, qui les la trois pièces le fait vue ; unes sur et le les : la tour de la bombe, forgée d'un bombe et laisse un couvre-nuque. Ces pièces sont soi- autres, ainsi qu'on le voit en a. B, sur l'arête antérieure et aplatie du cimier, est vissé fortement un ressort à deux branches détaillé ressort maintiennent contre le frontal c'est-à-dire deux plaques d'acier qui ' C'était la course "^ Le rost. 3 L'aanolateiir français du moment où les en de C. Les deux la bombe deux de ce grilTes doublures, sont, en outre, fixées par deux à la queue. res sortes de courses, ' dans celui de Pierrefonds comte de Nieuwerkerke. Voici l'une de \ composée de pour existe de belles salades il Tnomp/ie de femperev.r Mnximilinn élail d'usage île placer champions s'apprêtaient ajouter. pu musée de Pierrefonds (liTII environ), un pn'li'iid i|iu', cercueil ouvert dans les pcudanl lices au — iiillK 404 j ^ arrôls placés de chaque côté de la vue. Lorsque le rochet prenait — de ces plaques l'une C'était là de et l'ouïe, lateurs. — l'arrêt . [ il Un la partie au sommet de la faisait la un beau coup de jouteur. En D, Les trous percés vers profil. pour près 40o sauter en est figurée la [-TE 1 l'air. salade de postérieure de la salade sont bombe sont disposés deux venti- couvre-chef, c'est-à-dire un voile long, était attaché à la partie culminante du cimier. En E, est tracé un des d'exécution. Cette pièce est fort belle et bien forgée. niézail sont .10 d'une forte épaisseur sur le rivets grandeur La bombe et le devant. ^4 Les jouteurs à la pouvaient avoir (jueue la tète armée de ces salades avec doublures frontales. Ainsi on enlevait le voile, choc du rochet. La figure ces jouteurs. * 1 La salade * i24 est puis les siècle). le montre l'habillement supérieur d'un de tînement côtelée. Son couvre-nuque est Très-belle pièce faisant parlie de la collection du xv^ phujues de doublures par de M. le comte de Nieinverkei'ke (fin coupù par derrière. Elle cai-i'iMiicnt de chaque cùlé que i)ercée ii"csl de (jualre trous pour l'ouïe, et postérieurement de d«ux paires de trous pour la ventilation. La bavière, vissée au plastron, est munie d'une doublure devant Un de fer sur un axe. faisait sauter que rochet le le menton, qui porte un crochet le ressort, semblable à panneau de cuir sur lequel au milieu de le frappait une bille tracé figure 20, celui posé était et le voile, Par la poitrine. l'ellet lors- de ce panneau se décrochait du haut, et la bille a, roulant sur son axe, empêchait l'étolTe de s'arrêter au menton de la bavière. Ces sortes d'armures de joute ne sont plus usitées en France on ne les voit alors employées à dater de la fin du xV siècle ressort, ce ; Allemagne jusque vers 1520. Les joutes françaises, à partir du xvi" siècle, se font avec des armures qui ne diffèrent de celles (jifen de guerre que par certaines doublures ajoutées à l'armet et à la cuirasse. Cette dernière pièce est appelée manteau de joute. Elle une targe consiste en la face de fer souvent fixe treillissée moyen de bandes de externe concave au en losanges sur fer, afin d'arrêter le rochet et de faire briser le bois de la lance. QUINTAINE. Exercice taiiie, qui et armé de à la lance et à à consistait frapper un mannequin posé sur un pivot. Si le en plein Ce mannequin toutes pièces. appelé aussi cui- cheval, était écu cavalier, courant à toute bride, louchait le milieu de la sorte de trophée tournait sur lui-même jouteur adres- sait mal son coup, les pièces du mais ; le si targe, cette mannequin tombaient ou venaient frapper le cavalier maladroit. Du Cange épée qui, prétend que ce mannequin tenait un bâton le si l'avait porté i. coup Quoi adoptés pendant par le était qu'il mal adressé, venait frapper le cavalier qui en soit, la quintaine était un des exercices moyen âge, non-seulement par pour les habituer aux combats à la (juintaine à leurs la lance. (|uintaine et se préparaient ainsi à la joute collections d'armes ' Du 2 Le ('..iiif^c, iiiiis;''C sièele, [lisserl. (les Vil sur ; l'hist. liges car il est à observer la que joute pour des ^. de saint Lords. armos de Pierrefonds possèd*' de falirieation allemande, hommes Les enfants couraient possèdent des armures de enfants de douze à quinze ans XV noblesse, mais la la roture. Les seigneurs faisaient courir les ou une ilnix ilf ers anmircs (]iii datent du — L'exercice de la du clievalerie renioiile (jiiiiilainc xii^ el du siècle xiii" — V07 ou un bel Quiiiliiiiio foiil (Irei-ier <i Dux Nayiucs « Des noviaus chevaliers nus no BEHOURT. Le cl li : fleuri, jirr antre cliasiuns dï'ls y fei'i s'en alonli ou bohourd behourt ] Nos romans de l"uiili(iiiilé. ii en font mention (1 r.iiAssK [ ; '. nu simulacre d'allaque êtail d'un fort ou tout au moins d'un ouvrage palissade. C'était une des variantes du tournoi. Au milieu d'un champ on dressait un clos, de bois que des chevaliers divisés en deux partis atlaijuaienl fort et défendaient. Ces sortes de sièges simulés n'avaient pas toutefois les conséquences dangereuses des tournois ou des joutes, passer pour un ou un de spectacle exercices ces pouvaient et que nos tels D'avance on convenait de quelle part seraient petites guerres. les vainqueurs. Une couverture Boulogne, qui et de d'os coffret date de qui seconde moitié la du musée de du partie fait xiv" siècle, nous monli'e une joute à la lance courtoise et l'attaque d'un château par des chevaliers couverts de leurs armures. Le château est défendu des damoiselles qui jettent des Heurs sur les assaillants montant l)ar Au aux échelles. bas du petit bas-relief est un remplit la cuiller d'un homme mangonneau de paquets de donne sur ces behourts des explications croyons pas nécessaire de reproduii'e Pendant parmi les roulait un château plein d'hommes d'armes entre troupe le entremets les plus prisés, venait attaquer et prendre, llcurs. lîguraient ces le Du Cange complètes que nous ne "-. ici d'armes qui les les banquets, behourts. On tables, et une tout entremêlé de vers en l'honneur des dames et de moralités. CHASSE, cice favori il est entendu que nous ne nous occupons de cet exer- de la noblesse féodale qu'au point de vue de l'habille- ment, des armes, des engins Nous ne prétendons pas et faire des usages adoptés par les chasseurs. un traité historique sur la nuitière, ce qui nous entraînerait en dehors des limites de cet ouvrage. Beaucoup de sarcophages chrétiens des premiers en bas-reliefs, sur leur paroi antérieure, l'imitation d'un I -' siècles des sujets figurent de chasse, à usage adopté pendant l'empire païen. Cette habitude Li I\oman de Berte aus gra7is pies, cliap. Du Cause. Dissert. VII sur l'Hist. c.viii. de saint Luurs. iOH CHASSE persista dans les assez 1111*111^3 lard provinces du Midi et vingiens pour la chasse moyen âge, principalemrnl de l'Oiiest. On sait le goût des Méro- pcnJaiU c'était ; le leur passe-temps favori. possédons pas toutefois de renseignements précis sur et armes que exercice, et l*our les si les chefs francs les Nous ne vêtements portaient lorsqu'ils se livraient à cet ces armes et vêtements avaient une forme spéciale. armes, les Mérovingiens se servaient de la javeline, de Tépieu, sorte de lance courte et forte, et de Tare. Quant à la chasse au panneau, au collet, remonter l'origine dans à la fosse, les Gaules, à la haie, comme dans on peut en faire toutes les contrées couvertes de forêts, à la plus haute antiquité. La chasse à courre a toujours été le pri\ilégc des classes élevées, — puisque, pour la suivre, il csl i09 [ besoin de chevaux, de valels, de chiens et de tout un attirail d'un entretien dispendieux, s'arrogea le droit do chasse, jusqu'à la fin du dernier La chasse au jusque sous le usage chez les CHASSE et le maintint, La mieux que féodalilé tout autre, siècle. vol, qui persista parmi la petite noblesse de province règne de Louis XV, bien qu'elle ne fût plus guère en grands seigneurs, remonte, en France, à une épocjue assez reculée. Ce genre de chasse, fort goûté chez les Orientaux, dut France lorsque l'Occident se mit en communication fréquente avec l'empire d'Orient. Il paraît avoir été connu dans la Germanie dès le iV^ siècle. Nous en trouvons la trace évidente être introduit en chez nous, sur des monuments, dès La tapisserie le xi*-' siècle. de Baveux nous montre Guillaume et Harold che- vauchant l'oiseau sur le poing. Nous parlerons d'abord de Yadoubcmcnt, des armes et engins des chasseurs à courre. Un des monuments les plus anciens du moyen âge, représentant des veneurs â courre vêtus d'une manière spé- tympan de la porte de Saint-Ursin à Bourges (1140 environ). Ce bas-relief montre des veneurs à chevalet à pied, forçant un cerf et un sanglier. Hommes de pied et de cheval sont vêtus de ciale, est le la même manière, savoir : d'une cotte ne descendant qu'au-dessus des genoux, avec ceinture, manches justes et camail Un (lig. 1) serré au un capuchon, tous les autres ont la tête nue. Les jambes, des genoux aux chevilles, sont couvertes de jambières qui paraissent être faites de cordelettes cousues ou de [)eau pi(iuée. Une corne de petite dimension pend sur la hanche. Tous cou. seul de ces veneurs porte H. [ — ciiAssi: - ilO sont arniL's de lépieu, consislaiil en un bûlon de qiialrc à cinq pieds, avec renfurl an-dessous du fer, forgé en forme de feuille de sauge. Sur le linteau de la porte principale de l'abbaye de Vézelay sont re- personnages apportant préscntL's des les produits de la pèche et de la Des veneurs sont armés d'épieux dont le fer est façonné ipic l'indique la ligure 2. Dans les bas-reliefs de l'antiquité cliasse. ainsi gallo-romaine, représentent des chasses, les veneurs sont géné- (jui ralement tète nue. Les jambières étaient évidemment destinées, que les veneurs fussent à pied ou à cheval, à les préserver contre l'at- ou teinte des broussailles froissement des troncs d'arbres. le Des vignettes du xnf siècle nous montrent des seigneurs chassant à courre, dont le vêtement ne présente aucune particularité remar(piable. sinon que le camail est garni dun capuchon et (]ue la corne est suspendue à leur côté. Le plus ancien des Modm roy Lirre (lu traité vivait sur traités écrits donne sur celte époque, et xiV Les détails étendus siècle. genres de chasses prouvent que, depuis les difiërents les règles le royne Racio. L'auteur inconnu de ce et de la au commencement du qu'il chasse en français, est la usages touchant modiliés, ou plutôt qu'on n'a fait matière n'ont pas été la autre chose, depuis lors, que de se conformer à ces usages et lois. Malheureusement du roy Modus ne nous Livre le rien dit des vêtements adoptés par les chasseurs de son temps. En revanche, donne la manière de prendre à force, c'est-à-dire de forcer ce sont appelle les cinq bestes rouges, qui daim, de forcer sont le le : quoi il chevreuil et le lièvre; sanglier, la donne buisHonner que loup le lièvres. grand pour les sanglier et le loup, le renard le et Après la loutre. pour prendre au filet à ; au ou à filet la haie, renards les et les L'auteur décrit les arcs de chasse, et ce chapitre est d'un la corde doit être faite de soie verte (écrue), intérêt. Il dit trois raisons. une sayette permet de mande biches, le biches et chevreuils, les bêtes noires, telles que La première, que la soie est plus forte autre matière; la seconde, qu'elle est « qu'il les cinq bestes noires, qui méthodes à employer les les cerfs, : truie, les cerfs, les : il (flèche) faire la à l'archer : [Hjrlenl à plat contre « singlant, qu'elle ou bougon plus loing corde aussi 1° si « De poser gresle que nulle La troisième, ». comme on veult ». Il l'arc, car, si un des pennons recom- ; 2° de « Aient à frotter le traire à trois « doit-on tenir la coche de la sayette entre le doit qui est « le le qu'elle sa (lèche de façon que les pcnnons bois en partant, le projectile dévie paulz envoyé pouce), et l'autre doit d'emprez » ; 3° dois, et emprez de veiller à ce — que, en sorte que Tencoche depuis long- « 6" donner coche de la donner « du u la « deux poignes estroitement dlcelle fer ; île peu et l'archer tient tirer, ; son arc doit être tenir touchera longuement le bois, et de lâcher » de ; faire direction de dix poi.unés » mesure, entre droite la et de tendre l'ai-c plaine paume, main droite la allonge ses bras ensemble douce- doux, si qu'il puisse, une fois bandé, en suivant la bête. Le fer de la flèche corde sera à l'oreille droite. Avant tirée droit l'archer essaye sa main, fois le de fût c'est-à-dire qu'il fait flèche le long de l'arc, la la direction. Livrp du roij MoiIik. le paraît avoir été adoptée par les chasseurs que plus seconde moitié du tard, vers la bois, « le pas question de l'arbalète dans arme ne 7" ; devant son visage, il ; aisé et une ou deux pour bien assurer n'est si l'",76) (au moins 0'°,16). l'arc et viser la corde, aller et venir Cette la saillants 4° jusques aux barbeaux en l'arc dans flèche « la la sayctte corde la à la corde, les épaules serrées Il à moins (au » deux dois eschardement Pour ment à soit l'ei- ; ciiAssr. coche du bout d'en haut jusques h celle du bout en bas, vingt en laissant, de flèche, entre et du bai-bel » (les ailes) « le de la (lèche; 5° de de (0'",80) le coiirls est lourd, les i)ennons soient plus hauts et plus longs s'il « " pennons soient Irger, les fer est le si — vu Les gentilshommes qui \\\" siècle. chassaient à courre la bête noire pendant la période carlovingienne, jusqu'au xni" siècle, portaient l'épieu, l'épée et et un beau d'une chasse au sanglier dans récit le le cor. Roman LoheraiiiK Ce récit est pour nous d'un grand inléi'èt: connaître bon nombre d'usages de chasse et existe Il de Gaviii il nous l'importance (pie le lait la noblesse attacliait alors à ce privilège. Les gentilshommes partent de bon matin, vêtus chasse, chaussés de houseaux avec éperons d"or, cou, répieu au poing, Li ' nomo?is - Kègups 1 Les traces lii'er ' fie accompagnés d'une meute de dus- » Or \a • i.i 1 Qiiaiil " Ti'c'uveul les idutes ilmi ]iors qui a • Lis lins (Iciiianiic iii'urjiail smi a l'ai' (le li cliicii il L'ii avant se la l'OiiiiiiPiicr'nl ili'vant lui li lorrsl i-liascier priiU'ciil (i'uin le Ltikerain (liii le la cotte de cor pendu au dix chiens : ; à iioisici-. ces raiiiics k aiiiaiuc de tirisicr. fumé uus hrcniiîr liu '. lii'iiiier. xii'' '•. > siècli'). troisièiiio cliauson. Holin. des racines du et Valet de chiens, sauu'lier (\i'> vei's. i]ui n vermillé, e'csl-ii-dire ([iii a rciiuK' la terre poui' eu CHASSE [ Ln duc .. — ] por mieus eucouragier dune chasseurs près « Quand la main sur caresse, lui passe la le - 'fl:2 Le limier ». les côtes el les oreilles la trace fait et source entre des troncs de chênes déracinés se cisoil (le sanglier) pai' son cors rcfrodlcr. Lit conduit les : » béte entend les chiens, elle se dresse, sort de sa bauge, tourne autour et découd limier d'un coup de boutoir. le Le duc Bègues, qui pour i,000 marcs d'or n'eût pas voulu perdre son chien, s'avance Tépieu levé ; mais de dix chevaliers descendent de de ses pieds pour cheval et fuit. mesurer les Plus ongles : . Dist l'uns k l'autre " Jamais par autre '. Fors a les dens de <• 11 >' Les cors as bouches — k : Véez quel avcisicr n'ert cis sangles changiés goule plain la ; » 2. pi('! ' remoiilenl eus ans uuferaus ilestriers. porc achascicr. poi- le La hèle se dirige sur Gaudimont nourrie ne l'allend pas le sanglier c'est ; le » fourré où elle fut : Lk but << Mais la meute ne (le coucha eu mi. l'iavc et se lui laisse » pas de répit. Alors, le sanglier sort court en plaine quinze grandes lieues droit devant liois, el riîlours. Les veneurs perdent Vers neuvième heure du jour, la la trace, sans plupart ne peuvent suivre. la à ploviner se « lui, du prist^ ». Chacun Le duc seul poursuit la bête. Il prend dans son manteau deux de ses chiens, afin de les avoir frais, et les s'en retourne à Valenciennes. met à terre dans chiens le harcèleiil noire acculée ; taillis la où meute, sanglier s'est le attirée parleurs enfin cris, : Li '. Les iex roelle, •• Fcl une luire, • Ti'cstous les a ocis et afolés. << Quel démon ' <i * « Les dénis « Tomber de pors les voit, s'a los soreis levés, " '< '' un lui Bègues si rebiffe si le voit à du nés, s'est vers pou eus tornés n'est forcenés Moult durement cscria le sanglé ; ; : ». sortent de la bouche d'un la pluie fine ». bon pied de long ». arrêté. Les entoure la bête — « — lli'i, << Kt il(; » l.as (lus l'escrie, H Les iex roellc. H Plus tost le ()utr(! dos le « Hors de '< Kt " Tant " De l'a cuer il du li a le ilonli'. l'er jiass''. dou saiie a phuil:'', en lapiM-ent assés, suut de lor ùme ni lu's. soit' res[)aSSi's. le/, l'entoiir ni bourg', ni cilé, ni  la Baucent », lui dil-il, « : '< blé, je t'en « traité. ^ prend son cor s'assied, pour appeler son monde. Mais, duc? « ras. » Il allume du feu cou ; ! '. le bois. « S'il vous « tu fais cette besogne Il lui donne de ses « et si « vous lecommande, messire aura six était mon Il le reprend hommes : « homme le le Il le les rever- son du cor; voit en lui si b( il 1 son destrier qui hennit ; le garde ne peut le donnez-moi de bons com- ([ui assis sous », sénéchal, « tu » — forfait ait « Si n'y perdras rien Allez avec ce forestier», leur toujoui^s ! » dit-il, de rien, tuez-le, je tout. » un tremble, un de ses pieds sur parties chiens. dit l'un des compagnons, v< ronscoulumiers de sangliers prendre « nous échappe, nous sommes bien « ne cor d'ivoire et vous le destrier. réponds de chef quoi penses-tu, court tout droit au château du comte et le sanglier; d'autre Par », vous trouvez un Le duc A « : cor à neuf viroles d'or à son plaît, sire », lui dit-il, « pagnons ' poëte s'adresse au sénéchal, et lui conte ce qu'il a vu il « ; ! ou du tu seras bien gîte, tu appelles, jamais fin, lui il en sonne à deux reprises prévenir. Celui-ci est à table le approcher, mais « le et entre ses mains un bel épieu, devant Froment pour au j'avais de l'avoine Le garde forestier entend chaussé d'éperons d'or frappe la terre du pied et si duc Bègues, mais n'ose approcher. voit de loin le arroi dit Ceux que cela ne vaut rien. « corps; son dois bien aimer, de « je le donnerais volontiers. Si je trouve un Le duc sonlemeni lui façon des héros (rilonière, mon mainte fatigue tu as préservé « de vive; près qui cheval Baucent qui Va porté. adresse la parole » le/,. il duc ne voil à le : 1 » toi'ué. a l'esiiir hraulr. li porc se cuiilieut le l)ieu descuri'' escouté, a froncié la jilaio ist qu.^ liv. village, pors li si Iroi cliieM li ! saut il l'allcMit (]ue l'a iiclil l>('i,'U('s pcm' Iiiii ] vieut que quarriaus eupaniirs. li Ku droit la niiil se fail ni uc sai quel part l.i < cliàleau, mes hommes m'as-tu je, ! CHASSE [ truie, coin tu luns (le 1 • Mais tis — 41o Prenl son et c'est un de ces de chasser en forêt; sols. » Ils fnsil (Iniquetl, »'a lo feu « l'entourent a!umé. » : lars'il Cli.VSSK .« — ] " Ks lu .. vi'uorrc'S ', '"e 'il dcsor (lui Di' porc avive qui te donna •• La l'orpst est a " N'i clinssc i|iiiii/.(' nus rongi('^ ? [lai'sonniei's 2 " La signoric en esl Froniont le vicl, •• Ksta tous cois, nous t'irons mes • TduI droit a Lens te Seigneurs», répond Bègues, >' le viei, <- de moi en je lui ; le roi après une pause ferai droit de France est : « loicr » rcnienrons arricr. excusez-moi par Dieu; Iraitez-moi « honorablenienl, car je suis chevalier. Si «• ; n'a d'ans congir-, il s;'- Ironc s'n's? le j'ai forfait envers Fromont de plein gré. Le duc Garin répondra mon fils Mais je serais un mon Auberi et homme neveu. sans cœur rendais à sept pautonniers « vie... « trente-six chevaliers, maîtres veneurs, sages et habiles. « un parmi eux qui ne tienne '« donjon. Il « courir quinze lieues. « cherche à s'excuser « pour les ; j'ai » — « fief Bah Il cette bête : n'est pas ville, ou nous a fait de moi, ou bourg, ou » dit 1 Allez avant, ! me ma attaqué ce sanglier, j'avais avec moi arrivé ce qui n'arriva jamais est je avant que je meure, je vendrai cher '« Ce matin, (luand si Puis » des compagnons, « l'un mes amis il couplez les chiens ! maintenir. » Le forestier s'approche du duc veut prendre son cor. D'un coup et de poing Bègues l'étend mort à ses pieds. i< H Voyant li a (lit : de nous échappe, nous S'il " nous voudra — Moult fcitos que fol ; col de conte ne penivz jamais cor. cela, le plus hardi " Tous Puis A voir, et assaillent le duc. la » compagnons comte Fromont ne bande encourage serons honnis, le ses : nous n'oserons jamais retourner à Lens. Celui-ci en tue trois coups d'épieu h ; autres ne veulent plus en tâter et se sauvent. Mais dans le bois » les ils rencontrent un sergent à pied, parent du forestier. « " Viens Arc d'aubour », lui disent-ils, « devant nous. Pense à « vers Bègues : ' Vcncui-. - C-opossesscurs. i Un viilcl. poi-lo et sajetes d'acier. » le ton oncle est mort, un brenier venger! » Courroucé, le ^ l'a tué sergent se dirige — Mi'l 1-c iiinûc " De ' Le niaislre veine dcl ]ioiiis emmènent dépouillent, mais les eiicr Hnlent <. du suite couche sur les restes ses récit est li lorcl la reviii(ir(uit laissié de leur maître, Tous les ils beau visage, ne peuvent lignage Plusieurs Gculis liiiMS mais ce serait sortir ; n'ajouterons qu'un Lors- trait. de Fromont,on le palais les trois chiens n'ont pas voulu le (piilter hurlent autour de ce corps et lèchent croire que mort le en voyant ce qui, là, ne de soit noble inoull l'anioicnl t'ii. concernant détails bois étaient soigneusement gardés, qu'indépendamment des qu'on appelle ces (pie ; gentilshommes liouvaient appartenir à plusieurs la " chasse, on voit ([ue les la et ce nage aujourd'hui rigoureusement puni préposés à chien! si intéressants ressorlent de la lecture de ce poëme. faits Indépendamment des ; belle » : « lorèt un ; du château sont gens sur ils : ciu'agic. remarquablement manger; sanglier le ; Iroi ciiien. li corps du duc Bègues dans le ; » cheval et placent le et liraii>nl coni l'nisscnl la table à plaies. ciiiet li corps du duc pour l'achever le de notre sujet de Tanalyser. Nous qu'on apporte a Iranciiié. li sa vcrhi chiens ne veulent les suivre VA jouslc • d'arior, licrl. le diai son csiiic. li Seul oui liCLion en •( La SCS (le ] cors plaiu pic, iiiisl el li ciiAssii [ i]ii;irrcl i;r;uil iiiaiiilciiaiit cl manants se ruent sur L(^s trois ; (-(inir avise la sajele Fors M roussin lu l'ii Li (juens s'abaisse et • le un " « — 415 de chasse droits dans bracon- le une même forestiers, des archers à pied étaient garde des chasses. Les monuments figurés ne donnent pas aux chasseurs des vêle- ments spéciaux avant la fin du xiv° siècle. 11 faut arriver à cette date pour trouver des documents certains à cet égard. Le plus beau spécimen est le Livre de chasse en ce genre de Gaston donne enrichi de charmantes miniatures, des détails précieux, aussi bien que ' iiililiolli. nalioualc, uijseaux de proye chevelure, était apiiartieiit ne . Gasloii, eu Des detlniz IVam.-ais, i;i:il eonilc el de I''oi\, mourut eu aux dernières annces du rci,'ne de Phœbus sur i. l'art sur les usages (h: la I'ImcIius, h niaiiusiril l.r C.liaidi's \ de vénerie la vêtements et chnssc des hesics sdiirniyrs et des siirnoinnir' I.'IDJ. Ce manuscrit, . dunl cause de sa hlonile il es! ici nucslion- [ CHASSE — ] -il — 6 des veneurs à celle é|tO(iue. La ligure 3 inonlrc un veneur à cheval. bleues, avec souliers de cuir. La Il esl xùXu lie chausses collanlcs colle de dessous, à manches chasseur a endossé le justes, est l'escoffle également bleue. Par dessus, de drap pourpre', serrée à par une ceinture noire à laquelle pend une escarcelle noir Un chaperon recouvre l'escofllc. ' les épaules La pointe du cliaperon Voyez fe mol dans la ]iaiiie «les et esl VÊTEMENTS. est de pincée même dans la taille la et couleur or. (jiic ceinlure. alin ïl puisse s'embarrasser dans les brandies d'arbres. Sur lie (lirellc CllASSIi [ i ] le cou est un collet de fourrure noire, et sur Ui tèle un bonnet vert, en manière de petit chaperon. Toute la cuirie de la selle est noire, rouge harnais les dent à mité la (le et De longs chasse-mouciies or. pen- barbelés croupière et sont retenus par des bossetles dorées. L'extré- croupière enveloppe la la racine dt^ la (lueue. Les souliers cavalier sont ronds au bout, et renforcés sur ce point pour éviter du les froissements du pied contre les arbres. e=s«' is. Il ^Itf^ ^' / ~ DMLUT. L'escoflle pleuvait, peron ; était veneur pouvait, à le il habituellement fourrée de place du la peau de loutre. bonnet, mettre se trouvait ainsi parfaitement couvert, £• le ne laissant à S'il chal'air que son visage. Ce cavalier n'a pas sa corne pendue à son côté dirige les varlets un de ces ' « « ('y varlets ;ipi'('S k coguoislre devise de limiers pour trouver de limiers couiiiieiil le !;raut rert' par li' ou '. linil Il est iiieiier la piste. iiue.sli' sou [lour viirlet \Hr. n II. - il ligure 4, Voici, complètement vêtu de eu ; :i3 verl, a[U'oudl'o CIIASSK [ — ] sauf les guêlres-boUes, au grasde rorleil à laquelle son lèlc est la 418 -- qui sont failes de cuir fauve jambe en passant sur cor osl appendu, le el lacées de cou-dc-pied. La guige, est noire avec clous d'argent. La couverte du chaperon, dont la queue forme lurban pour ne pas s'accroclier dans les broussailles. Les varlets de limiers, devant étaient vêtus de vert, alin de mieux se dissivue des grandes bêtes en passant dans les fourrés. La cberciier les traces, muler à la montre un varlet de chiens. Il est de même vêtu de vert, porte des brodequins et une ceinture basse avec escarcelle garnie ligure 5 de son couteau Le veneur *, (fig. le cor suspendu à la guige de cuir noir. 6) est à queue forme turban. la Il cheval est, ; il comme a cnfonrmé le chaperon, dont le précédent, vêtu de Tescoflle manches très-amples il fait le bois; son vêlement est complètement vert, sauf les bottes, qui sont noires. Les harnais des montures à : ' I r.y devise coiinnul on doit nieacr lc3 chiens à faire l;i s.iyle. iln — [ CHASSE de ces veneurs à cheval sont garnis de longues lanières tombantes, alin d'éloigner les mouches, si nombreuses sous les futaies. du veneur (lig. 6) est fendue latéralement, devant et derrière, pour ne point gêner le cavalier; elle est serrée à la taille par une ceinture de cuir. Les manches, doublées de fourrure de L'escoflle Ce veneur de corne, et porte un il n'a pas guide les varlets qui font le bois bâton qui lui sert à écarter les branches dans les fourrés ses mains loutre, peuvent couvrir les temps de mains en pluie. ; ; sont gantées. Alors l'arbalète était employée pour tirer les bêli'^ noires, c'est-à-dire les sangliers et les loups. Cette arbalète ne dilTrrait pas des arbalètes de guerre, si ce n'est qu'elles étaient phis légères*. Pour la bander, le chasseur portait un crochet suspoiuhi 1 Vovoz, daus la pnrlio ili's Ait.Mi;s, le mol Ardai.ètk. [ CIIASSK — I à iino coinliire bnsse 4-JO — à laquelle élail atlacliéc carreaux ou virclons, et une épée lt\s inutile, si la bêle, blessée ?sotre ligure manches colle à sur est l'arbalélrier et serrée une seconde ceinture fixé par une et la faite lï'trier de fer fixé à noix de son côté. chet suspendu bielle bombée sur taille. A la Lii'iv de c/toH.^r (lig. 8), hauteur des sur la cuisse il Lorsque fer. passait le un pied dans l'extrémité de l'ai-me, ayant retourné celle-ci, Il passait la corde de l'arc r.ast')n d'acier dans le cro- maintenant de jambe engagée dans il,' \a poitrine, de cuir piqué, qui retient un long crochet de à sa ceinture, en le puis, allongeant la d'une sur- est vêtu Il devant, un bout de cuir auquel est soli- chasseur voulait bander son arbalète I.o à cbasseur. le cuisse droite la trousse contenant les carreaux, la dement ' i. tirant larges serrées aux poignets, gauche une épée longue, la Cette 6pée n'était pas (fig. 7). seulement, venait sur mode du temps, suivant la hanches nionli-e trousse contenant la l'élrier et Phœbus, inanuscr. la main droite; redressant le corps, r)ililiolli. ii;itir)iialc, tin ilii xiv' si^dj. — il umciiail la rorde sur se ^21 lanôl de la [ sans fond. Une peau souple percée de cuir bouilli et seulement le trous fermait dessus de celte enveloppe. Les fers des carreaux de harbelés, on les entrait par-dessous, les harbclni-e de ces fers les empêiimit de chasse étant pennes en bas, lombor en ] aux carreaux noix. La trousse composait d'une boite carrée ou cylindrique de CHASSE libres. La i-epassant par les 8 ~^ mêmes foi- ; les li'ous. chasseur prenait donc chaque carreau pennes, llexibles, passaient par ligure 8 la Le coite. montre le les par son trous sans se froisser. La chasseur à l'arbalèle velu de l'escoflle par-dessus Les manches très-larges de ce vêlement de dessus sont doublées de peau de loutre. Elles pouvaient être retroussées complè- tement sur l'épaule, Si le temps élait afin de ne pas gêner les mouvements du bras. mauvais, ces manches enveloppaient entièrement [ 42-2 CIIASSK les bras seur et fixait mains. Ips iiu'ino du rextivniité trousse aux carreaux crocliel était iiiarclior l'oiii- dans dans le ccintiir(;. la bois, le chas- Quelquefois munie d'un morceau de peau (lui la per- meltail de couvrir les fers. La ligure 9 donne un de ces carreaux d'arbalète de chasse muni de deux pennes seulement, tandis que les IKhIics d'archer ' en possédaient Les chasseurs à l'aihalète se servaient aussi tiois. 9 <-. ^ (1 1 y de carreaux terminés par un fer en forme couper les jarrets afin de On avec l'arbalète aussi bien à pied qu'à cheval, dans ce dernier cas, pie d-de- biche , des bêtes et de les pouvoir prendre vivantes. cliassait la bête noire et, de croissant la corde de l'arc était bandée au moyen du -. Pour tirer le lièvre, les carreaux d'arbalète étaient terminés par un cylindre de bois ferré (fig. 9 bis). Ainsi le chasseur élourdissail l'animal sans gâter sa fourrure et sans répandre son sang. sidérait ce gibier Tous les comme d'autant meilleur veneurs représentés dans sont vêtus à peu près de lement l'escofllc même la même, le n'était iju'il qu'ils portent généra- époque, les chasseurs sont souvent la figurés M.'nic mauiiscril. Voyez AiiiiAi.KTE, parlie tics habillés de vénerie de chaciue seigiKMir tenait à poi-ler un vêlement de chasse spécial, une sorte d'uniforme. ' Phœbus ample comme vêtement de dessus. Cependant, vers vêtements justes. Alors • con- pas saigné. manuscrit de Gaston c'est-à-dire On Armes. — CHASSE '*id Le Trésor de rcneric, composé en Fontaines Guérin manière bras; ', nous montre tous les Hardoiu de par messirc loD't veneurs vêtus de d'un surcol juste avec manches rembourrées à : taille ti-ès-serrée, plastron bombé à la la même Tarrière- hauteur de l'estomac, chausses justes, et bottes molles à grands revers pour préserver le bas des cuisses du frottement de la selle. TlihM' 4.711,1 Ces veneurs (prils (lîg. ne missent le 10) sont tous représentés la tête nue. chaperon que pendant Livre de chasse de Gaston le Phœbus, on le voit courant à cheval tète nue. Sous bois, par le 11 semble mauvais temps. Dans également des veneurs beau temps, cette habi- tude était justiliée. Notre veneur, outre la corne pendue à son côté droit, porte l'es- carcelle avec le couteau, et l'épée attachée à la ceinture très-serrée à la taille. ' Ce Jônnne Trésor de vrnierie cA Pidioii. rn-\[ eu vers ; il a ('lé publij eu ISo.'J pur M. h' baron I CHASSE 'i-Ji 1 Ces cornes do chasse ne pouvaient guère donner qu'un son, et des mota les cornures dilTéraient par retendue et la disposition La réunion de plusieurs wots s'appelait alors brefs ou longs. du lin xiv^ siècle) alenèe • Voici en eiïel Et : vous si ])laist mol, et reaiivc coruci' '. puis ([uatrc après • l'n Iniic ' I)oublcs-dc-cliassc près à près, M Et tout autant d'une autre alaine " Dont (V véés figure plaine 11) (lig. la (à comment u - l'auteur note la cornure de l'eau : // I Ces sonneries n'indiquent évidemment que des sons semi-brefs, ou longs doubles « Mais là le . S"il a chien qui se pregne garde I Du cliaiifie et celiiv place des bottes la rosluiiiiei I même à "... sage hiaconnier Doit savoir, coni bon sont vêtus à peu près de portent, chausses de cuir lacées; et longs, 3. Les varlels de chiens, ou braconniers Il bi^efs ils avnre et (jue les veneui's, ^arde molles, •'. des . . » si ce n'est qu'ils houseaux ou basses sont armés de l'épieu (dg. 12), et à leur côté pend un barillet. Le traité de Gaston Phœbus dislingue plusieurs espèces de chiens de chasse et leur consacre un chapitre tout entier dont nous croyons d'extraire quelques passages. Ce chapitre a pour titre utile devise des alans et de toute leur nature. « « et manière de chiens, les « autres sont que on ' Lorsque - I.e 3 Voyez, k ce sujet, '• le cerf est '' ii C'était alors le On b'enicrs. Ménic nianiisdil. la « alans Cornure de l'cauve. veaulres. genlilz. Les autres sont » note 6 de l'éditeur du Trésor de vnneric. nom qu'on donnait aux a vu Alans est une natui-e uns sont que on appelle alanz appelle « Cij l'eau. Trésor de vanerie: chiens courants. «les et les — : valets de que ces niènics valets sont eliieus, chargés appelés, dans le de soigner les Homnn de Garni. - 4ï>5 [ alans de boucherie. Les alaiis geulilz lailliés hi teste droitemenl comme un levriei' doyveiil si eslre CHASSE faiz ] et de loules choses, fors que qui doit eslre grosse, et courte, et combien qu'il y eu ail de chascun poil, le droit jtoil de bon alan et tiiii est plus commun n doit eslre Idanc avec aucune tache noire environ « si " oyeulz bien petiz et blans et les " droites « acoulumer que nulle autre beste, car « mal que nulle autre beste. Et aussi voulcnliers estourdiz de leur nature, et n'ont mie fort " ' « et pour narines blanches, les agusiées ei aussi les y a faite l'en faire Aussi les leur a l-uu iMiles i (laillrcs) . il l'oreille. *. Alan est miels oreilles faut taillé Les et niiclx plus les alanz sont si bon sens (.IIA>.sK [ -- 1 - '-') « connue inoull aulres chiens ont; .. prennent (suivent) volentiers et vont < pouiviaux <• j'ay " mal gracieux et mal entechiez < manière de chiens. Et onques je n'en '< bien « à (|uoy « cai' veu aux tuoit son ([ui ou ils brebiz le ou maistre. Et en toutes guises alan sont ataint il mètre y doit un alan de sa nature que autre et plus foulz et eslourdiz *, la bien vis trois bons, car bon alan doit courir sitôt il buefs clioval, autre bestail, ou aux gens, ou autres chiens. Car nu alaii on cuerL un car, si comme un entechiez et lévrier, et ce dent et ce doit estre sans lessier ; morsure que ne feroicnt tient plus fort sa qu'on puisse trouver. Et pour ce est .« trois lévriers les meilleurs - meilleur chien qu'on puisse tenir pour prendre toute beste et tenir " fort « touz cas et faire ce « soit « comme '< lèvres et grans oreilles, et de ceulx s'aide l'en * les « et « gnent « ils « Donc, tout homme, qui veult hanter « gliers, doit avoir et alanz « et mastins, Bon alan L'autre amer son maistre et suivre, et li aider en que li commandera quelque chose que ce doit nature d'alans veaulres laide taille de lévriers, ours et porcs sangliers ; mais car ils ils sont onques tailliez si ont grosses testes, grosses ti'ès bien à chascier tiennent fort de leur nature,... mesicz avec lévriers qui pincent sont bons, car, quant ne la beste, la ilz la tient et ilz atai- mesmes tiennent coy, mais d'eulx liendroient jà, se lévriers ne metoient la beste en deslri-. s'il la chasce des ours ou des san- et lévriers et veaulres n'en puet avoir des autres. Le manuscrit ne se contente pas de l'allure le ou de bouchei'ie, :> ces descriptions, des alans. Ces figures rappellent assez la taille et il la donne forme des grands chiens dits danois. Quant aux chiens courants, ' ^ « Oui t Alix fie iimiivais peuchiinls ."iboi-; ». ». ils sont représentés le museau coui l, — les oreilles comme que lon.uues, les 427 ('paiiles f iorlcs, la sont luibillées les têtes des chiens alans poi'tenl les clmsseui's dans façonnés ainsi que l'indique la le (|iieue (lig. CHASSE [luiliie. 13). ] Voici Les cpicux manuscrit de Gaston Plui'bus sont figure 14. La traverse A est de bois [ — c.iiAssK inaiiilonim ot liampc I;i ;i un p.ir — 4:28 croisé. lil Les veneurs frappant avec celle arme les sanj^Miers au défaut de l'épaule, il la main contre les atteintes des défenses de l'animal il voit, dans manuscrit du Livre du le cette traverse : Modns roij cheval recevant, l'épée à la main, un sanglier seur est velu d'un surcot très-juste, pourpre nuque un cor blanc Les dames nobles ne c'était pendu est ; sur des braies clair, couvre lui à son côté. courre Leur chasse saient la grosse bête. Ce chas- io). (flg. se privaient pas de suivre les habituellement pour un veneur ', rouges. Son chapeau rouge est posé sur un voile vert qui la préserver de garde. louait lieu On fallait rarement lièvre, le favorite, chasses comme nous elles le mais : chas- verrons tout à l'heure, était la chasse au vol. La Chanson Guillaume d'Engleterre dcl roi époux reine, s'adressant à son Tout maintenant aler en bois. » Sarés-nie-vos gré se « — << il ? oïl, voir, niolt grant dame a la Que chien soient aeouplô, '< Enseler ses caceours Et atornoi- ses vcnoours. (i ik sont alorné por movoir, tôt son eslavoir ; (( Tôt ont lor cors et lor harnas. « Ne « U <( Tôt « Li cers s'en vait les « Et finent dusqu'à le cerf li .j. escars '' de .xvi. rains troevcnl ' r.il.liolh. 2 l'uhl. ; cien après lui s'esmeuvent. cil le sans fuiant, vont après huant. » « « Biau sire, par « Fait la tel convenant. dame, vos doins congié <( De courre après « Vos courrcs H Toute l'ambleure et '1 >. '* « Cascuns à 3. eommandc Tantôt (( « la vois? g'i dame fait parler ainsi vos esluet Sire, fait-ele, I.' li fait : « Sarai, - ; le cerf con gié. jou no courrai pas. le pas M'irai après vos cshalant. » nationale, français, n» 12.399. Ce manuscrit <lale de i:nn à I;lSn. par .M. Fr. Michel, du manuscr. français de la Hibliolh. uatiouale, u" C9S7, écriture du xiv** siècle. 3 .. Sir,», allassL- j'y '• 5 fit-elle, il avec vous? vous conviendra maintenant — Oui. certes, madame, « Elle fait mettre en selle ses chasseurs ». •! Ils et ce d'aller chasser me ne s'arrêtent pas jusqu'à une terre défrichée •> ; vous sera un grand plairait- iilaisir. {escnr pour es.inrt). » il que - 420 Les vêtements que portaient les CIIASSK (lames à la chasse à dater du xiv» siècle, sont très-fiîrmés. Habituellement, les à se tenaient en selle comme les hommes, les jambes plus ('(iiiiiv, femmes pliées, par ivoire de i6 conséquent première moitié du xiV la pée ' (fig. iG) siècle, ([ui Sur sa cotte '. D'un rarlre à Voici la copie étriers tenus courts. les iiiiriHi' lièvre, aeeonipagiiée il'iin proviMianl jeune elle do lioiiiiiie. la a d'un montre une dame ainsi équi- endossé un large peliçon sans iMllccIioii \V. ^^ls!^^ll. C.etlc daMie chasse le ' CIIASSK — ] — i30 bien les épaules el les arrière-bras. Ce pcliron manches, couvranl lombe jusqu'aux pieds; doit être fendu en bas par devant et par il un derrière. L'ècuyère porte voile avec barbstle et chapel à visière par-dessus. Dans sa main droite, elle lient un fouet en façon de mar- La housse de tinet à trois lanières. chaque côté, par six lanières terminée en bas, de la selle est chasse-mouches. Le luxe des chasses fut poussé aussi loin que possible chez les riches gentilshommes, pendant les xiv° et xV^ siècles. Bernabo Visconli avait une meute de cinq mille chiens pour la chasse au sanglier. Ce seigneur faisait un convaincus d'avoir tué Campo à ce sujet dit : ^ punir de mort les paysans qui étaient de animaux ces sauvages. L'historien Je ne veux passer sous silence la cruauté de manière dont « Bernabo et la « supplices les « sanglier. « l'ordre de saint François, il condamner aux faisait pauvres paysans qui avaient pris ou Ayant été réprimandé à ce permettait à ses principaux il les quelque de sujet par des religieux assassiner, fit tué derniers » Ce seigneur ne émoluments ministres de recevoir des qu'autant qu'ils prouvaient avoir mis à mort quelque braconnier. vivait en i3o4. Pour peindre ce personnage, un Ayant rencontré sur le pont supposait devoir lui èlre trait suffit. Lambro, à Melegnano, deux de envoyés du pape Innocent VI, chargés de qu'il lui remettre des lettres il s'enquit auprès si long voyage, désagréables, d'eux avec une apparence d'intérêt 11 si, après un ils n'avaient pas faim ou soif. Les messagers, devinant à la ligure du seigneur que que, avouaient avoir à s'ils rivière, la Bernabo leur ou d'avaler question la parlèrent cachait soif, ils pensée, et avaient quelque chance de boire seulement laissa le choix, mauvaise quelque de faim la qui les ou d'être jetés par-dessus les lettres papalines, ce qu'ils liront, les pressait. pont, le sceaux de plomb compris. Le roi Charles VI rendit en 139G une ordonnance datée de Paris, qui défendait la chasse à toute personne non noble. L'é(iuipage de chasse de son frère Louis, duc d"Orléans, se composait « d'un maître veneur, ayant sous ses ordres deux aides et un chevalier de vénerie ; de dix pages des chiens, dont deux spécialement attachés au service des lévriers; de huit valets de chiens, et de « n'ont nulz gaiges et qui gissoienl la t' deux povres variez qui nui! avec les chiens ». Ces valets étaient seulement habillés. « La meule comptait quatre-vingt-dix-huit chiens courants, limiers et trente-deux chiens lévriers df's chiens pour le sanglit^r. ot pour le des lévriers et huit indépendamment malins de la chambre ceif, ^ Monseigneur (le ciiAssi: 1 envoyait en pèlerinage, et l'on disait des messes à leur intention. les En 13o9, Edouard trente « sarl, d'Angleleriv, la capllvilé du fauconniers à armée, pendant traversant France la Jean, menait à sa suite, dit Frois- roi chargés cheval d'oiseaux, soixante couples de forts chiens et autant de lévriers, dont « chacun jour en chasse Les ducs et bien il alloit » "-. Bourgogne de son avec « possédaient nombreux équi- plus les Six pages de chiens courants, six de lévriers ; douze sous-pages de chiens, six gouverneurs de valets de chiens ; pages de vénerie « ] On Les chiens éluicnl l'objet de soins assidus. » '. — 431 « : de chiens lévriers, douze valets de chiens courants, six « six valets (( valets d'épagneuls, six valets de petits chiens, six valets de chiens « anglais et de chiens d'Artois les chasses à courre qu'accidentel- aux hommes elles laissaient si » ne suivaient Si les châtelaines lement, '. des plaisir le aux chasses bêles noires, elles se livraient avec passion à la chasse au vol, et, en celle (îlTet, la était imaginer. Le puisse el chasse un des exercices du Lirre manière de chasser au de soigner les oiseaux. roy Modus les « amiable, la tierce qu'on en goût pour les si vif, xn% (les soit curieux. xni^ et \i\" siècles, qu'elle dépensait des La première « La noblesse » eut pour sommes satisfaire cette passion. Mais, relatifs d'instruire et est de oiseaux), la seconde est de leur être <' pendant long, dire quelles sont les trois conditions que doit remplir le chasseur au vol. aimer parfaitement au tout décrit vol, et la façon d'élever, commence par 11 charmants qu'on les plus la féodale, chasse au vol un considérables et se minait avant de donner quelques détails à cette chasse, et rentrant dans notre sujet, nous analyserons une pièce de vers donnée par l'auteur du Livre du roy Modus, qui est une peinture de mœurs Cette pièce est intitulée « : des châtelains des xin" et xiv° siècles. Cy dcrisc des deux chasses à Deux troupes de dames et savoir, jU'jcminil des chiens le des oyseaulx et lesquelz font plus beaux <( et déduiz. courre et au vol, » Il de s'agit qiu^lle est la et, plus plaisante. au 1 vol, l'autre à courre, se Voyez Loms - Chroii. du Froissai'l. 3 Glioisy, giirui; SCct. d^ III. rencontrent à et C/inrles d'Oiiitanx, IioUiou Figi'ac, ouvr. ih'd. Ilist. de chevaliers, l'une venant de chasser ii I, cliaii. de V/uir/rs VI. Saiulo-Palayi', Mc>/i. ]i. mfluenai sur leui iiioiiSL'ii,'iii'iir livi-, le tombée du jour, toutes la les arts, duc de Nrmaurs, etc., par A. C.liaïu- 18'ii. c.xxi. :2i2. — Voyez, pour sur l'anc. chevaleiie, I. III de ; et plus aniplos Legraiiil délails. la d'Aussy, l. I, [ ciiASSic — ] deux ayant bonne chasse l'ail de l'aulre bon nombre ravies de se voir : — i:-5:2 d'une pari un gr.md cerf a élé pris, son amie « VA alcreut droil au H Oii " lit ". S'ontrclirent fjranl joie amliii. il iiiaiioii' leur faloit reiiiauoir, les chevalicis autrosi Vous devez « : sont cliàlelaines : > dame de Chevauclianl l'une piès de l'autre, la dit à deux de perdreaux. Les être lasse la chasse au vol pour nous, en volant, nous ; avons pris perdreaux à foison sans nous presser ne sache pas qu'il y ait plaisir pareil. N'est-il pas plus agréable de suivre le vol des que oiseaux de courir — devant vous? Cependant, répii(|ue beau de suivre à travers bois de forcer « profite guère. « pas de répit. nous » Toujours — le dame au : « vol, et, s'adressant pas Chasse au vol ne la premièi'e, laissons celte nous penserons à défendre notre opinion. la tel fauconnier court après son faucon, bonne discuterons plus à loisir; faisons la n'esl-il fuit courants, de les devancer, les chiens reprend Soit, dame, l'autre bête? Le proverbe du vilain est la je haleine après une bête qui perdre à : On » au chàlelain chère, il n'a matière, cette nuit arrive au château de : Lequel vous soiuble plus bel. « Chace de cliieus ou vol d"oiseaul\ ? Vostre leniuic lient plus à beaux « " Et k meilleur la volerie, < Et lien ne prise véueiie ' Si ; en fera un arguiiicnl. » Le seigneur se garde de se pi-ononcer et dit qu'il soumettra le cas au comte de Tancaiville, plus compétent que nul autre en ces matières. « Bien, disent donné, nous l'acceptons. (i « Eh 1 (lil El deux dames en les le eci'f » d'emporter cet oiselet <• •• ! Les varlets apportent cerf, voire » La dame commcnea El si vous nous avez juge la venaison. poitoil seize cors! dame au la liant, ne vnloil à rire, nul mot diri'. épervier serait bien enqièché — On mel se daraes ; CHASSE [ ] à taljle. Allons, « — ioo <( Kl taiilost « (-ar ils csti)i('iil « Kl s'iiliTL'iit coiicliit-r, avoieiil si dirent travcillioz, malin le » l)icii vcillit'". nous entendrons leurs chevaliers, allons les argiiniculs. réveiller ces » Elles sont à leur toilette. Estes vous « Oui, « d'arguer? prc/.lt's — l'épondcnt-ellcs. » bien Eli nous descendons au jardin 1 vous y attendrons. Descendues au maris de leurs vei'ger, assises près et : — « Non dame (I Doue, « Dame, vous devez connueuccr. la (lisl a respervici', » pas, dit Tautre, vous avez soulevé la question, veuillez — commencer. Peut-on Soit... Les oiseaux, que nature a comparer chiens beaux, fins, oiseaux? et courtois, si charmants à voir? ne les porte-t-on pas avec soi dans les chambres des rois et jolis; sont ils faits nets si si propres naturellement et ? En peut-on autant des chiens, sales, toujours sur les fumiers, et qu'on ne peut approcher sans se boucher oiseaux avec tout si sors* ou mués, ne sont-ils pas soient qu'ils comtes, tant faire la où animal comme son temps, Et I le pas merveilleux qu'un les héron par billon, se précipitent petit héron qui s"élève jusqu'aux nues, ne vonous- perd tous deux de Tue saisit le si courage, batte une grue ou son par est le faucon, mangent qui faucon l'attaquer par devant, par derrière le on ce qu"on ne peut faire des chiens, soi, un cygne sauvage battant, nez? Puis on peut partout porter se trouvent. Mais n'est-il ils nous pas le ; Qu'y ainsi com- puis l'oiseau chasseur prend tous deux, la tête, et à terre. ? comme un de plus plaisant a-t-il tour- que de chasser en rivière avec un faucon haulain ou deux? Si en plaine est un étang bien peuplé de canes, de malarts, gibier, — on laisse aller les faucons. Ils — n'y faut pas de petit il s'élèvent tout d'abord si haut, qu'on les perd de vue. Alors, on Irappe les tambours pour faire ' Li's l'aucdiis rouinie l'oux On SOIS siint disait couinie on dit encore : ceux (]ui eucore, au snut eurorc siècle ii dcruiiT leur : preiuicr dicval harengs sors on S(rurs, ]ionr roussis k soi- ]ieiiiiage. o» saur, Sor sVuleud pour la fnince. II. — '.')') ale/.au CHASSE [ ] envoler les oiseaux de marais, qui prennent de Fair en troupes. Sur eux fondent faucons les comme la foudre, ils les précipitent à terre, puis semblent rebondir pour s'élever de nouveau et retomber d'autres uns gisent dans les : d'autres sont noyés. Ainsi prés, les sur en peu de temps. Vous parlcrai-je de l'épervier? fail-ou belle chasse quand dames, chevaliers et damoiselles s'en vont chevauchant, chacune l'épervier sur le poing ? Ces oiseaux volent menu et souvent, chassent, manquent le gibier, volent après, Est-il une plus jolie chasse, reprennent, se de les suivre. Non, s'écrier, que poursuit une alouette done sa chasse. On monte à comme deux à terre fond sur l'essor, et l'oiselet, celui-là part tout deux tous tombent chevaux des chasseurs. El, de randon l'alouette qui toujours, mais lui aban- s'élève pierres, entre les quand l'épervier prend bien de cet épervier un autre épervier; laisse aller chacun et ; de chasse plus attrayante bon. Voyez est il elle s'élève, ; perdreaux et n'est pas il de l'épervier, quand celle droit, alouettes saisissent sur le et l'apporte poing de sa maîtresse, n'est-ce point chose plaisante ? y a beau- Il coup d'autres oiseaux dont je ne parlerai pas, m'en tenant au faucon Ma cl à l'épervier. conclusion est que plaisir le de la chasse au vol l'emporte de beaucoup sur celui de la chasse aux chiens courants car le vrai plaisir de la chasse est de voir, oiseaux, la vue est toujours satisfaite n'entend que des aboiements, non d'entendre. Avec la prise, à rendu. Et qu'a-t-on vu pendant cette course effrénée? Rien. A cette argumentation, la dame au les avec la chasse à courre, on ; quand on arrive et, ; cerf répond : « on est » Vous vantez avec raison les qualités des oiseaux, mais les chiens en possèdent qui les valent. Vous dites que les sont courtois; mais les oiseaux parler du lévrier qui combattit lévriers sont chiens, et, sans pour son maître contre Macaire, vous observerez que des lévriers couchent sur du le lit de France, lequel roi énumérer toutes les qualités les aime, les Qui voudrait chérit. des chiens aurait fort à faire. Vos oiseaux vous quittent assez légèrement, et souvent on a grand'peine à les ravoir, tandis que mes lévriers viennent à me moi ; je n'ai pas savent bien nirnu- besoin de m'en inquiéter, et, s'ils ver pas de savoir quels sont les plus beaux des le logis. Il ne s'agit perdent, ils chiens ou des oiseaux, mais quels sont ceux de ces animaux méritent plus notre affection. Or, ce point n'est pas le je craindrais seulement de vous ennuyer par de longs détails ceci. Voici un joli temps ont été en quête du cerf; quand tranquilles : on rit, ont fait on joue, on s'amuse ; discutable, mais De grand matin, d'été. ils ; qui les écoulez veneurs leur rapport, nous voilà chevaliers et dames sont — en joie le dit. puis on ; On avec son lévrier selle. Celui qui a fait trouve sa brisée et rapport passe devant le grand Quand bois pour ceux qui aiment ce déduit. trouvé, le veneur sonne Oh! un long mot, on et alors, vous entendez les cors sonner. facile, si la meute voix, ces aboiements, remplissent passent devant, voient le suit, on crie, fuyant; le cerf on corne : ctrur le les a le cerf le lévrier laisse aller les chiens. la forêt est Si il belle et ? aboiements redoublent de cœur n'est pas Il On a belle tête. bien, qu'on si n'entendrait pas Dieu tonner. Qu'est-ce qu'un petit oiseau poing, comparé à cette fête ces bois, Les dames d'allégresse. est grand, il dans plaisir nombreuse, au milieu des grands est la trace, puis le lévrier suit ; ] bon conte qui sail un ; et les chasseurs vont après, courant, criant. C'est les CHASSE [ collation sur l'herbe fait la met en se — 43o si sur le triste qui ne bondisse. Gens et chevaux s'animent à qui mieux mieux, sonnent, hennissent, huent. Tous sont entraînés après la bête qui fuit. La voilà à l'eau, et les chiens après elle. Ce spectacle ne vaut-il pas le vol aux canards ? Parlerai-je de la chasse au sanglier, des retours de l'animal, de sa défendent chacune leur cause, répliquent jusqu'au convient de mettre les plaidoiries par comte de Tancarville au cei'f « à son hôte, votre jugera. mari de la mieux argué >i Or me dictes vostre " Sire (reprend l'autre), je que le je u'eu • Aftiu " Il n Ce que ce Je veut ce que est eseript es le mais, : la femme seulement n'en me tiens à la dame : ma l'emme, soye infâme. bons hoslieux : veult et Diiuix. veult. » premier, je vois que vous n'oseriez contredire si vous émettez un avis contraire au sien, je mes chiens chassant cerf et sanglier dites rien. » L'autre ne point contredire sa moitié, paradis pour un chien... et ; « répond Ma femme VA scet tous les aris de iulcllr. Véez-vous eommcut argue Tousjours n"a pas esté en mue. Je u'ûâerove a luy plaidier. petit : « Ami, a été à Balette... " elle pense un », mais, à tout prendre, « (i envoyer au les Mais, dit l'époux de « l'on ? bien désiré posséder ce bon chien Il moment où iiensé. ma femme meilleur de le de et écrit, dame aux oiseaux Laquelle a femme vous donne qui " Bien, répli(iue deux dames lutte contre les chiens...? » Ainsi ces >> ? car il il ; eîlt préfère perdrais-je le CMASSK — Gardez vulre vous i\\\i> Kl cliifMi. n'aiirii'z iliaciiii me je mon pas . Nitiis soiniiies » De de la graiit » tais. rliion El ptvminr le : « Je savais bien : Ions parrodiiens paroiss • aux cliiciis. >> rire. Nous avons donné celle analyse à terriens, et qu'elle peu près complète, parce mœurs représcnle assez lidèlement les liummes — 'l-'M) I et donne, sur la vie de les chasses, ces (}u elle genlils- des renseigne- ments curieux. i^a (lame aux oiseaux dil vrai une les oiseaux telle : les i»ersoiiiies nobles a\aient pour alîeclion, qu'elles en portaient en toute circon- stance avec elles, La tapisserie de Baveux nous montre Harold débarrpiant à l'embouchure de Ponlhieii; sur le il la Somme, chevauche au milieu de sur ses poing. Guillaume, qui arrive poui- le la terre de Gui, comte de compagnons, un oiseau tirer des mains du comte, 4;- > représenté de est mandes avec ', même croisées. mode normande de suivant la vofiMe d'un et est vétii manteau petit le des braies ] nor- attaché sur jambes sont couvertes de chausses maintenues bandelettes (les Le duc 17). cotte courte la l'épaule droite. Les jiar ((ij^. CHASSK i sarcopha.a'e du est Il nu-tète, cette époiiue"-. milieu du mi'' les Un siècle, cheveux, coupés, très-curieux cou- déposé dans le n musée de Niort, représente des chasses. couvercle on voit une en est selle, assise dame Sur l'une des faces qui a laissé aller du côté droit de cheveux nattés en longues tresses, la le faucon. Celte île dame monture. Vêtue du bliaut, elle fouette ce les son cheval pour suivre du faucon qui abat une pièce de gibier (lig. 18). Un chien l'accompagne; car, pour ce genre de chasse, on avait des chiens vol le dressés à Sur ramasser l'autre face est poing (fig. le gibier que prenait ou qu'abattait le faïu'on. un noble également à cheval, son faucon sur 19). Sans entrer dans de trop longs détails sur diul ' - il faut dire ipielques Voyez, Kn (iiius la [larlic iob:;. le la chasse au vol, cepen- mots des oiseaux pi'opres à ce passe-temps dos Vètemknts, le mol Iîhaiios, (ii;. 2 et .'i. / [ IMIASSK dos usages de fauconnerie Cl Modits « - "y ] inliliilé de rjuoy y a huit espèces d'oiseaux « qu'il dit L'auleur du livre '. Le roy : homme peut déduire. Ce sont quatre de quoy ou vole, qui voient quatre qui volent de poing, et prennent de randon « et «. volent à tour haull sont « et (< le : le faucon, ceux qui volent de poing et prennent de randon sont faire aimer; il oignons crus. ni tement et mué. Le fauconnier faut coure bien, (pi'il qu'il légèrement d'un côté ou de Voyez l;i Fuuconnerie ancienne et monte l'auli-e. rentrer sans avoir retrouvé son oiseau, ' Ceux qui hobe l'oloir : s'il fait 11 Cluiiii iiinis sur des cl i|uali'c \y.iy manger ; ', au et s'en ni ail, à cheval adroi- ne doit jamais de grandes MM. t/iodeme. au nid ou aimer ses oiseaux doit doit être sobre, se lever au jour, ne Il loui-, » Le faucon est niais au passager, c'est-à dire pris lorsqu'il est ii lasnier, le sacre et le le gerfaut, l'espervier et l'esmerillon. (ilct '\ se cl des fuites. Miii.s J*ari.^, 1862). * Écrit (•oiniiiciiccnienl îiii du xiv sicdc , doiinuciils d'un/ d:ilo anlcricurc. ^ C'csl-à-ilirc, (]u:ilrc qui volcril en s^ jeUenl sur • L'autour, la liiiiruoyiiiit, proie avec iuipéluosilc, qui. du pidui; liii cliiissour. Les i|iiali't' sont qu'ils autres, (|ui uistsaiix réclamés du xiv*= liaiil ou noI - CllASSIi oiseaux de leurre, c'esl-ù-dire suiil rappelés à l'aide du leurre; les quatre sont oiseaux de poing ou de basse tôlerie, sont dressés revenir sur à de ^^50 siècle, le poing du fauconnier. Le leurre était, jusqu'à une lanière de cuir ronge garnie de deux la lin ailes à l'une 20 de SCS extrémités; depuis celle époijue jiisiprau avait une souche de cuir rouge qui servait d'attache aux rappeler l'oiseau, main sa xvi" siècle, le et haut. le fauconnier La figure faisait tourner le oiseau de haut vol à venir aa l'appcl du louri'c ' « MiuHisci'. liiblioUi. Cy devise comment iiiitiDualo. le Livre l'on doit loirrer du roi/ Mudus. un faucon '. Pour leurre autour montre un fauconnier iJO ailes. leurre dressant Ce fauconnier friiirvùs. iiiilicu fiouvel n/pdtié. » du de un est xiv'' sirclc; aiAssK : vèlii tlf - ] ltrai''> - no do jauno, rou.ues, d'un surcot blanc rayé chape- d"iin ron vcrl avec cliapol de feulre rouge. Quand le fauconnier a fait manirer deux ou trois fois le faucon neuf sur le leurre, il s'en va de liun le malin en un pré avec un compagnon, l'oiseau chaperonné sur poing, le leurre encharné sur les deux faces seau manger deux ou trois becquées sur et le chaperonne-, ajoute une cordelle au compagnon, (jui Là '. le leurre, puis le l'oi- décharné donne à sa laisse, et le s'éloigne de la longueur de laisse il à tenir cordelle. Alors, le la %1 fauconnier fait tourner chaperon au faucon. Si laisser leurre; le trois chaperonner de nouveau, compagnon ùlc doucement faucon vole droit au leurre, le manger deux ou le le becquées sur le porter plus loin ijue la faut lui il leurre à terre le ; puis le première fois, manger sur le leurre à terre, en criant « Hae hae » El recommencer en éloignant toujours l'oiseau du ItMirre. Quand il est habitué ainsi à venir au leuri'e, il faut le faire manger faire le : le faucon- amené avec d'autres au milieu de plusieurs personnes, puis des chevaux, puis nier étant à cheval ; puis le faucon nouveau est ! 1 faucons ^ A. ' '•' la lin du r."c'Sl-H-dirc. xv= siècle, le parni tle (Vesl-ci-dirc, l'enlève Voyez leurre était fait ainsi (jue l'indiiiue viande fraiclicinent finV. de dessus le cliainlre eilr jikis la piiturc et lui l'rmrl le Imul du Livre du rvjj chapeiou. Modus. la — ligure 21. Los ailes étaient pincées l'ouge, et de viande chaude pour acharner fauconnier dans une enveloppe plaie était en chasse tourner faisait au-dessus de sa le leurre souvent, mais non avec la main. et faut remuer ses pattes, atin qu'on l'entende fait 11 le tête. cuir de cerf bien attacliée au gant cordelette avec bâtonnet pour caresser l'oiseau, car bien cuir ilc qu'on voulait rappeler l'oiseau, et Pour un nouveau faucon il faut gant neuf de blanc, laisse neuve de bon cuir, laquelle doit être cuir, ] faucon nouveau. le <( de ClIASSIi [ sur cette enveloppe qu'on attachait les morceaux c'était Quand on — Ul il ; faut le toucher deux sonnettes attachées à et gratter, puis bien enfourmé, dont la forme un chaperon élevée soit saillante au droit des yeux, profonde et assez étroite par et bas pour le tenir à la tête. » La forme des cliaperons n'est pas constamment restée la même. Pendant les xn» et xni' siècles, les chaperons sont garnis postérieurement d'une longue queue la prise la 22), qui est la tiroire, c'est-à-dire qui sert au fauconnier à enlever le chaperon. Cette tiroire est ainsi dans (tig. très-longue pour que main gantée, atin le A le en C par derrière. Plus tard, chaperon de et jusqu'au ont la forme présentée ligure 23. et Ils face, en xvi" siècle, tiroire. On chaperonnait main droite on hxait Le fauconnier la B de profil, et les chaperons sont taillés droit par courroie pour serrer le l'oiseau par le bec le bas, cou de l'oiseau l'empêcher de se déchaperonner. L'extrémité a de de extrémité d'empêcher l'oiseau de se déchaperonner. Notre figure montre en avec fente par derrière, fauconnier tienne son la coui-roie et sert d'abord, puis de la courroie au boulon. est habituellement ganté de la main gauche, II. — o6 et de CHASSE i la m.iiii ment 4'.-J ] droiit' il tire l.i et sans le froisser. tiroir.;' Il faut pour iléchiperonncr l'oiseau lesle- une certaine adresse pour décliape- ^4 ro inrric faucon, ne pas ' en l.a "oiirroic av;iiil. [i()s',iM'i(3 le irc. fini, cii distraire, afin que, sitôt se ilrgrat'ant. i)criiicl ilciilcvcr le le chaperon ôté. clKiiicrnii (r.iiTièie — il voie la proie. Le bien porter n'est afin de ne le lion tenir le coude an côté droit et ferme; sur le côté de la un faucon ne La figure 2't \y,-.s [ non plus point faliyiier et de le tenir en l'aiiconnier seri'e corps, — 44!) fait que le et porte le bon clKise élut. Il Tant ipic le bras un peu loin du les doigts. Celui le poinc, (pii sait liit-n pas tinter ses sonnettes. est la cojiie ] indilTértMilf, faucon soit assis droit sur main ou entre CHASSE d'une vignette du manuscrit dclaBihijo- f CHASSE nalionale ltit'(|iie nage — ] est vêtu est vêtue ; par dessus, montre ligure 25 représentant un fauconnier à cheval. Ce person- ', pour tète la — d'un surcol ou corset blanc rayé de jaune, le chaperon ronue enfourmé de 'l't't le bien queue du chaperon enroulée autour maintenir. Les braies sont rouges. La la une dame même provenant du d'une robe-corset bleu de roi, manuscrit. Elle avec chaperon rose doublé de fourrure blanche. La selle est rouge. Sous chaperon on le voit la chemisette à petits plis qui couvre la poitrine. Elle est accompagnée d'un chien « Phœbus. En effet, « ce chien est figuré dans ce chien d'oysel et espagnol pour rapporter à-dire du d'oysel », suivant la désignation les sous traité pour prendre perdrix » de Gaston traité et le nom cailles, pièces terrassées par l'oiseau de c'est- de poing (épervier). La figure 26 présente une autre dame à cheval, tenant son épervier déchaperonné, prêt à voler -. Elle est vêtue d'un ample surcot boutonné par devant, avec fentes latérales pour permettre de passer mains les le par dessus, ; le chaperon dont haut de la tête. Le surcot est ouvert sur pour ne point gêner sur ainsi que la selle, car devant le et par derrière, on observera que cette écuyère, comme enfourche sa monture précédente, la devant est retroussé sur le le fait un cavalier. La fauconnerie cieux, Élie intitulé le exigeait des soins infinis. Fauconnier parfait, écrit petit traité fort pré- vers 1750 par Jacques- Manceau, seigneur de Boissoudan, donne quantité de détails sur la chasse au vol oiseaux ^ au xvni* dans Un le On manière d'élever et sur la peut reconnaître, en lisant ce et traité, de soigner les que cette chasse, abandonné aucun des usages déjà mentionnés Livre du roy Modus, bien qu'alors elle ne fût guère admise siècle, n'avait que chez quelques hobereaux vivant sur leurs Les gentilshommes, depuis le xi" terres. jusqu'au \\T siècle, portaient souvent un faucon ou un épervier avec eux dans leurs promenades, assemblées et visites. C'était un sicne de noblesse. Ces beaux oi- seaux, bien traités et élevés, s'attachaient à leur maître et n'étaient chaperonnés qu'au moment de fixée à l'une de leurs chasse. la D'ailleurs une laisse était Tout gentilhomme qui chevauchait pattes. par passe-temps avec des dames prenait un oiseau sur son poing. Ton approchait d'un étang, Si le faucon était déchaperonné, un des ' Le L'vre du roy Modus, - D'apivs un ivoire, colicclioii Saiivagcot, Louvre (environ ^ Ce traité a été fran(;ais (luilicu imprimé dans toire, par les soins de la Société la du xiv sirde). 1 :{()(!'. seconde partie des Mélanges de littérutuie et des bibliophiles frani.ais (Paris, Lahurc, 1861). d'ins' — 44o pages, suivant à pied, faisait lever lancer le faucon — le héron, [ s'il CHASSE 1 s'en trouvait; et do i. 26 La figure 27, copiée sur un cadre à miroir du commencement du \i\' siècle -, nous montre un jeune homme et une jeune femme à cheval. La jeune femme caresse le menton de son amant, qui tient 1 2 Voyez, dans le Collection du 1" volume du Dictionnaire du mobilier, n'-v. W. Snovd. rarticlo Mokihs kkoh.u.es. i;ii.\ssK 4i U ] un l'pcrvicr sur l'irre à lo poing. Un page, pied. L'écuyère est en selle plus pliées. Klji^ — armé d'un ôpieu, suit par der- comme im nomme, est vêtue il'uue colle à iran:hes. les jambes couvrant complê- éâm temenl jambes. Elle est coilTée d'un voile sous un cliai)el feutre dont le bord antérieur forme visière. Le jeune homme les iiu-lri.'. le chaperon rabattu ; de est ses cheveux, longs latéralemcnl, sont maintenus par un ceirle. La selle de la femme est couverte d'une housse (|iii luinl)e droit jusqu'au-dessous du ventre de la monture. 447 Vè [ CIIASSK ] f niiAssE — ] 448 — La charge de fuiironnier élail une des plus enviées ii la cour des princes. Le grand fauconnier de France était un seigneur. Sur le du Livre des tournois, manuscrit exécuté vers la lin du par les ordres de Louis de Bruges, seigneur de Grulhuyse i, frontispice XV' siècle pour être olTert au roi CJiarles Vlll, sous un riche dais fleurdelisé A sa droite ; à ses on voit le pieds est jeune prince assis couché un seigneurs de sont rangés debout les lévrier. sa cour, parmi un jeune noble très-richement vêtu, c'est le grand fauconnier. Sa robe de lesquels, au premier plan, est tenant un faucon dessus, (jui (fig. 28) : tombe jusqu'à terre, est martre; les manches, simples, sont bras est ; de veloui's iilas, fendues au di'oit ses chausses sont vertes, avec souliers rouges gris, ; doublée de de Tarrièreson pourpoint avec boulons d"or, manches écarlates cl bas collet brun. Sous son chapeau de fourrure blanche et garni de plumes rouges avec perles d'or, est une coilïe violelle; une ceinture rouge, avec escarcelle de ' iSibliolli. même, iiiilioiiiiU' enserre (français). la robe. Une épée courte passe derrière — 4-40 — [ CHASSE ] rescarcelle; sa poignée csl d'or cl son fourreau blanc. Le ganl sur lequel le faucon est assis est de peau blanche. Dans sa main droiU; ce seigneur lient le bâtonnet qui sert à caresser le faucon, lequel est déchaperonné. Les gentilshommes n'étaient pas seuls à porter des oiseaux poing, en certaines solennités, le comme figure de sur noblesse, les dames de haut lignage se montraient souvent aussi parées, à cheval, portant un épervier. La figure 29 que nous donnons ici, copiée sur un bronze appartenant à M. le comte de Nieuwerkerke ', montre une jeune femme d'un riche coiffée corset avec d'une couronne oblongue avec voile, vêtue très-longues manches d'élolîe légère plus à califourchon, mais assise sur une haquenée houssée ment plumail et ayant un entre les oreilles. nécessaire à la chasse au vol accompagne une œuvre 1 le Le petit (liu du non riche- épagneul cheval. (ïellc fonte est d'arl exquise. Graudciir de l'oiiyinal ; xv'^ sièclcj. 11. — .)i n.\>sE [ — ] DANSE, DIVEIITISSE.MENTS, -^loO — MOMEPtlES, MASCARADES, JEUX DE COMBINAISON ET DE HASAllD, JEUX D'ENEANTS On sait repas. A goût des Romains pour les panlomimes le des la suite pendant représentations publiques du célèhre les mime Pylade, qui seul, sur la scène antique, représentait tout un drame, les riches Romains voulurent avoir chez mimiques. Tibère ne A lit tenta vainement que se développer pendant eux des d'interdire représentations coutume, qui cette siècles de l'empire. les derniers des repas, les jeunes gens, chez les Germains, exécutaient la suite Mérovingiens combats. Les des danses simulant des conservèrent mode, contre laquelle s'élevèrent sans succès les évoques des premiers siècles chrétiens. Sous l'empire, un seul pantomime exéil changeait cutait, pendant les festins, plusieurs actes d'un drame cette ; de masque A de costume suivant et les scènes qu'il devait traduire. ce propos, Lucian rapporte une anecdote curieuse Un « : barbare, ayant vu cinq masques préparés pour un acteur pantomime, dit-il, car la pièce était divisée en cinq parties, et n'apercevant qu'un demanda où étaient ceux qui devaient représenter personnages. Quand il eut appris que le même acteur danseur, les autres les remplirait tous : — Vraiment, s'écria-t-il, je ce seul corps vous eussiez plusieurs dans les conservé de la premiers siècles du masque antique le musique, (cantica), des et danses ; moyen âge avec ' dans clercs Linian. De modenie, par l'enceinte snllat., cap. 66. C. Magnia. » Il ne parait pas que panlomimes les ils eussent exécutaient au son accompagnement de ciiants des scènes dramatiques. Loin d'avoir détruit cet usage, le christianisme le vil se les '. mais, d'ailleurs, quciiiuefois et âmes ne savais pas que dans des répandre partout églises. Vers la (in et même parmi du Voyoz les Origines du théâtre antique vi" et siècle, du théâtre — Aunacaire ou 4ol n.\NSE ] (rÂuxerre*, dans un synode tenu Aiinaire, évoque sous sa présidence, défend dans de janvier, certaines prati(|ues — le premier canon, paganisme du venues aux calendes « » Or, ces -. pratiques consistaient à banqueter et à danser dans les églises au son des instruments ^ Le peuple non-seulement par était attiré ainsi exercices religieux, mais les ses plaisirs. L'église était le temple, le et et le théâtre '*. dans itour forum ou Ces souvenirs des usages anli(jues et ques la vie civile aux exercices firent place ; temples, ses aflfaires l'hôtel de ville des agapes des premiers chrétiens disparurent peu à peu des églises plus de place que dans les et n'eurent souvent alors les danses anti- les plus grossiers d'histrions et de funambules. ' - o72 à 603. Mém. conceriuuil l'kist. du. et ecclésiast. d'Auxerre, ]r.n' l'alihô Lchctnif, U I, p. 129. •* '* M, Coiicil. Voyez la Guérai'tl, Autissiuil., ann. prrfacL' ;jS.'i; dans Lalibe, Condt., du Cfo-iuldirc <lc l. V, ]i. 9d6. l église Noire -Drnne de Prnis, piihliro jiar [ DANSE — ] C'tHaiiMil (les exécutés avec 45-2 poses lascives, des tours d'adresse el de souplesse accompagnement d'instruments. Nous voyons ces sortes d'une Bible du x« siècle de * représentés dans les vignettes jeux (fig. Au 1). son des (lûtes doubles, des deux histrions exécutent des tours avec des épées. C'était une tradition de la danse psaltérions, barpes, lyres et clochettes, danses et pyrrliique des Germains. Les monuments des font des el xi' repas pendant lesquels des xu" hommes tours d'équilibristes siècles représentent et (fig. femmes exécutent des danses, 2), sautent sur nation., manusor. lalin, 6-3. * BiltlioUi. * Manuscr. du commencement du xn<' siècle; souvent des anc. collect. Garneray. les mains 2, — toujours 4o3 accompafincmcnL avec — [ (riiislriimonls do DANSE musique. ] Ces roprt^senlations sont fréquentes jusqu'au xw" siècle. Alors les jeux iriiisirions sont remplacés par ce qu'on appelait des entremets, 3 c'est-à-dire des scènes récitées ou chantées pendant les intervalles qui séparaient les services des festins. Le goût pour danseuse, les paraît Peut-être cet usage pas exécutés pendant les banquets, par une seule avoir été était-il fort en vogue pendant une importation orientale. le \n° siècle. [ IIANSK — ] 'iSi — Le vtHoment de ces danseuses élail léger, long, mais dessinanl les formes du corps. Les vigneltes des manuscrits, les monuments sculptés, nous ont conservé beaucoup de ces danseuses qui s'accompagnaient habituellement véiiie de clochettes (dg. 3) Celte *. femme est d'une robe sans bliaut, collante sur la poitrine et les hanches. formant des plis très-fins, suivant la mode orieiilale. Le col du vêtement est bordé d une passementerie très-riche, terminée au bas de la fente par un petit crochet long qui retient le corsage et forme et lin pli transversal accusant la taille. Des plis en spirale entourent Les manches sont justes, plissées transversalement et teraux poignets par une riche passementerie. La jupe est les seins. minées lloltante, à plis lins et tempes par un être taillé dans ' D'un cercle, une répétés; tombent sur étolTe lui. cheveux, retenus autour des les épaules. Ce vêlement paraît de soie crêpelée, suivant cliapileau déiiosé daus le Saloiné dansant devant les la mode adoptée musée de Toulouse, rcprésentaiU Hérode k table cl — alors par les iSo dames nobles pour — robes portées sous les Celle danseuse ne porle pas de ceinture. les bas-reliefs pendant les liateleurs de celte 'époque du et [ On le DANSE bliaul. fréquemment, dans voit qui xni« siècle, des lustrions repas se livrent à des exercices funambulesciues et (fig. 4) '. après ces divertissements, Les seigneurs, ] de. s'ils S étaient satisfaits, consistant de faisaient en habits présents riches et joyaux, ce (pii était de l'occasion d'amères remontrances. Mais le goût ne persistait pas moins parmi ' Voyez, enlrc autres seiilplures, Sciiuir eu apùlrc . ) Aiixois, reprôsjulaut le le noblesse. la linleau repas du de la porte roi C.odoforiis. à ces la part bateleurs, du clergé pour ces spectacles Les trouvères, seplciiliàoiiale de (Légcade de saint poêles rri^lise d' 'l'iionias, [ DA.NSU — ] ambiilaiils, s'ôlcvaienl faisail lorl à l'arl de -toiî — dans leurs vers conlre celle concurrence qui la poésie, considéré par eux comme élant d'une nature aulrenienl noble el digne d'élre spécialemenl encouragé. Ni leurs saliros. ni les exliorlalions du clergé, n'empècliaieul les bâte- C ^j^^^^ '^^'^"^^^^^^ leurs d'èlre reçus dans les cliâleaux el lètcs poplilaires. la noblesse des châteaux beaucoup les Cependant, vers la pour aiïaibli. 11 reparaît ces fin du les babils les xni^ siècle, le goûl de divertissements semble vers le milieu du xV danseurs el danseuses de profession ne précédemment, bienvenus dans d'être en usage dans la siècle, mais alors portent plus, société s'être élevée; comme ils son-t — — 457 DANSE [ ] vêtus d'une manière bizarre, élégante ou grotesque, ainsi que nos saltimbanques. Dans un 1440 manuscrit de joli environ une *, miniature une danseuse dont et l'abandon des qui traditions précédents. Le danseur (fig. et 5) est doublée de surmonté de celets ; manches ouvertes collier d'or coi'set les ; Un et or. caleçon blanc très-court et vêtue d'un corset 6) est (fig. doublée de blanc, est taillées sorte de lambrequin avec même de lilas, dont dont et les la jupe, longues sont doublées d'orange. couvre sa gorge; une courte jupe verte parait sous jambes que ainsi bras sont nus, les avec bracelets Un le à Les souliers sont pourpre. Le turban est rouge avec bro- grelots. deries et joyau d'or; est terminé il par un cône lilas et comme ceux que nos des costumes de fantaisie, or, avec Ce sont blanc léger. L'écharpe est verte avec grelots or. voile d'éci'e- Une écharpe tordue entoure accompagnée d'une est elle en barbes d'écrevisse, taillée en barbes taillée couverte d'un turban jaune tête est entourent ses poignets. La danseuse grelots. siècles les jambes nues ornées d'anneaux avec grelots; des bra- même hanches ses Sa pourpre cône d'un laisse voir ses violet. dans vêtu d'un corset bleu clair brodé de blanc, ayant une seule manche longue visse et indiquent postures les conservées s'étaient de montre un danseur nous délicate vêtements les datant Bibliothèque nationale, la là saltimbanques revê- tent aujourd'hui. ne faudrait pas croire que Il pendant 11 le moyen danse la fût réservée exclusivement, âge, à des danseurs et danseuses de profession. n'y avait pas de fête chez les nobles, les bourgeois qui ne fût terminée par de toutes favoris passion. salle On les dansait les paysans, des danses. C'était un des divertissements classes le ou auquel les femmes jour sur les prés, et des châteaux, pourvu que la compagnie le se livraient avec soir dans fût assez la grande nombreuse. Les caroles ou karoles, sorte de rondes, étaient fréquemment dan- Dans sées par les damoiselles seules. les damoiselles font dresser une avant le combat roman de Gui tente entre les partis de Nanteuil, ennemis : .xxx. as bliaus » Plus eu <i Es ombres sunt alécz dessous '. u ' le i ot de La karole coniuicuchent, que Li ainiraus du Coiue eutiiilliés les oliviers, les corps sont Icgicrs. les ul luoull volouliei'S -. » Français, le Miroir ftistorial. Gui (le I\'i)iteuil, vers 21 iO et suiv. (xiiio siècle^. 11. — oS et [ — UANSli — 4o8 I El plus loin : lirs I.i . as danioisellcs ' Plus en <. i fii en .i. La karolc fomiiiPiifliiMil desor <i \n\'- IlmiIus ; .xxx. qui ont bliaus vestus, a de pin i-inuis le » -. Ces rondes élaienl accompagnées de chansons. dans le Roman de Méraugis de Portlesgue: Il est C'est sodc. quand seul pucelles qui chantent en carolant, et son mieux, Técu au cou, au côté, de Fui. clR'v,'ili;T Je .. Mais aussitôt et ; l(! sa Sitôt dehors, met aux aguets pour carolc et chante par un survenant dit-il, ja ! il : » vengeance, chevalier qui là le cùlé, était, ; se il celui-ci reconnaît à l'attendre ainsi lui et lui cric son tour Méraugis, et se y renonce bientôt, car Méraugis il pendant dix semaines. Délivré à son tour : Trop ai loue temps (juarolé, » car le printemps est venu, le rossignol chante. teau fée ennemi met à chanter et à pucelles pendant que son ennemi quitte c< M voit sous ne chante mie. Técu au cou, Tépée au caroler à son tour avec les la partie. ! mourras defli. lu oublie il il hacinet en tête. Or, ce chevalier est son le mortel. IMein de courroAix, Méraugis va vers sa mie qii- un pin parmi elles un du manoir, chevalier chantant et carolant l'épée joli héros arrive au château des damoisclles qui le carolent. S'arrètant devant la porte verdoyant dos un en plein hiver était entré Le roman en vers de la Dans le châ- '\ Charrette '' décrit les passe-temps de damoiselles et de chevaliers sur un pré. Quelques-uns de ces jeunes gens tiennent de gais propos, d'autres jouent aux tables aux échecs, au dé, à et souvenirs de leur enfance ' - •• « courte-paillc. Plusieurs rappellent les : La tente ». Vers 2f;67 Voyez puld. par '• la (trictrac) le M. Attribué cl suiv. Rom'in de Mérawjix de Portlescjuez, xiii'= siècle, par Uaoul de lioudcue, H. Michclanl. ii Chrcs'.icns de Troyes et nation., fonds de Cangé, u» Ti. Godcfroy de Leigni, nianuser. de la lîibliolli. dauccs Il IJaiil.'S cl quei'olcis et " Kt phauteut et tiibcnt et saillent. Kt au iiiitior se rclravaillciit La chronique de li-aite Podro Nino I). '. » clans la paftic 2, de son voyage en France, rapporte comment cui'ieuse si il qui chez est reçu seigneur de Sérifontaine, Renaud de Trie, capitaine du château le Rouen, amiral de France. (le (les « Les grâces dites « madame « moiselle. « madame « il « et dit-il, y avait il de divers instruments. dansait avec Pero Niilo, et chacun des siens avec sa de- danse durait une heure. Quand Cette elle était on apportait deux heures. « « allait s'ébattre à « jusqu'à la nuit, après quoi on se « torches « dans c'était l'été, la nuit après cela tôt, et c'était si madame rendait dans la salle avec des ménestrels. On dansait avant bien » '\.. comme, pendant a vu du dîner, on soupait, la nuit, le vin, pied par la cam.pagne, et l'on jouait aux houles venaient les alors ; A on servait passait à l'heure on mangeait plus l'hiver; si épiccs, les sieste. » Ceci se allait faire la « durée des joules la et tournois, après le souper, on dansait jusqu'à une heure avancée. de mener d'usage finie, donnait la paix au capitaine ^ et chacun à celle avec qui c'est-à-dire de midi à soir, repas, enlevées, venaient les ménestrels, et et les tables avait dansé. Ensuite On le qui jouaient agréablement jongleurs « Ton Pendant « danse à la chaque Il était dame ou damoiselle auprès de la laquelle on était placé à table, et de ne point changer de danseuse [lendant des la soirée s'établissaient ainsi : donnaient à ces assemblées un intérêt relations sociales Irès-vif, qui intérêt (|u'elles ont perdu de nos jours. Les salles de danse étaient jonchées d'hei'bcs odoriférantes et de lleurs On : - n '• s (Ju'iiii " 'l'iiut " 1»!' ]ilus en lieu d'herhi' vcnl lia accotistiiiiié 11' (rcspeiiilrc, pai'qdct csluit Cduvcrl rosmariii cl ilc lavamli' '. » et siiiv. Le ViciorùiJ, nianuscrit, par ' (hilli'c . dansait au chnpi'llct, trois à trois, la ronde. Vers 10 1 • le clii'nii. comte dr I). Altiert l'cilro Nino ( de Circourt et i:i7!)-l il!)', ti-adiiit le de l'espagnol (Tairès comte de Piiymaigrc (18(n}. F.mbrassait son danseur. Usage conserve' dans quelques iirovinccs fram-aises. Voyez la Martial traduction de tout ce passage dans dWiivwgnc, les Arrêts irmiiour. le tome !' du Dict. du mobiliev. ]irol(igiie (lin du xv'' sij'icle). le DANSE [ — ] Quelques-unes de nos — 460 / conservées dans danses, les campagnes de nos grands centres, ne sont que des traditions de ces êjoiîrne'es danses du moyen-âge. Les mascarades étaient aussi fort du goût de nos aïeux. nn des divertissements (|uets et bals. Souvent moquer des même avaient En certaines villes les proportions d'une institution. dalité, aussi travail, le que bien n'avaient d'autre recours que l'association. Il mœurs du pris dans face de la féo- de manifestation la ban- ou des travers de ridicules Les mascarades personnages. réunions, qu'une satire des elles n'étaient temps, une occasion de se certains des grandes iiabituels lors C'était l'opinion, y avait donc des cor- porations de fous, qui, à certaines époques de l'année, usaient du moquer de privilège de se que A des petits. Paris, tout monde, des grands le sont ce Badins, les aussi bien Tiirlupins, les les bande joyeuse de l'abbé de Maugouvcrne à Dijon, la Mère folle; à Rouen, ce sont les Conards, qui, masqués, cbevauchaient par la ville, ayant à leur tête un abbé Enfants sans souci ; à Poitiers, la ; monté sur un cbar mitre, crosse, et jetant des satyres et des pasqmls. Ces Conards. gras, se la promener par la ville et d'accorder aux habitants, souvent en vers. Les ma- le plus mascarade, c'est-à-dire de jeter parodiant les gestes faits et la bourgeoisie. droit Ils de s'informer de toutes moyennant ell'et, sous finance, le la masque, permission de se permettaient du clergé, de la noblesse, et n'épargnant avaient parmi eux des enquêteurs chargés scandaleuses les histoires de la cité, de abus, de toutes les sottises. Ces enquêteurs faisaient leur Vabbé des Conards, aux cardinaux l'appoit h et en conclave. Et l'on décidait ainsi quelles étaient de figurer aux où toutes aux Conards de se sur tout et sur tous, suivant leur bon plaisir, ridicule le le en masques, de dire ce que bon leur semblait, se iuasquer. Ces Conards, en tous les des jours toute alîaire cessante, répondaient à la requête boulTonne en octroyant pas à l'approcbe présentaient un matin à la grande cbambre du parlement de Rouen, apportant une requête gistrats, aux passants des rébus, les rôles. patriarches réunis les affaires dignes Alors se tenaient les audiences en plein affaires étaient évoquées. « Trois jours durant, ce Tambours, air, tri- trompettes, annon- '< bunal siégeait par « çaient de loin le cortège. Les Conards cheminaient ainsi à travers « la foule, '- ridiculiser « Les marchands de mauvaise « simoniaques, les enfants prodigues, les pères avares, les gentils- les rues. (lûtes, partagés en bandes, dont chacune avait pour mission de une sottise, de flétrir foi, un les vice, de censurer un abus. juges suspects, les prêtres — hommes « glorieux, les parvenus ne — 461 DANSE [ s'oubliaient trop, les iiui ] prali- malmenés en tous .< ciens qui « ces rencontres au-delà de « mariages, les folles « étaient encore « l'épuiser jamais. Les édits fiscaux n'avaient pas meilleure fortune, un assez, étaient ne saurait qu'on ce entreprises, les croire. de intrigues Les sots toutes sortes, texte fécond, toujours exploité sans qu'on pût non plus que les hommes inventifs qui les avaient imaginés et la misère du peuple y fut décrite maintes fois avec plus de liar- '< ; (' '( pas s'oubliaient diesse que dans les cahiers des états de la province confrérie, née, persista jusqu'au xvn". aux halles de Conards La le commencement du le fête finissait par un grand banquet donné banquet, danses, mascarades cerner au bourgeois de la qui, ville au dire abus les et les ridicules tyrannie des seigneurs. avaient grand roi ; moyen de manifester du temps, sur Ces soin, sous le les masque, de ménager réclamations du clergé, de opinion leur Badins, ces Conards, ces maintenait-il ainsi, sur misères du peuple et aussi le suzerain était-il le premier à rire des par ces cours bouffonnes, et les ! du royaume de France avaient villes le puis le prix à dé- ; des prud'hommes, se trouverait avoir fait la plus folle chose de l'année Beaucoup de grandes au moins une fois l'an, xv" siècle, transformées en palais de l'abbé des la Vieille-Tour, après ; vers paraîtrait-il, Cette » ^ Turlupins, du personne la la jugements portés privilèges malgré leurs noblesse et des magistrats muni- la cipaux. Pendant les banquets, aux cours des riches seigneurs, les entre- mets n'étaient souvent que des entrées de masques exécutant quelque scène ou pantomime. On sait la mascarade qui faillit être si funeste au malheureux Charles VI, et que décrit Froissart d'une nière saisissante dans (Tune danse faite le chapitre xxxn du livre IV et hommes sauvages, en semblance de « Laventure où là le d'une des damoiselles de la reine. Sur les jeunes gens qui se revêtirent d'un vêtement juste de toile et de recouvert de poil, et dont était feu ayant pris à leur brillante s'il en fut, fit royaume; mais, le ' le quatre roi, périrent brûlés, déguisement par l'imprudence du duc léans. Cette funeste issue d'une fête, : « Si se et six lin le d'Or- au milieu d'une cour jeune une profonde sensation à Paris dit Froissart roi du mariage d'un jeune chevalier fut en péril. » C'était à l'occasion de Vermandois : ma- et dans tout passa et oublia cette chose Voyez VIJiftoire des Conards de Rouen, par M. A. Floquct, auquel nous eniprunlons ee passage {Biblioth. de l'École des chartes, tome I"""", p. lOo). JK.X [ à « pt.'lil « morts m- - 1 cl pclil, oliSLMiues, lil-oii prières pour ;iuiiiosnes cL les » 1 Ces clivei'lisscmonls nous amènent à parler des jeux de société. (I An '< Au jeu de A « la et sain et au dos Tliei-be; Au propos, pour dire sornettes Ne que paist-on, ne ; pai^t herbe ? 72^? une reine ou roi » ' au roi gui ne ment, lequel répondre sans rien sonne au perier, aux biclietles; A geltcr au On nommait un son tour, mirez, queuleuleu, aux til/eties, tiers, l'assemblée, adressait A amour i)i07i " y avait le jeu conte on, ne à clignettes; Au «. -. .fil « « Il no jouerez Ilcin. et si <. fait le sujet qui, faisant d'un bon tour de le chacun une question à laquelle on devait à celer. reine ou le roi se présentait devant chaque per- la répondait sans mentir à chaque question était lui (jui adressée. On trouvait de ces sortes de jeux tous les jours, et dins le d'Ignaitrès des damoiselles inventent du jeu le Lai confesseur. Elles désignent Tune d'elles pour remplir cette fonction, et toutes, à tour de rôle, doivent lui nomment sont douze) (elles aussi son amant. sonnages dire le Il nom de leur amant. Or, à dame-confesseur Ignaurès, qui est la y avait aussi le jeu de saint Coisne. le par ses gestes saint, à faire rire l'agenouillé, celui-ci Parmi les jeux plus anciens. On Un chacun se met à genoux devant fait le saint, présente un don. Si les péïtitentes le la et lui grimaces, parvient jeu d'échecs paraît être un des aux échecs à cabinet des antiques de lui donne un gage. de combinaison, jouait et des per- la cour de Cliarlemagne, et le Bibliothèque nationale conserve un jeu d'échecs d'ivoire sculpté, provenant du de Irésoi- Saint-Denis, qui passe pour avoir appartenu à ce prince. Les pièces de ce jeu d'érliecs sont de très-grande dimension ^ Les tables luxe et pièces d'échiquier étaient fabiiquées avec un grand : rendu cordelier ' L'Aninyit -' Poésies de Haudoin et (fin Jcliiui A\\ xv de siècle). Condeit ( xiii" sièele ) lîarhazan). 3 Voyez, dans la parlje des .Armes, quelques pièees de rc jeu. (voyez Co7ites midens, — i> l*iiis mauilt'iit les — 4Ga esches, [ si s'asL'iil au (. Ou les a apportés, en I)>; peuc de << Tels crt « Les listes sont d'or lin. k trifoirc foudii " K point d'csmeraudes, vendes coinnie prô herbu, li nu douhlier velu, lucmiemcnt cdusu. ft'uis cschekiers, qu'oiniiies iiiieudros ne fu cschee de saphirs H E de riches topasses c Pignialyuui les fu. Assueru a toute lor vertu, liex tist. li sont bel k veoir .Miilt Candeolu. espaudu. drei-liié e '< Sos <( Fist le viex Cassanius aporter l'eschcquier esteudu en Terbier, les tapis de soie ; uieismcs a pris les esehés à drechier, " 11 « Puis a dit eu riaul Le jeu des échecs les parties le roi Li : ', E de rubins vcruiaus, aussi cour dardant 'i « ] jii. » li JEUX « Li quel : veulent jujr? une passion chez était la - » noblesse, et souvent dégénéraient en rixes. Les romans et chroniques font naître des guerres terribles d'une Dans partie de jeu d'échecs. roman d'Ogier VArdenois, le Charlemagne joue aux échecs avec Bauduinet, au Li fi\ u iJauduiués traist sou aufin arier, <• Li fix au Sus Tant Il liauduinôs l'anlrc autiu a trait sou chevalier, traist K li uns avant et l'autre arier, mat eu dist lit l'auglcr ; Callos, le sens quide caugier H Voit H Bauduinet eomeuce k laideugier. » — !e lîastars, dist-il, Fel et quvers et trop en remaueiés, c< Ogier tes pères, li miens hom eavagiés, » N'en desisl tant por tôt « Que Cl Ardoir eu » Mal << A ses dcus mains a los les membres fu, « Hauduiuet en « Le test Il Desus f(!ut, li le A émaux [l'ausparouts l'or de sos ciel. fesissc trancher, le couperrés chier. — saisi l'esqueker, feri cl frouter, s'en sait marbre (ils li eu nu c<)Mpieg noier. pcnsasles, vos le ; mult es outrequidiés, " Ailleurs, c'est Jean, ' : forment coitier, roi le volt " d'Ogier de sou paou premier, roi traist 'i " le lils le lils le du llst roi li cerveler mort ; jus'.ich;r ^. » Henri d'Angleterre, et frère ». - Li liomnn d' Alixandre, manuscr. bibliolh. lîodléienne, u" 261 (xiii" siècle). ^ Ogicr l'Avdenois. vers ."iieS et suiv., édit. de Techeuer, 1S12. de JEUX [ - ] Cu3Qr-de-Lion, qai jelle récliiquier à Uii-lianl de Fouliiiics tèle la Foulques riposte par un coup de pied dans Kilz-\Yarin, et Le jeu des échecs (pii - 464 dans lient prouverait que ce jeu en était, romans les une chez elïet, les ventre'. le grande place, ce gentilshommes une allaire importante. Huon de Bordeaux duire dans se déguise en valet de ménestrel pour s'intro- château de l'amiral Yvarins. Celui-ci, voyant un le doute page au service d'un coureur de châteaux, se tour — Eh « : un ménestrel, garder un château serves « <« métier c'est — faire? sais-lu « et « beaucoup de métiers « répond <« vanter de choses que tu ne saurais faire, car « l'épreuve. « cerf ou — vous et je muer un je sais Sire, le sanglier quand ; dirai les je ; je sais plaît. — Soit, mais garde-toi de à épervier; je sais chasser le je << aux tables « Bon, répli(iue l'amiral, " l'éprouver. <« à « donc, tu « bert, porter l'écu « la « chambres des dames « métiers <• puisse voir et qui — l'épreuve point tel parles bien. — au cou sire, soil. — — je vais mettrez Continue encore endosser un hau- sais Sire, je et la lance, diriger un cheval et vaincre à joule qui voudra se présenter. Je sais encore entrer dans les ; je m'en — m'en faire aimer. aux échecs. J'ai une lille, et tiens bien jouer aux sait fort jamais vu un gentilhomme la mater. « de jouer avec « écoule ' me vous puis vous conviendra. qui « <: je sais jouer ; au jeu d'échecs je l'arrête, et là Laissez-moi achever, sur la prise, et de façon à battre qui que ce aux échecs et le corner sais mettre les chiens sur la voie. Je sais servir à table « te mettrai pris, je l'ai semble, de Huon, vous s'il prêt à l'écouter suis l'amiral, je me répond Sire, quehiue caché? D"où viens-tu, as quelque projet lu beau grand dommage que lu conviendrait mieux, ce le il : quel en l'examinant, lui dit-il ! de si — Hist Il elle ; si elle te fait A loi Voilà la plus belle échecs, car je revient, par mat, tu auras le me Que << Dedcns ma cambre « Aveuc se lu pues ma fille fille totc nuit .i. lit parer, vous gircs, (1 De » Et le maliu, quaut (1 De mon avoir " Oont pores faire lotcs vos volontés. li ferés toutes vos volontés, .c. il erl ajornés, livres avérés en sera, répond liuon, comme n'ai cou coupé. Mais, au ju uiator, ferait qu'on Mahomet, : <> des bien » vous voudrez. de Foulques FUz-Wnrin, mauuscr. du Musée Britannique » (xiu'' siècle). — — 46o 1/amical s'en va raconter cela à sa u " — Mon père est [ damoiscUe la dit respect que je lui dois, plutôt que de voir périr un par me lui je riche tapis au milieu de la salle. >' bien compris dit « varlet « si c'est 't vous si — « l'amiral. par le beau garçon, « — Vous m'avez convient que vous jouiiez avec ce Il au jeu, le battez il aura la tête trancliée aussitôt ; vous qui êtes matée, De vous " « si ; laisserai mater. » On apporte un ; j fille. assurément, se fol, JEUX Puisque vous me convienne ou non. Puis disL ou bas, eoienient, à > — i » voulez ainsi, réplique le dois vouloir, que cela doit taire tôle sa volouté. Par iMahoiiiMiet, il le fait damoiselle, je le la » eelt'^ : hou auier Par sou geut cors et sa graude hiaulé. Yauroi L'amiral recommande Li " ne soufller mot. jus est grans, uus ne s'eu doit uieller. t'ait Qui cstoit d'or < — " Volés as Il l'eskekier ajiorter, et d'argeut i)aiutiiré, — Dame, dist Hues, quel ju volés juer trais, u Oi' soit vous volés as dés as trais, disi la dame ? ? al vis cler. " partie s'engage, et le bachelier est bien près de la perdre, car regarde plus s'en aperçoit souvent damoiselle que l'échiquier, la et celle-ci : Il (i jus fus! fine. Li eskiec fureut de tia or csuicré, <• il li à tous ses barons de A dout ou i< La ke ja — Vasal, dist cle, dites, k eoi penses ? <« Près ne s'eu faut que vous n'estes matés. « Ja Miiiiuteuaut ares — Attendez un peu, dit Huon, le cief le copé ! " jeu n'est pas « Sera-ce pas grand honte et vilenie " Quant a mes » Qui sui sergaus du liras toute tini. No nue gerrcs. ]iiivr>' uieuestivl ' « u. — :7J JEUX [ — ] Les barons do « (^Mi'olc p(M'(li — 31ainleiianl, « (lamoiselle à son leur de regardor Hiioii rire, li la son jeu faire atlenlion à de ne plus cl Huon dit — 'iGB son jii ; si bien H iiicsctardor • . à Taniiral, vous voyez si je sais jouer — sûrement matée. Maudite ; « encore un peu « l'beure où je vous ai engendrée, « avez battu à ce jeu tant de hauts barons, et vous vous laissez mater « par ce garçon «< ront en rester et votre — ! et votre là, mon moi, «' vous donnerai cent servir chelier. Mais fille choses pour- les se retirer en sa cliambre fille ménestrel. — marcs d'argent. vous agissez Si — Soit soil père furieux. Vous dit le ! damoiselle s'en retourne la — Si j'eusse su cela, « ma Calmez-vous, répond Huon, « j'irai est Mlle ! poin- ainsi, répond » ; le je ba- cu'ur plein de dépit le : se dit-elle, je t'aurais bien maté. » Le conte est un peu leste mais il s'agit de païens, et l'on voit (juc Huon se comporte en gentilhomme. Tout est bien qui finit bien *. Dans un autre roman du même temps -, la lille de Géri s'éprend ; de Dernier une nuit envoie son chambellan elle ; : (( « — et se prier de la venir visiter le li par iimi mes saliis cl aiiiistié, « Et quï'ii « Et as esches et as tables joicr. " Je cliaiiihrcs se vaigiie esbauoier donrai xx livics de deniers. te ^ » volontiers », dit le chambellan. La scène est charmante J'irai passe — Di le plus convenablement du monde, mais les jeunes gens oublient les échecs. Les dames jouaient donc aux échecs, monuments figurés nous et d'ailleurs de nombreux montrent des parties engagées entre des personnages de sexe ditférenl. Voici (fig. i) la copie d'une boîte commencement du xiv'^ siècle, (jui représente une dame jouant aux échecs; deux autres per- à miroir d'ivoire, du un jeune homme et sonnages très-attentifs regardent vier sur le poing partie, la l'un d'eux tient un éper- '*. Les jeux d'échecs, de tables, de dés, étaient un des délassements ' Huon de Bordeaux, France, - Li •' '< • [nibl. sous vers la direct, 7386 et siiiv. de M. Guessard). Romans de Haoul de Cambrai. Se divertir Ile la ». coUcit. Sauvage )l, (xiir musée du Lniivre. siècle) [les Anciens poêles de la favoris des - 4G7 genlilshommcs dans camps; les ..F.l-X [ ] bion que les chefs si d'armée durent souvent interdire ces passe-temps, qui étaient la cause de négligences funestes, de pertes d'argent et de querelles. Quand le roi Lnni'N 1\ s'en vint à Acre aprrs sa captivité, de tant de pertes qu'il avait faites, celle du comte d'Artois, son frère, lui était plus sensible. la En mer, comte d'Anjou, qui compagnie. Un tables « 1 Pe à joui-, il était il le avec lui dans sa nef, ne demanda ; on dit lui monseignour Gautier d'Anomoes Neiiioiirs, que se plaignait à son sénéchal de ce '. Et lui faisait nulle aus qu'il jouait « ala roi) il (le le là Ji:i;x f (. touz cliancelans pour « les tables et les de ce llebesce de sa maladie, et prist les dez et lu geta en la mer, et se courouça moult foit à son ficre « Gautiers en « estoient sus le tablier (dont fut emporta et les aujourd'hui miex li paon xn*^ xiv^ la tour, ; tous deniers qui les y avoit grant foison) en son giron, il l'on jouait dans siècle, que nous appelons était ce avec des dôs et des tablettes Vaufin de l'échiquier étaient pièces les reine, la le fou, ; geta il d'ivoire. roc; le chevalier lier, le que le trictrac, au paicz, car Ce jeu des tables » '. ou disques de bois ou Du à jouer aus deiz. Mais messires qu'il s'estoit sitost pris .. « m- - 1 la fierge ou (vierge) firge le : le cava- ; -. L'évêque de Paris, Eudes de Sully, sous Philippe-Auguste, défendit aux clercs de jouer aux échecs même et Saint Louis voulut infliger des amendes à aux échecs, aux tables et dés. d'en avoir chez eux. tous ceux qui jouaient Mais ces ordonnances ne purent être mises à exécution, non plus que beaucoup d'autres de ce genre prétendant modifier les mœurs. La vogue du jeu des échecs devrait nion que l'on a des mande une xiie au xve d'esprit une et combinaisons suivies. siècle, qui l'opi- habitudes de la noblesse féodale. Ce jeu de- certaine culture l'intelligence à des un peu sur faire revenir habitude d'appliquer n'était pas Il ne sût jouer aux échecs et une dame, du aux tables ; on n'en peut dire autant aujourd'hui. Outre trois jeu des tables, il dés, et qui paraît être hasard bliés le furent l'objet de y avait le trémerel, qui se jouait avec une variante du fréquentes. Parmi les défenses dans Téchevinage d'Hénin Liétard, au xnr concernent ces jeux. Défenses sont chez eux En « : siècle, il aux taverniers de faites maison on aura jue as des, cui Les jeux de trictrac. bans puen est qui les tolérer en cui maison on et LX « aura jue au tremeriel, son le << en est convencus « convenra met sus con nen ait verte lui quint len Douai, des mesures sont égalcmcnl ; et son li A desfendre. » semont il prises contre ce jeu dans un ban intitulé « as des en son pourpris ' ' .Ininvillo, Voyez ^. Hist.de saint Louis, l'extrait (lu piibl. M. Nalalis de \r.ir Romnn d'Alexandre de France). Ce passage de fourfait Con ne suefre con « : s. s'il just » «le notes des Chron. des ducs de Normanilie, r/iist. est a di'iniontre l qu'au la II. Vailly, p. 143. liihliotli. xnr Bodléiciine. puhlié dans les o1.j [Coll. des docum. inédits de sièele, le jeu des échecs ne différait p. pas du nôtre. ' Cartul. L, f» xir. wallone du nord de (Voyez Recueil d'actes In France, puhl. pnr îles Tailliar. xn" et ISiî). xiii" siècles en langue rom. Douai, p. 400). La aux ou breleuc, berlenc, hellcns (lés 469 — élait la [ '< I.ors fait ;i;:i)rl<T ses li(>rlniis i< Kl les M l/avoir doiil trouve cet article: table sur laquelle on jouait csciiici's de « por • s;' vcU jiicr du rargenlcric Pour » (lescDiiilu'cr -. dressé en j'ui eschequier de bateure 1 perles dedens, garny des jeux de cristal et de En noms i-412, plupart des la « (tours) et six « cbez et un Pour un > et de cristal, à » avaient pris les une royne, deux roz l'oy. paonnez (pions) d'yvoire blanc; pour un jeu d'esplusieurs paonnez noirs fol et '. » Et dans une de ses ballades Charles d'Orléans parle ainsi " En '. Pins (jn'cn •< Me iiKi Dniiii» j'iiviiyi' nnli'c, dclivroit, mon : s'coni's, car sonvcnl (rcncoinhricr (]iiiiiil VA en gardes t'aisoit > veuoit k son cours. mon jeu lier ; Je n'envoyé Pion, ne eiievaliei-, '. Rocq Auffiu ne '. '< Si bien aidier C-ar j'ay perdu « Se fais je ne la ; ma qui pcusscnl il iincreile y perl vrayenieid. mon jeu une Dame " journal de le on lool), marbre vermeil... pièces de l'écbiquier qu'elles ont aujourd'hui. Dans ] : Dans rinvenlalre « JKi-x entiercnu'ul nouvelle dépense du roi ; '*. Jean en Angleterre, il esl aussi question de jeux de tables (trictrac). Un des corbeaux sculptés portant les poutres de la salle des mer- cenaires, bomme dans le cbâleau de représente un Pierrefonds, gentil- une dame jouant aux tables. Ces représentations sont fréquentes sur les vignettes de nos manuscrits des xiu'', xiv et w" et siècles. Outre le jeu de tables, qui répandus dans toutes liasard étaient les édits Le jeu de des dés particulièrement était une les LesécluM'S » (I ^ Ciautier d'Arras, li ' Archives nationales (K. reg. 41, les la société, jeux de malgré excommunications, occasion de pertes de gentilshommes, souvent de quei-elles . Romans de l'empereur Ernde. fol. de les rixes. ' '* les classes royaux, les décrets des conciles, sommes considérables cbez et demande des combinaisons, 8.'i verso). Poésies de Charles d'Orléans (!> moitié du XV siùcle). Ji:r\ , - ] Le trouvère Rutebeuf, au li Di: (II' (fyrer la f/rieschr di- l.i (lui Monl . ' ili'ticr Diil li robe <• Li lié m'ocicut, >• loiil ; Li (lé m'agiietenl et cspieiil, Li iiraissaillcnt et (Icfliciit. <i Ce poisc moi. » une pièce de vers Kuslaclie Descliamps consacre jeu des dés tel dcsfot .. ili' et à ses loul entière au Avec cette verve qui nous montre comment, une nuit, Coucy et conséquences funestes caractérise ses poésies, dans ainsi des dés parle siècle, xiii" : ma (le - 470 il -. plusieurs bons cbevaliers et écuyers s'en allèrent, après souper H En un « Tirant feu et où retrait trouveront ilz table mise. liclli' : » Là on se met à jouer aux trois dés de Paris. Le poëte peint l'émotion des joueurs, traduit leurs propos, leurs blaspbèmes quand ils perdent, leurs colères s'en prenant à tout et à tous. Tantôt c'est un tourner la une cbance, cbariflfllr qui de paille qui est accusé d'avoir l'éternument tantôt cbarbonne. Son " M • De jouer se d'un des assistants, dit conclut ainsi fait tantôt : fait t)on tenir, Se ce n"cst par esbatcmcut Jusqu'à deux flourins seulement, « Sanz eonvoitise et sanz jurer, « Sanz mal •i Car plus est lioniine saige X Plus li Que mains (i Y ont perdu armes, chevaulx. <i Argent, honneur et seignourie, " Dont » Quant estoieut en une '< Pour perdre une noble journée Il Pour ce Un manuscrit de la ' Sur - Le Dit du ' Ane. suppl. français, n» la fétu si et sans injurier, meffait ; ot jirant. et si di tant, gcntilz hommes très liaul\ c'estoit horrible folie, (ju'ilz arin(''e, u'avoieut harnois. » Bibliotbèque nationale ^ contient un autre rigueur de l'hiver. faisant suite k rjinu des dez (xivc siècle). H22. Ce dit a Legrand d'Aussy, lîarbazau éli'- ])u|]lic et .Méon. dans 1812. le recueil de M. A. Juliiuiil, — sur le jeu des dés. C'est (Ut à riionime à fabriiiuer les dés Et ainsi le [ en personne diable le — Frère, « Tu u Maint lionmu' en dit mauves, li je me sui porpcuscz nom sera niiz feras une eliose qui son un en •1 I.i < Tu feras M Kn hi J enseigne (lui iei'l pi'iiilu cl ci^le chose di' metti'e sur autri' 11 ; ; eneore honnis iert vergeudez et ; lue/.. six eostés i|uarrée, [ireinieri; costc; lu fait JELX : » diable — -471 feras un seul point. . . » cbaque face deux, trois, quatre, cinq et six points. La — car table sur laquelle on jetait les dés — combinaisons de jeux de dés baut à propos des échecs, • Dans camps, les Li comme on Ta vu s-appelait, bêlions, bellan, brelan le de furent ({"ivoire, de marbre li licllens '. était plus forte, et ces défenses, » jeux les souvent la cause de sanglants condits qui étaient plus : darmée défendaient les chefs y avait plusieurs il ; de dés, mais riiabilude sans cesse i-enouvelées, n'arrêtaient pas les joueurs. Dans vers le Grandes Chroniques de Jehan les milieu du xin» siècle, on ce lit le Bel, qui passage : « furent écrites Après disneiz « grant bustin comencha entre les gardions des Hennewiers et des <' archiers d'Angleterre, qui entre eux asloient hebergies ensemble, « a ocquison del jeu de deis, i< oreis. En dont grans mal.>^ avicnt si come vos » effet, au bruit de répandus dans la ville tous querelle, la armés, se réunirent les archers qui étaicnl et blessèrent ou tuèrent plusieurs de ces garçons Hennuyers, lesquels se retirèrent en leurs hôtels. Il fallut que leurs maîtres se missent de cents archers restèrent sur le carreau Les recherches savantes faites la partie, et trois -. sur le jeu des cartes par quehpies auteurs du dernier siècle et de celui-ci ne permettent pas de faire remonter l'invention de ces caries avant Du jeu de dez ' p. [Ditz des \nv. xiv et .xv^' le \iv« siècles, siècle. Les documents recueillis par \. .iuldnal, 22). - Voyez les Viaijcs Chrotiirjues de Jehan le Bel. puld. par .M- iNdain. I. II. [ — ' JEix clairement de l'ouvrage de premières caries, les amuser avaient été fabriiiuées en Italie pour temps ressort assez Il Merlin, qui a su réunir sur la matière 31. documents connus, que les — qui les menlionnenl datent de 1299. les plus anciens tous 47:î ou et instruire na'ihis, même en qu'on eut l'idée plus tard de se servir de ces les enfants, et pour en composer des jeux de hasard et de combinaison propres à remplacer le jeu des dés *. Nous ne pouvons imagos sur mieux petits cartons faire que de jeux de cartes citer sur les traité : Les cartes ne sont • l'auteur de cet excellent ici arabe, d'origine ni " Rien n'autorise ces deux suppositions « citation de l'Orient ne d'écrivains ; d'origine indienne. ni aucun monument, aucune vient appuyer. les Ces jeux du reste, contraires au génie, aux mœurs et à la religion des Les cartes sont une invention européenne, sans Arabes sont, (( « nul doute italienne. Voici ce qu'on peut supposer de plus vrai- <> semblable sur leur origine. « Au « xiv' siècle, il y avait en Italie une de dessins, un suite « album de cinquante « par la variété des images, « vant de sujets d'interrogation aux maîtres ou aux parents « une nomenclature étendue des connaissances d'alors, un programme de questions, un aide-mémoire encyclopédique pour les « pièces, amuser très-propres à et à enfanis les aider leur instruction en ser: c'était yeux. '< " nommait 7)nlbis gravures anonymes attribuées à Cette suite de '< copie dans les '< peintre Mantegna. « Vers la lin dessins de ce se même siècle, un ; nous en avons ou à tort esprit inventif, i-aison la au probablement « un Vénitien, crut voir dans « d'un jeu nouveau propre à « chante « sans exclure complètement les chances du hasard, n'y serait pas " livré tout entier " échecs, moins bruyant et " comme flexion " ' — Pourquoi, se comme les sei'vir dit-il, les naïbis des enfants mûr de à l'àgc . . éléments récréation atta- n'imaginerait-on pas un jeu qui, moins dés, et qui, sérieux que les plus portatif que le trictrac, exigerait, ces jeux, une attention soutenue, ''?. les du calme et de la ré- » Voyez, à ce sujet, rcxcelleiil Duvia.ui' que vii'iil île piililii'i' M. Merlin sur VOriijine des cartes à jouer. Paris, 1870. = r,c passage est une sorte à l'ajipui de son oi)inion. 3 I>a"e ."i". de couclusiou des preuves accunuilées par M. Mcrliu . — — 473 Celle explication paraît vraisemblable. Le du jour bois, devinrent peu à peu le par môme Les caries se permettaient prêtaient un à de participer au jeu, tandis (|ue ou aux deux. La échecs qu'à classes inférieures, société aux cartes du trémerel, qui passionnaient si discrédit. A peine si à la tin du xvi" soudards recourir aux dés pendant les les nombre de élevée, aussi donc et mauvais lieux, où sur et l'inlini, personnes ne pouvait jouer aux tables l'on tinrent s'en caries, les ceux des tables el des échecs. moins grand ou ] remplacèrent des combinaisons variées à à plus que esl très-communes, conscV|iient jeu des dés, el fait à l'aide de la gravure qu'elles purent être fabriiiuées el JEUX [ jeu des le ; que bien les dés nos aïeux', tombèrent en fort on voyait quelques siècle heures perdues et dans les jeux de hasard persistèrent fort tard. écuyers s'en allaient du jour, lorsque les dames, chevaliers et aux vergers, les hommes jouaient parfois aux boules et au Ce jeu consistait à chasser au ras du Pendant les en Ecosse, le billart. moyen boules au par loisirs de crosses de persista en Il remplacé en France, vers et parait avoir été mail bois. sol des Angleterre, le xvi'' siècle, : •' Item, cl je " Celle < El un (le la iidj(jiiii-l/, il la i^rosse - nie Sainl-Aulhoine, de ilimy on crusse liiUarl ' . " Des groupes aimant les plaisirs plus tranquilles causaient pendant que les dames tressaient des chapels (couronnes) de Heurs (|u'elles offraient à leurs lié(iuemmenl sur Le tre»i(;re/, ' Tobjel de jeu (lig. iiasard k trois dés, défenses spéciales, et parait tav(,'rues et les lieux 2 de débauche avoir M Il coffrets, que ainsi été où l'en l'avons menus dil objets plus haut, lut particulièrement dans les aii bordel: jeu au Iremerel, Et gaigniez mult a envis Por ce estes-vous Irop chélis. ; Les Gens d'avenhcies. (A. Juhinal, Jongleurs et \ nous vogue eu sur les : a Volentiers alez « Et Ces sujets sont répétés Irès- '). ivoires, sur les les île amis w trouvères des xiu<' e< \i\^' siècles vol., Paris, 18:{o.) - ' '' « Au contrat Pelit \W\\v, ». Testament de il miroir ii Villon, st. deii\ t'aces. xxix. du coinmeiiremenl du xiv'' siècle, au II. — musi'c Louvre. 60 du JECX ' - Ti'i ] do loilcUc des cl xiv" siècles XIII" de llcurs façon des chapels dames et damoiselles ce qui permet de supposer que la ; élail ini des passc-lcmps favoris des '. Les chevaucliées à deux étaient encore un des plaisirs auxquels se livraient le plus On habituellement les jeunes gens des deux sexes. avait des selles disposées exprès dant le encore xv* siècle les pour ces promenades, et pen- femmes, montant en croupe, enfour- chaient la selle, ainsi que cela se pratique dans les campagnes de la Normandie et de la Bretagne. La ligure 8 est copiée sur d'un manuscrit de cette époque corset brodé d'or, avec collet et ' " Voyc/., ciiiiis la 2. Le jeune lioinme manches bleu de paiiie des Vt;-n:MiiMs. raiiitlu (Ihaim^au. MaiHiscr. Hibliolh. luitioiialL-, missel latiu (liuO ouvirou). est roi. 11 la vignette vêtu d'un porte des — garde-cuisses d'éloffc d'or, ci — 47o sos [ JEUX J jambes sont armées de grèves. La jeune femme est coilïée d'un escoftion d'or avec barbette blanche. Sa robe est gorge de pigeon. Les harnais du Son bonnet est rouge. cheval sont rouge et or. .^>.. fe_..^îr->-^abi^^^^^^-m Certains jeux, ou plutôt exercices profanes, ecclésiastiques, aux chanoines des cathédrales, pendant permis aux les fêtes de de Pâques. Ces exercices consistaient en une danse et jeu Ces divertissements, appelés pila, balle, suivis d'un ban(juct. Noël (je étaient et [ m\ — ] pilota bcnjcrctta, cl du xvi» siècle d'où (1538) '. ils évOques les au jeu de et que vers paraît remonter milieu le aux premiers qui vivait au xu^ Beletli, l'épliso clans dil siècle, archevêques ne dédaignaient pas de participer balle et la usités ne disparurent Cet usage temps du christianisme. Jean que particiilièrcmeiU fureiil d'Auxerro, callhulrale — 'h6 aux danses auxquels se Guillaume Durand décrit ainsi ces fêtes - livraient leurs En « : clercs. certains endroits <« encore, en ce jour (de Pâques) et dans d'autres, le jour de Noël, " les prélats se divertissent « soit (« et « que l'on « chez les « servantes jouissaient d'une certaine liberté, exerçaient « avec leurs maîtres, festoyaient avec eux, et « tins <« tenir dans même les à avec leurs clercs, soit dans maisons épiscopales, vont jusqu'à jouer à et former des chœurs de danse appelle liberté Gentils, de décembre ^ en ce mois des l'usage persista fêtes. » longtemps Malgré parce esclaves, le conseil dans cloîtres, paume, la à se livrer aux chants et qu'anciennement, les bergers il les et pouvoir le se livraient après la rentrée des moissons. Cependant de semblables les aux fes- vaut mieux s'abs- de l'évêque de Mende, plusieurs églises cathédrales. Chaque nouveau chanoine devait, ce jour-là, ofTrir une grosse balle ou ballon à la compagnie \ Les chanoines commençaient alors une ronde accompagnée de chants et se renvoyaient la balle en dansant. Le ballon était donné par le nouvel élu au doyen, lequel, ayant enfourmé son aumusse pour ne point être embarrassé dans ses mouvements, appuyait la balle contre sa poitrine, et, donnant la main à un chanoine, commençait un branle suivi par tous les autres membres du chapitre on entonnait la prose Victimae paschali ; laudes. Alors le doyen, la ronde, et renvoyait. il ou même l'évêque, se plaçait au milieu envoyait la pelote à chacun des danseurs, qui la de lui Après ce divertissement, on se mettait à table jusqu'à l'heure de vêpres. Il nous reste à dire quelques mots des jeux d'enfants. Les choses, à cet égard, ont peu changé, et les jeux des enfants, pendant durée du moyen Age, étaient ce que sont ceux de notre temps, dire qu'ils n'étaient personnes. La ' "' • c'est-à- qu'un diminutif des occupations des grandes poupée pour Voyez, a ce sujet, la notice quo M. Unlionale de riuillainnc Durand, «lu la l. les Cli. filles, les Hartliclciiiy IV. p. iiilroihiilo armes pour '.). pilt la les dans si traïUiction In. Rntionale divin, off., lit). VI, cap. i.xxxvi. Eu souvenir des Saturnîiles. Cette balle était assez grosse pour qu'on ne a petites tenir d'une seule main. 477 chevaux Je garçons, les mcnls de l'enfance. l)ois, — JEUX [ faisaient fond de ces le ] diverlisse- Le manuscrit de Herrade de Landsberg ' nous montre deux très-jeunes gens qui jouent aux marionnettes (lîg. 4). Ces marionnettes sont deux chevaliers suspendus à des cordes qui les traversent par le ventre. Le plomb qui chargeait leurs jambes, probablement, empêchait de basculer. En faisant les ces cordes, on simulait une comme vêtues sont couvertes du courte, Les hommes d'armes de les heaume conique du longêcu, petits et à nasal, de la cotte de TîililioUi. niaiiiic. lii' mailles armées d'épées. sifflets, les animaux de les poupées, les vessies pois, etc., étaient les jeux de la première enfance ' et venir ce temps (xn« siècle). Elles moulins tournant au vent, pouvant servir de aller sorte d'escrime. Les mai'ionnettes sont SlrasIiDui'f; (xii'' siècle). Ce nianusci'it a ('((' ; terre cuite remplies de puis venaient les dctniil ]iiir rariin'i' .ill(V 1 JF.UX — ] '^'^ — exercices, rcscarpoletle, le lape-cul, les écliasses les barres, la les joutes, les parfois pelote (fig. 5 puis, plus lard encore, Tescrime, ; '), les billes, rériuilalion, bagues, les simulacres de chasses, de combats, devenaient sérieux, nous que ainsi le prouve (|iii l'histoire 5 des premières années de du Guesclin. Les traditions passées d'une génération d'enfants à celle qui jeux encore loup, usités la aujourd'hui, du chat perché, des quatre bien haut dans noire histoire suit tels ne se perdent pas, et se etc., les du remontent que ceux du berger coins, des barres, et et perpétueront longtemps pi'o- bablement. ' Manuspr. Dans Iîil)liolli. les entourages (fin ualionale, du Ilist, xin'' siècle). du saint Graal jusf/u'ù l'o/ipire de Néron, SIXIÈME PARTIE OUTILS, OUTILLAGES SIXIÈME PARTIE OUTILS, OUTILLAGES ^:^ AUGE, s. r. {(luget). de Vaisseau bois servant aux et iii;iroiis propre à contenir du mortier ou du plâtre gàcliô. Les plus anciens monuments du moyen montrent des maçons portant l'augée âge de mortier ou de plâtre sur leur ainsi tôte, / que cela se pratique encore au- jourd'hui dans les bâtiments en con- struction. Les auges les plus anciennes un demi- paraissent être évidées dans tronçon de tronc d'arbre. Cette forme persiste jusqu'au Dans cette auge xv° est forme ne dont la voit aussi ligurées [KW le siècle posée (11g. la 1 '). truelle, de celle en usage de notre temps. diffère pas parfois des haut et façonnées au On auges en forme de boîtes évasées moyen d'ais cloués. ne Il faut pas confondre l'auge avec Voiseau (voyez ce mot). <." BALAI, âge sont, ' s. m. comme IMiimisiT. Jîibliulli. duc Cliailes l'""" {escoube). Les balais employés pendant le moyen forme, exactement semblables à ceux qu'on emiiatiouiile, dr lîouiliou, iiioii Hisloiial fraiti^ah, lu'oveuaul ru du la Ijibliollièquc l'/'iC). II. — 01 du [ BATON jiloic - ] encore dans brindilles de la 482 plupart de nos provinces, c'est-à-dire bouleau assemblées en paquet trémilé d'un bâton ; BATON, emmanchées à et crin ne tineiil, l'cx- \vii« siècle. s. m. (hasloucel, bouhourS; cscoper, unroqupnu, locquc, santon, saton, , de remonter paraissent pas pecaho* coii/fourt faits ou de bottes de joncs réunies en façon d'éventail avec un manche. Les balais de au delà du — gaffe, gayar tournât, thovle). , La vaille panchon, (juanlité ; — princhon fût, cscobcrge, fust, y \ic n.vroN , feuré pieuclwn : , de mots pour désigner un ùrdail, sappe , même 'S?> objet indique Parmi les usages les divers aux(|uels muni d'un i);iton servait habilement. ; c'était la la bàloii le même gens de guerre on désignait bdton toule arme d'hast (voyez était [ par le arme Les bergers, jusqu'au mot général de siècle, bâton terminé par un gros bout ou une crosse, afin lancer des La mottes de terre aux brebis figure braies, avec montre un de ces bergers souliers attachés, (jui du ' Tout paysan pût porter, et s'en ([u'il xiv° ] destiné. rlail partie des Ahmiïs). seule liATON s'écartaient xi° siècle. Il portaient un de pouvoir du troupeau. est vêtu de tunique à manches d'une coite ou courtes et larges sous lesquelles apparaissent les manches justes de tunique-chemise. Sur ses épaules est un camail de peau de bête, la le poil ti'ée en dessus, et son chaperon, qui semble roide, est attaché à son cou par cuiller d'une étoile feu- une cordelette. La houlette avec de fer ne date guère que du xv" judiciaires étaient autorisés fait siècle. entre vilains, ils Quand combats les devaient se servir de bâtons de mesure et d'un bouclier ou large carrée tenue de la main gauche (fig. i -). Froissart raconte ainsi le soulèvement des paysans du Beauvaisis, de ' ' Miiuusri'. lîihiiotli. ()('s hns-rclict's du Valois Laonnais la Brie, natiaii!il(\ ilc In l'ai;iulo de Eomifjile fcstio. la callu'di'alo {w et Soissonnais, en 1358. siT-clc). de Lyon ((•ommoncciiicii'. du n'iv siècle). BATON [ « '< — 1 Aucuns -^«-Si irons dos villes cliamposlros, sans Hoauvoisis, el en furent mie cent s'assemblèrent on clicf, hommes les premiers, et diienl nobles du royaume de France, chevaliers et escuyers, « (|ue tous les « honnissoient et trahissoient le .. — royaume, et bien qui tous les dùtruiroit. Et chacun d'eux que ce seroit grand dit : — Il dit voir 1 il % Honni par qui demeurera que tous << dit voir " lilshommcs ne soient détruits " lèrent, sans autre conseil et sans nulles " ferrés et de couteaux, « demeuroit au nord environ, le captai ! ' soit celui , et par de Buch, la le qui , Citron, de Froissart, maison d'un chevalier qui près de rassemblés au nombre être détruits à duc d'Orléans liv. I, gen- chap. i,xv al- armures, fors que basions Meaux par et leurs pendant leurs expéditions que de ces bâtons ' les Lors se assemblèrent et s'en Ces Jacques, qui dévastèrent toutes » de Paris finirent en î il le lances, et les là provinces de dix mille comte de Foix, ne se servirent de leurs couteaux. fà liidonx rtaioiil Ils n'avons pas de peine à croire. toire, les contemporains voir, disont les ;i A celte triste par les gens du roi La figure 2', qui his- anglais les partis de Navarre, étaient réduits à nière niisèi'e et n'étaient vêtus que d'une ] ce que nous ; époque de notre paysans de ces provinces dévastées par et français, BATON \ la chemise de grosse dertoile. représente un vilain de ce temps, donne assez l'aspect de ces terribles Jacques de 13u<S. Les seigneurs terriens faisaient exercer leurs vassaux, vaient le service de pendant et, les piétons, xiv° et xv» jouer du au jeu du bâton long de siècles, les qui six de- pieds, gentilshommes eux-mêmes de lance courte Les pèlerins étaient munis d'un bâton {bourdon, bordon) (voyez, apprenaient à bâton, c'est-à-dire la (voyez la partie des Armes). dans la partie Le tineul des Véteme?<ts, était un l'article Esclavin^e). gros bâton qui pouvait servir au besoin de ou de support horizontal. Les porteurs d'eau se servaient du tineul ou tournot pour transporter les vases de terre ou de métal levier contenant un liquide (tig. 3 -). Ce porteur n'est vêtu que d'une jupe. ' Manuscr. Rililiotli. * Manuscr. lîililiolh. nationale. Histor. Ilieroaotymit nationale, Lancclot duLnc, , latin (xiv" siôclc). fram.-iis (1.3i0 environ). [ — lir.ciii; BÊCHE, sont f. hcsclte, Inible). Oulil (ragriculteur propre à remiiei- Les bêclies figurées dans les monuments du lorrc. la s. — '*86 de bois f;iiles et ferrées. moyen âge Les tapisseries de Sainl-31édard de A.aimmT. Paris 1 montrent des paysans armés de bêches dont reproduite dans la figure 1. Le manche est rieure d'une petite traverse pour appuyer la de bois est garnie d'un fer coupant qui tule faces inférieures. Dans des manuscrits de on voit des bêches dont lindifpie la figure 2. le fer 1 muni main de Le manche A forme est à sa partie supédioite, et la spa- enveloppe ses deux la fin du \nr siècle, inférieure est façonnée ainsi rpic entre dans une douille latérale B ; bêche, divisé en deux coquilles, permet d'inli'oduire entre la Cdlloft. la partie la r.ingiii(Tos. XIII' sièflc). et hiMiolh. d'un inanusrr. do liodlricmio la liildiolli. lenu à Charles de IJourbon. mort en 1456. d'Oxfonl (ers tapissi^rios ilalaiont du ualinniilc, llistarial f'rajiçnis. ;i\:n\l appar- , — elles la palette l»(iui' l'axe du fer. — le i)ied du I), ménagée à Texlrésortir de sa se produisant suivant Taxe tranchant pioil. ne perdait rien de sa puissance. Il est diflicile d'expliquer pour- est figurée sur toutes les représentations de qu'au xvi" siècle. lite beaucoup Il n'est pas besoin le travail BÉQUILLE s. f. du % quoi ce système excellent a été abandonné. La traverse du manche J un large espace celte palette de .,— fer, avail-il Une encoche du manche, empêchait rainure. L'eiïort resaigl:e I de bois dur G. Ainsi appuyer sur niité inférieure 'i87 supérieure bêches jus- de dire que cette traverse faci- de ragriculteur. {finicottc, cschacc, potence). Bâton garni d'une traverse à son extrémité supérieure pour appuyer la main, ou placer sous l'aisselle, Bien que le xn'- lorsque les jambes ne peuvent porter leur homme. moyen âge, dès la ligature siècle des artères ne fût pas connue au on trouve des repi'ôsentations de personnages ayant des jambes de bois, jambes de fml, eschace. BESAIGUË, lame de fer de s. f. {bisague). trois pieds Outil de de longueur environ, munie d'un manche court à son milieu, aiguisée sur arrûlée en bec l'antiquité, on charpentier composé d'une le plat à l'une de ses extrémités et de burin à l'autre extrémité. Cet outil remonte à le voit figuré sur des monuments des premiers du moyen âge. Et en elïet on ne peut faire siècles une mortaise dans du bois de charpente sans le secours de la besaiguë. Avec la hache, la [ iirsAiciE compas, iloloire, le ruiilillagc If (il à — 488 plomb et la larièrc, la de lout ouvrier cbarpeiUier, .1 La — ] Li caipcnlicr qui après viendrcnt, En leurs » Oreut k leur costez pendues ligure 1 nioiitie liuilreul, depuis des siècles : grans coiguies doloucres cl besagucs u c-oul et cela bosaiguë compose '. » un charpentier muni de ses outils -. A sa cein- --)f>^ lure de cuir est allacliée l'escarcelle avec le ' Hot/ton - Vitraux de la callicdralc di; Paris, Collect. compas; la doloire est liou. Oaiguicres de de 1m nour.çcs iiiMiolli. (xiii" sicelc) ; tapisseries de liodlriuinie d'Oxibrd (lin du Saiut-.Médard de xiir' sièele). — passée ù droite dans la — 489 ciiAïuiiii [ ] courroie, et la bcsaiguë à gauche, derrière Les pans postérieurs de sa cotte sont ramenés par de- l'escarcelle. vant, entre les cuisses, et retenus dans la ceinture. gnée sur l'épaule et un fil de porte la co- Il manœuvre autour du cou. Des chausses doloire, qui a changé de forme, couvrent ses jambes. Si ce n'est la que cet outillage est encore, ainsi nous l'avons de celui dit, nos ouvriers charpentiers. (Voyez Doi.ohœ.) BIGORNE, BURIN, servant à cotîrets, s. s. — {bifjourne). f. m. Voy. Enclume. Style, tige d'acier aiguisée igrafière, grafe, grefe). gravure des armes, des objets la harnais, etc. Les ouvriers selles, habiles burineurs sont faites les et, ; quand du moyen âge étaient \oH avec quelle sûreté de main on gravures délicates de plaques de métal; faits \m% de métal qui nous restent des \u\ quantité décorent qui d'objets on xv^ siècles, xiv« et s'é- de reproduire ces gravures par l'apposition d'une matière colorée et ductile dans les sillons du burin ne soit pas venue tonne que plus tôt, l'idée d'autant que les nielles ne sont autre chose que de la gra- vure remplie d'une matière (Voyez noire. de partie la l'OurÉ- vueiueV CS5 CHARRUE [araire, L'aratrum antique se ayreau arean, composait trémité d'une branche fourchue 1)^ se Les branches de lesquels passe la llèche par un plus ou à coutre huiuelle , tant ce chcrue). , emmanché à un s'attachait l'ex- timon. La charrue égyptienne composait d'une fourche recourbée munie du coutre. Point de roues, point (lig. d'un areyre , la la moins de soc sont réunies par des fourche de llèche lien. Celle-ci, inclinée, versoir. et la échelons entre charrue. Le coutre est attaché à moyen des au de manière ta échelons, peut être permettre au laboureur d'enfoncer plus ou moins le coutre en terre. Ces sortes de charrues ne pouvaient que 1 fini faire une trace peu profonde dans Du loniheau Je Chamhati, intcudanl dus cfjijpticn, yiar doinaiues. xviii'^ des terrains dynastie. (Voy. M. Prisse d'Avcuiics.) II. — U2 llist. de [ ciiAisiin; - 1 légers cl faciles comme 490 Ions ceux — (jui loniuml le bas bassin du Mi / Mais, dans les Gaules, où les terres sont le plus souvent fortes, argi- /^^ Icuses, il fallait des instruments plus puissants et beaucoup plus — lourds par conséquent. Dès le à roues sur nos monunienls auquel est époque i. A attelés Un ; Au cheval 2 ligure la position xni' siècle, Taraire est re- horizontal, posé sur avec palonnier ou une deux présente charrues emmanché contre du charme contre est à douhle de cette une flèche pas- maintenue par deux un timon avec palonnier, auquel sont non sur un joug, mais à l'aide de colliers. tirant, en outre, est, attelé avec des cordes et charrue de du xm^ la fin C'est un en flèche. La seconde paraît posséder La paire de bœufs est attelée sur des colliers. La figure 3 - présente une un soc avec versoir derrière tire le coutre. siècle. Elle instrument Au moyen de possède ne qui on se servait dans nos campagnes est arrêtée au timon, (|ui contre et le soc avec guère de ceux dont commencement du au la traverse supérieure, le dilïèrc siècle. percée de plusieurs trous, coutre peut être incliné plus ou moins flèche voit apparaître la ] l'essieu est attaché deux hœufs versoir. limon La première a son sant sur l'essieu étais. on siècle, liii;iiivs. un lixé de cordes. La paire \f CIIAHIUE [ perfectionné. L'âge ou Vagiau est lativement l'essieu, — 491 ; le le soc peut s'allonger. La passe sur l'essieu par un crochet et une cordelle qui empêche le crochet de sortir de son piton dans les cahots. La figure 4 montre une charrue de la fin du xv« siècle '\ Le coutre est lixé plus ou moins incliné à l'aide de cales, le soc et son 1 L'exemple A est coiiié sur une vignette du niauiisirit de yaixs'mce des choses, fran(;ais la r>iidioth. d.' - Du ( nationale, Psahniste, latin, uianusci'. de !;i l:i50 eiivinm); l'exemple H. sur la Hiiilintli. P.ililiolli. aneicn fonds Saint-Germain du s/niinaire de Soissoiis, Vierge (eommeueenient du xiV sièele). V Manuser. HiMiidli. nationale, Tite-Lhe, mitiouale, hi une vignette du manuser. intitulé les t'raneais (1 iSO environ). (même époque). Miiacles de la cisKAUx [ — ] W:> — dans des douilles. La vcrsoir sont arrèlés par des chevilles passant et llèche l'âge sont à genouil, tirage sur le palonnier D se pour pouvoir louriier facilement, fait au point B par et le chaîne passant la sous l'essieu. Ce tirage agit donc juste au-dessus du point de résisainsi n'y a-t-il point de force perdue. La tance, qui est le contre ; (lèche G étant mobile dans l'alvéole D, le corps de la charrue ne subit aucune des influences produites sur tirage inégal des bêtes. Au midi de toute ancienneté tirées par des train le par les cahots ou un charrues sont de la Loire, les bœufs sous le joug; mais dans les provinces du Nord on voit, dès les premiers siècles du moyen âge, des chevaux attelés aux charrues aussi bien que des bœufs, et ces derniers animaux ne sont pas placés sous le joug ; ils tirent, comme chevaux, sur des colliers. Le joug remonte cependant assez haut dans les provinces du littoral occidental. On pourrait en conclure les joug est une importation romaine, et que le lourd collier que ion voit encore posé sur le cou de nos chevaux de rouliers, dans les provinces septentrionales, est une tradition gauloise. (Voy. Harnais que le de charrois.) CISEAUX, s. m. [cisiax, forcesces, forcettes, forghes, chisel, cisailles, forssclle, psel, tézoires). deux branches tranchantes réunies par un axe, il deux anneaux dans lesquels on passe dans des vignettes du x^ ordinaire, ^ donnée à cet siècle outil (llg. les 1 '). d'un usage Manuscr. Biblioth. nationale, Biblo, hilin, 6-3. escherpie, force, cisel, doigts, et si ciseaux terminées par sont Cependant, Les la représentés forme lapins fréquent, est, pendant le — nioy{Mi âge, celle qiu^ reproduit la comme doux lanios trancliantes — 493 [ liuiii'c Ce sont :2. CISEAUX les /orc*?.?. Dnix couieaux passent l'une sur l'autre et sont rendues solidaires par une double lige formant ressort A. appuyant les doigts et la glisser les paume de deux tranchants la main sur ces deux l'un sur l'autre. en usage dans l'oxli-ème Orient, ] et sont tiges, on En fait Ces ciseaux sont encore employés chez nous pour 3 tondre les draps, pour couper genre, plus petits (fig. 3), le poil sont des chevaux. Des ciseaux de ce fréquemment représentés sur des miniatures des xni° et xiv* siècles. Nous en avons trouvé plusieurs fragments dans les fouilles du château de Pierrefonds, lesquels n'ont que 12 centimètres de longueur. Les ciseaux forces ou à deux branches, sei'vant aux dames, étaient renfermés dans des étuis de fer ou de cuir gaufré. Les barbiers se servaient de ciseaux ainsi que le démontre ce passage du Roman du renart K Cisiiiux '< Kt un rasoir cl bon et i< Ne nos liicii lr;uicli:uis cl, et de rasoirs, .• h'iciii. fin faut iiu'cvç solcnicnt '. » Ciseau (au singulier) était et est encore un outil long, tranchant à son extrémité aplatie, et muni d'un manche de bois. Les menui- siers se servaient Vers 327:3. de cet outil dont les tranchants sont plus ou moins 494 les mortaises, entailler le pour évidor larges, bois, etc. La ligure 4 représente un menuisier travaillant, sur son établi, un morceau de bois retenu par le valet. Il gouge à manche en se sert d'une longue 4 A :ii"'iii;i!]'iliil|||!i|ir'""""(ij"'""i!j)i'' pour bétjuille préparer une llilllllilllii En A, mortaise. ^jt*. sont suspendus des ciseaux de diverses formes; en B, est une tarière; en C, une cognée ou liaclie ne vriers pour équarrir s'est bois. le guère modifié CLIQUETTE, s. On Les lépreux, pendant f. main un leur 1 ' moyen petit xv Des siècle, sliillc.<» (le Manuser. 1, montre un de ces lépreux lY-glisc liihljotii. de ces ou- âge, lorsqu'ils instrument impiimait, produisaient un fiappant les unes sur les autres. La figure (lu le lames de bois réunies à leur extrémité inférieure, mouvement qu'on le l'outillage i. sortaient, étaient tenus d'avoir à la trois que voit de Monlr(5alc (Yonne), fin du - fait de et qui, \);iv son sec en copiée sur une vignette tenant sa xv cliquello. siècle. nationale, le Miroir histotnaf, français (liiO environ), La ;9o [ lèpre élant considérée comiiic contagieuse par nient, les mallienreux alleinls de cet instrument, prévenir le COOTE ] simple allouche- de celle maladie devaient, au moyen les passanls de leur présence, alin qu'on pût éviter de les approcher. Ce lépreux est habillé de chausses manches longues gris foncé, et d'une surcotte à manches courtes brune. Le col de la cotte est rabattu par-dessus la surcotte. La cliquette, produisant un son particulier, ne pouvait être remplacée par aucun autre instrument du même genre, comme la crécelle, par exemple, dont se servaient certains marchands ambulants pour attirer les acheteurs. Il y a une trentaine d'années, nous avons vu encore dans une petite chapelle de Bretagne, parmi un grand nombre d\\)c-voto, noires, d'une première cotte à brunes avec bottines des cliquettes déposées là depuis (|uelques cents ans, forme se rapportait exactement à COGNÉE, s. f. celle et donnée dans notre tigure. composé d'un fer de hache épais, emmanché fortement. La cognée était l'outil des bûcherons, des charpentiers; les paysans l'employaient, l'emploient encore aujourd'hui, à toutes sortes d'usages. cognée figurée la [cugniée). Outil à dos large et carré, la dont sur les monuments de l'antiquité comme ils On retrouve romaine ; sa forme n'a guère varié. La cognée est aussi, pendant le moyen âge, ce qu'on appelle coiiMiit; — ] atijoiirLl'Iuii vulgairoment un <c Pondant ligures Ciiscuns jirisl — dos large et carré pic d'aciur xn", xni" dans et xiv" les bas-reliefs irès- : ou grant mail, ou qaiguie La porte Sainl-Élicnuc ont par fore? les une hache meiiin, c'csl-à-dire (^paisse, à tranchant court, à « 490 ; trcncliic '. » siècles, on Irès-fréquemmenl voit ou pointures qui ropiésentcnl les tra- 1 a/tiûi: vaux de Tannée, des biîcherons qui se servent de assez large. Le dos de cet outil, dans les à assommer le fait les porcs, aujourd'hui que (tig. l'on 1^), La Conquête de Jérusalem, vers 4248. Ms. lii mêmes monuments, sert iiuOii Les cognées des cluirpentiers sont, ou ^ nation, le cognée à lame ne saignait pas vivants, ainsi ' r>iMi()|li. la évùttre d'amour, en vers patois de Béziurs (xm" siècle.) — 497 — [ CO.Ml'AS 1 à dos carré plat ou à (louille, alors la cognée est une vérilable hache el sert à csl à deux avec le tier à équarrir les bois. La cognée du chai'penlier à dos carié lins dos : avec enfonce il le tranchant l'ouvrier les chevilles et cales. dos carré est emmanchée assez court pour l'équarrissage en grand, possède au et ; COMPAS, changent pas depuis des s. m. Cet outil, qui n'a le bois ; La cognée de charpenla cognée-hache, usitée conti-aire par conséquent un puissant abatage. Ces outils s'en servir ne fend taille et un long manche, el la manière de siècles. pas besoin d'être décrit, re- é>/<'ior. monte aux oriiiincs de riiumanilé. Pendant le moyen les maîtres âge, D'il . — o:j coMi'AS [ — ] des œuvres tecte soiil compas toujours représentés le alors ce était - 498 doit qu'il toujours être, à la main. L'archi- appareillour, traceur. Ces compas sont habituellement munis entre leurs branches d'un segment de cercle, tant pour empêcher le devers de ces branches que pour prendre des angles. Le segment de cercle étant gradué, la distance laissée entre ce segment et les pointes étant relative à dislance entre la tête du compas ce et et k segment, l'instrument de- un compas de proportion La figure 1 montre un maître de l'ccuvre opérant sur un lit de pierre à l'aide d'un compas de moyenne grandeur. Ces sortes de compas étaient faits de fer ceux de plus grande dimension étaient de bois avec pointes de fer. Nous vient ainsi ' . ; donnons en cution -. A une tête de Les charpentiers se compas de fer. compas d'appareilleur, moitié d'exéservaient et se servent encore du petit petit Cet outil appartient à beaucoup d'autres corps d'états : aux menuisiers, aux tonneliers, aux charrons, aux serruriers, aux V jtoticrs, comme etc. Le compas d'épaisseur, usité encore aujourd'hui, et dont les en forme de pince se rapprochent à de pierre pour prendre le la pendant le moyen âge deux branches recourbées pointe, servait aux tailleurs diamètre des cylindres, aux sculpteurs statuaires pour mettre au point. Dans les vitraux, dans les vignettes des manusci'ils, on voit ces sortes de compas figurés entre les mains de ces artistes. Ces compas d'épaisseur ont habituellement indiquée dans la figure ' * 2. Maiiuscr. Hibiiolh. nationale, la forme L'une des deux branches passe à travers Chron. d'Angleterre, français (xn« siècle). Cabincl de l'auteur. Cet instrument de fer paraît dater du xiv" siècle. 499 une rainure pratiquée dans tlont les l'autre. [ nni.oiMK ] Ces compas, très-sensibles, et au moyen d'une branches pouvaient être arrêtées vis de mesure d'un lieu à un autre, sans avoir à craindre le rapprochement ou l'éloignemcnt des deux pointes. On voit de ces compas ligures sur les baspression, permettaient de reporter exactement une de reliefs des stalles la la cathédrale de Poitiers, sur des bas-reliefs de cathédrale de Chartres et dans maintes vignettes des xm" et xiV' siècles. ^±::> DOLOIRE, s, {doloeres, f. Outil dokierc). en forme de liache à long tranchant, court collet et douille, dont se servaient les charpentiers, les tonneliers, les charrons. La doloire « Feure * si sont de '< Qu'ils font haches cl doloeres, Et besaguës et tareres, « Donl « Et les sales et les donjons -. était li charpeuliers font inesons » un des instruments corps d'états qui travaillaient ' renon. <( ^ ^ lui le plus en usage dans les \ le bois, et même chez les gens de la Forgeron. Le DU (Ipx frurps (A. Jebinal. Joiu/^purs et trouvères îles xiii'" et xix" sièclef;, lS:î"J). Ddl.dlllK — ] riimpa^Mie. « Les 'J'^^0 — inslnimons de ce mnsnage (la sont dnioircs ou haches bien tranchantes, avec « coupe des taillis) lesfjuellcs le bois la » coupera de tous côtés, de peur d'en rien escorcer n'esclatter En Angleterre, on tranchait la tête aux criminels (nobles) avec « ... qu'elle eust la teste couppée comme Ton fait en doloire « France avec une espée, « d'Angleterre i. se « : On voit cet -. et non avec un dolouere à façon la » usage adopté dès xiV le siècle (fig. 1 =>). D'ailleurs il que plusieurs moyens étaient usités pour trancher la tête aux criminels il n'y avait pas que l'épée et la hache ou doloire, il y avait aussi un instrument semblahle à notre guillotine, ainsi que paraîtrait ; démontre de le scrit du xv" coupe siècle la plus montants rainés. dont nous donnons '' chargé Si qu'il pouvait ne pas produire bourreau évidente corde qui suspend un large la zontal manière la est-il La forme fût, (fig. deux l'elfet qu'on en attendait, aussi le muni d'une épée. la plus ancienne renfort carré donnée aux doloires des Voyez Castclnau, 32 (xvi" siècle). les citations au Manuscr. ISiMioUi. au xin* tard, gens de siècle, nationale, le Miroir historiol, '* liibliolli. nationale, Manuscr. Hibliotli. A/me/ (latin, nationale, Littré. franc. (I;î9^ environ, n" 9470, 14;J0 environ). lli'itiir. ; 4). tr.iil). ' elles postérieur pouvant servir do marteau mol Doloirb. Dictionnaire de ' * an Le bourreau ce couteau à tranchant hori- leur tranchant est sensiblement recourbé [Wg. ' 2) la copie. couteau glissant entre métiers est représentée figure 3 ^ Plus n'ont plus ce manu- vignette d'un la Jerosolimit., latin (lin du xf siècle). vignettes m ENCLUME, — ENCIJ.ME [ bhjourne). 3Iasse aciérée aiïectant diverses formes suivant le besoin, ficiiôc bille de bois, armures de s. r. [cnyliime, et servant fer, la engliigc, à battre le gleterre et dans le nord de babileté. à chaud ou à grande quantité d'ustensiles de fer dont on se servait pendant une grande ftM' moyen âge en l'Italie, firent Avant c'est-à-dire jusqu'à la fin le du même et que de fer sur une Les froid. de membrures France, en An- les foi-gerons acquirent l'emploi des ai-mures de plates, xni" siècle, la fabrication des heaumes, des mailles, des armes offensives, exigeait déjà beaucoup d'adresse dans maniement du fer. Les forgerons se servaient donc d'enclumes de formes variées suivant la nature du travail. Il v en avait le de plates et de carrées, sortes de tas, pour battre le ] fer à froid ou E>(:i.i [ faire ME — ] des rivets loncrnos ffitr. 1 ; o02 — d'étroites à faces inclinées, H '). y en avait dont pour amincir des pièces une ou deux des extrémités laté- rales se terminaient en cône horizontal (bigornes), afin de permettre d'arrondir les pièces de fer au marteau. I.c << « La figure 2 cliastcau semble tonner, Taudis qu'on tourne et retourne '• Le harnois sur (. l'our le buste (corselet de fer) façonner -. la bigourne, montre un forgeron rivant » heaume les pièces d'un '\ Ces deux forgerons ont des tabliers de peau devant leur cotte. Le dernier est coiffé du chapeau de feutre, dont la permet de visière garantir les yeux contre les escarbilles incandescentes du fer ou l'ar- deur du feu de forge. Cet outillage du forgeron est resté ' 2 '•> Manuscr. IJibliotli. nation.. PiV/Zw.. Auiadis Janiyn, Poésies, p. Manuser. Hihlioth. anc fonds St-lM'iiiiaiii. le même. Ialin'12."i0 environ). IJS. nationale, Romans d' A H^ondre, français (fin du xiii* siôelej. — ÉTRILLE, pour enlever s. la 1'. IMaque de — 50:5 fer garnie île poussière du poil des chevaux « Et « Dont îuis csciiicrs il fct PAUCii.i.t': [ ] dents et emmancliée, : esliilhs conroic'ut lor chevaux ' . > Nous avons souvent trouvé des IVagnients composées simplement d'un demi-cylindre de d'étrillés anciennes, battu emmanché fer ^£ Ct/zUH'UOr. sur son travers cl dont un des bords élait dentelé. Bibliothèque nationale la - Un manuscrit de représente une de ces étrilles (fig. 1) à un seul rang de dents. 1:3* FAUCILLE, s. r. forme de croissant {fnncillon, fausogue). et dont le Lame de Au moyen dune douille, morceau de bois cylindrique ' - L>i recourbée en tranchant est placé du côté de la con- ^^ cavité. fer celte et court. lame Dès est les >.i/.Ut'>6t emmanchée xn" et xni" siècles, Dit (les feitres (forgcronS;. Mauuscr., Proverbes, adages, allégories, portraits [un du xv d "un siècle). 1 FAUX - ] 504 - de faucilles reproduisent exactement les représpiitalions celles usitées aujourd'hui dans nos campagnes forme de la Cependant, (fig. 1 '). vers la fin du xni" siècle, on voit entre les mains des cultivateurs des faucilles munies au dos d'un tranchant droit, de revers, peu étendu. Ces outils servaient à chant (lu les arbustes. Avec dos, en donnant La et franche. missel émonder figure de lutin la un coup sec, on faisait une ^ monlic une de ces faucilles Bibliotlièijue naliouale, du vignettes représentent les travaux de Tannée : entaille vive Dans un -. siècle xni' tran- le des '\ un cultivateur taille sa vigne avec un faucillon semblable à celui que nous venons de donner figure 3. Ce paysan est vêtu d'une cagoule sans dessus sa colle. Celte cagoule est bleue et la colle à manches parmanches poui- pre. Ses chausses sont bleues. FAUX. s. légèrement, manche de ' - Manuscr. la •^ {fauz, faulx). bois fer battu, de sa nationale, Apocalypse, français fie la biblioth. l'ange qui veadange, avec » ce longue et servant à (xm^ recourbée et concavité, fixée manœuvré des deux mains, Bihliotli. vigne de la lerre. N» n:ji9. Lame de tranchant du côlé Manuscr. provenant s, 'niant « f. à un long couper siècle). de M..B. Delcssert. Apocalypse. Miniature titre : <i El l'ange les repi'ij- envola sa fausague et vendeuga — jikinles fuurragèrcs el o05 ccrUiines remonle à une haute antiquité. On — l-ALX céréales. Cel le ] d'agricullure oiilil voit représenté, pendant le J^ moyen âge, sur les monuments depuis le xr siècle, avec quelques II. — 6i IM lAI \ variaiilt's. J.e 11- fer est parfois inanclic de bois (fig. 1 '). muni d'une Ici le (luiiillo faucheur aiguise dune pierre de grès ou de calcaire schisteux. partie moyenne, tirnntMit la main laisse voir droite. deux dans saillies, Dans l'exemple la(iuelle cnlre le fer à l'aide Le manche, vers sa deux arrêts qui main- figure 2-, c'est le ' f s ,M l'ilf'"' manche — Entre (le les HACHE o07 mains des paysans, la faux était, au besoin, une arme guerre. (Voyez, clans la partie des Ahmes, l'article Falchard.) FORCES. — Vov. Ciseaux. su: HACHE, s. f. {hasche, hachon, barde, hachette, clache, destrau, dosse, hiipiette, happe, paff'us, de noms donnés à un même piarde, queugniette). Celte quantité objet indique les usages variés aux- i l!; l quels foil il était destiné. Indépendamment de la hache, arme de guerre, usitée depuis les Mérovingiens jusqu'au xvi" nuljl, était entre les mains de tous les hommes siècle, la hache, qui Iravailiaient le IIAIINAIS — ] bois, depuis l'iait, comme le bùclieron — o08 menuisier. La jiisqirau aujourd'hui encore, un hachette même des maçons. La doloire outil manche très-court, et hi cognée des charpentiers une liaclie à manche long. La grande hache, employée pour l'équarrissage des bois, était un très-bel outil, bien emmanché, ayant une grande puissance d'abalage (fig. 4 *). Ces (voyez ce mot) n'était qu'une hache à haches sont de même la que dimension celles par nos charpentiers, mais plus fortement au bois par un long HARNAIS pièces qui iiK employées emmanchées et encore retenues étrier. Nous ciiAHKOis. composent coches, litières. Les comprenons de harnais les habitudes si l'oulillage les charrois, chars, charrettes, casanières perdre en France ne datent pas de dans loin. commence à Pendant le moyen âge, que l'on tous ceux qui n'étaient pas attachés à la terre par leur état social déplaçaient se riers, marchands, religieux, facilement. Nobles, aventu- jongleurs et trouvères, étaient souvent par voies et chemins. Les chroniques, nations entreprises les contes, souvent pour de légers motifs par nos aïeux. font Les foires qui se tenaient dans des centres autres, et qui étaient le merciales, menlion des pérégri- romans, les exigeaient, de éloignés les uns des moyen ordinaire la part des marchands, des déplacements des com- transactions longs et répétés. Des expéditions étaient entreprises d'autant volontiers par la noblesse, quelle s'ennuyait souvent plus dans ses manoirs. Certaines églises attiraient des masses prodigieuses de pèlerins. Dans un temps où la poste n'existait pas, c'était par des messa- gers qu'on pouvait établir des communications. Beaucoup de petits marchands, des trouvères, des jongleurs, n'avaient d'autre de gagner leur vie que d'aller de ville en et ville moyen de château en château pour débiter leur marchandise ou leurs chansons. Pendant les xi% xn" et xni« siècles, les fréquents voyages en Orient avaient familiarisé toutes les classes de la ments. Et, d'ailleurs, dès l'époque rapidité Gaulois et Romains société avec de les longs déplace- César, on voit avec quelle se transportaient d'un lieu à un autre, combien l'habitude des voyages était familière aux habitants de Gaule. Ce n'est pas à dire que les routes, pendant le moyen âge, et la dussent être bien entretenues et nombreuses, mais les movens de transport éiaient en raison de celte insuffisance de la viabilité. On ' Fouilles (lu cliàlcau de Pierrefonds (xv" siècle). — 509 voyageait à cheval, mais, aussi, beaucoup plus généralenit:'nt, dans étaient de véritables deux essieux et des chariots quatre roues de et et des (pi'oii litières. ne le Ces ] suppose véhicules tombereaux, couverts ou découverts, posés sur que ces voilures ne tournaient pas d'avant-train HAIOAIS [ que les diamètres égaux. Bien entendu, diCIlcilemenl, roues de devant puisqu'elles n'avaient ne pouvaient passer sous la caisse du char. Cependant, à force de chevaux et avec du temps, on arrivait malgré les fondrières, grâce à la simplicité même de ces véhicules. L'une des voitures gallo-romaines dont nous ayons une reproduction se trouve sur un bas-relief provenant de Vaison déposé aujourd'hui au musée d'Avignon. Cette voiture et une sorte d^ omnibus à quatre roues traîné par deux chevaux. Des voyageurs sont placés dans sièges et de balustrades. dominant les (tig. 1) est la caisse Le cocher et l'impériale, garnie sur est assis sur chevaux. Ceux-ci sont attelés ihï un encorbeHemtmt au moyen de colliers surmontés de deux longues cornes. Les larges courroies de tirage sont maintenues le long du ventre des chevaux par une sangle qui forme sous-ventrière double. Beaucoup plus tard, nous voyons ce grand chariot gaulois encore en usage (tig. 2'). Les voyageurs sont assis, voyant un côté du chemin. passe sur une sorte de selle t Mamisrr. lîihliotli. nationale, et Vita Sdnti Dionym, latin (xiii'" siècle). f lIAItNAlS — ] Le char à (iii;ilie ^10 — roues de diamèlres égaux, posé sur les essieux, K est couvert par sept demi-cercles Le tout est couvert d'étoiïe, et de bois réunis par cinq traverses. un rideau peut être relevé en roulant — oll — [ HARNAIS ' Deux chevaux aUclés en llèche traîuent ce chariot. Un postillon est monte sur le premier, placé entre les brancards. Il est évident (pi'on ne pouvait faire beaucoup de chemin par joui" dans une voiture ainsi fabriquée. C'était ce sui' lui-même sur cliacim dos qu'on appelait une coche. Les bêtes sont habillées encore aujourd'hui les chevaux de nos charrettes brancards sont (pour les cùlcs. le sont tirées par des chevaux de front ainsi (tlg. 3 '). le sont que c'est-à-dire limonier) suspendus au collier et à une large courroie passant sous la selle. palonniers ; comme C'est le roi Plus tard allelés Darius que encore, ces coches à un timon et à des le peintre représente dans ce char couvert, doublé détoffe en dedans, peint et doré à l'extérieur. Le croisillon de courroies placé dans le vide antérieur est destiné à empêcher le hiement de charpente, que les cette cahots auraient, sans cette précaution, disloquée promptement. Les chevaux sont attelés il ainsi que l'étaient encore nos chevaux de poste y a moins d'un siècle. Des chars beaucoup plus petits, et pouvaient contenir qu'une ou cette époque, attelés timon et deux personnes, de quatre chevaux deux chevaux en avant (lîg. liront sur le Qumte-Curcc, 4 étaient, -) : (jui ne dès avant deux chevaux de palonnier suspendu à franrais, dédié à Charles ' Miuiiiscr, l)ihlii)th. nalionale, - Mauusfi". Bibliolli. ualiuualo, le Miroir historial, français (liil) ouviroii". le 'réiin'rairc. [ H.VUNAIS — 51-2 — ] A s el (lualrc chevaux, rextrémilê de ce limon. Avec un cliar aussi léger V I y1 •> .) [ HAlî.NAIS ] i^^^. on pouvait francliir rapidement de grandes distances, mais II. — G.'j il ne MAIt.NAIS [ — ] fallait pas redouter les cahots. Ces ment pourvus xvc de des inventaires les de quantité abondam- étaient, d'ailleurs, cliai-s coussins, puisque mentionnent siècles — ol4 coûtes xiv° et de tentures pour et cliars. Les femmes, grands les seigneurs à cheval pour une cause ou une autre, se servaient de la est, certes, '. Les Dans le agréable vertes. de toutes manières de se les qm litière, faire transporter, la plus sont représentées ou découvertes ou cou- litières premier cas, on peut bas, dans lequel voyager pouvaient ne qui en un coffre oblong, consistent elles au besoin, deux personnes assises, tenir, ou une seule couchée. Ces coffres sont montés sur de longs brancards devant et derrière, suspendus aux harnais de deux chevaux, l'un devant, l'autre de devant. La figure 5 montre en deux personnes sont assises -. A une de ces suspendus les litières quin, de à la selle sur laquelle sont couvertes, ou à colonnes, lit En B,la litière est postillon le elles sont faites vide^ ornée brancards est assis. ; sont Quand en façon de palan- avec une entrée de chaque côté courtines, ce qui était fort lourd cheval dans laquelle litières extérieurement. Les dorures de peintures et le Les brancards sont passés dans des boucles attachées au collier du cheval. de un postillon monte derrière. Souvent '% ciel et ou, sur le coffre dont nous venons de parler, on passait des cercles de bois reliés par des longrines, tout couvert d'étoffe. Alors, on ne pouvait se placer dans la litière le qu'en enlevant cette couverture ou qu'en s'introduisant en rampant par l'une des deux extrémités vait se tenir dans les dans une 6 (iig. ''). est évident Il qu'on ne pou- que couché ou assis très-bas, ainsi que litière gondoles de Venise. Avec de bons coussins et une couverture bien rembourrée, on devait voyager monde. Aussi plaçait-on dans des ainsi litières plus le doucement du de ce genre les malades, femmes qui ne pouvaient supporter le cheval. Celte litière est, comme on peut le voir, fort bien disposée pour porter sur de plus, sous la selle le harnais des bêtes. Le collier tire et retient les blessés, les ; sur sont attachées des cordes qui tirent peut monter sur le cheval de devant, mais ducteurs étaient h pied. Nous lomc le avons, du dans brancard. Un postillon plus souvent les con- le la partie des Armes, mol Litière. ' Voyez, dans - Miiuuscr. Bihlioth. nationale, T^e-iroe, français (1330 environ], de la bibliolli. du roi le I'"" du Dictionnaire mobilier, le Jean, cl Tite-Liie, français, n" 30 (de 139j environ). •' ' ' .Mùnic manuscril. Voyez à l'article Litière, t. 1''', la planche 6. .Mannscr. Biblioth. nationale, Lnncelot du Lac, français (1390 environ). IIEItMINETTE [ l'occasion de revenir sur riiabilleuicnl ilu suiiiJo\ei" qui ] marche en avant. HERMINETTE, tonnelier, taillant s. f. Outil composé d'un fer de manche de l'herminelte est restée à peu près ce qu'elle Cet outil remonte à certaines de ces pierres taillées pieri'e, étaient ' An tiiM'S (h: de (fig. \). était La forme pendant les plus haute antiquité, et dites haches de l'âge de certainement emmanchées en manière d'herminette Comme que possède la et polies, ce sont celles qui sont plates avec ment. et battu, plat, recourbé, présentant son très-large perpendiculairement au xiv^ et XV* siècles. menuisier cliarpenlier, de le queue longue et : terminées carré- preuve, on peut donner une herminelte égyptienne musée du Louvre l'oNrculiou. (fig. 2). Le taillant de cet outil * olG iionr forgé ainsi esl que lenibrasse de - fer A. Le double courbure sont de bois. coin B ainsi que le manche à que premières herminettes de pierre, et plus tard celles forgées, les emmanchées de étaient de fer A était HOTTE, aplatie, s. cette façon. remplacée par un f. Vaisseau fait lien Dans Il le y a lout lieu de croire premier cas, l'embrasse de cordelles. de bois ou d'osier, conique, avec partie propre à porter des fardeaux, reposant sur les épaules maintenu par deux courroies. On les reins, et rées sur des voit des et hottes figu- monuments des premiers temps du moyen âge. Elles ne diffèrent que bien peu de celles dont on se sert aujourd'hui dans nos campagnes et qui n'ont pas de dossier. Voici (fig. 1) un hotteux copié XIV" une sur siècle vignette du commencement manuscrit un paysan revêtu de C'est '. d'un la longue cotte du simple, manches courtes. à ' Manr.err. Pliilippe le Hiblioth. iiel on t"tc. nationnlc. Fahlef et npolvgups, laliii (xive siècle), portrait de o HOUE, s. vwurtadelle picots, [aysfinde I'. fourche - houe , Outil piochet). mineurs, besaij , I IIOIE / besoche . mesgle mai/le, , encore en usage deschamsoere, chercel, , picasse , heue , chez les agriculteurs, compose d'une large lame de les terrassiers. Il se légèrement recourbée, emmanchée à pic, , anale droit au les fer battu, moven d'une / douille. La houe primitive, dans de bois avec garniture de fer les Gaules, était (fig. 4). C'était probablement faite une planchette de bois épaisse vers son centre, amincie à son extrémité, percée d'un trou long dans lequel passait le manche, retenu serrée par une cordelle. L'extrémité de la au moyen d'une clef planchette était doublée de fer battu*. La houe des xiV légère, Le emmanchée picois, outil pointu (fig. 3). el xv" siècles, attribuée aux à l'aide d'une longue douille (fig. de mineur, est épais près de On le voit souvent représenté agriculteurs, 2 -). la tête, sur des recourbé Bas-rc'licf (chapiteau) do Valcahrôre (Haiite-Ciarouno). et monuments des xn^ el xui" siècles. C'est le pic moderne. Notre exemple ' est ^ Des vigueUes japonaises pré- iiré- sentent des houes ainsi fahriquées. 2 Manuscrit de la Bibliothèque nationale, Quinte-Curce , français, dédié à (Iharles le Téméraire. 3 Mauuscr. Bibliolli. nationale, français (xni" siècle". Roman de Troie, i'nm\t. par lîeuoist de Saiute-.More, , [ HOLE — ] sente un mineur du xuf 518 siècle. Il — est vêtu entièrement de mailles. avec surrotte d'élolïe.et est coiffé du chapel de fera larges bords, pour garantir la tête contre les projectiles jetés sapées du haut des murailles : à pi6 maiut et conniiunaluieut, < Mais << Portent heues et pelés, <. tôt furent poi- oster le chimeut, Et grans picois d'achier, por piquier ensemeul, f< Glaives et cros de fer por saehier roidenient « A « Onques ne picois et a houes ont tote jor lioué ' . >- ; s'aresterent, si vinrent au fossé 2. » « ou grant ou quignie 3; <i Cascuns « La porte Saiut-Estieune ont jmr force trenchie». u . <i A . prist pie d'acier iiuiil. » , picois et à hoes la pierre esquartelant^. » Ces pics sont très-épais au collet, afin de servir de levier pour disjoindre les pierres. ' Lu Conquête de Jérusalem, par Douai au xi« 2 •' '• •' siècle, publ. par G. Ihid., vers 311 6. Goguée. Vers 424g. Vers 6851 le i]èleriu Richard, el renouvelée par Graindor de Hippeau, vers 2952 et suiv. — La fourche-houe vient mieux dans - 519 ( LVYE houe divisée en deux hranches, qui conterres fortes que la houe ordinaire. On la voit est la les représentée sur des bas-reliefs et vignettes des xin" et xix" siècles Les bourgeois de houes, pics Parmi manants d'une et et ville en cette li borgois et li de Douai, pour mettre la ville de hoi'gois 111 Haynau contesse de Flandres et de le avoec vile, les eschevins, avoec le de Douay, tantost que et li et en vile fait le avoec (muni) de ^varllis kieroit il bànis de la vile; et que tout X Ib. et si seroit ceste vile semoignent leur kil deveroit. il la castelain le pelé u de hauel (hoyaui et de quingnie (cognée). Et comme de sonnera sans nul délai sans nul delriement; et que cascuns soit bien ni venroit ensi warnis medame besoigne le ban simt manant besoigne le bailliu et bancloke de On « : et tout cil ki por aler en vile soient apareiUiet aux défenses. travaiilei- enceinte en état de défense, on trouve celui-ci que tout '. fermée devaient être munis cognées pour, au besoin, bans publiés en i:26o par les ] homes par nom en kiconques ou forfait de counestable de li leur counestablie, et soient ^varnit de pelés et de hauiaus et de quignies por aler avoec ais en besoingne. Et cesti et le baniere faire les mence s. f. siucent (suivent) leur baniere des eschevins tantôt que counestable ki ensi ne LAYE, kil le feroient, [bretture). parements et Outil de même bancloke sonnera. Et li seroient a x tailleur de à ravaler les en forme de marteau la pierre, protils à se servir de la lave ou bretture au remploie plus à dater de Ib. et xh'' seconde moitié du xv" taillant, dentelé plus ou moins banis- li » ipii servait à larges. On com- siècle, et on ne siècle. Cet outil, (in, avait Tavan- lage de donner un beau grain aux parements et à obliger Touvrier à bien dresser les surfaces. La pierre se servant de la laye à l'autre ' - côté en pointe, un seul pour piquer les 1 ^ montre un tailleur de tranchant et terminée de parements et lès préparer. Zodiaques, travaux de raun(''e. Recueil d'octes des France, puhl. ^ ligure Manus:T. xii" jjar Tailliar BiUliolli. et xiiF siècles en hnnjue rom. ivallo?ie du nord de Douai. 1840, p. 27i. nalionalc, le Miroir hislorinl, frau(;ais (13:20 ciivirou). la [ MAILLET Eu A, — O-20 est une luye double, semblable à celles donl on se sert encore aujourd'hui. Les ouvriers des xin' et xiv* siècles étaient singulière ment habiles pour se servir seulement pour profiler draperies des grandes les ()•• la lave, car moulures, mais statues. (Voyez ils l'employaient nun- même l'article peur Bretture tailler les dans le Dictionnaire de l'architecture française.) :ïxî MAILLET, s. m. Au xn* siècle, dans certaines provinces, les i tailleurs de pierre se servaient d'un maillet de bois pour frapper sur 521 cisean à large li'aiiclianl as ce le parements les (Iig. 1), et '. Icciuel Ces maillets étaient le tailleur on laisail alin de ne le les ciselures pas creuser le sur un jjoint. s. m. {pilonete, changé de forme, mais souvent et à pince, à sculptées et les fers On terre, se sei'l pied-de-biche, xv marteau). se du maillel ilr outil na pas Les mai'teaux simples, retrouvent dans (fig. 1 hois daus Cet des marteaux étaient linemenl forgés peintes, dès le xni" siècle. Ils ou se sert eu(:orc de re Fin du petit de manière à donner du coup. chés et ferrés avec élriers - la trie ciseau, ainsi que cela se pratique encore de nos jours. MARTEAU, ' et tourner dans Les menuisiers se servaient du maillet plat pour frapper sur du ] en forme de cône Ironcjué de pierre prenait l'habitude de main à chaque coup, la MAUTEAU les les représentations sont fortement emman- -). Vosges pour lailler le grès rouge. Eu Angle- uiaillcl ]»our tailler la pierre, sièide. II. — GG o2i> Mi.iir.i! MASSE, s. .Marteau presque cubique de fer, avec 1'. de pierre se servaient bois, duiil les sculpteurs et tailleurs pour vent encore de frapper sur du ciseau ou tiMe la et se ser- du poinçon fer. MÉTIER prossiers, (à si ^mcr), on les m. s. moyen le collections conservent de métiers à tisser très- C'était à laide compare aux façonnaient pendant (le manche de que nôtres, â,i,^e les fabricants d'étolîes ces beaux tissus dont quelques fragments. Nous n'avons des ces métiers que des données fort vjigues. On sait sur la forme cependant qu'à Paris et à Reims, dès le xn' siècle, on fabriquait des draps de soie des velours et de l'Inde, de à l'aide *. On la que sait aussi Perse, de la les beaux Chine et nous viennent tissus qui du Japon sont fabricjués de métiers d'une conslruclion primitive. Ciampini, dans tome Vetera monumenta, donne une copie d'un métier antique; mais cette gravure est difficile à expliquer d'une manière satisfaisante. Dans le Roman d'Ali.vandre, ^ qui date de la fin du xiii° siècle ou du commencement du xive, une vignette représente un homme nu occupé à tisser une étoffe à dessins réguliers (lig. \). Ce métier est indifpié d'une le P', page 104, des façon trop incorrecte pour qu'on puisse dant on reconnaît Vensouple, le décrire en détail. Cepen- chargée de la chame roulée mnrrlips ou pédales, à l'aide desquelles l'ouvrier élève ' le Voyez, k ce moyen - sujet, liecherches âge, par M. Fr. iMichel, .Manuscr. lîihliotli sur l. I, les élo/fes de soie, d'or p. 9i. natioualc, fonds Lavallière, u" 45. et les ; les systèmes d'argent pendant de fils qui periiielleiil à destinée à serrer les fils l;i navelle de couler entre eux après chargée et rétoiïe façonnée. France, avait pris le passage de Au xw" la ; la planchette, navette siècle, l'industrie un gi'and développement ; les ; la navette, des tissus, en corporations des drapiers en laine et soie étaient riches et puissantes dans plusieurs villes du Nord et en Champagne, puisqu'elles faisaient des dons consi- dérables aux églises, des fondations de chapelles, qu'elles jouissaient de privilèges nombreux. Les tissei'ands étaient d'ailleurs soumis, au xiv° siècle, à une réglementation sévère tion de la fabrication qui maintenait la perfec- <. CQ OISEAU, m. s. Sorte de liotle composée de deux planchetlos i disposées en 1 Vovc'z lo litre iulitulé : C'est équerre, garnies de deux XL dos Heyistres des i/ieslieis l'ordenance du veiuxjaus, et de boursserie VÊTEMENTS, l'arlicle destinée à porter et i/ifirchaïuh'scs de In ville mestier des ouvriers de draps de soije de e7i lac. Étoffe.) bras, (/ui affièrent audit mestier. (Voyez, dans le de Pans. Paris lu iKirtie et des r pinciiF, — I morlier sur bàliments en coiislniction. les de les bas-reliefs ^-* la colonne Trajane et On roLronve loiscau sur dans nos monuments, dès premiers temps du moyen âge. Les deux bras de l'oiseau sont dans une pos(^s sur les épaules du manœuvre et sont maintenus les position oblique par les deux mains cbettes forment (llg. 1 *), de sorte que un angle rentrant dans lequel le les plan- mortier assez épais peut être niainlenu. On ne pouvait se servir de l'oiseau s'il fallait monter à l'échelle, puisque les mains n'étaient pas libres mais alors ; le service des constructions, de ce qu'on appelle le tas, se faisait au moyen de plans inclinés composés de plats-bords sur lesquels on clouait des tasseaux en travers. Les manœuvres montaient ainsi à bras tous les matériaux légers. Dans quelques provinces de France on se sert encore de l'oiseau, et partout les couvreurs en font usage pour porter des ardoises. PELLE, s. L {getoire). Cet outil, bien connu, n'a pas changé de forme, et était fabriqué en bois, quelquefois garni de fer bêches (voyez ce mot), à l'extrémité de la palette, et comme les d'une béquille en haut du manche. PICOIS. PIOCHE, s. — Voy. Houe. m. s. L [esqiieppart, esquipart, feuille de sauge). Outil J propre à remuer « Maniiscr. la terre avant de la pelleter, à défricher les champs. Biblioth. nationale, Biblia sacra, fou<ls Saint-Germain, latin (xiii'- siècle). ^ Les pioches des longue et courbure, xiii" et pointue (fig. i *), avec arête pour donner plus de nerf au épaisse, lourdn par ronsérpieni, pniir POINÇON, s. m. {(ilrijnr, forme aiïeclent la siècles xiv^ saillante en fer. La donner plus tète d'elTct IM'.KSSniP, (l'iuie feuille dedans de est 1 forte la et au coup. alcnm). Tige de fer pointue et aciérée à l'une de ses extrémités, plate à la tète, servant aux tailleurs de pierre pour préparer les tailles ou faire des refouillemcnts. Les serruriers emploient aussi le poinçon, ainsi que tous les ouvriers qui travaillent les métaux. Cet outil appartient à tous les âges qui ont travaillé le fer. PRESSOIR, déjà i s. m. (pressouer). Appareil propre à extraire des raisins soumis au foulage ce qui reste do liquide vineux; à presser Portail do la caUiôdrale d'Aïuious, les Inivaax do l'auiiéo. [ QlENOl ILI.E — j S:2C — pommes uleagincascs, lus uli\fs; à LiuNcr les les graines pour en exprimer liqueur dont on la poires el cidre et le poiré. Les fait le composent de deux plateaux pressés par de forts écrous de bois engagés dans des vis également de bois. Les pressoirs sont à une ou deux vis. Celui que nous donnons ici (fig. 1) moyen âge pressoirs du se est tiré d'une vignette d'un manuscrit de moyen de plateau inférieur, établi au du fin forts Un xni" siècle*. madriers entouré d'une rigole qui recueille est jointifs, la parfaitement sur les liquide le quatre faces. Sur ce plateau sont disposés les résidus ou fruits à presser en une couche épaisse, puis de gros madriers libres. forte traverse en A de bois coule dans les deux arbres verticaux façonnés puis deux écrous vis, qui sont fixes. A B sont engagés dans les deux pas de hommes de barres G, des l'aide font Ce mécanisme, sur les madriers supérieurs. manœuvrer grande d'une dans encore employé aujourd'hui est vis, laquelle appuie ces écrous, qui serrent à volonté sur la traverse A, plicité, Une sim- nos plupart de la campagnes. ^© QUENOUILLE, laine et le moyen de s. [coloigne, quelongne). f. L'art de chanvre par le procédé le plus simple, moyen âge ne employaient aussi leurs reprise paraît toutefois beaucoup plus époque, en effet, faii'c à les au fuseau, filer, soit au xn^ avoir cessé pirouetter le servir. âges dames nobles soit C'était au rouet. pour être du xv^ A celte siècle lard, c'est-à-dire vers la fin devaient s'en les au monuments du , on fabriqua des quenouilles très-élégantes des jolies mains qui alors de loisirs lin, la paysannes se servent encore lorsqu'elles gardent leurs vaches. Cependant mode tous quenouilles représentées sur les différent pas de celles dont nos le c'est-à-dire quenouille et du fuseau, appartient à la historiques, et les Cette filer et dignes une contenance fuseau avec grâce, tout en se promenant devisant. et Quelques collections commencement du de ' l'ivoire xvi° conservent, siècle, en effet, qui sont des finement quenouilles travaillées ou des bois précieux. l'Apocnfypse de iaint Jean, de la bililiolh. de M. l!. Delessert. du dans o:>7 La chose — au sérieux par était prise plus sance pendant les vir et vin^ siècles, Berlhe, la mère iiAiJor dames de haute nais- les Ton en si 1 croit tradition. la de Charlemagne, passait pour une tileuse d'une adresse remarquable. Cet empereur, dit Eginhard, voulut que ses (illes sussent manier de l'oisiveté le fuseau ', pour préserver les : (( '( dit quenouille et la Ses Et lillcs fisi niipi'.'iidri' un chroni(|ueur du xni" liicn iluclriiioi' kciiilrc cl lilcr... siècle » Cette habitude des -. commencement du parait s'être perdue vers le dames nobles \u^ siècle. Alors les femmes employaient plus volontiers leurs loisirs à broder « à ouvrer soie en taufaire de menus ouvrages au métier gentilles ou à : lièles », dit le RABOT, même chroniqueur '. m. Lame d'acier aiguisée à l'un de ses bouts, emmanchée obliijuement dans une petite pièce de bois oblongue, et servant s. O" ^i« aux menuisiers à planer f - ' Œuvres corttjil. les bois. (TEginlintil, rilil. de M. Teulel. Chron. rimée de Philippe Mouskés, Taultè/e uo peut s'euteudrc que Nous n'avons pas trouvé d'exem- piilil. comme relevé sur ieiiuel travaillent les tailleurs. par l. p. I, le liarou métier k tisser ilc ; (ji, 6."). Heitlenberg ; voi's taulier veut dire uu 2830. état)li . [ iioiET — 1 — 5-28 du pies figurés dii rabol avant le milieu outil considérer (à devait épo(iue) xV facilite la lianes poussée. parallèles, Les à planer. usage en depuis muni d'une poignée est siècle Il renllés, rabots étaient ((ig. qui ]), nôtre aujourd'hui, ses deux le bois le beaucoup de soin, comme tous de celte époque. Le long rabot, ou varlope, employé pour membrures très-longues et relativement minces pas dans les monuments ligures avant le xvi" siècle. dresser paraît l'avant du rabot de bois de poirier, de charme, irérable, et façonnés, parait-il, avec les outils Le à cette de mieux s'asseoir sur afin faits longtemps. verticale à comme n'a pas, mais cependant cet œuvres de menuiserie antérieures les être \v^ siècle, et des RASOIR, ne , m. [raseur, rasour). Les Romains connaissaient s. rasoir {uovacula) et le usage. Les Gaulois, avant en faisaient grand l'occupation romaine, ne paraissent s'être servis que de pinces épi- menton laloires lorsqu'ils voulaient dépouiller leur seulement de longues moustaches. Dans toutes et laisser paraître les localités où les Gaulois ont eu des campements, on trouve en effet quantité de pinces épilatoires de bronze d'une longueur de 5 à 6 centimètres. Pendant du moyen âge le rasoir a donc été en usage, et il est souvent fait mention de cet objet. Nous ne citerons qu'un exemple. Quand Renart veut tonsurer Primant toute la durée : i< Tanlost a trovcc une auiuoirc » Si « Sachiez, c'est vérité apcrtc, << Maiulenan « S'a (Iciienz un rasoir Irové << Qui moult >< Kl un cisiux et « '< ROUET, s. chanvre ou le I Roman du cou uos Irovous eu : Reiiarl overle, esloil bien atilé, De latou bon Maintenant m. {charret, le lin l'a l'csloirc un bacia et clcr el (in, l'a saisi Picnarl toiirnette, ' . « tour, touroit). ne paraît pas en usage avant Henurt, vers 3259 et suiv. (xiiic siècle). Le rouet à le xv° siècle. liler , — 0-29 — SKUl'E S^ SCIE, la à bois, scie — (sée, serre, seryele). s. f. nous et faisaieiil usagu (\c vovons figurée sur nos monuments dès la ^/ ^ y y />/f/'y^yyityyyy^yh l'époque carlovingienne Les Romains (fig. i). J A f. i> j> ^r j> f ^ ffyi'ryi'y/ voir les ouvrages de menuiserie des xnr, xiv^ et w*" siècles, on se servait de la scie à tourner, c'està-dire propre à découper Les courbures. certaines suivant bois le i main étaient aussi en usage. scies à On ne se servit dents, à scier les pierres de qu'au xvi^ siècle. la dures, ne paraît pas Il qu'on l'employât ni mains, ni pendant sans scie le cliez les Ro- moyen âge. Mais alors déjà on se servait delà dents scie à (passe-partoul) pour scier les pierres tendres. SERPE, s. taillof, seriiu'dti, sarpc [sarpel, f. Taillant serpier). i-iTourbé, le coupant du côté con- un manche de bois. Les cultivateurs pendant le moyen caM', ayant , se âge, comme de servaient aujourd'hui, la serpe, pour tailler vigne et les jeunes arbres. Par- la fois la serpe d'un renfort (lig. \ -), ' Maauscr - Mauuscr était munie au dos saillant et coupant qui permettait d'user de cet outil Biblioth. nalionak'. Bible, Bibliiitli. iiatioualc. le laliii. comme d'une hachette. 6-3. Bréviaire d'ninour. PU vc.s II. patois G7 (le Bc^ziers — TOLU 530 <^ TARIÈRE, s. 1'. Les charpenliers, menuisiers et charrons se ser- vaient de la tarière, dont la forme ne différait pas de celle adoptée aujourd'hui. TENAILLE, riers n'ont pas TOUR s. f. employées par les serru- m. Le tour simple paraît avoir été en usage plus reculés. Il se compose, comme on sait, de [à tourner), barres et pinces changé de forme. dès les temps les deux Les tenailles s. horizontales jumelles assemblées dans quatre jam- bages verticaux posant sur des semelles. Entre les jumelles on place deux poupées munies de pointes ou percées de trous (lunettes), on éloigne ou l'on rapproche Tune de l'autre plus ou moins, suivant la dimension de l'objet à tourner. Une corde qu'au moyen de clefs — O/îl — une pétlale enveloppe deu\ ou aUaclu''e à à une perche flexible qui se relève et pied n'appuie plus sur la pédale. le du siècle xni'^ tourner xn° le des pièces le xr siècle, qu'ils siècle on et se ont été lixc tourner cet axe dès que Une vignette d'un manuscrit (fig. 1 '). en Vair On connaissait qui permet , de époque façonnés à l'aide de ce mécacolonneltes de pierre, aussi des taillait ] fait tour le l"a.\c puisque des objets de celte creuses, montrent clairement nisme. Dès trois fois représente un de ces tours évidemment, dès THLKI.I.R [ des bases, au tour. Quant au tour à potier, il date de la plus haute antiquité. TREUIL, rillons, et muni d'un axe avec deux touautour duquel s'enroule une corde servant à monter des s. m. Cylindre de On fait agir le de leviers. On adaptait fardeaux. matériaux propres à treuil bois, au moyen d'une manivelle ou de bras des treuils aux grues servant à monter les bâtir. Un encliquetage empêchait le cylindre de se dérouler. On adaptait aussi des treuils à des puits, de ma- nière que les seaux fissent contre-poids et que le frottement de la corde sur le treuil supprimât une du poids partie Ces treuils n'étaient qu'une poulie sur laquelle (Voyez, plusieurs fois. dans le Dictionnaire de plus lourd. corde s'enroulait la l' le architecture, l'ar- ticle Engin.) TRUELLE, s. f. Outil de fer pour l'emploi du mortier, cuivre pour le plâtre, dont se servent les joints et faire les enduits. La forme de et de maçons pour garnir les cet outil depuis l'époque romaine. 1 Mamisor. liililioUi. nalionalo, Psahv..nnc. fonds Saint-Oriiiaiii. n'a pas changé [ VAN - ] VAN, s. o3-2 m. Ouvrage de vannerie, en forme de coquille, qui aux agriculteurs à séparer du grain qui le recouvre. La figure i van muni de deux poignées. ture, suivant l'usage des ' — la poussière et l'enveloppe légère représente un jeune ' Il est vêtu de paysans pendant la cotte homme tenant un longue avec cein- le xni* siècle. Manuscr. Biblioth. nationale, Psalm., anc. fonds Saint-Germain KIN nu sert TOME DEUXIEME (xiii* siècle). TABLE DES MOTS C.ONTllNUS DANS L K VOLl.MK D K T X I K M K DU DICTIONNAIPiE DU MOBILIEll FRANÇAIS Deuxième partie. — Ustensiles. Acérofaire 7 Ciseaux 70 Aiguière S Clochette 70 o AiguilliL'r 1 Cornet 70 Ampoule 16 (^oupe 70 Arrosoir l(i Couteau 74 Assiette 17 Coutelet 81 Raghe 20 Créniaillcrc .... SI Baignoire 20 Crosse 8 Balai 21 Cruche 84 Balances 22 Cuiller 84 Baril 23 Cure-dent 88 't Bassiu 27 Custode 88 Bénitier ,3;f Danioisellc a ataurni.T 90 Biberon 37 De 91 Bidon 38 Dévidoir 91 Boîte 39 Drageoir 92 Bougeltc 39 Échiquier 94 Boussole 39 Écrin 94 Bouteille 40 Ecritoire 94 Broche 40 Écuelle 9o Brouette 41 Encensoir 97 Buffet 42 Ésinioucn', 102 Buirc 44 Esinouchoir 102 Burette 46 Eventail 103 Cadenas 46 Fer à repasser lO'i Calice 46 Flacon 106 Canif 48 Fontaine 107 Cantine 49 Fourchette 108 (Chalumeau 51 Gaîne 112 Chandelier 51 Gobelet 113 Chaufferette 67 Gralicre 113 Ciboire 70 Gril 113 II. — 68 TAKT.r: o.i i IiFS MOTS CONTF.NLS DANS CE VOT.L'ME. Hanap 11-5 Plat 142 Jatte 121 Poêle 143 Lampe 121 Pomme 143 Lanterne 12G Pot 143 Miroir 12S Puisette 148 Mortier 130 Réfrédoer 148 Moudietles 132 Piôtissoire 1 Moustardier 133 Rouleau 149 Navette 133 Salière 149 49 Nef 134 Seau 152 Orinal 137 Seringue 153 Ostecsoir 137 Tablettes 155 Ouic 138 Tasse 158 Ovicr 138 Tranchoire 159 l'aJK 139 Trépied 159 l>alette 140 Vaisselle 16) Patène 141 Valise 163 Pelle 111 Verrerie 164 Pineettes. {', Troisième (Voy. Quatrième le — partie. Orfèvrerie, Glossaire relatif a I'Orfévrerie, partie. — p. 109 p. 238). Instruments de musique Anacaire 243 Graisle 274 Araine 243 Guiterne 276 Busine 243 Harpe 282 Cembel 246 Luth 287 Chalumeau 246 Lyre 288 Chevrette 247 Moiuel 291 Chifonie 247 Monocorde 291 Choro 250 Nacaire 294 Cithare 251 Olifant 295 Cilhole 253 Orgue 297 Clochette 253 Psalterion 301 Cor 256 Rote 306 Corne 257 Rubebe 306 Cornemuse 260 Saquebute 308 Crouth 262 Serpent 30S Dou(;aine 266 Tambour 309 Fh^te 267 Trompe 312 Frétel 272 Tymbre 316 Gigue 273 Vièle 319 . TAlîI.l'; ..... DKS MOTS CONTENUS DANS CE VOLUME. Cinquième — partie. 332 Danse Joute 366 Jeux Tournoi . Passe-temps Jeu.v, 430 conibiuais)U (le et de luisanl. 4G2 QuiutaiuL' 406 Diverlisseniouls 473 Bchourt 407 Jeux d'enfants 476 Chasse 407 Sixième — partie. Auge 481 Outils, Outillages Houe Balai 481 Laye lïàlou 482 Maillet 517 ol9 . . o20 486 >I;irti\:ui. Béquille 487 Masse ... 322 . 322 Bûche ... . . 521 Besaigui- 4S7 Métier Bigorne 489 Oiseau. Burin 489 Pelle Charrue 489 Picois . . . Ciseaux 492 Pioche . . . Ciseau 493 Poinçon. Cliquetle 494 Pressoir 49o Quenouille 326 497 Rabot 527 Cognée Compas. ... 499 Rasoir Enclume iiOl Scie Étrille o03 Serpe Doloire . Faux ;;o4 Teuaill- Forces 'Ml Tour Hache '601 Treul iJOS j1 Vau Hotte jIG FI.N U1-: LA ."i TAIil.i; iii;s 524 324 323 . . . . 325 328 329 .'JO:! Harnais de chari'ois o23 329 Faucille Herminctte . . 324 Tarière Truelle . . . 530 . 330 . 530 .331 . . . 331 532 mot.« .. DISPOSITION DES IM.ANCIIES CONTENUES DANS Mans ChandeliLM" de la cathédrale du Planche XXIX. Planche: XXX. Eneonsoir de Trôvcs fgrav. Planchk XXXI. Encensoir de Lille (grav.) Plancmk XXXII. ; Plnt énmillé VOLUMI') Ci: (grav.) 66 '(S ) !)9 iaïcncc de Saint-Aiitonin (chroinolitli.) 1 ifi Planchi: XWIll. IMal, terre cuite veruisséc, l'icrrorumis (chroinolilii.) IH Planche XXXIV. Fragment de 174 Planchk XXXV. Hcinis (grav. Monstran.sc de Charleniagne (ciiromolith.) l'écrin dit , dit de rcliiiuiiiro Saiut-Siuice', cathédrale de 1 ) I'lanchh XXXVI. nilioiro du Ircsor de Plancuk XXXVII cathédrale de S.'us (grav.) la 190 Flaïuheau d'argent, xv» siècle (grav.) . Planche XXXVllI. :JU1 musée de Cluny IJoucle mérovingienne, (chroniolilh.) 20'J Planche XXXIX. Plaque-agrafe gallo-romaine cmailléc (chromolith.) Planche XL. Emaux du calice de Saint-Remi, trésor ih- 210 cathédrale de la lleiiiis 212 (chromolith.) Planche XLI. Émail de Geoffroy Plautagcnel, musi'e Émaux du liu Planche XLII Planche XI.III. Planche XLIV. Bordures dudit tombeau (chromolith.) Planche XLV. . Vah-.iW dr. Mans la lonihc C.ihoire d'Alpais, Planche XLVII. Fragment de (1(^ Jean, lils de musée du Louvre la 211) s:iiiil. émaillée la tond)e I.diiIs 22.1 de xii" siècle (chromolith.). .. Philippe, (>ollct 223 musée de Cluny (chromolith.) siècle, Planchi; 1.11. de viole de la M. docteur Fan (grav le même xv ) prix du tournoy (grav.) UAIl I.E-lllC, - i.A TAiii.i; l.MiniMKIllE . 232 2S1 '.i'.')'6 ."iOS LVI. riardc-euissc de jouteur, xv'' siècle (chroiuolilli.) ui; . 228 324 siècle (clironiolilli.) .Jouteur arm', k cheval, xv» siècle (chromolith.) i-iN 226 siècle (cliromolilh.) ciillcilioii (grav.) Planche Mil. Tournoycur armé, à cheval, Planche LIV. Le xiii'' d'un fourreau d'épéc fraukc, musée de Cluiiy (chromolilh.). LI. Luth de la collection do liasse 22i évoque de Dreux. (chromolith.) Planche Planche 221 ) 221 Planche XLIX. Crosse émaillée de Sainte-Colombe, Sens, Planche LV. (l'Iii'iiiiiiilill:. (grav.) tombe d'Ulger, Planche XLVIII. Agrafe émaillée, xiV J'lanche L. 218 (cliroiiinlilli.) xiii" siècle (chromolitii.) I'lanche XLVI. Plaine émaillée de XIII" siècle 86 KT iPi;s n. anches l.ll ll()i;ilA l'Illi; (•.(iMlE-JACi.il'ET. .'i!)0 403 . DISPOSITION DES PLANCHES CONTENUES DANS CE VOLUME Planche XXIX. Chandelier de la Planche XXX. Encensoir de Trêves Planche XXXi. Encensoir de Planchk XXXII. Reims 66 9S ) 99 de Saint-Autonin (chromolith.) l'aïence ; 1 Monstranse de Charlemagnc (chromolith.) l'écrin dit de reliijiiairc dit , Saint-Sinice', 174 de cathédrale 186 (grav.) Planche XXXVI. IG 14" IMat, terre cuite vernissée, Picrrefonds (chromolith.) Planche XXXIV. Fragment de Planche XXXV. (grav. (grav.) Lille (grav.) Plat éniaillé Planche XXXlll. Mans cathédrale du Ciboire du trésor de la cathédrale de Sens (grav.) Planche XXXVII. Flambeau w" d'argent, 190 207 siècle (grav.; Planche XXXVIII. Boucle mérovingienne, musée de Cluny (chromolith.) 209 Planche XXXIX. Plaque-agrafe gallo-romaine émaillée (chromolith.) Planche XL. Émaux du calice de Saint-Remi, trésor de la cathédrale de Reims 210 212 (chromolith.) Planche XLI. Émail de Geoffroy Plantagenet, musée du Mans (chromolilh.) Planche XLII. Émaux du Planche XLHI. Émail de 218 219 xiii^ siècle (chromolith.) la tombe de Jean, fils de saint Louis (chromolith. 221 ) 221 Pla.nche XLIV. Bordures dudit tombeau (chromolilh.) Planche XLV. Ciboire Planche d'Alpais, musée du Louvre 223 (grav.) 224 XLVI. Plaque émaillée de la tombe dTlger, xii" siècle (chromolilh.) Planche XLVII. Fragment de xiii" siècle la tombe émaillée de Philippe, évcque de Dreux. 225 (chromolith.) Planche XLIX. Crosse émaillée de Sainte-Colombe, Sens, l'LAXCHE L. Collet d'un fourreau d'épée fraiike, Planche le M. LI. Luth de la collection de Planche LU. Basse de viole de la même Planche LIV. Le xiii" siècle (chromolilh.) musée de Cluny (chroninlith.). docteur Fau (grav ) xv^^ siècle (chromolith.) arm'-, a cheval, Planche LVI, Garde-cuisse de IJAn-LE-bUC. — xv= siècle (chromolith.) jouteur, xv" siècle (chromolith.) FIN 1)K I.A ïAULi; llES I.MPIIIMER1E . 228 2.'J2 281 3;Jo 366 prix du tournoy (grav.) Planche LV. Jouteur . 324 collection (grav.) Planche LUI. Tournoyeur armé, à cheval, 226 musée de Cluny (chromolilh.) émaillée, xiye siècle, Planche XLVIII. Agrafe ET PLANCHES LITllOdllAI'lllK C.oMTE-J ACnlKT. 390 403 i I n I II ï m II -.-^^^^ ^^V^M'/ ^ST,^ .^ ^^^^^^:^ riJÊ ^?1 i^^:y //^^.^ wj ' yr!>f>y. r\r\r^ QtC2ltô89 y NK 30 r^r'.iSa _ :^.^^:^. â^ ^ >i>^ >.WW^ . VM6 1873 T.2 Cl ROBA ^ jLnqI waji>yd i;i >^s llij^C V>^ y,/.^^ -^^, r^/ î*^ V ••:V»^ 4 ^% 'è m 5*:, i.'^ JJ^ ^^. . • sjrA